how can you forgive if you can't forget ? (sloan)

how can you forgive if you can't forget ?

Jude & Sloan

It's one of the greatest gifts you can give yourself, to forgive. Forgive everybody. ✻✻✻ Jude poussa un long soupir en jetant un regard en biais vers l'horloge du bureau, en cette période les gens ne se pressaient pas forcément pour venir visiter les studios, tout du moins le public visé n'était pas le même que pendant les vacances et les weekend et pour Jude qui étaient spécialisé dans les visites guidées pour les enfants, la tâche était allégée, il n'allait pas s'amuser à poser le choixpeau magique sur la tête d'un adulte de cinquante ans en se faisant passer pour un Weasley. Pendant ce temps là il réfléchissait donc à des animations et à la création de nouvelles maquettes même si cette deuxième partie ne faisait pas vraiment partie de son travail, de toute façon il n'allait pas piquer le travail de ses collègues chargés de guider les touristes étrangers pour leur faire découvrir les secrets du tournages, il n'allait pas non plus déranger les dresseurs d'animaux, mais il n'aimait pas rester sans rien faire. La vibration de son téléphone portable dans sa poche le tira de ses pensées, il décrocha en se heurtant à un discours prononcé rapidement d'une voix paniquée « pardon, vous pouvez répéter ? », l'homme fronça les sourcils au fur et à mesure que le discours de la directrice de l'école de son fils se faisait plus clair « comment ça Jackson est à l'hôpital ? », c'était bien sa veine, non seulement Londres se trouvait à environ une heure de son lieu de travail mais la directrice n'était pas capable de lui en dire plus sur l'état de santé de son fils, et accessoirement - même si la santé de son enfant passait avant tout le reste - il allait très certainement devoir prévenir Sloan qu'il n'avait pas revu depuis son passage chez lui.
Avant de prendre le volant de sa voiture, il envoya un messages à son ex-fiancée pour la prévenir que leurs fils se trouvait actuellement au great ormond street hospital, pour une raison qui lui était encore totalement inconnue, il avait brièvement entendu qu'il était tombé dans la cour de récréation mais - comme toujours - son comportement sanguin avait eu raison de lui et il n'avait pu s'empêcher de raccrocher au nez de la femme avant de partir à toute vitesse prévenir la vice-présidente des studios harry potter. Sans doute n'était-ce pas bien grave sinon le personnel de l'hôpital aurait passé le coup de fil à la place de la directrice de l'école mais il n'en était pas plus rassuré, et la simple perspective de se retrouver face à Sloan le dérangeait, alors qu'il roulait un peu trop vite que la vitesse réglementée, il commençait déjà à penser qu'elle allait lui faire porter le chapeau sur ce regrettable accident sous prétexte qu'il avait la garde des enfants, il ne savait pas pourquoi il la voyait comme un monstre mais depuis leur dernière entrevue il avait absolument tout fait pour l'éviter. Il regrettait encore amèrement le baiser et le fait d'être allé un peu trop loin dans ses propos mais il ne pouvait s'empêcher de tout faire pour ne pas être confronté à elle, il avait même été jusqu'à déposer les enfants devant le domicile de leur mère et repartir direct sans descendre de la voiture en la voyant ouvrir la porte.
Une heure après, il se précipita à l'accueil de l'hôpital pour demander le numéro de la chambre de son fils, il espérait juste que sa rencontre avec son ex-fiancée n'allait pas se terminer en dispute comme la dernière fois, mais il n'était pas envisageable de se crêper le chignon dans un hôpital, n'est-ce pas ? Jude pénétra finalement dans la chambre de Jackson « comment il va ? »

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CODES © LITTLE WOLF.

