"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (jessia) never leave me alone. - Page 2 2979874845 (jessia) never leave me alone. - Page 2 1973890357
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(jessia) never leave me alone.

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() message posté Ven 8 Aoû 2014 - 14:37 par Invité
Ma mère l’adore. C’est vrai. C’est plus que vrai. Cassia est une jeune femme adorable et charmante et je sais que ma mère retrouve un peu en elle la fille qu’elle a perdue il y a quelques années. Elle s’occupe d’elle. Elle s’inquiète pour elle. Elle se préoccupe de ses problèmes, de sa vie, de sa santé, de son travail, elle la harcèle de questions, elle se demande toujours si elle a tout ce qu’il faut, si tout se passe bien et oui, elle pose aussi des questions nous concernant tous les deux. Ma mère est ainsi. Elle ne filtre pas les mots qui sortent de sa bouche, elle ne pense jamais à mal, elle s’inquiète sans cesse. Elle cherche des réponses aux questions qu’on se pose silencieusement. Nous n’avons pas besoin de dire ce qu’on ressent à haute voix, elle le sait déjà et c’est certainement ce qu’on nomme l’instinct maternel, je n’en sais rien, mais je ne sais pas faire semblant en présence de mon adorable maman. Je sais qu’elle reconnaît les regards que je lance à Cassia. Je sais qu’elle s’aperçoit de nos gestes l’un envers l’autre. Elle a encore plus conscience de ce lien qui nous unit alors que nous-mêmes nous comportons comme deux enfants qui jouent à celui qui tiendra le plus longtemps.

« Je le sais… Elle m’en pose beaucoup aussi. Mon père n’arrête pas de lui dire de nous laisser tranquille, mais ma mère ne laisse jamais personne lui dire ce qu’elle doit faire. »

Un sourire glisse sur mes lèvres alors que je vois parfaitement mes parents qui discutent. Mon père qui lui demande gentiment de laisser vivre son fils et sa charmante amie et ma mère qui lui lance un regard qui veut tout dire. Ils ne se disputent jamais mes parents. Ils s’aiment beaucoup trop. Ils s’aiment tellement que parfois, je me prends à rêver d’une famille aussi parfaite. Aurais-je droit à ce bonheur qu’ils connaissent depuis de si nombreuses années malgré les drames qui ont frappés notre famille ? Sofia et Miguel. Mes parents. Mes modèles. Ils ont droit à tout mon respect et à toute ma gratitude. Ce sont les personnes qui comptent le plus à mes yeux et il me semble que je ne les remercie jamais assez pour ce qu’ils ont fais et font toujours pour moi.

« J’y vais le week-end prochain… Je t’emmène avec moi si tu en as envie. On fera la surprise à ma mère, elle va sauter de joie en voyant ta petite tête blonde. »

Ma mère exprime toujours très bien ce qu’elle ressent, elle ne craint pas de paraître ridicule ou d’en faire trop. Lorsqu’elle est heureuse, tout le monde le sait parce qu’elle ne le cache pas. Et il en va de même lorsqu’elle est triste. On le remarque tellement que ça nous brise le cœur, à mon père et moi-même. Alors on fait en sorte que tout aille mieux, qu’elle sourit, qu’elle rit et que ce voile de tristesse disparaît de son si parfait visage.

Je chasse les mauvais périodes de mes pensées et me concentre de nouveau sur Cassia qui est blottit tout contre moi. Elle me raconte sa mauvaise soirée et je grimace un peu. Je déteste lorsque cela lui arrive. Je déteste ce travail qu’elle fait. Je déteste ces mecs qui sont chiants. Je déteste toutes ces personnes qui font qu’elle ne va pas bien. Je voudrais tellement qu’elle fasse un autre travail. J’aimerais tellement la convaincre, mais je ne peux pas me le permettre. Je ne veux pas être celui qui lui dit quoi faire, comment et de quelle manière. C’est une grande fille, elle souhaite son indépendance et je ne peux pas la lui reprendre sous prétexte que ce qu’elle fait ne me plaît pas et sous prétexte que j’ai envie de foutre des coups à tous ces connards qui osent lui faire du charme. Ouais, je suis jaloux parce qu’ils n’ont pas le droit et parce que je ne veux pas qu’ils aient cette audace. Certes, nous ne sommes pas ensemble, mais au fond, j’ai envie de dire que c’est tout comme. Sauf que rien n’est fait, rien n’est défini, rien n’est clair entre nous.

Il n’y a que des phrases inachevées, des sentiments à demi voilés, des mots qui ne sortent pas de nos lèvres closes, mais qui s’expriment au travers de nos regards et de ces sourires que l’on s’échange continuellement. Nous sommes tous les deux ainsi. Nous ne sommes pas capable de dire clairement les choses alors que si on le faisait, tout serait tellement plus simple et plus sain entre nous. Mais peut-être avons-nous des craintes en ce qui concerne « l’après ». Certains révélations changent tout et nous n’avons pas envie qu’elles changent nos vies, notre relation si particulière mais que j’affectionne tout particulièrement. Alors je me tais aussi. Je ne dis rien et je reste là, comme un imbécile qui joue avec le feu et qui se brûle continuellement.

« Mais je voudrais que toutes tes soirées soient amusantes et se terminent de la meilleure des façons qui soit. »

Et moi, si je le pouvais, je resterais sans cesse avec Cassia. Je resterai là, même dans un coin dans le bar où elle travaille juste pour être certain que les autres ne se montrent pas chiants et n’essaient rien envers elle. Malheureusement, je ne peux pas être ainsi. Je ne peux et ne veux pas être un mec étouffant et le travail que j’ai ne me le permet pas. Nous bougeons beaucoup trop et je ne crois pas que je pourrais vivre sans la musique, sans les tournées, sans toutes ces heures en studio, sans faire de promotion – même si ce n’est pas ce que je préfère -, sans faire de concerts… Ça, c’est clairement ce que je préfère dans mon travail ! J’espère qu’on sera de nouveau bientôt sur scène parce que cela me manque.

Heureusement, la présence de Cassia me réconforte et ce silence qui s’installe entre nous n’a rien de dérangeant, bien au contraire, il est apaisant. Je sens son souffle contre ma peau alors que mes doigts glissent lentement contre sa cuisse, doucement, tendrement, sans rien faire de plus. Mes lèvres se posent aussi sur son front et je reste ainsi, sans rien faire de plus. Je croix que je pourrais être ainsi durant des heures, des journées entières que cela ne me dérangerait pas outre mesure. C’est calme. C’est reposant. Mais je sens la jolie blonde qui remue et se redresse finalement. Je la regarde alors qu’elle s’installe à califourchon sur moi. Je pose mon regard dans les yeux et esquisse un mince sourire. Elle ne veut pas se morfondre et ne souhaite pas dormir et veut donc que je lui propose quelque chose. Pas évident.

Mon corps frissonne à son contact, mais je tente de garder le contrôle, ce qui n’est en rien facile. Trop de pensées traversent ma pauvre tête et ce n’est pas bon. Je ne peux pas céder à la tentation. Pas comme ça. Pas maintenant. Je pose alors mes mains sur ses hanches et penche la tête en arrière, sourire en coin.

« Attrape ma guitare qui se trouve sur le côté du canapé, s’il te plaît. »


Je compte faire ce que je sais faire de mieux : jouer de la guitare. Je la regarde qui se penche et je me concentre encore un peu plus pour garder le contrôle de mes mains que je laisse contre ses hanches et une fois la guitare devant les yeux, je l’attrape et la cale entre nos deux corps. Il n’est pas utile qu’elle se bouge. L’avoir directement en face de moi est plutôt agréable, je ne peux pas dire le contraire.

Je lui adresse un nouveau sourire et commence à gratter quelques notes sur ma guitare. J’entame la mélodie de « The Devil’s Tears » de Angus et Julia Stone. Une chanson que j’affectionne particulièrement et qui, irrémédiablement, me fait penser à Cassia. Et, chose assez rare, je la lui chante, comme si à présent, elle prenait tout son sens.
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() message posté Mer 10 Sep 2014 - 22:31 par Invité
Alors que j’étais là dans le canapé de Jesùs et tout contre lui, je me rappelais de cette putain de citation que j’avais entendu dans Dawson une fois. C’est fou de se dire qu’une telle citation était restée  présente dans ma tête. Vous savez c’est ce passage où Dawson cherche à donner une définition de ce qu’est une âme sœur pour l’expliquer à Lilly. Ces fichues mots, cette foutue définition que je pourrais rapprocher sans le moindre problème de bébé parce qu’au fond, c’était peut-être ça ce que nous sommes lui et moi. Des âmes sœurs. Je vous vois rire derrière votre écran devant cette stupidité et croyez-moi j’en rigolais tout autant de cette idée d’âme sœur tout droit sortie des contes de fée. Cette idée que je croyais simplement racontée aux enfants pour leur donner l’illusion que le monde était beau et mignon. Ce mensonge retrouvé dans toutes ces histoires d’enfants pour qu’ils se sentent comme ayant une chance. Ma mère m’en avait lu quelques unes et cela malgré notre rang haut-placé. Après tout, maman était une artiste. Elle était le genre de personne qui aimait s’émerveiller devant de telles choses, elle était le genre de personnes qui aurait sans doute aimé nous faire croire à toutes ces conneries. Cependant, mon père était bien présent pour nous rappeler que ce ne serait pas le cas. Que tout ce qui se trouvait dans ces livres n’étaient qu’un tissu de mensonge. Que la vie n’était pas rose du tout. Et, putain, je m’en étais rendue compte. Dans le fond, j’étais un peu reconnaissante envers mon père. J’avais évité une déception supplémentaire en osant, dès le départ, ne pas croire aux mots contés par maman.

