(✰) message posté Lun 28 Nov 2016 - 18:38 par Invité
sometimes you just have to smile
Rosemary & Salomé
Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light. ✻✻✻ Ses doigts glissaient dans la chevelure brune de son fils alors qu'elle attendait patiemment que la baby-sitter arrive. Aujourd'hui elle avait prévu de se faire tatouer en haut du dos et au delà du tatouage elle était pressée de se rendre au salon parce que le nom de sa tatoueuse avait retenu son attention. Elle n'arrivait pas à se souvenir d'où elle avait lu ou entendu ce prénom mais elle était sûre et certaine de connaître la jeune femme à laquelle elle allait être confrontée. Une sonnerie venant de la porte, la baby-sitter. Rosemary n'aimait pas l'idée de laisser son unique enfant au mains d'une étudiante, il était la prunelle de ses yeux et jamais elle ne pourrait se pardonner si il lui arrivait quelque chose alors qu'elle n'était pas là. Elle avait peur qu'il échappe à la vigilance de la jeune femme, qu'elle perde le contrôle, qu'il ne l'écoute pas et que son petit monde dégénère. Brahms n'était pas un petit garçon toujours facile à vivre, doué d'une intelligence hors du commun il tenait des discours étonnants et était d'une sincérité déconcertante, il ne distinguait pas ce qui pouvait blesser les autres, il disait ce qu'il pensait, sa vérité, et au diable que cela puisse être mal interprété. Elle espérait de tout son cœur que la baby-sitter ne prendrait pas mal les paroles de son fils, une boule se formait à l'intérieur de son ventre alors qu'elle plongeait son regard dans les yeux de son fils, ils avaient la même couleur et brillance que ceux de son père. Deuxième boule au ventre. Il était temps de partir, les dernières recommandations au sujet de son fils avaient été données, elle devait apprendre à faire confiance et tout allait bien se passer. Il n'y avait pas de raison pour que cela se passe autrement. Juste que parfois elle avait besoin de prendre un peu de temps pour elle, elle était mère célibataire et n'avait pas l'intention de changer de statut ... sauf si son seul et unique amour débarquait dans sa vie, sorti de nulle part, pour la prendre dans ses bras et lui dire que tout allait bien se passer, qu'ils allaient devenir une parfaite petite famille. Rosemary secoua la tête pour se sortir de ses pensées et, après un dernier sourire à l'attention de son fils, ferma la porte d'entrée. Le salon de tatouages se situait à Sratford, dans le métro elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver une pointe d'appréhension, de nombreux scénarios se profilaient dans sa tête au sujet de son fils, elle angoissait bien plus pour la baby-sitter que pour la douleur qu'elle allait connaître à cause de l'aiguille. Elle était arrivée à destination, sur le chemin elle continuait de songer à son enfant, à son amour, de nombreuses pensées se bousculaient sans cesse dans sa tête plus qu'il n'en fallait pour ne pas perdre pied. Elle se demandait toujours comment elle survivait avec son métier, elle était passionnée, elle voulait aider, et elle réussissait. Elle comprenait ses patients, elle ne comprenait pas la famille des victimes. Longtemps elle s'était sentie de trop dans la société, il lui avait donné une raison d'être et on la lui avait arraché, et pourtant elle continuait d'exercer qu'importe le prix. Le salon de tatouage se profilait à l'horizon, elle s'engouffrait à l'intérieur, ne pouvant plus faire demi-tour, et se figeait. Elle ne s'était pas trompée, maintenant elle associait le prénom au visage qu'elle fixait « salomé », sa voix était presque inaudible. Salomé c'était la fille avec qui elle s'était retrouvée dans le train, avec qui elle avait partagé, celle qu'elle avait retrouvé en écosse. Et pourtant elles n'avaient jamais gardé contact avec leur longue discussion, malgré leurs points communs, et voilà qu'elles se faisaient face. « Tu es à Londres, maintenant ? » elle ne savait pas quoi dire de plus, perdue dans ses angoisses et sa surprise.
(✰) message posté Mar 29 Nov 2016 - 18:09 par Invité
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La musique feutrée saupoudrait l'air avec délicatesse. Le bruit n'était pas agressif, il effleurait à peine les oreilles de la jeune femme concentrée sur son dessin. La lumière blanche de sa table lumineuse faisait virevolter la clarté céleste de ses iris. Salomé respirait calmement. Ses souffles auparavant tendus n'avaient plus rien de désordonnés et les battements de son cœur s'harmonisaient au son suave qui emplissait l'espace de travail. Aujourd'hui, elle n'était accompagnée que de sa feuille. Elle avait donné congé à ses assistants pour profiter de cette solitude éphémère mais nécessaire. Sur le papier, les traits s'intensifiaient au gré des humeurs de leur créatrice. Le noir recouvrait la pureté du blanc, transformait le vierge en tâches noirâtres. Dispersées et pourtant reliées afin de former un tout cohérent. Son imagination retranscrite sur la page blanche lui faisait oublier l'anxiété qui grignotait son ventre. Elle ne se ruinait pas le moral à coup de questions terrifiantes. Elle n'était plus dépendante de son amour. Son désir pour lui s'est endormi pour laisser place à son besoin d'exorciser toutes les douleurs muettes qu'elle emprisonne au creux de sa poitrine. Ces derniers temps, Salomé craignait de s'effondrer au moindre coup de vent. La fragilité qui habitait son ossature depuis l'annonce de cette nouvelle grossesse lui donnait des vertiges délurés prenant la couleur de ses cauchemars. Des rivières salées s'étaient mises à déferler sur ses joues. Elle avait tant pleuré que son cœur s'était un peu asséché. Ses joues s'étaient creusées, imperceptiblement et la vie lui avait échappé.
