★ 14 janvier 1993 — six ans — SEATTLE, WA « Bonjour monsieur et madame Greatness, je suis le professeur Eckland ravi de mon rencontrer enfin. Et bonjour Lloan! » Ce grand monsieur avec un sourire aussi grand que lui me tendit sa main et je tapa dedans avec enthousiasme en lui faisant. Il était gentil ce monsieur, même s’il avait toujours plein de questions à me poser et il notait chacune de mes réponses sur un cahier et à chaque fois que je venais le voir il avait un cahier d’une couleur différent, c’était drôle. Et aussi pleins de personnes l’appelait professeur alors qu’il a aucun élève, les adultes sont vraiment bizarre parfois.
« Tu permets que je discute avec tes parents un instant ? Tu peux aller faire des dessins si tu veux, tu connais le chemin mon grand. » me dit-il en remettant ses grosses lunettes sur son nez, il me montra du doigt l’endroit où je faisais toujours des dessins quand il voulait avoir une discussion de
« grands » avec maman et papa. Je répondis au professeur un petit
« oui » et me dirigea vers la grand table où des centaines de crayons, feuilles, feutres et matériel de peinture était posé. Je grimpa sur la table et commença à dessiner sans vraiment me concentrer. J’essayais surtout de me concentrer sur ce que le professeur voulait dire à maman et papa. J’étais bien trop curieux et l’air grave qu’il avait sur le visage me donner encore plus envie de savoir.
« Je suis content d’avoir ce rendez-vous avec vous monsieur et madame Greatness. Lloan est un petit garçon très gentil et adorable, c’était un plaisir de travailler avec lui. » Il avait l’air content, mais à vrai dire, je ne l’avais jamais vu triste, le professeur était toujours de bonne humeur même quand il pleuvait ! Maman le regardait et lui sourit, elle et papa étaient silencieux mais ils semblaient tous les deux fiers de moi. Le professeur Eckland continua
« Cela fait maintenant quelque mois que je vois régulièrement Lloan et qu’il répond brillamment à mes multiples tests. C’est un enfant vif et très ouvert d’esprit pour son jeune âge. Je voulais vous tenir au courant de son évolution. Je vois que vous êtes un peu inquiet, mais ne vous en faîte pas, il n’y a rien qui cloche avec Lloan. Bien au contraire, il est ce qu’on appelle dans le langage commun un enfant prodige. Il est doué et il va continuer en s’améliorant au fil des ans » Un enfant quoi ? C’était bon ou mal ? Je jeta un œil à mes parents pour avoir une vague idée mais ils envoyaient tout les deux des signaux contradictoires. Papa venait de serrer vigoureusement la main du docteur en souriant et maman versait des larmes silencieuses mais c’était bon ou mauvais. Mes pensées m’empêchèrent d’écouter la suite de la conversation et je tournai la tête rapidement pour me concentrer sur ma feuille gribouillée lorsque le professeur tourna la tête vers moi.
Le professeur continua de discuter avec mes parents et parlait avec des termes que je ne compris pas, et qui pour moi était aussi compliqué que de parler japonais ou chinois. Les deux langues étaient impossibles à apprendre. Des termes comme
« surdoué » ou
« cortex cérébrale développé » et même
« intellect imposant »… j’avais arrêté d’écouter et je demanderai des explications à maman et papa en rentrant à la maison. Et je n’arrêterai pas de leur demander jusqu’à ce que je comprenne de quoi il est question. Je ne continua pas mon dessin, j’aimai dessiner mais j’avais fait trop de dessins durant ses dernières semaines. Je venais d’entre en cours préparatoire et je commençais à apprendre à écrire, lire je savais déjà, grâce à mon grand frère qui me faisait faire ses devoirs en même temps que lui. J’essayait d’écrire La discussion dura encore longtemps puisque la grande aiguille de l’horloge du bureau était passé de trois à presque cinq. Je vis le professeur Eckland se levait et me faire signe de venir. Il se mit à genoux face à moi.
« C’était un plaisir de travailler avec toi Lloan, tu a été un chef ! Mais on se verrait moins dorénavant mais ne t’en fais pas, tu iras bien. Et même très bien. » me dit-elle en passant sa main un peu velue dans mes cheveux blonds. Je lui fis un petit sourire.
