(✰) message posté Mar 22 Nov 2016 - 17:58 par Invité
MINNIE AND GRAHAM (why does the sky weep? perhaps it is tired,it carries the weight of the stars and the heat of the sun. but who carries the sky when it is falling apart? then the rain and the lightning touched the ocean’s surface and it whispered: i hear you, i love you, you are not alone.) Il esquissa un sourire en fixant la porte de la salle de bain dans laquelle Minnie s’était enfermée depuis ce qui lui semblait être une éternité. Une éternité, oui. A peu près. C’était la première fois depuis l’ouverture du Beth’s Bistrot que Graham s’accordait des vacances. Il avait refusé de prendre ne serait-ce qu’une pause ; parce qu’après tout Graham était ainsi, à se jeter à corps perdu dans un projet, à se donner jusqu’à ce qu’il ne puisse plus tenir debout, à s’impliquer autant qu’il ne le pouvait parce qu’il avait cette conscience professionnelle qui faisait qu’il était capable des plus grands sacrifices pour mener à bien ce qu’il entreprenait. Il s’était tué à la tâche, oui. Il en avait fait des nuits blanches, il en avait sacrifié sa vie sociale, il en avait oublié de manger des dizaines et des dizaines de fois. Mais, la vérité, c’était qu’il avait adoré cette frénésie qui avait animé son quotidien. Parce qu’après tout Graham était ainsi, à vivre à cent à l’heure, à vouloir faire la différence. Il avait passé une scolarité toute entière à n’être que médiocre et, désormais, il prouvait au monde tout entier que lui aussi il y arrivait. Qu’il y arrivait même mieux que les autres. Il poussa un grand soupir lorsque Minnie finit enfin par sortir de la salle de bain, se relevant du lit où il s’était allongé durant une attente interminable. Il tenait dans ses mains un tote bag frappé aux lettres du Beth’s Bistrot ; dedans, il y avait fourré à la va-vite une serviette de bain, son porte-feuille, un appareil photo et son téléphone portable, jugeant que Minnie aurait forcément le reste. Avec un peu de chance. « Le soleil a presque eu le temps d’se coucher, » nota-t-il en ouvrant la porte de leur chambre d’hôtel en grand, faisant signe à sa meilleure amie de sortir la première. « T’es pas croyable. » Un sourire avait pris place sur ses lèvres. Il ne pensait qu’à moitié ses mots ; à vrai dire, il s’en fichait. Il ne faisait pas partie de ces personnes qui se formalisaient du temps de préparation des autres, jugeant qu’il n’avait pas le temps—ni l’énergie—de s’y attarder. Il referma la porte derrière eux et ils s’élancèrent dans les couloirs de l’hôtel où ils séjournaient, passant devant l’accueil après avoir descendu les escaliers. Ils se retrouvèrent directement sur l’Ocean Drive, quartier des bars qui donnait sur les plages, et ils n’eurent qu’à traverser la route et faire quelques pas pour se retrouver les pieds dans le sable. Graham poussa un petit soupir satisfait. Il avait eu l’occasion de voyager au cours de sa vie ; il avait vécu en Australie durant toute sa jeunesse, avait fait une bonne partie de ses études en France et avait entrepris de partir à plusieurs reprises aux quatre coins du monde. Il avait eu l’occasion de voyager au cours de sa vie, oui. Jusqu’à ce qu’il parte au Japon. Jusqu’à ce qu’il se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment. Quelle avait été la probabilité, après tout ? La probabilité qu’il se retrouve là, ce jour-là ? Cela faisait cinq ans. Cinq ans et il y pensait. Cinq ans qu’il y pensait. Il finit par sortir son appareil photo de sa poche et l’alluma, contrôlant rapidement les réglages en jetant un coup d’oeil par-dessous ses lunettes de soleil. Il était là pour cela, en grande partie. S’il avait profité de la convention à laquelle il participait à Miami pour prolonger son séjour de quelques jours et embarquer avec lui Minnie, il savait qu’il avait certains devoirs. Devoirs comme faire des vidéos. Devoirs comme filmer son quotidien même si cette simple idée le rebutait. « Tu peux dire à tous tes admirateurs secrets c’qu’on fait aujourd’hui ? » demanda-t-il en dirigeant l’objectif sur Minnie. Il était mal à l’aise avec ces chose-là ; parce que Graham, lui, aimait garder sa vie privée pour lui. Parce que Graham, lui, même s’il était talentueux à sa manière, même s’il était doué dans son domaine, il refusait de devenir une personnalité que l’on admirait. « On notera que Minnie est sortie de ses joggings trop grands pour enfiler un bikini, » reprit-il en faisant la mise au point sur sa tenue durant une poignée de secondes. Puis, il dirigea l’objectif sur lui, un grand sourire sur les lèvres. « Ca vous prouve que les photos d’elle sur la plage qu’on m’a piraté n’étaient pas des montages, c’est réel. » Il s’esclaffa tandis qu’ils continuaient de marcher sur le sable, se rapprochant de la mer. Le soleil tapait. Le soleil tapait fort. Et, autour d’eux, Graham sentait les regards. C’était quelque chose qu’il ne supportait pas non plus ; même si ce genre de choses choquaient sans doute moins les américains, même si être sous le feu des projecteurs ne le dérangeait pas, il avait une certaine pudeur. Une pudeur qu’on ne soupçonnait pas quand on ne le connaissait pas très bien, d’ailleurs.