So it’s true, when all is said and done, grief is the price we pay for love. ✻✻✻ L’hôpital, un endroit que j’aimerais vraiment éviter pour le reste de ma vie. Depuis mon accident, j’ai la vague impression d’être tout le temps ici, et pas assez chez moi. Pourtant, j’aimerais vraiment être ici pour moi, mon accident, ma mémoire plutôt qu’à cause d’un accident à l’école pour Jackson. D’autant plus que je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé, et bien évidemment Jude ne réponds pas à mes appels. Je n’ai eu le droit qu’à un texto pour me prévenir, sans plus de détails, sans réelles explications, seulement mon imagination pour me faire penser au pire. Impossible de le joindre, ce qui a fini par m’énerver en plus du reste. Je ne sais pas si c’est volontaire, ou bien s’il ne peut réellement pas me répondre, mais quand qu’il en soit, cela e le don de m’énerver. De toute façon, en ce moment, la simple évocation de son prénom a le don de m’énerver. Je n’oublie pas tout ce qu’il m’a dit la dernière fois que nous nous sommes réellement parlé. La seule fois d’ailleurs. Je suis la première arrivée à l’hôpital, ce qui ne me rassure pas. Je ne suis pas préparée pour ce genre de chose. J’ai l’impression de ne plus savoir quoi faire, et que mes jambes vont me lâcher d’un instant à l’autre. Pourtant, je parviens sans problème à l’accueil pour savoir ce qu’il en est vraiment. Une mauvaise chute, un bras dans le plâtre, rien de grave. Je n’écoute pas vraiment le reste, bien trop soulagée de savoir qu’il n’y a rien de grave. Un bras de cassé, rien de grave. Je ne cesse de me répéter cela le temps d’arriver dans la chambre où se trouve mon fils. Pourtant, une fois devant la porte, tout semble disparaître hormis ma panique qui me rappel ce que j’ai vécu. Malgré ma colère envers Jude, je voudrais qu’il soit avec moi. J’aimerais ne pas avoir à faire cela tout seule pour le moment. Je sais qu’il va venir, mais c’est maintenant que j’ai besoin de lui. Pourtant, je prends sur moi, pousse un soupir et entre dans la chambre. Jackson est endormit, ce qui me fait sourire, mais voir son petit bras dans un plâtre me fait cesser immédiatement. Ce n’est rien de grave, juste un bras dans le plâtre. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de m’imaginer le pire. Je devrais pourtant être rassurée de le voir là, juste en face de moi, mais non. Je n’ose pas imaginer ce qu’il a dû vivre tout seul, sans ses parents. Il y a une infirmière avec lui, mais ce n’est pas la même chose. Je ne fais pas vraiment attention à ce qu’elle me dit, bien trop focaliser sur mon fils. Je me demande pourquoi est-ce que je n’ai pas été prévenu par l’école. Il me faudra avoir une conversation avec eux. Mais pour l’instant je pose mon sac sur une chaise, avant de m’approcher discrètement de Jackson. Ma main passe dans ses cheveux, et je pose un baiser sur son front, avant de m’asseoir à côté de lui. Il ne semble pas souffrir, ce qui m’enlève un poids.
Cela ne doit pas très longtemps que je suis ici, quand la porte s’ouvre pour laisser entrer Jude. Immédiatement je ne peux m’empêcher de repenser à la dernière fois. Ce n’est pourtant ni le moment, ni l’endroit pour se disputer une nouvelle fois. Mais c’est plus fort que moi, je lui en veux. Il a tous les droits d’être en colère contre moi pour ce que je lui ai fait, mais ce n’est pas une raison pour être aussi odieux envers moi. Bien évidemment, le fait de ne pas me souvenir, ne m’aide pas. Mais ce n’est pas le moment pour cela, il s’agit de Jackson et non de nous cette fois-ci. « Comment il va ? » Malgré toute ma colère, je ne peux pas refuser de le mettre au courant. Cela serait complètement puéril, et il ne mérite pas de s’inquiéter plus qu’il ne doit déjà l’être. Il a beau être un terrible ex-fiancé, c’est un excellent père. « Bien... Je crois. » Je n’ai pas tout écouté, trop inquiète de voir Jackson et de pouvoir être avec lui. Mais à tous les coups, il va finir par me le reprocher, encore une chose à ajouter à sa liste. Je suis une mauvaise mère. Parfois, j’en ai vraiment l’impression, et cela me fait peur. Je ne suis pas prête à élever deux enfants. Il est pourtant trop tard pour cela. « Il a le bras cassé, comme tu peux le voir. » Information sans grande intérêt puisque cela saute aux yeux, mais j’ai l’impression de devoir l’en informer moi-même. Il faudrait que quelqu’un puisse venir nous parler, nous expliquer ce qui s’est passé, à nous deux on devrait pouvoir faire attention. Toute seule, j’en aurais été complètement incapable. Même avec la présence de Jude, je ne suis pas sûre de pouvoir gérer cependant, mais je n’ai pas le choix.

