What a day - Alessandro&Enzo

Eli ne t’a pas laissé une seule chance pour que tu restes chez elle. C’est donc à peine réveillé que tu te retrouve dehors. Alessandro est parti peu de temps avant toi et tu le vois au bout de la rue. Tu marches un peu plus vite pour le rattraper, car tu as effectivement aucune idée de l’endroit où aller. Tu vas accepter sa proposition à aller chez lui, tu as nulle part où te rendre. Tu soupires une fois à la hauteur de Alessandro et tu le regardes. Tu sais pas trop quoi dire, tu trouves ça bizarre ce moment maintenant entre vous. C’est un peu comme si vous étiez passé à un niveau supérieure de votre relation.

« Merci pour les choses que tu as dit. »

Tu te sens un peu diminué dans cette histoire. Tu ne lui avais pas parlé de tes difficultés à t’accepter et il est maintenant au courant. Il a rencontré ta soeur, même s’il n’en a pas vu la meilleure partie. Toi tu t’es contenté de parler en italien pour garder une barrière entre vous deux, ta soeur quant à elle en avait rien à faire et parlait en anglais pour que tout le monde comprennent bien le soucis.

« J’espère qu’elle va se calmer dans la journée. Je lui enverrai un SMS plus tard. »

Peut être qu’il vaudrait mieux que tu laisses passer une journée complète avant de la recontacter. Tu sais pas trop ce qu’il vaut mieux faire dans ce cas là, c’est la première fois que tu la vois autant hors d’elle comme ça. C’est assez impressionnant.

« Et merci de m’inviter chez toi. J’espère ne pas avoir à abuser de ton hospitalité. »

Il est vrai que tu peux très bien te rendre à l’hôtel si ça s’éternise, mais toujours est il que tu préfères être avec Alessandro et sa gentillesse. Tu te remémores les mots d’Alessandro et tu te souviens de ce qu’il a dit à propos de son père. C’est aussi une de tes craintes vis à vis de tes parents. Tu espères d’ailleurs que Eli ne va pas leur en parler. C’est à toi de le faire, pas à elle. Les choses doivent se faire en tes termes. Déjà qu’elle l’a découvert par mégarde, tu n’as pas envie que d’autres personnes découvrent ta sexualité sans ton accord. Tu marches à proximité d’Alessandro et tu lui fais signe lui désignant le café de l’autre côté de la rue.

« Ca te dit un petit déj’ ? »

Vous venez à peine de vous réveiller tous les deux et une boisson chaude te ferait le plus grand bien après toutes ces émotions.

« C’est moi qui offre. »

Parce que tu n’as pas envie d’attendre d’être chez lui pour te mettre quelque chose dans le ventre. Tu essaies de ne pas penser que tu n’as toujours pas pris de douche depuis votre soirée jambe en l’air. Ce sera la première chose que tu feras une fois chez lui. Et tu lui piqueras aussi des fringues, parce que t’as pas pris de change.

Tu marches à un pas plutôt lent et calme comparé à la situation d'il y a encore quelques minutes. Tu respire un grand coup, tu as l'espace d'un instant l'impression d'avoir rêvé ce qu'il vient de se passer, en même temps ça ne fait pas si longtemps que tu es réveillé et tout c'est passé si rapidement. Tu entends vite des pas derrière toi qui se rapproche et malheureusement, ce que tu supposais s'avéra, Enzo te rejoignait. Tu aurait préféré que cela s'arrange avec sa jumelle, pas pour toi mais pour lui. Tu sais a quel point ça peut faire mal les embrouilles avec la famille. Tu l'entends s'excuser, tu souris chaleureusement,

-Tu n'as pas à t'excuser...

