"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici out my heart flowed rainbow blood + julian 2979874845 out my heart flowed rainbow blood + julian 1973890357
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Anonymous
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() message posté Jeu 2 Fév 2017 - 18:33 par Invité

Julian Philip Fitzgerald

London calling to the faraway towns
NOM(S) : Fitzgerald ; un patronyme anglo-normand issu des vastes plaines écossaises. Une histoire ancienne qui s’est produite, il y a des années – mais que le fleuve de Clyde n’oublie pas.  La rencontre entre la dame bourgeoise et le berger téméraire. L’amour balayé au sein de l’auditorium et ses dialects Glaswegians. PRÉNOM(S) : Julian ; qu’importe le saint ou le diable, Jules est une connotation simple et musicale. Philip ; en hommage au premier cheval de son père. Un étalon highland semi-sauvage à la robe grise. Il l’a attelé jusqu’aux faubourgs, un sourire aux lèvres, une amante sur la monture. A cette époque, il pensait qu’il suffisait de ballades au clair de lune pour aimer une femme des villes. ÂGE : 31 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 13 décembre 1985 à Londres. NATIONALITÉ : Britannique. Son éducation est très influencée par l'ambiance écossaise dans laquelle il a évolué plus jeune, même s'il s'intéresse beaucoup aux confluents de cultures occidentales et orientales. STATUT CIVIL : marié à Ginny Lancaster depuis le 14 Novembre 2015. MÉTIER : Journaliste au times uk ; section finances et politiques. Auteur du roman à succès Leaving Berenice. TRAITS DE CARACTÈRE : charmeur  – éloquent  – désinvolte –  arrogant – loyal– sociable  – compétitif – joueur – colérique –  impulsif – passionné – taquin – casse cou  –  commère  –  râleur – narcissique – bagarreur  – nihiliste / optimiste   – têtu – amusant – romantique – attentionné – puéril – dépensier – arriviste  – insouciant. GROUPE : Fast in my car.



My style, my life, my name

✯ Glasgow. Une ville. Une rencontre. Une enfance. Ses rues sont imprégnées de souvenirs et de poussières d'étoiles. Julian a grandi dans une petite propriété reculée, au nord de la vallée de Clyde jusqu’au départ soudain de sa mère. Il avait 3 ans. ✯ Julian est né par accident. Enfant désiré mais non attendu, c’est un bébé prématuré. Il a vécu dans une couveuse pendant trois semaines. Incapable de respirer sans assistance artificielle, il a eu des débuts difficiles pendant cet hiver. ✯ Il a fait le tour du monde pendant deux années avec son père. L’espace changeait mais la douleur était toujours la même. Chaque jour, dans chaque pays, Julian était orphelin et George était alcoolique. ✯ Il a étudié au lycée de Cardiff. Puis il s’est lancé dans des études de journalisme dans l’université Prifysgol Caerdydd. Major de promo, il réussi à décrocher une bourse complète à Liverpool. ✯ Julian a été maltraité. Son corps est couvert de cicatrices. Il n'en a plus honte. Ses os se dessinent comme des prismes de lumières sur ses courbes saillantes. ✯ Il connait sa mère. Il l’a vu autrefois. C’est une femme influente du monde politique – mais elle ne s’est jamais intéressée à lui. Elle mène une vie paisible, rangée dans une ritournelle aristocrate ennuyeuse. Elle possède une famille, une fille, un univers qui ne lui appartient pas. ✯ Julian est allergique aux fraises et par principe, il se méfie des fruits rouges. Il ne boit jamais de vin – trop coloré à son goût. Son palais est habitué aux saveurs grisantes du whisky pur malte. ✯ George est retourné à ses origines campagnardes. C’est un patriarche vagabond, dont les absences se transforment en violence. Puis il redevient un père affectueux et triste. Il n’a jamais effacé les souvenirs de son premier amour : Vera Minnelli. ✯Julian est tombé amoureux une fois – pour toute la vie. Eugenia, la petite voisine recroquevillée à l’autre bout de la rue. Ses souliers ont prit la couleur de la boue sur les pavées de Cardiff. Elle a usé son âme et ses pieds sur les chemins de l’école. Les murmures de la jetée se sont transformés en grincements stridents parce qu’elle traîne ses roues sur les pans de sa robe. Et il l’aime encore. Même quand elle ne bouge plus. ✯ Julian a porté des kilts jusqu'à l'âge de douze ans. Il sait jouer de la border pipe. Durant sa cérémonie de mariage, il a insisté pour jouer un vieil air écossais pour accompagner la parade de Ginny. ✯ Malgré sa stature vaniteuse et ses grands airs philosophes, Julian est un vrai nounours. Il agit parfois de manière stupide. Il est imbu de sa personne, mais il sait revenir sur ses pas. Et s’excuser. ✯ Il souffre de troubles comportementaux ( anger issues ) qui se manifestent sous forme de crises de colère aiguës couplées de céphalées et de douleurs musculaires. On lui a diagnostiqué une forme de colère aléatoire, qu'il dirige très souvent vers lui-même. La culpabilité, la déception, la peur de l’abandon sont les éléments déclencheurs. Julian devient sourd au dialogue et perd toute lucidité. A ce jour, il refuse le traitement. ✯L'alcool, le tabac et le reste sont des choses dont un homme respectable doit se garder, mais les bonnes conventions sociales elles-mêmes sont quelque chose dont un écrivain doit se garder. Alors, il fume. Il boit. Julian n’a pas de retenue. Spécialement, depuis la fausse couche de Ginny. Il se sent coupable. Pire, il sait qu’elle le blâme silencieusement.
PSEUDO : like animals.. PRÉNOM : noha. ÂGE : twenties  out my heart flowed rainbow blood + julian 270c . PERSONNAGE : scénario reboot  out my heart flowed rainbow blood + julian 3877719739 .  AVATAR : sebastian stan  out my heart flowed rainbow blood + julian 1f445 . CRÉDITS :  captain. + yellow + tumblr COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : par miracle  out my heart flowed rainbow blood + julian 3585889792 CE COMPTE EST-IL UN DOUBLE-COMPTE ?: first babe  out my heart flowed rainbow blood + julian 2778241890 .