Ces angoisses insensées s'envolaient lorsqu'elle se perdait dans les courbes de son art. Elle ne pensait à rien. Sa douleur s'estompait à mesure que le noir s'enfonçait dans les fibres du papier qu'elle avait choisi de prendre pour victime. Il portait sa peine, elle lui léguait son mal à présent devenu croquis. En prenant quelques jours de repos, elle pensait préserver les autres mais en vérité, Salomé avait besoin de travailler. De s'évader en créant, en dessinant et en tatouant. Rester seule avec ses propres pensées n'avait pas été une bonne idée. Pour fonctionner correctement, elle avait un profond besoin de se tenir occupée. Dans le cas contraire, ses tourments se chargeaient d'elle avec une violence peu commune. Dans son studio, elle se sentait à l'abri de toutes ces ombres qui la poursuivaient. La mélancolie sourde était remplacée par la douceur des chansons qui passaient. Le silence était bousculé par la manière dont elle avait décoré son lieu de travail. Le décor donnait une âme aux pièces et la chaleur ambiante rendait le froid extérieur ridicule. Ici, Salomé se sentait bien. Sa respiration n'était plus coupée par ces points de côté récalcitrants. Au creux de son ventre, l'enfant grandissait sereinement.
Elle était contente d'avoir osé se déplacer, quitté le maison familiale pour se libérer au travail en dessinant. Sa phobie sociale l'avait retenue. Salomé avait écouté les voix de sa peur lui dire qu'elle ne parviendrait pas à communiquer avec les autres, à faire face à la réalité mais ressentir le contraire une fois le pas franchi n'avait pu que la ravir. Cette sensation de liberté l'enivrait; elle l'emportait totalement sur son ennemie l'anxiété. Et puis c'était une journée calme. La date avait été réservée par une jeune femme qui lui avait passé un coup de fil dans la matinée. Salomé ne tatouant que sur rendez-vous, le studio n'était réservée qu'à cette mystérieuse personne dont elle avait oublié de demander le nom. Comme à son habitude, Salomé était un peu stressée à l'idée de faire face à une personne étrangère. Bien qu'elle aimait son travail, elle restait quelqu'un de réservé et les débuts avaient toujours quelque chose de maladroit pour elle. Il lui fallait un certain temps pour être à l'aise et pouvoir mettre à l'aise.
Cependant elle n'avait eu que de bonnes expériences depuis qu'elle était revenue à Londres. Elle tenta donc de se détendre en continuant à s'appliquer sur le dessin qu'elle était en train de réaliser. Tant elle était prise par les esquisses, Salomé n'avait pas réalisé que l'heure du rendez-vous était arrivée. Le son de la porte s'ouvrant, elle a légèrement sursauté avant de tourner son visage vers la silhouette qui venait de pénétrer dans la pièce. Sa surprise fut plus grande encore lorsqu'elle reconnut Rosemary. C'était d'ailleurs réciproque car elle ne tarda pas à prononcer son prénom. Salomé se souvenait parfaitement de la jeune femme et du trajet qu'elles avaient passé ensemble en direction de l'Écosse. À l'époque, la tatoueuse menait une existence totalement différente de celle qu'elle possède à présent. Perturbée par ces retrouvailles inattendues, elle posa son feutre pour s'avancer jusqu'à la jolie brune. Elle était toujours aussi élégante que dans ses souvenirs. Salomé ferma la porte à clé derrière elle pour qu'elles ne soient pas dérangées durant la séance de tatouage à venir. « Je ne m'attendais pas du tout à ça... Ça me fait plaisir de te voir. » En lui faisant face, elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire surpris. « Oui. Enfin... Je vis entre Londres et Helsinki. » avoua-t-elle, toujours un peu décontenancée. « Je vais te débarrasser de tes affaires, installe-toi. » Elle lui indiqua le canapé et les sièges à quelques mètres avant d'aller ranger son manteau après qu'elle le lui ait donné. Salomé prit place à ses côtés ensuite, observant la jeune femme avec attention. « Et toi alors ? Dis-moi, comment tu vas ? » Cela faisait un moment à présent qu'elles n'avaient pas conversé toutes les deux. Ce voyage en train avait été l'unique fois d'ailleurs. Salomé était ravie d'avoir l'opportunité de recommencer.