Le pauvre jeune homme. Ca ne faisait que quelques semaines que vous vous fréquentiez mais il fallait bien avouer que tu t'étais rapidement pris d'affection pour lui, contre toutes attentes. Puis tu as vite remarqué son manque d'assurance pour lui puis par la suite pour sa sexualité, des petits détails qui t'ont fait tilte comme ne pas se tenir la main en public, des sujets de discussion évasifs... Mais tu n'en a pas fait cas, chacun s'assume à son rythme, tu l'as appris en travaillant dans les associations, avec de jeunes gays mal dans leur peau. Là encore tu te feux rassurant,

-Ne t'en fais pas pour ça, reste le temps qu'il te faudra, c'est pour des urgences comme ça que je suis un riche mannequin international! dis-tu en rigolant doucement.

C'était plus fort que toi, il fallait à chaque fois que tu fasses de l'humour pour détendre l'atmosphère et peut être d'avantage pour cacher ton malaise. Puis Enzo te montre un café et te propose un petit déjeuné, c'est vrai qu'avec toute cette histoire, vous n'avez ni eut le temps de vous laver, ni le temps de manger. Heureusement que tu ne travaillais pas aujourd'hui! Alors tu lui réponds enthousiaste et pressant le pas vers le lieux béni des cafés et confiseries,

-J'allais te le proposer!!!

Puis il propose de t'inviter, sur le coup tu t'apprêtes à refuser, mais tu te ravises, tu sens que c'est pas la meilleure chose à faire. Ce garçon vient d'être jeté à la porte et s'apprête à vivre chez toi alors lui laisser un reste d'amour propre lui ferait sans doute du bien. Tu entre dans le café et t'assoies à une table. Il fait bien chaud, tu enlèves ta veste et sens les bonnes odeurs de chocolat et de pain chaud. Ca te met l'eau à la bouche. Tu prends la carte des commandes et la passe rapidement en revue. Tu la reposes et tu lances à Enzo dans un souffle,

-Wouaw ta soeur... une vraie tigresse! T'en fais pas je viens aussi d'une famille de latinos, je connais ça, elle se calmera et tout ira pour le mieux, elle t'aime sinon elle ne se serait pas mise dans cet état.

Tu veux le rassurer quand à cette situation, le pauvre il ne doit pas en mener large. Tu as envie de le prendre dans tes bras, mais tu sais que cela le mettra plus mal à l'aise qu'autre chose, alors tu t'abstiens. Puis le serveur arrive et tu commandes un thé et un cookie aux noix de macadamia.

Il te dit de ne pas t’en faire. Tu aimerais bien que ce soit si simple. Tu penses déjà à retourner chez toi te prendre des affaires, mais ça attendra le lendemain, quand ta soeur sera au boulot. Tu n’as pas envie de prendre le risque de la croiser déjà. Tu la connais et elle ne sera pas encore calmé. Tu lui enverras quelques SMS pour tâter le terrain, mais ça aussi ce sera pour le lendemain. Dans tous les cas tu remarques que Alessandro garde sa bonne humeur et ça te fait sourire un petit peu. Tu te dis qu’il est vraiment extra ce mec à garder le sourire même dans les moments de galère. C’est tout à fait ce dont tu as besoin.

« T’es gentil. »

Et tu le penses réellement. Ce type est béni des dieux et c’est tant mieux. T’as vraiment de la chance de l’avoir rencontré. Tu essaies de ne pas penser à ta soeur qui est maintenant au courant de ton homosexualité. Ca allait être une sacré conversation quand elle daignera discuter comme une personne normale. Tu propos d’aller à un café pour prendre un petit déjeuner et c’était aussi l’idée d’Alessandro. Les grands esprits se rencontrent.

Vous entrez dans le café et vous vous installez à une table. Tu prends la carte plus pour t’occuper qu’autre chose. Tu sais déjà ce que tu veux, tu es déjà venu dans ce café pour te faire des brunch. Tu poses une main sur ta poche et t’es content de voir que tu n’as pas oublié ton portefeuille. T’aurais été dans la merde sinon. Tu relèves la tête vers Alessandro quand il te parle de ta soeur. Ce qu’il te dit te réconforte mine de rien.

