"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 2979874845 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1973890357
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i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl)

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() message posté Mer 2 Nov 2016 - 18:14 par Invité

Scarlet Eleanor Lancaster

London calling to the faraway towns
NOM(S) : Lancaster. PRÉNOM(S) : Scarlet, Eleanor. Ses proches la surnomment Scar. ÂGE : vingt-quatre ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : elle est née le 17 octobre 1992, à Cardiff au Pays de Galles, peu avant sa sœur jumelle Eugenia. NATIONALITÉ : britannique. STATUT CIVIL : célibataire, elle élève seule son fils à présent âgé d'un an. MÉTIER : hôtesse d'accueil dans un hôtel à shoreditch, elle suit également des cours en ligne d'écriture créative depuis le début de l'année scolaire. TRAITS DE CARACTÈRE : cynique, impatiente, mauvaise langue, charismatique, désordonnée, hautaine, observatrice, déterminée, insolente, opportuniste, possessive, rancunière, sociable, taquine, loyale, secrète, empathique, hypocrite. GROUPE : the tube.



My style, my life, my name

(one) Scarlet porte aujourd’hui bien son surnom puisque son corps est couvert de cicatrices, vestiges de l’accident qu’elle a provoqué trois ans plus tôt. La plupart sont minuscules et passent presque inaperçues si on ne sait pas qu’elles sont là. Cependant, elle en a une plus grande, qui s’étale d’un côté de son poignet jusqu’au dessous de son avant-bras gauche, à mi-chemin du coude. Le morceau de carcasse qui l’a coupée est passé à quelques centimètres d’un tendon, les médecins lui ont-ils dit. Un peu plus et elle aurait peut-être perdu l’usage de l’un de ses bras, elle aussi. (two)  La brune ne s’est jamais formalisée du divorce de ses parents. Trop jeune à l’époque pour comprendre ce qui se passait, elle a finit par s’habituer à faire des aller-retour entre la maison de son père et celle de sa mère et était déjà bien installée dans cette routine lorsqu’elle a été en mesure de comprendre que ce n’était effectivement pas la norme. Elle ne pense en tout cas pas que cela ait été un événement suffisamment traumatisant pour faire d’elle ce qu’elle est aujourd’hui mais pense tout de même qu’avoir ses parents sous le même toit l’aurait peut-être aidée à avoir une autre conception de l’amour et des relations humaines en général. (three) Ce n’est pas le genre de personne qui pleurera facilement devant les autres. Si vous l’insultez, elle sera plutôt du genre à répondre qu’à s’écraser. Si elle fait quelque chose de mal et ne s’en rend compte que trop tard, elle se contentera d’hausser les épaules, prétendant ne pas s’en soucier plus que cela. Parce qu’elle ne veut pas paraître faible, tout simplement. Parce qu’on lui a appris la loi du plus fort et que si les autres pensent qu’on est puissant, cela veut dire qu’on l’est, quelque part. Et au fond, elle se dit que cela suffit si elle ne fait que paraître forte. Cela suffit de relever le menton en public, parce que personne ne saura que ses larmes, les larmes qu’elle ne laissera jamais couler devant qui que ce soit, coulent une fois le soir venu. (four) Scarlet écrit depuis son adolescente, bien qu'elle n'ait jamais montré ses écrits à qui que ce soit. Elle n'a pas assez de patience pour écrire des romans et préfère les poèmes, gardant des cahiers qui en sont remplis dans un coin de sa chambre. Elle ne les a jamais relu une seule fois. Elle ressent le besoin d'écrire surtout lorsque les choses ne vont pas dans sa vie. (five)  Scarlet est une ancienne alcoolique. Elle a mal vécu son époque du lycée et le début de son université, trop perturbée par sa propre sexualité pour faire autre chose que de la réprimer et de boire pour mieux s’intégrer. Son besoin d’alcool a pris le pas sur le reste et rapidement, elle fut incapable de réellement passer une journée totalement sobre. Elle a arrêté la boisson après son accident de voiture pendant un an et demi, avant de resombrer pour les mêmes raisons qui l’avaient poussées à boire au départ. Elle s’est jurée de ne plus y toucher lorsqu’elle est tombée enceinte et qu’elle a réalisé que cela aurait des conséquences sur le développement de son fils. Elle est sobre depuis et va régulièrement à des réunions d’Alcooliques Anonymes. (six) La jeune femme évite autant que possible de remonter dans une voiture depuis qu'elle a eu son accident. Déjà pour ne pas causer plus de dégâts mais également parce qu’elle en est tout simplement terrifiée. Si bien qu’elle ne prendra jamais de taxi. Ou de bus. Ou n’ira jamais faire un tour à vélo. Son chéri, c’est le métro, parce qu’il est toujours fiable, même si celui de Londres est constamment bondé. Et des accidents de métro, il n’y en a pas tant que ça. Ou alors, elle n’en a pas entendu parler. (seven) Plutôt que de l’alcool, Scarlet boit du café à grande dose, habitude qu’elle avait déjà pris lorsqu’elle avait arrêté de boire la première fois. Cependant, c’est également ce qui fait qu’elle ne dort presque pas et c’est lorsqu’elle vivait avec sa sœur, après leur accident, qu’elle a pris l’habitude de rester éveillée toute la nuit devant des documentaires animaliers, le son au minimum. C’était une excuse pour garder un œil sur sa sœur en cas de problème et depuis qu’elle est partie, c’est une excuse pour veiller sur son fils. (eight) Scarlet a abandonné ses études de journalisme après que sa sœur se soit retrouvée en fauteuil roulant par sa faute et qu’il est devenu clair qu’elle ne pouvait pas vivre seule. Elle s’est occupée d’elle pendant plusieurs années, enchaînant les petits boulots pour subvenir à leurs besoins à toutes les deux, jusqu’à ce qu’Eugenia se marie et parte de chez elles. Ayant réalisé entre temps son goût pour l’écriture créative plutôt que le journalisme, elle a décidé de reprendre des cours en ligne au début de l’année. (nine) Scarlet est homosexuelle et a toujours eu du mal à accepter sa sexualité, ayant grandi avec l’idée que cela n’était pas normal et qu’elle décevrait ses parents si elle l’acceptait. Elle n’a vécu qu’une seule relation avec une femme, qui est devenu malsaine puisque Scarlet a fini par la tromper avec d’autres hommes, refusant d’admettre qu’elle était amoureuse et par conséquent gay. Cela ne l’a laissée qu’avec une grossesse, un cœur brisé et un secret qu’elle garde pour elle encore aujourd’hui. La seule personne a qui elle en ait jamais parlé est Eugenia et elle refuse à présent d’aborder le sujet, trop concentrée de toute manière sur son fils pour vouloir une relation. (ten) Elle a de nombreux demi-frère et sœurs, bien qu’elle ne connaisse pas l’existence de la plupart, du fait que son père ne se soit jamais engagé avec qui que ce soit après sa mère. Bartholomew est sans doute celui dont elle est le plus proche et qu’elle connaît à présent le mieux, même s’il a débarqué à leur porte que deux ans plus tôt, sans jamais avoir rencontré les jumelles auparavant. (eleven) Ayant pris soin de sa soeur pendant plusieurs années, elle a l'habitude de materner plutôt que d'être maternée, même si sa manière de faire est plutôt brutale. Elle ne supporte pas qu'on lui dicte quoi faire et par esprit de contradiction, ira probablement faire le contraire de ce qu'on lui dira. Elle accepte rarement l'aide qu'on lui propose, voulant croire qu'elle peut se débrouiller seule.
PSEUDO : cosmic dust. PRÉNOM : Laura. ÂGE : vingt-deux ans. PERSONNAGE : inventé.  AVATAR : phoebe tonkin. CRÉDITS : hepburns pour l'avatar. COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : j'étais Reagan jusqu'à samedi i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 2107231163 CE COMPTE EST-IL UN DOUBLE-COMPTE ?: non.





At the beginning

May 3rd, 2008 // loneliness makes me somewhat of a monster, but not the kind you fear at night. the kind that wanders the woods in silent desperation, wondering who, if anyone, remembers its name. the kind that curls away from all other life, steady only in its shame. « Franchement Scar, j'aurais jamais cru qu'elle puisse être ta jumelle si vous aviez pas eu le même visage. Je veux dire, y'a pas pire cassos. » La brune laissa un sourire naître sur ses lèvres, hochant vaguement la tête en direction de son amie. Enfin, amie. La blonde qu’elle avait à ses côtés n’avait absolument rien en commun avec elle. Si ce n’était son degré de popularité. Mais pas trop, parce qu’elle n’avait pas envie de s’entourer de quelqu’un qui pourrait lui faire de l’ombre. Tout était une question de stratégie. Ses amies devaient être jolies mais pas autant qu’elle, intéressantes mais ne pas détourner l’attention, populaire mais pas au point d’être des rivales. Car au fond, c’était elle le centre, elle la reine. C’était la loi du plus fort. Elle avait su se doter d’une personnalité suffisamment insupportable pour être remarquée et s’approprier la couronne, sans rien demander à personne. C’était ce à quoi tout le monde aspirait et cela, elle l’avait compris assez tôt pour agir et faire en sorte d’avoir toutes les cartes entre ses mains. Tout le monde rêvait d’être à sa place, elle le savait. Elle le voyait dans le regard blasé que cette élève de collège lui lançait, dans ces œillades furtives qu’elle parvenait à capter de toutes parts, dans les gestes violents que certains pouvaient bien avoir à son égard. « Sérieusement, y’a pas eu une erreur quand vous être nées ? Genre, t’as eu tous les neurones et pas elle ? » Scarlet reporta son attention sur la blonde à ses côtés, qui pouffait à sa propre remarque. Elle força de nouveau un sourire sur ses lèvres, posant une main sur l’épaule de celle qu'elle appelait amie. « C’est ça, Beverly. J’ai eu tous les neurones et pas elle. » Elle laissa retomber sa main, espérant que le sarcasme n’avait pas trop transparu dans sa voix, ne voulant pas donner l’impression à cette pauvre Bev qu’elle se fichait de sa tête. Même si c’était le cas. Ennuyée, la jeune fille se décolla du mur sur lequel elle était appuyée et se mit en route vers leur prochain cours, persuadée que son amie la suivrait. Elle eut raison, puisque sa voix nasillarde retentit une énième fois, alors qu’elles passaient devant sa jumelle. « Alors Eugène, on s’est habillé dans le noir ce matin ? » Scarlet se contenta de sourire, voyant que Beverly attendait visiblement une réaction de sa part mais elle parvint tout de même à capter le regard de sa sœur. Ses lèvres souriaient toujours mais elle espérait que ses yeux fassent passer le message. Ce ne sont que des mots, Ginny. Les mots ne peuvent pas blesser. C’était comme cela qu’elle tentait de se justifiait, qu’elle ressentait le besoin de se justifier, une fois le soir venu. Sauf qu’elle savait qu’elle avait tort. Que les mots étaient pires que tout. Et elle espérait qu’Eugenia sache qu’elle ne pensait pas une seule seconde ce qu’elle laissait les autres lui dire, même si elle ne l’avait jamais rassuré de la sorte. Cela n’avait toujours été comme ça, autrefois. Pourtant Scarlet ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait été certaine que sa jumelle était sa meilleure amie. Un monde avait fini par les séparer et elles n’avaient bientôt plus rien trouvé à se dire, n’appréciant plus autant la compagnie de l’autre, Eugenia trop calme pour Scarlet, Scarlet trop agitée pour Eugenia. Pourtant elle était sa sœur et la brune savait que son amour pour elle ne disparaitrait jamais vraiment. Elle espérait que Ginny le sache, même si elle ne disait rien, même si elle laissait faire les autres, même si elle ne venait pas lui tendre la main dans les couloirs du lycée.