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() message posté Jeu 2 Fév 2017 - 18:34 par Invité

life, it sounds like penance.
but there's a story behind everything. how a picture got on a wall. how a scar got on your face. sometimes the stories are simple, and sometimes they are hard and heartbreaking. but behind all your stories is always your mother's story, because hers is where yours begin.
Glasgow, UK. (1989) –Les rayons du soleil glissaient entre les parois de la cuisine. Je frissonnai en me redressant sur le tabouret, puis d'un geste maladroit, je relevai les manches de ma longue chemise de nuit. Les perles de sucre recouvraient le bout de mes ongles mais je restai parfaitement concentré. Je mélangeais les ingrédients au fond du bol en papillonnant des yeux. A cet instant, il m'était impossible d'observer la silhouette élancée de ma mère. Je ne parvenais plus à la voir derrière la pénombre des rideaux. Alors j’imaginais sa présence près de moi. Je sentais son regard bienveillant enlacer ma poitrine chétive et me couvrir d'affection. J'étais le petit homme du devenir et des métamorphoses. Je possédais l'esprit adroit et éloquent de celui qui voulait croire sans en avoir les moyens. Je pouvais déjà constater que les vérités auxquelles je m'attachais passaient trop souvent inaperçues aux yeux des autres. Parce que j'étais seul dans mon idéologie et que mes pensées cheminaient autour de ma tête comme une incantation magique. Trop jeune pour réfléchir. Trop jeune pour comprendre. On m’avait laissé dans l’ignorance de l’amour. J'esquissai un faible sourire alors que la pâte prenait forme entre mes mains. « Tu as bientôt fini. » Et tandis que le ciel retentissait du bruit des orages, je mastiquais la farine pour former un biscuit au beurre. Le chocolat coulait sous l’entassement des chiffons sur le plan. La voix n’existait pas – ce n’était qu’une illusion juvénile. La lumière verte se déroulait sur mes yeux larmoyants. Maman était partie. Ses cheveux s’étaient transformés en cendres dans la quiétude de l’hiver. Elle disparaissait comme un millier de fourmis qui se déployaient dans la taupinière au bout du couloir. Papa était trop pauvre, ou peut-être, l’étions-nous tous. Enfermés dans les serrures divines d’un fossoyeur qui arrivait trop tard. La maison était déjà en ruines. Les fantômes vaquaient entre les murs afin de me rappeler son visage. Verra, le monstre égoïste. Son parfum caramélisé se versait dans l'espace en évoquant ses anciennes promesses. Je refusais de la croire. Quand je serais grand, je serais de l’autre côté. Et lorsque je porterais ma couronne de bronze, elle se tournera enfin pour me sacrer sur le trône. Si je suis son fils. Je ne suis jamais pauvre.
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Clyde Valley, UK. (1995) – Je regardais les nuages à travers l'ouverture du vasistas. Il me suffisait simplement de fermer les yeux pour absorber la fraîcheur de la brume. Les chants alternés de la radio se consumaient dans mon univers coloré. Je cherchais l'odeur de Verra entre les mailles de mon pull de laine. Je me languissais de son approbation, de nos conversations imaginaires et de ses manières bourgeoises. Elle tenait l'infini dans la paume de sa main. Maman était une créature de lumière. Une chimère de la nuit. Je souris en me hissant vers la vitre. Mes jambes glissaient sur la marche de l’escabeau. J’aperçus la silhouette de George devant la grange.  J'observais les volutes du paysage sur les sentiers montagneux de la vallée de Clyde. Mon sac était posé sur un meuble. Il  vacillait sur les striations de l'aurore jusqu’à la prochaine destination. Il semblait que les fleurs aimaient la mort. Alors je composais un bouquet à chaque maison. Elle crevait un peu plus – et je grandissais dans l’apathie. Je me sentais rejeté parmi mes proches. Je m'éloignais des tables familiales et des rires de mes oncles. Je possédais le cœur agonisant de l’enfant. Vera était là. Dans mes bras. Je fermais mes paupières puis je me recroquevillais sur le parquet. Je cherchais ses étreintes entre les rainures poussiéreuses. Il fallait qu'elle revienne. Je pouvais lui pardonner. Son sourire étincelant réapparaissait parfois mais je ne pouvais pas l'entraver ou la rattraper lorsqu'elle prenait son envol. Je serrai les poings en sanglotant. Ce soir, toutes les lumières s’éteignaient. Ce soir, j'étais orphelin. Pour de vrai. Je ne pouvais plus attendre.
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London, UK. (2000) – Le parti conservateur décroche la majorité des sièges dans la chambre des communes, grâce au discours de Paul Parsons sur l’économie modérée ... Mon regard se figea sur le téléviseur. La stature de mon père étouffait les lumières. Que se passait-il si je tombais encore une fois ? Les décorations du salon chancelaient vers mon visage maculé de sang. Le sol. Les murs. Les chandeliers. L'odeur de la moquette. J'essayais de trouver des noms aux objets qui s'échappaient. Mes doigts se posèrent sur les rebords de ma mâchoire engourdie, mais je n'avais pas la volonté de lutter contre la douleur. Lorsque les lignes de l'horizon se rajoutaient à la pensée de la violence, mon univers tout entier était bouleversé par l’euphorie. Je ne savais plus bouger. Je me délectais de la sensation – j’existais lorsque l’encre coulait sur mes veines glacées. Ma gorge se serra avant d'éclater dans une quinte rauque. George m’insufflait le courage lorsqu’il cognait. A l'âge de quinze ans, il me venait une idée étrange à l’esprit. Celle de balayer tous les souvenirs de bonheur. Je pinçai les lèvres en rampant dans le vestibule. Ma silhouette était devenue amorphe. Elle se confondait avec les cadavres de whisky et les goulots éparpillés. Une larme perla au coin de mon œil violacé.  Je frémis en m'adossant maladroitement à la rampe d'escalier. Je ne comprenais pas comment il faisait pour oublier. Je titubai vers son lit puis je mimai ses gestes exactes. Je pris une bouteille d'alcool et un mégot de cigarette. Je tenais les instruments de la révolte entre mes doigts. Pendant un instant, je me sentais invincible. La liqueur était brûlante. Elle me faisait mal au cœur, et je compris qu'il y avait la douleur dans chaque aspect du sentiment. Je me tournai vers l’expression silencieuse de George. « Papa, pourquoi tu es comme ça ? » Sifflai-je entre mes dents. Je m'approchai encore. Sa couverture était tombée. Les oreillers s’entassaient sur le matelas, créant l'illusion d'un corps endormi. Il avait besoin de ça lui aussi. D'imagination. « Dis-moi. » Il ne répondit pas. Je gémis en soupirant. « Vas te coucher, on part bientôt. » Sa voix m'était si familière. Je hochai simplement la tête. Sa décision était prise, il voulait retourner en Écosse et voguer au-delà des frontières inconnues. Faire le tour du monde avec moi. Peut-être y avait-il les réponses de l'autre coté des nuages bleus. Peut-être qu'ailleurs, on ne parlait plus des politiciens de Londres et de leurs femmes.