« Merci professeur, à très vite. » Je lui serrai la main, comme faisait les grands et partit avec mes parents. Ma maman avait les yeux rouges et un mouchoir dans sa main, mon père lui ne disait rien, lui qui était toujours bavard et qui avait toujours quelque chose de.. cool.. comme disait mon frère, à dire.
« Maman, est ce que je suis malade ? » demandai-je en levant la tête vers elle. J’eus un petit peu peur qu’elle réponde oui, je ne voulais pas être malade. J’étais petit quand on est pas malade, enfin on avait pas de maladie grave quoi.. Ma mère s’arreta dans le couloir du médecin et s’agenouilla pour me prendre dans ses bras.
« Non mon fils, non au contraire, tu es en pleine santé.. Tu es même brillant » 
★ 12 mars 2000 — treize ans — DES MOINES, WA« OHHHHHHHHHHHHHH !! JOYEUX ANNIVERSAIREEEEEEEEEEEEEEE PETIT GENIE!! » Alexander, mon frère ainé venait de me réveiller à trois heures vingt du matin pour me criait dans les oreilles. Il avait à peine plus de dix-huit mois de plus que moi et il se donnait le droit de faire tout ce qu’il voulait de moi à n’importe quel heure de la journée ou de la nuit. Foutu droit d’ainesse. Il me secoua si fort que mes fesses ont terminé sur le sol. Et dieu que c’est douloureux, surtout quand tu n’es pas réveillé comme moi.
« Tu es complètement fou, Alex, retourne te coucher, laisse moi tranquille. » marmonnais-je en me relevant du sol. Je massai mon postérieur pour atténuer la douleur et l’arrivée d’un éventuel bleu. Je me mis à râler en essayer de me rallonger dans mon lit mais Alex s’était déjà confortablement installé dedans, prenant comme d’habitude toute la place. J’étais d’un naturel enjoué mais là il avait dépassé les limites, on était mercredi et je devais me lever dans peu de temps pour participer au concours de journalisme du conté de Washington. Oui, le jour de mon anniversaire. Mon frère disait que c’était, je cite
« totalement naze d’être enchainé à une chaise le jour de ses treize ans » mais je m’en fichais, j’aimais écrire et j’aimais la compétition. Il n’y avait rien de plus stimulant. Pour l’occasion, mes parents, mon frère et moi avions fait le déplacement jusqu’à Des Moines pour la finale. J’étais confiant, mais je ne devais pas trop m’emballer.
« T’es vraiment pas amusant grosse tête ! Même quand c’est ton anniversaire ! » « Rooh mais c’est toi qui est pas amusant ! Depuis quand on réveille quelqu’un en criant ?! » m’exclamais-je en le poussant un peu. C’était aussi peine perdue, mon grand frère était plus costaud et plus sportif que moi. Il serait capable de mettre par terre en quelques secondes, il l’avait déjà fait auparavant, par pur esprit de fraternité avait-il dit. Mais bien sur… tout ça, car il l’était l’ainé de nous deux, de même pas deux ans. Et Alexander en profitant très souvent, d’après ce que j’avais lu sur le sujet, c‘était un comportement normal entre frères.
« depuis que je l’ai décidé ! Et puis c’est pas tous les jours que son petit frère fête ses treize ans ! » Je ris en le regardant et attrapa un coussin de la chambre d’hôtel pour le jeter sur mon grand frère. Il le rattrapa et me le renvoya plus vite qu’un boulet de canon. Alex avait toujours eu de bons réflexes par rapport au bien qui était quelques faibles. Maman disait toujours que j’étais le cerveau et Alex les muscles.
« Le cerveau », depuis que j’avais appris que j’étais un enfant prodige, j’avais travaillé avec acharnement pour garder un niveau académique important. Je lisais, réviser, et tentait d’apprendre le plus de chose en une journée. Je me faisais des objectifs à atteindre, la plupart du temps j’y arrivais sans aucun problème. D’ailleurs, j’avais même déjà commencé une petite liste dans un coin de ma tête pour savoir comment j’allais me venger de ce que mon frère venait de m’infligeais. la plupart du temps j’y arrivais sans problème. Beaucoup de personne de mon entourage, y compris ma famille disait que c’était un don, que j’avais un cerveau hors du commun pour mon jeune âge, treize ans cette nuit je le rappelle, mais c’était faux. Ou presque. D’après le médecin qui me suivait depuis l’âge de six ans, j’avais grosses facilitées dans tous les domaines et surtout en orthographe et tout ce qui touchait aux mots et au moyen de les former, les déformer, les reformer. C’était devenue une passion, presque à la limite de l’obsession. J’étai une véritable éponge, plus le temps passe et plus j’ai envie d’apprendre le plus de choses possible. Oui bizarre pour un pré-adolescent de treize ans, je sais, on me le dit assez souvent pour que je m’en souvienne. Normalement je devrais me préoccuper de jeux-vidéos ou bien de football ou un autre sport, comme mon frère avec le basket-ball et le
soccer, mais pas moi. Je trouvais cela bien dérisoire par rapport à la multitude d’autre choses à apprendre et à intégrer dans le monde. Je voulais tout voir, tout apprendre aussi vite que je le peux.