Alors, ouais, les trucs d’âmes sœurs me faisaient simplement rire. Et, ça m’était tombé dessus. Et, il m’était tombé dessus. Sans prévenir et sans retour en arrière possible. Et, je crois que moi aussi j’étais tombée. Tombée sous son charme, tombée dans le conte de fée. Tombée dans l’illusion. Tombée dans ces conneries d’âmes sœurs. Reprenons la citation de Dawson juste pour que vous puissiez voir à quel point réalité et fiction semble s’entremêler dans mon cas. C’est comme un meilleur ami, mais en mieux. Jesùs était mon meilleur ami sans doute possible. Puis, putain, ouais, c’était en vérité tellement mieux qu’un meilleur ami, tellement plus agréable. Il n’y avait pas de limites de mots ou de caresses. Il n’y avait pas de barrières pour nous enfermer dans cette définition. C'est la seule personne au monde qui vous connaît mieux que quiconque. Je n’avais même pas besoin de m’étendre sur ça. Jesùs connaissait mon histoire et il savait parfaitement lire en moi en quelques secondes. C'est quelqu'un qui fait de vous une meilleure personne. En fait, il ne fait pas de vous une meilleure personne, vous le devenez parce qu'il vous inspire. Quand j’étais aux côté de bébé, je me sentais revivre, je me sentais vivre sans même avoir besoin de chercher à me détruire. Je n’avais plus besoin de détruire ma peau ou de chercher les ennuis pour sentir mon cœur battre. Une âme sœur c'est quelqu'un qui vous transportera pour toujours. La phrase parle d’elle-même je pense. C'est la seule personne qui vous connaît et qui vous a accepté et cru en vous avant tout le monde ou quand personne d'autre ne le faisait. Il se fichait de mon passé et de l’hôpital psychiatrique, il se fichait de mon statut d’infériorité ou de victime. Il était juste là sans me juger et toujours à me redonner confiance en moi. Et peu importe ce qui arrive, vous l'aimerez toujours. Rien ne pourra jamais changer cela. Ouais, ça c’était clair. Il pourrait me frapper, je crois que je l’aimerais toujours – enfin de toute façon bébé est bien trop mmh je ne trouvais pas le terme exacte en vérité, mais jamais il ne lèverait la main sur moi. Peut importe ce qui se passera, peut importe si un jour il me rejetait, moi putain je l’aimerais toujours comme une dingue.

Une âme sœur c’est comme un meilleur ami, mais en mieux. Alors, ouais, dans le fond, peut-être que Jesùs était mon âme sœur. Pourtant, même si c’était le cas, même si je savais que je l’aimais, je ne savais pas comment agir. Je ne savais pas quoi faire ou quoi dire. Ce que nous avions était si précieux à mes yeux que je ne voulais pas prendre le risque de tout détruire. Et, si cette putain de citation avait simplement tout faux ? Et, si mon conte de fée ne pouvait jamais arriver ? Je n’étais pas certaine que Jesùs soit mon âme sœur (bien que j’en sois persuadée à 99,9 %) et je ne voulais pas prendre le risque de gâcher ce qu’il y avait entre nous. Je ne voulais pas prendre le risque d’aller plus loin si jamais cela signifiait que je risquais de perdre bébé ou que tout risquait de changer entre nous. Malgré une citation, malgré ce que je ressentais constamment, je n’osais pas franchir ce pas. Je ne voulais pas. La voix de bébé me ramena à notre situation en équilibre instable. Il le savait déjà que sa mère me posait des questions. Bien, je n’avais pas fait de gaffes au moins. Un sourire glissa sur mes lèvres lorsqu’il continua sa réponse avançant qu’elle lui en posait beaucoup aussi. Son père n’arrêtait pas de dire à sa mère de nous laisser tranquille, mais je connaissais la mère de Jesùs et personne ne lui disait ce qu’elle devait faire ou non. Mon sourire s’agrandit encore plus lorsque bébé me proposa de venir avec lui le week-end prochain pour voir ses parents et faire une surprise à sa mère qui sauterait sans doute de joie en voyant ma tête blonde. Avant même de parler, avant de répondre, j’acquiesçais comme une enfant beaucoup trop heureuse. Une gamine qui se réjouissait.

Tu sais, ça ne me dérange pas que ta mère pose des questions… Mais, j’ai de plus en plus de mal à trouver des excuses pour éviter d’y répondre clairement… Je me mordais la lèvre inconsciemment, consciemment, signe de panique légère et soudaine. Je ne savais vraiment pas en fait. J’avais peut-être encore dit une connerie ? Mes mots pouvaient dire tellement plus que ce que j’avouais à voix haute. Peut-être que ça voulait juste dire que le musicien devait m’aider à trouver comment échapper à ces questions quitte à venir me secourir à chaque discussion avec sa mère. Mais, peut-être que ça voulait dire que j’aurais aimé savoir quoi répondre à sa mère et que, pour cela, il fallait que Jesùs et moi discutions. Je ne savais pas vraiment vers quelle option pencher. Je ne savais pas vraiment ce que mes mots disaient. Alors, comme pour les effacer, je reprenais presque aussi vite. Je viendrais avec toi avec grand plaisir bébé et j’ai hâte de voir la réaction de ta mère. Mais, ma tête ne sera peut-être plus aussi blonde. J’hésite encore à garder cette couleur.

Jesùs était la première personne à qui je le disais. Cela faisait quelques semaines déjà que je m’étais acheté une coloration brune – ma couleur naturelle de toute façon. Cela faisait quelques semaines que j’hésitais à retourner vers mon naturel, vers ce que j’avais été. Après tout, Jesùs m’avait toujours connue blonde. Londres m’avait toujours connu blonde. Avant d’arriver dans cette ville, c’était la première chose que j’avais fait : me teindre les cheveux. C’était une façon pour moi de marquer mon nouveau départ. Une façon de mettre en avant mon changement et de tenter d’être une autre personne aussi peut-être. C’était sans doute pour cette raison que le retour vers le brun m’angoissait follement. Cela voudrait dire que je renouais avec mon passé et putain je ne pouvais pas. Pas maintenant que j’avais un semblant de vie et d’équilibre. Je ne voulais pas sombrer encore. Alors, j’avais acheté le produit, mais j’hésitais toujours. Je venais simplement de le confesser à bébé qui était d’ailleurs le premier toujours au courant de tout me concernant – enfin presque tout. Blottie contre Jesùs, j’étais bien, j’étais à mon aise. J’étais en vie et en sécurité et c’était tout ce qui semblait compter ce soir. Mes yeux étaient fermés et je me contentais de somnoler tranquillement parce que je ne voulais pas réellement dormir. Ouais, j’étais crevée et ouais je rêvais d’une bonne nuit de sommeil. Mais, j’étais avec bébé et je préférais amplement profiter de lui. D’ailleurs, le débat de mon travail revint bien vite dans la discussion. Je savais parfaitement que Jesùs n’aimait pas trop cela en raison des fréquentations du bar, en raison d’un travail de nuit aussi peut-être. Mais, il savait que je ne laisserais pas tomber cela. Il savait que je ne quitterais pas mon travail parce que c’était vraiment là où je me sentais bien à présent. Alors, je répondais clairement à tout cela et il enchérissait en avançant qu’il voudrait que toutes mes soirées soient amusantes et se terminent de la meilleure des façons qui soit. Malgré moi, un sourire glissa sur mes lèvres et je répliquais.

Bébé, la majorité de mes soirées sont amusantes en règle générale. Et, puis, elles se terminent souvent de la meilleure façon aussi tu sais. Soit parce que tu es là quand je termine, soit parce que je ne rentre pas seule, soit parce que je ne rentre pas. Alors, ça va ne t’en fais pas pour cela.

Je cherchais tellement à rassurer Jesùs sur un point qu’au final j’en venais à déblatérer des choses que je n’aurais pas dû dire. Et, merde ! C’était toujours trop compliqué. C’était toujours trop difficile. Je savais parfaitement que j’avais le droit d’être libre. Je savais parfaitement que je faisais ce que je voulais de ma vie. Mais, putain, dire cash que je finissais rarement mes soirées de boulot seule n’était pas une chose à dire. Bordel. Ma tête bouillonnait à présent. Il y avait bien trop de questions qui se promenaient. Trop peu de réponses à saisir. Je savais qu’en restant immobile et silencieuse comme je l’étais, la torture ne prendrait pas fin. Alors, j’agissais comme une gamine sans tenir compte des dangers. J’agissais comme une enfant sans prendre en compte les futures répercussions. À califourchon sur bébé, je déposais mes mains sur son torse en lui demandant de me proposer quelque chose à faire.  J’étais une gamine qui ne voulait pas dormir et qui faisait la moue pour avoir des propositions. Les mains de Jesùs se posèrent sur mes hanches. Je frissonnais. Mon cœur battait plus fort et je mourrais d’envie de fermer les yeux pour me laisser emporter par ces fabuleuses sensations. Ces picotements dans tout mon être. Pourtant, je ne faisais rien, je continuais de l’observer alors qu’il penchait la tête en arrière et souriait avant de me dire quoi faire. Attraper sa guitare sur le côté du canapé. Bien. je me penchais, attrapais l’objet et le donnais à bébé. Après un échange de sourires, il se mit à jouer. The Devil’s Tears d’Angus et Julia Stone. Bordel, j’aimais cette chanson. J’aimais l’écouter. Et, là, l’entendre de bébé alors que j’étais aussi proche de lui et que nous ne nous quittions pas des yeux, c’était magique. Exceptionnel. Fantastique. Oh, bordel, je pourrais vous saouler de millions de mots pour qualifier cela. Enfin, il suffisait de voir que j’avais les larmes aux yeux pour comprendre combien ce spectacle privé me plaisait. Alors, quand la chanson prit fin, je me contentais d’applaudir avant de murmurer.