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(✰) message posté Jeu 1 Déc 2016 - 14:07 par Invité
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Rosemary & Salomé
Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light. ✻✻✻ Rosemary se sentait un peu idiote à être plantée dans l'encadrement de la porte du salon de tatouages, le regard rivé sur le visage de son interlocutrice. La vie était parfois faite de moments étranges, la première - et unique - fois où elle avait rencontré la jeune tatoueuse c'était dans son train direction l'écosse, son pays natal. Rosemary y mettait souvent les pieds depuis la mort de ses parents, parfois elle se surprenait à regretter de ne pas avoir exaucé leur vœu de changement de nationalité, la Grèce ayant eut une grande place dans leur cœur, mais dès qu'elle foulait les plaines écossaises elle se rappelait pourquoi elle en était une et pourquoi, pour rien au monde, elle ne voudrait changer sa nationalité, qu'importe si du sang grec coulait dans ses veines. Les voyages, qu'ils soient en avion, en train ou autre, étaient propices aux rencontres et pourtant elle n'arrivait pas à détacher son regard de la jeune femme qui lui faisait face, troublée par sa présence, alors qu'elle l'avait sortit de ses pensées, ne pensant jamais la revoir. Pendant un instant l'image de son fils s'était dissipé de ses pensées, trop surprise qu'elle était de revoir Salomé en plein milieu d'un salon de tatouages, à Londres. « Tu sembles avoir parcouru beaucoup de chemin depuis l'écosse », ce qui était également le cas de la jeune maman psychiatre. De l'eau avait coulé sur les ponts et Rosemary avait apprit à surmonter l'absence du père de son fils ce qui n'était pas le cas lors de sa rencontre avec Salomé, à l'époque elle était une jeune femme émotive dont les yeux s'embuaient de larmes à la mention de l'amour ou du prénom de son cher et tendre. Son voyage en écosse avait été le voyage des doutes et des questions, de savoir si elle allait réellement reprendre son métier de psychiatre ou l'abandonner, si elle allait continuer de travailler pour l'église ou non, si elle se sentait capable d'élever seule son fils, et surtout si elle était capable de tourner la page et de se donner à l'amour avec un autre homme. Chacun de ses doutes avaient obtenu réponse et depuis elle se sentait mieux, plus sereine. Elle se dirigea vers le canapé que lui montrait la jeune femme avec un vague « merci » tout en lui tendant son manteau. Rosemary était partagée, elle éprouvait de la joie à l'idée de la revoir mais elle ne pouvait faire abstraction de l'angoisse qui régnait dans son esprit, elle n'aimait pas ce genre de surprise, la simple idée de voir réapparaître dans sa vie une personne disparue ou oubliée avait tendance à l'effrayer. Et, bien qu'elle le cachait plutôt bien, elle avait sentit cet espoir s'insinuer à elle et qui lui murmurait que si Salomé était réapparue alors pourquoi son amour unique ne ferait pas de même, et c'était sûrement la principale raison pour laquelle elle n'aimait pas ce genre de retrouvailles. Elle voyait les gens défiler devant elle, mais pas lui. « Je vais bien, j'ai laissé Brahms à une baby-sitter j'espère que tout se passe bien et qu'il ne lui en fait pas voir de toutes les couleurs » un rire s'échappa de sa gorge avant qu'elle ne reprenne la parole « et je continue de travailler avec mes patients à l'hôpital psychiatrique » elle marqua une pause comme si elle était perdue dans ses pensées « et toi alors ? tu as ouvert ton propre salon de tatouages ? »
(✰) message posté Mar 13 Déc 2016 - 16:51 par Invité
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Rosemary était une de ces rencontres hasardeuses qui avait su marquer la tatoueuse. Salomé n'a jamais été quelqu'un de très avenant et discuter avec des inconnus n'était pas quelque chose d'anodin. Pourtant lors de sa rencontre avec la jolie brune, Salomé avait pris plaisir à alimenter la conversation. Ceci avait duré le temps d'un voyage. En un battement de cils, ce qui semblait avoir lié les deux femmes s'était envolé pour ne laisser aucune trace de leur passage une fois le train quitté. Si on lui avait dit que leur chemin se recroiserait un jour, Sally ne l'aurait certainement pas cru. Elle avait cru en l'éphémère de leur échange mais il faut croire que la vie avait décidé de les assembler une fois encore. Naturellement, elle fit entrer sa cliente à l'intérieur de salon la débarrassant de ses affaires pour qu'elle soit un peu plus à l'aise. Salomé lui indiqua où s'asseoir et n'a pas tardé à la rejoindre afin d'en savoir un peu plus sur ce que la jeune femme était devenue. Le temps était passé, il avait fait son travail et la suédoise n'avait aucune idée précise de l'état mental dans lequel la belle pouvait se trouver actuellement. Elle-même avait changé. Salomé avait changé de vie de façon assez radicale pour retourner vers son premier amour, elle était enceinte et apprenait à reconstruire la vie qu'elle n'avait pas osé construire des années plus tôt.
Elle ne pouvait qu'approuver la réflexion de son amie quant au chemin qu'elle avait parcouru depuis l'Écosse. C'en était parfois déroutant d'ailleurs tant les changements se succédaient, tant son existence se métamorphosait mais contre toute attente, c'était ce dont elle avait besoin. Salomé était plus saine et la présence de son mari était la principale raison de cet avancement. « On peut dire ça, en effet. Beaucoup de choses ont changé. » dit-elle, les pensées tournées vers le passé. Tout était tellement différent. La curiosité ne faisait que grandir à mesure que son interlocutrice lui offrait quelques mots. Qu'avait-il pu lui arriver depuis ce fameux voyage en train ? Était-elle plus heureuse à présent ? Sally portait un intérêt sincère envers Rosemary. Elle qui avait tant de mal à s'exprimer n'avait pas ressenti de malaise en conversant avec la brune. Pourtant elle était bien consciente des ravages que le temps pouvait causer et malheureusement, les réactions de la jeune femme en face d'elle pouvaient être complètement contradictoires à celles de la personne avec qui elle avait voyagé. Tout simplement car les gens ne restent jamais les mêmes. Personne ne pouvait empêcher le vent de tourner.
