Noah J. McKenzie : "Il y que mon dentiste qui peut me plomber"

"La vie est vraiment simple, mais nous insistons à l'a rendre compliquée"

Hiver 1986

L'hiver, une belle et froide saison pour faire son entrée, la vieille de noël qui plus est pour ne pas faire les choses à moitié. Une première année dont il ne conserve rien, trop jeune, trop près du début de sa vie pour en saisir ne fut-ce qu'un début de sens. Mais déjà promis à beaucoup de choses. Issu d'une famille importante, nombre d'espoirs pesé déjà sur sa tête.

Printemps 1996

"Let me in, let me out, a dit le vent à ma porte, voit le froid que je t'apporte, ouvre la porte pour moi. Il a souffler pendant des heures, hurler tant qu'il pouvait, renversé, brisé mon coeur, je ne l'ai pas laissée rentrer. Let me in, let me out,  frappe la mort a ma porte, voit les pleurs que je t'apporte, ouvre la porte pour moi. J'ai crié, crié encore, pleurée mon triste sort, toutes les larmes de mon corps, mais je l'ai laissée dehors." Cécile Corbel.

Garder par sa soeur aînée, il attendait, entassé avec les deux autres, que Mr et Mrs McKenzie rentrent à la maison.   La gouvernante n'était pas la pour cause de maladie, ce qui n'était pas une rente, car sa soeur s'avérait aussi tyrannique, si ce n'était plus, que celle-ci. Et au lieu de profiter de l'extérieur ou des cachettes qu'offrait les chambres et les autres pièces, il se trouvait là, à s'ennuyer. Il était donc impatient que ses parents reviennent. Or, cela n'arriva jamais. Le téléphone résonna d'avantage qu'il ne sonna, sombre et sourd, anormal en cette fin d'après-midi, pour annoncer la mauvaise nouvelle. S'en suivirent des heures étranges, entre l'attente et le va et vient bruyant à l'intérieur. L'enfant appréhenda les choses avec calme, comme s'il observait la scène de l'extérieur, tandis que ses soeurs aînées semblaient dans tous leurs états. La dernière, encore bien petite pour comprendre, était paisible et il passait ainsi plus facilement de temps avec elle, s'en occupant du mieux qu'il pouvait et l'a couvrant d'attentions. Quand le chaos ambiant prit fin, au bout de plusieurs jours, aux longueurs infinies, il fut décidé que leur tante s'occuperait d'eux.

C'était un enfant plutôt agréable, bien que réfractaire à l'autorité imposée. Il ne rentrait pas dans le moule des codes de la bonne société qu'on souhaitait lui inculquer. Il courait dans la maison, se cachait dans les placard, sauter dans les flaques d'eau à pieds joints. Des activités de gosse, sans grand mal, mais difficilement toléré dans son milieu, d'autant plus que si ses deux grandes soeurs se tenaient correctement, reprenant le bon exemple qu'on leur montrait, la dernière semblait d'avantage fascinée par son frère.

Eté 2000

Après plusieurs rappels, les sanctions avaient commencées à tomber, d'un côté comme de l'autre. Il restait après la classe pour effectuer quelques tâches ménagères, assisté régulièrement aux heures de colles le mercredi après-midi, faisait signer une feuille de présence. A la maison, il était  privé de sortit, de télévision et en somme de toutes distractions. La seule chose que sa tante lui accordait encore était les nécessités les plus élémentaires, faire ses devoirs, ce dont il ne raffolait pas et poursuivre son apprentissage du violon.

Autonme 2002

S'il n'avait pas été franchement très coutumier du respect des règles jusque-là, cela n'alla pas en s'arrangeant, au contraire. L’oppression et la censure dont il se sentait victime, ne faisait que l'encourager aux représailles. Il rentrait régulièrement en conflit avec tout et tout le monde. Noah sortait, ne rentrait pas, inquiétant la maison et ses habitants, il séchait quelques cours, vivait sa vie de son coté. Lorsqu'il rentrait, ce n'était que pour passer un peu de temps avec la plus jeune de ses soeurs, la seule qui ne fut pas sans arrêt sur son dos et pour jouer gaiement et alternativement du pipeau ou du youkoulé depuis sa chambre pour sa tante aussi sourde, qu'il l'a trouvait sèche et rigide. Les jours passèrent ainsi, certains meilleurs que d'autres et progressivement, les choses se tassèrent un peu.