Magnifique… Comme toujours bébé

Ouais, c’était qu’un putain de murmure parce que putain j’avais l’impression que si je parlais à voix haute, je briserais tout ce qui semblait s’être installé autour de nous. Cette bulle où nous étions nous. Cette bulle où nous étions bien. Cette bulle d’équilibre instable sans doute. Là, tout de suite, j’aurais aimé pouvoir me pencher un peu plus pour embrasser bébé. Je le savais. Je le sentais. Pourtant, je ne bougeais pas d’un pouce. Je n’osais pas. Je ne voulais pas. J’avais l’impression que si je parlais trop ou si j’agissais trop, tout s’effondrerait. Jesùs était capable de construire un château de cartes. Un putain de château beaucoup trop grand, beaucoup trop magnifique. Vous savez ceux qu’on admire et dont on est certain qu’il y a quelque chose de magique à l’intérieur. Moi, je n’étais qu’une bourrasque de vent. J’étais cette foutue bourrasque de vent qui pouvait venir tout foutre en l’air en quelques secondes parce que c’était tout ce que je savais faire. Parce que c’était ma nature. Alors, j’envoyais un sourire à bébé et je baissais les yeux en me mordant la lèvre.  Je décollais mes mains de lui pour les passer sur mes joues et essuyer les larmes d’émotions qui avaient coulé sur mes joues. Jesùs et sa voix. Jesùs et moi. Jesùs et cette chanson. Jesùs et ce message. Ce n’était sans doute pas un hasard qu’il ait choisi de me chanter celle-ci là, maintenant. Je n’en savais rien et ça me torturait encore plus. C’était comme si les questions me revenait en plein visage. Alors, redéposant mes mains sur bébé, sur son ventre, je jouais vaguement avec son tee-shirt tout en murmurant.

Tu m’en joues une autre s’il te plait… ?

C’était un putain de murmure timide. C’était juste comme si j’étais une gamine qui n’aurait pas osé demander quelque chose comme ça. Vous savez, ces enfants qui osent demander une autre histoire alors qu’ils ont déjà tout ce qu’ils veulent et qu’ils n’ont pas forcément droit à plus. Je me sentais comme ça. Mais, le pire c’était que ça aurait dû être une autre demande qui aurait dû passer entre mes lèvres. C’était une autre demande que j’aurais aimé laisser glisser sur ma langue. C’était d’autres mots que j’aurais aimé prononcer et laisser prendre place. Et, quand je relevais les yeux pour plonger mon regard dans celui de bébé, je savais que mes pensées profondes et ma demande réelle devaient s’inscrire dans mon regard, dans mon être. Et, putain, je savais que bébé savait  lire toutes ces choses inavouées. Ces petits secrets que je n’osais pas prononcé de peur que notre corde se rompe définitivement et que je glisse. Glisse au loin et m’efface alors que Jesùs pourrait construire un autre château de cartes et que je ne serais plus là.

Embrasse-moi… Fais-moi l’amour encore une fois… Aime moi… Dis-le moi…
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() message posté Ven 19 Sep 2014 - 15:54 par Invité
Elle ne rentre pas seule ou elle ne rentre pas du tout. Les mots de Cassia résonnent dans ma tête comme si je me trouvais dans une putain de montagne et que ces mots faisaient écho dans mon esprit et dans mon cœur. Et, putain, c’est douloureux. Cette sensation me dérange et me fait un mal fou sans que je ne comprenne pourquoi ; à moins qu’encore, je refuse d’en comprendre toutes les raisons. Mais rien qu’à la pensée de ma jolie blonde avec un autre homme, je me sens malade et fou de rage. C’en est à un point où mes doigts se crispent contre ses hanches, mes phalanges blanchissent et je ferme les yeux durant quelques secondes. Ne fais pas ça, Jesùs, ne gâche pas tout. Je me convaincs comme je le peux, je me répète toutes les trois secondes de ne rien dire, de ne pas gâcher ce moment où nous sommes tous les deux, mais cette jalousie me ronge, me détruit, m’écrase le cœur comme on ne l’avait jamais encore fait.

Elle n’est pas à moi. Elle ne m’appartient pas. Elle ne me doit pas de m’être fidèle ni rien du tout et pourtant, c’est exactement ce que j’attends, c’est exactement ce que je souhaite sans jamais le dire à haute voix parce que cela deviendrait trop réel, il n’y aurait plus aucun retour en arrière possible. Je n’ai jamais été réellement en couple, je n’ai jamais eu de vraie relation et pourtant, au fond de moi, c’est ce dont j’ai envie avec Cassia parce qu’elle me correspond merveilleusement bien. La blonde me connaît mieux que personne, elle sait tout de moi, elle connaît mes galères, mes joies, mes peines, les démons qui traînent dans mes pensées, les monstres que je cache sous mon lit et les squelettes que je laisse dans les placards, elle sait tout, absolument tout et elle est encore là. Elle n’est pas partie. Elle n’a pas prit la fuite parce que c’était trop compliqué. La blonde est sans cesse à mes côtés, toujours lorsque j’en ai besoin, même lorsque je lui fais des crises, même lorsque je hurle, même lorsque je deviens désagréable, elle ne m’abandonne pas.

Je voudrais qu’elle soit à moi.

Mais elle ne l’est pas. Parce que je ne le dis pas. Parce que je ferme ma gueule comme un parfait imbécile qui n’a pas encore comprit que la vie n’était qu’une idiote et qu’elle pouvait prendre fin à tout moment. Pourtant je le sais. Je le sais même plus que bien. Je l’ai su lorsque j’ai perdu Letizia. Mais je n’y arrive pas. Parce que je crains de perdre Cassia, qu’elle ne disparaisse de ma vie, qu’elle m’échappe à jamais. Je ne pourrais pas me remettre d’une seconde perte, ce serait au dessus de mes forces et l’enfer me paraîtrait bien moins cruel que cette vie sans les personnes que j’aimais.

Je relâche alors la pression de mes doigts et j’ouvre les yeux. Je lui lance un petit sourire et j’accède à sa requête ; s’il faut que je l’occupe, je connais une bonne technique : un peu de guitare et une bonne chanson. Lorsque j’ai la guitare entre les mains, je la regarde droit dans les yeux et je commence à jouer une chanson que j’affectionne particulièrement et qui me fait penser à elle. Tout le temps. Continuellement. She’s my home. Et je le pense dès que mon regard se perd dans le sien. Dès que je me noie dans ses prunelles, là où je ne cherche aucun secours parce que me noyer dans son regard est la seule chose que je préfère en ce monde. Elle est la cage dorée dans laquelle j’ai enfermé mon cœur de la manière la plus naturelle qui soit, sans jamais le lui dire, sans jamais en prendre réellement conscience. Mais maintenant, je le sais. Inside my heart there’s a picture of a girl. Et je sais que c’est Cassia. Cela ne peut être personne d’autre. Je l’ai dans la peau. Complètement. Et ça me bouffe qu’elle n’en sache rien.

La chanson s’achève, je plante de nouveau mon regard dans le sien, sourire aux lèvres. Je ris doucement face à sa réaction et je me cale un peu plus contre le dossier du canapé, incapable de bouger, incapable de faire autre chose tant qu’elle se trouve là, au dessus de moi. Je suis prisonnier de mes sens. Prisonnier de ce qu’elle me fait ressentir. Comme si elle me tenait avec des chaînes et que je n’avais pas envie de m’en défaire. Et, putain, ouais, c’est probablement ça.

« C’est toi qui est magnifique… Et tu le seras toujours, que tu sois blonde, brune ou rousse. » Répondis-je en faisant référence au fait qu’elle se demande si elle garde cette couleur. Personnellement, peu m’importe, elle sera toujours aussi belle et parfaite à mes yeux. Je ne me sens tellement pas à la hauteur, parfois. Je me dis que je ne pourrais rien lui offrir de bon, parce que merde, je suis qu’une pauvre âme brisée par la vie, un type qui passe son temps sur les routes et qui n’existe réellement que lorsqu’il est sur scène, guitare en mains. Je veux tellement plus pour Cassia.

