"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici We are search lights, we can see in the dark + James 2979874845 We are search lights, we can see in the dark + James 1973890357
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We are search lights, we can see in the dark + James

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Dim 14 Jan 2018 - 19:31 par Invité
Switch my whip, came back in black. Close that door, we blowin' smoke. She ask me light a fire like I'm Morrison Act a fool on stage. Prolly leave my fuckin' show in a cop car. Shit was legendary. ✻✻✻ La réunion allait bientôt commencer et déjà, à cette idée, Victoria s'ennuyait. Elle avait constamment l’impression de perdre son temps lors de ces temps-là, comme si elle n'avait que ça à faire. Pendue à son téléphone depuis plus de quinze minutes, son collègue lui fit signe de raccrocher et de se joindre à eux. Elle lui fit un large sourire mauvais avant de reporter son attention sur sa conversation. Ce simple appel téléphonique pouvait lui rapporter gros, alors que cette réunion ne ferait que lui faire gonfler les nerfs et lui brûler les oreilles de conneries. Donc Victoria faisait comme toujours, elle faisait à sa manière et se joindrait aux autres quant elle en aurait envie. Et seulement à ce moment-là. Aussi, elle fit son entrée dans la large salle aux vitres impeccable vingts minutes après que la réunion est commencé. Elle ignora superbement les regards soit outrés soit agacés de ses collègues et autres assistants et vint s'asseoir à sa place dédiée. Comme elle s'y attendait, cette réunion ne faisait que lui prendre son temps et celui-ci lui était précieux. Elle se désintéressa rapidement de la discussion et pianota sur son téléphone afin de répondre à certains mails en attente. « Et concernant le groupe Wild ? ». Là, elle leva la tête. C'était peut être le seul mot intéressant qu'elle avait entendu depuis qu'elle avait posé son cul sur cette chaise. « C'est pour moi. Je suis sur le coup », dit-elle simplement en levant son téléphone en l'air. Elle entendit très nettement quelqu'un près d'elle cracher un « comme par hasard » et elle afficha un large sourire de circonstance à cette remarque. Ils étaient jaloux, envieux, et elle adorait ça. Elle savait que le groupe de rock avait le vent en poupe depuis quelques temps et qu'ils étaient sans agent. Seulement Victoria n'avait pas entendu que leur cas soit étudié autour de cette table pour s'y intéresser. Comme bien souvent, Victoria avait un coup d'avance sur tous ces escrocs et sur les autres. Elle n'était pas peu fière d'avoir contacté l'agence de production du groupe quelques semaines plus tôt, ni même d'avoir obtenu un rendez-vous alors que d'autres s'y étaient cassé les dents. La réunion prit fin et elle ne fut pas surprise de surprendre quelques regards mauvais lancés dans sa direction, auxquels elle répondit par un air satisfait. Elle les emmerdait tous. Elle était simplement la meilleure.

Victoria s'enferma alors dans son bureau et passa quelques coups de téléphones. Elle avait rendez-vous avec Gregory, l'un des musiciens du groupe Wild, dans quelques minutes. Pour faire simple mais aussi par gagne temps, elle lui avait donné rendez-vous dans le bâtiment face à l'agence. Victoria passa alors la porte vitrée de l'hôtel et rejoignit un petit salon privé où l'attendait déjà l’intéressé. Victoria, tirée à quatre épingles, lui serra la main avec fermeté mais l'accompagna d'un sourire franc. « Je suis Victoria Stewart. Je suis enchanté de vous rencontrer enfin ». L'entretien se passa pour le mieux. Victoria savait comment rassurer ses clients et comment les pousser vers le haut. Elle questionna Gregory sur divers aspects avant de lui demander pourquoi elle n'avait pas l'honneur de rencontrer James Wilde, leader du groupe. « Et bien James est... Disons qu'il est pas mal occupé. Mais il me fait confiance pour gérer ce genre de chose. Vous verrez, c'est un type très intelligent mais quelque peu...réservé ». Greg sembla appuyer sur ce dernier mot avec trop d'insistance. Victoria ne joua pas les étonné. En bonne agent qu'elle était, elle s'était déjà largement renseigné sur le groupe qu'elle représentait. Aussi, la réputation du Wilde n'avait pas de secret pour elle. La presse à scandale semblait avoir trouvé en lui le sujet idéal. Elle rassura alors Greg : elle sera parfaite pour représenter leurs intérêts. Quant à James, elle en ferait son affaire, comme à chaque fois. « Très bien. Je vais donc m'occuper de tout ce qu'on vient d'aborder. Je suis très heureuse de cette future collaboration ». Elle lui offrit un dernier sourire rassurant, paya la note et rejoignit son bureau.

Le rendez-vous été fixé au Viper Room. Pour Victoria, cela n'avait rien de surprenant. Il est vrai que d'ordinaire, ce genre de rencontre avait lieu dans les bureaux de la production ou à son agence. Victoria avait également l'habitude de se rendre dans de luxueux hôtels afin d'en mettre plein la vue à d'éventuels clients. Mais Gregory avait insisté pour que cette rencontre se produise au sein même de leur Pub à Soho. De toute façon, le propre de son métier consistait à s'adapter et de se plier aux demandes de ses clients. Aussi, Victoria prit un taxi qui le déposa juste devant l'établissement. Vêtue d'un tailleur sombre hors de prix, ainsi que d'escarpin de la même gamme, elle poussa la porte du Pub plutôt désert à cette heure-ci. Elle connaissait les lieux pour avoir déjà fait de repérage en amont. Elle y avait accompagné quelques jeunes clients, se mêlant à la foule. Elle devait détonner dans ce lieu mais elle s'en moquait. Victoria cultivait son image et n'était pas du genre à en changer afin de mieux coller à l'ambiance. Elle fut accueillit par Gregory lui-même qui vint récupérer son manteau ainsi que son écharpe aux senteurs de jasmin. Il la guida jusqu'à une salle à l'écart de la pièce principale. Il lui demanda si elle souhaitait boire quelque chose et elle opta pour une eau pétillante, simplement. Grégory finit par revenir avec sa commande quant elle vit une silhouette derrière lui. Victoria le reconnu aussitôt et se leva, lui serrant la main. « Victoria Stewart, ravi de vous rencontrez enfin ».
✻✻✻
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James M. Wilde
James M. Wilde
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() message posté Jeu 8 Fév 2018 - 17:46 par James M. Wilde



