| ( ✰) message posté Sam 9 Aoû 2014 - 0:42 par Invité Love the way we are true to each other
Il y avait quelque chose d’intimidant entre ces murs de glace, quelque chose de sombre et d’incroyablement sournois. Je sentais mon cœur se serrer, exalté par ce monde de ténèbres auquel il était tellement habitué. Plus l’ascenseur montait, plus je me sentais rongé par le mal. Et c’était une bonne chose en soi. Cette entrevue avec James Westlake était la concrétisation de mes rêves les plus fous. J’avais travaillé si dur. Je m’étais évertué à mépriser le commun de mortel pour mieux les doubler. Mon expérience m’avait appris qu’il ne suffisait pas d’être talentueux pour réussir. Il fallait avoir un petit plus accrochant, cette touche de perfidie charmeuse et arrogante. Je crispai les mains avant de me détacher de Maura. Je me devais de remettre mon masque de suffisance avant d'aller à la rencontre de mon destin. Un sourire malsain naquit au bout de mes lèvres ; toute ma vie n’était que mascarade. Je ne faisais que jongler entre mes différentes facettes, comme si l’illusion que je pouvais créer pouvait suffire à me satisfaire ou à me rendre heureux. Mais il n’en était rien. Mon âme esseulée errait sur terre sans sa moitié. J’appartiendrais à Eugenia pour l’éternité. Je lui appartiendrais qu’elle le veuille ou non.
« Dans tous les cas, j'ai bien hâte de lire ça. Je suis certaine que c'est un petit chef-d'oeuvre que tu as pondu. »
La voix cristalline de la jeune rousse me tira de ma torpeur, mais je refusais d’abandonner mon visage de marbre. J’haussais les épaules en reportant mon attention sur elle. Je feins un rictus avant de baisser les yeux au sol. Les lumières de l’ascenseur se reflétaient subtilement sur le miroir de fond. Je suivis leur réfraction des yeux.
« Ne t'inquiète pas. Si tu es ici c'est parce que James pense que ton oeuvre peut réussir. Il ne publie pas des navets, tu sais. »
Son timbre se voulait réconfortant et chaleureux. Elle avait vu mon appréhension. Cela ne m’étonnait qu’à moitié. Elle avait toujours été bonne observatrice quand il s’agissait de moi et de mes doutes. Je pense que c’est pour cette raison, que malgré nos écarts et nos différences, nous avions su rester si proches. Je connaissais Maura. Je savais qu’elle ne comprenait qu’à moitié mes sournoiseries. Je savais qu’elle se sentait désolée pour mes pertes et mes erreurs, mais cela n’était pas suffisant pour me remettre sur le droit chemin.
« Je ne suis pas inquiet. » Soufflai-je doucement. « Je veux juste sa reconnaissance. Je veux qu’ILIC soit publié et qu’il soit lu par une certaine personne. Je suis si proche de mon but que je peine à y croire. »
Je souris. Elle savait tout de mes peines de cœur. J’avais aimé la même fille pendant 8 longues années sans jamais oser lui avouer mes sentiments. A la place j’avais préféré butiner et découvrir les plaisirs de la chair, espérant qu’un million de filles pourraient en remplacer une. Dans ma tête, mathématiquement parlant, c’était possible. Un soupir m’échappa. Je me redressai avec désinvolture.
« Et si jamais tout va mal, ce qui n'arrivera pas, mes bras te seront grands ouverts. »
Ce qu’elle ne savait pas c’est que tout allait déjà mal. Eugenia m’avait abandonné il y’a un an parce qu’elle avait eu un accident de voiture. Elle m’avait fui parce qu’elle était paraplégique et anéantie. Alors que, moi je m’étais laisser engloutir par mon ambition dévorante. Quelle connerie !
« Je peux avoir un calin maintenant ? » M’enquis-je avant de fendre sur elle pour la prendre dans mes bras. Cette étreinte était revigorante. Je la poussai maladroitement avant de faire un pas à reculant.
« C’est fou comme je ne demande jamais ton avis pour ce genre de choses ! » Raillai-je en sortant de l’ascenseur.
« Maintenant, vas-y et reviens me voir pour me dire comment ça c'est passé. Mon bureau n'est pas loin de celui de James. »
Mes yeux scrutaient les couloirs afin de localiser les bureaux. Je retins mon souffle pendant quelques instants avant de me redresser.