Elle fut tout de même rassurée de l'entendre lui répondre qu'elle allait bien. Brahms a été cité dans la suite de ses propos et très vite, Sally a compris qu'il devait s'agir de son garçon. Ses lèvres en demi-lune portaient une certaine douceur attendrie car elle avait perçu une profonde tendresse dans les paroles de son amie à l'évocation du petit garçon. « Quel âge a-t-il maintenant, au fait ? À t'entendre, j'imagine qu'il doit être assez vif comme enfant. » À nouveau, Salomé laissait son imagination s'exprimer, elle tentait de dessiner un visage enfantin. Avait-il les yeux de sa mère ? Ou possédait-il ses traits fins ? Tant de questions lui brûlaient les lèvres mais sa contenance la maintenait dans une certaine réserve. Son silence a porté ses fruits car elle apprenait ensuite qu'elle exerçait toujours en tant que psychiatre. « En effet mais c'est encore tout frais. J'ai quitté l'homme avec qui j'étais en Écosse, j'ai changé de vie en quelque sorte... » Bien qu'elle pouvait sembler perplexe, Salomé était certaine d'avoir fait le bon choix. Premièrement parce qu'elle ne s'efforçait plus à être ce qu'elle n'était pas. « Tu es toujours spécialisée en criminologie ? »
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(✰) message posté Sam 17 Déc 2016 - 13:45 par Invité
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Rosemary & Salomé
Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light. ✻✻✻ Il y avait bien une chose que Rosemary avait apprit au fil du temps c'était que le destin laissait rarement la place au hasard, alors si elle retrouvait son ancienne voisine de train à la tête de ce salon de tatouages ce n'était sûrement pas le fruit du hasard. Le pourcentage de chance pour que deux femmes d'un même train en direction de l'écosse, issue de deux pays diamétralement opposés se retrouvent ensuite à Londres était mince, vraiment très mince presque inexistant en réalité. De l'eau avait coulé sur les ponts depuis leur première et ce qui avait semblé également leur dernière rencontre, les yeux se Rosemary s'étaient instinctivement portés sur le ventre de son interlocutrice alors que cette dernière laissait sa voix mélodieuse emplir le salon de tatouages; elle avait raison les choses avaient beaucoup changées et la jeune psychiatre était prête à parier qu'un nouvel être humain grandissait maintenant dans le ventre de Salomé. « Félicitations. » elle marqua une pause, un sourire commençait à apparaître sur ses lèvres « depuis combien de mois ? », elle était curieuse elle devait bien l'admettre, elle ne savait pas pour autant si Salomé était encore en couple avec l'homme dont elle lui avait parlé dans le train, si elle allait être mère célibataire comme Rosemary l'était actuellement ou si elle avait un nouveau mari mais elle sentait qu'elle ne tarderait pas à obtenir des réponses à ses interrogations intérieures. La situation était aussi agréable que particulière, la jeune femme était réellement ravie de revoir Salomé avec qui elle avait apprécié la discussion entretenue le long du trajet en train mais elle ne s'était pas attendue à la revoir plusieurs années après dans un salon de tatouages et même si elle avait envie d'en apprendre plus sur sa nouvelle vie, elle avait peur de paraître trop intrusive. Heureusement Salomé était là pour calmer ses appréhensions en s'intéressant également à sa vie à elle et pour l'heure actuelle à son fils. Brahms était un enfant particulier, psychiatre de métier elle avait de suite comprit que quelque chose était différent avec son enfant et qu'il ne se comportait pas comme les autres enfants de son âge, à l'école on l'avait qualifié d'hyperactif et l'avait accusé d'avoir des comportements violents, elle l'avait envoyé faire des test pour déceler son potentiel et le diagnostique établi montrait très clairement qu'il était surdoué, ça expliquait beaucoup de chose. « Il a trois ans. Il y a quelques semaines il a été diagnostiqué surdoué, donc c'est pas facile tous les jours. Et je te passe son intolérance au bruit, il ne supporte pas certains sons trop aigus ou les brouhaha intempestif, ça l'angoisse. » et ce n'était pas facile tous les jours de le voir se prendre la tête entre les mains parce que des gens trop bruyants hurlaient à leurs côtés « je suppose que les gênes de son père n'y sont pas étrangères. » Quand elle avait entretenue une liaison avec son patient elle n'avait pas prévu d'en faire son seul et unique amour et encore moins le père de son enfant, mais les choses s'étaient finalement déroulées de cette manière et elle n'avait pas eu l'envie d'avorter ou d'abandonner leur fils au seuil d'un orphelinat alors elle devait prendre sur elle, elle aimait son fils comme la prunelle de ses yeux malgré ses peurs « j'espère juste qu'il ne développera pas les mêmes pathologies que son père, j'essaie de lui donner un environnement stable pour ça mais mère célibataire avec un boulot très prenant ... c'est pas l'idéal. » Malgré tout un sourire ornait ses lèvres, elle ne cherchait pas à se faire plaindre ni à recevoir la pitié bien au contraire, elle était une femme forte qui avait toujours su se débrouiller par elle-même depuis la mort de sa famille et ce n'était pas maintenant, alors que son fils avait besoin d'elle, que ça allait changer. Salomé finit par réellement répondre à ses interrogations silencieuses, elle n'était donc plus avec l'homme dont elle partageait la vie en Ecosse « tu as rencontré quelqu'un d'autre ? », elle jeta un bref regard vers le dessin sur lequel Salomé s'était penché à savoir le visage d'un enfant, était-elle en train d'essayer de dessiner Brahms pour le visualiser ou réalisait-elle la commande d'une ou d'un client ? Elle n'en savait rien mais la voix de son interlocutrice la tira de ses pensées mettant fin à ses questions « oui, toujours. Autant te dire que je me fais pas mal d'ennemis dans la police mais entre nous ... je ne les aime pas non plus. »
(✰) message posté Ven 23 Déc 2016 - 16:35 par Invité
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Salomé n'était pas une grande fan de surprises. Elle aimait lorsque les choses étaient sous contrôle et que rien ne lui échappait. Pourtant elle n'était pas mécontente de retrouver la jeune femme à Londres, dans son salon de tatouages. C'était une chance pour elle d'être en sa compagnie à nouveau. Il était facile de prendre conscience de l'improbabilité de leurs retrouvailles mais elles étaient bien là, l'une face à l'autre échangeant des bribes de mots sur ce qu'elles étaient devenues depuis ce trajet en train. Salomé s'était un peu perdue dans ses pensées alors qu'elle lui avouait que de beaucoup de choses avaient changé. Elle voyait ça comme une certaine renaissance. Les cendres qu'elle croyait froides se sont métamorphosées en phénix à nouveau et le sentiment de bonheur que cela provoquait en elle était encore trop flou pour qu'elle puisse en parler avec assurance. La peur que tout s'échappe ne s'est pas encore dissipée, c'est sans doute pour cette raison que sa réserve est aussi présente lorsqu'elle parle de ce qu'il s'est passé ces derniers mois. Les félicitations de la psychiatre l'ont prise par surprise. Son regard s'était élargi et elle mit quelques instants à comprendre où son amie voulait en venir. À vrai dire, tout fut plus clair lorsque cette dernière lui demanda depuis combien de mois. « Oh... Merci. À vrai dire, ça fait quelques semaines. Peut-être un mois bien entamé... Tu es la première à le remarquer. » Son pull près du corps commençait certainement à la trahir. Cela lui faisait plaisir que ce soit elle précisément qui lui fasse remarquer et qui, en plus, la félicite. Salomé était restée discrète sur cette nouvelle grossesse, préférant prendre le temps de s'y faire elle-même avant de l'annoncer à son entourage proche. Le sourire de son interlocutrice fut contagieux car elle s'est mise à en faire de même. Après tout, donner la vie était quelque chose d'unique et Sally était heureuse que cela lui arrive une fois encore.