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how can you forgive if you can't forget ?

Jude & Sloan

It's one of the greatest gifts you can give yourself, to forgive. Forgive everybody. ✻✻✻ Il détestait les couloirs interminables des hôpitaux, c'était à lui donner la nausée, avec cette fichue odeur de médicaments qui se trimballait dans l'air, sans compter toutes les infirmières qui se pressaient autour de lui en hurlant des recommandations qu'il ne comprenait pas, des noms barbares d'opération ou l'ordre de préparer un bloc opératoire, se faisant demander à lui-même si ce même bloc était destiné à son fils ou à un autre patient. Jude était le premier à maudire son caractère un petit peu trop sanguin, peut-être n'aurait-il pas du raccrocher au nez de la directrice de l'école de son fils mais elle n'avait pas été capable de lui apporter les réponses qu'il attendait et il commençait à en avoir marre, de ne pas avoir de réponses, ni avec Sloan ni avec son fils, ça lui bouffait le cerveau cette situation, alors il avait préféré sauter au volant de sa voiture pour voir son fils par lui-même. Il n'était certes pas en très bons termes avec Sloan mais il faisait en sorte d'offrir la meilleure vie possible à ses enfants et savoir Jackson à l'hôpital ne le rassurait pas, il se sentait minable dans son rôle de père. Le petit garçon était allongé dans son lit d'hôpital, visiblement endormit, le bras dans le plâtre ; juste un bras dans le plâtre, et la direction de l'école n'avait pas été fichue de lui dire tout ça ? il leva les yeux au ciel d'un air exaspéré avant que la voix de son ex-fiancée ne vienne lui rappeler sa présence « Bien... Je crois. »  avait-il bien entendu ? un soupir s'échappa des lèvres de l'homme alors qu'il posait son regard sur Sloan, il lui en voulait tellement de ce qu'elle lui avait fait subir en couchant avec Danny qu'il était prêt à lui mettre sur les épaules tous les malheurs de la terre ; leur fils était dans un lit d'hôpital avec le bras cassé, il avait toutes les raisons d'être contrarié et de trouver un bouc-émissaire pour évacuer sa rage. Jude s'était rapproché de Sloan pour ne pas déranger l'infirmière qui appliquait ses soins à Jackson, il n'était pas là pour déclencher une guerre dans l'hôpital « tu crois, cassidy ? » il avait volontairement appelé son ex-fiancée par son nom de famille et ce n'était généralement pas très bon signe « t'es arrivée avant moi et t'es pas fichue de me dire si il va bien ? » ils ne pouvaient donc pas être dans la même pièce sans que cela se termine en dispute, mais pour l'heure il avait surtout besoin de relâcher le stress emmagasiné sur le chemin et les paroles de Sloan lui donnaient cette occasion, l'occasion de lui rappeler une énième fois que ce n'était pas pour rien qu'il avait la garde des enfants, parce que lui semblait plus préoccupé par leur sort qu'elle, c'était certainement faux mais de ça aussi il lui en voulait, du jour au lendemain elle avait brisé leur petite famille, puis elle avait eu ce fichu accident