« James avait proposé qu’on déjeune ensemble ou qu’on prenne un café. Je te tiendrais au courant par texto quoi qu’il en soit. »
Je serrais mon calepin fétiche. Cet ouvrage était ma dernière déclaration d’amour. C’était mon dernier espoir.
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| ( ✰) message posté Mer 20 Aoû 2014 - 20:54 par Invité Julian ∞ Maura love the way we are true to each other. Maura connaît trop bien ce sentiment de peur que peut ressentir Julian à ce moment précis. Elle le connaît plutôt bien ce sentiment intimidant que les gens ressentent lorsqu'ils sont confrontés à quelque chose pour la première fois de sa vie. Aujourd'hui, c'est Julian par rapport à son roman et il y a quelques mois c'était elle pour le poste de stagiaire. Certes, il y a une légère différence, mais elle n'est pas énorme. Et même si Julian essaye du mieux qu'il peut de lui cacher sa nervosité et sa peur, Maura le connaît trop bien pour savoir que ce n'est qu'un masque. Masque qu'il revêt pour se protéger selon la rousse. Elle a grandit avec lui, elle l'a connue dans l'âge de l'innocence alors elle peut facilement décerner la vérité du mensonge avec Julian. D'où la principale raison que Maura tente du mieux qu'elle peut de réconforter son ami d'enfance qui en a certainement besoin même s'il démontre le contraire. Aujourd'hui, est un grand pour Julian et même si elle doit aller travailler, Maura veut s'assurer que tout va bien avec ce dernier et l'assurer que tout va bien aller. Bref, les deux se trouvaient désormais devant les ascenseurs du cinquième étage et Maura essaie, encore une fois, de le réconforter avant son grand moment. « Je ne suis pas inquiet. » Souffla-t-il doucement pendant qu'elle jette un coup d’œil à sa montre. La rousse est vraiment très en retard, mais elle s'en moque. « Je veux juste sa reconnaissance. Je veux qu’ILIC soit publié et qu’il soit lu par une certaine personne. Je suis si proche de mon but que je peine à y croire. » Maura a un petit sourire en entendant Julian parler de son écrit de cette manière. Elle doit bien l'entendre un million de fois par jour, mais on dirait que ça sonne différent dans la bouche de Julian. Comme si elle y croyait davantage. « Il le sera, j'en suis certaine. » Glisse-t-elle entre deux sourires destinés à Julian. Après ça, elle lui dit que si tout va mal, il peut venir la voir et que ces bras allaient être grands ouverts pour l'accueillir. « Je peux avoir un calin maintenant ? » La rousse n'a même pas le temps de répondre quoique ce soit qu'il fond déjà sur elle. Au début, elle est surprise, mais elle l'étreint du mieux qu'elle peut étant donné la différence de grandeur malgré les talons qu'elle a aux pieds. Maura ignore combien de secondes s'écoulent avant qu'il l'a repousse d'une manière maladroite. « C’est fou comme je ne demande jamais ton avis pour ce genre de choses ! » La jeune femme a un petit rire. « C'est vrai, mais c'est ok. » Elle le voit scruter l'étage à la recherche du bureau de James Westlake et au fond d'elle, elle sait qu'il aura de la difficulté à le trouver. « James avait proposé qu’on déjeune ensemble ou qu’on prenne un café. Je te tiendrais au courant par texto quoi qu’il en soit. » Elle remarque également qu'il serre son calepin comme si c'était son dernier espoir de l'humanité. « OK ! Tu sais où se trouve le bureau, pas vrai ? » Maura sait bien que non, mais elle préfère demander avant toute chose. Avec un sourire en coin, elle enroule son bras autour du sien et commence à marcher en direction dudit bureau. Lorsqu'ils arrivent à destination, elle s'arrête, regarde Julian une dernière fois et s'assure qu'il soit bien présentable. « Le bureau de James est juste là. Allez, je te souhaite merde et je retourne travailler avant de me faire virer. » Maura fait un clin d’œil à Julian avec un sourire avant de contourner ce dernier pour commencer son chemin vers le bureau de Swanson. code by Silver Lungs |
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