Elle me demande de lui en jouer une autre. Je réfléchis quelques secondes, le temps qu’une bonne chanson me vienne en tête, mais je croise de nouveau son regard et mon souffle se coupe durant quelques secondes. Je ne sais pas si elle réalise que son regard est si expressif, mais il me donne toujours la chair de poule parce que je peux tout lire, comme si elle était un livre qui s’ouvrait lentement et moi, j’en lis toutes les pages, une à une, en prenant mon temps, comme j’aime le faire. Je sens davantage sa main qui repose contre moi. Cela en devient presque une souffrance de mettre un frein à mes envies, mais… Il y a trop de « mais » dans mes pensées. Il faut que j’arrête. Que je mette un terme à toutes mes idées contraires.

« Je ne sais pas si je vais en être capable… » Ma voix n’est qu’un putain de murmure, je deviens trop pathétique. Mais je ne peux faire autrement. Je n’y arrive pas. La guitare quitte finalement l’espace qu’elle occupait entre nos deux corps et je la pose au sol alors que mes mains reviennent se mettre contre les hanches de ma jolie blonde. Mes mains passent par-dessous le tissu et caressent lentement sa peau. « Cassia… » Je glisse un bras possessif autour de sa taille et la rapproche de moi, de manière à ce que nos visages ne soient plus qu’à quelques centimètres de l’autre. « Ne disparais jamais de ma vie… Jamais… » Dis-je dans un souffle contre ses lèvres avant que les miennes n’en prennent possession. Possessives, gourmandes, je remonte mon autre main jusque dans sa nuque tandis que j’approfondis toujours un peu plus ce baiser qui me fait perdre le fil de mes pensées, le court de la réalité… Et d’ailleurs, je m’en fiche. Il n’y a plus que nous, elle et moi, dans notre bulle.
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() message posté Jeu 16 Oct 2014 - 23:19 par Invité
Lorsque je quittais Jesùs, j’avais toujours cette foutue impression de me réveiller d’un magnifique rêve pour replonger dans une réalité morne et douloureuse. Une réalité où laisser une lame glisser sur ma peau semblait préférable face à la douleur qui m’assaillait trop souvent, trop continuellement. C’était une réalité où j’étais Cassia Hudson : victime d’un viol, enfermée à l’hôpital psychiatrique pendant des années et rejetée par des parents trop riches et trop célèbres avec, en prime, un frère jumeau disparu et supposé mort sans aucune certitude. C’était une réalité, c’était sans aucun doute LA réalité. C’était peut-être même la seule que les autres prenaient lorsqu’ils me connaissaient en totalité – soyons honnête, c’était ce que j’évitais le plus au monde. Les personnes qui connaissaient mon histoire et qui se trouvaient dans ma vie actuellement se comptaient sur les doigts d’une seule main. Après tout, je ne voulais pas que les gens connaissent mon passé. Je ne voulais pas qu’il puisse comprendre qui j’étais vraiment. Je ne voulais pas qu’ils me définissent par les horreurs de mon passé uniquement. Alors je restais toujours vague sur mon enfance, sur mes parents, sur l’avant Londres. C’était ça le monde, la réalité, la normalité. Cela semblait presque être le monde tel que mon père me l’avait montré et décrit avant pendant que maman préférait nous enfermer dans une bulle illusoire faite des conneries des contes de fées. Au début, j’avais accepté la réalité sans broncher. Le silence était souvent la clé. Je continuais simplement de vivre jour après jour dans le même monde, dans la même réalité douloureuse et déprimante. Puis, bébé était arrivé et avec lui tout avait été différent dès le départ. Oui, mon passé me collait toujours à la peau. Après tout, ça faisait parti de moi, de celle que j’étais. Ce n’était pas un truc qu’on pouvait effacer comme par magie. Ce n’était pas quelque chose qui s’en irait avec le temps. C’était juste ancré en moi. Et, pourtant, avec Jesùs, je devenais juste Cassia et j’avais l’impression de pouvoir pénétrer dans le monde des contes de fée. Et, cela devait totalement réel. Comme si le conte de fée était la réalité.

Alors, ouais, lorsque je quittais le musicien, j’avais l’impression de me réveiller d’un rêve ou d’une illusion peut-être. Je n’en savais rien, mais je continuais de m’accrocher à ce qu’il m’offrait. J’en étais devenue dépendante. Il était devenu la meilleure de mes drogues et il n’y avait aucun effet dévastateur secondaire – hormis peut-être cette incapacité que nous avions à définir réellement ce que nous étions. Avec Jesùs, la réalité devenait différente. Je n’étais pas simplement une victime ou une folle. J’étais une adulte avec un passé et un présent. J’étais juste une fille. Je vivais et je respirais. Je n’avais pas besoin de foutue lame parce qu’il n’y avait pas de démons dans ma tête. Lorsque j’étais avec bébé, tout devenait si magique que ça en paraissait irréel alors que c’était juste la plus belle réalité. Il était fou de se dire que simplement faire des courses avec lui pouvait me transporter sur un nuage. Ouais, j’avoue, faire des courses ce n’est pas franchement super comme truc. Ce n’est pas amusant, ce n’est pas romantique et c’est une tâche qu’on aimerait souvent éviter. Pourtant, lorsque bébé marchait tout contre moi dans les allées du supermarché, c’était différent. Parce qu’il était là, parce que je vivais autrement que par mon nom. Parce que j’existais tout simplement. Alors peut-être que Jesùs était mon âme sœur, je n’en savais rien. Je ne pouvais pas savoir, je ne voulais pas me risquer à savoir. Jesùs était simplement trop précieux et irremplaçable pour moi si bien que j’avais hâte de voir ses parents et de passer du temps dans sa famille encore une fois. Blottie contre Jesùs, j’étais en vie et en sécurité. Là, à califourchon sur bébé, je respirais et j’existais. Et, bébé jouait pour moi. Cette chanson, cette mélodie, ces mots, ce message. J’ignorais si je devais tout prendre au pied de la lettre ou faire comme si de rien n’était. Je ne savais pas. Alors, j’agissais simplement comme une enfant. J’applaudissais et je le complimentais. Et, le monde se renversa à nouveau. Il balança que c’était moi qui était magnifique et que je le serais toujours, que je sois blonde, brune ou rousse. Malgré moi, un sourire glissa sur mes lèvres et je ne tardais pas à répliquer.

Merci… Le mot glissait si facilement sur ma langue lorsque je devais remercier Jesùs, c’était tellement naturel. Il y avait trop de choses qui apparaissaient comme naturelles avec lui alors qu’une fois seule, cela me semblait la mer à boire. Dire merci à quelqu’un m’arrivait souvent, n’allez pas croire que je ne sois pas polie. Cependant, c’était rare que je le prononce avec autant de sincérité, autant d’émotion, autant d’humanité sans doute aussi. Et, je n’aimais pas ça. Parce que j’avais encore du mal à gérer mes émotions. J’avais encore du mal à me refaire une vie et à correspondre à la norme. J’avais encore du mal à simplement vivre après avoir passé tant de temps à survivre. Bébé le savait autant que moi et il n’insistait pas généralement lorsque mes attitudes se modifiaient du tout au tout en quelques secondes. Et, encore une fois, comme pour être moins faible, moins émotive, , comme pour passer plus vite dessus, je reprenais mon attitude d’enfant. Donc, si je me teint les cheveux mmh genre arc-en-ciel, je serais quand même magnifique et tu voudras toujours de moi ?

Je penchais la tête sur le côté toujours dans cette position et dans ce comportement enfantin que je me plaisais à avoir en présence de Jesùs. Parce que c’était ce que nous étions. Juste deux gamins stupides et peureux. Deux gamins qui se comportaient comme des amis alors que nous étions sans doute beaucoup plus. Deux gamins qui avaient peur de franchir le pas parce que l’actuelle situation semblait trop parfaite et que nous ne voulions pas la briser. Non, c’était si bien ainsi. Malgré tous mes efforts, la peur ressortait dans mes mots. Jamais je n’aurais l’idée de me teindre les cheveux arc-en-ciel et cela même si ça pouvait faire joli sur des milliers de personnes. Mon inquiétude transparaissait trop vite, trop réellement. Elle était restée présente dans ma voix lorsque la question avait franchi mes lèvres. Avec bébé, tout m’apparaissait comme un rêve, comme un conte de fée. Mon père m’avait toujours dit que ça finissait mal lorsqu’on se mettait à y croire. Alors, malgré moi, comme une automate, j’en venais toujours à me demandais si un jour je me réveillerais seule. Si un jour, je me retrouverais plongée dans un cauchemar. J’avais toujours peur de perdre Jesùs, de le voir s’enfuir. Alors, même s’il n’était question que de plaisanterie quant à la couleur de mes cheveux, je cherchais quand même, dans le fond, à être rassurée. Rassurée qu’il veuille de moi pendant longtemps encore. Rassurée qu’il ne me laisse pas tomber du jour au lendemain. Rassurée de l’avoir dans ma vie. Rassurée d’exister encore et encore. Je devais ressemblais à une enfant qui avait peur que son amoureux ou son meilleur ami ne l’abandonne. Vous savez avec toutes ces promesses et ce besoin constant d’être rassurée. J’étais pareille. J’avais besoin que Jesùs me rassure. J’avais besoin de me dire qu’il était là et qu’il le serait encore et encore. Et, c’était ce que je pensais une nouvelle fois pendant que je l’admirais silencieusement. Il était mon château de carte. J’étais la bourrasque de vent. Il était mon conte de fée. J’étais la réalité. Et, lui et moi ça fonctionnait parfaitement. Ça avait toujours fonctionné parfaitement. Sans cris, sans pleurs, sans douleur. Juste un bonheur complet. Juste un morceau de vie si frais. Juste une vie et un moyen de se laisser porter dans les plus belles contrées. Comme si nous étions des âmes sœurs…