et il se retrouvait seul à gérer leurs deux enfants en plus de son travail à plus d'une heure de route de son domicile, il était fatigué par cette situation. « Il a le bras cassé, comme tu peux le voir. » , de nouveau il leva les yeux au ciel, elle ne lui apportait aucune information qu'il ne connaissait déjà, alors oui il pouvait le voir de lui même que leur fils avait le bras cassé, en témoignait son plâtre « je vois bien qu'il a le bras cassé, Sloan, tu n'es pas obligée de me le dire. » et voilà qu'il commençait à faire les cent pas dans la petite chambre d'hôpital, avant de se décider à s'asseoir dans un fauteuil et de relever la tête vers son ex-fiancée « il va falloir qu'on s'organise pour l'école. »

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So it’s true, when all is said and done, grief is the price we pay for love. ✻✻✻ Être à l’hôpital et être dans la même pièce que Jude, sont deux choses qui ne font pas bon mélange. Dès qu’il me voit, je sens bien qu’il aurait envie de me tuer, ou de m’accuser de toutes les choses qui tournent mal dans le monde. À ses yeux je dois sans aucun doute être responsable de la faim dans le monde, des guerres, du Brexit et de toutes les choses qui tournent mal. Je le sens, je le connais assez pour savoir qu’il préférait n’importe quoi que de devoir me supporter. C’est douloureux bien évidemment, mais je ne vois pas vraiment ce que je pourrais changer pour le moment. Probablement rien de toute façon, et puis le plus important pour l’instant c’est Jackson. Je n’ai pas encore pas pu lui parler, l’ayant trouvé endormit quand je suis arrivée. Visiblement c’est encore un mauvais point pour moi. Je me demande s’il ne note pas tout ce que je fais de travers, pour se rappeler combien je suis incompétente et nulle. « Tu crois, Cassidy ? » Je n’aime pas son ton, et encore moins l’utilisation de mon nom de famille. Jamais il ne m’appelle comme ça. Je me retiens de répondre, mettant cela sur le compte de la situation. Seulement, à un moment donné il va falloir qu’il arrête de m’en vouloir sans arrêt. Je veux bien essayer de faire des efforts, mais si cela ne vaut pas le coup, je ne vois pas l’intérêt d’essayer. « T'es arrivée avant moi et t'es pas fichue de me dire si il va bien ? » Très bien, mettant donc cela sur mon dos encore une fois. « Ne commence pas… » Nous n’avons même pas tenu cinq minutes, ce qui est quand même assez incroyable. Je refuse d’être responsable pour cela aussi. Pas quand en plus je n’ai reçu qu’un simple message pour m’informer que notre fils se trouvait être à l’hôpital. Je n’ai pas envie de me disputer ici avec lui, pas devant Jackson, mais s’il continue je sais très bien que je ne pourrais pas rester sans rien dire. Il le sait forcément aussi. Il me connaît assez pour le savoir, et je ne sais pas s’il me provoque par plaisir, par vengeance, ou tout simplement parce que ma simple présence l’énerve. C’était peut-être mieux quand il refusait de me parler finalement, plus facile à encaisser que sa mauvaise foi actuelle.