one is loved because one is loved.
falling in love is very real, but i used to shake my head when people talked about soul mates, poor deluded individuals grasping at some supernatural ideal not intended for mortals but sounded pretty in a poetry book. then, we met, and everything changed, the cynic has become the converted, the sceptic, an ardent zealot.
Cardiff, UK. (2002) – J'entendais le bruit des graviers sous mes pieds. Les souffles de la mousson s'infiltraient sous mes escarres  afin d'embraser ma poitrine. Les paysages grisonnants du voisinage défilaient sous mes yeux ensommeillés, mais je n'avais qu'une hâte. Retrouver Eugenia. Elle n'avait pas ami et je n’avais personne. Elle restait sur le perron de la maison en guettant ma silhouette titubante sur le chemin du lycée. Nous avions un pacte secret. Quoi qu'il arrive désormais, que je sois malade ou triste, j'endurais la froideur de l’aube afin de la rejoindre à la même heure. C'était peut-être ça l'amour. Attendre indéfiniment, ne pas oser et la regarder grandir. J'étais captivé par sa façon de se tenir timidement dans l'allée. J'étais attiré par l’éclat de ses iris ambrés. Les émotions se bousculaient sur les verres de ses lunettes, telle une extension de mon âme. Mes pensées les plus ardentes m'incitaient à courir vers elle. Mais ce n’était pas approprié de la dérober de son innocence. J’étais bien trop vieux – pourtant, elle m’incitait à plonger dans la folie. Le sort de mes poumons était scellé sur son profil rectiligne. Et pendant une fraction de secondes, ma bouche frémissait au contact de son cou nu. J’avais délibérément trébuché. Ma main était retombée sur son dos, enseveli sous les spasmes d’une longue agonie. Le désir perdu entre les alouettes traditionnelles du Pays de Galle. « On va être en retard. » Je haussai les épaules en vacillant à l'entrée du jardin. Je voulais l'emprisonner sous ma prise et murmurer suavement son prénom, mais ma gorge se taisait toujours lorsque nous traversions les ruelles de la ville. Mon affection était mal. J'étais devenu son meilleur ami, son protecteur et maintenant, je me languissais de son parfum sur ma peau. Mes pêchers. Mes vices. Mes sentiments. J’étais un monstre -  un adolescent éploré par les charmes d’une enfant. Comment lui dire que je ne supportais plus la proximité ?

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London, UK. (2004) – J'aspirai les derniers souffles de ma cigarette. Vivons fous ! L'ivresse au vicieux. La frénésie au courageux. L'orgasme à l’amant et le cœur à l'ambroisie. C'était étrange, comme parfois, les années se succédaient de manière complètement désuète. Puis soudain, la surface translucide du marécage se transformait en vagues tumultueuses. Les couleurs fulguraient à travers l'espace et de nouvelles pensées, encore plus complexes que les précédentes, encerclaient mon esprit. J'étais amoureux pour la première fois. Je connaissais ma destination, mais les lueurs d'Eugenia passaient devant moi à une allure vertigineuse. Elle m'échappait encore. Je secouai les épaules en cheminant à travers le couloir. La musique faisait trembler les murs du bâtiment. Je suivais les mouvements de la foule à la recherche de Robin. « Tu es venu !» S'exclama-t-il en levant jovialement son verre. Je le gratifiai d'un sourire amical avant de me laisser tomber à ses côtés. « Je dors dans ta piaule depuis trois jours. J’ai pas le choix, t’sais. » Le taquinai-je en levant les yeux au ciel. Il me fixa d'un air peu amusé avant de replonger dans la contemplation du comptoir. Il était déjà éméché. Je n'avais presque pas bu. Je le devançais de manière considérable, mais je n'avais pas envie de me lancer dans nos jeux habituels. De toute façon, il perdait toujours. Je déglutis en posant mes coudes sur le rebord. Mon regard traversa la pièce. Je marmonnais dans ma barbe avant de me tourner vers les contours irréguliers de mon meilleur ami. « J'ai rencontré une fille, Robin. » Il se redressa subitement. Ses yeux s'ouvrirent et son visage retrouva son expression bienveillante. Il s'était éveillé, comme si je venais formuler une formule magique. « Si elle est rousse je te parle plus ! » J'arquai un sourcil avant de m'esclaffer. « Dude, tes cheveux sont roux pendant le jour. » Il sembla offusqué par ma remarque. Il bomba fièrement le torse avant de croiser les bras sur ses cuisses. « Je fais des études de médecine, je peux tout t'expliquer. C'est une question de mélanine et de réfraction ... » Je fis la moue d'un air boudeur. Robin remarqua la position crispée de mes doigts. Il savait que je venais de faire une déclaration importante. Il ne s'agissait pas d'une simple passade. Dans un regain de lucidité, il suspendit ses gestes dans le vide. « Pourquoi une fille en particulier ? » Sa question me mettait mal à l'aise. Je serrai les dents en ébouriffant ma frange indisciplinée. « C’est différent. Elle est trop jeune. » Je me sentais comme Humbert, l’homme de quarante ans qui se confessait de sa prison en racontant sa folie amoureuse pour une fillette de douze ans. « La petite voisine. Elle a quatorze ans, mais je l'aime. Je ne veux pas son corps. Je veux juste qu’elle soit heureuse. Parfois, elle a l’air si seule …»