Secouant la tête, je chassais à nouveau cette question de mes pensées. Il ne fallait pas que je me perde encore dans ces réflexions qui ne me menaient nulle part seule. Alors, je voulais juste me plonger dans notre réalité avec bébé. Dans notre rêve peut-être. Notre conte de fée, notre bulle. Comme une enfant timide, je lui demandais de me jouer une autre chanson et je lui laissais le temps de la réflexion pour trouver ce qu’il voulait jouer. Pourtant, ce furent d’autres mots qui passèrent la barrière des lèvres de bébé. Il me murmurait qu’il ne savait pas s’il allait en être capable. Et, je sus dès cet instant que nous étions fichus. Que j’étais fichue et que nous allions sombrer. Pourtant, je ne bougeais pas. C’était à peine si j’osais respirer. La guitare s’effaçait soudainement comme si la dernière barrière qui s’élevait entre bébé et moi s’envolait. Il n’y avait plus rien. Il n’y avait plus aucun moyen de se retenir. Mon cœur s’accélérait et j’étais incapable de dire si je respirais encore. Lorsque les mains de bébé revinrent sur mes hanches, sous mon haut, je sus que j’étais définitivement perdue. Bordel. Les doigts sur ma peau m’électrisaient. C’était si bon. C’était si agréable. Et cela semblait n’être rien. Jesùs murmurait mon prénom et ma respiration s’accéléra. J’étais simplement enivrée. Totalement. Complètement. Je crois même que j’aurais pu gémir de contentement en cet instant – d’ailleurs ne l’avais-je pas fait ? Je n’en savais rien. Je perdais la tête alors qu’un bras possessif se glissa autour de ma taille. Et j’étais prête. Prête à sombrer. Prête à tomber dans les délices que Jesùs voulait bien m’offrir. Tant pis pour les conséquences et les incertitudes. Tant pis pour tout tant que je pouvais encore sentir les doigts de bébé sur ma peau.

Je me retrouvais rapprochée de lui. Trop vite. Trop réellement. C’était étouffant et pourtant tellement bon. C’était comme une chaleur étouffante. Mais, vous savez pas la chaleur que nous trouvons dans les déserts et qui nous fait lentement mourir. Non, c’était tellement bon. Comme si ça caressait simplement ma peau, me réchauffant sans pour autant me faire brûler de douleur. C’était agréable. Et, putain, le visage de Jesùs n’était qu’à quelques centimètres du mien à présent. Et, je savais que j’aurais dû m’éloigner. Sauter de ses genoux et mettre de l’espace parce que nous avions déjà couché une fois ensemble et ça avait entraîné trop de conséquences que nous avions mis de côté. C’était impossible de réitérer le moment. C’était impossible d’aller aussi loin et de faire comme la première fois c'est-à-dire de ne pas en parler et de continuer comme avant. Bordel, j’aurais dû m’éloigner. J’aurais dû sauter au loin et calmer la situation. M’enfuir même peut-être. Mais, il y avait les mains de bébé sur ma peau, il y avait ce regard dans le mien et il y avait cette proximité. Cette sécurité, cette chaleur. Si parfait… Jesùs murmurait, me demandant de ne jamais disparaître de sa vie. Son souffle s’échouait sur mes lèvres et j’étais incapable de répondre. Je frôlais l’arrêt cardiaque lorsque les lèvres de bébé se posèrent sur les miennes. Possession et gourmandise. Comme un besoin de marquer que j’étais sienne. Comme un besoin de se retrouver. La main de bébé glissait dans ma nuque. Le baiser s’approfondissait. Mes mains glissèrent elles aussi. Du ventre de bébé, j’étais passé à ses bras. Ma main gauche posée sur le bras de Jesùs. Ma main droite posée sur son cœur. Et, putain, c’était juste le paradis. J’aurais aimé que cela soit éternel. Je voulais continuer à caresser la bouche de bébé, à sentir son cœur son mes doigts, à sentir ses doigts sur ma peau. Je voulais laisser nos langues jouer ensemble jusqu’à manquer d’oxygène. Après tout cela pourrait être la plus belle façon de mourir. Mais, je finissais par m’écarter. Haletante, à bout de souffle. Mon cœur battait à tout rompre. J’avais l’impression de tremblait. Et, j’en voulais plus. J’en voulais tellement plus. Déposant mon front contre celui de bébé, j’amenais mes mains à ses joues. Et, ouvrant les yeux, je plantais mon regard dans le siens murmurant lentement.

Je ne te laisserais jamais bébé… Tu sais bien que je ne peux pas vivre sans toi…

Cela pouvait vous paraître excessif, mais putain ce ne l’était pas du tout. C’était la réalité. Depuis maintenant deux ans, je ne pouvais imaginer une vie où Jesùs ne serait pas. Depuis deux ans, je ne pouvais imaginer une journée sans entendre sa voix. Jesùs faisait parti de ma vie à part entière. Et, si un jour, on me demandait de faire un choix, ce serait lui et toujours lui. Si un jour on m’annonçait que mon jumeau était en vie et prêt à me voir mais qu’il fallait que j’abandonne Jesùs, je dirais non. Parce que Jesùs était devenu ma vie. Il était devenu le centre de mon monde. Et, putain, ça sonne tellement cliché que j’aimerais bien revenir en arrière. Pourtant, c’était la totale réalité et je l’acceptais. Et, soudainement, la réalité me ramenait brutalement. Jesùs et moi venions de nous embrasser. Oh putain de bordel de merde ! Jesùs et moi venions de franchir ce pas. Et, même si mon esprit se mettait à paniquer dans tous les sens en cherchant une issue et un moyen de s’enfuir, moi je n’avais qu’envie de recommencer. Encore et encore. Alors, je cédais à cette foutue  tentation, à ce fichu besoin. Je déposais mes lèvres sur celle de Jesùs encore une fois. Un baiser rapide, simple qui accéléra mon cœur bien trop vite. J’avais envie de Jesùs. J’avais besoin de Jesùs. Je voulais retrouver son corps contre le mien. Je voulais nous retrouver. Alors je gigotais légérement sur lui comme pour me rapprocher encore plus et mes lèvres dérivaient vers son oreille.

Bébéééééé… Cela sonnait comme un putain de gémissement plaintif. Faible petite gamine totalement sous le charme de mon Jesùs. Totalement éprise. Mon cœur battait trop fort. Mon corps s’enflammait. Mon esprit partait dans tous les sens et pourtant je ne me concentrais que sur bébé. Et, toujours aussi plaintive, toujours aussi perdue, je murmurais. Je veux que… Que tu me touches… Bébé, je veux que tu me montres encore une fois ce que ça fait d’être aimée… Montre-moi comment tu m’aimes…

SOS, SOS, SOS… Personne ne pouvait sonner à la porte ? Personne ne pouvait chercher à appeler Jesùs ? Personne ne pouvait chercher à m’appeler ? J’étais parfaitement consciente des mots que je prononçais et de la demande qui glissait entre mes lèvres. J’étais parfaitement consciente de ce que je demandais et bordel je le désirais réellement. Beaucoup trop sans doute. Je me mordais la lèvre, incertaine. Mes mains glissaient d’elle-même sur le corps de bébé pour retrouver leur position initial. Posée sur le ventre de Jesùs. Mais, je triturais son tee-shirt, je frôlais sa peau parfois. Et, j’étais proche. Trop proche. Mes lèvres glissèrent dans le cou de bébé. Je déposais des baisers. Doucement. Lentement. Tendrement. Je ressentais un besoin violent de Jesùs, d’un futur corps à corps. Pourtant, je ne voulais pas brusquer les choses. Parce que c’était Jesùs et moi. Parce que c’était spécial et que ce n’était pas comme tous les autres. Mes lèvres remontèrent à nouveau vers l’oreille de bébé et je murmurais encore.

Bébéééé… Je veux que tu me fasses tienne et que tu effaces tous les autres… Je suis à toi… Je veux l’être réellement encore une fois….

