Léa Williams ➸ Adriana Lima

➸ Création :
Parce que tout démarre souvent d’un échange corporel, de deux corps qui s’entremêlent afin de former un mélange conforme. D'abord, il y a deux lèvres qui s'effleurent et qui se cherchent. Puis deux souffles qui se mêlent dans le froid. Tout de suite elle ressent pour lui quelque chose de violent et de destructeur. Une attirance chargée de fascination et de crainte. Une brûlure intense, une merveilleuse douleur. Puis, il n'y a plus ni de lui , ni de elle, ni d'avant ni d'après, ni de nord ni de sud. Juste le mélange de deux exilés sur un continent inconnu.

➸ Histoire :

♥ Sa vie à elle :
La vie de Léa a commencée d’une façon plus que banale. Fille d’une jeune diplômée londonienne et d’un assureur brésilien, la petite famille vivait dans une maison à Rio de Janeiro. Sa mère avait quitté sa famille quelques années plus tôt pour réalisé son rêve de vivre à l’étranger. Elle avait rencontré  son mari par le biais d’une amie, et les deux étaient rapidement tombés amoureux. Ils avaient décidés de s’installer ensemble, de se marier, et bien sûr, d’avoir un enfant. La petite famille tout à fait banale en soit, en fait. Ils vivaient donc, dans cette petite maison, celle où la jolie brune a grandit. Elle y a fait ses premiers pas, mais aussi ses premiers bobos. Elle a appris à aimer les petits plats de sa mère, et à faire du vélo dans l’allée du garage avec son père. Léa était une petite fille douce, gentille, un peu timide, mais qui s’entendait avec tout le monde. Elle faisait la fierté de ses parents, autant par son comportement que par ses résultats à l’école. Elle a toujours été très intelligente, sachant lire avant ses camarades, prenant rapidement des initiatives, la maturité, chez elle, c’était inné. Et sa vie aurait put continuer dans cette voie là, suivant cette banalité heureuse, malgré le fait qu’elle aurait bien aimé avoir un petit frère ou une petite sœur, continuant à aller à l’école tous les jours, à vivre simplement avec ses parents, même s’ils la disputaient de temps en temps pour une bêtise du genre dessiner sur les murs, quand elle avait cinq ans. Mais visiblement, le destin n’était pas pour qu’elle continue à mener sa vie bien tranquillement, il avait décidé de lui faire des siennes, comme ça, sans prévenir, par un simple fait: le licenciement de son père.

A savoir que le travail de son père était toute sa vie, en dehors de sa famille. Il adorait vraiment ce qu’il faisait, il était commercial, il aimait le social et il était réellement doué dans son travail, les clients l’appréciaient, ses supérieurs le félicitaient très souvent. Mais voilà, quand la crise atteint même les assurances, eux aussi se doivent de prendre des mesures drastiques. Et c’est de cette manière que monsieur Williams se retrouva au chômage. Autant le dire, il ne prenait pas très bien la nouvelle.
D’après Léa, c’était certainement parce qu’il se considérait comme l’homme de la famille, qu’il s’en sentait responsable, et qu’il ne pouvait plus subvenir à leurs besoins. Chose qu’elle pouvait tout à fait comprendre d’ailleurs, et puis c’était un sacré choc, quand même. Mais elle penserait qu’il en profitait pour passer un peu plus de temps avec elle, avant de se retrouver autre chose. C’était beaucoup trop beau pour arriver, ça. Non, à la place de passer du temps avec sa petite fille, il s’était mit à boire, tout le temps à n’importe quelle heure, sous n’importe quel prétexte. Il ne faisait que ça. Et petite brunette ne comprenait pas pourquoi. Elle ne comprenait pas pourquoi parce qu’elle ignorait totalement le passé d’alcoolique de son père avant qu’il ne rencontre sa mère. Elle ignorait qu’il avait déjà été, à une époque, un accro de la bouteille. Et elle ignorait aussi que quand de l’alcool parcourrait ses veines, il avait des accès de violence plutôt impressionnant. Malheureusement, il ne tardait pas trop à Léa de découvrir la face cachée de son papa qu’elle adorait.

Le jour où tout dérapa, ou plutôt le soir soir : sa maman venait tout juste de rentrer du travail. La miss Léa était déjà à la maison depuis un petit moment, enfermée dans sa chambre à faire ses devoirs, et son père, il s’était certainement endormit, complètement ivre sur le canapé, comme trop souvent, ces derniers temps. Habituellement, sa mère ne disait rien, mais visiblement, cette fois ci, c’était la goutte de trop. Léa entendait de sa chambre leurs voix. Le ton était rapidement monté, ils s’étaient mis à hurler l'un sur l'autre. Elle essayait de les ignorer du mieux qu’elle le pouvait, se bouchant les oreilles en se servant de son oreiller, ce genre de choses. Mais rien n’y faisait, elle les entendait toujours. Et elle en pleurait. Tout comme sa mère, elle commençait aussi à en avoir marre. Elle s’était levée avant de sortir de sa chambre pour le leur dire. Mais elle se stoppa net, à peine le seuil du salon franchit. Son père venait littéralement de se jeter sur sa mère. Et il la frappait, sans s’arrêter. C’était bien la première fois que Léa le voyait lever la main sur elle. Après le moment de surprise passé, la jeune fille s’était élancée vers ses parents, tentant d’attraper son père par le bras. « Papa, arrête! » Elle hurlait, tirant le pull du chef de famille avant que celui ci ne la pousse contre la petite table en verre. La brunette était tombée dessus, la faisant céder sous son poids. Elle avait son cou douloureux. Un morceau de verre s’y était logé, pas trop profondément, bien heureusement. Elle se rendait bien compte qu’elle ne pouvait pas l’arrêter. Alors elle avait couru jusqu’à la cuisine, là où se trouvait le téléphone, et avait appelé les secours.