J’irais volontiers faire un tour, avant quel le ton monte, ou que je ne décide à devenir moi-même méchante, mais je n’ai pas envie de laisser Jackson. « Je vois bien qu'il a le bras cassé, Sloan, tu n'es pas obligée de me le dire. » Je lèves les yeux au ciel, décidément il ne fait absolument aucun effort. À ce rythme-là même ma façon de respirer va finir par l’énerver. Il commence d’ailleurs réellement à m’énerver personnellement. Rien ne va, et d’ici peu, la chute de Jackson sera aussi de ma faute. Je détourne les yeux, pour me concentrer sur notre enfant qui semble bien être le seul à être en paix, malgré ce qui vient de lui arriver. S’il était possible, j’échangerais volontiers nos places, pour qu’il n’ait pas à supporter cela. « Il va falloir qu'on s'organise pour l'école. » Premières paroles qui ne sont pas sarcastiques ou méchantes. Un vrai miracle. « Tu comptes inclure mon avis, ou bien comme d‘habitude je m’adapte avec ce que tu as décidé ?» D’accord, j’aurais pu répondre différemment, sans l’attaquer, mais il n’a pas le monopole de la mauvaise humeur, et des répliques cinglantes. J’ai l’impression que c’est assez rare que je puisse réellement prendre des décisions en ce qui concerne nos enfants. Du départ je veux bien reconnaître que c’était le mieux à faire, mais plus maintenant. Je ne suis encore pas au top, ni la meilleure mère du monde, mais je suis loin d’être aussi apeurée qu’il y a quelques mois. Mais je suppose que cela ne rentre pas en compte, comme tout le reste. Me voilà de mauvaise humeur à mon tour, alors que j’avais espéré que les choses se passent sans problème. Mais je réalise maintenant que cela ne risque pas d’arrivé avant un bon moment. Voir probablement jamais parti comme cela. Histoire d’abréger mes souffrances, je me décide à sortir sans dire un mot, pour espérer trouver une infirmière. Au moins, une fois que l’on n’en saura plus, on pourra s’arranger. Je reviens quelques minutes plus tard, toujours aussi exaspérée. « Une infirmière va arriver. Elle pourra nous en dire plus. » En attendant, je suis bien décidée à rester sur mon fauteuil, et à ne pas lui adresser la parole. Je rêverais pourtant de lui dire d’arrêter d’être aussi stupide, et de me blâmer pour tout, mais je n’en fais rien. S’il ne le réalise pas de lui-même, je ne peux rien pour lui.

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So it’s true, when all is said and done, grief is the price we pay for love. ✻✻✻ J'aurais pensé que de se retrouver ici, nous empêcherait de nous disputer. Que de voir notre fils à l'hôpital nous permettrait de mettre de côté nos histoires, et nos problèmes... Mais non. J’avais apparemment sous-estimé la stupidité de Jude. Je sais très bien qu’il est têtu quand il le veut, mais à ce point, ça en devient vraiment ridicule. J’ai l’impression que tout est de ma faute, comme si j’étais pour quelque-chose dans la chute de Jackson. Je ne serais pas aussi inquiète pour notre fils, et aussi envahit par les souvenirs de me retrouver là, cela ferait longtemps que je lui aurais clairement dit le fond de ma pensé. Mais je n’ai pas envie de m’engueuler ici, pas une nouvelle fois. C’est toujours la même chose de toute façon. Rien ne change, et je ne vois pas l’intérêt de l’entendre encore et encore, me faire les mêmes reproches. Je n’aurais jamais pensé que nous en serions là un jour. À force de le voir en colère contre moi, je parviens à aussi l’être contre lui. Je ne suis pas l’horrible femme qu’il pense que je suis. C’est plus fort que moi, je ne peux m’empêcher d’être sarcastique, et bien évidemment sa réponse ne se fait pas attendre. « Tu te fous de ma gueule Sloan ? » J’aurais presque envie de répondre "oui" rien que pour voir, mais je me retiens. Ce n’est pas bon de l’énerver pour rien, tout comme ce n’est pas bon qu’il me provoque pour rien non plus. « T'as décidé de te taper Danny et je me suis adapté. T'as décidé de tout foutre en l'air et je me suis adapté. C'est pas moi le capricieux de l'histoire qui fait sa crise de la cinquantaine des années en avance. » Têtu, borné et stupide, voilà ce qui le caractérise mieux. Comme si j’avais évidemment planifié tout cela, et que tout ce qui se passe est à de ma faute. « T'es même pas fichue de te souvenir du prénom de tes gamins et tu voudrais décider de ce qui est bon pour eux ? Fallait y penser avant. » Cette fois, par contre, il est allé trop loin. Si un regard pouvait tuer, il serait mort, et moi depuis longtemps. Je n’en reviens pas qu’il puisse me sortir cela. Comme si j’avais voulu être amnésique, non, à l’entendre je l’ai mérité. Une punition pour le mal que je lui ai fait. Je suppose que ce n’était qu’une question de temps, avant que cela ne sorte. Au moins je suis fixée.