Margot Bernstein-Woolf
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(✰) message posté Dim 11 Déc 2016 - 12:09 par Margot Bernstein-Woolf
Why does the sky weep? perhaps it is tired,it carries the weight of the stars and the heat of the sun. but who carries the sky when it is falling apart? then the rain and the lightning touched the ocean’s surface and it whispered: i hear you, i love you, you are not alone. — Minerva n’était pas partie aussi loin de chez elle depuis longtemps. Bien sûr, quand elle était plus jeune, ses parents organisaient avec soins les seules vacances familiales de l’année des Van Halen, choisissant toujours des destinations extravagantes, faisant que Minnie avait posé un pied dans quasiment chaque pays dont elle connaissait le nom. Mais depuis qu’elle voulait se prendre pour une grande, être indépendante et montrer à papa et maman qu’elle n’avait plus besoin d’eux, elle ne faisait plus que des allers-retours entre Londres et Amsterdam, Amsterdam et Londres. Et puis même, elle n’avait pas eu le temps, mais pas du tout, de prendre l’avion plus de cinq heures. Ça aurait pu empiéter sur son temps de travail : et devenir une vraie avocate tout en gagnant le respect de son patron, ça prenait du temps. Elle entendait les soupirs de Graham derrière la porte de la salle de bain, mais pour autant, elle ne se pressait pas plus que ça. Fixant son reflet dans le miroir, elle tente de s’habituer à son corps presque nu, toujours avec cette cicatrice qui lui rappelle les évènements de juin. La dernière fois qu’elle avait été à la plage, cette cicatrise ne faisait pas partie du décor. Minnie réalisa alors que ça serait la première fois qu’elle exposerait sa cicatrice au monde, ne se rappelant pas si Graham l’avait déjà vu sans bandage. Elle exposerait à tout le monde le fait qu’elle avait été blessé, et qu’elle avait failli y passer. Elle soupira et se recouvrit d’une robe de plage, qui dissimulait pour l’instant l’affreuse cicatrice qui lui rappelait de mauvais souvenirs -en même temps, comme une expérience de mort imminente pouvait en être un bon. La blondinette sort de la salle de bain, déterminée, et attrape son sac -préparé la veille. Elle fusille alors son meilleur ami du regard. « C’est bon, c’est bon. Ne me fais pas croire que tu es pressé de te poser sur une serviette de plage à attendre que le soleil te brûle la peau. » Elle lève les yeux au ciel, puis le regarde et finit par sourire. Ils étaient en vacances. Ils avaient le temps. S’ils avaient tous les deux réussis à prendre un congé, c’est qu’il y avait forcément quelqu’un d’autre pour s’occuper de ce qu’ils faisaient habituellement à Londres. Alors no panic. Ils avaient le temps, pour une fois. Graham referme la porte derrière eux et Minnie se met à courir dans les couloirs telle une enfant. Elle a l’impression de vivre à nouveau. Fini -pour un temps- ce rituel éreintant de métro, boulot, dodo. Le temps qu’ils allaient passer à Miami lui serait précieux. Elle pourrait elle aussi, se retrouver, se ressourcer. Lorsque ses pieds rencontrent le sable fin, elle ne peut s’empêcher de laisser son sac aux pieds de Graham et de courir jusqu’à la mer, les bras levés. Minnie réalisa à ce moment précis qu’elle était bel et bien en vacances, concept qui lui paraissait presque abstrait cinq minutes plus tôt. Une brise lui caresse alors le visage, et en fermant les yeux, elle se laisse emportée. Ses soucis s’envolent. Parce qu’elle est là pour profiter. Et elle le sait. Elle revient vers Graham lorsqu’elle entend celui ci parler à la caméra. Merde. Elle avait presque oublié ce fameux détail qui faisait qu’on les avait surclassé à l’hotel : la chaine youtube. « Tu peux dire à tous tes admirateurs secrets c’qu’on fait aujourd’hui ? » Elle soupire, puis tire la langue à la caméra. Comment oublier cette fameuse fois où le Cloud de Graham s’était fait hacké et que des photos d’elle en bikini avait leaké ? Impossible à oublier. Ses collègues l’avaient trop