radioactive. (ezio)

Le soleil qui se couche, le vent qui se lève, la folie qui transcende leur corps, ils roulent jusqu'à l'épuisement, jusqu'à tomber dans les bras de l'orée du monde. Cette bande de quatre copains, liés par ce passe-temps, cette passion, le coeur épuisé par les cigarettes consommées, ils galèrent chacun à leur manière, ils ne sont bons qu'à ça de toute façon. Ensemble, ils sèment le trouble, ils se contrefichent des règles qu'on leur impose, ils se sont fixés leurs propres limites, c'est-à-dire : aucune. On peut lire la malice dans les yeux d'Ezio, respirer l'arrogance qui coule sur sa peau, il prépare un mauvais coup ce sale gosse. Il fait partie des hautes sphères, mais il ne peut pas s'empêcher de se comporter comme un gamin des bas quartiers. Il ne se sent pas à sa place auprès de ces gosses de riche, non lui ce qu'il préfère, c'est traîner avec ses frères, ceux avec qui il s'est lié un peu par hasard. Le destin les ayant réuni sans qu'ils ne sachent comment. Le plus important est ce qu'ils forment ensemble maintenant. Une fratrie indestructible, certes ils ne sont pas liés par le sang, mais par quelque chose de bien plus puissant ; les sentiments. Ceux qu'ils se gardent bien de cacher au monde entier. Perchés sur leurs skates, ils se dirigent dans l'upper east side londonnien. Une soirée d'anniversaire avec plein de petits bourges friqués, ils n'ont rien compris ces gamins, leurs âmes charnelles n'étaient pas compatibles avec les leurs. Arrivés à destination, Ezio attrape son skate à la main et le pose contre le mur écarlate de l'immeuble dans lequel ils entrent sans difficulté.
Ils n'entendent aucune musique résonner, une soirée d'anniversaire sans musique présageait une soirée horriblement fade et triste. Ils empruntent plusieurs escaliers et toujours rien. " Mec, t'es sur qu'il y a une soirée ici ? " Il hoche la tête. Ils font face à l'appartement numéro trente, le dernier. Ils font retentir plusieurs fois la sonnette, une jeune femme ouvre la porte et ils entrent sans qu'elle n'ait à dire quoi que ce soit. " Bonjour joli coeur. " dit-il d'un sourire charmant et charmeur. Il constate qu'il y a bel et bien un fond sonore, mais qu'il était à peine perceptible. Heureusement pour eux, ils allaient donner un tout autre ton à la soirée. Les yeux d'Ezio sont à la recherche d'une silhouette, d'un regard familier, au loin il aperçoit une jeune femme aux courbes enfantines, dont le corps était enfermé dans une petite robe blanche cintrée. Le coeur du vagabond se met bêtement à battre, à donner à nouveau des signes de vie. Sans une once d'hésitation, il s'avance vers elle. " Chieuse. " glisse-t-il dans le creux de son oreille. " Crétin. " Un sourire se dessine sur ses lèvres. " Bon anniversaire. " Elle se retourne pour lui faire face, elle ne sourit pas, elle est plutôt froide même. En une fraction de seconde, l'expression de son visage se transforme. La colère s'empare d'elle et sa main se colle contre sa joue. Un geste violent. " Va t-en. " Il avait merdé avec elle. Il avait eu faux sur toute la ligne, venir ici était une erreur. Elle ne lui laisse pas le temps de répondre et s'enfuit près de la piscine. Il s'apprête à la suivre, mais une main se colle contre son torse. Certainement celle du nouveau petit ami, petit pantin.   " T'es sourd ? Elle t'a dit de t'en aller, ce que tu devrais faire maintenant. "   " Sinon quoi ? " Le regard d'Ezio ne quitte pas celui de l'inconnu, il devient intimidant. " C'est bien ce que je pensais. " Lâche, comme tous les autres. Il lui donne un coup dans l'épaule et il tente de rattraper ses erreurs, de recoller les morceaux.
Elle est dos à lui, postée près de la piscine, il observe le tatouage qu'elle s'était faite dans le creux de ses omoplates, il ne laisse transparaître aucune expression sur son visage. Ezio encercle son petit corps frêle entre ses bras imposants, elle tente de se défaire de leurs étreinte, puis abandonne facilement. Ils restent ainsi, silencieux pendant plusieurs secondes, des secondes qui ont un doux goût d'éternité. L'ambiance à l'intérieur semble avoir pris une toute autre tournure, la musique résonne, les corps se décoincent, s'agitent au rythme du son. Elle se retourne pour lui faire face. Elle le pousse, une fois, deux fois, trois, au rythme de ses mots. " Je te déteste, t'es con, je dirais même plus un triple idiot.  " Ezio, il a tout fait foirer entre eux. Il a brisé leur amitié par son égoïsme, il a brisé ce qu'ils étaient en train de construire, par égoïsme et il veut la récupérer, par pure égoïsme. " J'ai tellement mal, que je voudrais que tu sois mort parfois ! " L'écho de ses mots, l'écho des sentiments.  Le regard d'Ezio change, il devient sombre. Touché, coulé. Il l'attrape et la cale sur son épaule.   " Lâche-moi, fais-moi redescendre, ezio !  "  Il marche et s'avance près de l'eau. " Dis que tu regrettes, dis-le ! " Une seconde, deux, puis trois. " Jamais.  " " Ok. " Il saute sans réfléchir, il saute dans l'eau et recouvre toute cette tension, il la noie volontairement avec eux.
Ils remontent à la surface, il l'attrape à nouveau et ses lèvres rencontrent les siennes, la passion prenant à nouveau le dessus. Elle s'amourache de lui à son tour, elle se laisse succomber le temps d'une pause, d'une parenthèse, dans cette bataille constante.
Jusqu'à le repousser à nouveau.
" Crétin !  "  " Chieuse. " dit-il accompagné d'un regard empli de provocation. " T'est un malade, j'suis complètement gelée et ma robe de couturier est fichue..."   " Arrête causette, ta robe elle te va mille fois mieux maintenant. " il la dévisage, un sourire idiot collé sur le visage. Elle sort de l'eau et lui adresse un joli doigt d'honneur. Il le sait, un jour, elle finira par lui pardonner pour ses infidélités, un jour, il coupera ses ailes pour elle.

La fumée qui s'échappe de ses lèvres, le stress qui s'empare de ses veines, de tout son être. Ezio, il s'apprête à monter sur scène.

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