This is actually happening - Troy Miller [terminé]

"Sors de chez moi et ne reviens plus foutre les pieds ici"

J'échangeais un regard avec ma mère, elle avait l'air si désemparée, puis je montais dans ma chambre préparer mes affaires.Vingt minutes plus tard, j'étais parti de chez moi, mon baluchon au dos, et je cherchais déjà quelqu'un pour m'héberger. Ma mère n'arrêtais pas de m'appeler, essayant d’apaiser les tensions entre moi et mon paternel, mais je refusais de lui répondre.
En fait, ce qu'il venait de se passer était sa hantise première. Cela faisait déjà plusieurs années qu'avec mon père les tensions étaient palpable et parfois violente. Divergence d'opinions sur notre mode de vie, sur sa couleur politique, avec lui aussi, tout simplement. J'ai toujours eu du mal à me faire à la personne qu'il était. C'est comme si lui et moi étions la même face d'un aimant, similaires mais pas compatibles. A cette époque là, je venais de fraîchement obtenir ma majorité. J'ai passé mon début de vie "d’adulte" chez des potes,dans des foyers ou encore sur des cartons pour les soirs ou j'avais moins de chance.

Je n'ai en effet plus jamais remis les pieds dans le foyer familial, mais j'ai revu ma mère plusieurs fois, au détour d'un café. Elle n'est jamais venue chez moi, parce que je n'ai jamais vraiment eu de chez moi. Sauf depuis quelques années. J'en ai d'ailleurs profiter pour récupérer Elie, un Mastiff qui n'avait que 7 mois et qui a vécu un début d'existence assez difficile. Elie était une chienne malmenée, maltraitée et lâchement abandonnée attachée à un poteau dans un quartier résidentiel, sans gamelle d'eau rien. Un des habitants du quartier m'a appelé puis j'ai volé à son secours. Depuis ce jour là, elle et moi ne faisons qu'un. C'est ma p'tite chérie, la prunelle de mes yeux. Alors certains diront "mais ce n'est qu'un animal.." A ceux ci je répond : Je vous emmerde. J'aime ma chienne comme si c'était ma petite sœur, et au cas ou vous ne l'auriez pas compris : j'emmerde ceux qui prendront le temps de me juger. Moi j'ai pas le temps.

Quand je suis parti de chez mes vieux, j'ai longtemps vagabondé, je n'avais pas d'attaches, j'étais aussi libre que le vent. Mais cette liberté à vite fini par me peser. C'était marrant de camper chez ses amis un temps, mais j'arrivais au stade ou j'avais besoin d'un chez moi.
Puis un ami m'a proposé de travailler avec lui dans un centre animalier qui gardait chats et chiens le temps que leur propriétaires profitaient de leur vacances, alors c'est ce que j'ai fais pendant plusieurs années. J'ai toujours été assez impliqué dans la cause animale, puis à mes vingt quatre ans, j'ai décidé de monter mon propre refuge. N'ayant aucune base, je ne savais pas par où commencer, quoi faire et comment le faire. Alors, j'ai décidé de m''entourer de gens aussi impliqués que moi, et je me suis lancée dans l'inconnu avec eux. Et on a réussi à faire quelque chose de pas trop mal.

Côté cœur, j'ai toujours été frivole. C'était simple, à chaque fois que je changeais de logement, j'en profitais pour changer de copine. C'est à dire tous les quatre jours, à peu près. Puis une fois, j'ai rencontré cette fille.. C'était mon alter ego, avec elle tout semblait simple, évident. C'était parfait. Pour une fois j'étais amoureux, et vraiment très attaché à elle. Evidemment, j'ai toujours été quelqu'un de très têtu, un peu dominateur, alors quand nous n'étions pas d'accord, notre relation en devenait houleuse. Très houleuse. Je n'ai jamais levé la main sur elle, mais mes propos envers elle pouvaient être blessants. Et comme à chaque fois, je ne cédais pas. Quel con..
C'est comme ça que j'ai finis par la perdre, à force d'être un connard. Mais je ne regrette rien ! Elle a fait parti des meilleurs moments que j'ai pu passer, elle est mes plus beaux souvenirs, alors je ne regrette pas. Elle me manque, c'est tout.

Alors depuis, je n'ai pas voulu m'attacher à quelqu'un d'autre. Notre séparation, bien que brutale, m'a écorché le cœur et me l'a laissé à vif, entrecoupé et plongé dans un bain de jus de citron (vous voyez comme ça fait mal?) Je continue de profiter de ma jeunesse, des jeunes femmes, mais j'évite de les faire espérer quoi que ce soit, j'ai compris là leçon et je sais que ça peut faire mal de se faire
abandonner.