| LAUREN M. MARCHAND | ¤ Cigarette Daydream ¤

24 mars 1989…

Le début d’une aventure pas si palpitante. Pas que la vie de Lauren ne soit pas pittoresque  et divertissante à certains moments, seulement, disons qu’il ne s’agit pas d’une épopée de cap et d’épée laissant présager un happy ending du genre la princesse et son époux eurent bien des enfants et ils furent tous super mignon-es. À moins que votre princesse ait troqué son château pour un petit appartement un brin décrépît et passe un demi paquet de lucky strike corsée  par jour sans oublier qu’elle s’enfile trois cafés noirs chaque matin. Ah oui, et aussi qu’elle n’est pas trop du genre relation stable « hey salut, est-ce qu’on prévoit notre futur ensemble ? ». Alors, quand il s’agit d’avoir des enfants, elle ne fera pas la même erreur que ses parents et ne les aura pas par accident 9 mois plus tard par un 24 mars pluvieux. Ne vous méprenez pas, la jeune femme accepte et vit très bien avec le fait de ne pas avoir été prémédité, simplement, elle ne se voit pas être mère à l’âge que la sienne l’a été, elle s’imagine même encore difficilement être mère un jour. Quoi qu’elle envisage déjà plus aisément adopter le rôle d’une figure parentale que celui d’être une femme mariée, ou même en couple stable. Pas qu’elle soit désintéressée, seulement, disons simplement que ce n’est pas le genre d’opportunité qui lui pleut dessus. De toute façon elle préfère davantage se pencher sur sa carrière de photographe que sur n’importe quel mec qui se présente à elle. Ils deviennent ennuyeux trop rapidement de toute façon.

Comment en est-elle arrivée là ? Et bien, certains diraient qu’il s’agit du hasard, d’autres diraient qu’il s’agit plutôt d’une suite d’événement qui très jeune l’ont prémédités à se rendre là où elle est aujourd’hui. Mais la vérité définitive de ce qui fait de la vie de chacun ce qu’elle l’est, elle n’existe pas et si elle existe, nous ne la connaîtrons probablement jamais, ce qui est mieux ainsi si vous voulez mon avis. Quoi de plus divertissant qu’un peu de mystère ? Du moins, c’est ainsi que Lauren a été élevée. Avec des phrases un peu kitsch du genre « Rien n’arrive pour rien », « La vie est trop courte pour s’en faire avec « Insérer ici toutes raisons rationnels de s’inquiéter ». Les parents de Lauren étaient plutôt du genre légers, à l’opposé total de l’idée que vous vous feriez d’un parent strict et discipliné. Ils préféraient entretenir une relation amicale avec leur fille au détriment d’une relation parentale. Si vous lui demandiez son avis, elle vous dirait qu’ils sont de supers parents, sympas, marrants, etc. Toutefois, c’est ainsi que l’on parle de copains, mais au niveau parental, ça laisse un peu à désirer. Ils étaient peu présents, ne se préoccupaient pas assez de leur fille, ni de quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. Trop concentrer sur leur carrière dans l’industrie musicale et les folies qui vont avec.

Lorsqu’ils ont appris qu’ils attendaient un enfant, le couple a décidé d’interrompre leur carrière un brin, mais cela n’a pas duré bien longtemps. Déjà à peine âgée de un an et demi, le père de Lauren, Sam recommençait déjà à contacter ses anciens collègues pour reprendre du business. Il voulait le faire de la maison, ce qui est tout-à-fait respectable, toutefois, cela ne prit pas de temps avant qu’il reparte en tourné avec les artistes dont il s’occupait. Laissant Marion sa femme, seule à la charge de leur fille. Marion fût une mère aimante et douce, toutefois, carriériste, elle recommença également rapidement le boulot et donna de moins en moins de temps à sa fille dès qu’elle fût en âge d’aller dans des centres de la petite enfance.

