austin&lyla ❝ what is going on ? ❞

Les choses se passaient plutôt bien pour moi en ce moment, j’avais retrouvé une ancienne petite amie, Snow avec qui tout semblait rouler et aller pour le mieux, un frère que je n’avais jamais connu, et mon meilleur ami Micah qui m’avait manqué pendant toutes ces années. Ce soir, j’avais décidé qu’il fallait célébrer toutes ces réussites dignement et avait décidé d’inviter quelques collègues à sortir en boite car une de mes clientes devait jouer les DJs ce soir-là. C’était plus facile de rentrer avec un pass VIP sans avoir à sortir la carte de crédit, ce que je ne me privais pas de faire habituellement. Une fois à l’intérieur, je laissais la musique m’imprégner, et après avoir commandé plusieurs bouteilles de vodka, je commençais à ne plus vraiment voir ce qui se passait autour de moi. J’étais un alcoolique compulsif et je n’avais pas bu comme ça depuis mes jeunes années en Californie, c’était presque comme faire un bon de 4 ans en arrière. Je fis un sourire à une des serveuses qui ne tarda pas à m’apporter une bouteille de champagne, après tout aucune célébration ne pouvait sérieusement être possible sans quelques bulles.

Tout en sirotant mon verre, j’aperçus une jolie fille me faire de grands signes, je n’entendais pas ce qu’elle disait mais par contre je pouvais encore voir qu’elle était foutue comme une déesse, j’avais bien envie de ne pas rentrer seul ce soir, et elle pourrait sans doute être la candidate idéale. Apparemment elle me connaissait, mais il me semblait ne jamais l’avoir rencontré auparavant. Je n’étais pas vraiment en état de le dire et de toute façon je m’en foutais complètement, j’avais juste envie de me la faire. Après avoir perdu tout sens moral, seul mon esprit de mal en rut restait et évidemment je reprenais immédiatement mes réflexe d’antan. Lui tendant une coupe de champagne avec un grand sourire je la regardais s’installer à mes côtés et se mettre à l’aise. Je m’y repris à deux fois avant de pouvoir enfin ouvrir la bouche pour dire quelque chose de cohérent. Salut, tu es toute seule ici ? J’avoue que je ne m’attendais pas à rencontrer une fille aussi mignonne ce soir. Si tu veux te joindre à moi j’ai une tonne d’alcool mais si tu veux qu’on aille dans un endroit plus tranquille ça me va aussi tu sais. Je lui fis un léger sourire tout en passant mon bras sur le dossier de la banquette ou nous étions venant lui donner un baiser sur la joue afin de lui faire comprendre que si elle voulait bien de moi, c’était quand elle voulait et où elle voulait. J’avais compris depuis un moment que les anglaises étaient beaucoup plus délurées que les américaines surtout en boite, il suffisait de quelques gentillesses et banalités pour qu’elles soient d’accord pour rentrer avec nous. C’était presque trop facile, et moi qui aimait les défis espérait que celle-ci serait différente et qu’elle opposerait tout de même une petite résistance, j’étais loin de m’imaginer qu’en fait elle s’attendait à être face à une toute autre personne. Ce que je compris presque immédiatement à la vue du regard interrogateur qu’elle me lançait maintenant. Quoi ? Qu’est ce qui se passe ? Je suis désolé si je t’ai paru un peu direct, mais tu avais l’air de tellement vouloir venir me voir parmi tous ces mecs qu’il y a dans la boite que j’ai cru que je devais y voir un message, je me suis trompé ? dis-je tout en sifflant mon verre d’une traite avant de commencer à en verser un autre. Je commençais à avoir un peu mal à la tête et une envie de cigarette me pris, si bien que je m’approchais de son oreille pour l’inviter à me suivre dehors si elle voulait qu’on discute, c’était un pas de plus pour que mon plan puisse se mettre à exécution tout seul d’ailleurs. J’avais vraiment hâte d’enfin savoir toute l’histoire.