« ​Icon of symmetry, swallowing sides
Fall down in front of me, follow my eyes
But I've got to see you moving, waste no time
Teach me, make me holy 'til...
I can sell you lies
You can't get enough
Make a true believer of anyone, anyone, anyone »

Victoria
& James




La fumée de ma cigarette tourbillonne jusqu'aux voutes argentées de mon antre, mes pensées suivent, en vrac, noyées dans la coke, alourdies par l'alcool, dégénérées par mes nuits blanches. Je ne tiens plus debout alors je suis assis, mes lunettes de soleil sur le nez, ma mine blafarde qui détonne dans les couleurs dansantes de ce milieu d'après-midi. Je somnole dans l'immense sofa backstage, tandis que Greg me rebat les oreilles du rendez-vous important qu'il a lui même organisé car je suis bien incapable de gérer quoique ce soit depuis une semaine. Je le regarde, ses lèvres dessinent des mots qui ne trouvent aucun sens, mes humeurs fulgurantes et agressives le rendent aphone, il n'est plus qu'un personnage désincarné dans mes prunelles mornes, babillant des sons, musique agaçante dans mes ténèbres alanguies. Je décroise difficilement mes jambes, les pieds sur la table basse, mes muscles sont perclus de ces douleurs que je reconnais comme pour les avoir trop expérimentées, la coke commence à envahir mon corps et à le posséder, il souffre d'un manque presque permanent, et la folie de mes aigreurs, toutes dirigées contre ma productrice désormais, rendent chacun de mes souffles agressifs. Je finis par grogner, contre Moira, parce que je m'imagine lui tenir des discours enflammés, qui tournent et tournent, et tournent encore dans ma tête qui bascule sur le cuir, vaincue par mon inaptitude à suivre mon imaginaire trébuchant sur des souvenirs trop dérangeants pour que je ne les perce de mon éloquence coutumière. Elle les envahit avec tant de pugnacité qu'il ne m'appartiennent plus. Eux non plus. D'autres mots parasites viennent troubler l'image que je dissèque : chance, opportunité, challenge pour le groupe, c'est la meilleure. La meilleure. Il me survend sa connasse de manager, fait fi de ces objections que je ne porte même plus, je n'en ai pas la force. Je me laisse emmener, mais toutefois je ne suis rien, je suis sur pause, dans ma déchéance, la morgue aux lèvres et l'horreur gravée sur mon épiderme. Froid. Froid. Froid. Je tremble.
"Je lui ai dit que tu étais occupé."
_ J'ai l'air occupé, d'après toi ?
Ma voix est rauque, mes mains cicatrisent gentiment, je pourrais jouer de nouveau sans doute, encore faudrait-il que je sache convoquer mes réflexes qui sont devenus gourds. Je viens de reconnecter difficilement avec la réalité, et je soulève mes lunettes de soleil pour tomber dans le regard apeuré de Gregory. Il lit les stigmates, ses lèvres pincent tous les laïus qu'il se retient de me servir, même si l'un d'entre eux fige l'air déjà très froid, tissé entre nous, opacifié par nos non-dits :
"Pas vraiment. Même si tu devrais, je te rappelle que nous sommes en pleine promotion de notre travail. Le travail pour lequel on s'est tous battus, cet album que tu as tant voulu."
Il appuie sur le "tu", comme il sait si bien faire, avec son ton de mère en colère, mais j'ai soudain l'impression qu'il désigne quelqu'un d'autre dans la pièce. Absent à moi-même, je le provoque en regardant par dessus mon épaule, pour saluer le vide derrière moi. J'ai tant voulu. Tant voulu. L'écho de ces paroles me déchire les entrailles, je déglutis, la revois décharnée devant moi, si pâle, si triste. Si triste. Domptée et soumise, presque ployée par la douleur que j'ai prolongée dans mes discours. Pourquoi ne m'a-t-elle pas contré ? Pourquoi ? Pourquoi... Je ne sais plus, j'oublie déjà.
"... tout à l'heure ?"
_ Tout à l'heure, quoi ?
"Est-ce que tu seras capable de lui parler tout à l'heure."
Je ne réponds pas, tout en souriant légèrement en coin, pour l'énerver plus encore, rabaisse mes lunettes sur mon nez, avant de souffler un maigre :
_ Peut-être. Peut-être pas.
Il quitte la pièce, m'abandonnant à mon sort plutôt que de le précipiter dans les tourments qu'il voudrait me destiner... et que je me destine déjà.