Suite à cela, les événements s’enchaînèrent. Les secours, et la police étaient arrivés. Léa avait été emmenée à l’hôpital pour que l’on puisse la soigner, avec sa mère, qui s’était évanouie sous les coups de son père. Son père, quant à lui, avait été arrêté, et emmené en prison. Et il n’allait pas en sortir avant un bon moment. Elle avait passée la nuit à l’hôpital. Autant dire qu’elle n’avait pas beaucoup dormi. Elle revivait les événements de la soirée dans ses rêves, et s’était à nombreuses reprises réveillée en sursaut. Le lendemain, elle avait voulut voir sa mère. Elle avait vu son médecin. Et son médecin lui avait dit qu’elle n’allait peut être pas se réveiller dans l’immédiat. Elle avait un traumatisme crânien, en plus de plusieurs autres blessures plus ou moins graves. La jeune femme  ne comprenait pas tout ce qu’on lui disait, mais tout ce qu’elle avait retenu, c’était que l'état de sa mère était grave. Et qu'elle n’allait pas pouvoir lui reparler avant longtemps. Elle ne s’imaginait pas que l’attente de son réveil allait s’étendre sur plusieurs années, et peut être même ne jamais arriver. Léa avait 12 ans lorsqu'elle a vu disparaître sa maman dans les troubles d'un coma.

On l’avait ensuite envoyé dans un orphelinat dans les favelas du Brésil. L’assistante sociale qui s’était occupée d’elle avait cherché à contacter une personne de sa famille, la seule personne qui était toujours en vie et qui aurait pu s'occuper d'elle était sa grand mère maternelle, qui vivait à Londres, et qu’elle n’avait vu que deux à trois fois. C’était elle, qui allait s’occuper de la jeune Williams à présent. Mais il fallait attendre qu’elle arrive. Elle passa donc quelques jours en compagnie des enfants orphelins, même si elle restait pas mal à l’écart des autres. Elle ne voyait pas l’intérêt de se faire des amis, si c’était pour ne pas rester parmi eux. Même si au final, elle n’arrêtait pas de se demander si elle avait vraiment l'envie de partir. Après tout, elle ne connaissait pas vraiment sa grand mère, et Londres c'était une ville qu’elle ne connaissait pas non plus. Mais elle n’avait pas le choix, alors elle avait sourit à la maman de sa propre mère, lui avait tendu la main et était montée avec elle à bord de l'avion qui allait l'amener à commencer sa toute nouvelle vie.

C’est de cette manière qu’elle a débarqué à Londres. Elle s’est installée chez sa grand mère, dans l’ancienne chambre de sa mère. Au départ, ça lui avait semblé un peu morbide, comme histoire, mais au final, elle était bien contente de dormir dans ce petit lieu sacré. C’était un moyen de se rapprocher d’elle, malgré les kilomètres, et son coma à durée non déterminé qui les séparaient. Sa grand mère l’avait laissée tranquille une petite semaine, pour qu’elle s’habitue à la maison, qu’elle visite un peu la ville, qu’elle y prenne ses repères. Mais arriva le moment où il était bien temps de reprendre les cours. Dans une nouvelle école, avec de nouveaux professeurs, et de nouveaux camarades. La brunette était assez angoissée à cette idée, elle qui avait toujours eut les mêmes amis, qui n’avait jamais eut besoin de s’intégrer, ou de se diriger vers les gens. Elle ne savait pas comment elle allait devoir s’y prendre, et déjà que ses cauchemars l’empêchaient de dormir, la nuit précédent son entrée à l’école, son angoisse l’empêcha carrément de fermer l'oeil. C’est donc morte de fatigue, et à moitié morte de peur que la jeune Léa entama son premier jour d’école à Londres. A peine était elle arrivée qu’elle avait dû se présenter devant toute la classe, chose qu’elle détestait déjà faire habituellement, mais encore plus dans sa situation. Bien sûr, elle n’évoqua pas le sujet de ses parents, ni même de sa famille tout court, et encore moins le fait qu’elle vivait chez sa grand mère. Les années de cours étaient tranquillement passées, Léa s'était fait plusieurs amies et elle avait finir par obtenir son diplôme de Community Manager.


♥ Sa vie aujourd'hui :
Les années sont passées, Léa s’est très bien faite à cette vie, ici, à Londres. Elle s’y sent d’ailleurs parfaitement à sa place, même s’il lui arrive de regretter sa vie passée avec ses parents, et qu’elle est toujours hantée par les cauchemars relatifs à cette nuit là. Elle a poursuivit ses études, obtenu son premier diplôme avec succès de Community Manager. Elle s’est d’ailleurs, installée seule dans un appartement, avec son petit chien : son spitz nain qu'elle adore. De chez elle, elle exerce son métier qui consiste à animer et à fédérer des communautés sur internet pour le compte d'une société, d'une marque, d'une célébrité ou d'une institution. Elle n'a toujours pas rencontrer le grand amour, elle n'a pas énormément de garçon à son actif malgré son physique attractif et plaisant. Pour gagner un peu plus d'argent, ou lorsqu'elle a un temps mort dans son job actuel, Léa pose aussi pour des photographes et porte des vêtements de toutes marques. Son plus grand rêve ? Pouvoir sauver sa mère, qu'elle revienne à la vie afin de la serrer dans ses bras. Si ce n'est pas le cas aujourd'hui, ce le sera peut-être demain : il n'y a plus qu'à prier ...