La jeune femme semblait presque choquée de mon attitude. Non mais c’était bien les anglaises ça, elles allument comme des malades à faire de grands signes et de grands sourire et au final lorsqu’on veut passer aux choses sérieuses il n y a plus personne. Non mais franchement… j’étais peut être bourré mais je n’avais pas perdu toute ma tête, elle m’avait bien fait un rentre dedans pas possible à faire la fille qui me connaissait depuis un bail, alors que je ne la connaissais ni d’Eve ni d’Adam. Un sourire se figea sur mon visage pour éviter que je ne lui dise ma façon de penser et instantanément, je cru comprendre qu’elle m’invitait à la suivre. Elle envoyait décidément des signaux bien contraire à ce qu’elle laissait paraître, les filles parfois étaient de vrais mystères pour moi, je commençais à comprendre la raison de mon célibat endurci depuis ma brève aventure avec Snow. Lorsque j’arrivais enfin à la retrouver dans la foule de monde qui se trouvait au coin fumeur, j’entrepris de poser ma main sur son épaule pour lui signifier que j’étais toujours là, elle me regardait comme si j’étais un pervers qui la harcelait, je ne compris pas tout de suite ce qui se passait mais il était temps qu’elle arrête de jouer avec moi, après tout si ce n’était pas elle ce serait une autre mais il fallait au moins qu’elle ait la décence de me faire part de ses intentions au lieu de souffler le chaud et le froid à tout bout de champs. Non mais qu’est-ce que tu racontes, je vais très bien, c’est toi qui a un vrai souci, tu viens me voir, me fait un plan drague complètement grillé à 10 km alors que je ne te connais même pas et quand je te parle d’aller ailleurs tu fais la fille complètement offusquée… il faudrait savoir ce que tu veux. Je ne comprenais absolument pas le lien qu’il pouvait y avoir entre mon frère jumeau et elle, c’était encore tellement nouveau pour moi que ça e m’était simplement pas venu à l’esprit qu’elle le connaissait lui, le gentil Roméo qui n’aurait jamais agi de la sorte avec une fille, enfin je le soupçonnais d’après ce que je savais sur lui pour l’instant. Tout simplement je pris mon briquet dans ma poche afin d’allumer ma cigarette, il fallait que j’essaie d’évacuer un peu l’alcool qui se trouvait dans mon système et quelques bouffée me ferait sans doute retrouver mes esprits. Me grattant légèrement la joue, je m’adossais au mur attendant enfin qu’elle m’explique ce qui se passait et surtout si elle comptait venir avec moi ou non. Dans tous les cas je pouvais encore retrouver mes collègues et clients pour finir la soirée ailleurs, ce n’était pas un problème, mais l’alcool aidant, j’étais maintenant intrigué par cette furie qui était sortie de nulle part pour me torpiller de reproches infondés. D’ailleurs maintenant que je la voyais dans la lumière des néons qui éclairaient l’extérieur, elle me semblait bien jeune et je fus pris de panique me demandant si je n’étais pas en train de draguer une mineur qui avait réussi à gruger le videur en lui faisant un numéro de charme et montrant ses fesses sans aucune pudeur. Je soupirais tandis que ma clope continuait de se consumer entre mes doigts. Bon aller, finissons-en, dis-moi qui tu es et pourquoi tu penses me connaître ? De toute façon j’imagine que tu ne comptes pas rentrer avec moi, mes potes ont du déjà changer de boite alors autant résoudre au moins un mystère ce soir ! Si tu as un copain ça ne me dérange pas tu sais, après tout chacun gère sa relation comme il veut. Lui dis-je avec un clin d’œil. J’étais tout de même bien amoché et je me demandais encore comment j’allais faire pour rentrer chez moi, la question trottait dans ma tête tandis que je déshabillais – non intentionnellement – la jeune femme du regard. Il fallait vraiment que j’arrête de boire pour ce soir.