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Cardiff, UK. (2006) – « (…) Tous les mystères ne devraient pas être résolus. Je suis un étudiant  brillant mais il ne serait pas exacte d’affirmer que je suis le plus brillants. Je vis selon les principes dont je me fais souvent le défenseur. Je porte un nom banal dont les formules ne sont jamais définitives. Julian. Jules. Julie. Toi. Je suis toutes ces identités, et c'est pour cette raison que l'on retrouve dans mes écrits un engouement étrange pour la solitude. Chacun est seul, mais je ne le suis jamais. Les silhouettes diaphanes des passants tourbillonnent inlassablement autour de ma plume. Pourquoi suis-je aussi susceptible à leur agitation ? Parce que, je voudrais flotter moi aussi. Je voudrais m'épandre sur l'univers et exploser au milieu des étoiles. Mais au lieu de m'évader, je maintiens mes convictions. Je suis persuadé qu'une pensée véritable, digne d'être partagée, n'existe plus dans notre époque intellectuelle. Les plus belles idées ont déjà été énoncées. Le nihilisme absolu prône les valeurs de la destruction et de la mort. Si malgré tout je suis encore en vie. Si l'atmosphère de cupidité, de mensonge et d’égoïsme de notre société ne m'a encore tué. Je le dois à deux événements essentiels. D'abord, à la profession de foi, cette faiblesse humaine qui embrase mon esprit durant les longues nuits d'hiver et qui me conforte dans ma quête du spiritualisme. Ensuite à la rencontre d'une personne particulière. Sans elle, je ne pourrais pas supporter l'enfer de la conscience. Son visage me couvre de lumière. J'en oublie parfois d'être cupide. J'en oublie nos valeurs et notre atmosphère. Vous savez, je ne suis pas l'homme qui changera le monde. C'est un combat que je n'ai aucune envie de mener (…) En revanche, je veux suivre les itinéraires qui conduisent vers l'intemporel. Le concept de l'éternité est fascinant parce que les éternels perpétuent le miracle. Il ne s'agit pas d'exister à l'infini, mais d'être là, tout le temps. » Je soupirai en m'éloignant de la table. Mon essai pour impressionner les recruteurs de l'université de John Moore me semblait si creux. Je n'avais aucune chance d'obtenir une bourse complète à Liverpool. Je triturai le bout de mes doigts avant de me diriger vers le rebord de la fenêtre. A l'aube du départ, je me sentais toujours inquiet. Ma licence était finie. J'étais officiellement devenu un adulte. Chère Verra, si tu penses à moi. Sache que je suis riche de mes pensées.

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() message posté Jeu 2 Fév 2017 - 18:34 par Invité