2005  Florence, Italie

"Il n'aime qu'elle et elle n'aime que lui , leurs yeux se perdent a l'infini. Et si le jour sur eux décline, pas de crainte ils ont promis que l'aube s'enchaîne toujours a la nuit. Qu'est ce que ça peut faire si le monde tourne à l'envers, le temps qui passe ne revient pas. Qu'est ce que ça peut faire su le monde va de travers, cette nuit je dors entre tes bras. C'est une chanson d'amour, un air qu'on chante a demi-mot. Jour après nuit, nuit après jour ,un parfum qui reste sur la peau" Pomme et Cécile Corbel

Sa tante plia bagages avec ses soeurs restantes pour Londres, là où elle vivait avant et là où la première née de la famille travaillait déjà. Lui de son coté, partit poursuivre ses études en Italie. Cela ne se fit pas sans quelques inquiétudes de son entourage, néanmoins, sa tante et la gouvernante convinrent de certains bienfaits de l'éloignement. Par ailleurs, pour une des premières fois de leur vie, il fut sur que l'une et l'autre croisèrent les doigts.

Eté 2005

Cela faisait déjà quelques mois qu'il se trouvait là. L'Italie lui plaisait beaucoup, c'était la liberté et les vacances. Le jeune homme pouvait à loisir apprécier ses instruments de musique fétiche, sans réprimandes. Il ne perdait pas pour autant de point de vu son projet de faire carrière dans la cuisine. Il avait du talent, de l'ambition, visait le sommet et ce n'était qu'à cet égard que son choix avait été accepté. Noah étudiait donc, dans une bonne université de Florence, intégré dans un cursus classique, bénéficiant néanmoins d'options très intéressante concernant la cuisine.
Et, un soir d'été, qu'il participait à une petit fête organisait sur la plage, il avait rencontré Rebecca. Belle, blonde, pétillante et apparemment saoule, puisqu'elle vint vomir presque à ses pieds. Il ne se formalisa pas pour autant de ce premier abord, aussi étonnant que non glamour. Au contraire. Il s'avéra par la suite que cette rencontre était un fait du destin. Les deux jeunes gens devinrent rapidement inséparable. Ils se complétaient si bien, si parfaitement, qu'on avait déjà l'impression qu'ils se connaissaient depuis des années. C'était comme si ils s'étaient toujours connus. Il y avait comme une évidence entre eux, il s'agissait, sans ambiguïté, aucune, d'une histoire d'amour inachevée. Car qu'était une amitié aussi forte, si ce n'était cela ?

2007 Installation à Londres

La fin des études arriva et il fut temps de songer alors à quitter l'Italie pour Londres, là où se trouvait une partie de ses origines et ce qui lui restait de famille. Toutefois, la perspective de se séparer de Rebecca lui était impossible. Aussi finit-il naturellement par proposer à jeune femme de tout quitter pour le suivre. Chose qu'elle accepta, pour sa plus grande joie. C'était un sacrifice qu'il aurait également pu consentir à faire pour la demoiselle s'il elle l'avait demandée, toutefois, l'Irlandais avait déjà conscience que sa vie ne se trouvait pas là. Il fallait donc partir. Une aventure, de nouveaux horizons les attentaient.
En effet arrivé dans la capital, Noah du faire face à ses soeurs et sa tante, toutes attendant son retour avec impatience pour diverses raisons. Il sembla alors qu'on cherchait à lui imposer de nombreuses choses, auxquelles il ne tenait pas. Aussi les premières années furent un peu houleuses, puisqu'il ne voulut pas suivre la voie toute prête qu'on lui réservait.

Il passa donc trois ans de petits boulots en petits boulots, pour pouvoir conserver toute son autonomie et faire râler toute le monde autant que possible. S'il n'était pas du genre à se raviser facilement, un événement inattendu changea pourtant la donne. Sa tante tomba malade, aussi mit-il toute sa rancœur en sourdine pour s'en occuper avec l'aide de ses soeurs. Forte heureusement, elle se remit, progressivement mais avec lenteur. Aussi, dans l'objectif de ne pas gâcher le précieux temps qu'ils pourraient passer encore ensemble, Noah finit par céder sur quelques points. Il intégra l'imposant restaurant familiale attenant à l’hôtel  de famille gérer à présent par l'une de ses soeurs. Il consentit même à rencontrer quelques jeunes personnes de son milieu. Toutefois, l'irlandais prévint sa tante, qu'il ne changerait ni de mode de vie, ni ne s'éloignerait de Rebecca, qu'il considérait à part entière comme faisant partie de sa famille. Quelques années  se déroulèrent ainsi, plutôt agréablement.