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November 27th, 2009 // demons painted her soul into a crescent moon, covered it in shadows and scars, they turned her love into hate and her warmth to cold, but she grew tired of being the monster they created, so she painted her lips with their blood and dared them to kiss her. « Il faut qu’on y aille. » Avec un sourire, elle se détacha des lèvres de son petit-ami, glissant sa main dans la sienne alors qu’ils se dirigeaient vers la cafétéria. Pourtant, son sourire était faux, tout comme ses sentiments. A vrai dire, elle ne ressentait rien. Rien pour lui, rien pour les deux garçons avec lesquels elle était sortie avant lui. Rien, parce qu’elle n’était tout simplement pas amoureuse, parce qu’elle était trop jeune pour connaître cela, parce que ce n’était pas le bon. Toutes les explications qu’elle trouvait lui semblaient justes, lui semblaient avoir du sens. Rien, elle ne ressentait rien. Mais cela n’était pas bien grave, elle s’amusait tout de même bien en sa compagnie, ils formaient le couple le plus envié du lycée et c’était au fond ce qui lui suffisait. Elle savait tout comme lui qu’ils ne finiraient pas leurs jours ensemble, qu’ils ne finiraient peut-être même pas l’année ensemble. Rompre ne leur semblait pourtant pas utile, alors ils continuaient de s’embrasser dans les couloirs du lycée, ils continuaient de se tenir la main à chaque seconde passé ensemble, ils continuaient de se voir tard le soir, alors que l’heure de leur couvre feu était bien dépassée.
Elle détacha ses doigts des siens simplement pour prendre son plateau et son déjeuner, mais lorsqu’ils furent assis à leur table habituelle, l’un à côté de l’autre, il posa sa main sur sa cuisse, sans doute un peu trop haut. Scarlet se pencha pour sortir sa bouteille de son sac et prendre une gorgée, la vodka pure qui avait remplacée l’eau lui brûlant la gorge. Elle fit un sourire entendu à ses amis en face d’eux, satisfaite encore une fois d’avoir pu berner ses professeurs. Un simple geste de rébellion, un moyen d'amener un rappel de leurs soirées trop nombreuses dans le quotidien ennuyeux du lycée. Elle déposa la bouteille entre Beverly et elle pour que celle-ci puisse en profiter et attaqua avec peu d’entrain son déjeuner, sa main gauche rejoignant assez vite la nuque de Wes. Elle finit par reprendre une gorgée de sa bouteille, l’alcool lui montant rapidement à la tête, la main de ce dernier toujours sur sa cuisse. Rien, elle ne ressentait rien. Mais l’alcool l’aidait à ne pas s’en soucier, à ne pas y prêter attention, un sourire niais se dessinant déjà sur ses lèvres.
Son regard se posa sur Hazel, assise seule plus loin. Le bonnet qu’elle avait enfoncé jusqu’à ses oreilles masquait avec peine la coupe que lui avait donné Scarlet la semaine passée, en arts plastiques. Une mèche par-ci, une mèche par-là, elle avait coupé jusqu’à ce qu'Hazel s’en rende compte. Mais les dégâts étaient déjà faits et si elle avait essayé de rattraper les choses en les recoupant elle-même, il ne restait rien de ses longs cheveux. Scarlet aurait voulu se réjouir du fait qu’elle avait réussi son coup, que la nouvelle s’en mordrait les doigts encore longtemps mais elle ne ressentait rien en regardant son visage baissé, ses yeux évitant les siens. Pas de satisfaction, pas de compassion, pas de culpabilité. Rien. Elle s’en persuadait. Elle ne ressentait absolument rien.

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April 13th, 2013 // we feel separate from everything. like these bodies aren’t our own. like when we touch each other our hands go right through. like my body is here but I am a thousand miles away. like I am outside looking in. like nothing feels real anymore. Son cri de joie perça à travers la musique assourdissante, alors qu’elle reposait le verre à shot qu’elle venait de vider. Autour d’elle, la pièce remplie d'étudiants en troisième année comme elle tanguait et ses rires s’échappaient de sa gorge sans qu’elle ne les contrôle vraiment. Elle se laissa porter au rythme de la musique, bousculée par les corps autour d’elle, un sourire sur ses lèvres. Avec plus d’entrain que ce qu’elle ressentait vraiment, elle repassa les bras autour du coup de l’étudiant avec lequel elle avait passé la soirée. Son haleine était également chargée d’alcool mais elle ne s’en formalisa pas, lui volant un nouveau baiser. « Prenez une chambre, » lui cria Rachel dans l’oreille en gloussant. Elle repoussa doucement son amie et se détachant en même temps du jeune homme. Elle fit mine de vouloir continuer à danser, de vouloir continuer à se déchaîner. Elle ignora son cœur qui battait un peu trop vite, pour les mauvaises raisons, pour la mauvaise personne. Elle ferma les yeux, pour ne pas voir ceux qui l’entouraient, pour ne pas laisser l’alcool l’embarrasser. Une main tapota son épaule et elle se retourna, son visage s’illuminant. « Ginny, » cria-t-elle avec joie, serrant sa sœur contre elle. Elles n’étaient pas proches, pourtant. Elle n’avait pas l’habitude de s’enlacer et sa jumelle le lui rappela en se détachant d’elle. « Tu veux pas rester un peu ? » hurla-t-elle par-dessus la musique, un sourire aux lèvres. Sa sœur, elle, ne souriait pas. « On rentre, t’as un examen demain. » Scarlet s’apprêta à répliquer mais Eugenia avait déjà attrapé sa main pour la traîner dehors. La brune fit un signe à ses amis pour leur dire au revoir et se laissa traîner, sachant déjà pertinemment qu’elle abusait en ayant demandé à sa jumelle de venir la chercher puisqu’elle était incapable de reprendre le volant et qu’il n’y avait pas de transports à proximité, la soirée se trouvant à l’extérieur de Londres. « Tu devrais venir avec moi la prochaine fois, » dit Scarlet, un peu trop fort, alors qu’elles rejoignaient le parking, la musique désormais lointaine. Eugenia ne répondit pas, déverrouillant la voiture. Doucement, elle installa sa sœur sur le siège arrière, attachant sa ceinture pour elle, avant de s’installer derrière le volant et de démarrer. « On parlera de ça demain, ok ? Essaye de dormir. »
Cependant, cela ne fonctionna que l’espace de cinq minutes, au bout desquelles Scarlet réalisa qu’elle ne pourrait certainement pas trouver le sommeil. Elle sortit la flasque qu’elle transportait toujours avec elle de son sac et pris une gorgée. « Scar, arrête. T’as assez bu, » dit Eugenia, Scarlet pouvant voir ses sourcils froncés et son regard sévère dans le rétroviseur. Elle tendit la main derrière elle, surement pour récupérer le récipient mais Scarlet étendit le bras pour l’en empêcher et bien assez vite, Eugenia reposa les deux mains sur le volant. « Range ça. » Scarlet secoua la tête, reprenant une gorgée. Le goût de l’alcool lui était familier, à présent et il était même rare qu’elle boive autre chose, rare qu’elle passe plus d’une journée sans y toucher. « Je peux pas venir devant avec toi ? » marmonna-t-elle, jetant la flasque rebouchée et désormais vide au sol. Laborieusement, elle entreprit de chercher le bouton permettant de détacher sa ceinture. « Non. Scar. Scarlet, » s’énerva Eugenia alors que sa sœur continuait, quittant la route des yeux pour se retourner. « Reste attachée, ok ? On arrive dans pas longtemps. » Mais Scarlet ne l’écouta pas, essayant à présent de faire passer sa ceinture par-dessus sa tête. « Scarlet arrête. SCARLET, » Eugenia se retourna presque complètement, sa main venant frapper celle de sa sœur pour l’empêcher de continuer. Brusquement cependant, elle reporta son attention vers l'avant, Scarlet se retrouvant projetée en arrière alors que sa sœur tournait violemment le volant. Trop tard.  