Bien trop énervée, choquée et avec une folle envie de le tuer, je préfère quitter la chambre un instant pour aller chercher une infirmière. Inutile de rester seule avec lui, plus que nécessaire. Je reviens rapidement, trop à mon goût. « Très bien. » Assise presque en face de lui, j’ai bien du mal à reconnaître Jude. J’avais je ne l’ai vu autant en colère, et encore moins contre moi. Je commence à me dire qu’il ne pourra jamais oublier cette histoire, et encore moins me pardonner. J’ai plutôt l’impression que nos rapports resteront de la sorte jusqu’à la fin de notre vie. La porte s’ouvre, pour laisser entrer une infirmière, toute souriante, ce qui détonne complètement avec l’atmosphère de la chambre. « Jackson a fait une mauvaise chute, comme vous le savez déjà, mais heureusement hormis son bras, tout à l’air d’aller. Cependant, vu le choc, nous préférons le garder ici pour cette nuit, histoire d‘être sûr. Mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter. » Je me sens soulagée. Un bras dans le plâtre c’est ennuyeux, mais comparé à tout ce que j’ai imaginé en chemin, ce n’est presque rien. « Il ne devrait pas tarder à se réveiller normalement. » Je pense que je serais complètement soulagée, quand j’aurais pu lui parler. « Merci. » Elle nous sourit avant de partir, nous laissant de nouveaux seuls. C’est complètement ridicule d’être là tous les deux, assis face à face à ne pas se parler, mais je n’ai pas envie de faire l’effort. Pas cette fois, pas encore, pas après ce qu’il m’a sorti quelques minutes plutôt. Je n’ai rien dis, mais je ne suis pas prête d’oublier. Je me demande s’il n’avait pas raison, s’il n’aurait pas été préférable de l’oublier complètement. Au moins ça serait moins douloureux. Je regarde la pendule accrochée au mur, réalisant qu’il faudra aussi aller chercher Mia. Sans parler du fait que Jackson va passer la nuit ici. J’aimerais pouvoir lui épargner cela, pour avoir passé de nombreuses nuit ici, mais je ne peux rien faire. J’ai l’impression de ne rien pouvoir faire du tous ces derniers temps. Ça ne fera qu’une chose de plus sur la longue liste. « Qui est-ce qui va aller chercher Mia ? » Je suis peut-être têtue aussi, mais cela n’a rien à voir avec nous.

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So it’s true, when all is said and done, grief is the price we pay for love. ✻✻✻ Je suis partagée entre l’envie de lui répondre et de crier pour moi aussi lui dire ce que j’ai sur le cœur, et le laisser s’énerver tout seul. Je choisi finalement la deuxième option, mais je ne note dans un coin de ma tête, sa réflexion sur nos enfants. Je savais qu’il pouvait être con, très con quand il le voulait, mais je n’aurais pas pensé qu’il pourrait s’abaisser à ce niveau-là. Visiblement, je l’ai sous-estimé, ou bien j’ai sous-estimé sa colère et sans rancœur. Je le sais, il m’en veut toujours terriblement, il suffit de l’observer pour s’en rendre compte. Je crois bien que je l’ai jamais vu aussi furieux, et ce qui me fait peur, ce que cela ne semble pas s’arranger avec le temps. Bien au contraire. J’ai l’impression que plus le temps passe et plus sa colère s’agrandit. Peut-être qu’il pense que maintenant je suis plus apte pour qu’il puisse enfin me sortir tout ce qu’il pense. Je n’aurais jamais pensé que ce soit qui puisse le mettre dans une telle colère, et je me demande si un jour il arrivera à me pardonner. Pas oublier, non, même si ça aurait été plus arrangeant que ce soit lui qui se retrouve