***

Je m'arrête derrière lui, me retenant au mur du couloir, soudainement pris d'un vertige. Il me jette un coup d'oeil alarmé mais au moment même où il tend sa main libre pour m'épauler, j'aboie presque :
_ C'est bon ! Ça va. Fous moi la paix.
Il se tait, mais je vois ses doigts se resserrer autour du verre qu'il tient, le seul objet auquel il peut porter assistance désormais que je me dérobe à son amitié. Je ne supporte plus qu'il me touche, chaque geste me fait mal, car chaque inflexion de sa part me dessine dans toute ma déchéance, sous ses doigts je ne peux plus ignorer l'image néfaste que je renvoie, les os qui saillent des doutes accumulés, les cernes qui trahissent ce combat qui me fait sombrer pour l'avoir déjà perdu, les tremblements qui vacillent de ces confidences que je suis incapable de délivrer. Il a essayé tout l'après-midi, de me faire enfin causer, de comprendre ce qui me tue avec lenteur sans même que je ne cherche à le parer. J'ai répondu par des silences gelés, avant de faire semblant de m'assoupir dans le perchoir, il m'y a laissé pendant des heures, alors que je remâchais son inquiétude. Son inquiétude... Je l'ai noyée dans ma rage inextinguible, elle a coulé tout au fond de mon désarroi, pour retomber sur ma peine. Au dessus, il n'y a plus que les sursauts de mes peurs, la lame de mes angoisses qui fouillent mes chairs. Mes mouvements douloureux quémandent quelques lignes supplémentaires, je frotte mon nez d'un air absent pour vérifier que je ne saigne pas. Puis je reprends un peu d'allant factice, me redressant pour mieux chanceler dans son sillage. Il vient de dévoiler la silhouette de cette femme, qui s'invite chez nous comme s'il s'agissait déjà d'un terrain conquis, avec ses envies d'eau gazeuse et ses airs de dominatrice. Le jasmin sent trop fort, j'ai envie de dégobiller sur le béton armé. Mes lunettes masquent toujours ma mine de déterré, et sans un mot je vais d'abord m'adosser au grand piano à queue qui me permet de soutenir ma carcasse évidée de son humanité. Je tire sur les manches de mon pull. J'ai si froid. Si froid. Gregory la remercie de nouveau d'être venue jusqu'à nous, l'inflexion de sa voix montre qu'il la considère déjà, détail qui me donne l'instinct de la faire fuir, rien que pour lui dénigrer le droit d'alléger nos enfers par le biais si piteux d'un professionnalisme de façade. La vérité c'est que je suis bien incapable de me pointer où que ce soit, je fuis la lumière du jour qui éblouit ma peine pour la muer en une vérité insoutenable, immonde dans la clarté du jour, relation estropiée et moribonde qui ne peut que dégénérer dans l'écrin de la nuit. Je dénigre l'extérieur pour demeurer cloitré en moi-même, tenir compagnie à mes déviances pour mieux les encourager et prolonger encore un peu le mirage d'une fuite aux airs de suicide. Je ne dis pas bonjour, je me contente de cette réplique scabreuse, après lui avoir serré la main avec dureté :
_ Je crois que j'ai sauté une Victoria y a deux jours. C'était pas vous, j'espère ?
Blondinet en chef hoquète de sa stupeur, me faisant les gros yeux alors que je hausse difficilement des épaules :
_ Bah quoi, je demande juste...
J'ai déjà décidé de torpiller toutes nos chances de collaboration future, convoquant le peu d'énergie qu'il me reste pour détruire quelque chose qui n'existe pas. Qui n'existera jamais. L'aube peinte aux couleurs du néant d'une rencontre condamnée. Je ne veux pas d'elle. Je ne veux pas d'elle. Mais c'est une autre que j'entrevois et qui hérisse ma voix de hargne alors que ma question tombe soudain, sans lien aucun avec le reste de mon préambule :
_ La Prod est au courant de... Mademoiselle... Qui que vous soyez.
La Prod. Tous les épithètes les plus distanciés plutôt que de la désigner devant témoins. Moira. Moira. Je montre l'avide de service, d'un geste méprisant, dénigrant son identité car mon cerveau est incapable d'enregistrer une information que pourtant l'on vient de me confier. J'ai déjà oublié son prénom.
"Je te l'ai déjà dit, la production nous a mis en relation et c'est moi qui suis allé rencontrer Victoria."
Je fais la moue, l'air de royalement m'en foutre, même si la remarque de Gregory ressuscite mes trois neurones qui survivent avec difficulté dans la naphte de mes errances :
_ Magnifique. On a pas besoin d'agent, on se représente très bien tous seuls, et avec panache, comme vous pouvez le constater. Votre engeance ne sert strictement à rien si ce n'est à brasser de l'air. D'accord, vous êtes jolie à regarder, mais je ne vais pas payer pour voir ce que je peux déshabiller gratos. Puis au fond, hein, s'il n'y avait pas les affiches de cinq mètres sur trois là dehors, et notre album en tête des ventes, vous n'auriez même pas ramené votre cul jusqu'ici...
Mes mots, pâteux de prime abord, s'envolent de nouveau à un rythme déchaîné, mais j'ai le souffle court, et du mal à convoquer la suite de mes discours acides. Wells s'agite, comprenant très bien mon entreprise de démolition pour l'avoir vue trop souvent à l'oeuvre, personne ne doute plus de son efficacité désormais. Je regarde longuement le vide, laissant en suspens ma phrase, avant de me répéter :
_ Je n'ai pas besoin d'agent.
De personne. De personne.
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() message posté Lun 5 Mar 2018 - 15:43 par Invité
Switch my whip, came back in black. Close that door, we blowin' smoke. She ask me light a fire like I'm Morrison Act a fool on stage. Prolly leave my fuckin' show in a cop car. Shit was legendary. ✻✻✻ Elle avait besoin de ce challenge. Elle avait réellement besoin de ce défi pour tenir bon. C'était sans doute une mauvaise raison, mais personne n'avait besoin de le savoir. Au travail, elle affichait un air de façade, une détermination sans faille que personne ne suspectait de cacher le drame qui était devenu sa vie privé. Victoria n'avait jamais fait ami-ami avec ses collègues, notamment pour ne pas mélanger sa vie intime et sa vie professionnelle. Et dans ces moments là, elle était heureuse d'avoir fait ce choix car personne ne lui posait de question, plus par crainte que par réelle inquiétude d'ailleurs. Mais peu importait. Victoria avait la réputation d'être un vrai requin, de travailler d'arrache pied afin d'obtenir ce qu'elle voulait. Il n'y avait pas de place pour la bienveillance et la camaraderie dans ce job. Les faibles finissaient toujours par se faire écraser, et ce n'était pas dans le tempérament de la Stewart de faire partit de ceux là. Et ce qui boostait d'autant plus Victoria, c'était les challenges. Ils la motivaient. Victoria détestait l'ennui, son cerveau carburait toujours à vive allure, ne lui laissant que peu de répit. Et au vue de sa vie actuelle, elle était plutôt soulagé d'occuper son esprit plutôt que de penser à ce qui l'attendait en rentrant chez elle. Et quoi de mieux qu'un groupe de rock qui faisait de plus en plus parlé de lui ? Victoria aimait lancer des jeunes prodiges, c'était un fait. Tout construire depuis le départ avec un client et le voir évoluer et surtout rapporter, c'était un défi intéressant mais qui demandait du temps et de l'énergie. Avec Wild, c'était différent. Leur réputation n'était plus à faire et le groupe avait déjà ses fans, mais il restait toute une partie organisationnelle et marketing qui mettait Victoria en joie. Avec eux, elle n'aurait pas le temps de s'ennuyer et c'était exactement ce qu'elle recherchait.