angel dust.
sigh no more, ladies, sigh no more, men were deceivers ever,- one foot in sea and one on shore,
to one thing constant never.
London, UK. (2007) – J'enroulais mon écharpe autour de mon cou avant de quitter la station de métro. Les effluves de ma cigarette me donnaient l'impression de flotter parmi les passants. Mes réflexions troublaient le cours de ma démarche hésitante. En réalité, je n'étais pas pressé d'arriver. Je refusais de me définir selon la convention : Si j'avance plus vite, je serais un bon garçon. C'était stupide. L'agitation de la rue réprouvait certains de mes instincts violents. La représentation de la civilité exigeait une part de conscience et de bonne tenue. Elle dénaturait l'essence de ma voix. Ça aussi, c'était stupide. Ma silhouette révoltée ceindrait l'air vers les tréfonds de la ville. Je me perdais dans les allées blindées, au milieu des enseignes tapageuses et des pancartes colorées, avant de trouver refuge dans le parc municipal. Le chancellement des roses m'autorisait un soupçon d'esprit. Les fleurs étaient maléfiques, et parmi elles, se trouvait le fantôme d’une jeune femme silencieuse. Elle releva doucement son visage, la bouche crispée dans une expression officielle. Je lui souris de manière solennelle. « Je te reconnais. » M'enquis-je en remarquant sa longue jupe plissée. Le tissu se striait élégamment sur ses jambes repliées. Elle me fixa d'un air imperturbable. « Tout le monde me reconnait. » Elle déployait un charme déroutant. Il y avait quelque chose de troublant dans son intonation, une mélodie maternelle qui ne s'accordait pas avec son profil saillant. « Je suis une figure du monde politique. » Je la jaugeais du regard. Je tentais de me mesurer à son audace, de prolonger notre transe passagère, mais elle ne m'accordait aucune attention. Elle ne se souvenait pas – contrairement à moi. « Je... » Ma gorge était secouée de spasmes. Je balbutiais mes paroles dans un sifflement aigu. « Je … m’appelle... Julian … » Peut-être que me prénom suffisait à la retenir. Vera était immobile. Aucune émotion, son visage était aussi lisse qu’une statue de marbre. « Je suis étudiant en journalisme. C’est un honneur de faire votre rencontre. » Mon cœur tremblait sur la corde raide. Il suivait les rondes interminables d'un manège abandonné. Je choisissais de suivre ses règles – de renier l’évidente ressemblance qui nous reliait dans une relation malsaine. « D’accord. Je vous souhaite bonne continuation, mon garçon. » Je la regardais s’éloigner. Elle avait gardé la même démarche. Son dos était droit contre l’horizon. J’enfonçai mes ongles dans mes genoux en souriant. « C'est le mieux que tu peux faire ? T’es trop stupide – T’es qu’un con, Julian. »  Je hochai furtivement la tête en marmonnant contre mon menton.
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Krabi, THAI. (2010) – Je me réveillai encore dans l’inconnu. Ma tête était prise au piège dans un enchaînement de souvenirs brumeux. Les images se bousculaient, portées par le son des vagues qui lézardait les murs de la chambre. Il n'y avait personne à mes côtés, seulement une inscription coquine gravée sur le miroir. Je fermai les yeux. Mon cœur s'embrasait dans ma poitrine, toujours en apnée. L'odeur de l'alcool troublait mes pensées. Je me redressai afin de poser mes pieds sur le sol froid. L'insouciance était un sentiment particulier. L'oiseau vole parce qu'on l'a laissé être un oiseau. Je souris en plongeant entièrement dans la fraîcheur exotique des décorations. Mon esprit semblait absorbé par des rêveries agréables. Si j'en croyais la légèreté de mon humeur et les courbatures en bas de mes hanches, la soirée avait été à la hauteur de mes attentes. Je passai ma main dans ma frange puis je me glissai dans la salle de bain. Le jet d'eau déliait mes muscles engourdis. Quel était le prénom de cette fille ? Lamaï ? Lamoon ? A quoi bon s'en souvenir ? Je soufflai entre mes doigts avant de fermer les poings. Je haussai les épaules en m'avançant dans le couloir. Je flânais sans réaliser l'ampleur des choses. Lorsque soudain, le dessin d'une bouche mesquine apparut devant moi. Une jeune tahitienne nue. Cette fois, je ne rêvais pas. Je tentais de redéfinir notre relation, de lui donner une identité définitive mais je ne lui avais jamais demandé qui elle était réellement. Je m'étais contenté de l'accoster au détour d'une ruelle. C'était le jeu, Rhys choisissait mes cibles et je lui trouvais des défis. Elle articula quelques mots dans un accent grossier. « Moi pas parler anglais. »  Je l'observai crédulement. Bien sûr. Toi pas parler anglais. Moi pas comprendre. Tout va bien. Elle s'agita en effectuant de grands gestes dramatiques  et je m'éloignai par réflexe, sceptique à l'égard de ses intentions. J'imaginais déjà les gros titres : Un presque journaliste anglais, retrouvé mort dans un hôtel luxueux de Kabri. Arme du crime ? Une danse voudou. Un frisson traversa mon échine. La jeune asiatique se frotta contre mon bras puis elle désigna le miroir. « Money, honey. » Je plissai le front en me tournant vers l'écriture. Mon inscription coquine était-elle un devis pour une nuit de sexe ? Putain, ce n’est pas un numéro de téléphone ? Le prix était exorbitant. Je n'avais pas la somme. Je soupirai en me prenant mon téléphone. Rhys frappa à la porte après quelques minutes, arborant son sourire habituel. « Tu le savais ! Je te déteste. » Affirmai-je en hochant la tête. Il esquissa une moue amusée en agitant son portefeuille sous mon nez. « Peut-être. » Je m'adossai au mur en soupirant. « Mec, faut pas jouer avec ma vie. J'ai pas le sou. Son mac va me casser la gueule. Tu devrais la payer, sérieux. » Il pouffa de rire avant de croiser les bras. Il jubilait. A cet instant, il venait de gagner. « C'est contre mes principes de payer pour le cul, tu le sais. » Je fronçai les sourcils avant de le bousculer. « Ouais. Mais là, c’est pour mon cul. » Il pencha la tête en feignant une attitude pensive. « Je vais te cogner. » Grinçai-je d’un air impatient. « T’as vérifié au moins que c’était pas une ladyboy. » Je m'assis au bord du lit. « Je suis même pas sûr. Elle était plus dure que moi. Je me suis dit, elle fait du squat. »
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London, UK. (2013) – Mon souffle s'évanouissait sur sa joue rosée. Je pouvais entendre les râles de sa respiration saccadée mais je ne voulais pas interrompre son sommeil. Mes doigts glissaient sur son poignet las. Je comprenais sa tristesse sans partager son inquiétude. Mon amante n’était une autre. Je n'arrivais pas à m'exprimer comme il le fallait. Je fronçais les sourcils en prenant le téléphone. « Je vais venir à l’hôpital. » La jeune brune tressaillit dans mes bras. « Tout va bien, Jules. Elle s’en est sortie. Ce n’est qu’un petit accident. Ginny dort encore. J’insiste – » Mon prénom résonnait dans le combiné comme une complainte. Mon regard s'embaumait en croisant la vitre. Et si elle demandait à me voir en se réveillant ? Ce n’était pas important. Mon avion décollait dans quelques heures. La vie était lassante. Ce n’était qu’une continuité de sentiments éphémères. J'esquissai un faible rictus en me levant. « Je comprend. Je vais envoyer des fleurs et appeler quand j’atterris. » Je passai dans l'allée en tenant fermement le souvenir de ma petite amie. Dans la salle de bain, le désespoir s'empilait derrière les façades brillantes des murs. Et je craignais que mon cœur se dérobe de ma prise. Samantha comprenait que notre relation était difficile. Mon amour lui appartenait sous condition – et son corps m’était dû tant que je restais à ses côtés. Je me penchai lentement vers son oreille. « Tout ira bien.» Encore un autre mensonge. Objectivement, je ne pouvais rien lui offrir. Je ne possédais rien. Je n'étais qu'un pigiste partagé entre le déni et l'acceptation. Ma mère m’avait oublié. Je retournai dans la chambre afin de découvrir son visage endormi. Elle avait le teint blafard et l’allure sauvage. Sa chevelure nébuleuse m'invitait à approcher, à entrer en fusion avec son aura étrange. « Je ne voulais pas te réveiller, mais je vais devoir partir. » Murmurai-je en pressant ma bouche sur son cou. « Je t’appellerais ce soir. » Je me tournai vers le vestibule. Samantha avait disparu mais son expression était immuable derrière mes paupières. Je crispai la mâchoire en m'adossant au rebord. « Je t’aime, tu sais. » Un point ocreux se traçait sur mon cœur. Elle sourit avec douceur. Parfois, on rencontre une personne et c'est un signe. Je fis la moue en agitant les épaules.
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London,UK. (2014) – Je restai immobile dans l'obscurité. La pluie tombait drue sur ma silhouette. Quel était la raison de cette douleur ? Ferme là, conscience. Ferme-là ! Je m'agitai dans la rue en vomissant mes tripes. Mes doigts s'écrasaient contre les parois de la ville. Les lumières des réverbères transperçaient mon corps titubant, ne laissant que des fragments de pensées sur mon profil abattu. Pourquoi tu bouges pas Ginny ? Mon amour était noble et magnifique. Mon amour n'était qu'une traînée de poussière. Je ne comprenais pas son départ. Je ne lui pardonnais pas son absence. Se dépasser ! Se dépasser ! Au début, ce sentiment n'était qu'une mauvaise impulsion. Une fièvre virulente qui montait comme un ballon dans ma gorge. Puis mon cœur avait fini par exploser. Trop jeune. Trop vieux. Mon esprit semblait étranger. Je baissai mes yeux sur la chaussée. Deux âmes habitaient ma poitrine. Hélas, la première avait disparu. Elle était partie sans un dernier au revoir. Je suffoquais dans l'ambiance morose de Londres. Je mourrais si je prenais la décision de chercher Eugenia. Je crispai la mâchoire en m'aventurant dans l'oubli. Ma destinée se brisait au contact du vent mais ses fragments me suivaient toujours. Je gémis en plaquant mes mains sur mes tempes. Je redressai les épaules avec maladresse et courrai à perte d'haleine vers le bord de la tamise. Elle est handicapée. Mes phalanges se fermèrent sur la rampe glacée, mimant une rencontre dérisoire avec le pont. Ma vision était troublée par l'ivresse. Maman, t’es ou ? Je ne voulais pas devenir aussi pathétique. Mes sentiments étaient biaisés par les regrets et la déception. Je m'appuyai sur les coudes en attendant inlassablement. Viens mon chéri. Viens. Je tendis les bras dans le vide. Rien. Vera n'était qu'un mirage. Eugenia n'était plus là. Je n'étais pas à la hauteur de sa naïveté. J'enfonçai mes ongles dans les poches de mon jeans puis je comptai jusqu'à trois. Si tu ne reviens pas, je m'en vais. Mes vêtements étaient couverts de sueur. Ma voix était cassée. «  Un. » Je me cambrai en arrière. « Deux. » J'y mettais toute ma conviction. « Trois. »  Il n'y avait pas de miracle. « Je pars. » Ces mots traversaient mes lèvres. Ces mots voulaient dire que je choisissais la rancune.