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April 15th, 2013 // The words rose like smoke: filled her lungs,
 Choked her.
 I’m sorry. It should have been her, 
Her blood
, Her life, 
The green of her eyes fading from existence
. It would have hurt less. 
But the fates were selfish,
 Not turning to see her fall to her knees.
 And beg.
 And plead
. And choke
. That they took the wrong one. Cela faisait deux jours à présent qu’elle était coincée dans cette petite chambre d’hôpital, sans pouvoir aller plus loin que ses toilettes. Deux jours sans véritable nouvelle de sa jumelle, sans avoir pu la voir. Elle avait beau avoir essayé de demander, à plusieurs reprises, tout ce qu’on lui avait répondu était que l’état d’Eugenia était encore instable. Et elle avait dû s’en contenter, depuis. Observant ses mains encore couvertes de coupures, Scarlet se rendit compte qu’elle était venue à bout de moyens de distraction, pour oublier le temps qui s’écoulait lentement, pour oublier l’inquiétude qui la rongeait, petit à petit. Pour oublier aussi la culpabilité qui habitait chaque recoin de son esprit. C’était de sa faute, si elles étaient là. C’était de sa faute, si l’état d’Eugenia était instable. Elle le savait, cependant elle ne savait pas quoi faire pour rattraper cela. Pour tout arranger. Pour se faire pardonner. Elle s’en était pas trop mal sortie, de son côté. Elle aurait même pu rentrer chez elle un peu plus tôt si elle n’avait pas eu de commotion cérébrale. La porte finit par s’ouvrir, la tirant de ses pensées, laissant l’infirmière entrer qui s’était occupée d’elle ces derniers jours. Elle se souvenait vaguement l’avoir frappée en essayant d’aller retrouver sa sœur mais apparemment c’était oublié. L’infirmière en question commença à lui parler d’un ton enjoué, comme elle le faisait toujours, lui posant des questions futiles alors qu’elle changeait le bandage de son poignet. Scarlet baissa les yeux sur le badge qui était épinglé sur sa blouse, avant de relever le regard vers elle, alors qu’elle annonçait avoir terminé. « Olivia ? » demanda-t-elle afin d’attirer son attention. « Vous pensez que je peux voir ma sœur, maintenant ? » Elle demandait cela presqu’à chaque fois et même si elle savait que la réponse n’allait pas changer aussi vite, elle se devait de répéter encore et encore la même question. Olivia poussa un soupir en arrangeant encore le bandage du poignet de Scarlet. « Les visites sont autorisées à la famille, à présent, donc oui, vous pouvez. » Le regard de la brune s’illumina, alors qu’Olivia l’aidait à se lever. Elle était encore affaiblie, n’ayant pas eu beaucoup d’occasion de marcher, si bien qu’elle s’accrocha au bras de l’infirmière, alors qu’elles sortaient dans le couloir et se dirigeaient vers l’ascenseur. Une fois dans l’habitacle, Olivia lui jeta un regard. « Il faut que je vous prévienne, elle n’a pas encore regagné connaissance. » Le cœur de Scarlet rata un battement dans sa poitrine. Si Eugenia devait passer le restant de ses jours dans le coma, elle ne pourrait pas se le pardonner. « Mais ce n’est pas tout, » repris l’infirmière, alors qu’elles sortaient de l’ascenseur. « Votre sœur… Elle a été grièvement blessée au niveau de la colonne. Si elle se réveille, elle ne pourra plus marcher. » Scarlet sentit son cœur s’arrêter, tout simplement, alors qu’elles étaient arrêtées devant une porte. La porte de sa chambre, certainement. Elle ne parvint pas à répondre, son esprit totalement vide, tandis que l’infirmière ouvrait la porte et la laissait entrer. Eugenia était allongée dans le lit d’hôpital, les paupières closes, reliées à toutes sortes de machines, les bips de celles-ci étant tout ce qui brisait le silence. Les yeux de Scarlet passèrent sur son visage, où, au delà des nombreuses coupures, plus de tubes l’aidaient sans doute à respirer. La brune posa ses mains sur le dossier de la chaise qui était aux côtés du lit. « Vous pouvez me laisser seule avec elle ? S’il-vous-plaît ? » Olivia hocha la tête, l’aidant à s’asseoir. « Je reviendrai dans une dizaine de minutes. » Scarlet attendit que la porte soit fermée pour se rapprocher du lit et doucement, prendre une des mains de sa sœur entre ses doigts. Légèrement, elle la serra, doucement par peur de lui faire mal. Sans qu’elle ne s’en soit véritablement rendue compte, les larmes avaient commencées à tremper ses joues. Il n’y avait personne pour la voir, de toute façon. Pas même Eugenia. C’était de sa faute, entièrement de sa faute. Elle avait fichu en l’air la vie de sa jumelle et ne s’en était sortie qu’avec quelques égratignures. « Ça aurait dû être moi, Ginny, » souffla-t-elle finalement, alors qu’elle resserrait sa prise sur les doigts de sa jumelle. « C’est moi qui ai déconné, pas toi. » Elle ne savait pas si sa sœur pouvait l’entendre mais le besoin de lui faire savoir qu’elle s’en voulait était trop puissant. « Je suis désolée, » ajouta-t-elle, la gorge bloquée par les sanglots, sachant pertinemment que ses mots n’avaient aucune valeur, pas dans une situation pareille. « Je suis tellement désolée. » Désolée pour tout. Désolée de s’être éloignée d’elle. Désolée d’avoir laissé les autres s’en prendre à elle. Désolée de n’avoir pas fait plus d’effort pour maintenir leur relation. Désolée, désolée, désolée d’avoir été aussi irresponsable. Eugenia ne méritait pas ça. Scarlet, elle, beaucoup plus.
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September 14th, 2013 // She loved like there was no risk or pain, like there will never be regret, carelessly and without conditions. I couldn’t love the way she loved even if I had a thousand hearts. Elle avait été autorisée à venir, pour la première fois depuis que la rééducation d’Eugenia avait commencé. Scarlet observait sa jumelle, en retrait, préférant ne pas interférer avec la séance. Le tout la rendait mal à l’aise. Le fait que le kiné doive lui masser les pieds et les jambes de cette manière, les autres patients autour d’eux qui essayaient de s’en sortir, eux aussi. C’était de sa faute si Eugenia était là. Sa faute si elle avait besoin d’une rééducation qui avait peu de chance de fonctionner. Sa faute, sa faute, sa faute. Elle serra café brûlant entre ses doigts, le café qui avait remplacé l’alcool qui emplissait habituellement ses verres. Elle s’était juré de plus boire. Pas si cela avait des conséquences pareilles sur son entourage. Pas si elle devait détruire tout ce qui se trouvait autour d’elle simplement parce qu’elle n’était pas en pleine possession de ses moyens. Cela n’en valait pas la peine. Cela ne lui apportait plus rien, à présent. Au lycée, l’alcool avait eu une autre signification pour elle, avait représenté un certain besoin. Mais maintenant qu’elle regardait sa sœur avancer avec peine à l’aide de son fauteuil roulant, elle ne le ressentait plus. Alors elle buvait encore, oui mais de la caféine, caféine qui la gardait éveillée la majorité de ses nuits. Caféine qui l’aidait à garder un œil sur sa sœur, maintenant qu’elles habitaient ensemble, maintenant qu’Eugenia ne pouvait plus prendre soin d’elle-même, maintenant que Scarlet avait laissé tomber la fac à un an de l’obtention de son diplôme pour pouvoir travailler, pour pouvoir les nourrir, tout de suite. Eugenia ne lui en avait jamais voulu, pour l'accident. Mais la culpabilité n'avait pas quitté Scarlet depuis.
Le médecin de sa sœur finit par pousser son fauteuil roulant vers une allée bordée de deux rampes. Doucement, il plaça ses mains sous les aisselles de sa sœur et l’aida à se lever, alors qu’elle se raccrochait désespérément là où elle le pouvait. Scarlet porta une main à sa bouche, mordillant ses ongles alors que le médecin glissait quelques mots à Eugenia. Il allait la lâcher. Lorsqu’il le fit, sa sœur ne tint que quelques secondes à l’aide de ses bras, avant que son poids ne la fasse lâcher. Ses jambes ne pouvaient même pas la porter. C’est à ce moment que les yeux de Scarlet commencèrent à la piquer et qu’elle fit volte-face, tournant le dos à la scène alors que le médecin aidait Eugenia à se relever, sans doute pour recommencer. La brune aperçut les toilettes non loin et se dirigea vers celles-ci, mâchoire serrée et rapidement, poussant sans ménagement la porte. Elles étaient vides, si bien que la jeune femme se plaça face au miroir, penchée en avant, les mains appuyées sur le lavabo et regarda les larmes couler sur ses joues, attendant les dents serrées que cela passe. Que ce sentiment de désespoir la quitte. Lorsque ce fut le cas, elle s’essuya simplement les joues et se redressa, essayant de regagner contenance, avant de ressortir des toilettes. En pénétrant dans la salle de rééducation, Scarlet vit Eugenia qui l’observait, de retour sur son fauteuil, et elle lui sourit, en levant les deux pouces, l’air de dire, c’est bien, tu t’en sors. Mais à vrai dire, elle ne s’en sortait pas du tout. Elle n’avait pas bu. Elle avait été responsable. Et elle devait tout de même vivre le restant de ses jours dans cet état.

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December 31st, 2014 // The first time you feel it, it is paralysis shock sent through your body. You’re seventeen years old again and staring into the drunk eyes of a beautiful girl with a beautiful mind and she made you understand what love felt like. Elle n’avait pas voulu venir, à la base. Elle n’en avait pas particulièrement eu envie, le bal pour la nouvelle année au Buckingham Palace ne l’attirant pas plus que cela. Et puis elle avait appris qu’Eugenia s’y rendait, avec Julian et Bartholomew, ce frère dont elle n’avait qu’à peine entendu parler quelques mois plus tôt, lui avait offert une robe pour l’occasion, rejetant ses protestations. Eugenia et elle étaient devenues plus proches, en un sens, depuis l'accident, depuis qu'elles vivaient ensemble et plus que jamais, Scarlet avait regretté de s'être comportée lamentablement avec elle quelques années plus tôt. Elle voulait la protéger à présent et veiller sur elle à ce bal lui avait paru comme une bonne idée, puisqu’elle n’avait pas confiance en Julian. Du moins, avant qu’elle ne la perde de vue et qu’elle se retrouve seule au beau milieu de cette soirée bien trop chic, dans laquelle elle n’avait pas sa place. Son cavalier, un de ses collègues, avait fini par l’abandonner, perdant patience face à son désintérêt prononcé pour engager une conversation avec lui. Elle n’avait pas voulu venir à la base. Elle s’était retrouvée seule, prête à rentrer chez elle. Elle avait été sur le point de quitter la soirée. Puis on lui avait adressé la parole. On l’avait fait rire, on l’avait mise à l’aise au fil de sujets anodins et pourtant terriblement intéressants. Et à présent, la jeune femme en face d’elle lui tendait une coupe de champagne, l’horloge affichant encore plusieurs heures avant minuit. Elle n’avait pas envie de lui dire non. Elle n’avait pas envie de passer pour quelqu’un d’anormal, tout simplement parce qu’elle ne voulait pas la décevoir. Pas elle, Gabrielle, alors qu’elle ne la connaissait que depuis une petite heure, alors qu’elles ne savaient pas encore la moitié de ce qu’il y avait à savoir sur l’autre. Ses yeux bruns la fixaient avec insistance, un sourire peint sur ses lèvres et Scarlet se retrouvait dans l’incapacité de dire non. Et Scarlet, avant de pouvoir changer d’avis, se saisit de la coupe, lui rendant un sourire peu assuré. Elle n’avait pas touché à une goutte d’alcool depuis plus d’un an et demi, depuis l’accident et à présent, le besoin se faisait moins ressentir. Elle regardait le liquide doré miroiter dans le verre et elle n’avait pas cette impression d’être sur le point de perdre contrôle. « Il faudra se reprendre une coupe à minuit, » s’entendit-elle dire. Son verre tinta contre celui de sa nouvelle connaissance, ses yeux s’attardant une nouvelle fois sur la bague qui ornait son annulaire gauche. « Ou plusieurs, » répondit cette dernière avec un sourire, avant de prendre une première gorgée. Scarlet limita, ne réalisant pas réellement l’ampleur de son geste jusqu’à ce que ce l’alcool touche ses lèvres. Et rien. Pas de catastrophe, pas de soif incontrôlable. Elle bu, ayant l’impression d’avoir vaincu ce mythe qui faisait d’elle quelqu’un incapable de se contrôler. Elle pouvait le faire. Elle pouvait boire du champagne pour ce genre d’occasions, sans ressombrer. « Alors, c’est pour quand le mariage ? » Les mots avaient coulé de sa bouche avant qu’elle ne puisse les retenir, présents sur le bord de ses lèvres depuis qu’elles s’étaient rencontrées. Elle avait trouvé la question trop indiscrète auparavant. A présent, elle se retrouvait incapable de ne pas demander. Gabrielle jeta un œil à sa bague, avant de relever le regard vers elle. « Oh, on n’a pas encore fixé de date. On est fiancés depuis une éternité mais je veux finir mes études d’abord, il ne me reste qu’un an à tirer, » lâcha-t-elle, son sourire dansant toujours sur ses lèvres. « On s’est rencontrés au lycée. » Scarlet hocha la tête, se retenant de sortir une banalité sur les amours de lycée. Elle ne pouvait pas réellement savoir ce que cela faisait de rencontrer l’amour de sa vie aussi jeune. Elle ne pouvait pas réellement savoir ce que cela faisait d’être amoureuse, tout simplement. Elle savait qu’elle n’avait jamais rien ressenti de tel. Elle reprit une gorgée, les bulles chatouillant son palais avec une sensation familière. Elle laissa Gabrielle parler de son fiancé, n’osant pas l’interrompre après plusieurs minutes pour lui dire qu’elle avait fini son verre et qu’elles pourraient s’en reprendre un. Elle la laissa lui raconter plus de choses sur sa vie, sur son enfance, sur ses rêves, sur ses passions et le sourire sur les lèvres de la Lancaster ne faiblissait plus, à présent. Elle la laissa la guider vers le bar pour prendre un cocktail et non du champagne. Elle la laissa recommencer plusieurs fois, jusqu’à ce que l’heure de la nouvelle année approche et qu’elles se retrouvent avec une nouvelle coupe à la main, l’esprit dangereusement embrumé. Elle la laissa la guider dehors pour regarder le feu d’artifices.  Et à minuit, elle laissa ses lèvres rencontrer les siennes. Et à minuit, elle perdit définitivement pied.