Le Viper Room dégageait une odeur de poussière chaude et de tabac froid. C'était le lot des endroits comme celui-ci. Un lieu qui se faisait une place au soleil à Londres, en endroit que Victoria ne devait négliger dans son boulot. On ne pouvait pas dire que c'était le genre de lieu qu'elle appréciait. En vrai New-yorkaise, elle était accoutumé des terrasses surplombant la ville, des bars à ciel ouvert et autre salles de réception raffinées et élégantes. Il n'y avait pas besoin de chercher loin pour remarquer que Victoria était une femme de luxe qui aimait les belles choses. Un côté assez superficiel qu'elle ne reniait pas. Aussi, le Viper était loin de ses adresses favorites mais il avait un charme anglais qui n'était pas à rejeter. A cette heure, les lieux étaient vide et l'atmosphère bien différente des soirées agitées et alcoolisées qui représentaient tant le Pub. Grégory la laissa quelques instants seule. Victoria en profita pour observer les lieux, croisant les bras sur sa poitrine. Finalement, James Wilde en personne fit son entrée. Il porte des lunettes à verres sombres et sa mine n'est pas fameuse. Qu'à cela tienne, Victoria fera avec. Elle connaissait assez l'univers du show-business pour savoir que certaines stars avaient des personnalités atypiques qu'il ne faut pas gommer, mais bien retravailler. Cependant cet aspect là n'était pas à l’ordre du jour pour le moment. « Je crois que j'ai sauté une Victoria y a deux jours. C'était pas vous, j'espère ? ». Comme première présentation c'était pour le moins surprenant. Victoria réprima sa réflexion première, se doutant bien que cela ne mènerait à rien. Elle se contenta d'un sourire ironique et d'un « J'ai pour principe de ne jamais coucher avec mes clients, donc ce n'était pas moi, navré ». Elle ne l'était pas, bien sûr, mais cela permettait de ne pas jouer sur la même gamme que James. A côté d'eux, Gregory semble très gêné et Victoria devine que ce ne doit pas être facile de côtoyer le Wilde tous les jours. Elle le rassure d'un simple regard, elle a connu pire et il ne l’effraie nullement. Elle allait parler quand James la devance : « La Prod est au courant de... Mademoiselle... Qui que vous soyez ». Mademoiselle... Instinctivement, elle effleura la bague à son doigt, signe de son engagement avec Aidan. Elle ne sait pas pour combien de temps encore elle la portera, elle se demande même si cela n'est déjà pas désuet. Quoi qu'il en soit, c'est encore Madame aujourd'hui. « Victoria Stewart », dit-elle en appuyant légèrement sur son nom. Pas de doute que s'il ne le connaît pas encore, il ne tardera pas à la retenir. Elle ne montre pas que cela l'agace, elle se doute qu'il le fait exprès. Ou alors est-il tout simplement un connard. Elle aura largement le temps de creuser la question plus tard. Finalement, c'est Gregory qui explique la situation. James n'était-il vraiment pas au courant de son existence ? Elle en doute assez. Après tout, elle avait rencontré la production, elle avait fait les choses dans les règles. Bon, elle n'avait pas vraiment attendu d'être contacté avant de solliciter la production, mais le résultat était le même, non ?

Victoria le toise avec assurance tandis que le Wilde déblatère puis elle lui sourit, un large sourire amusé aux coins des lèvres. « Vous avez raison », dit-elle simplement. Grégory la fixe, pas très sur de comprendre. « C'est vrai que je suis belle, mais je ne suis pas là pour ça. Et puis vous n'êtes pas du tout mon type de toute façon ». Vrai. Victoria était amoureuse d'Aidan, même aujourd'hui, même après ce qu'il lui avait fait. Elle l'aimait au moins autant qu'elle le détestait. Mais elle s'égarait là. « Et c'est vrai que je suis ici parce que votre groupe marche bien. Vous pensez donc que vous représenter est une tâche facile ? Laissez moi vous dire que non. Oui votre groupe est bon, mais votre tournée ne se fera pas toute seule et je n'ai pas l’impression que vous soyez vraiment capable de l'organiser, sans vouloir vous vexer », ajouta-t-elle, autant à l'attention de Grégory que de James. Le premier ne sembla pas lui en tenir rigueur, quant au second, elle attendait sa réaction. « Quant à l'argent, mes honoraires ne seront pas un problème dans ce cas ». C'était plus pour la forme qu'autre chose, mais elle tenait à préciser ce détail. Le bénévole, c'était vraiment pas son truc.
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James M. Wilde
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() message posté Mer 4 Avr 2018 - 19:46 par James M. Wilde