« Tu crois ? Hmmm… J’espère. J’espère qu’elle va pas m’en vouloir trop longtemps. On avait des trucs prévu ensemble pour cette fin d’année. Ca risque d’être compromis comme elle l’a dit. Elle veut déjà plus venir à la maison pour le repas de Noël… Mes parents vont se demander pourquoi et je vais pas savoir quoi leur dire, je suis assez nul en mensonges. »

Tu fronces le nez d’une manière adorable. Tout ceci commence à te tracasser. Le serveur arrive et te coupe dans tes pensées. Tu commandes un cappucino et un croissant au chocolat. Le flot de tes pensées te reviens. Tu ne comptes pas parler à ta famille de ton homosexualité, ce n’est pas parce que tu fréquentes un mec depuis quelques semaines et que ta soeur est au courant que ça fait de toi le type qui s’assume. C’est tellement plus simple de toujours tout repousser à plus tard. Tu n’as pas encore la force de t’assumer même si tu y penses souvent, mais ça te fait peur tout ça. Peur d’être rejeté, tout comme ta soeur vient de le faire. Elle peut mettre ça sur le compte de la confiance plutôt que l’homophobie mais elle t’a rejeté quand même. Exactement ce que tu craignais.

« Donc toi t’en vois souvent des jeunes qui se sont fait jeté de chez eux ? Je suis qu’un de plus parmi tous. Ca doit pas te choquer tant que ça cette situation en fait. »

Malgré tout ça te fait légèrement sourire.

Tu écoutes Enzo, le pauvre, tu voix bien que ça lui prend la tête cette histoire et c'est bien normal. Les fêtes de fin d'année arrivent à grand pas et le jeune homme à peur de la confrontation avec ses parents du à la situation avec sa sœur. Mais il y a encore plusieurs jours avant, d'ici là, les choses auraient peut être le temps de s'arranger, tout dépendrait bien sur de la bonne volonté de Elizabeth. Tu hausses les épaules, un peu bloqué par ces évidences, mais tu dois continué de le rassurer pour ne pas qu'il perde pied, tu sais à quel point ça fait du bien d'avoir un rock sur lequel se reposer quand tous les repères fichent le camp.

-Je comprends, mais d'ici là les choses auront le temps de s'arranger. En tout cas si je peux faire quoi que ce soit, n'hésites pas!

C'est sincère, tu aimerais tellement pouvoir faire plus, secouer un bon coup sa jumelle pour qu'elle se calme et qu'elle l'écoute, faire qu'il se sente mieux et qu'il gagne confiance en lui pour vivre sa sexualité comme un épanouissement et non comme un lourd fardeau. Tu ne peux rien faire pour le premier, mais tu peux essayer de l'aider pour le deuxième. Il est si mignon, même quand il est tracassé, tu es sous le charme et la perspective de l'accueillir chez toi et de le voir un peu plus t'enchante tout de même. C'est étrange, c'est pas le premier mec que tu rencontres en boite et avec qui tu couches, ce n'est pas le premier qui devient plus ou moins régulier, mais c'est la première fois que tu t'attaches de cette manière. Tu tentes cependant de te raisonner, c'est un très bon ami et c'est très bien comme ça, ni lui, ni toi n'être dans l'optique de voir les choses autrement. Le serveur arrive puis part avec vos commandes qui ne devraient donc plus tarder, à la bonne heure!

Puis Enzo t'interroge sur ton bénévolat dans les associations LGBT, effectivement des pauvres gamins qui sont mis dehors, c'est pas la première fois que tu en vois, malheureusement. Puis tu l'as toi même vécu, mais ce qui te frappe c'est de voir à quel point les individus et les situations sont si uniques.