reluquée de haut en bas pour qu’elle puisse un instant oublié. « On profite de Miami. On bronze, parce qu’à Londres y a pas de soleil aussi. Et si Graham est gentil il payera un restau. » Elle avait apprit à jouer avec la caméra. Au final, elle ne considère ça que comme une sorte de pièce de théâtre. Une pièce dans laquelle elle joue son propre rôle -celui de la meilleure amie incapable de se faire cuire un steak- devant des millions de spectateurs. Et même si ça ne lui plaisait pas plus que ça, elle s’amusait à faire partie des vidéos de Graham, de partager un peu de sa vie. Elle prend alors la caméra des mains de Graham. « 100% réel. » dit-elle en pointant la caméra vers son corps. Elle la tourne alors vers Graham. « Et les muscles de Monsieur aussi d’ailleurs. Par contre aujourd’hui vous ne verrez pas ses fesses, mais les abdos c’est déjà pas mal non ? » Elle éteignit la caméra et la mit dans son sac. « Viens, on s’installe là. » dit-elle en sortant sa serviette de son sac. Elle vit alors Graham se retourner sur lui même. Et elle comprit. « C’est bon, ils oseront même pas venir te parler, trop timide. Et s’ils t’embêtent je les mordrai. Ne pense pas à eux Graham. Ils sont juste curieux. Fais abstraction de ça et profite du soleil. Tu sais, le truc que tu avais en Australie mais que tu as, pour une raison inconnue, abandonné au profit de la pluie Londonienne ? » Elle finit par retirer sa robe de plage, se découvrant cette fois ci pour de vrai. Elle passait clairement un cap en montrant cette marque hideuse qu’elle avait sur l’épaule, juste au dessus du coeur, à tout le monde. La néerlandaise se colle à son ami. « Regarde, on a la plage, le soleil, y a une nana. Que demander de plus ? »
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(✰) message posté Ven 17 Fév 2017 - 16:41 par Invité
MINNIE AND GRAHAM (why does the sky weep? perhaps it is tired,it carries the weight of the stars and the heat of the sun. but who carries the sky when it is falling apart? then the rain and the lightning touched the ocean’s surface and it whispered: i hear you, i love you, you are not alone.) Minnie avait directement déposé ses affaires pour courir jusqu’à la mer et revenir. Graham esquissa un sourire en voyant sa meilleure amie agir ainsi, alors qu’il s’adressait à une caméra ; quelque part, sa bonne humeur était communicative au point où lui aussi avait envie d’abandonner toutes ses affaires pour se précipiter dans l’eau avec elle. Ou presque, du moins. Parce que l’eau, il en avait peur. Parce que les vagues, il les observait avec suspicion. C’était plus fort que lui. Il ne contrôlait pas les pensées qui se précipitaient dans son esprit alors qu’il se trouvait là, sur une plage de Floride : elles venaient s’y entasser sans prévenir, sans crier gare, sans lui donner un instant de répit. Alors, oui. Il aurait aimé faire comme elle et courir comme un dératé vers l’Océan Atlantique, pourquoi pas l’attraper au passage et la jeter dans l’eau, rire aux éclats et tenter d’esquiver ses contre-attaques. Alors, oui. Il aurait aimé réagir comme n’importe qui d’autre. Mais il n’y arrivait pas. Il se contentait de sourire à la caméra, faire semblant. C’était un fait qu’il n’appréciait pas non plus dans cet univers-là ; s’il accordait énormément d’importance à sa vie privée, il jugeait que, de toutes manières, personne ne pouvait réellement se rendre compte de quoi son quotidien était fait. C’était si simple de mentir, après tout. Si simple de cacher des éléments. Si simple de retourner une vérité pour la présenter comme un mensonge. Il n’appréciait pas cette facette, non, et pourtant il en profitait énormément ; il s’arrangeait toujours pour que ses abonnés en sachent le moins possible sur sa vie privée et sur lui sans qu’ils n’aient l’impression que Graham les délaisse. Parce qu’elle était là, la réalité, également. Il avait beau trouver cela idiot, il avait beau ne pas apprécier ce monde, il en était dépendant. Ses abonnés étaient