Alterner entre un vrai travail, qui lui plaisait vraiment, avec une perspective d'avenir, les moments passés avec Rebecca, toujours aussi magique, les amis et le reste de la famille lui convenait parfaitement, il se sentait bien. Et puis, lors d'une soirée organisée à l’hôtel, il l'avait rencontrée. Encouragé par sa tante et ses soeurs, il avaient fait connaissance et de fils en aiguille, c'était mit en ménage. Il s'agissait d'une histoire banale, ni convenue, ni passionné, juste banale. Si le jeune homme appréciait la compagnie de la demoiselle, se sentait bien avec elle, il ne l'aimait pas pour autant. Tout du moins pas de la façon dont elle aurait pu l'espérait. Il ne l'a quitta cependant pas, prit dans la routine, prit par d'autres choses. Et un soir, alors qu'il ce trouvait avec son italienne préférée, il l'a trompa. Rien de prémédité, d'envisager à l'avance, ça c'était fait comme ça, juste naturellement. Et sans plus d’ambiguïté, la blonde et lui, avait continués d'être aussi proche qu'avant, tandis qu'il ne confiait rien de ce qui c'était produit à celle qui partageait sa vie.

Pendant les mois précédents juin 2017

Lorsque Rebecca lui avait annoncée cela, il était resté un instant sans voix, coupé dans son élan. Ce qui a dire vrai, n'arrivait que très rarement. Essayant de remettre ses idées en ordre, il avait récapitulé les informations qu'elle venait de lui fournir. "Petit un, tu es enceinte, d'accord, petit deux de jumeaux...Donc petit trois...Tu vas être maman !" Le jeune homme s'enthousiasma, l'a félicita même avant de marque une pause. Planté au milieu du salon, il jeta un oeil à sa compagne, perplexe. "Mais attends, ça veut dire aussi que..." Il ne termina jamais sa phrase, prit d'un soudain vertige et tomba dans les pommes. La surprise passée, Noah prit plutôt bien la nouvelle, malgré une certaine angoisse, plutôt normale à l'idée de devenir père. Consacrant dès lors une part encore plus importante de son temps à la blonde, sa relation avec sa compagne acheva de se dégrader. D'autant plus qu'elle ne semblait pas comprendre pourquoi il accordait tant à cette fille, qui n'était à ses yeux qu'une amie trop envahissante, dérangeante. Ils finirent par sa séparer, non sans quelques cris et tristes menaces. Globalement soulagé, il pu se consacrer d'avantage à ce qui l'intéresser, notamment l'italienne et leurs futurs bébés. De discussions en discussions, l'attente ne fut pas si longue que ça, le choix des prénoms en revanche...En bon fan de Star Wars, l'irlandais avait proposé Luke et Leia à plusieurs reprises. Cela lui paraissait comme une évidence, mais Rebecca n'en pensait malheureusement pas autant. Celle-ci de son coté, appréciée particulièrement le prénom Ariel. Hommage ou pas à la petite sirène, il plaisanta longuement en suggérant d'appeler le second enfant Polochon ou Triton. "Et si c'est deux filles ? Ariel et...Usula ! Parfait..." chuchota-t-il un soir. "Je ne parle pas trop fort, si les bébés nous entendent, Ursula risque d'essayer de bouffer Ariel !" Il rit amusait de ses propres bétises. Et puis, un jour, ils tombèrent d'accord : Ce serait Ariane et Adam.

18 juin 2017

Enfin, après tant de préparatifs,  les jumeaux pointèrent  le bout de leur nez. Même s'il s'y attendait, s'il était préparé, cela ne l'empêcha pas d'être complètement prit au dépourvu mais heureux. Ce fut d'ailleurs pas le seul à exprimer sa joie, car sa tante manifesta un grand débordement d'affection -ce qui était une première -  pour les enfants, ainsi qu'un intérêt poli pour leur mère.

Et le temps passe.

Et les jours continuèrent de passer. N'ayant pas réussi à cohabiter dans un seul et unique appartement avec Rebecca, le cuisinier avait prit le partit de s'installer dans le même immeuble, à l'étage du dessous. Chacun possédait son propre espace et était suffisamment près, pour s'occuper au mieux des petits. Tout s'avérait donc pour le mieux.