Perdu dans mes pensées, je ne vis pas arrivé le poing de mon frère m’arrivait directement en haut de l’épaule. Il ne me fit pas mal — pour une fois — mais cela avait suffit à me sortir de ma torpeur.
« Quoi ? » répondis-je à mon frère, chouinant quelque peu, en me frottant le bras doucement
« Me réveiller n’a pas suffit ? » « Je te parle depuis tout à l’heure et toi tu étais encore perdu dans tes pensées, tu pourras porter un peu plus d’attention à ton frère ainé s’il te plait, déjà que je me suis levée à trois heures du matin pour te fêter tes treize ans » répliqua-t-il du tac au tac, comme à son habitude. Je soupira et le poussa de ma couette en disant
« J’apprécie l’attention Alex mais pour la dernière fois, je ne t’ai rien demandé ! Sors et laisse moi tranquille. J'ai un concours à remporter demain. » Alexander râla une nouvelle fois en disant que je n’étais pas drôle et que j’allais finir gâteux et ennuyant comme grand-père Greatness. Je ne prêtai pas attention à ses paroles, hochant seulement la tête de temps à autre. Le sommeil était entrain de reprendre ses droits et j’avais vraiment envie de retourner dormir de nouveau, pour ne pas être fatigué demain matin. Ce concours était important pour moi et ça, Alex avait du mal à le comprendre.
Alexander prit le chemin de ma porte, un de mes oreillers toujours à la main. Pensant que j’allais enfin être tranquille, je me rallongea dans le lit et passa mes bras sous le second coussin, fermant les yeux.
« Bonne nuit grosse tête ! A pluus » lança mon grand-frère. Je marmonnai une petit bonne nuit timide en réponse. Ca y est.. J’allais enfin pourvoir me rendormir tranquillement et rêver du futur trophée que j’allais remporter.
« AIE ! » m’exclamais-je en recevant le coussin qu’Alex m’avait piqué, je l’entendis ricaner puis éteindre la lumière. Foutu Alex.
★ 27 octobre 2005 — dix-huit ans — NEW HAVEN, CT Mon premier semestre de vie universitaire venait de prendre fin et j’étais de nouveau en proie à des doutes concernant mon avenir. J’avais envie d’être écrivain, journaliste ou éditeur, enfin quelque chose en rapport avec le monde littéraire et ça depuis tout petit. J’en étais persuadé. Et ce, depuis mes premiers concours de
spelling bee, j’avais développé une passion pour les livres et le monde, passant une grande partie de mes journées à lire, écrire et me renseigner sur des auteurs, des faits divers et les histoires profondes de tels ou tels livres. J’étais un vrai petit rat de bibliothèque et j’en étais fier. J’ai toujours été très intelligent, curieux et admiratif du mon monde qui m’entourait. C’était donc pour cela que j’avais choisi des options très atypiques pour mes cours à Yale. Je ne vais pas m’étendre sur le fait que j’ai été accepté à Yale en pré-inscriptions, ça avait été le plus beau jour de ma vie et ça confirmait les dires des gens que j’avais côtoyé au cours de ma vie disant que j’étais destiné à un avenir brillant. A force de m’entendre dire ça, on pourrait croire que j’étais devenue prétentieux mais non. Je n’avais pas la grosse tête, j’étais juste quelqu’un d’ambitieux qui voulait réussir dans la vie là où ses parents n’avaient pas eu le temps, ni les capacités de réussir. Je grimpais les échelons pour moi mais aussi pour eux. Mais je m’égard ce que je voulais dire en premier lieu. J’étais perdu. Complètement perdu. Comme dans un état second et être indécis ne me ressemblait pas du tout. Je ne savais plus ce que je voulais faire, ni où je voulais aller. Les cours de droits et d’arts que j’avais pris