la raison de son succès. Sa chaîne YouTube dépendait d’eux. Alors, il s’y tenait. A sa manière. Alors, il s’y tenait, entraînant Minnie avec lui, parce que si elle était devenue une véritable star de ses vlogs et ses vidéos de challenge, cela était principalement parce qu’elle avait accepté de faire partie de cet aspect-là de sa vie. Parce qu’elle avait accepté de le soutenir dans cette démarche pourtant étouffante. « On profite de Miami. On bronze, parce qu’à Londres y a pas de soleil aussi. Et si Graham est gentil il payera un restau, » répondit-elle et il se mit à sourire. Elle était bien plus douée que lui, à vrai dire. C’était dans sa personnalité. Elle dégageait quelque chose autour d’elle qui la rendait resplendissante. « 100% réel, » affirma-t-elle en lui prenant la caméra des mains et en filmant son corps. « Et les muscles de Monsieur aussi d’ailleurs. Par contre aujourd’hui vous ne verrez pas ses fesses, mais les abdos c’est déjà pas mal non ? » Il leva les yeux au ciel, tenta de lui reprendre l’objet des mains mais Minnie l’avait déjà éteint pour la mettre dans son sac ; il poussa un soupir avant de lui donner un coup de coude. « J’pense pas que c’était nécessaire… » lui finit-il remarquer. En vain. Cela n’était pas nécessaire pour lui mais l’était sans doute pour Minnie, puisqu’il l’avait mis sous le feu des projecteurs avec son allure dans un maillot de bain ; dans un premier temps avec les photos hackées, dans un second avec les commentaires qu’il avait fait sur son corps cent-pour-cent réel. Elle n’avait fait que lui renvoyer l’ascenseur en tout bien, tout honneur. « Viens, on s’installe là, » dit-elle en sortant sa serviette de son sac. Mais le regard de Graham était ailleurs. Beaucoup de personnes aspiraient à la renommée. Beaucoup de personnes souhaitaient être connues et reconnues. Mais pas Graham. Il avait horreur de cela. Et, en cet instant, sentir la présence de regards dans son dos—même s’ils n’étaient pas forcément là—le tendit. « C’est bon, ils oseront même pas venir te parler, trop timide. Et s’ils t’embêtent je les mordrai. Ne pense pas à eux Graham. Ils sont juste curieux. Fais abstraction de ça et profite du soleil. Tu sais, le truc que tu avais en Australie mais que tu as, pour une raison inconnue, abandonné au profit de la pluie Londonienne ? » Minnie avait deviné ce qu’il se passait dans son crâne ; c’était souvent le cas, d’un côté, puis il avait également eu l’occasion de lui faire de grands discours sur le fardeau qu’était la profession de YouTubeur. Il l’observa retirer sa robe de plage ; ses yeux s’attardèrent peut-être une seconde de trop sur la cicatrice qui ornait l’épaule de sa meilleure amie mais il s’abstint de tout commentaire, sachant pertinemment qu’il s’agissait d’un sujet sensible pour Minnie. Alors, il fit de même ; il retira son t-shirt pour ne rester qu’en bermuda et sa meilleure amie vint se coller à lui. « Regarde, on a la plage, le soleil, y a une nana. Que demander de plus ? » Il esquissa un sourire. « T’as pas peur que les paparazzis pensent qu’on est en couple ? » demanda-t-il. « On peut faire la une des tabloïds. Le bachelor des YouTubeurs vu avec une bombe atomique au bras. » Comme pour ponctuer ses dires, il passait un bras sur les épaules de Minnie. C’était complètement idiot, au fond. Il n’était qu’un grain de poussière sur les devants de la scène, au point où il ne pouvait même pas se faire qualifier de célébrité, et il était fort peu probable que des journalistes s’intéressent à ses faits et gestes. Mais s’il devait faire la une des journaux en compagnie d’une fille, cela serait définitivement avec Minnie qu’il souhaiterait que cela arrive. « Pour ta gouverne je suis venue à Londres pour choper, dire qu’on est australien à des anglaises les fait rêver, » dit-il, le torse bombé dans un faux-semblant de confiance débordante. « La drague n’a jamais été aussi facile. » Le pire dans tout cela était que c’était sans doute vrai. Dans une certaine mesure.