Naturellement, elle lui posa des questions à son tour, cherchant à lever un peu le voile de mystère qui planait autour de la jeune femme. Cela faisait tellement longtemps et Salomé était si curieuse que le silence n'était pas de mise. Sa timidité inconsciente s'était évaporée pour laisser place à quelque chose de plus léger : l'intérêt qu'elle pouvait porter aux gens qu'elle appréciait. Elle l'avait interrogé sur son fils et apprenait qu'il avait trois ans aujourd'hui et qu'il venait d'être diagnostiqué surdoué. D'après la jeune femme, c'était un enfant particulièrement sensible aux bruits, sujet à l'angoisse lorsque ceux-ci étaient trop forts. Salomé hochait la tête afin de lui montrer qu'elle comprenait. « J'imagine, oui. Ça doit être compliqué à gérer. » Elle ne savait pas réellement ce que c'était dans les détails mais sa nature logique lui faisait rapidement comprendre qu'en tant que mère, Rosemary avait dû s'adapter. Elle lui faisait part de ses craintes, notamment sur les gènes du père de l'enfant et des difficultés qu'elle avait en raison de son travail prenant et de son statut de mère célibataire. Salomé savait donc à présent qu'elle n'était plus en couple. « Je l'espère aussi. Cela dit, je pense que tu fais de ton mieux et je te trouve courageuse. Ce n'est pas donné à tout le monde de prendre en charge un enfant sans la présence d'un père. » Elle espérait que son amie ne le prendrait pas mal mais c'est ce qu'elle pensait sincèrement. Tout en lui racontant cela, Rosemary ne s'était pas détachée de son sourire et Salomé était admirative de cette force dont elle émanait, certainement inconsciemment.
Alors qu'elles discutaient calmement, la suédoise s'était mise à dessiner approximativement les traits d'un enfant sans savoir si son portrait se rapprochait de la réalité. Elle en avait simplement eu envie, même si ce n'était que quelques esquisses griffonnées sans grande réflexion. En même temps, elle lui fit savoir qu'elle avait quitté son compagnon et qu'elle avait prit un autre chemin. Elle s'était arrêtée de dessiner pour regarder son amie lors de leurs échanges verbaux. « Non, je n'ai rencontré personne. Je me suis simplement remise avec le père de mes premiers enfants. Je n'ai jamais aimé personne d'autre que lui, au final. » Elle avait haussé les épaules comme si c'était la chose la plus évidente au monde. Pour elle, ça l'était, bien sûr mais certains de ses amis n'avaient pas compris ce revirement de situation. Salomé s'en fichait pas mal. Tout ce qui comptait pour elle était de reconstruire ce qu'elle avait pu briser dans le passé. La tatoueuse s'était demandée si Rosemary était toujours spécialisée en criminologie ou si ce qu'il s'était passé dans sa vie sentimentale avait changé ses plans et la brune lui fit savoir qu'elle était restée fidèle au poste et que cela avait entaché ses relations avec la police. En l'écoutant, Salomé n'a pas retenu son rire. « Je peux te comprendre. Je n'ai jamais apprécier la police non plus, le système en général... Tu as eu des nouvelles de lui depuis ? » En parlant de lui, elle parlait de l'homme que son amie aimait. Ce criminel qui était pourtant père et aimé de la personne tout à fait censée qu'est Rosemary.