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Victoria
& James




Bordel de dieu, ça tourne, ça tourne, ça tourne. Je ne sais pas ce que je fous ici, avec cette petite dinde opiniâtre dans le milieu de cet après-midi inutile. J'aimerais pioncer, j'aimerais baiser. J'aimerais vomir aussi. Et crever accessoirement, mais ce n'est visiblement pas au programme quand je me vois balancé dans cette pièce qui devient une arène pour les fauves. J'ai l'impression que Greg me pousse, comme pour couper toute illusion de retraite, mais je crois que c'est surtout moi qui titube légèrement avant d'aller enfin poser mon cul auprès du piano qui m'empêche de me vautrer très lamentablement. Greg est entré avant moi de toute manière, alors il n'a quand même pas le don d'ubiquité. Pas encore. Fort heureusement... Elle a un accent américain infâme. Infâme. Ces gens-là ne savent pas parler, et pourtant, je les ai supportés pendant des années sans même les trouver trop agaçants. Mais là, ici et maintenant, entre la nausée et le trou béant dans mes pensées qui nagent la brasse au milieu d'exactions innombrables, je trouve cette sonorité particulièrement pénible. Derrière mes lunettes noires qui masquent les stigmates d'une vie en souffrance, je l'assassine comme pour la bâillonner. Peut-être que si je me concentre suffisamment, elle finira par la fermer, voire disparaître. Ce serait bien qu'elle disparaisse je crois. C'est pour cela que je commence fort, histoire de l'effaroucher même si cela ne la fait même pas vaciller. J'oubliais que l'engeance qui vient tourner autour des personnages médiatiques est comme des roquets. Une fois qu'ils mordent, on ne les détache de là qu'à coups de savate. J'ai un rire esquinté quand elle me sert sa pseudo conscience professionnelle à laquelle je ne crois pas l'ombre d'une seconde :
_ Bah dommage, parce que les américaines n'ont d'utilité qu'au pieu. Elles n'ont aucune bienséance.
J'ai un sourire mauvais, et je crois comprendre que Greg, alors que ses épaules ploient tout à fait, désarme déjà, délaissant au milieu de la pièce trop grande l'illusion de savoir même arrêter mes mots, mes phrases ou mes pensées. Tant pis pour les négociations j'imagine, hein ? Je patauge ensuite dans les indélicatesses d'une paperasse qui m'abrutit déjà. Si on est tout à coup censés avoir une connasse de manager, j'imagine que Moira a dû signer un papelard quelconque et cela me laisse une amertume farouche sur la langue. Elle aurait sans doute pu m'en avertir. J'ai la présence d'esprit de noter ce geste qu'elle a sur son alliance mais je fronce des sourcils, comme si les concepts inhérents au mariage ne pouvait absolument pas frôler les ténèbres dans lequel je me drape. Ces détails ne les pénètrent guère, les laissent plutôt se parer d'autres lueurs bien plus brûlantes, quand je rejette toute idée d'union qui saurait m'enfermer. Particulièrement en ce moment, dorénavant que ma productrice et moi sommes brouillés... Enfin, je crois. Je ne sais plus, je ne sais pas. Mes promesses m'abandonnent. Je hausse les épaules, comme pour ponctuer le fait que je me fiche absolument de son identité :
_ Et vous êtes d'où, Stewart ? De la côte Est, où on choisit de dépouiller les autres plutôt que d'aller se marrer un peu du côté de l'Eldorado du porno ?
La côte Ouest, là où j'avais forcément élu domicile, on s'y fend bien plus la poire ! Greg essaye d'intervenir une dernière fois, pour m'expliquer les tenants et les aboutissants, et je me dis que peut-être Moira l'a-t-elle évoqué avant... Avant... Avant le Royal Albert Hall, se précipitent mes esprits hurlants, pour gommer le sang et la honte. Elle demeure, quasiment inébranlable, ce qui fait que mon agacement va croissant, et je n'ai malheureusement pas la rapidité nécessaire pour lui clouer le bec lors de ce préambule qui m'ouvre une autoroute. Bien sûr que j'ai raison ! J'ai mille fois raison, je n'ai pas besoin d'agent, ni de qui que ce soit. J'essaye de relever mon menton pour prendre une pose pleine d'arrogance avant d'éructer, entre mes dents serrées :
_ T'inquiète, chérie, type ou pas, ça finit toujours pas s'arranger, mais je me tape complètement de tes miches, là, à l'heure actuelle. Même si... Ouais je reconnais que tu as raison, on est vraiment pas des enfants de choeur.
Je désigne Greg, puis me souviens que le seul maillon de la chaîne qui manque de se briser à chaque fois, c'est moi qui me came, c'est moi qui envoie paître les journalistes, c'est moi que l'on retrouve dans des soirées peu recommandables. Alors j'ajoute, en grommelant :
_ Enfin, surtout moi, mais ça n'est pas la question. Et qu'est-ce que vous voulez hein ? Me faire croire que nous allons tous sombrer sans le secours de vos jolies mains manucurées ? Par l'Enfer...
Je pince l'ossature de mon nez entre mes doigts, pour respirer et faire passer le vertige qui m'accable. Elle dit vrai, j'en suis bien incapable et Gregory ne pourra jamais fournir, pas pour une tournée de l'ampleur de celle qui s'annonce sans doute. Mais je n'ai guère envie d'avoir tort.
_ Vous ne me vexez pas chérie, je suis un branque quand il s'agit d'organiser un truc, et Greg a déjà bien à faire. Sauf que j'ai pas envie d'avoir une première de la classe qui m'entrave à tous bouts de champ parce que je dois me pointer à telle heure, ou dire ce qu'il faut à la télé. Vous voulez mériter votre salaire, c'est ça ? Alors prouvez-moi jusqu'à quel point vous serez prête à plier devant moi...
Un piège. Un piège qui feule de ma nature débridée. Justement, j'ai besoin du contraire, de quelqu'un qui sache m'encadrer, sans pour autant me foutre des fers aux poignets. J'ai besoin de quelqu'un qui soit ce que je ne peux pas être, tout en étant là où je ne l'attends pas. Je fais quelques pas délicats jusqu'à elle, pour me porter à sa hauteur, avant de sonder son visage de près. Chercher la faille, voir si elle se rétracte. Je vais jusqu'à la respirer, tel un animal qui continue à la jauger, pour savoir si elle sera une proie inique ou un détail inutile d'une existence qui m'échappe. Je susurre :
_ Vous êtes qui, Victoria Stewart... Vous êtes qui pour prétendre me mâter ? Vous n'avez qu'à toucher du fric, signer un joli papier avec nous, et disparaître s'il n'y a que cela. Le fric, c'est ce qui vous plaît, ou il y a autre chose ? Autre chose derrière votre mine bien apprêtée ?
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() message posté Ven 11 Mai 2018 - 18:40 par Invité
Switch my whip, came back in black. Close that door, we blowin' smoke. She ask me light a fire like I'm Morrison Act a fool on stage. Prolly leave my fuckin' show in a cop car. Shit was legendary. ✻✻✻ Elle ne pouvait pas dire qu'elle était bien surprise. En vérité, elle s'était plutôt attendu à ce genre de...personnage. Parce que pour elle, James jouait un jeu. Il était comme toutes ces stars du show-biz qui se donnaient un genre. C'était peut être faux également, mais Victoria n'avait pas de temps à perdre pour le découvrir. Elle avait apprit que dans ce métier, il fallait accepter l'autre dans sa globalité, au risque de perdre un client. Prendre les choses comme elles venaient. Elle se foutait bien de savoir s'il était vraiment aussi arrogant qu'il n'y paraissait ou s'il jouait au con pour épater la galerie. Du moment qu'elle pouvait le faire signer et faire son travail correctement, tout lui allait. Et puis elle avait l'habitude de traiter avec de grosses personnalités. Quand on se retrouvait plongé sur le devant de la scène, face à une armée de fans euphoriques, il y avait de quoi perdre la raison. Du moins elle l'avait deviné avec le temps. Parce qu'elle, Victoria, elle agissait toujours dans l'ombre. Jamais bien loin de ses poulains mais jamais trop près afin de leur laisser une marche de manœuvre. Manœuvre qu'elle orchestrait derrière le rideau tout de même. Et puis on ne pouvait pas dire qu'elle avait elle-même un caractère facile. Mais ça, James ne tarderait pas à le découvrir. «Bah dommage, parce que les américaines n'ont d'utilité qu'au pieu. Elles n'ont aucune bienséance ». Victoria esquissa un sourire de biais, sans quitter le Wilde des yeux. Provocateur, il semblait assez fière de sa réplique, tandis que son acolyte aurait sans doute préféré disparaître sous terre. Encore une fois, Victoria se demandait comment Greg pouvait supporter depuis aussi longtemps James Wilde. Elle savait que derrière chaque grand artiste se cachait les autres, plus timides, plus discrets, mais essentiels à la survie du premier. « En tout cas, vous avez bien analysé mon accent, signe que votre ouïe fonctionne bien. Nous allons donc pouvoir nous entendre », dit-elle, toujours avec son air suffisant, prête à répliquer à nouveau s'il lui venait une nouvelle repartie. Il faut dire que son accent était très prononcé, il se faisait facilement remarquer par ici. Mais Victoria était plutôt fière de son patrimoine génétique, d'autant plus de son New-York natale. Elle n'était pas londonienne et ne le serait jamais. Elle n'était qu'une opportuniste ici. Avec amertume, elle se rendait compte que sa seule raison de rester ici à présent n'était plus. « Et vous êtes d'où, Stewart ? De la côte Est, où on choisit de dépouiller les autres plutôt que d'aller se marrer un peu du côté de l'Eldorado du porno ? ». Une fois de plus, le Wilde la nargue, toujours avec cet air méprisant qu'il lui va si bien. Oui, vraiment, James Wilde se fait passer pour le parfait connard. Et combien de nana seraient prêtes à payer pour passer une nuit avec lui ? Cela la dépasse, même aujourd'hui, même après plusieurs années à bosser dans ce milieu. Victoria pouvait comprendre que la gloire et le fric attiraient, mais concernant le reste, elle restait interdite. « New-York », dit-elle simplement, histoire de tourner court à cette discussion qui ne semblait amuser que lui.