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March 1st, 2015 // i’ve dropped your name at the bottom of vodka bottles and swallowed you back up again; hoping it would hurt less than forgetting what your name tastes like. i’ve spilled you out on someone else’s lips and i’ve hidden you in ‘i love yous’ that were never meant to be dedicated to them. 03h07. Il était tard, bien trop tard pour que Scarlet rentre chez elle et risque de réveiller Eugenia, surtout dans son état. Elle était déjà arrivée à cette conclusion deux heures plus tôt, lorsqu’elle avait envoyé un message à sa sœur depuis le bar où elle se trouvait pour lui dire qu’elle dormait chez une collègue, prétendant que son service avait fini tard. Mentir à sa sœur ne lui avait jamais paru naturel mais elle avait décidé que cela valait mieux que la solution alternative qui consistait à lui admettre qu’elle s’était remise à boire. Elle pencha la tête en arrière pour ce qui lui semblait être la centième fois ce soir-là, laissant l’alcool couler dans sa gorge, avant de finalement se rendre compte qu’il ne restait que quelques gouttes de sa bouteille. Se redressant, elle la considéra un instant, avant de la poser en plein milieu du trottoir. Elle avait pourtant essayé de se convaincre que ce n’était pas un problème, qu’elle avait un contrôle parfait sur la situation. Mais le simple fait qu’elle doive le cacher lui prouvait qu’elle s’était trompée. Dans son cas, c’était probablement grave. C’était probablement quelque chose qui nécessitait de l’aide, avant qu’elle ne se perde de nouveau totalement. Mais c’était quelque chose qu’elle avait ignoré, se persuadant que si elle n’y prêtait pas attention, ce ne serait jamais totalement réel. Juste un secret avec elle-même, juste un détail qu’elle n’avait pas besoin de partager. Elle mis un pied devant l’autre, reconnaissant les rues du quartier où elle avait atterri, sachant qu’à présent la nuit était trop avancée pour qu’elle demande à dormir chez qui que ce soit. Ses pas la guidèrent jusqu’à l’immeuble qui lui était devenu familier et elle entra le code, réussissant à ouvrir la porte au bout de la troisième tentative. Elle gravit les marches jusqu’au quatrième étage et s’arrêta devant la porte, interrompant son geste alors qu’elle s’apprêtait à sonner. Ce n'était probablement pas une bonne idée. Fouillant dans son sac, elle trouva son téléphone et ouvrit ses contacts pour les faire défiler jusqu’à la lettre G. Elle laissa sonner son appel quelques secondes avant de raccrocher et d’envoyer un message, espérant que cela aurait suffit à la réveiller. Je suis devant ta porte. Elle s’appuya contre le mur d’en face, un sourire aux lèvres. Plusieurs minutes plus tard, Gabrielle ouvrit la porte, en pyjama, l’air tout juste réveillée. Elle referma la porte derrière elle, rejoignant Scarlet dans le couloir. « Putain, Scarlet, tu peux pas débarquer comme ça. Ca va pas ou quoi ? » La concernée s’avança, un sourire non dissimulé aux coins de la bouche, détaillant Gabrielle avec attention, ses yeux s’attardant dans son regard, sur sa bouche, sur son corps. La Lancaster essayait de prétendre que l’apparence physique de celle-ci n’avait aucune importance. Que la nature de leur relation n’avait rien à faire avec le fait qu’elle soit une femme, alors qu’en vérité, c’était tout ce qui importait et c’était les soirs où l’alcool était trop présent dans son système qu’elle avait le plus de mal à faire semblant que ce n'était pas le cas. C’était tout ce qui avait importé lorsque Scarlet l’avait embrassée le soir du nouvel an, prétextant avoir trop bu pour savoir ce qu’elle faisait. Mais même à cet instant, elle avait su. Ce n’était pas parce qu’elle s’ennuyait. Ce n’était pas parce qu’elle voulait tenter quelque chose qu’elle ne connaissait pas. Elle avait désiré Gabrielle comme elle aurait dû désirer chacun de ses petits-amis. Elle l’avait compris rapidement mais n’avait jamais cédé à ses pensées. Elle essayait de se convaincre, comme toujours, que si elle continuait de faire semblant que ce n’était qu’une partie de jambes en l’air, que ce n’était qu’une expérience, que cela ne voulait rien dire, cela s’en irait. Une partie de jambes en l’air qui durait depuis des mois, une partie de jambes en l’air dont elle n’arrivait pas à se défaire. « Si, ça va, » répondit-elle. « C’est juste que tu me manquais, » continua-t-elle plus bas. Elle glissa une main sur la taille de Gabrielle et posa avec insistance ses lèvres sur les siennes. Elle pouvait sentir la chaleur de son propre corps se mêler à celle de l’autre jeune femme, les battements de son cœur s’accélérer imperceptiblement à mesure qu’elle approfondissait le baiser. « Arrête, » souffla Gabrielle en s’éloignant. « Tu peux pas faire ça. William est là. » La brune grimaça en l’entendant parler de son fiancé. Elle savait que c’était de sa faute. Elle avait passé les premiers mois de leur relation à rejeter les sentiments de Gabrielle, à lui dire que cela ne voulait rien dire, qu’elle n’était qu’une distraction. Jusqu’à ce qu’elle officialise la date de son mariage, crachant à Scarlet que de toute manière leur relation ne les mènerait à rien. « Tu veux pas dire à ton fuckboy que t’es occupée et passer la nuit avec moi ? » Gabrielle secoua la tête, se détachant complètement de Scarlet. « Scar… » « Non, en fait, dis lui que tu veux plus de lui. Que tu ne veux que moi, » l’interrompit-elle, avec un sourire. Les mots se bousculaient au bord de ses lèvres, au même rythme que les battements de son cœur et elle ne parvenait plus à les arrêter à présent. Elle n’était pas certaine de réellement le vouloir, laissant l'alcool parler plutôt que sa raison. « Je croyais que ce n’était pas sérieux entre nous, » répliqua Gabrielle, croisant les bras. « Je ne vais pas quitter mon fiancé alors que tu me traites comme une distraction. Je serais plus heureuse avec lui. » Scarlet déglutit, son sourire s’effaçant. Elle fit quelques pas en avant. « J’ai changé d’avis. » Gabrielle secoua la tête, lâchant un rire amer. « Je suis sérieuse, » ajouta la brune. « T’es bourrée. » « Peut-être mais je suis sérieuse. » Elle captura ses lèvres une nouvelle fois et cette fois-ci, Gabrielle se laissa faire.