-Effectivement c'est pas la première fois que j'y fais face et que je voix ce genre de choses. Mais détrompes toi, ça me choque et me révolte à chaque fois, sinon je ne bosserais plus à bas... Puis tu sais, la majeur partie du temps, c'est juste des gens qui sont paumés et qui sont face à l'inconnu et qui ont peur. Enfin je parle des familles. Avec le temps, il arrive que ça se règle et heureusement, ça arrive.

Tu sers les dents, à chaque fois tu revois les pauvres gamins et gamines jetés de chez eux, déboussolés et abandonnés, ça te fou les boules puis surtout ça te renvois à la situation que tu vis avec ton père qui ne t'a pas adressé un mot depuis tes seize ans... Tu souffles un bon coup et regarde par la fenêtre cherchant dans tes pensées puis tes yeux se posent à nouveau sur Enzo, qu'il est beau. Tu lui souries et les commandes arrivent. Tons sourire se fait donc plus grand. Tu attrapes ta tasse et bois une gorgée, tu manques de peu de te brûler le gosier mais tan pis, ça fait un immense bien.

-Mmmmh que ça fait du bien! Manques plus qu'un bon bain et c'est le paradis!

Il veut t’aider dans cette galère, c’est tout à son honneur, tu n’aurais pas pu rêver mieux. Tu te dis que t’as bien fait de l’amener chez ta soeur lui et pas un autre. Parce que lui, il y a visiblement un peu plus que juste une histoire de fesses. Il s’inquiète pour toi. Tu te remémores les paroles qu’il a dit dans ta chambre, à ta soeur, tu es vraiment très touché.

« Merci. C’est gentil. »

T’as l’impression de ne faire que ça le remercier mais tu ne sais pas quoi dire d’autre. La situation est tellement folle qu’il n’y a pas d’autres mots à dire. Tu lui parles de ce qu’il fait dans son association et il te dit être tout de même choqué et révolté. Toi aussi tu n’en reviens toujours pas de la grosse réaction de ta soeur.

« J’espère que ma soeur va se calmer rapidement, sinon je pense pas rester vivre à Londres. Je suis venu ici parce qu’elle était là, si elle m’en veut pour le reste de mes jours, ça va pas le faire. »

Tu soupires, tu as l’impression que tout tes plans sont en train de tomber à l’eau. Tu n’aurais pas cru que la réaction de ta soeur soit celle ci. Elle aurait pu être énervé, certes, mais de là à te virer de chez elle, il y a un grand pas. Et ce pas elle l’a franchit.

« Je sais qu’il y a sûrement pire que moi comme cas mais ça me fait doucement marrer de voir que je passe par la case ‘viré de chez soit’. Heureusement t’es là et j’ai pas mal de sous de côté, je pourrais me prendre un hôtel si jamais ça dure longtemps. »

Et là tu te souviens que tu avais rendez vous ce matin pour le sport avec Oïwel. Tu sors ton téléphone pour regarder l’heure, impossible que tu y sois à l’heure maintenant. Tu lui envoies un SMS pour lui expliquer rapidement que tu es dans une situation hors du commun et que tu ne vas pas pouvoir assurer l’entraînement de ce matin. Tu rajoutes que tu peux le faire l’après midi si jamais il est dispo. Comme ça il ne sera pas complètement laissé de côté. T’as pas envie qu’il pense que tu prends pas au sérieux cette histoire d’entraînement. Alors que tu tapes ton SMS tu entends Alessandro parler de bain et tu hoches la tête.

« Ouais j’y pensais aussi. D’ailleurs faudra que tu me files des fringues propres si ça te dérange pas. Je pourrais faire un allé retour chez moi pour prendre des affaires mais je crois que c’est pas une bonne idée déjà. »

Ca fait que quelques minutes que vous êtes parti de chez Elizabeth. Tu ranges ton téléphone dans ta poche. Vos commandes arrivent rapidement et tu remercies le serveur. Tu touilles un peu ton cappuccino et tu croques dans ton croissant sans attendre. Mine de rien t’as faim. Tu termines le croissant très rapidement et tu bois une gorgée de ton cappuccino.