Mon Dieu ! Un incendie pouvait-il se déclarer ou n’importe quoi afin de faire en sorte que la situation prenne fin. Tout échappait à mon contrôle. A notre contrôle. J’étais venue pour passer du temps avec Jesùs, mon meilleur ami et plus si affinité. J’étais venue pour une soirée qui ne risquait pas de nous chambouler comme cela l’avait fait la première fois que nous avions été trop loin. Nous ne pourrions pas accuser l’alcool cette fois-ci. Je n’avais rien bu – enfin rien de suffisamment fort ou en trop grande quantité pour pouvoir accuser. C’était juste bébé et moi. C’était juste Jesùs et moi. Et, je le désirais. Et je le provoquais. Je provoquais cette foutue jalousie qui demeurait entre nous. Mes lèvres glissèrent à nouveau. Je déposais des baisers le long de la mâchoire de bébé. Mes mains glissèrent entièrement sous le tee-shirt de bébé et je caressais son ventre. Mais, qu’étions-nous en train de faire ? Quelles répercussions cela allait-il avoir sur la suite ? Sur nous ? J’étais terrifiée et pourtant je ne voulais pas reculer. J’avais envie de lui. J’avais besoin de lui. Parce qu’il était Jesùs et que j’étais Cassia. Parce que c’était nous. Simplement. Réellement.
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() message posté Ven 17 Oct 2014 - 14:13 par Invité
La question que Cassia me pose me fait doucement rire tandis que je plante un regard amusé dans le sien, devant son comportement enfantin qui me plait tellement. Je l’aime ainsi. Je l’aime lorsqu’elle joue à la femme forte et invincible et je l’aime lorsqu’elle joue à la petite fille, la gamine qui ne demande qu’à être rassurée et qui a besoin d’entendre qu’on veut d’elle et qu’on voudra toujours d’elle, peu importe les circonstances. Et c’est le cas. Je voudrais toujours de ma jolie blonde parce que je ne peux pas vivre sans elle, je ne peux pas vivre sans sa présence qui me fait autant de bien, sans les sourires qu’elle ne lance qu’à moi, sans les rires qui s’échappent de ses lèvres lorsque je raconte des conneries ou que je fais le pitre, sans les regards insistants qu’elle glisse sur ma personne ; ce sont des petites choses qui font que je l’aime toujours un peu plus. Seulement, j’ai toujours été incapable de lui dire, incapable de mettre des sentiments sur mes mots, mes gestes, mon comportement de petit ami jaloux alors que nous ne sommes sensés n’être que des amis. Des meilleurs amis. Mais nous savons très bien que c’est plus que cela. Nous savons qu’entre nous c’est plus intense, c’est plus ambigu que deux simples meilleurs amis qui passeraient du temps ensemble et qui se quitteraient sans problème le lendemain et qui ne s’appelleraient pas avant quelques jours. Non, nous, c’est autre chose. Nous, ce sont des appels tous les jours, des messages qui s’entassent dans les mémoires de nos téléphones, des échanges tendres et houleux. Notre relation est digne des montagnes russes ; elle est à notre image. « Merde, oui. Évidemment que je voudrais toujours de toi. Quoique tu fasses, je voudrais toujours de toi. » Finis-je par dire, un sourire accroché aux lèvres. Je ne pourrais jamais faire autrement. J’ai trop besoin d’elle. « Et tu seras toujours aussi magnifique parce que tu es Cassia Hudson et cette fille, bordel, ce qu’elle est belle. »

Elle est belle. Elle est parfaite. J’en viens même à me dire qu’elle est trop bien, qu’elle est trop parfaite pour un mec comme moi. Je doute parfois de ce que je pourrais lui offrir si on venait à être ensemble, si on franchissait cette nouvelle barrière. Ne serait-ce pas une suite logique à notre relation ? Nous étions amis, nous sommes devenus des meilleurs amis et, force est d’admettre que l’on se comporte déjà comme un couple ; un couple qui ne s’assume pas, un couple qui reste dans l’ombre, comme si on voulait que ces moments ne soient qu’à nous et peut-être que c’est le cas. Parfois, je voudrais qu’on soit que tous les deux, qu’on reste dans notre bulle, dans notre monde à nous, celui dans lequel nous sommes heureux parce que les problèmes disparaissent, les démons restent dans un coin et il n’y a plus que nous : Cassia et Jesùs. Deux âmes brisées et torturées qui se reconstruisent ensemble, qui deviennent complémentaires et qui se rassurent rien qu’à l’aide de la présence de l’autre. Et pourtant, malgré tout ce que j’en pense, je me dis souvent qu’elle mériterait mieux que moi ; moi et mes absences à cause de mon travail, moi et mes crises de jalousie lorsque d’autres s’approchent d’un peu trop près, moi et mon incapacité à dire tout ce que je ressens alors que ces mots sont accessibles et sont à ma portée. Je voudrais tellement les lui dire. Les lui souffler au creux de l’oreille afin qu’elle sente à quel point je suis sincère et à quel point je ne peux vivre sans celle qui a déjà conquis mon cœur ; cœur que je lui ai confié sans même qu’elle ne le sache. Cœur qu’elle pourrait détruire en un rien de temps. C’est le risque à prendre. Je l’ai pris. Peu m’en importe les conséquences que cela pourrait avoir.

Alors, comme à mon habitude, je dis tout avec des gestes. Cette guitare que je pose et qui quitte l’espace entre nos deux corps. Mes mains qui se posent de nouveau contre son corps. Un corps que je serre souvent contre le mien, en faisant comme si je ne ressentais rien alors que c’est tout le contraire. Déjà, mon cœur s’emballe et ma respiration se fait plus difficile parce que je sais exactement ce que je fais, je sais exactement où ces gestes vont nous mener et cette fois-ci, nous n’avons plus l’excuse de l’alcool, nous n’avons plus aucune excuse parce que nous sommes tous les deux conscients de ce que l’on fait et il semblerait qu’on n’ait pas envie que ce moment se termine. C’est nous deux. C’est notre bulle dans laquelle on s’enferme. Je n’entends plus les sons extérieurs. Je ne vois plus rien de ce qu’il y a autour de nous. Je ne vois plus que Cassia. Ses yeux. Ses lèvres. Son visage que j’admire parfois durant des heures, juste parce que je la trouve belle et lorsqu’elle n’est pas à mes côtés, je pense à elle, je la revois, souriante et heureuse et cela me réchauffe l’organe vital Je veux qu’elle soit heureuse. Tout le temps. Tous les jours. À chaque minute de son existence. Mais je ne peux pas la rendre heureuse si je ne me livre pas. Alors, les mots s’échappent de mes lèvres. Comme une plainte. Ne disparais pas de ma vie. Jamais. Je ne le supporterais pas. Vivre sans elle causerait bien trop de dégâts, je le sais, je le sens.

Je ne lui laisse pas vraiment le temps de répondre que mes lèvres se plaquent sur les siennes. Possessives, gourmandes, comme un besoin de lui faire comprendre qu’elle est mienne et que je voudrais qu’elle le soit toujours. Comme un besoin de me nourrir de ces baisers, de ses lèvres douces que je dévore. Ma main glisse jusqu’à sa nuque, j’approfondis le baiser alors que ma main se serre davantage contre la peau de sa hanche, comme un autre besoin. Un besoin de la savoir proche de moi, de mon corps, frémissante, aussi perdue que moi dans les sensations qui nous envahissent. Je sens sa main contre mon corps. Fort est à parier qu’elle sent les battements irréguliers de mon cœur à son contact. Cet organe qui s’emballe à une vitesse folle parce que lui, il ne ment pas. Jamais. Il dévoile tout le temps ce qu’il ressent. Mais nos visages s’écartent de quelques centimètres, ma seconde main redescend jusqu’à sa hanche et je la garde contre moi, possessif que je suis. Je sens ses mains contre mes joues, son front contre le mien, son regard planté dans le mien. Et les mots que ma jolie blonde me lance me réchauffent le cœur. « Je ne le peux pas non plus, princesse. » Répondis-je doucement, incapable de reprendre une voix normale, de peur de rompre ce moment si magique entre nous.

Ses lèvres retrouvent les miennes, je ne peux que répondre à cet échange alors que mes mains se font de nouveau baladeuses. Elles passent son sous haut, dans son dos dans une longue caresse, et sur son ventre que je caresse tendrement du bout des doigts. Nos visages s’écartent une nouvelle fois avant que Cassia ne plonge vers moi, se serre davantage contre moi et remue un petit peu au dessus de mon corps. J’esquisse un mince sourire tandis que je la garde contre moi, mes deux bras possessifs autour de sa taille. Son murmure à mon oreille me tire un long frisson, mais ce n’est rien en comparaison des phrases suivantes qui me rendent complètement dingue. Je ferme les yeux au contact de ses doigts sur ma peau, de ses lèvres dans mon cou. Ce n’est pas humain ce que je ressens. Je me demande même si je vais survivre à tout cela. Oui. Bien évidemment que je vais survivre parce que Cassie me procure cet effet. Elle en rajoute encore. Ma jolie blonde me fait chavirer. Je glisse mes mains jusqu’à ses fesses, les yeux toujours clos, je souris en sentant ses lèvres contre ma mâchoire et ses mains qui glissent sous mon t-shirt et caresse mon ventre. C’est comme des puissantes décharges électriques. C’est le bonheur à l’état pur.

Je remonte une main jusqu’à sa nuque que j’enserre doucement entre mes doigts jusqu’à ce que nos visages soient en face de l’autre. Je plante mon regard dans le sien, comme si je voulais attirer son attention afin qu’elle m’écoute bien et qu’elle retienne ce que je compte lui dire. « Tu es déjà mienne… De toutes les manières qui soient… Je veux que tu t’en souviennes. Tu es moi, princesse. À personne d’autre. » Dis-je dans un murmure. Ma possessivité, toujours. Je veux qu’elle s’en souvienne vraiment. Qu’elle retienne ces quelques mots. Qu’elle se les répète inlassablement. Cela vaut pour une déclaration, je suppose, je n’ai pas vraiment réfléchis à la question. À la place, je glisse de nouveau mes mains sur ses fesses et plaque mes lèvres contre les siennes alors que je la maintiens fermement, je me relève doucement. Sans la quitter du regard, je nous conduis au travers de l’appartement, jusqu’à arrivé dans le couloir et pousser une porte qui est celle de ma chambre. Ma chambre, c’est mon sanctuaire, un endroit où presque personne n’entre parce que cela représente mon havre de paix. Lorsque j’y emmène quelqu’un, c’est une preuve de confiance et Cassia le sait. Elle y vient souvent. Elle est même l’une des seuls à avoir ce droit. Ce privilège.