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March 7th, 2015 // Hide her under the curve of your lip and whoever else you pressed them up against and tell them it felt more like drowning and less like a kiss.Tell them you tried to spit her down the throat of every single person you’ve kissed. Tell them you think you dropped her somewhere in a drunken kiss, somewhere whispering into the ears of boys whose names you already forgot. Elle écrasa son doigt contre la sonnette, encore une fois, ses yeux dérivant de temps en temps sur le colis qui était posé à ses pieds, sur le paillasson. Gabrielle avait évité ses appels ces derniers jours et elle commençait à perdre patience, repensant encore et encore à la promesse qu’elle lui avait faite, admettant qu’elle ne se voyait plus se marier, pas avec William. Elle lui avait promis, entre deux baisers, qu’elle le quitterait et que même si Scarlet ne voulait pas que qui que ce soit soit au courant, elles pourraient être ensemble. Pour de bon. Elle sonna encore, son mal de tête intensifié par la sonnette stridente, regrettant presque de n’avoir pas encore commencé à boire ce jour-là. Elle avait voulu ralentir, parce qu’elle avait peur qu’Eugenia se doute de quelque chose mais cela ne lui réussissait pas. Elle poussa un soupir, baissant son bras puisque clairement, personne n’était là. Son regard se reposa sur le colis et sur le mot qui était attaché sur le dessus. Elle se pencha, une mauvaise intuition poussant ses doigts à le détacher, délicatement pour le lire et pouvoir le remettre en place ensuite. Gabrielle, j’espère que les invitations t’iront. N’hésite pas à m’appeler s’il y a un problème. Son cœur se serra et sans y avoir réellement réfléchi, elle posa un genou à terre, sortant ses clefs pour percer le scotch qui collaient les pans de carton ensemble. Forçant peut-être trop, elle ouvrit le paquet et observa les deux piles nettes de papiers cartonnés. Elle en ramassa un. Elle n’eut pas besoin de dépasser la première ligne. William et Gabrielle ont le plaisir de vous annoncer leur… Elle se retint de lire le dernier mot, se redressant avant de jeter le faire-part sur le paillasson. Puis elle renversa d’un coup de pied le carton, regardant les invitations se déverser au sol. Elle n’attendit pas plus longtemps, rejoignant la sortie, son cœur battant sous la colère. Elle n’avait pas envie de rentrer chez elle et de risquer de crier sur sa sœur sans raison. Elle avait besoin de se détendre et de souffler, alors elle se rendit au seul autre endroit du quartier qu’elle connaissait.
Pour la deuxième fois de la journée, Scarlet sonna et Graham lui ouvrit quelques minutes plus tard. « Je suis désolée de débarquer comme ça, je peux rentrer ? » Elle n’avait jamais pensé se rapprocher autant du meilleur ami de Bartholomew mais ils s’étaient croisés bien trop souvent pour s’ignorer et avaient fini par apprécier la compagnie de l’autre. Il poussa un léger soupir, accompagné d’un sourire. « Je t'en prie. » Elle pénétra dans l’appartement qu’elle connaissait à présent bien, posant ses affaires dans l’entrée. « T’aurais une bière ? » demanda-t-elle en s’avançant vers la cuisine. « Euh, Scar, » commença l’australien mais elle ne l’écoutait pas. Elle ouvrit la porte du réfrigirateur et se sait d’une bouteille, ayant su la réponse à sa question avant même de la poser. Elle referma le frigo et se retourna vers Graham, qui l’observait depuis l’encadrement de la porte. « Il est que dix heures du matin. » Elle sourit, décapsulant la bouteille avant de prendre une gorgée. « C’est pour ça que je t’ai pas demandé quelque chose de plus fort, » répliqua-t-elle en passant à côté de lui pour aller s’écrouler sur le canapé. Il la rejoint quelques secondes plus tard, un air perplexe sur le visage. « Qu’est-ce que tu fais là ? » La brune finit sa gorgée avant de pousser un soupire. Elle n’avait parlé à personne de Gabrielle, à personne du fait qu’elle voyait une femme et elle n’était pas prête à le faire, surtout maintenant qu’elle était certaine que cette erreur était terminée. « Il est que dix heures et je passe déjà une journée de merde, » lâcha-t-elle en relevant les yeux vers son ami. « J’ai pensé que tu me remontrais le moral. » Elle laissa son regard dériver vers sa bouche. Gabrielle n’était qu’une erreur, qu’un égarement temporaire. Gabrielle ne voulait rien dire pour elle. Elle se pencha en avant, légèrement. Elle ne ressentait rien pour Gabrielle. Elle laissa ses lèvres rencontrer celles de Graham, doucement d’abord. Il ne s’écarta pas, répondant à son baiser. Elle avait toujours vu la manière dont il la regardait. Elle se souvenait de la manière dont il avait flirté avec elle quand ils s’étaient rencontrés, avant qu’ils ne deviennent amis. Evidemment qu’il n’allait pas la repousser. Sans rompre le contact, elle posa la bouteille au sol, avant de poser ses mains contre sa mâchoire, réduisant l’espace entre eux. Elle n’appréciait pas le contact. Elle n’appréciait pas sa barbe sous ses doigts, sa mâchoire trop carrée, son corps trop ferme contre le sien, là où elle s’était habituée à sentir des courbes. Cela ne lui semblait pas correct, pas juste, comme si elle se trompait, comme si elle prenait la mauvaise décision. Cependant c’était la seule manière pour elle de sentir qu’elle agissait normalement. De sentir qu’elle était normale.
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() message posté Mer 2 Nov 2016 - 18:15 par Invité
April 4th, 2015 // you’re stuck in the loose hairs you found on your pillow the next morning, the way your mouth felt numb for days. you’re stuck in the quiet limbo, the dead silence, the moments after the fall when your limbs are all broken but you know you’re still alive. Elle ne se souvenait pas réellement comment elle avait atterrit là, entre ses quatre murs blancs, immaculés, même si on le lui avait expliqué. Elle ne se souvenait pas, non, d’avoir chuté avec violence dans l’escalier du bar où elle se trouvait. Elle ne se souvenait pas, non, d’avoir été transportée à l’hôpital, alors qu’elle s’était pris un coup sur la tête et qu’elle s’était ouvert le front. Elle ne se souvenait pas, non, qu’avant de lui donner quoique ce soir pour la douleur, on lui avait prélevé du sang, en prévention, pour savoir exactement ce qu’il y avait dans son système. Mais elle se souvenait de l’air pincé de l’infirmière qui était venue la chercher. Ses mots n’avaient aucun sens à l’esprit de Scarlet. Même si elle écoutait d’une oreille distraite, elle put sentir sans mal la seconde à laquelle elle sentit quelque chose en elle craquer, sous les mots qui venaient de lui être glissés. Elle ne sut pas exactement ce qui se brisa en son sein mais ses poumons arrêtèrent de faire circuler de l’air dans son corps, même si elle inspirait de toutes ses forces. Elle avait la nette impression d’avoir la tête sous l’eau, les paroles de la femme qui l’installait à présent sur une chaise médicale lui parvenant étouffées. Elle ne sentit pas le froid du gel qui fut versé sur son ventre, elle ne regarda pas les images qui finirent par s’afficher sur l’écran à côté d’elle. Elle pouvait sentir son cœur logé dans sa gorge, prêt à passer le bord de ses lèvres. « Est-ce que vous vous rendez compte de la gravité de la situation, mademoiselle Lancaster ? » Les paroles de l’infirmière lui parvinrent, étouffés, tandis qu’elle bougeait l’appareil contre la peau de son ventre. Elle se força à hocher la tête, consciente de l’absence de réaction de sa part jusqu’à présent. « Votre consommation d’alcool pendant ce premier mois pourrait avoir des conséquences graves, même si vous ne buvez plus durant le reste de votre grossesse. Actuellement, le fœtus est sous développé, vous réalisez donc que la croissance de votre enfant pourra être compromise ? » Nouveau hochement de tête. Grossesse, fœtus, enfant. Elle comprenait chacun des mots qui lui parvenaient. Elle comprenait qu’une vie s’était formée au creux de son ventre, sans qu’elle ne le sache, sans qu’elle ne le veuille. Elle comprenait qu’elle ne pouvait plus fuir ses responsabilités et que son alcoolisme continuait de détruire des vies, qu’elle prétende le contraire ou non. La nausée la saisit finalement, faisant perles des larmes aux coins de ses yeux et elle se leva brusquement, repoussant l’infirmière, essuyant son ventre du mieux qu’elle le pu. Avant d’avoir une chance d’être retenue, elle sortit de la pièce et s’engagea dans un couloir au hasard, au pas de course, son nom crié derrière elle lui parvenant aux oreilles. Elle s’en fichait. Elle avait besoin de fuir, une nouvelle fois, une dernière fois, avant de laisser la réalité la rattraper. Elle n’était pas prête à assumer ses erreurs, pas lorsqu’elles avaient des conséquences aussi graves. Elle ouvrit une porte et s’engouffra dans la chambre vide, refermant derrière elle. Elle avait simplement besoin d’être seule un instant. Se laissant glisser au sol, elle put entendre l’infirmière qui criait toujours son nom passer sans s’arrêter. Un long soupir s’échappa de ses lèvres et elle s’autorisa enfin à laisser quelques larmes couler de ses yeux, les sanglots la prenant enfin à la gorge.
Scarlet ne su réellement combien de temps elle resta là, sachant pertinemment qu’elle devrait ressortir puisque l’hôpital n’était pas encore prêt à la relâcher dans la nature. Elle sortit son téléphone de sa poche et regarda l’heure qui affichait à présent 8:17. Ses doigts tapèrent instinctivement le numéro de Gabrielle, qu’elle avait mémorisé sans le vouloir et elle porta l’appareil à son oreille, fermant les yeux. Elle décrocha au bout de plusieurs tonalités. « Scar ? Pourquoi tu m’appelles aussi tôt ? Tout va bien ? » La brune pouvait entendre l’inquiétude dans sa voix. Leur relation n’en était plus vraiment une, à présent. Scarlet avait refusé de la voir après avoir vu les cartons d’invitations. Elle avait prétendu avoir trouvé le colis déjà ouvert mais Gabrielle n’avait pas apprécié sa réaction négative, prétextant qu’elle n’avait pas encore eu le temps d’annuler la commande. Elle avait ajouté cependant qu’elle avait eu besoin de temps pour réfléchir et Scarlet n’avait pu nié cette fois-ci que cela l’avait blessée. Pourtant elle n’avait pas réellement su tourner la page et parfois, elle composait encore son numéro, parfois, elle se rendait encore chez elle lorsqu’elle savait que son fiancé travaillait. Parfois, elle se laisser encore aller dans ses bras. « Non, » souffla-t-elle finalement. « J'ai couché avec quelqu'un d'autre. » Elle avait pensé qu’il valait mieux sortir les mots directement, sinon elle n’y arriverait jamais. Mais maintenant qu’elle les avait prononcé, elle le regrettait. Gabrielle resta silencieuse à l’autre bout de la ligne, ce qui rendit la situation bien pire. « C’est moi qui ai ouvert les invitations et qui ai laissé le colis comme ça, » admit-elle finalement. « Je croyais que tu m’avais menti, j’étais blessée et j’ai pas réfléchi. » Les mots sortaient difficilement, coincés dans sa gorge. « Je suis désolée. Tu mérites mieux. » Toujours plus de silence en réponse. Puis enfin Gabrielle pris la parole. « Tu m’as fait croire que mes sentiments étaient ridicules, tu m’as laissé foutre en l’air la seule vraie relation que j’ai eu avant de me dire que je n’étais qu’un bon coup pour toi. Puis tu m’as dit que tu voulais que je le quitte, pour toi, tu m’as laissé penser que t'avais des sentiments, toi aussi. Mais t’as été incapable de comprendre que j’avais besoin de temps pour quitter l’homme avec qui je pensais me marier depuis mes dix-sept ans. Et maintenant tu me dis que t’as préféré baiser quelqu’un d’autre plutôt que de me laisser du temps. T’as raison. Je mérite mieux. » Elle raccrocha avant que Scarlet ne puisse répondre.