au premier semestre m’avaient transformés. Je m’étais découvert de nouvelles passions et de nouvelles vocations d’avenir. Bon j’avais aussi rencontré Kelsi qui avait encore plus bouleversée mon cerveau et mes envies. Ses cheveux blonds, son regard angélique et sa manière de pensée pour le moins orignal m’avait fait tomber amoureux d’elle en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Je cogitais depuis déjà quelques semaines sur la manière dont j’allais procéder pour la suite de ma vie. Allongé sur le lit de ma chambre universitaire, les yeux grands ouverts, Kelsi dans mes bras dormant profondément. Elle était belle lorsqu’elle dormait, je caressai ses cheveux blonds en pensant vers quel chemin me tourner. J’aurai bien appeler mon frère Alexander mais il était pas joignable à cause de sa formation de militaire et appeler ma petite sœur n’aurait pas été une bonne idée non plus, Sally avait à peine six ans, ce bout de chou m’aurait simplement conseiller de faire un beau dessin à Kelsi ou bien demander à maman et papa de m’aider. En somme, ça aurait été un bon conseil mais je savais que mes parents, aussi plein de bonne volonté qu’ils étaient n’aurait pas été capables de m’aider. Mes études et ma vie futur étaient entre mes mains et ils n’avaient pas d’autre choix que de me soutenir.
Comme à mon habitude, j’avais une demi-douzaine de conversations à la fois dans ma tête et qui conque passerai par là ne comprendrait rien à ce qui se passait, mais ce système avait fait ses preuves et je m’en étais toujours très bien sortie.
« Tu sais, la nuit, les gens normaux sont censés dormir pas réfléchir les yeux grands ouverts » Je ris à la remarque de Kelsi et me penchai vers elle, lui déposant un doux baiser sur le front. Elle était adorable et mes agitations nocturnes avaient du la réveiller.
« Je sais, je sais.. mais j’ai temps de choses à penser que la journée ne me suffit pas. Je suis désolée de t’avoir réveillé. » « Tu ne t’es toujours pas décidé si tu allais continuer le journalisme ou le droit ? » me demanda-t-elle anticipant ce que j’allais lui dire. C’était ça que j’aimais chez elle, sa capacité à lire en moi comme dans un livre ouvert. Cela faisait seulement six mois que nous étions ensemble et j’avais un pressentiment qu’elle restera avec moi pour toujours. J’avais trouvé la perle rare en elle. Et surtout Kelsi faisait partie des seules personnes au monde à ne pas trouver mes multiples listes bizarres et inutiles.
« Non toujours pas.. les deux ont des points forts et faibles, et chaque matière a des perspectives d’avenir étonnantes qui me comblerait dans les deux cas… Et … Bon c’est pas vraiment l’heure de discuter de ça ma belle » m’interrompais-je. Je ne voulais pas partir dans un débat sans fin, surtout que serait plus en débat contre moi-même que contre elle. Et je ne voulais pas la priver de sommeil pour soutenir mes élucubrations sans queue ni-tête.
« Rendors-toi Kelsi, on en discutera une autre fois » « D’accord, à condition que toi aussi Blake ! » me répondit-elle, la voix un peu pâteuse à cause de la fatigue. Je passai ma main dans ses cheveux et lui fit un doux baiser sur les lèvres, murmurant un petit oui. Je la berçai jusqu’à ce qu’elle se rendorme. D’accord je n’allais pas honorer ma promesse. Je n’allais pas dormir tout de suite, et j’allais surement passer une nuit blanche à cogiter et cogiter encore mais l’indécision était mon pire ennemi et je me promis d’avoir pris une décision entre le droit et le journalisme lorsque le soleil sera levé.