amnésique pour le coup. Mais non, il se souvient parfaitement, et apparemment le fait que cela ne soit arrivé qu’une seule fois à ma connaissance ne compte pas. J’espère au moins que cela en valait la peine… L’atmosphère de la pièce est lourde, et je m’attends presque à ce qu’il me saute dessus d’une minute à l’autre pour me tuer. Ces problèmes seraient sûrement débarrassés ainsi. Soudain je me demande, s’il n’aurait pas préféré que mon accident me soit fatal, au moins il n’aurait pas eu à gérer cette situation. Mais non, quand même pas. J’aimerais pouvoir l’affirmer, mais en vérité je ne suis pas totalement sûre. Je ne suis plus sûre de rien avec lui, et cela me brise le cœur à chaque fois un peu plus. L’infirmière finie par venir et nous expliquer tout ce qui s’est passé, et ce qui va se passer. Visiblement, nous n’avons pas trop à nous faire, ce qui est rassurant. En revanche, nous allons devoir nous organiser pour Mia. Que cela lui plaise ou non, ils sont aussi mes enfants, et je ne compte pas le laisser décider ou s’en occuper seul. « Comme tu veux. » Je lève les yeux aux ciel, agacée par son attitude. Il se comporte comme un enfant, et cela me donne envie de lui crier dessus, mais je n’ai pas envie de lui donner satisfaction. Je n’ai pas envie de lui montrer combien cela me touche, combien il m’énerve, et combien c’est douloureux. Même si je suppose que cela ne l’ai pas autant que ce que lui ai fait subir. « Mais autant être sincère avec toi, je ne vais pas pouvoir passer la nuit ici. » Je pousse un soupir, qui va probablement l’énerver, comme tout. Je peux de toute façon passer une nuit de plus à l’hôpital, je suis habituée maintenant. Et si Jude ne veut pas rester, cela ne nous laisse pas grand choix. Je n’ai pas envie de me disputer avec lui pour cela aussi, il est donc préférable de ne pas argumenter avec lui. Cela ne changerait rien, j’en suis sûre, si ce n’est lui donner une nouvelle opportunité d’être odieux. « Très bien, alors je resterais. » Je n’ai pas d’impératif, et même si j’en avais, je ne voudrais pas être ailleurs qu’ici. Laisser Jackson seul toute la nuit, n’est pas une option envisageable. Et puis, Jude ira sans aucun doute plus vite que moi pour aller chercher Mia, que moi. Depuis mon accident je ne conduis plus, et ce n’est pas toujours évident de se déplacer avec les transports en commun. Je n’ai pas encore osé essayer de conduire, même si je ne me souviens pas de l’accident, je sais que je conduisais quand c’est arrivé. L’ambiance est toujours aussi tendue, ce qui me donne envie de crier. À la place, je préfère sortir un instant de nouveau. De toute façon, je suis déjà probablement une mauvaise mère à ses yeux, alors que je sorte un instant ne changera rien à cela. Je ne supporte plus d’être assise en face de lui, sans que nous nous regardions, sans que personne ne parle. Si une telle situation, ne peut pas lui permettre de mettre sa colère de côté un instant, je ne vois pas vraiment ce qui va le pouvoir. Non, visiblement je suis condamnée à ce qu’il me déteste jusqu’à la fin de sa vie. Je veux bien lui accorder aujourd’hui, mais la prochaine fois, il risque fort de m’entendre crier aussi. Je marche jusqu’à la machine à café pour en prendre un. Fut une époque où j’en aurais pris pour Jude, mais ce temps-là est révolu. Une fois mon café récupéré, je reste là, n’ayant pas envie de revenir tout de suite. Il est sans aucun doute préférable de passer le moins de temps possible avec lui.