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April 9th, 2015 // It’s hard, isn’t it? Living with a shattered heart. You breathe in and hope the shards don’t pierce your lungs. But, eventually, they will. There is no escape from it. You will bleed. You will gasp. And you will scar. « Qu’est-ce qui va pas ? » Eugenia s’installa à côté d’elle sur le canapé de leur appartement et Scarlet ne pu même pas faire semblant de ne pas pleurer. Son portable serré entre ses doigts affichait encore le message de Gabrielle qu’elle avait reçu plusieurs minutes plus tôt, le message lui disant de ne plus lui adresser la parole. « C’est le bébé ? » demanda Eugenia, voyant que sa sœur ne lui répondait pas. Scarlet secoua la tête. Sa jumelle avait été la première au courant, après qu’elle soit rentrée de l’hôpital et elle ne l’avait pas jugée, l’avait écoutée avec attention, l’avait écoutée lui dire qu’elle ne savait pas quoi faire. Elle lui avait dit avoir su pour l'alcool avant même que Scarlet ne l'admette et cette dernière n'en avait pas réellement été étonnée. Elle avait conscience à présent que son choix devrait être pris rapidement. Elle avait également conscience qu’une solution semblait plus évidente que les autres. Elle avait peur, après tout, de donner naissance à un enfant dont elle avait détruit la vie sans qu’il ait même une chance d’être normal. Elle avait peur qu’il grandisse sans père, avec elle seul comme modèle, avec son propre chaos comme modèle. Elle avait peur de ne pas pouvoir lui apporter une vie saine, avec ses maigres revenus. Mais elle était plus terrifiée encore d’être une lâche. Pourtant, elle n’avait toujours pas de solution miracle, elle n’avait toujours rien dit à Graham. « Non, c’est pas ça. » Elle jeta son portable sur le coussin à côté d’elle, hors de sa vue. « Raconte moi, » lui dit Eugenia doucement. Scarlet regarda sa sœur, sachant pertinemment qu’elle pouvait lui faire confiance. « Il y a quelque chose que j'ai besoin de te dire depuis longtemps. » Elle prit une inspiration et laissa les mots sortir, sans y réfléchir. « Il y a une raison pour laquelle je bois, Ginny. Il y a une raison pour laquelle j’ai été une telle connasse avec toi et tout le monde au lycée. Ça n’excuse pas ce que j’ai fait mais… c’est pourquoi j’ai agis comme ça. J’avais peur. D’être rejetée. D’être… comme toi. D’être assez courageuse pour être moi-même et prendre le risque de me faire insulter pour ça. » Elle n’avait jamais su comment Eugenia avait fait pour ne pas être entraînée, elle aussi, dans ce genre d’histoires. Comment elle avait fait pour rester fidèle à elle-même, malgré les moqueries. « J’avais peur de ne pas être acceptée. » Elle marqua une pause, incapable d’en sortir plus et Eugenia patienta sans l'interrompre. Elle ne se souvenait pas à quel moment le mot avait germé dans son esprit. Elle savait qu’il avait été toujours tapi dans un coin de son esprit, depuis l’âge où elle avait eu un béguin pour sa voisine de classe en maternelle, avant qu’elle ne comprenne que ce n’était pas normal aux yeux de tous. Avant qu’elle ne comprenne que ce n’était pas attendu d’elle. Avant qu’on ne commence à lui demander si elle avait un amoureux et non une amoureuse. Elle avait toujours été là, cette certitude, jusqu’à ce qu’elle puisse lui donner un nom, jusqu’à ce qu’elle l’associe à la peur et à la honte. Gay. Lesbienne. Homo. Elle n'avait pas su comment elle devait se qualifier, alors qu’elle l’avait enterré, prétendant que ça ne lui correspondait pas. Elle était sortie avec des garçons, parce que c’était ce que les autres faisaient, parce que c’était ce qui était normal. Elle était sortie avec des garçons, pas par envie mais par contrainte. Cette contrainte n’avait pas tardé à se transformer en moyen de se convaincre que c’était ce qu’elle voulait, en moyen de se convaincre qu’elle était comme le reste des personnes qui l’entouraient. Parce qu’il y avait eu Hazel. Hazel avait été celle à lui faire comprendre. Hazel avait été celle à planter le doute dans son esprit. Hazel avait été la première à mettre feu à son cœur et son esprit. Hazel avait été la première à la terrifier. Scarlet n'avait rien dit. Elle n'y avait même pas pensé. Elle n'avait pas tenté d'interpréter ce qu'elle ressentait. Elle avait déversé son poison, sur elle aussi, parce que c'était tout ce qu'elle savait faire, parce que c'était devenu un mécanisme de défense. Elle avait déversé son poison la journée et le soir, elle s'était surprise à coucher sur papier la tempête qui faisait rage dans ses pensées. Elle s'était mise à écrire ses sentiments, sans chercher à les interpréter, sans chercher à les relire et les avait cachés sous son matelas, dans son esprit, enfermés au creux de son cœur. Elle avait attendu que les insultes fassent effet sur ses propres pensées. Elle avait attendu que celles-ci correspondent à ce qui sortait de sa bouche. Ce n'était jamais arrivé. Hazel était restée sa victime, son moyen de décompression, son bouc émissaire. Hazel était restée ce doute terrifiant, ces sentiments dévastateurs, ces mots enfermés au creux de son cœur. Elle n’avait rien fait. Elle avait attendu d’avoir terminé le lycée avant de pouvoir commencer à l’oublier, avant de pouvoir commencer à prétendre que ces sentiments n’avaient jamais agités son cœur. Hazel avait été la seule. Aucune autre fille n’avait fait cette impression sur elle. Aucun garçon, non plus. Elle avait été la seule, avant Gabrielle, avant que son cœur n’explose à nouveau. A partir de ce moment-là, Hazel avait cessé d’avoir de l’importance. A partir de ce moment-là, il n’y avait eu que Gabrielle, Gabrielle qui l’avait aimée en retour, Gabrielle qui avait été la première sur qui elle avait posé les mains. Gabrielle, qui avait été son premier amour, son premier baiser, sa première fois, peu importe le nombre de copains et de conquêtes masculines qu’elle avait pu avoir. Ils ne comptaient pas, ne faisaient pas le poids, à côté de ce qu’elle éveillait au fond de son cœur. Ils n’avaient jamais vraiment compté et c’était ce qu’elle avait su depuis toujours. Elle l’avait su, depuis le jour où elle avait posé les yeux sur Hazel, depuis le jour où elle avait posé les yeux sur Gabrielle. Mais elle ne l’avait jamais admis, jusqu’à présent. Pas même lorsque les battements de son cœur avaient commencé à lui faire mal lorsque Gabrielle posaient ses doigts sur sa peau, pas même lorsqu’elle avait compris que ce n’était pas qu’un jeu, entre elles deux. « Je… Je ne suis pas attirée par les hommes. » Elle le prononça si bas qu’elle ne fut pas certaine de l’entendre elle-même. Immédiatement, elle se rendit compte de ce qui venait de sortir de sa bouche et de la manière dont cela ne collait pas avec le fait qu’elle soit enceinte. Les larmes se succédèrent de nouveau mais Scarlet les retint du mieux qu’elle pu.   « Scarlet… » « J’ai essayé pourtant, je me suis dit que ça passerait, avec l’âge peut-être, avec le temps, » dit-elle précipitamment, essayant de se justifier avant qu’Eugenia ne puisse dire quoique ce soit, avant qu’elle ne puisse penser quoique ce soit. « J’ai cru que si je l’ignorais suffisamment, ça s’en irait. Mais… je suis tombée amoureuse. Et même si j’ai essayé de m’en distraire, je sais que… Que je ne pourrais jamais aimer un homme comme je l’aime elle. Et maintenant elle me déteste et je ne sais pas quoi faire. » Elle ne savait pas réellement si elle se sentait mieux. Ces mots l'avaient rongée depuis ses premiers souvenirs et pour la première fois, elle les avait prononcé. Elle était terrifiée, terrifiée à l'idée de l'admettre enfin, terrifiée à l'idée de le dire à sa sœur, qui comptait bien trop pour elle pour qu'elle puisse la perdre. « Scarlet, tu dis ça comme si c’était grave. » Elle pu sentir son cœur se serrer dans sa poitrine. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû douter de sa jumelle. Que s’il y avait une personne pour comprendre ce qui lui arrivait, c’était bien elle. « La normalité n’existe pas, Scarlet. Tout le monde est étrange. Personne ne correspond au schéma que la société nous impose. Tu… Tu aimes les filles et ce n’est pas grave. Ca ne fait pas de toi une paria. C’est ce qu’on tentera de te faire penser mais il faut que tu gardes en mémoire que les autres ont souvent pire à cacher. » Scarlet lui sourit, à travers ses larmes, submergée par le soulagement. Elle n’était pas sure de la croire. Elle n’était pas certaine d’avoir envie de le dire à qui que ce soit d’autre. Mais être acceptée par sa jumelle lui suffisait, du moins pour le moment. « Tu l’as trompé ? C’est pour ça qu’elle t’en veut ? » reprit finalement Eugenia et Scarlet hocha la tête. « Si on veut, » répondit-elle. Elle ne savait pas si c’était vraiment le cas, étant donné qu’elle s’était appliquée à dire qu’elle et Gabrielle ne formaient pas un couple. Mais elle savait que les choses avaient changées lorsqu’elle lui avait promis de rompre avec William. Cependant, Scarlet ne savait pas si elle lui avait été infidèle, alors que Gabrielle n’avait pas tenu sa promesse. « On était pas vraiment ensemble, parce que je voulais pas que ce soit officiel. Parce que j’avais peur que ça le soit. Elle est fiancée et… Elle m’avait promis qu’elle annulerait son mariage. J’y ai cru, parce que j’arrivais plus à prétendre que je ne ressentais rien. Elle l’a pas fait. » Elle garda les yeux baissés sur ses mains, honteuse de la suite, honteuse de la manière dont elle avait réagit. « J’étais blessée, Ginny. J’ai pas réfléchi. Et c’est comme ça que je me suis retrouvée enceinte. » balbutia-t-elle. Elle releva les yeux, incapable cependant de soutenir le regard de sa sœur. « Je voulais me prouver que je m’en fichais. Que j’étais pas amoureuse d’elle et que j’étais pas… comme ça, » expliqua-t-elle, encore incapable de prononcer les mots qui l’avaient torturés pendant des années. « Ça n’a pas marché, » dit-elle avec un sourire sans joie, qui s’effaça immédiatement. Tout ce que cela lui avait été apporté était du regret et de la peine. « Bien entendu que ça n’a pas marché… Parce que ça ne sert à rien de lutter, Scar. Tu vas simplement t’épuiser. » Scarlet n’eut pas le courage d’acquiescer. Elle savait à présent que ce sentiment ne s’en irait jamais. Elle savait à présent que non, elle ne pouvait pas lutter. Mais elle avait encore du mal l’accepter entièrement. Elle avait encore du mal à se dire que ce n’était pas grave, que cela ne changeait rien, car il s’agissait d’elle-même. Elle savait qu’elle aurait toujours peur du regard des autres. Elle savait qu’elle aurait toujours peur d’être rejetée. « Tu es encore trop perdue pour te rendre compte que ce n’est pas si grave d’être homosexuelle, » lui dit doucement Eugenia. « Pour ce qui est du reste… Tu t’es défendue comme tu as eu l’habitude de te défendre, j’imagine. En ignorant le problème. En tentant de faire comme s’il n’existait pas. » Scarlet hocha la tête, le cœur au bord des lèvres. Elle avait toujours pensé qu’en l’ignorant suffisamment, tout problème finirait par s’en aller. Cela avait marché pour sa relation avec Gabrielle. Cela avait marché pour son problème avec l’alcool. « Je ne dis pas que tu es totalement innocente et qu’elle est fautive… Après tout, je ne sais pas tout ce qu’il s’est passé. Vous avez toutes les deux votre part de tort dans l’histoire. Maintenant… J’imagine que vous allez devoir discuter sérieusement. Et que, toi, tu vas devoir assumer. » Assumer. C’était quelque chose qu’elle avait bien eu du mal à faire jusqu’à présent mais qui était inévitable désormais. « C’est fini, elle ne veut plus me voir. Le plus important maintenant c’est de savoir ce que je vais faire. » Eugenia ne répondit pas tout de suite. « Viens par là. » Le cœur lourd, Scarlet finit par se pencher en avant, se calant une nouvelle fois contre le torse de sa sœur, passant ses bras autour de sa taille. « Merci, » dit-elle finalement. Merci de l’avoir écoutée, merci de l’avoir acceptée, merci d’avoir su trouver les mots. « Je n’ai pas fait grand chose, tu sais, »  répondit Eugenia, une main de retour dans ses cheveux. Scarlet ne répondit pas, fermant les yeux, toujours perdue par rapport à ce qu’elle était censée faire, toujours perdue par rapport à ses sentiments mais soulagée, terrifiée. Soulagée d’avoir enfin sorti les mots qui lui brûlait les lèvres depuis des années. Terrifiée de ce que cela voudrait dire pour la suite.