Quant au porno, Victoria était prête à parier qu'il devait être un habitué, mais elle n'avait pas envie d'approfondir la question. A côté d'eux, Greg se balançait d'un pied sur l'autre, de plus en plus mal à l'aise. Il devait regretter de l'avoir faire venir ici pour qu'elle se retrouve face à un emmerdeur de première. Mais heureusement pour lui, la Stewart en avait vu d'autre et si elle avait dû abandonner à chaque remarque cynique, elle n'aurait probablement signé personne. « T'inquiète, chérie, type ou pas, ça finit toujours pas s'arranger, mais je me tape complètement de tes miches, là, à l'heure actuelle. Même si... Ouais je reconnais que tu as raison, on est vraiment pas des enfants de choeur. Enfin, surtout moi, mais ça n'est pas la question. Et qu'est-ce que vous voulez hein ? Me faire croire que nous allons tous sombrer sans le secours de vos jolies mains manucurées ? Par l'Enfer... ». L'enfer, quelle blague ! Victoria avait déjà l’impression d'y être depuis un moment et ce n'était pas James qui allait y changer quoi que ce soit. Bien sûr, elle aurait préféré que leur première rencontre se passe autrement, qu'elle ne perdre pas autant de temps à lui expliquer pourquoi ils avaient besoin d'elle, mais rien n'était jamais simple dans le monde artistique. Et James Wilde semblait être un homme complexe, voire paranoïaque, manipulateur, arrogant... En fait, elle avait toute une liste s’apparentant à sa personnalité mais elle pouvait se tromper. Et puis la question n'était pas là pour le moment. « Vous faites beaucoup de remarque sur mon physiques pour quelqu'un qui dit s'en foutre, mais passons. Je pense que vous n'irez pas loin sans agent, oui. Votre établissement ne restera pas longtemps debout si vous continuez de vous y terrer plutôt que de remplir des salles de concerts. Et pour ça, vous aurez besoin de quelqu'un qui gère votre agenda, vos déplacements, vos notes de frais et j'en passe. Je continue ? ». Elle avait toisé le Wilde avec assurance, attendant la suite. Elle connaissait cet exercice par cœur, il ne la duperait pas, pas à ce jeu là. « Vous ne me vexez pas chérie, je suis un branque quand il s'agit d'organiser un truc, et Greg a déjà bien à faire. Sauf que j'ai pas envie d'avoir une première de la classe qui m'entrave à tous bouts de champ parce que je dois me pointer à telle heure, ou dire ce qu'il faut à la télé. Vous voulez mériter votre salaire, c'est ça ? Alors prouvez-moi jusqu'à quel point vous serez prête à plier devant moi... ». James a fait un pas vers elle, l'affrontant du regard. Là aussi, Victoria connaît la chanson et elle n'est pas intimidé le moins du monde. Les forts caractères, cela ne lui faisait pas peur, au contraire, elle aimait plutôt les mater à sa manière. Elle croisa les bras sur sa poitrine, affichant un sourire satisfait. « Vous ne m'avez pas comprise. Je ne plierais pas devant vous. Je vais vous représenter, c'est à dire que je ferais chaque chose dans votre intérêt. Mais c'est un travail de collaboration, je ne suis pas seule à la barre. Je peux vous garantir les meilleurs dates, les meilleurs négociations de contrats et tout ce que cela implique. C'est comme ça que je travaille. Quant à vous brider, je pense que cela ne vous ferait pas de mal quand je lis ce que les journaux écrivent sur vous, mais je ne suis pas nounou ». Du moins pas officiellement. Seulement elle savait qu'une partie de son job consistait à redorer l'image de ses clients, à faire d'eux des chouchous du public plutôt que des parias. Mais ce n'était pas la priorité. « Vous êtes qui, Victoria Stewart... Vous êtes qui pour prétendre me mâter ? Vous n'avez qu'à toucher du fric, signer un joli papier avec nous, et disparaître s'il n'y a que cela. Le fric, c'est ce qui vous plaît, ou il y a autre chose ? Autre chose derrière votre mine bien apprêtée ? ». Dans son coin, Greg s'était décomposé, s'excusant du regard vers la brune. Mais Victoria n'avait pas bougé d'un iota tandis que James était si près d'elle qu'elle pouvait respirer son haleine alcoolisé. « J'aime l'argent, oui, mais vous aussi, non ? Je ne bosse pas pour rien, je ne fais pas de bénévolat et je ne m'excuserais pas de vouloir bien gagner ma vie. Pour autant, j'aime mon travail et je le fais bien. Il vous suffit de taper mon nom sur internet et de joindre mon agence pour savoir que je suis la meilleure. Autre chose ou nous pouvons passer à la lecture du contrat ? ».
✻✻✻
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James M. Wilde
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() message posté Mar 29 Mai 2018 - 13:22 par James M. Wilde



« ​Icon of symmetry, swallowing sides
Fall down in front of me, follow my eyes
But I've got to see you moving, waste no time
Teach me, make me holy 'til...
I can sell you lies
You can't get enough
Make a true believer of anyone, anyone, anyone »