wings are broken.
stop before you fall into the hole that i have dug here. rest even as you are starting to feel the way i used to. i don't need a better thing, just to sound confused. don't  talk about everyone, i am not amused by you. cause i'm gonna lose you, yes i'm gonna lose you.
Paris, FR. (2009) – Les sonnets des cloches de notre Dame se versaient sur les étendues de la place. Je suivais les rassemblements de touristes autour de la cathédrale, mais je connaissais déjà les tréfonds de Paris. J'avais sillonné ses rues, ses cultures et son esprit aux multiples facettes. Je retrouvais l’âme cachée derrière le voile des personnages et des caractères que j'inventais au détour d'une page blanche. La distance m'avait sauvé. L'oubli s'épandait sur ma poitrine avec une force ardente. J'avais tué les voix du passé. Pour arriver à cette conclusion, il fallait se résoudre à donner vie à travers l'écrit. Je pinçai les lèvres en calant une cigarette au coin de ma bouche. La joie insouciante. La liberté de celui qui avait péché. Je pouvais accepter cette nouvelle destinée. Qui était Eugenia ? Que valait mon attachement à présent ? Un sourire malsain se traça sur ma mâchoire. L'homme des devenirs et des métamorphoses était devenu aigri. Ma colère se divisait dans ma poitrine. Je la ressentais comme une gêne constante, un besoin d'extériorisation qui pulsait à travers mes veines. J'avais cessé de pleurer. Je riais parce qu'il faisait bon de rire. Je courrais parce que mes jambes me conduisaient vers les plaines inconnues du savoir extrême. Lorsque j'abordais une nouvelle philosophie, je n'optais jamais pour le juste milieu. Je m'adossai au muret en humant les fragrances de la seine. Parfois, durant la nuit, il m'arrivait de rencontrer les petits êtres de l'invisible : Les rats dont les moustaches grises scintillaient à la belle étoile. J'étais comme eux. Beau dans l'obscurité. Absent sous l'éclat du jour. En face de moi, le pont des amoureux se penchait dangereusement vers l'eau. Les cadenas étaient encore trop lourds. Les preuves de la passion s'entassaient sur les grilles, mais combien encore pouvaient-elles durer dans mon concept de l'éternel ? L'immortel c'était moi. Je pressai mon pouce sur mon menton puis je m'arrêtai devant les stands de livres. Victoria savait qu'elle me trouverait là, perdu entre les couvertures usées des œuvres poussiéreuses. Sa silhouette enjouée ondulait sur les lignes de l'horizon. Elle venait suavement à ma rencontre. « Devine qui est là ? » Railla-t-elle en me bousculant. Je me tournai en haussant les épaules. « Si tu essaies de me corrompre pour avoir des clopes, saches que je suis à cours. » Elle esquissa une moue boudeuse avant de papillonner des yeux. « De toute façon j'ai décidé d'arrêter. J'ai lu que c'était pas bon pour les dents. » Je plissai le front en me penchant à sa hauteur. « Tu sais lire ? » La jeune brune sembla offusquée. Elle marcha sur mon pied avant de m'entraîner par le bras dans une allée. «  Oh la la, y a des jours, je t'aime pas du tout ! » Gloussa-t-elle en secouant les épaules. « Aller prend des cigarettes et goûte moi, ni vu ni connu. » Elle était impossible. Vicky possédait un charme affirmé. Son visage au modelé parfait ruisselait de cette aura enthousiaste, propre aux artistes un peu décalés. Je pouvais facilement me laisser porter par ses élans de spontanéité. Ensemble, nous étions enflammés. Je pressai ma main autour de son poignet. « On doit partir. » Elle se figea instantanément. Son cou s'allongea vers ma joue et elle sourit calmement. « Quand ? » Je ne voulais pas répondre à sa question. Je ressentais l'angoisse de ces départs muets, dépourvus de sincérité, de contact, de main chaude sur la main. « Demain. Amsterdam. Ruinons nos dents dans les cafés de Marie-Jeanne. » Elle souffla contre mon torse avant d'agripper mes bras. Son silence valait toutes les belles tirades du monde. Je savais que ce n'était pas l'appréhension qui la retenait. Victoria était une muse nomade. Elle devait exister partout. Je souris en déposant un baiser furtif au dessus de sa tête.
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London, UK. (2012) – Son visage brillait comme une constellation au milieu de la pièce. Je souris en me penchant langoureusement vers son profil. J’hésitais toujours à effleurer son bras – à la toucher comme une femme. Kenzo n’était plus une danseuse de cabaret. Ce n’était plus une fille de joie que j’agrippais sous les draps moites de mon studio d’étudiant. Je crispai la mâchoire en m’avançant dans le vestibule. Nos silhouettes s’enchantaient dans la musique. Les sérénades bourgeoises se succédaient, toutes semblables et différentes. Je furetais afin de repérer les figures emblématiques de la soirée ; des hommes politiques, le maire de Londres et Vera Parsons. Je me dressais en silence, les feux de la lampe sur le visage. L’hégémonie des souverains diffusait à travers les mailles de mon tuxedo. Partout, je me sentais paria. Ma mère m’avait abandonné pour cette vie-là. Elle parlait avec une gravité si profonde et mon âme semblait oppressée par ses mensonges. Est-ce que tu me reconnais ? Ma démarche se découpait entre les tables scintillantes. Je voulais parler – exprimer l’éloquence de mes discours de grand poète. Mais l’arc-en-ciel s’était couché sur mes yeux. Et je ne parvenais plus à saisir le sens de mes sentiments. Je m’efforçais seulement à ressentir quelque chose. La colère, la haine, la déception. Le diable se consumait dans mes veines. Kenzo me tenait en équilibre dans le couloir mais je rejetais son aide en haussant les sourcils. Mon cœur était figé face à sa créatrice. Je m’approchai de Vera. Elle se tourna d’un geste impérial, puis elle poursuivit sur un ton glacial : « La sécurité du comté est notre priorité. Paul, mon chéri, parle-leur de ton idée d’expansion. Les quartiers pauvres ont besoin d’une nouvelle infrastructure afin d’accueillir plus d’enfants défavorisés dans les programmes de réhabilitations sociales… » Je la regardais sans savoir. Mes pensées étaient aussi vides que les yeux d’un masque. Je me tournai vers le serveur afin d’engloutir deux coupes de champagne. Elle m’avait brisé – j’étais perdu dans ses caresses maternelles, dans les souvenirs brumeux d’une enfance que je m’étais inventé. « Oui ? » Je restais stoïque. Vera se détournait de son auditoire afin de juger ma présence. Le stylo tremblait entre mes doigts. « Je … » Mes cordes vocales s’étiraient douloureusement. J’essayais de la confronter – d’étouffer dans mon ivresse. « Vous êtes le journaliste. » Rien que ça. Elle était injuste. « Julian Fitzgerald. » Balbutiai-je en m’éloignant dans un geste rapide. Je voulais partir, retourner à une époque où tout semblait normal. Je trébuchais sur les nappes. Mon corps s’élançait brutalement contre la masse. Les coups de poings, la saveur sanguine de ma bouche, je me noyais dans mes crises despotiques. Kenzo me rejoint à l’extérieur. Son expression était bienveillante. « Jules. » Je ne répondais plus. Elle avait compris mon déchirement. Sa main se déposa sur mon épaule. « Tu as accompli tout ça. Tu ne lui dois rien et tu n’as surtout pas besoin de sa reconnaissance. Julian, tu n’étais qu’un bébé. Un petit garçon magnifique. Ce n’est pas ta faute. » Je me tordis sur con cou. Puis d’un geste délicat, j’embrassai sa nuque. C’était notre dernier baiser.
La dernière limite à franchir pour devenir – seulement amis. Sans le sexe. Sans les barres tourbillonnantes du club.