Je la pose délicatement sur le lit et reste debout quelques instants. Je l’observe, sourire aux lèvres. Bien que les lumières ne soient pas allumés, je la distingue grâce aux lumières qui émanent de la rue et qui passent au travers de la fenêtre où les rideaux ne sont pas tirés. Je m’en fiche. Cela m’importe peu. Lentement, je retire mon t-shirt que je balance plus loin et je me penche ensuite au dessus de la jeune femme, mes jambes de chaque côté des siennes. Je prends appuie sur mes mains pour que mon corps ne l’écrase pas et je retrouve ses lèvres, avide et accro à ces dernières. Mais je me redresse bien rapidement et lui retire son haut qui rejoint le mien, quelque part sur le sol de la chambre. Je me penche et retrouve la chaleur du corps de ma jolie blonde, mes lèvres parsèment son cou de tendres baisers alors que ma main droite remonte le long de sa jambe dans une longue caresse et se pose contre sa hanche. Incapable de ne pas la toucher. Incapable de ne pas la goûter. « Tu m’es tellement précieuse… » Dis-je dans un murmure, mon souffle caressant lentement sa peau.
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() message posté Jeu 6 Nov 2014 - 21:32 par Invité
Jesùs et moi étions censés être deux adultes. Et, putain, nous savons bien que lorsque la notion d’adulte apparaît dans une conversation, nous pensons tout de suite à des personnes rationnelles qui se comportent comme elles devraient se comporter. Des personnes qui ne jouent pas les enfants, qui se disent les choses sans détour, qui ont un emploi stable… Enfin, vous voyez le gros stéréotype qui peut exister sur être un bon adulte. Quoiqu’il en soit, entre bébé et moi, ce n’était pas réellement le cas. Nous nous comportions parfois – souvent – comme des gamins pour tout et n’importe quoi : nous pouvions faire une course de cadis dans un supermarché ou n’importe quelle autre connerie du même genre. Nos emplois n’étaient pas forcément quelque chose qu’on pourrait appeler de modèle quand bien même ils nous plaisaient et nous permettaient de gagner notre vie. Et, le pire était sans doute que nous nous comportions comme deux adolescents peureux et amoureux. Deux adolescents qui se tournaient autour sans jamais oser s’avouer ce qu’ils ressentaient. La remarque m’avait d’ailleurs déjà été faite par des clients au bar. Quand ils avaient eu l’occasion de remarquer la relation entre Jesùs et moi, ils n’avaient pas hésité à me dire cela. Et, dans le fond, je pensais qu’ils avaient raison. Ouais. Le musicien et moi étions simplement comme deux ados. Et, j’étais moi-même trop souvent à me comporter comme une gamine. Une gamine effrayée par la vie qui cherchait tout le temps à être rassurée. J’avais ce besoin constant d’être apaisée parce que j’avais trop longtemps était délaissée et abandonnée. J’étais juste une gosse terrifiée que cela recommence. Alors, sous les airs de blagues, je cherchais une sécurité. Et bébé riait avec ce regard amusé. Pourtant, malgré tout cela, il prenait la chose au sérieux. Je le savais. Les mots qu’il prononçait étaient d’ailleurs aussi sincères que tout ce qu’il avait pu me dire dans le passé. Évidement il voudrait toujours de moi, quoique je fasse. Et, selon lui, je serais toujours aussi magnifique parce que j’étais Cassia Hudson et que cette fille était belle. Mon cœur se serrait. Un frisson glissait sur ma peau. Et, je baissais les yeux comme incapable d’affronter le regard de bébé à présent que je répondais.

Bien, alors ne t’étonne pas si un jour je finis par me ramener avec des cheveux bizarres ou même un déguisement ou je sais pas...

Cassia Hudson dans toute sa splendeur. Ouais, c’était bien moi. C’était toujours mieux, toujours plus facile de se cacher derrière les blagues que d’accepter de réellement montrer à quel point les choses nous percutaient et nous renversaient. Les mots qu’avaient prononcés bébé auraient très bien pû nous conduire vers deux autres chemins. Le premier, qui semblait sans doute le plus logique, aurait été les remerciements et tout ce blabla. Le second, qui était celui vers lequel j’aurais penché, aurait été une dispute. Enfin, une espèce de dispute parce que Jesùs et moi avions sans doute oublié le manuel des disputes entre meilleurs amis et plus quelque part puisque cela n’était jamais réellement arrivé. J’aurais aimé lui répondre que je n’étais pas belle et justement parce que j’étais Cassia Hudson. J’étais cette gamine violée et enfermée dans un hôpital psychiatrique. J’étais cette enfant terrifiée et rejetée par sa famille. J’étais cette descendante dont on ne se vantait pas. Mais, j’avais préféré plongé dans les blagues. Dans l’insouciance. Et, merde, cela prouvait encore une fois à quel point bébé et moi n’étions pas des adultes stéréotypés. La dispute n’aurait rien donné de toute façon. Jesùs et moi nous serions opposés pendant des heures pour trouver qui avait raison ou non. Et il soutiendrait que c’était lui alors que je tenterais de prouver le contraire. Parce que Jesùs était comme ça avec moi. Il était ma meilleure drogue, mon plus beau pays de conte de fée. Il était mon meilleur ami et tellement plus que ça. Il était peut-être mon âme sœur. Ou bien peut-être simplement quelqu’un destiné à faire partie de ma vie pendant un moment avant de m’abandonner en se rendant réellement compte de tous les lambeaux que je trainais derrière moi ?

Ma réflexion se perdit bien vite alors que les mains de bébé se trouvaient à présent sous mon haut, sur mes hanches. Son simple toucher m’électrisait, me contentait. C’était l’extase absolue et il n’y avait même pas d’exagération dans ces mots. A vrai dire, je me sentais simplement vivante. Simplement importante. Et, la Cassia Hudson que j’étais à l’instant me plaisait alors que j’étais si proche de Jesùs. Mon cœur battait si fort que j’avais peur qu’il devienne un son qu’on serait capable d’entendre à des kilomètres. Ma respiration semblait aussi s’être fait la malle et je me demandais si je n’allais pas finir par crever. Crever dans cette étreinte si étouffante et pourtant si agréable. Ma tête savait que j’aurais dû m’éloigner et mettre fin à tout cela avant que les choses ne dégénère. Mais, putain, je n’en étais pas capable. J’étais vivante et je refusais de m’arracher à nouveau le cœur simplement parce que ma tête me l’ordonnait. De toute façon, je ne pouvais même plus espérer me rebeller lorsque les lèvres de bébé se déposèrent sur les miennes. J’abandonnais tout. Corps et âme. Mon cerveau pouvait continuer à s’acharner, je ne voulais pas quitter notre bulle. J’avais l’impression de brûler sous les doigts du musicien. J’avais l’impression de fondre alors que nos langues se retrouvaient et que je touchais enfin la peau de Jesùs. Et, après ce délice, j’avais déjà sombré. J’avais déjà perdu pied. Nous étions là. Condamnés. Dépassés. Incontrôlables. Front contre front, je déposais mes mains sur les joues de mon meilleur ami et je n’hésitais pas à lui confier une promesse. Celle de ne jamais le laisser parce que, de toute façon, je ne pouvais pas vivre sans lui. Et, j’avais à peine terminé qu’il reprenait en avançant qu’il ne pouvait pas non plus vivre sans moi. Putain, ça sonnait presque comme une promesse qu’un couple aurait pu se faire en se mariant. Et, pourtant, nous n’étions même pas un couple. J’aurais dû percuter, reculer et tenter de proposer un programme sans risque. Mais, mes lèvres choisirent un autre chemin alors que les mots glissaient.

J’espère bien…

Ce n’était qu’un foutu murmure, mais il me faisait tomber toujours plus profondément au sein de notre délice. Au sein de notre pêché. Depuis deux ans, Jesùs était devenu le centre de mon monde à Londres. Il était devenu celui dont je ne pouvais pas me passer. Une journée sans un message ou un appel de sa part suffisait à me mettre sur les nerfs ou à me faire paniquer en imaginant des millions de scénario possible et affreux où je ne retrouverais pas bébé. Alors, ouais, le murmure avait glissé sur ma langue. J’espérais qu’il ne pouvait pas vivre sans moi. Je ne voulais pas être la seule victime de cette dépendance parfois malsaine. Je ne voulais pas espérer si rien ne pouvait arriver – j’osais à peine espérer d’ailleurs. Mes pensées partaient à nouveau en vrille alors que nos lèvres se scellaient encore une fois. Et, je me rapprochais encore plus, toujours plus de bébé comme si c’était possible. Les doigts du musicien sous mon haut, dans mon dos, sur mon ventre… Bordel, j’avais l’impression de prendre feu. J’avais l’impression de vivre. Et, je ne pouvais retenir ce gémissement plaintif parce que j’en voulais plus, parce que c’était presque trop parfait. Mon corps était enflammé. Mon esprit perdu. Mon cœur, lui, frôlait la crise cardiaque. Et, je continuais de m’enfoncer en prononçant quelques mots supplémentaires. Je lui demandais de me toucher, de me montrer ce que ça faisait d’être aimée, de me montrer comment il m’aimait. J’étais sans doute une petite sotte trop inconsciente. Une gamine qui ne mesurait pas la portée réelle des mots. Oui, je le voulais. Mais, dans ma tête, il y avait toujours cette alarme qui clignotait et qui sonnait. Cette alarme comme pour me dire que nos actes auraient des conséquences et que nous ne passerions pas au dessus aussi facilement que la dernière fois. Et, pourtant, j’étais trop consciente de ce que je demandais, de ce que je faisais quand mes mains glissaient sur la peau de Jesùs, quand mes lèvres se promenaient dans son cou. J’étais terriblement consciente de lui demander de me faire sienne, d’effacer le reste. Je savais exactement ce que je disais et ce que je faisais.

