crashing through the clouds (hanna)

Can I have a moment of your time? Just a single second so you see that, indeed, we'll be leaving you behind. Far across that line. — Le portable à la main, je me demande si Vince a vu mon message. Parfois, il est un peu long à la détente. Je lui ai dit que je passais dans l'après-midi. Sans préciser l'heure. Parce que, j'aime me faire désirer et arrivé comme une fleur sans que personne ne s'y attends. Enfin y a ça et aussi le fait que je n'avais aucune idée de l'heure à laquelle j'allais finir ce foutu tatouage. Déjà, la meuf était super chiante. Un coup, le tatouage était trop grand et ensuite, il était trop petit, le dessin était parfait et d'un coup, elle voit un défaut. J'ai cru que j'allais la tuer. Si elle n'a pas envie de faire de tatouage, qu'elle ne me fasse pas perdre mon temps. Le temps, c'est précieux pour moi. Certaines personnes ont aucun respect. J'avais donc réussi à finir ce tatouage vers seize heures de l'après-midi et c'est en claquant la porte que je me dirige vers le quartier résidentiel de Soho. Certes, ce n'est pas mon heure de débauche, mais je n'ai pas envie de rester, c'est trop chiant. Piper me hurle dessus et Bridget est toujours en train de quémander de l'attention. Clyde a bien essayé de me retenir en me menaçant de me virer pour la cinquantième fois, mais c'était peine perdu. Bref, direction Soho. Ce qui est bien, c'est que Vince n'habite pas loin du salon donc je peux passer souvent le voir. Ce qui n'enchante pas forcément Hanna. Enfin, elle dit ça maintenant, mais quand j'étais dans son pieu, elle n'était pas malheureuse. Les filles, jamais contente. J'arrive donc rapidement devant la porte de leur baraque. Je frappe et sonne rapidement avant d'entrer. Ouais, parce que, je fais comme chez-moi. C'est Vince qui m'a dit de pas me préoccuper. Je crois qu'Hanna en a un peu marre de nos bêtises, mais elle fait avec. Pas le choix. On ne risque pas d'arrêter parce qu'elle nous le demande. Au contraire, on ferrait deux fois pire et ça, je pense qu'elle l'a très vite compris. « Il y a quelqu'un ?! » Demandais-je avant de partir dans la cuisine me servir un petit verre. C'est là que je croise une chevelure rousse qui me fusille du regard. « Qu'est-ce qu'il y a poil de carotte ? » J'ai un don pour me faire apprécier de la gente féminine. En plus, Hanna fait partie de ma liste de personnes que j'adore embêter. La chanceuse. Sans gêne, je passe à côté d'elle pour ouvrir le frigo et choisir qu'elle boisson, je vais prendre. Il y a plusieurs bières dans le bas du frigo, ça sera parfait. J'en prends une avant de partir à la recherche du décapsuleur. « Tu en veux peut-être une toi aussi ? » Dis-je en me tournant vers Hanna avant d'ouvrir tous les tiroirs. Je ne sais pas comment on a fait pour coucher ensemble, mais il me semble qu'à l'époque, elle était beaucoup moins aigrie. Comme quoi, les gens changent rapidement en deux ans. Je finis par trouver le fichu décapsuleur, que j'utilise la seconde qui suit. « Vince est dans le coin ? » Demandais-je à Hanna. Parce que j'étais venu pour lui, mais rien ne m'empêche de changer mes plans. « Sinon on peut passer l'après-midi ensemble, et même la soirée, ça ne me dérange pas moi. » Par contre, ça risque de la déranger, elle. Il faudrait quand même que je lui fasse un compliment. Sinon, elle va attraper un couteau et me le planter dans la gorge. Sachant qu'elle est médecin, elle doit surement savoir comment tuer quelqu'un en un seul coup. C'est dangereux les docteurs. Je l'ai toujours dit, mais personne ne veut me croire. « Sinon t'es pas trop mal aujourd'hui. Pas que d'habitude, tu sois moche, mais bon ... c'est un compliment. » Finalement, je devrais peut-être me taire. Les compliments, ça a jamais été mon truc.