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(✰) message posté Mar 3 Jan 2017 - 13:57 par Invité
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Rosemary & Salomé
Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light. ✻✻✻ Les deux jeunes femmes avaient beaucoup changé depuis leur rencontre dans le train et Rosemary devait bien admettre qu'elle n'avait jamais pensé revoir Salomé un jour, et encore moins à Londres dans un salon de tatouages dont elle était la gérante. Néanmoins elle était heureuse de ces retrouvailles malgré toutes les interrogations qu'elles engendraient dans l'esprit de la jeune psychiatre, il n'était pas rare pour elle de recroiser des personnes de son passé mais jamais sa route ne croisait celle de l'homme qu'elle attendait le plus de revoir, et ça en devenait presque douloureux comme si le destin et le hasard avaient monté un sale coup pour jouer avec ses nerfs. Quoiqu'il en soit elle avait envie d'en savoir plus sur la nouvelle vie et l'évolution de la jeune femme, à commencer par le petit bout de chou qui grandissait dans le ventre de cette dernière. La psychiatre n'avait jamais songé à faire un petit frère ou une petite sœur à Brahms, pour plusieurs raisons dont la première était qu'elle n'avait pas de petit-ami avec qui concevoir l'enfant, depuis son arrivée à Londres elle avait bien tenté d'établir une relation avec un ou deux hommes mais avait rapidement comprit que même l'échange d'un simple baiser était un cauchemar pour elle, tant elle pensait encore au père de brahms. « Oh... Merci. À vrai dire, ça fait quelques semaines. Peut-être un mois bien entamé... Tu es la première à le remarquer. », sans doute était-ce le fait d'être elle-même maman qui l'avait conduite à deviner la grossesse de la tatoueuse mais elle était ravie de ne pas s'être trompée. Sa confirmation faisait naître de nouvelles questions dans la tête de la psychiatre, elle n'avait pas recroisé salomé depuis des années et se montrait particulièrement curieuse, parfois sa profession prenait le dessus et elle ressentait souvent ce besoin de tout connaître chez les personnes de son entourage quand bien même elles n'avaient rien à voir avec ses patients. « Tu dois être heureuse. », elle ne savait pas encore qui était le père de l'enfant qu'elle portait mais elle espérait de tout cœur que leur couple était intact et marchait pour mieux. En parlant d'enfants, la discussion s'était naturellement tourné vers Brahms, le fils de Rosemary, qui était actuellement en présence de sa baby-sitter et si la jeune maman n'avait reçu aucun appel de détresse alors tout se passait sans doute très bien. Depuis la mort de sa famille proche, la jeune femme était devenue indépendante et avait bien vite apprit à ne compter que sur elle-même, heureusement puisque les autorités psychiatriques grecques lui avait reprit son amour. Pour une raison qu'elle n'avait jamais comprit, elle pouvait tout à fait admettre que sa relation avec son patient était déplacé et interdite et donc comprendre sa rétrogradation - ou plutôt son exil - mais il aurait suffit de mettre un autre psychiatre sur le dossier pour comprendre que l'homme était soigné. Un sourire glissa sur les lèvres de Rosy alors que son amie lui avouait la trouver courageuse, pour elle ce n'était pas vraiment du courage puisqu'elle n'avait pas le choix mais elle se félicitait quand même d'avoir un tempérament coriace pour surmonter d'élever un fils surdoué par elle-même, surtout avec des gênes de criminel « je ne suis pas à plaindre, il a une excellente baby-sitter qui me sauve la vie dès que j'en ai besoin. », même si ça ne l'empêchait pas de se mettre dans tous ses états lorsqu'elle lui laissait Brahms pour des moments imprévus, comme actuellement. La psychiatre attrapa son portable afin de montrer une photo de son fils à son amie, histoire de même un visage sur le prénom puisque la tatoueuse avait commencé à esquisser le visage d'un petit garçon sur papier. Elle tendit alors son portable à la jeune femme, sur l'écran s'affichait la photo d'un petit garçon dont les cheveux noirs lisses contrastaient avec son teint de porcelaine et ses yeux verts. Il n'y avait pas de doute à avoir quant au fait que c'était bien le fils de Rosemary et de son ex-compagnon. « Non, je n'ai rencontré personne. Je me suis simplement remise avec le père de mes premiers enfants. Je n'ai jamais aimé personne d'autre que lui, au final. », la jeune femme arqua un sourcil, surprise par les révélations de Salomé. Surprise mais néanmoins ravie pour son amie, elle trouvait cette histoire touchante et devait bien admettre qu'elle aurait été ravie de vivre la même chose puisqu'elle-même n'arrivait pas à tirer un trait sur son amour disparu. « Si tu es bien avec lui, c'est le principal. Je suis vraiment ravie pour toi. » La suite de la conversation la fit éclater de rire, sa relation conflictuelle avec les policiers n'était pas un secret pour les psychiatres, en même temps elle pouvait comprendre la haine qu'ils éprouvaient pour elle parce qu'elle avait toujours eu l'impression que les flics se laissaient avoir par l'affect, ils arrêtaient des hommes et des femmes qu'ils pensaient être des monstres à cause de leurs agissements et Valentyne mettait son nez dans ses affaires pour leur arracher les criminels des mains et les envoyer dans une institution spécialisée plutôt qu'en prison. « Tu as eu des nouvelles de lui depuis ? », nouvelle boule dans le creux de son ventre. Elle savait très bien à qui son amie faisait référence et parler de lui était encore douloureux pour Rosemary même si son sourire n'avait pas disparu de ses lèvres, elle n'avait pas envie de se laisser abattre « Non, aucune. Je ne sais pas si il est encore à l'hôpital ou si ils l'ont enfin laissé sortir mais de toute façon ... » elle marqua une pause avant de reprendre d'une voix un peu étranglée « il ne sait sans doute pas que je suis à Londres. »