Ce soir, il n’y avait pas d’alcool. Il n’y avait pas d’excuse pour minimiser la chose. La première fois que Jesùs et moi avions couché ensemble, nous avions continué à nous voir comme avant et à agir comme avant en avançant que c’était en grande partie la faute de l’alcool. Mais, ce soir, bordel, il n’y avait rien. Pas de drogue, pas d’alcool et certainement pas suffisamment de nicotine pour pouvoir accuser un élément extérieur et déclencheur qui nous permettrait alors de ne pas nous perdre, de ne pas changer ce que nous étions. Le lendemain risquait de mal sonner, de mal tourner et la peur me comprimait le ventre. Pourtant, cette anxiété restait à l’arrière et je continuais de glisser dans nos délices, dans notre débauche. Mes lèvres glissaient le long de la mâchoire de bébé et je le sentais sourire. Et, putain, j’aimais ça. Je glissais mes mains sous son tee-shirt pour retrouver sa peau. Et, bordel, c’était le pied. Une des mains de bébé glissait dans ma nuque et je me retrouvais plus en face de lui. Nos visages l’un en face de l’autre, à quelques centimètres. C’était grisant, mais il y avait plus important. Je le savais, je le sentais. Bébé voulait dire des mots et alors que mes yeux se plantaient dans les siens, je lui accordais toute mon attention. Le murmure qu’il lança m’électrocuta. Il avançait que j’étais déjà sienne, de toutes les manières qui soient. Il voulait que je m’en souvienne. J’étais à lui et il me surnommait princesse. Foutu conte de fée Je n’étais à personne d’autre. Je ne pouvais qu’approuver ces propos dans un gémissement. Et, dans mon esprit déjà perdu, je ne pouvais empêcher la comparaison entre les propos de bébé et ceux qu’aurait eu un veela par rapport à sa compagne. Foutues conneries. Fichue réalité. Dans le fond, si le monde était magique, Jesùs aurait pu être un veela et j’aurais sans doute été sa compagne. Ouais, ça semblait tellement possible. Tellement réel. Et, les propos qu’ils venaient de tenir me poussaient toujours plus à cette conclusion. De même, mon propre comportement me poussait à cette conclusion. Je mourrais d’envie de répéter les mots qu’il venait de dire, de lui confier que j’étais à lui et rien qu’à lui. Dans le fond, c’était ce que je voulais. Ce que je ressentais. J’étais peut-être folle ou j’étais peut-être simplement trop liée à Jesùs.

Les mains de bébé rejoignaient mes fesses. Je savourais. Nos lèvres se retrouvaient. Je me délectais. Jesùs se levait et je me fichais absolument de tout. Je me fichais du risque que nous pouvions avoir de tomber ou de trébucher. Je me fichais de l’endroit où il me conduisait à partir du moment où il restait avec moi. Je faisais entièrement et éperdument confiance à Jesùs. Comme une folle. Il poussait une porte. Celle de sa chambre, de son sanctuaire. J’avais tellement l’habitude de traîner dans l’appartement du musicien que, merde, même dans une telle situation, j’étais parfaitement capable de savoir où nous nous rendions. Sa chambre était l’endroit où j’étais la seule (ou tout du moins je l’espérais) à pouvoir entrer sans avoir besoin d’un pass spécifique avec une durée déterminée. Il me posait sur le lit et il me regardait. Lui, mon musicien à moi, mon délice. Il était là, si proche et si loin. Je voulais l’avoir de nouveau contre moi. Je voulais voir ce sourire sur les lèvres de bébé d’encore plus près. Lorsqu’il retira lentement son tee-shirt, je me redressais sur mes coudes pour ne pas perdre une miette du spectacle. C’était tout de même le beau Jesùs qui se déshabillait devant mes yeux, je n’allais pas ne pas regarder. Lorsqu’il balança son tee-shirt au loin, je sus encore plus que nous étions foutus. Il se penchait au dessus de moi, ses jambes de chaque côté des miennes. Et, moi j’avais juste envie de sentir son corps nu contre le mien. Je me retenais même de le supplier. Nos lèvres se rencontrèrent à nouveau et c’était le paradis. Jesùs au dessus de moi, nos lèvres qui se mouvaient ensemble, nos langues qui se cherchaient… J’aurais pu mourir de désir sur place. Et, putain, c’était fou de se dire qu’il me fallait aussi peu de cet homme pour que je sombre si facilement dans le plaisir de la chair. D’ailleurs, lorsque bébé s’éloigna de moi, un gémissement de frustration glissa entre mes lèvres. Je ne voulais pas le voir partir, je ne voulais pas perdre sa chaleur. Mon haut disparaissait et la chaleur de bébé venait me recouvrir à nouveau provoquant des frissons sur ma peau et des tressautements sur mon cœur. Les lèvres de bébé glissaient dans mon cou alors que ses mains remontaient sur ma jambe, contre ma hanche. Et, j’étais au paradis. Mon cœur explosa même lorsqu’il murmura que je lui étais tellement précieuse. J’aurais pu faire une blague, un rapprochement avec Gollum. Dans une autre situation, dans un autre moment. Certainement je l’aurais fait. Mais pas là. Pas maintenant. Mes mains glissaient dans les cheveux de Jesùs avant de descendre sur ses épaules. Et, j’arquais mon corps vers bébé. Je voulais plus. Plus de contacts. Plus de Jesùs. Plus de vie. Plus de nous. Je ne voulais pas qu’il s’arrête. Je ne voulais pas qu’il disparaisse. Et, je murmurais alors.

Bébé… Bordel… Tu m’es précieux aussi tu sais… Je t’…

Je m’arrêtais soudainement. J’avais été sur le point de lui dire que je l’aimais. Oh putain. Et, cela c’était une douche froide soudaine et certaine. Cela marchait beaucoup mieux qu’un coup de téléphone que nous aurions pu ignorer pour continuer à plonger. Oh, bien sûr, il m’arrivait souvent de lancer ces petits mots à bébé. Mais, ce n’était jamais comme ça. Jamais si intime. Jamais si réel. Jamais si… Amoureux. C’était plus des petits mots lancés dans des messages ou à la va vite lorsque je disparaissais pour travailler ou qu’il partait. C’était des petits « je t’aime » – qui gardaient tous leur sans – mais qui étaient prononcé sans pour autant faire office de grande déclaration qui changerait notre vie, notre relation. Non, c’était juste une façon de se dire que nous tenions l’un à l’autre. Et, putain, si je l’avais réellement dit là, maintenant, jusqu’au bout, je n’osais imaginer les conséquences. Putain, ouais, ça aurait eu un tout autre sens. Je fermais les yeux. Incertaine. Perdue. Je ne savais plus quoi dire, quoi faire. Je ne savais plus si nous pouvions continuer notre descente ou si l’arrêt allait être brutalement ici. J’ouvrais à nouveau les yeux, plantant mon regard dans celui de bébé. Et, bordel, comme je le désirais. Oh putain, qu’avais-je fait ? Pourquoi avais-je fais cela alors que la situation était si idyllique, si parfaite ? C’était comme si notre bulle venait soudainement d’éclater.

Je…

Comment gâcher la magie du moment en quelques secondes par Cassia Hudson. J’étais sûrement capable de donner une leçon pour arriver à un tel résultat. Il n’y avait que moi pour transformer les délices en supplices. D’ailleurs, à présent, je ne terminais même pas ma phrase. Je ne savais même plus quoi dire. Devais-je terminer mon étalage de sentiment ? M’excuser de ce que j’avais failli dire ? M’excuser de gâcher le moment ? Ou peut-être devrais-je simplement inventer une excuse minable pour m’éclipser de l’appartement ou m’enfermer dans une autre pièce ? Je n’en savais strictement rien et la proximité de bébé ne m’aidait pas le moins du monde à réfléchir. La chaleur de sa peau me donnait encore l’impression de brûler. La proximité de ses lèvres me donnaient encore envie de plonger. Je le voulais. Je le désirais. Plus que tout et par-dessus-tout. Mais, pas comme ça. Ou, tout du moins, plus comme ça. Ou peut-être que si. Je n’en savais rien. J’étais simplement redevenue une gamine un peu trop perdue. Alors, même si j’aurais aimé hurlé à ma tête de prendre une putain de décision, je ne faisais rien. Je me contentais de rester silencieuse les yeux plongés dans ceux de bébé. Lentement, je levais la main et m’amusait à redessiner les lèvres de Jesùs. Incapable de savoir quoi faire. Incapable de savoir quoi dire. En cet instant, Jesùs semblait être mon fruit défendu et j’avais une folle envie d’y goûter.
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