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August 28th, 2015 // most days I feel sick. like the aftertaste of you never leaves. like the hurt found a place between my teeth, lodged itself at the back of my throat. like everything I eat tastes of you. like everyone I kiss can feel you there. like the nausea of it doesn’t calm down, just shifts around, reminds me what we once were. Elle n’aurait pas dû se retrouver là, à l’autre bout du monde, en compagnie de son demi-frère, alors que le temps lui échappait. Il ne lui restait plus que quelques mois, après tout, avant d’être mère. Il ne lui restait que quelques mois pour économiser, pour travailler avant de devoir s’interrompre pour la naissance de son enfant. A chaque fois qu’elle y pensait, son cœur se serrait un peu plus, la peur enflait un peu plus, ses pensées s’emmêlaient un peu plus. Elle ne savait pas encore si elle était prête. Cinq mois avaient beau avoir passé, elle était toujours autant perdue, toujours autant effrayée à l’idée de devoir prendre autant de responsabilités. Pourtant sa décision avait été prise assez rapidement, même après que Gabrielle lui ait dit ne plus vouloir la voir. Graham l’avait soutenue, avait promis qu’il serait là pour elle et le bébé. Elle ne lui avait pas dit que son alcoolisme pourrait poser des problèmes pour l’enfant, parce qu’elle avait toujours honte de ce qu’elle avait fait. Elle espérait, au fond, qu’il n’ait aucun problème parce que même les médecins étaient incapables d’en être certains. Elle n’avait rien dit, espérant que tout irait bien, espérant qu’elle n’ait jamais à le faire.
Bartholomew ne lui avait pas laissé le choix, lui annonçant qu’il l’emmenait en Australie le matin de leur départ. Elle avait pris deux minutes pour y réfléchir et avait accepté sans rechigner. Elle n’avait rien d’autre à faire de toutes manières, ses patrons l’ayant viré à l’instant où ils avaient appris qu’elle était enceinte et elle n’avait jamais quitté le Royaume-Uni, alors elle le laissa l’emmener, heureuse à l’idée de passer quelques jours avec son frère. Cela faisait un moment qu’elle avait commencé à véritablement tenir à lui, comme une sœur était censée le faire pour son frère. Les choses n’avaient pas toujours été aussi simples, puisque l’intrusion de Bartholomew dans leurs vies lui avait d’abord parut comme étant une nuisance, pure et simple. Ce frère qu’elle ne connaissait pas avait été un véritable parasite, squattant leur canapé et les dérangeant de manière générale. Mais il s’était avéré au fil du temps qu’il était celui qui mettait le plus souvent de la nourriture sur leur table. Il s’était avéré au fil du temps qu’il était celui qui lui tiendrait compagnie quand sa sœur partait à l’hôpital, qu’il était celui qui comprenait le sentiment qu’elle éprouvait à ce moment-là. Elle tenait à lui, malgré le fait qu’elle ne s’y soit jamais attendue, malgré le fait qu’elle ait pu le détester à leur rencontre. Alors elle l’avait suivi.
Scarlet observa avec un sourire son frère émerger de la chambre du petit appartement qu’il avait loué pour eux deux le temps de leur séjour, alors qu’elle sortait de quoi leur faire le petit-déjeuner. Il la poussa sans un bonjour, sans compassion pour son ventre rond. « Laisse moi faire. » Elle fit mine d’être choquée, contournant le comptoir pour aller s’asseoir en face de lui. « C’est pas une manière de traiter les femmes enceintes. » Il lui fit un sourire mais n’ajouta rien, commençant à sortir des œufs et du lait du frigo, remplaçant les céréales qu’elle avait sorti. Il avait toujours été plus doué qu’elle dans ce domaine, de toutes manières, alors elle le laissa faire, l’observant avec un sourire. Ils étaient proches, oui, pourtant elle ne lui avait pas tout dit. Elle ne lui avait pas dit ce qu’elle avait avoué à Eugenia, plusieurs mois plus tôt, bien que celle-ci l’ait accepté sans problème. Elle n’en avait plus parlé, à vrai dire, expliquant à sa jumelle qu’elle n’était pas réellement prête à ce que cette vérité soit exposée à tout le monde. Elle avait confiance en son frère. Pourtant, elle n’avait pas l’impression de pouvoir assumer de lui révéler ce qu’elle s’était appliquée à cacher pendant des années. Et lui ne se doutait probablement de rien. « Tu veux faire quoi aujourd’hui ? » Elle haussa les épaules alors qu’il déposait un premier pancake dans son assiette. « Merci. Je sais pas, » dit-elle en attrapant la confiture de mûre pour en étaler dessus. « J’ai l’impression qu’on a visité tout ce qu’il y avait d’important, donc peut-être marcher sans but dans les rues de la ville ? » Il déposa un autre pancake dans son assiette à lui et vint s’asseoir à ses côtés avec un sourire. « Ca me paraît être un bon plan. » Elle lui rendit son sourire, finissant son petit-déjeuner avec appétit, avant de filer sous la douche pour se préparer. Sa situation était loin d’être idéale et penser à Gabrielle lui faisait toujours mal. Elle ne savait pas comment elle s’en sortirait lorsque son enfant serait né. Mais elle savait au moins qu’elle avait du soutient. Elle savait au moins qu’elle n’était pas seule.

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October 31st, 2015 // some mothers have broken babies and spend the rest of their lives wondering if they should have spared them. Cela avait commencé par une douleur vive. Cela avait commencé par un sentiment de panique immédiat. Cela avait commencé par une vague de questionnements naissant dans son esprit. Installée à la table de la cuisine, occupée à finir son repas, Scarlet avait posé ses deux mains la peau tendue de son ventre, essayant de se convaincre que tout allait bien, que cela était normal. Après tout, il n’y avait pas encore eu de complications, malgré ses débuts peu prometteurs. Après tout, elle avait toujours su garder son fils en sécurité, malgré le fait qu’il ne soit pas encore né. Elle lui avait déjà donné un nom. Elle avait déjà imaginé l’odeur de sa peau ainsi que ses traits, qui se dessinaient parfaitement dans son esprit. Elle avait tout anticipé, investissant dans un berceau, qui reposait encore dans son carton, attendant d’être monté aux côtés de son lit. Elle avait tout calculé, repérant les emplois qu’elle devrait viser après son accouchement, après s’être assuré que sa venue au monde s’était déroulée sans encombre. Mais elle n’avait pas anticipé cela. Elle n’avait pas anticipé ces contractions douloureuses, à seulement sept mois, à seulement deux mois de l’échéance. Elle n’avait pas anticipé le sang qu’elle avait découvert sur ses doigts, après avoir passé une main entre ses cuisses, inquiétée par le liquide qu’elle avait senti couler. Elle n’avait pas anticipé la peur. La peur, qui la prenait à la gorge, qui lui retournait le ventre, qui faisait perler des larmes aux coins de ses yeux. Ses gestes se succédèrent, tremblants, flous et son corps sembla prendre le contrôle sur sa tête, décidant par lui même de ce qu’elle devait faire. Elle regarda ses mains passer sous l’eau, avant de les voir attraper son téléphone portable. Elle n’eut pas besoin de réfléchir pour savoir ce qu’elle était en train de faire et ce n’est que lorsqu’elle entendit la voix de sa sœur à l’autre bout du fil qu’elle arriva à respirer de nouveau. Sa sœur, qui avait toujours solution à tout. Sa sœur, qui était plus adulte qu’elle, qui avait déménagé avec son fiancé il y avait plusieurs mois déjà. Sa sœur, qui avait les mots pour la rassurer. Son esprit à elle était brisé, incapable de fonctionner correctement, incapable de raisonner, incapable de l’aider. « Oui ? » « Ginny, il y a un problème. » Elle lui raconta ce qui s’était passé, ses paroles sortant difficilement, sa voix butant sur tous les mots. Il était trop tôt, beaucoup trop tôt pour que quoique ce soit se passe et pourtant la présence du sang, anormal, lui signifiait bien qu’il était en danger. Qu’elle risquait de le perdre. Que tous ses efforts et ses espoirs seraient vains et ne laisseraient qu’un trou béant dans sa poitrine. Alors, elle attendit qu’Eugenia lui donne une solution. Elle attendit qu’Eugenia lui donne des explications. Elle attendit que sa sœur, coincée dans son fauteuil roulant, à l’autre bout de la ville, lui vienne en aide. « Ca va aller, d’accord ? » Elle pouvait entendre dans le ton de voix de sa jumelle qu’elle s’inquiétait aussi. Qu’elle paniquait également, au même titre qu’elle. « Il faut que t’ailles à l’hôpital. Tout de suite. Je t’y rejoins. » Scarlet avait refusé d’y penser. Parce qu’elle ne voulait pas admettre que la situation était grave, parce qu’elle ne voulait pas céder à la peur. « Ne prends pas le métro. Prends un taxi. » Scarlet ferma les yeux, sachant pourtant que c’était la seule solution pour y arriver rapidement.   « D’accord. Merci Ginny. » Elle raccrocha, la gorge nouée. Elle n’était pas remontée dans une voiture depuis l’accident. Elle avait refusé, constamment, de reprendre ce risque, terrifiée à l’idée que quelque chose n’arrive à nouveau. Pourtant, elle savait qu’elle n’avait pas le choix et qu’il était hors de question pour elle de prendre le métro. En l’espace de dix minutes, elle parvint à se rincer dans la douche, à changer ses vêtements et à sortir de son appartement pour rejoindre la station de taxi la plus proche. Voyant son état paniqué, le chauffeur vint lui ouvrir la porte et c’est en essayant de se détacher le plus possible de la réalité que Scarlet monta à bord du véhicule. Elle ferma les paupières, fort, après avoir annoncé sa destination et ne les rouvrit qu’une fois arrivée, incapable de regarder le trajet. Elle régla sa course et se dépêcha d’atteindre l’accueil de l’hôpital, où elle formula pour la première fois ce qu’elle redoutait même de penser. « Je crois qu’il y a un problème avec mon bébé. » Les évènements s’enchainèrent rapidement à partir de là et elle eut l’impression d’attendre une éternité avant de pouvoir enfin avoir des nouvelles sur sa situation. Un médecin entra dans la chambre où elle était installée et ne prononça pas un mot, tandis qu’il l’examinait, la mine grave. Elle entendit à peine son verdict, son sang battant dans ses tempes. Elle ne capta que quelques mots, plus forts que les autres. Poche des eaux rompue. Accouchement prématuré. Elle hocha la tête, terrifiée. Elle laissa les larmes qu’elle avait retenu pendant des heures couler sur ses joues.
On ne la laissa pas tenir son bébé, une fois que fut fini, une fois que les longues heures douloureuses soient passées. Il était en danger, lui expliqua-t-on. Il fallait le placer sous couveuse immédiatement. Scarlet n’eut pas d’autre choix que d’acquiescer, la peur ne voulant plus la quitter à présent. On la laissa seule plusieurs minutes, avant qu’Eugenia ne revienne dans la pièce, faisant rouler son fauteuil jusqu’à son lit. Elle était pâle, blême et Scarlet eut la sensation qu’elle était sur le point lui annoncer une nouvelle qui ne ferait qu’empirer l’état dans lequel elle se trouvait. « J’ai reçu un appel tout à l’heure. » La brune déglutit, se redressant dans son lit. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Elle n’était pas sure de supporter d’autres mauvaises nouvelles. « C’est maman, elle… Elle a été agressée et laissée pour morte. Elle a peu de chances de s’en sortir. » Scarlet regarda les yeux rouges de sa sœur, les larmes qui coulaient encore sur ses joues. Elle enfonça son visage dans son oreiller, ne supportant tout simplement pas ses mots, laissant ses pleurs couler contre le tissu, silencieux.
Elle ne su pas combien de temps elle resta ainsi, échangeant quelques brèves paroles avec sa sœur, qui finit par partir faire un tour. Elles allaient devoir y aller, lorsque Scarlet serait sur pied. Elle ne pouvait imaginer cependant quitter son enfant pour aller au chevet de sa mère, qui était presque morte à présent, si elle en croyait les dires de sa sœur. Elle ne pouvait s'imaginer la voir une dernière fois sans pouvoir lui dire au revoir. Son portable vibra à côté d’elle et elle le ramassa, n’ayant pas eu conscience qu’on le lui avait posé là. Le nom de Graham s’affichait sur l’écran et elle eu presque envie de laisser sonner. Cependant, elle décrocha, faisant de son mieux pour contrôler sa voix. « Allô ? » « Scar, Barty m’a appelé pour me dire que t’étais à l’hôpital et que tu avais eu le bébé. Je vais passer dès que je sors du… » « Non, » l’interrompit-elle, malgré l’inquiétude qu’elle entendait dans son ton. Elle savait pourtant qu’elle n’avait pas le droit de faire cela, que ce n'était pas juste. « Ne viens pas. » Son ton était sec, pourtant elle s’en voulait de prononcer ces mots. « Quoi ? Pourquoi ? » Elle poussa un soupir, la gorge encore nouée, les joues encore trempées. Elle n’avait qu’une envie, raccrocher et laisser une nouvelle fois ses émotions se déverser. « J’avais peur de te le dire et je pensais avoir plus de temps, » commença-t-elle, regrettant presque déjà ses paroles. « Mais il peut pas être de toi. D’après les médecins, j’étais déjà enceinte quand on a couché ensemble. Je suis désolée. » Elle laissa le mensonge traverser ses lèvres, ne le retenant pas, n’hésitant pas. « Mais… » Elle raccrocha, reposant le portable sur sa table de chevet. On lui avait dit que son fils semblait bien présenter des problèmes dû à son alcoolisme, qu’au delà de sa naissance prématurée, certains de ses organes étaient sous développés. Aucun d’eux n’étaient certain de savoir s’il grandirait normalement ou non. Alors elle ne voulait pas infliger cela à Graham. Elle ne voulait pas lui admettre que ce serait de sa faute, s’il avait des problèmes. Elle ne voulait pas lui admettre qu’elle avait certainement réduit ses attentes en poussière.