(✰) message posté Dim 8 Jan 2017 - 0:48 par Invité
sometimes you just have to smile,
On peut aisément dire que Salomé conservait une certaine pudeur par rapport à sa nouvelle grossesse. Ce n'était pas par manque d'impatience ou d'intérêt mais surtout car elle ne s'était jamais considérée comme mère exemplaire. Au fond d'elle-même, elle espérait pouvoir le devenir. S'améliorer. Mais il lui arrivait encore de douter, de ne pas se sentir à la hauteur malgré qu'elle soit déjà mère de trois enfants. Peut-être était-elle victime de ses propres hormones ainsi que de ses sautes d'humeur... Dans tous les cas, donner la vie était toujours une aventure. Peu importe le nombre d'enfants que l'on a déjà. L'expérience était toujours différente, tous comme les émotions qui l'accompagnent. Comme à chaque grossesse que Salomé avait vécu, elle ne s'était pas attendue à ce que cela arrive. Rien n'avait été prévu à l'avance. Ils n'avaient pas discuté de créer à nouveau la vie. Le destin avait simplement décidé pour eux. Et cela convenait parfaitement à la jeune femme. Selon elle, ce n'était pas un événement que l'on pouvait prévoir et si c'était le cas, elle trouvait que c'était trop prévisible pour parvenir à s'en réjouir. Salomé aimait que cela lui tombe dessus. Cela lui permettait de ne pas se torturer l'esprit plus qu'elle ne le faisait déjà. En voulant prendre le contrôle sur la création d'une vie, elle serait certainement devenue invivable en cas d'échecs et cela aurait profondément nuit à sa relation amoureuse. Ils n'avaient pas besoin de problèmes supplémentaires. Salomé estimait qu'ils étaient encore trop fragiles du passé qu'ils portaient sur leurs épaules et tout gâcher était la dernière chose qu'elle désirait. Malgré la réserve qu'elle ressentait envers ce nouvel être en elle, Sally n'était pas agacée à l'idée de partager la nouvelle avec quelqu'un comme Rosemary. Elle s'était toujours sentie comprise en sa compagnie et elle savait qu'elle ne serait pas jugée. Ni pour ses fautes ni pour ses craintes. Son amie avait traité de nombreuses personnalités au cours de sa carrière et c'était quelque chose qui parvenait à rassurer la suédoise. « Oui, je pense. Enfin, c'est une bonne nouvelle après tout. » Elle ne semblait pas aussi sûre qu'elle aurait aimé l'être mais elle le pensait sincèrement. Il y avait des tas des raisons de se morfondre mais des tas d'autres de se réjouir.
D'ailleurs, en conversant avec la brune, elle comprit rapidement que celle-ci était réellement heureuse d'avoir son fils à ses côtés malgré toutes les complications qu'elle a pu enduré et endurait encore à l'heure actuelle. Tous les aspects négatives que pouvait comporter sa situation amoureuse n'avait pas du tout affecté le lien qu'elle avait tissé avec son enfant et Salomé l'admirait pour le courage dont elle faisait preuve. Il était naturel pour elle de la féliciter de ses efforts. Être mère célibataire n'avait rien de plaisant mais Rosemary lui donnait l'impression de plutôt bien réussir. La psychiatre gardait tout de même beaucoup de modestie et soulignait le fait qu'elle n'était pas à plaindre et qu'elle était tombée sur une excellente baby-sitter. Salomé était contente qu'elle puisse bénéficier de la présence de quelqu'un de confiance. C'était important de nos jours de pouvoir compter sur quelqu'un en cas de besoin, même si cela restait relativement rare. Alors que la tatoueuse avait esquissé un visage candide sur sa feuille de papier, son interlocutrice sortit son téléphone pour lui montrer une photographie du fameux petit garçon. Sa chevelure était ébène, son teint était lumineux et le vert de son regard contrastait beaucoup avec l'obscurité de ses cheveux. « C'est un très joli garçon, félicitations. » Son sourire se fit plus grand. Elle était contente de pouvoir enfin poser un visage sur le prénom que son amie lui avait donné. En suivant leur conversation, Salomé lui confia qu'elle était retournée avec l'homme dont elle était tombée amoureuse pour la première fois et qu'elle n'avait jamais cessé de l'aimer. Elle savait que sur ce point, Rosemary pourrait la comprendre parfaitement. Et en effet, elle ne s'était pas trompé puisqu'elle lui fit savoir qu'elle était ravie pour elle.
Salomé était curieuse d'en apprendre plus sur sa relation avec le père de Brahms et elle a donc naturellement posé des questions à ce sujet, même si elle se sentait quelque peu maladroite. Elle n'avait pas envie de blesser son amie inutilement et puisqu'elle se doutait que c'était un sujet sensible, elle tenta de se montrer la plus délicate possible en ne sachant pas vraiment si cela fonctionnait. Rosy lui répondit difficilement qu'elle ne savait pas s'il était encore interné ou s'il était libre à présent. D'après elle, l'homme n'avait aucune idée de sa présence à Londres à l'heure actuelle. Salomé est restée silencieuse durant quelques minutes, cherchant ses mots tout autant que ce qui semblait le plus logique en son sens. « Et bien si vous vous aimiez tous les deux de la même manière, il doit certainement se demander où tu es à l'heure actuelle. Il sait pour Brahms ? Tu n'as jamais pensé à le recontacter ou ça t'est interdit ? » osa-t-elle demander. Elle ne savait pas réellement comment les choses se passaient lorsque ce genre de situation se présentait mais si elle pouvait l'aider d'une quelconque manière, Salomé n'hésiterait pas deux minutes.