« Du coup t’as rien de prévu aujourd’hui toi ? »

Tu l'écoutes te remercier une fois de plus même si tu comprends pourquoi, au fond tu trouves ça tout à fait normal et puis cela ne te dérange pas le moins du monde, au contraire. C'est pas tout les jours que tu as l'occasion d'héberger un garçon aussi mignon et aussi adorable. Tu es sur qu'il n'y aura pas le moindre soucis quand à la vie en collocation. Tu continues à boire ton thé bien chaud, ça fait décidément un bien fou, toute la tension semble se noyer dans cette infusion. Puis tu entends la complainte d'Enzo, tu espère aussi pour lui que tout finira par s'arranger et que ça ne sera bientôt qu'un mauvais rêve pour lui, même si tu sais que cette réaction va laisser ses marques chez ton ami, toi même elle en a laissé contrairement à ce que tu dis.

-Enzo, c'est ta jumelle, vous avez un lien bien particulier je suppose, elle ne t'en voudra pas à vie et finira par se calmer et t'écouter.. Faut juste que tu apaises ses craintes et angoisses, que tu lui montres que tu tiens toujours à elle et que tu lui fais toujours confiance malgré ce qui c'est passé.

Il est vrai que quand tu t'étais réveillé ton corps contre le sien, tu ne t'imaginais pas devoir jouer les conseillers familiaux cette matinée, mais la vie a cette particularité d'être sans cesse surprenante. Toi comme toujours tu te laisses porté par le courant de cette vie tumultueuse, tu as bien compris que nagé à contre courant ne servait à rien. Puis tu l'écoutes à nouveau, d'une oreille distraite, tu as subitement envie de l'embrasser, de le serrer tout contre toi pour le rassurer mais ces pensées s'estompent quand tu entends qu'il émet l'idée d'aller à l'hôtel si la situation dure, tu fronces les sourcils et secoue la tête,

-Pas question que tu finisses  à l'hôtel, tant que la situation ne c'est pas arrangée, tu reste chez moi, c'est pas dans ces moment là qu'on envisage de se retrouver seul dans une chambre sordide. Okey?

Tu as suffisamment connu de jeune déboussolés qui, pour ne pas déranger ou par peur d'être rejeté à nouveau se sont isolés peu à peu avant de sombrer dans une dépression. Tu sait que ça ne devrait pas être le cas d'Enzo mais tu tins trop à lui pour prendre ce risque, d'autant qu'il sera bien mieux dans un loft de luxe que dans une petite chambre.

-Si c'est pour ton intimité que tu as peur, ou que tu as besoin d'être un peu seul, aucun soucis, je le comprends tout à fait, suffira de me le faire comprendre et je te laisserais le loft quelques jours. Ce n'est pas négociable, compris?

Le ton de ta voix est resté douce et bienveillante, mais elle a gagné en autorité et en dureté à ses mots, tu veux être sur que si le besoin s'en fait sentir, il sait que ça ne pose pas le moindre soucis. Puis ton visage se radoucit quand il parle de t'emprunter des vêtements, tu es content qu'il ose demander et même exiger, qu'il ne se gêne plus car tu n'es pas le genre de mec à se gêner.

-Bien sur! J'ai d'ailleurs un ensemble que Karl Lagerfeld m'a laissé d'un défilé qui t'irait à merveille! Je te le file dès qu'on rentre! En effet essaye d'y passer demain plutôt demain, ça faudra mieux... J'ai suffisamment de fringue pour vêtir un régiment donc ce n'est pas un soucis.