★ 5 avril 2010 — vingt-deux ans — LONDON, UK Mon séjour à Londres n’avait rien d’un voyage ordinaire, je n’y venais pas en tant que touriste mais en tant que jeune diplômé major de promotion de la faculté de Yale en section journalisme. Plusieurs années auparavant mes doutes avaient presque eu raison de moi et m’avais fait douté de ma carrière, mais mon amours de l’apprentissage, des livres et des mots m’avaient ramené sur le droit chemin. J’avais donc continué mon cursus de journalisme, toujours avec Kelsi à mes côtés. Oh bien sur, nous avions eu nos hauts et nos bas, mais notre amour avait réussi à tout traverser ; les jalousies, les échecs d’études de Kelsi, elle avait arrêté Yale pour suivre des études d’architecte dans une autre école. C’était un électron libre, mais j’avais toujours accepté ses choix de carrière, par amour pour elle. C’était donc armé de mon plus beau costume trois pièces et mon sourire ravageur que je me mis en marche vers le lieu de mon rendez-vous. Aujourd’hui, je mettais un point d’honneur à être toujours bien présentable dans n’importe quel situation. Les costumes me donnaient un air solennel et professionnel. Tout que j’aimais. La ville de Londres se dressait devant moi, prête à ce que je la conquisse. J’avais obtenu un entretien très important avec le rédacteur en chef de The Sun, le journal le plus lu et apprécié de toute l’Angleterre. C’était un grand enjeu pour moi, j’avais fait spécialement fait le déplacement depuis les Etats-Unis.
« Monsieur Greatness, c’est un plaisir de vous avoir parmi nous à Londres. Je dois dire que votre parcours est vraiment très intéressant. Vous êtes sans conteste un jeune homme brillant et vos écrits déjà publiés sont bien au delà de nos attentes pour une jeune journalisme de terrain. » Le rédacteur prit une pause et me regarda, tentant sans doute de sonder mon visage à la recherche d’une réaction. J’essayai de rester le plus impassible possible, j’étais nerveux comme je ne l’avais jamais était auparavant et jouer mon avenir sur un simple rendez-vous n’arrangerai rien.
« Diplômé major de votre promotion à Yale, rédacteur en chef du journal de l’université et deux de vos essais on était publiés dans le Seattle Times lorsque vous aviez seize ans. C’est vraiment impressionnant. » Je me sentis rougir, de savoir qu’un si grand homme pensait que j’étais brillant et prometteur. C’est vrai que mon CV n’en menait pas large et qu’il était bien plus important et spécialisés que les plupart des jeunes homme de mon âge.
« Je vous remercies monsieur, le journalisme est quelque chose qui me passionne depuis mon plus jeune âge et je serai plus qu’honorer de travailler pour vous. » répondis-je avec la plus grande politesse que ma mère m’avait inculqué. Je tentais de faire bonne impression, je voulais ce boulot et je l’aurai.
« Je vois ça, j’ai lu vos articles, ils ont bons, pertinents et sont tout à fait ce que nous recherchons pour notre journal. Cependant, je ne peux pas vous donner ce poste. » Ces mots ont résonné en boucle pendant quelques secondes dans ma tête. Un refus.. je n’y avais pas eu droit depuis des années et c’était une sensation qui m’était inconnue. J’allais rentrer à Seattle plus vite que prévu finalement. Je n’aurai plus qu’à recommencer mes recherches de boulot à zéro et dire au revoir au seul vraiment boulot que je désirais réellement. J’étais un bourreau de travail et j’en prenais conscience maintenant. Mais peut-être n’avais-je pas assez travaillé ? Peut-être n’étais-je pas assez intelligent ou motivé selon leurs critères. Je relevai la tête vers le rédacteur et dit avant qu’il puisse continuer.
« Ecoutez, j’ai traversé la moitié du globe pour cet entretien, j’ai lu toutes les éditions de votre journal depuis que je suis en âge de lire correctement. J’ai choisi de venir ici et de laisser derrière moi famille et petite amie pour réaliser mon rêve. Je suis compétent pour l’avez dit vous-même. Alors j’ai besoin de plus de raison quant à ce refus. » Sans me rendre compte, je m’étais levé de ma chaise et faisait à présent face au recruteur, ma veine frontale battant à tout rompre. Je m’étais légèrement emporté pour la première fois de ma vie.
« Monsieur Greatness.. Vous ne m’aviez pas laissé finir. Je ne peux vous donner ce poste d’assistant journaliste car vous êtes bien trop qualifié pour celui-ci. Je voulais vous proposez un poste d’assistant e rédaction et de pigiste dans notre journal, si vous êtes d’accord. » dit-il, gardant un calme des plus exemplaire. Je me sentis bête et me rassis, hébété et honteux de m’être emporté de la sorte.