Spoiler:
Ne t'en fais pas
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(✰) message posté Lun 9 Jan 2017 - 19:22 par Invité
sometimes you just have to smile
Rosemary & Salomé
Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light. ✻✻✻ Alors qu'elle avait remarqué la nouvelle grossesse de son amie, Rosemary tentait de se remémorer quelques souvenirs de la sienne qui remontait à trois années maintenant. Elle avait apprit sa grossesse alors qu'elle était encore en charge du dossier de son patient, elle s'était bien gardé de lui en parler n'ayant aucune idée de si il était véritablement le père - même si elle ne croyait pas aux contes de fée et qu'elle se doutait bien qu'elle n'était pas tombée enceinte grâce au seigneur, mais elle avait longtemps était dans le déni quant à l'identité du père de son enfant. Rapidement après la prise en charge du dossier psychiatrique de l'homme, elle s'était montrée curieuse à son égard là où n'importe qui se serait montré rancunier et revanchard, elle lui avait finalement offert ses lèvres et son corps alors qu'il aurait pu lui rompre le cou sous l'influence d'une crise de schizophrénie. Pendant des mois ils avaient vécu une relation interdite et dangereuse mais elle en avait été satisfaite, d'autant plus qu'elle voyait tous les jours les progrès de son amant et qu'elle savait autant que lui que viendrait le jour de sa libération, jour où ils pourraient commencer leur vie de couple aux yeux de tous. Elle avait même prévu de lui annoncer sa grossesse ce jour-là, mais ses plans étaient tombés à l'eau quand le directeur de l'établissement s'était mêlé à leur bonheur pour le faire tomber en poussières et la chasser de l'établissement. Sa grossesse était devenue un secret honteux dont elle refusait de parler et Brahms avait vu le jour peu de temps après son arrivée à Londres, alors qu'elle était à l'époque en présence de son meilleur ami, devenu le parrain du petit par la suite. Malgré sa rancœur et ses frayeurs elle n'avait jamais songé à abandonner l'enfant, si elle en avait formulé le souhait elle ne l'avait jamais réellement pensé et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle allait changer d'avis, il faisait dorénavant partie intégrante de sa vie et il était la seule famille qu'il lui restait, ses propres parents et son jeune frère étant tous les trois décédés. La voix de son amie la tira brusquement de ses sombres pensées « Oui, je pense. Enfin, c'est une bonne nouvelle après tout. », Rosemary arqua un sourcil interloquée par les paroles de son interlocutrice qui ne semblait pas si sûre de ce qu'elle affirmait. Mais elle ne pouvait que comprendre son désarroi et ses doutes - si il s'agissait de cela - ayant elle-même paniqué et douté après avoir apprit sa grossesse, mais elle restait persuadée que Salomé ferait une excellente mère et elle espérait que de cela son interlocutrice n'en doutait pas. « C'est une excellente nouvelle. », elle lui adressa un sourire sincère pour appuyer ses propos avant de reprendre la parole « vous en aviez discuter ou c'est le fruit du hasard ? » en tout cas elle espérait que sa grossesse allait bien se dérouler, mais il n'y avait visiblement aucune raison pour que ce ne soit pas le cas. Son sourire s'était agrandit lorsque son interlocutrice avait qualifié son fils de très joli garçon, chaque fois qu'elle regardait son fils elle avait l'impression de voir les mêmes traits fins que son ex compagnon, la même peau de porcelaine. Sans doute Brahms avait-il bien plus hérité des traits physique de son père que de sa mère, de elle il avait hérité de son nez fin et de ses yeux rieurs - mais ses yeux ne riaient plus autant que par le passé alors elle émettait quelques doutes. En tout cas elle était fier de son fils, pas seulement grâce à ses capacités intellectuelles mais aussi parce que du haut de ses trois ans il comprenait du mieux qu'il pouvait la situation et ne posait jamais de questions dérangeantes au sujet de son père, Rosemary avait fait le choix de ne jamais lui cacher ce qu'avait été son père, elle préférait que la vérité vienne de sa bouche plutôt que de celle d'une autre personne mais elle avait toujours accentué le changement qui s'était opéré en lui pour faire comprendre à Brahms que son père n'était pas un monstre. Et il avait comprit, il était un petit garçon adorable qui n'avait jamais renié son père malgré son passé. « Il ressemble beaucoup à son père. », de ce qu'elle se souvenait de lui en tout cas, même si elle essayait de conserver ses souvenirs certains disparaissaient au fil des années. Ce qui ne disparaissait pas c'était l'amour qu'elle éprouvait pour son ancien patient; malgré tous ses efforts pour passer à autre chose et reconstruire une vie de couple, elle n'était jamais parvenue à sortir cet homme de son esprit et n'y parviendrait sans doute jamais, alors elle était sincèrement ravie que les choses soient différentes pour son amie et que cette dernière ait eu l'occasion de retrouver son ancien et véritable amour. La suite de la discussion était moins joyeuse puisqu'elle concernait justement son ancien compagnon. Quand Rosemary avait quitté la Grèce elle était tombée dans une spirale destructrice en commençant à boire, heureusement pour elle elle avait été rapidement aidée et s'en était sortie quelques mois après sans trop de dommages collatéraux. Mais elle avait finit par se faire à ce genre de questions et elle n'en voulait pas à son amie d'être curieuse à ce sujet-là, de toute façon ça lui faisait toujours du bien d'en parler même si elle ne voulait pas forcément l'admettre « les seules personnes pouvant me donner des renseignements à son sujet sont mes anciens employeurs et je n'obtiendrais plus aucune réponse de leur part. », pas après avoir fricoté avec un des patients les plus dangereux de l'époque alors qu'elle était dans l'exercice de ses fonctions « et je n'ai pas de hackeur sous la main pour pirater leur base de données. », elle laissa un léger rire s'échapper de sa gorge à ses mots avant de reprendre un air plus sérieux « mais même si c'était le cas je ne suis pas sûre que je le recontacterai. Tu vois, je ne sais pas ce qu'il est devenu, je ne sais pas si il est encore vivant ou si il est mort et je n'ai pas envie d'annoncer le décès de son père à mon fils, moi-même je n'ai pas envie de l'entendre », parce que malgré tout elle continuait de se raccrocher aux maigres espoirs qu'il lui restait de le retrouver « et ... peut-être qu'il a refait sa vie avec une nouvelle femme, je n'ai pas envie de revenir dans la sienne trois ans après pour lui présenter son fils et mettre son bonheur en péril. »