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So it’s true, when all is said and done, grief is the price we pay for love. ✻✻✻ Quitter la pièce, me fait le plus grand bien. À l’intérieur l’atmosphère est étouffante, lourde, et je ne crains de finir par me mettre à crier sur Jude. Ce qui franchement ne serait pas la meilleure chose à faire. J’ai peur que si je commence à lui dire ce que je pense, cela se termine mal, et qu’il n’y ai pas moyen de revenir en arrière. Cela ne m’empêche pas de retenir, sa remarque faite un peu plus tôt. Je ne suis pas prête de l’oublier, il est trop facile de me sortir ce genre de chose. Je sais qu’il est en colère, furieux même et qu’il m’en veut, mais je ne pourrais pas non plus le laisser me sortir des horreurs de la sorte. Une fois que Jackson ira mieux, je compte bien lui sortir ce que j’en pense. Tant pis si au final les choses s’aggravent. Arrivé un moment je ne peux pas passer mon temps à essayer de me faire pardonner, ni le laisser passer sa colère sur moi. Ce n’est pas mon genre, il devrait le savoir. Mais visiblement, ce que je peux ressentir il s’en moque bien, seul compte sa douleur apparemment. À ce rythme-là, cela me semble difficile de voir les choses s’arranger entre nous. Ne serait-ce qu’avoir des rapports un peu plus cordiaux. Je sais très bien que c’est totalement inconcevable de pouvoir envisager de se remettre ensemble, il doit bien trop me détester pour cela. La situation est complètement pourri, et ce par ma faute. Qu’est-ce que je ne donnerais pas pouvoir changer les choses. Revenir en arrière, ne pas le tromper. Ne pas avoir d’accident, ne pas être amnésique. Mais je ne sais pas si je serais plus heureuse… Il a forcément dû se passer quelque-chose pour que je finisse par le tromper. Je refuse de croire que j’ai pu le faire sans aucune raison, juste par envie, ce n’est pas mon genre. Je ne connais pas les circonstances, mais je suis au moins sûre de cela. Et ceux même s’il ne veut pas l’admettre, et me blâmer pour tout. Je n’avais pas spécialement envie d’un café, mais au moins cela m’occupe quelques instants. Quelques instants de répit, avant de retourner dans la chambre et de supporter de nouveau sa mauvaise humeur. Je manque de faire demi-tour pour me sauver, quand je le vois arriver vers moi. Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir me reprocher encore. « Tu devrais venir manger à la maison, ce soir. Ça ferait plaisir à Mia.  » Heureusement que je n’étais pas en train de boire, je me serais sans aucun doute étouffée. Je suis totalement surprise qu’il puisse se montrer gentil à mon égard, encore plus de me proposer cela. « Je pourrais te redéposer à l'hôpital après. » Décidément, il a dû se passer quelque-chose dans la chambre. Il a été changé pour un ancien modèle, plus gentil et moins con. Rien ne me ferait plus plaisir, mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je suis encore trop sur la défensive avec lui pour pouvoir le supporter toute la soirée. Je risque en plus de dire ou de faire quelque-chose qui ne lui conviendra encore pas, ce qui aggravera la situation. « Sauf si tu préfères la bouffe dégueulasse de l'hôpital. » Je souris légèrement à sa dernière remarque. Il est vrai que ce n’est pas la meilleure nourriture du monde, je m’en souviens encore très bien. Seulement, je ne me vois pas laisser Jackson tout seul. Je sais que je m’en voudrais s’il venait à se réveiller, sans qu’il n’y ai aucun de nous deux avec lui. Attendre dans sa chambre ne me dérange pas. « Merci, mais je vais rester ici. » Je suis persuadée que c’est la meilleure chose à faire, et tant pis s’il pense que je ne fais pas d’effort. Pour une fois, cela n’a rien à voir avec lui .« Je ne veux pas que Jackson se réveil tout seul. Je sais que trop ce que ça fait… » Je me mords la lèvre, après ma révélation. Je n’ai aucune envie de l’apitoyer sur mon sort, ou de me faire passer pour une "victime", comme il me l’a si bien dit l’autre fois. Seulement c’est la vérité, je me souviens que trop bien mon réveil dans une chambre similaire, seule et totalement perdu. En moins, ça ne devrait pas être le cas pour Jackson. Il ne devrait avoir que le bras cassé, ce qui est déjà beaucoup pour un enfant de son âge. « Je t’appellerais s’il y a quoique ce soit. » Ce que je n’espère pas. Je ne pourrais pas gérer toute seule, je le sais. Mais inutile de lui dire, et de renforcer son avis sur le fait que je suis une mauvaise mère.

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