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November 14th, 2015 // she has her head in her hands and never stops screaming. she carries her ghosts at the back of her throat and everything she sees is in black and white. C’en était presque malsain, la manière dont les gens lui souriaient, la manière dont le soleil brillait. Elle aurait voulu pouvoir partager ce jour avec sa sœur, même si elle n’avait jamais aimé Julian, même si elle ne lui avait jamais fait confiance. Elle aurait voulu être heureuse, elle aussi, de voir sa jumelle se marier, en Grèce, dans leur pays de leur mère. Mais elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas prétendre, pas alors que son enfant était encore entre la vie et la mort. Pas alors que leur mère reposait six pieds sous terre. Elles étaient finalement allées la voir, pour qu’on leur dise qu’elle était en état de mort cérébral. Pour qu’on leur dise qu’il n’y avait plus d’espoir et qu’ils avaient besoin de leur accord pout la laisser partir. Pour la débrancher. Pour la tuer. Scarlet n’avait pas pu se résoudre à être la première à dire oui, alors Eugenia avait été forte pour elles deux, affirmant qu’elles ne pouvaient tout simplement pas la maintenir en vie. Elle était déjà partie, après tout. La vie que lui insufflait les machines auxquelles elle était rattachée était factice, fabriquée. Elle avait signé les papiers sans un mot, ne pouvant réellement réaliser qu’elle était partie, qu’elle n’entendrait plus jamais sa voix ou qu’elle ne la serrerait plus jamais dans ses bras. Elle n’avait même pas pu rencontrer son petit-fils. Scarlet n’avait pas pu lui dire tout ce qu’elle avait sur le cœur, tout ce qu’elle avait déjà dit à Eugenia. Elle était partie trop tôt, trop vite, trop brusquement.
Les jumelles avaient organisé son enterrement en Grèce, dans sa ville natale et Scarlet avait dû s’arranger pour que quelqu’un reste à Londres pour veiller sur son fils à sa place. Il ne semblait pas en danger immédiat mais il devrait certainement passer encore deux mois sous couveuse, deux mois avant qu’elle ne puisse le tenir pour la première fois dans ses bras. Elle lui avait donné un nom, l’avait appelé Charles Eugene Bartholomew Lancaster, parce que cela sonnait bien, parce qu’elle voulait qu’il porte les noms de sa marraine et son parrain, puisqu’ils étaient les personnes les plus importantes dans sa vie. Elle avait pensé ne venir que pour l’enterrement et repartir immédiatement pour Londres, même si sa sœur avait déjà prévu de rester un peu plus. Et puis elle lui avait dit qu’elle se mariait. Là, en Grèce, tout de suite. Quelques jours seulement après l'enterrement. Avant que Scarlet n’ait pu lui dire qu’elle comptait redéménager à Cardiff, dans la maison de leur mère, avec Charles une fois qu’il irait mieux. Avant qu’elle ait pu lui dire qu’elle souhaitait quitter Londres pour de bon, puisqu’il n’y avait plus rien pour elle là bas. Plus d’emploi pour payer son loyer, plus de Gabrielle, plus de Graham, plus besoin d’elle pour veiller sur Eugenia. Elle ne lui avait toujours rien dit, attendant que la mariage passe à présent.
C’en était presque malsain, cette manière de forcer le bonheur prétendu sur son visage simplement pour faire plaisir à sa sœur. Elle n’avait rien dit sur le coup, réalisant à quel point Eugenia était sérieuse mais elle n’en pensait pas moins. Elle trouvait l’idée de mauvais goût, peu appropriée, déplacée. Elle n’arrivait pas à se réjouir réellement, non. Elle collait un sourire faux sur ses lèvres mais ne ressentait pas ce bonheur qu’elle était censée éprouver le jour du mariage de sa jumelle. Elle aurait préféré retourner à Londres après l’enterrement, pour être auprès de son fils. C’était sans doute égoïste de sa part. C’était sans doute horrible pour elle de penser comme cela. Mais elle n’arrivait pas à faire autrement. Elle marcha le long de l’allée, allant rejoindre l’autel pour y attendre sa jumelle. Et lorsqu’elle vit la manière dont sa sœur semblait heureuse, rayonnante dans sa robe blanche, elle sut qu’elle devrait prétendre un peu plus. Elle sut qu’elle devrait se forcer, pour elle. Elle pourrait lui faire part de ce qu’elle pensait plus tard mais elle ne pouvait pas lui gâcher ce jour. Alors elle fit semblant d’être heureuse. Même si elle ne l’était pas.

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November 23rd, 2016 // Tragedy is sewn into your soul, no matter how bright your halo glows, or how high your wings take you, you will always, eventually, fall. « Tu deviens lourd, » marmonna-t-elle en soulevant son fils pour l’installer dans sa poussette, ne recevant que des gazouillis en réponse. Elle l’attacha et lui mit ses jouets dans les mains, avant de déposer un baiser sur le haut de son crâne. Elle lança un dernier regard sur l’appartement encore vide et triste et sortit, refermant la porte derrière elle. Elle avait passé près d’un an à Cardiff, avec Charles, à enchainer les petits boulots, à prendre soin de la maison de sa mère, trop grande pour elle et son fils. Elle avait passé près d’un an à se dire que peut-être que cela était mieux que sa situation à Londres. Mais elle avait finit par se rendre à l’évidence. Sa vie avait toujours été à Londres, au fond. C’était là qu’elle avait réellement pris racines, c’était là que sa famille vivait et être loin d’eux ne lui avait pas réussi, au final. Elle était isolée là où elle était, isolée de tout ce qu’elle avait connu, même si elle était retournée dans la maison de son enfance. Mais cela n’avait plus de signification pour elle, la dernière fois où elle avait vécu là datant du lycée, période qu’elle ne se plaisait pas à revivre, à présent. Elle n’était pas heureuse, au fond, perdue seule au Pays de Galles, élevant son fils du mieux qu’elle le pouvait. Lorsqu’elle avait appris le loyer qu’elle pourrait tirer de la maison de sa mère si elle la mettait sur le marché, elle avait compris que c’était la meilleure chose à faire, qu’elle pouvait se payer un appartement à Londres avec l’argent et vivre plus confortablement en gardant tout ce qu’elle gagnait pour le reste. Son fils méritait de grandir près de sa famille, de ses cousines, maintenant qu’Eugenia avait eu ses filles. Elle prit le métro pour rejoindre l’appartement de sa sœur, progressant laborieusement avec sa poussette jusqu’à arriver à destination. Essoufflée, elle sonna à la porte, un sourire aux lèvres. Elle se jeta à genoux pour enlacer sa sœur lorsque celle-ci lui ouvrit, même si au fond elle l’avait vu peu de temps auparavant. Cette fois-ci cependant, elles étaient de nouveau voisines – ou presque – et pourraient se voir aussi souvent qu’auparavant. « Tu vas bien ? » lui demanda-t-elle, en se relevant pour faire rentrer Charles à l’intérieur. Elle entreprit de se défaire de son manteau avant de récupérer son fils dans sa poussette. « Et toi ? Bien installée ? » Elle laissa la conversation s’installer alors qu’elles se mettaient dans le salon et laissa Eugenia prendre Charles sur ses genoux. Observant sa sœur avec son fils, elle su qu’elle avait pris la bonne décision, sentiment qu’elle ressenti à nouveau lorsqu’elle alla voir ses nièces dans leurs berceaux, profondément endormies pour leur sieste. Elle était heureuse, au fond, de retrouver sa vie et d’essayer de repartir sur de meilleures bases que celles qu’elle avait eu en quittant la ville. Elle n’avait pas pu s’imaginer vieillir à Cardiff, éloignée de tous, ne voyant sa famille que rarement. Sa mère n’était plus là, après tout. Cardiff ne représentait plus que le lieu de leur enfance et Londres contenait tout ce qui pouvait la rendre heureuse. Du moins, si elle ne laissait ses mauvais souvenirs gâcher son retour. 
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() message posté Mer 2 Nov 2016 - 18:15 par Invité
preums

edit/
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LES LANCASTER SONT REUNIS i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1419071523 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1419071523 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1419071523 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1419071523 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1419071523 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1419071523 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1419071523 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1419071523 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1419071523 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1419071523
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() message posté Mer 2 Nov 2016 - 18:29 par Invité
la scarlet i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 3744571258
(re)bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 2941632856 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1973890357
tu sais où nous trouver si tu as des questions i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 828680203
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() message posté Mer 2 Nov 2016 - 18:30 par Invité
(re)bienvenue parmi nous i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1973890357
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() message posté Mer 2 Nov 2016 - 18:31 par Invité
bienvenue et bon courage pour ta fiche (=
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Alycia Hemsworth
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() message posté Mer 2 Nov 2016 - 18:33 par Alycia Hemsworth
Re-bienvenue. i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1942225346 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1922099377 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 2941632856 Ça fait plaisir de revoir Scarlet parmi nous. i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1973890357
Bon courage pour ta nouvelle fiche & en cas de besoin, n'hésite pas. i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 2637431331 i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1935183664
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Lola Barnett
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() message posté Mer 2 Nov 2016 - 18:38 par Lola Barnett
(Re)bienvenue parmi nous. i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1973890357
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Anonymous
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() message posté Mer 2 Nov 2016 - 18:44 par Invité
Re bienvenue parmi nous i'm tired of writing poems about loving the stars when they have never loved me back. (sl) 1973890357
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Anonymous
Invité
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() message posté Mer 2 Nov 2016 - 18:44 par Invité
Re-bienvenue parmi nous donc si je comprends bien et bon courage pour ta fiche!!!
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() message posté par Contenu sponsorisé
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