Victoria
& James




Je me demande pourquoi je persiste alors que tout le décor commence à ressembler à un putain de carrousel sous mescaline autour de moi. Les objets tournent, les couleurs s’évident dans des teintes noirâtres et les visages ressemblent à des êtres grimaçants, assemblés ici bas pour porter l’effroi dans mon estomac déjà écoeuré. La déception surseoit à toutes les impressions, devient l’espace d’une seule seconde l’entité la plus implacable de la pièce mais l’objet de ma détestation n’est pas ici. Si la chaîne mord les chairs et les contraint, ce n’est pas cette fille qui la tient glacée contre ma nuque, pour mieux vouter toute ma volonté. Elle n’est qu’un instrument, envoyé à mes pieds pour complaire un égo qui n’a guère besoin qu’on le gère pour éviter l’explosion. Si ce n’est pas maintenant, ce sera après. Si ce n’est pas lors de cette foutue tournée qu’elle croit organiser, ce sera juste en revenant. Il n’y a pas d’égards quant à ce que l’on a construit, pas quand on est la seule personne à pouvoir tout détruire. Greg fait quelques pas de biais comme pour couper court à tout geste incertain que je pourrais tracer mais il est bien trop lent pour retenir quoique ce soit de mes pas qui vacillent jusqu’à elle pour mieux la toiser. Sauf que je ne parviens qu’à la grâcier d’un air corrompu par la came. Si elle est dans le métier depuis un bail, elle doit savoir ce que c’est, si elle ne consomme pas déjà pour mieux me tenir ses discours de working girl établie. Quelle horreur, pourquoi devrais-je supporter quelqu’un comme elle dans mon entourage juste parce que Gregory croit sensé me coller une nourrice dans les basques. Nous entendre ? Nous entendre. Jamais. Tout mon être s’insurge et je crache des mots durs :
_ Pour s’entendre il faudrait savoir écouter, et je ne vous écoute déjà presque plus, Stewart. Je n'en ai pas envie.
Elle murmure le nom de sa ville et je feule en écho :
_ New York. J’en étais sûr.
Le dédain se peint avec lenteur sur mes traits et j’abandonne toute vindicte soudainement épuisé, mes épaules plus basses devant un combat qui n’a déjà que trop duré. Une faille qu’elle utilise, dont elle abuse aussitôt pour me narrer les bienfaits d’une gestion mesurée quand j’aimerais que tout crame, que tout crame enfin pour n’avoir plus rien à porter du tout. Un instant, ma répartie se meurt sur mes lèvres exsangues, et je passe une main dans mes cheveux, mal à l’aise à l’idée de cette tournée à la fois si proche et si lointaine. A propos de l’album que j’aimerais dévoyer jusqu’à m’en défaire, pour me défaire de Moira, étrangler sa supériorité sur ma création, son invasion dans ma vie, dans mon corps, dans ma tête. L’éloquence de mon aveu statufie Gregory sur place, parce qu’il ne s’adresse à personne sauf à moi :
_ Peut-être que c’est exactement ce que je veux. Que tout se pète la gueule. Peut-être que c’est ça…
Le réaliser dans la brutalité des mots me donne plus encore la nausée et je me retiens au piano que je n’ai que très peu quitté, de peur d’oublier tout ancrage. Ces mêmes ancrages que je voue aux enfers d’une vie qui se délite entièrement. La drogue bat mes tempes et mes idées et j’ajoute, ma voix plus chancelante :
_ Si vous pouviez éviter de continuer, ce serait parfait.

Mais elle ne quitte pas la partie, elle n’abandonne pas face aux élans contradictoires et aux instincts déliquescents, elle demeure ancrée là, déjà corrompue par ce que j’exhale, ou bien menée par une avidité que je hais. Je ne veux pas qu’on me tourne autour sous couvert de célébrité. Je ne veux pas. Elle me harcèle en tenant bon, même devant ces derniers pas que je trace pour me trouver à sa hauteur. Je ne sais comment je parviens à tenir debout, à affronter son regard de chat, félin, un peu comme le mien. Elle parle juste quand je ne peux plus entendre raison, elle fait sens quand les sons se morcèlent dans ma tête et jouent des souvenirs déviants, pleins de sang. Je vais gerber.
_ Vous êtes pareille qu’elle. Vous venez là, promettre ce que vous ne tiendrez pas. Vous venez m’offrir une collaboration mais vous voudrez vous insinuer partout, jusqu’à me rendre dingue. Putain…
Je commence à divaguer et Gregory plisse son regard gris dans ma direction, cherchant à comprendre ce que je tais la plupart du temps. Je secoue la tête, comme un fou, vaincu par la raison, déchu par la folie. La repousser devient une violence que je ne sais même plus comment convoquer. Je la fixe à mon tour, trop proche de moi, à étayer ses talents et la tristesse transperce mes iris pour les rendre troublants. J’abdique parce que je ne trouve plus rien à lui dire, comme si le destin nouait des évidences qui ne me concernent pas.
_ De toute façon, vous avez l’air si sûre de vous. Qui serais-je pour démentir des assertions ridicules ? Je n’ai pas besoin de ce qu’il y a de meilleur. J’ai besoin… J’ai besoin…
Mon élocution dispute un malaise qui me fait fermer les yeux et je pose une main sur son bras pour me retenir, un élan déplacé dont je n’ai rien à foutre, même si la chaleur douce de son corps tranche avec la brûlure qui dévore le mien. Je ne sais pas ce dont j’ai besoin. Je ne sais plus trop. Le contact m'apaise. Le ton est si bas. Moins agressif aussi. J'ai mal. J'ai du mal en ce moment.
_ Je ne sais pas. Je ne sais pas. Victoria. Je ne vais pas bien, pas besoin d’être devin pour le voir hein ? Alors si on faisait semblant, juste un instant, que j’allais accepter, et que je me fiche de ce qu’il y a dans le contrat. Vous l’enverrez à Greg, il le lira lui. Moi je veux vous prouver que vous avez tort. Je le souhaite tant. Mais vous avez raison, vous avez sans doute raison. Je n’y arriverai pas. À tourner. À jouer de nouveau. Je n'y arriverai pas. Revenez plus tard. Quand j'aurais oublié cette rencontre. J'ai pris trop de cocaïne cette nuit. Et j'ai des choses à régler. À régler.
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() message posté Mar 12 Juin 2018 - 16:38 par Invité
Switch my whip, came back in black. Close that door, we blowin' smoke. She ask me light a fire like I'm Morrison Act a fool on stage. Prolly leave my fuckin' show in a cop car. Shit was legendary. ✻✻✻ Elle pourrait tourner les talons. Elle pourrait abandonner cette situation qui ne semblait trouver de solution, envoyer balader cet avorton qui se prenait pour un dieu et poursuivre sa route. Après tout, des artistes, il y en avait à chaque coin de rue aujourd'hui. Pas forcément des grands, ni des très talentueux, mais des acharnés du travail prêts à se défoncer pour se mettre au devant de la scène. Et Victoria les préféraient presque aux autres. A ceux qui débordaient de talent mais qui se reposaient sur leurs lauriers, qui prenaient la vie pour acquis sous prétexte qu'ils avaient de l'or entre les doigts. Ceux là, Victoria les trouvaient excessifs, agaçants. Pour autant, elle les représentaient de la même manière que les autres parce qu'ils restaient tous des poulains qui avaient besoin d'un peu d'élan pour s'élancer. James faisait partit de ces artistes qui se savait doué, assez pour se permettre de jouer la diva. Une diva dont Victoria s'amusait, pour le moment. Elle en avait vu d'autre. Et puis elle pouvait toujours claquer la porte, le laisser se démerder dans son foutoir et voir son groupe sombrer assez pour se faire oublier du grand public. Et cela arrivait assez souvent. Le monde de la musique était impitoyable. La lumière des projecteurs était aussi éphémère que la célébrité. Victoria ne croyait pas au principe qui disait que tant qu'une personne continuait d'écouter, alors la musique subsistait. Non, c'était des conneries. Si les salles de concerts n'étaient pas pleine, si les albums ne se vendaient pas comme des petits pains, alors c'était mal barré. Point barre. Aucune tergiversions à avoir.