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London, UK. (2015) – Quel est ton handicap ? As-tu cassé tes jambes ou ton cœur ? Tu peux tout me dire. Je suis ton amoureux égocentriste. Celui qui fuit toujours tes erreurs. L'amour et la confiance se transformaient en haine, en combat à mort entre ma raison et mes ressentiments. Lorsque je regardais Eugenia, je m’enfermais dans un air apitoyé et méprisant. Son fauteuil me rappelait toutes ses cicatrices, tous ses cris de douleur. Et si je n'avais jamais compté. Serais-je resté pour la protéger, ou aurais-je fini par l'abandonner ? J'étais revenu à Londres pour reprendre ma place au sein du Times. Je m'adonnais à des exercices de méditation strictement réglés. Mon esprit s'était soumis au désespoir, à ses contraintes et ses versants poétiques. Mais la présence de Ginny constituait un nouvel effondrement de mon équilibre. Je ressentais un désir épuisant. A chaque rencontre, la chute d'un masque, la confession de l'amour à demi-mot, étaient précédés par une sensation de vide horrible. Je ne pouvais pas nier que ces ébranlements m'avaient inspiré quelque chose. Un peu plus de tristesse, de joie et de profondeur. Quel est ton handicap ? Tes jambes ? Ta poitrine ? Choisis vite. Je mordis le bout de mon stylo d'un air pensif. Notre histoire semblait être engagée dans un processus de déclin. Nous avancions dans l'éloignement, d’accident en accident. Je m'inclinai vers le balcon. Les mêmes émotions me taraudaient après une longue année de solitude. Je voulais suivre les tracés de la fatalité et voyager sans attaches. Mais j'ignorais d'où me venait cette retenue. Si Ginny méritait mon affection, je n'étais pas digne de sa candeur. Nous étions si différents, maintenant. Ta poitrine. Ici. C'est moi, ton handicap. Je fermai les yeux en me penchant vers l'agitation de la rue. La nuit, j'avais une conscience plus claire. Je me sentais clairement abandonné. J'étais clairement éconduit. Je vénérais clairement les immortels qui mourraient au fil du temps. Je pardonnais clairement toutes les violences de George. Et je voulais clairement aimer Eugenia pour toujours.
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The Bench, UK. (2017) –Je passai devant le Beth's bistrot. Mon regard glissa furtivement sur la vitrine ornée de décorations festives. Graham Sachs préparait des tartelettes aux pommes dont le nappage caramélisé me rappelait la saveur amère de ces dimanches après-midi, lorsque mon père enfilait son tablier de cuisine. Le vent jouait avec ses mèches folles et les disposait autour de ses mains rugueuses. Je soupirai en poursuivant mon chemin d'un pas lent. Mon cœur était enveloppé par un millier d'hommages. Le désarroi de l'hiver me brûlait la langue. En cet instant, je me sentais mélancolique. La brise froide et l'odeur des pavés humides, ma dispute avec Ginny et la fausse couche. Plus rien n'était comme avant. L'angoisse me prenait doucement à la gorge. Mes pensées se perdaient dans la béance de l'incertitude. L'amour. La famille. Sa paraplégie. Etais-je réellement capable de rester ?  Ginny m'offrait l'esquisse d'un rêve lointain. Elle me donnait des sentiments, du plaisir et une raison. Aimons-nous ! Aimons-nous ! A quelques mètres, je m'assis sur un banc. Ce n'était pas le paysage royal du Hyde Park, ni ses roseraies magnifiques qui trépidaient sous mon regard meurtri. Je me trouvais dans un coin reculé du quartier commercial. Tout est paradis. Tout est enfer. Je pliai les genoux avec lenteur et appuyai mes coudes sur les rebords métalliques. En quoi cet endroit était-il différent des autres ? A cela près, tous les espaces se ressemblaient pour l'âme de l'écrivain en manque d'inspiration. Je plissai le front en sortant une boîte d'allumettes. Je la grattai à la surface de mon calepin et attendis patiemment que la flamme se consume entre mes doigts. Lorsqu'elle s'éteignit, je recommençais la même expérience, comme si ma routine puérile pouvait capturer l'instant éphémère et le transformer en éternité. Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire, Julian. La voix de Vera me jugeait. J'étais surpris de remarquer les arabesques de sa chevelure dorée à la surface du lac. Sa silhouette acérée s'avançait lentement, paumes en avant. Son élégance me troublait. Elle me rappelait qu'elle était majestueuse. Tu sens mon venin dans ton cœur ? Je t'avais prévenu. Tu t'ennuies. Je parle. Tu écris. Son air reptilien se mêlait au vent mais tout me semblait irréel. Je me tournai vers les passants. Je calculais les fluctuations de leurs démarches désordonnées en griffonnant sur l'entête du papier. Oui, les premiers amours. Les premiers baisers. Les romantiques ne songent jamais au dénouement. La vanité des mortels, est mortelle. C'est pour cette raison que tu es presque poète. Presque quelque chose. Je me rapprochais de la limite. Mon cœur s'affaiblissait derrières les voiles opaques d'une vie que je n'avais pas soupçonné. J'avais épousé mes premières fois. Je les avais aimé. Et je n'avais pas songé à la conclusion de mes grandes actions. J'étais inachevé, existant à l'état d'ébauche dans un univers incomplet. Peut-être que je pouvais comprendre le mépris de ma mère. Peut-être que je me transformais en chimère, et que mes théories s'effondraient afin de renaître, encore plus sombres et défaitistes qu'avant. Elle ne m’avait pas reconnu. Puis elle m’avait traité en paria. J’étais le créateur tourmenté. Le nihiliste optimiste. Le garçon immature et impulsif. La flamme de mon briquet était plus ardente que les étincelles de ses bijoux, mais le feu qui embrasait ma poitrine n'avait aucune identité. Il ne rejoignait pas les cultes de l'histoire car il était industriel. Je fronçai les sourcils. La difficulté d'écrire, c'était la difficulté d'aimer au delà de l'handicap. Attention, les démons que tu chéris te tournent le dos. Elle avait toujours raison. Eugenia avait perdu les jumelles. Parce que je refusais de porter ces enfants au sein de sa perfection. Je rejetais tous les risques maintenant que j'avais trouvé mon équilibre. Je retenais mes élans de génie entre les doigts. La seconde partie de mon livre. Je pouvais enfin lui dire, à quel point, son fauteuil me terrifiait. Parce qu'elle ne pouvait pas marcher et que je ne savais pas voler. D'un geste mécanique, je traçai deux lignes parallèles au milieu de la page. Elles se rejoindront si elles sont destinées.
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() message posté Jeu 2 Fév 2017 - 18:39 par Invité
t'es moche out my heart flowed rainbow blood + julian 3155621813
j'ai pas sorti robin parce que flemme out my heart flowed rainbow blood + julian 3903491763 et parce que... le reginal et julian sont un peu de la même famille maintenant out my heart flowed rainbow blood + julian 3585889792 out my heart flowed rainbow blood + julian 1973890357
love sur ta bouille, stan te va trop bien out my heart flowed rainbow blood + julian 1419071523 out my heart flowed rainbow blood + julian 1973890357 out my heart flowed rainbow blood + julian 1419071523 out my heart flowed rainbow blood + julian 1973890357
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() message posté Jeu 2 Fév 2017 - 18:43 par Invité
out my heart flowed rainbow blood + julian 3155621813 out my heart flowed rainbow blood + julian 3155621813 out my heart flowed rainbow blood + julian 3155621813
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() message posté Jeu 2 Fév 2017 - 18:43 par Invité
(Re)bienvenue à la maison avec ta nouvelle bouille out my heart flowed rainbow blood + julian 1922099377
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() message posté Jeu 2 Fév 2017 - 18:52 par Invité
COMMENT TU TE FOUS TROP DE MA GUEULE out my heart flowed rainbow blood + julian 1570315888 out my heart flowed rainbow blood + julian 1570315888 out my heart flowed rainbow blood + julian 1570315888
JE SUIS CHOQUEEEEE *maître gims' voice*