Tu le voix furtivement sur son téléphone, avait-il un rendez-vous de prévu? Quelqu'un à voir? Des nouvelles de sa sœurs? Tu ne dis rien, ça ne te regarde pas même si ça t'intrigue, tu n'as pas envie de l'épier et de lui demander des comptes, vous n'êtes pas en couple après tout et quand bien même. Mais ça question laisse supposé qu'en effet il avait quelque chose de prévu. Tu souries et lui réponds,

-Non aujourd'hui je n'ai rien de prévu, encore que je peux toujours me trouver quelque chose à faire, mais si tu as des choses à faire, surtout ne te gêne pas, je ne reste pas inoccupé bien longtemps.

Il te rassure te parlant de ta jumelle. Il ne la connait pas du tout, mis à part les quelques minutes qu’il a vu d’elle, mais il a l’air sûr de lui, ça te fait du bien de l’entendre dire. Il faudra que tu montres à ta soeur que tu tiens à elle et que tu lui fais confiance. Tu ne sais pas trop comment tu vas faire pour ça mais tu trouveras bien. Au pire tu demanderas conseil à Alessandro.

Tu es surpris par son ton catégorique quand il te dit que tu n’iras pas à l’hôtel. Visiblement tu ne vas pas le déranger chez lui. Ca te rassure ça aussi. Tu aimes pas aller chez les gens de peur de déranger mais si il est autant insistant, c’est qu’il ne doit pas y avoir de soucis véritablement. C’est vrai que c’est toujours mieux d’être à deux que tout seul dans une chambre d’hôtel. De ce côté là tu es donc soulagé. Tu n’es pas complètement à la rue.

« Okay… Merci. »

Et encore un merci. Tu ne sais dire que ça. Mais ça te touche tellement tout ce qu’il fait pour toi que tu ne peux pas t’en empêcher. Alessandro insiste encore en parlant de te laisser le loft quelques jours si tu as besoin d’intimité. C’est complètement fou ce que tu entends là. Il serait prêt à te laisser son appartement à toi tout seul et aller ailleurs pendant quelques jours. Ce mec est décidément trop bien.

« Oh non ça devrait aller, on devrait pas avoir à en arriver là. Tu me dérangeras pas. »

Surtout que ça veut dire parties de jambes en l’air à tout va puisque vous allez être ensemble 24/24. Quand vient le sujet des vêtements t’es amusé de voir qu’il a plein de fringue grâce à son boulot. Des fringues de marques. T’as un petit peu hâte d’essayer ça, t’espère juste que ça ne sera pas trop classe. Tu préfères quand c’est pas trop voyant.

« Cool. Merci encore. »

Tu ne peux pas t’en empêcher. Tu réalises que c’est beaucoup tout ce qu’il fait pour toi et t’es très reconnaissant. Tu ne sais pas trop ce que tu vas pouvoir faire pour lui renvoyer la pareille. Tu apprends que Alessandro n’a rien de prévu aujourd’hui, tu hoches la tête.

« Moi j’avais un entraînement de sport ce matin mais je viens de l’annuler. J’ai proposé de le faire passer cet aprem à la place du coup j’aurai peut être ça prévu, mais j’ai pas mes affaires de sport. »

Tu fronces un peu le nez.

« Si jamais t’as quelques affaires de sport à me prêter ce serait cool. »

T’as l’impression d’en demander trop, mais tu demandes quand même. Alessandro a l’air tout à fait à l’aise avec tout ces services que tu lui demandes, alors un de plus, pourquoi pas. Tu termines ensuite ton cappuccino qui est à présent à la bonne température. Tu fais signe au serveur de vous donner la note et tu sors ton portefeuille de ta poche. Tu sors ta carte bleu pour montrer au serveur que tu vas régler en carte. C’est la moindre des choses de payer ce petit déjeuner à Alessandro, après tout ce qu’il a fait pour toi. Tu règles la note et tu attends que Alessandro ait terminé son petit déjeuner avant de reprendre la parole.

« On y va ? J’ai envie de me changer et me doucher. »

Tu lui dis pas que tu ne dirais pas non à une douche avec lui…