Et si pour le moment le groupe Wild avait le vent en poupe, Victoria savait bien que le vent finissait toujours par tourner. Que le côté sombre de son leader pouvait attirer les foules mais pas l'absence d'une tournée ou d'un nouvel album prochainement dans les bacs. Et elle se trompait rarement la-dessus, c'était son métier après tout. Elle n'était pas productrice, mais elle écoutait assez ses artistes et les partenaires pour connaître le fonctionnement sur le bout des doigts. « Peut-être que c’est exactement ce que je veux. Que tout se pète la gueule. Peut-être que c’est ça…Si vous pouviez éviter de continuer, ce serait parfait ».  Un auto-destructeur. Victoria aurait pu miser dessus. Pourquoi fallait-il tous qu'ils expulsent leur noirceur de la sorte ? N'y avait-il pas de pudeur à avoir ? Une certaine retenue plutôt de que s'étaler ainsi sur un mal être évident ? Victoria avait été élevé pour encaisser, pour contenir en elle la douleur, le chagrin et elle le faisait plutôt bien jusque là. Elle avait perdu son petit garçon, son mari lui avait avoué avoir une relation et son mariage était sur le point de se solder par un divorce ; et pourtant, elle tenait bon. Son travail restait son point d'ancrage, la seule chose qui la maintenait debout quand tout prenait l'eau. Victoria croisa les bras sur sa poitrine, toisant son interlocuteur de ses yeux inquisiteurs. « En tout cas, continuez comme ça, vous y arrivez parfaitement ». Oui, et il n'y avait pas de doute à avoir quant à la suite. Décidément, ce James Wilde avait un potentiel artistique aussi fort que son orgueil était démesuré. « Vous êtes pareille qu’elle. Vous venez là, promettre ce que vous ne tiendrez pas. Vous venez m’offrir une collaboration mais vous voudrez vous insinuer partout, jusqu’à me rendre dingue. Putain… » Cette fois-ci, James semble évoquer une réelle blessure, loin de son discours revendicatif. Néanmoins Victoria n'est pas psychologue, elle capte seulement un échange différent. « J'ignore de qui vous parlez, mais moi, je ne m'engage pas avec un artiste si je ne compte pas aller jusqu'au bout. Mais pour le vérifier, vous n'avez pas d'autre choix que de me faire confiance ». Et elle sait que ce n'est pas gagné. Elle ignore même si cela sera possible un jour. D'autant qu'à l'écouter, il s'est déjà sentit berné, ce qui n'arrange rien à son affaire. « De toute façon, vous avez l’air si sûre de vous. Qui serais-je pour démentir des assertions ridicules ? Je n’ai pas besoin de ce qu’il y a de meilleur. J’ai besoin… J’ai besoin… » Elle le sent moins agressif, même si cette phrase relève plus de l'usure que de la réelle conviction. Mais elle n'a pas le temps d'analyser la situation que le Wilde s'appuie sur elle, prit de malaise. Le contact la surprend mais elle ne se dérobe pas, attrape son autre bras dans un réflexe pour le maintenir debout. Il est si pâle tout d'un coup... Victoria n'est pas la femme la plus humaine du monde, pas vraiment douée pour rassurer ou consoler. La faute à une éducation dénuée d'amour véritable sans doute. Mais avec ses artistes, elle sait se montrer prévenante, étant là où ils l'attendent, jouant un rôle de composition en fonction de la demande. « Vous devriez vous asseoir », dit-elle d'une voix ferme mais dénué de méchanceté. Son état l'inquiète, mais moins que son discours qui ne tarde pas à éclore de sa bouche trop sèche. Elle ne s'attendait pas à une telle baisse d'activité, lui qui s'était montré si rentre dedans quelques minutes plus tôt. « Je peux vous prouver que ça vaut le coup, mais il faut que vous le vouliez. Votre groupe à besoin de vous, mais pas dans cet état, au moins une chose sur laquelle je vous rejoins ». Elle attrape son sac qu'elle glisse sur son épaule. « Je vous laisse le contrat, libre à vous de le lire. Je vous laisse jusqu'à la fin de la semaine pour me donner votre réponse, au-delà, je ne vous représenterai pas et vous pourrez continuer de vous poudrer le nez si ça vous chante ». Victoria se tourna alors vers Greg, le seul capable de vraiment entendre en cet instant. « Voiçi ma carte, avec le numéro de mon assistant, il pourra répondre à toutes vos questions ». Mais avant de quitter définitivement les lieux, elle s'arrêta à hauteur du Wilde : « Ne gâchez-pas tout James. Je vous souhaite de vous reprendre ». Et sur ces derniers mots, elle quitta le Viper Room.
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