EDIT: bordel j'arrive pas à foutre la vidéo ici, ça me frustre grave, c'était parfait pour la situation out my heart flowed rainbow blood + julian 3891992225
Juju qui a 31 balais, je vais jamais m'en remettre. Stan par contre, tmtc out my heart flowed rainbow blood + julian 2057610021
Et bon, mon post est dégueulasse mais c'est parce que tu m'as menti, tant pis pour toi out my heart flowed rainbow blood + julian 1791835694 out my heart flowed rainbow blood + julian 3891992225
out my heart flowed rainbow blood + julian 2237618149 out my heart flowed rainbow blood + julian 2237618149 out my heart flowed rainbow blood + julian 2237618149

EDIT2: Je reste figée sur ton profil depuis 5 minutes, I can't, TROP DE BOGOSSITUDE out my heart flowed rainbow blood + julian 2057610021 out my heart flowed rainbow blood + julian 2057610021 out my heart flowed rainbow blood + julian 385371470 C'est quand que Rhys pécho Jules?
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() message posté Jeu 2 Fév 2017 - 18:53 par Invité
je suis choquée aussi. out my heart flowed rainbow blood + julian 3877719739 j'ai connu julian avec sam quoi. out my heart flowed rainbow blood + julian 3903491763
(re)bienvenue. out my heart flowed rainbow blood + julian 1973890357
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Autumn L. Schoemaker
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() message posté Jeu 2 Fév 2017 - 18:56 par Autumn L. Schoemaker
out my heart flowed rainbow blood + julian 878725457 Quel changement out my heart flowed rainbow blood + julian 2941632856 Ca va faire bizarre mais Stan out my heart flowed rainbow blood + julian 1922099377

Re Bienvenue à la maison out my heart flowed rainbow blood + julian 1973890357
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Siobhan M. Williams
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() message posté Jeu 2 Fév 2017 - 18:58 par Siobhan M. Williams
omg. julian avec la face de sebastian out my heart flowed rainbow blood + julian 705448254
re-bienvenue à la maison out my heart flowed rainbow blood + julian 1973890357
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