J'avais besoin d'air, de respirer, de sortir de cette situation dans laquelle j'avais l'impression d'être tombé par mes gardes. Mais qu'est-ce que je dis ? Nous étions déjà dehors, alors je pouvais avoir tout l'air que je souhaitais, et pourtant cette sensation de suffocation ne me quittait pas. Elle restait, persistante, et lourde à s'appuyer sur moi, comme-ci j'étais sa proie. Et j'observe Tobias, cherchant un semblant de réponse, quelque chose qui pourrait m'aider à retrouver une respiration normale. Et pourtant, plus je l'observe, plus je me sens défaillir, tomber dans des limbes infinis et dont la seule échappatoire peut être la mort. « Ne pense pas que je l'ai fait exprès. Je ne voulais pas te faire de mal. Je suis un destructeur, et quand j'ai vu que je m'attachais trop à toi.. j'ai voulu te protéger. » Je secoue négativement la tête, comme pour chasser ses paroles de mon esprit hanté. Alors son excuse, c'est que c'était pour mon bien ? Je ferme les yeux, l'espace d'un instant, puis lâche un sourire lourd de sens. « J'espère que c'est une blague. Tu as voulu me protéger… » Je commence à hocher positivement la tête, les yeux grands ouvert, et me mordant la lèvre inférieure. « Je n'ai jamais entendu quelque chose d'aussi stupide. Tu n'as pas pensé à mes sentiments, à ce que je pouvais ressentir ! » Je me tourne et me positionne face à lui, la tête haute. « Ce n'est pas pour me protéger que tu es parti. Tu es parti parce que tu es égoïste. Parce que tu ne penses qu'à toi et ton bien-être. Du moins, ce que tu crois être ton bien-être. » Je fais un mouvement de menton vers le joint qu'il vient d'allumer, le regard déçu. « Nous sommes trop différents, il faut se rendre à l'évidence. Je tiens pas à la vie, toi c'est tout le contraire. Je me détruis tout seul et je veux pas que ça soit aussi le cas pour toi. » Je détourne de nouveau le regard, prends une profonde inspiration. « Oui tu as raison. Je refuse que ton autodestruction malsaine découle sur moi. Reste dans ta misérable vie. Celle qui te fait sentir si vivant. La drogue, le monde de la nuit, les affaires douteuses. » Je prends de nouveau une profonde inspiration. « Tu es lâche. Trop lâche pour admettre tes erreurs. Trop lâche pour te laisser aller, ta vie est millimétrée. On dirait un toxico qui a besoin de sa drogue pour survivre. Mais si seulement, tu apprenais à baisser tes barrières, laisser les gens qui t'entourent, te soutenir. T'aimer. » Je lâche un rire amer. « Je suis sûre que tu ne sais même pas ce que ça veut dire. Aimer. » Je croise les bras en les frottant avec mes mains pour me réchauffer. Je fais plusieurs pas en arrière, m'éloignant de Tobias. C'est horrible d'être retombé sur lui et le voir se détruire comme il le fait. Ca fait mal, et je ne veux pas avoir mal.