Lauren apprit donc à s’amuser et s’occuper seule à un très jeune âge, ne voulant pas être dans les pattes de sa mère. Elle commença l’école en Australie, dans la ville d’origine de son père, mais dès qu’elle fût un peu plus vieille, sa mère l’emmena avec elle afin de rejoindre son époux et de recommencer la vie qu’elle menait avant sa maternité. Leur fille eut l’école à la maison pendant un certains nombres d’années, ne pouvant s’inscrire à l’école que pour de courtes durées. Elle vécu entre trois et dix mois dans plusieurs endroits, notamment à Amsterdam, Berlin, Prague, Vienne, Lisbonne, Montréal, New-York, puis la famille décida de s’installer en Californie. Là où l’industrie musicale offrait de nombreuses et fructueuses opportunités pour ses parents. Ce fût probablement les années où Lauren Mathilde eut un modèle familial se rapprochant le plus à ce qu’on qualifie de normal. Ses parents étaient souvent au boulot, mais au moins, ils étaient ensembles et elle pouvait les voir plus souvent qu’auparavant. Pour sa part, elle fût inscrite à l’école publique de la ville, là où elle se fit de nombreux-ses ami-es. Elle allait à la plage presque tous les jours et surfait jusqu’à la tombée de la nuit, sortait et faisait la fête avec ses copains. Sa vie d’adolescente bâtait de son plein. Un jour, elle décida de s’investir dans le journal étudiant et rencontra le garçon qui le dirigeait. Ce dernier lui proposa le poste de photographe puisque rien d’autre n’était disponible vu son inscription tardive. Lauren accepta sceptiquement, en se disant que si sa l’ennuyait, elle abandonnerait l’activité tout simplement. Ce hasard changea probablement sa vie. Elle adora son expérience et tomba littéralement en amour avec la photographie (désolée garçon, lui qui espérait secrètement pouvoir séduire sa nouvelle coéquipière). Non-seulement, Lauren commença à s’investir à fond dans le journal étudiant, mais fit aussi des projets personnels et attira l’attention de plusieurs individus du domaine. Lorsqu’elle termina le lycée, on lui proposa un stage de photographie à Madrid. Ce fût une grosse décision pour elle d’abandonner ses ami-es et sa famille, mais elle décida qu’il était temps de voler de ses propres ailes et de s’épanouir là où elle l’entendait.

Elle partie donc faire un stage d’un an à Madrid, assistant des photographes divers, passant du photojournalistes au photographe de mode. Elle vécu probablement l’année la plus rebondissante de sa vie.  Complètement indépendante, elle accueillait la vie d’adulte et y croquait à pleine dent. À la fin de son stage, elle décida de rester en Europe, semblant déborder d’opportunités et décida de s’inscrire à l’université de Londres, là où elle n’avait entendu que de bons commentaires du programme de photo. Ayant beaucoup voyagé, l’adaptation ne fût pas trop difficile, elle vécu ses années d’université en bonne et du forme, beaucoup de fête, beaucoup de lendemain de veille et beaucoup de travail. Elle en sorti la tête haute, comme tout les projets qu’elle entreprend d’ailleurs et là voici maintenant, vingt-sept ans, diplômé en photographie, prête à affronter le monde et le montrer à sa façon à travers ce qu’elle fait le mieux, la photographie.

Donc voici la vie pas si trépidante et condensé de la magnifique Lauren Mathilde Marchand, célibataire, anglaise (depuis peu). Ah oui, il faut mentionner aussi qu’elle s’ennui souvent de surfer et des plages (autant de celles de Cali, que de celles d’Australie). Elle adore Londres, but there’s nothing like home, sauf quand vous n’avez jamais vraiment eu d’endroit où vous vous sentiez comme chez vous, comme c’est le cas pour Lauren. Comme disait Leah Stewart; To belong nowhere is a blessing and a curse, like any kind of freedom.