Tout en continuant de tirer sur ma cigarette, je posais un regard avide sur la jeune femme qui se trouvait devant moi. Elle était après tout habillée comme n’importe quelle anglaise qui se trouverait en boite mais le fait qu’elle était venu si naturellement vers moi m’avait mis cette idée dans la tête que je lui plaisais, et pourtant elle ne cessait de me prendre pour un espèce de malade pervers qui n’avait sa place que dans un hôpital psychiatrique, je ne comprenais pas. L’alcool me montait à la tête, j’avais du mal à mettre mes idées en place et pourtant lorsqu’elle me parla de Roméo tout s’éclaira enfin. Elle avait simplement cru que j’étais mon jumeau, ce cher Roméo, si gentil si parfait. Si mes parents avaient su ils auraient plutôt gardé ce jumeau-là à ma place, il leur aurait sans doute causé beaucoup moins de soucis que je ne l’ai fait. Non je ne suis pas Roméo, je suis Austin, Austin Jenkins. Enchanté. Je dois t’avouer que je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un me confonde avec lui un jour, à vrai dire je viens d’apprendre son existence il y a peu et j’ai encore du mal à m’y faire. La situation cocasse que nous sommes en train de vivre le prouve aisément. Je pensais que tu me faisais du rentre dedans depuis tout à l’heure alors désolé si je t’ai paru un peu débile. Dis-je avec un petit sourire sur les lèvres. Elle n’avait pas l’air méchante mais bon, je ne voudrais pas qu’elle aille me dénoncer aux flics ou je ne sais quoi comme pervers pédophile qui recherche ses proies en boite. J’avais déjà assez de problèmes dans ma vie qui s’accumulaient en ce moment, je ne voulais pas rajouter des poursuites judiciaires par Interpol ou je ne sais quelle agence gouvernementale voire internationale. Alors comme ça tu es toujours aussi proche de mon frère ? Tu sais je pense que s’il est un tant soit peu du même sang que moi, il va finir par se faire des idées, tu devrais faire attention à tes gestes et tes mots. Dis-je en riant avant de continuer de fumer tout en prenant de temps à autre une gorgée de mon verre. Tout ce que je savais sur Roméo pour l’instant c’était que nous avions été séparés à la naissance et qu’il travaillait pour une espèce de branche des services secrets, il ne pouvait certainement pas en dire plus mais bon dans tous les cas cela m’importait peu, je n’étais même pas sur de vraiment vouloir le connaitre. Après tout j’avais vécu tout ce temps sans lui pourquoi me compliquer la vie à nouveau ? Il m’avait retrouvé, je lui devais au moins d’être poli avec lui mais je n’avais aucune obligation. Tu sais je ne le connais pas encore très bien alors je connais encore moins les gens qu’il fréquente, on peut dire que pour moi il est l’équivalent d’un étranger. D’ailleurs je ne suis même pas certains d’avoir envie de le connaître, j’ai vécu un quart de ma vie sans lui et je m’en suis pas mal sorti, je ne voudrais pas qu’il pense qu’il me doit quelque chose ou inversement. Comment je pourrais aimer comme un frère, une personne que je ne connais même pas, c’est complètement dingue… Pourtant malgré mes efforts pour l’oublier et déjà l’effacer de ma vie, je ne pouvais pas faire comme s’il n’existait pas, il était comme ma moitié, cette moitié que j’avais toujours ressentie comme manquante. Au début je me disais que c’était simplement qu’il me fallait me poser, trouver une fille qui m’aimerait et que j’aimerais en retour, mais ce n’était pas ça du tout, en réalité mon autre moitié était simplement Roméo. Rien que d’y penser, de penser à son existence, cela me donnait le sourire immédiatement. Je devais me battre entre mon cœur et ma raison pour comprendre ce que je ressentais à son égard. Ce n’était pas simple, c’était équivalent à mes sentiments pour le sexe opposé, tantôt j’étais le connard insensible, tantôt je ressentais l’envie de me poser et d’avoir une vraie petite amie, sans pouvoir concilier les deux. Je n’étais vraiment pas net comme type.