« Tu es trop stupide Blake » me dis-je à moi-même en giflant mentalement. Mon cerveau tournait à présent au ralenti, et c’était de nouveau une sensation qui m’était inconnu. Je ne sais pas s’il faut blâmer la ville de Londres ou bien le fait que je toucher mon rêve des doigts mais je perdais tout contrôle de moi-même aujourd’hui.
« C’est vrai ? je… hum… oui, bien sur que je suis d’accord. Bien sur que j’accepte. » dis-je d’une voix qui se voulait calme. A l’intérieur j’étais surexcité comme jamais.
La discussion avait duré encore plusieurs minutes et lorsque je sortis du bâtiment, j’étais le nouveau assistant rédactionnel à plein temps et pigiste à mi-temps. Je du me pincer pour y croire. La douleur dans mon bras me ramena à la réalité. Je décidai de ne pas prendre le métro et de marcher un peu, pour assimiler la nouvelle. Mon rêve enfin devenu réalité, après plus de dix ans de rêve. C’était à peine croyable. Je dégainai mon téléphone portable et composa par reflexe le numéro de Kelsi.
« Allô Kel ? Oui c’est moi, je suis bien arrivé. » (…) « Tout s’est bien passé, j’ai eu le poste.. et même mieux encore. Du coup, je vais surement emménager à Londres.. » (…) « Je sais que ce n’était pas ce qu’on avait prévu initialement et je ne peux pas te dire d’abandonner ta vie pour moi… pour nous » (…) Je soupira, entendant les mots prononcés par la femme que j'aimais.
« Je sais tout ça » (…) « Kelsi, je suis au courant de tout ça, on en a parlé des millions de fois déjà, mais c’est mon rêve je ne peux pas y renoncer. » (…) « Très bien, très bien. Va y et nous en reparleront. » (…) « Haha, tu es bête mais qu’est ce que je t’aime » Je raccrochai mon téléphone, la boule au ventre, ma conversation avec Kelsi s’était bien passé mais ce n’était pas fini et je savais que nous allions nous disputer à un moment ou un autre. Dans la vie rien n’est écrit d’avance et peu importe tout l’amour que nous nous portions, la distance ne serait pas un bon facteur pour notre relation. Je téléphonai ensuite à ma famille pour leur annoncer la bonne nouvelle. Eux, je savais qu’ils seraient toujours là pour moi et qu’ils me soutiendraient toujours. Ils étaient les personnes les plus importantes de ma vie. Et d’ailleurs en parlant de cette vie, elle était plus que rayonnante aujourd’hui. Comme le temps, Londres me souhaiter la bienvenue et je n’étais pas prêt de partir.
Nowadays
★ 9 juin 2014 — vingt-sept ans — LONDON, UK Voilà maintenant quatre ans que j’avais quitté l’université de Yale et mon pays natal, l’Amérique, pour venir accomplir mon rêve de devenir journaliste à Londres. Et me voilà, tout beau, tout pimpant dans un costume marron sortant de mon appartement modeste. Londres étaient si belle, en plein de mois de juin. J’attrapa mon vélo de ville et pris le chemin du bureau, de mon bureau. Le mien, à moi. Avec mes employés. Et oui… de simple assistant et pigiste, j’avais gravis tout les échelons hiérarchique et me voilà maintenant rédacteur en chef de The Sun. Le plus jeune rédacteur en chef du journal le plus populaire, lu par des millions de personnes à travers l’Angleterre et même outre-manche. J ‘étais particulièrement fier de mon parcours et rien de m’arrêterai dorénavant.
Au bien sur, j’ai eu des déceptions, Kelsi m’avait quitté l’année dernière et j’ai mis du temps à m’en remettre, plus de six ans de relation, terminée en un coup de fil. C’était dur pour moi mais j’avais réussi à faire face et reprendre pied, même si mon cœur ne s’en remettra jamais vraiment. J’avais pu compter sur le soutien inébranlable de ma famille et de mes amis Londoniens. En arrivant devant le bâtiment estampillé « The Sun », je souris, retira mes écouteurs, accrocha mon vélo et récupéra ma mallette avec mes dossiers. D’accord, j’aurai pu prendre un taxi ou bien le métro mais les problèmes de trafic me rendaient toujours dingue, c’est pour cela que mon vélo était passé dans le top 3 des choses indispensables à ma vie. Avec mon cellulaire et mon ordinateur portable. La journée venait de commencer et ça allait être une bonne journée…
Accueil 
) Hemsworth 
Re-bienvenue 
:lapin:
