This is my fight song + April

THIS IS MY FIGHT SONG

ROMEO HANWELL-DAVENPORT & APRIL DAWKINS

this is my fight song, take back my life song, prove i'm alright song... ✻✻✻ Ses doigts se promènent sur mon torse, m’arrachant plusieurs gémissements de satisfaction. Les yeux fermés, j’essaie de reprendre conscience. Chose qui est, je dois bien l’avouer, de plus en plus difficile. Hyperactif, je n’aurais jamais cru qu’un quelconque médicament puisse avoir un tel effet sur moi. C’est à croire que mes gênes, d’habitudes si difficiles à outrepasser, ne font pas le poids face au cocktail d’antidouleurs que le toubib m’a prescrit. Encore quelques jours et je suis bon pour la cure de désintoxication. Avec un peu de chance, on aura pas à aller jusque là. A côté de moi, Elias tente de me réveiller sans pour autant me brusquer. Chose qui, aussi surprenant soit-il, ne fonctionne pas des masses. Moi qui suis habitué à avoir le sommeil léger, je dois bien avouer être quelque peu déstabilisé. C’est lui la marmotte, lui qui est capable de dormir sous un déluge de balles… Grognant, gémissant, je finis par me tortiller. Bouger reste la meilleure façon de se réveiller. « Tu t’en vas ? » je grogne plus que je ne parle mais j’imagine que c’est mieux que rien. Contre moi, Elias rit doucement avant de m’embrasser. Pas le temps de chercher à capturer ses lèvres que monsieur se retire. Doucement, il me dit qu’il va travailler, qu’April est arrivée et qu’elle s’occupe de Noam. Surpris et quelque peu gêné d’être encore au lit alors que ma nouvelle baby-sitter vient d’arriver, je tente de me relever mais suis tout de suite stoppé par Elias qui pose une main plus que bienveillante sur ma poitrine. Aussi doux qu’il peut l’être, il m’ordonne de rester couché et de dormir un peu plus. Pas réellement en état de lutter, je me laisse faire et retombe doucement contre le matelas. De nouveau dans ce qui pourrait être ma nouvelle position physique favorite, je laisse Elias m’embrasser et souris quand je l’entends me dire que tout ce qu’il voulait, c’était un bisou. Franchement, j’aimerais pouvoir lui offrir plus. Malheureusement pour moi et pour lui, antidouleur et libido ne sont pas forcément les meilleurs amis du monde. Et puis je doute qu’Elias me laisse lui grimper dessus tout en ayant mes points de suture. Attentionné comme il est, il préférerait encore qu’on rejoigne un monastère plutôt que de prendre le risque de retourner à l’hôpital. Je l’aime tellement. Mon petit bébé infirmier. Le sourire aux lèvres, je laisse une de mes mains tomber sur sa cuisse et lève les yeux vers lui. Moi allongé, lui assis, j’ai l’étrange impression d’avoir à faire à un géant. « Aller, va-t’en, va attraper des méchants. » dis-je finalement, toujours à moitié endormi. Presque instantanément, son regard change. J’ai dit quelque chose de mal… Tout de suite, je repense à mon agression… eh merde. « Eh, ca va aller Elias… » Dis-je finalement avant d’attraper sa main et de la porter jusqu’à mes lèvres. Quelle idée de parler d’attraper des méchants quand ses collègues sont incapables d’attraper celui qui m’a mis dans ce lit. « Je t’aime mon bébé. » Convaincu de mes sentiments mais pas forcément soulagé, il force sur son sourire et ça me brise le cœur. S’il y a bien une chose que je déteste, c’est bel et bien de le voir souffrir à cause de moi. Silencieux, il m’embrasse une dernière fois, m’offrant une vue imprenable sur ses prunelles qui me fixe avec tout l’amour du monde. Une vision qui me réchauffe le cœur mais qui ne me rassure qu’à moitié. Doucement, il me répond qu’il m’aime aussi et m’ordonne de me rendormir. Chose que je ne tarde pas à faire, très vite rappeler par Morphée qui, de toute évidence, n’en a pas encore fini avec moi.

Je me réveille la gorge sèche et la tête bourdonnante. Mal à l’aise dans mon propre corps, je tourne la tête vers le réveil et grogne en y voyant l’heure. Trois heures. J’ai dormi trois heures. A croire que je ne fais que ça ces derniers jours ! Pas étonnant que mon bébé se fasse autant de soucis ! Dormir toute la journée, ça n’a rien de rassurant. Et puis ça m’énerve d’être aussi inactif. Je suis hyperactif bordel ! Décidé à bouger mes fesses, je tente tant bien que mal de me redresser sans pour autant tirer sur mes points de suture. Une fois debout, je prends une profonde respiration. Etre debout est un concept qui me donne pas mal de fil à retordre mais je pense survivre. Tout ce qu’il me reste à faire, c’est d’en faire le minimum. Ne pas rester debout trop longtemps et ne pas faire d’effort. Ordre du médecin. Dommage pour lui, le médecin n’est pas là pour vérifier tout ça. Et vu la petite idée que j’ai en tête, autant dire que ma journée ne sera pas de toute repos. Confiant et soulagé ne retrouver mon envie de vivre ma vie sans pour autant attendre après mon bébé, je ferme la porte de la chambre et fais de mon mieux pour retirer mon boxer, seul morceau de tissu que je porte actuellement. Une fois nu, je me dirige vers la salle de bain attenante à notre chambre et me glisse directement sous la douche. Sous l’eau bouillante, je prends soin de moi, essayant de refaire copain avec ce corps que j’ai trop longtemps négligé. N’allait pas croire que je me touche ou quoi que ce soit, ça, j’attends Elias pour le faire… Non, là, tout ce que je veux, c’est sentir l’eau me glisser le long du corps. Sentir chaque centimètre de ma peau se détendre… ça fait du bien.  Une fois détendu et propre comme un sou neuf, j’attrape une serviette éponge que je m’attache autour de la taille. Une fois mon intimité bien au chaud, je me place devant le miroir et sourit en y voyant mon reflet. J’ai l’air fatigué et plus blanc que jamais… pas étonnant que ma libido soit à zéro. Et puis c’est sans parler de mes cheveux qui, il faut bien l’avouer, partent dans tous les sens… Dieu merci aujourd’hui est le jour où je m’en sépare. Car aujourd’hui, je fais tout pour faire plaisir à mon bébé et dieu seul sait à quel point il me préfère les cheveux courts. Sans ménagement, j’attrape la tondeuse qu’on utilise habituellement pour se tailler la barbe et n’hésite qu’une microseconde avant de commencer la déforestation de mon crane. Plus les minutes passes et plus le sol est couvert de cheveux. Une fois ma toute nouvelle coupe terminée, je dépose les armes et suis surpris de me retrouver le souffle court. A croire que se couper les cheveux demande plus d’effort que prévu… Enfin peu importe. Ce qui est fait est fait. Et puis j’aime bien finalement. En fait, je pense que j’aime avant tout parce que je sais que ça plaira à Elias. Du moins j’espère. Au pire, ce ne sont que des cheveux. Ça repousse. Suffit de voir la tignasse d’Elias pour s’en rendre compte. Avec un sourire, je le revois dans son costume, le crane rasé et son sourire aux lèvres… ah il était tellement beau… Sortant de mes pensées, je commence à ranger la salle de bain. Le balai passé et la salle de bain rangée, j’ai l’impression d’être au bord de la mort. A croire que je fatigue beaucoup plus vite que d’habitude. Le pire dans tout ça, c’est que la journée ne fait que commencer ! Toujours vêtu d’une simple serviette éponge, je retourne dans la chambre où j’attrape un boxer et une paire de jeans que j’enfile le plus rapidement possible. « Sérieusement ? Pas un t-shirt ? » Va sérieusement falloir que j’apprenne à Elias à repasser. Déjà que sa mère a fait l’effort de nous faire la lessive, ce n’est pas pour la laisser pourrir dans le salon. Foutus mecs et leurs délires anti-repassages ! M’enfin, ça m’amuse plus que ça ne m’énerve au final. Elias ne serait pas Elias s’il s’était révélé être une fée du logis. J’ai beau gueulé quand il salit l’appartement, ce n’est pas pour autant que je lui en veux. Je trouve même ça mignon quand j’y pense. Et puis ça me donne l’occasion de montrer à April que je suis celui qui a le plus de muscles à présent. Austin occupé à siphonner ses bouteilles d’alcool, il y a de grande chance que je devienne le mieux foutu des deux… j’ignore d’où me vient cette compétitivité fraternelle, mais je dois bien avouer que ça m’amuse.

Torse nu et pieds nus, je rejoins finalement le salon dans lequel je retrouve très vite Noam qui, comme à son habitude, monte la garde devant le lit portable d’Ethan. A croire que lui et Woody prennent à cœur la sécurité de mon filleul. Chose qui, je dois bien l’avouer, me rassure. Notre petit bout de choux ne va pas tarder à arriver et je m’en voudrais que Noam se fâche. « Papaaaaa ! » Sans me laisser le temps de lui dire de ne pas courir, Noam se relève, lâche Woody et se jette dans mes jambes. J’aimerais pouvoir le prendre dans mes bras mais je doute d’en être capable. Préférant jouer la carte de la sécurité, je prends appuie sur l’accoudoir du canapé et fléchis les genoux, essayant de garder mon torse le plus droit possible. Arrivé à sa hauteur, je lui fais un câlin. « Ca va bonhomme ? tu montes la garde devant le lit d’Ethan ? » Sans réellement se soucier de ce que je suis en train de lui raconter, Noam s’écarte et relève les yeux vers moi. « Papa t'es coupé les cheveux… t'es pas beau papa. » Dit-il finalement, l’air tout penaud. Ah oui, c’est vrai, j’en oublié mes cheveux… pauvre bonhomme, lui qui aime tant nous voir avec les cheveux longs… Légèrement touché – oui parce que d’habitude je suis le plus beau aux yeux de mon Nono – je fais la moue avant de forcer sur mon sourire, rassurant. « Ca va repousser bonhomme. » Amusé, je lui passe une main dans les cheveux. A côté de moi, je sens April s’approcher. J’imagine qu’elle devait finir de préparer à manger… Tournant les yeux vers elle, je souris et tente de me relever. « Hey » Je souris un peu plus avant de lui embrasser la joue. « Désolé pour l’accoutrement. Elias a du mal à comprendre le principe du repassage. » Autant dire que je n’ai jamais et ne serait sans doute jamais le genre de gars à porter ses fringues froissées. J’imagine que c’est mon éducation militaire qui veut ça. Dans l’armée, on m’a appris à repasser, à faire mon lit et à nettoyer ma chambre avant même de prendre le petit déjeuner. Une habitude dont j’ai beaucoup de mal à me débarrasser. M’enfin, c’est pas comme si j’avais le choix. Faire le lit alors qu’Elias y est toujours ne me semble pas être une très bonne idée. Surtout qu’Elias sous mes draps, je préfère encore passer mon temps à les salir. Sa sueur, son souffle… c’est que ma libido commence à revenir finalement. Malheureusement pour moi, je ne serais pas d’une grande efficacité, un câlin à mon gosse et me voilà à bout de souffle.

THIS IS MY FIGHT SONG

ROMEO HANWELL-DAVENPORT & APRIL DAWKINS

this is my fight song, take back my life song, prove i'm alright song... ✻✻✻ « T'as bien dormi ? » Sans réellement pouvoir m’en empêcher, je grimace doucement. Voilà longtemps que je n’ai pas bien dormi. D’abord parce que mon état me force à adopter la seule position dans laquelle je suis incapable de dormir, à savoir sur le dos, et ensuite parce que mes blessures interdits tout rapprochement physique. Que je le veuille ou non, il m’est impossible de m’endormir avec Elias dans les bras, chose dont je ressens de plus en plus le besoin. « Pas vraiment, j’ai beau dormir, je suis toujours autant fatigué. J’imagine que je dois remercier les antidouleurs pour ça. » Dis-je finalement en souriant doucement à April qui, pour une raison que j’ignore qu’à moitié, à l’air rayonnante. J’imagine qu’Elias et moi sommes les seuls à avoir droit au régime sans sexe. M’enfin, je ne vais pas m’en plaindre, c’est pas comme si j’étais le plus frustré des gars sur terre. On a beau ne pas pouvoir s’envoyer en l’air, on n’en reste pas moins joueurs. Et dieu seul sait à quel point Elias n’a pas besoin de son entre-jambe pour me faire grimper aux rideaux…  Quelque peu transporter par ma soif de chaire, je me laisse aller à rêvasser une microseconde et me passe une main sur le torse. Torse que je finis par gratter sans pour autant ressentir la moindre démangeaison. Une habitude dirons nous. Et puis il faut dire ce qui est, c’est plutôt agréable quand on est du genre à avoir du poil au torse. Se faire caresser dans le sens du poil, ça ne plait pas forcément qu’aux chiens. D’ailleurs en parlant de chien, ou est passé le mien ? Peu importe… c’est pas comme s’il pouvait s’échapper de toute façon. Très vite, je reviens à moi et m’excuse pour mon accoutrement. April a beau avoir l’habitude d’en avoir une copie conforme à la maison, ce n’est pas une raison pour s’afficher. Surtout que je n’ai plus grand chose de bien sexy. Les filles ont beau aimé les cicatrices, je doute qu’elles apprécient d’en voir autant. « Oh, tu veux que je t'en repasses quelques-uns ? » Touché par la dévotion d’April, je souris doucement avant de secouer la tête. « Non, laisse. Faut bien qu’il apprenne. Et puis ça lui ferait trop plaisir. » Je souris, moqueur. Mon bébé est de loin l’homme le plus parfait qui soit, mais j’avoue que je ne dirai pas non à quelques mises à jours. A côté de moi, Noam se met à rire en me précisant qu’Elias n’a jamais aimé faire le ménage. D’accord avec lui, je ris à mon tour avant de glisser mes doigts dans sa crinière dorée. « Heureusement que tu me ressembles à ce niveau là bonhomme. » Qu’on le veuille ou non, Noam et moi sommes du genre maniaque. Peu importe à quel point Elias peut salir l’appart, on sera toujours là pour le nettoyer. Je me demande si le têtard sera comme nous… J’ai beau trouvé Elias mignon, je doute que je sois à l’aise au milieu de deux bordéliques. Ne reste plus qu’à espérer que mon hyperactivité ne soit pas la seule chose que le têtard héritera de moi… Car qu’on le veuille ou non, je suis presque sûr qu’il le sera, hyperactif. « Le repas est prêt si vous voulez... » Surpris, je jette un coup d’œil à ma montre. Déjà. J’imagine que dormir toute la journée n’aide pas. Laissant mes doigts s’extirper de la chevelure de mon bonhomme, je le pousse doucement vers April. « Ok, laisse-moi juste le temps d’enfiler un truc. Faudrait pas qu’Austin soit jaloux. » Je souris, joueur. J’ai beau ne pas me faire du souci concernant April, je doute qu’Austin apprécie le fait que je passe ma journée à moitié nu devant sa petite-amie. Chose que je peux facilement comprendre ceci dit. Jaloux comme je suis, je péterais vite mon câble si la situation était inversée. Enfin bref, Noam avec April, je me dirige vers la panière à linge qui se trouve non loin d’Ethan. Sans vraiment faire attention, j’attrape le premier t-shirt qui est à porté de mains et l’enfile non sans grogner. J’ai beau avoir repris du poil de la bête, je n’en reste pas moins fragile. Le moindre effort, le moindre mouvement me fait grincer des dents et je dois bien avouer détester ça. Une fois complétement habillé, je me dirige vers le lit d’Ethan. Avec le sourire, je tends une main vers lui, le laissant jouer avec mes doigts que je m’amuse à faire remuer. « Alors ça va la crevette ? » Il éclate doucement de rire et ça, ça a tendance à me réchauffer le cœur. Il  est tellement mignon avec ses grands yeux. « Tu sais que t’es canon toi hein. Tu ressembles à quelqu’un que je connais… » Dis-je finalement en m’amusant. Faut dire qu’Ethan ressemble pas mal à son père… père qui, il ne faudrait pas l’oublier, à tout hérité de moi quand il s’agit du physique. Amusé, et pas le moins du monde perturbé par le fait que je ressemble trait pour trait à son père, Ethan glousse avant de tendre ses petits bras vers moi. Pas réellement sûr d’être capable de le porter sans me faire mal, j’hésite quelques secondes avant de finalement me pencher vers lui pour l’attraper. Mettant le peu de force que j’ai dans mes bras, je finis par le soulever en grimaçant. « Faut vraiment vous mettre au régime toi et ton père » dis-je finalement pour faire dans l’humour. Je sais qu’April m’a vu et entendu me tordre de douleur et je n’ai aucune envie de la voir s’inquiéter pour moi. « Il est vraiment trop mignon. J’espère que le notre sera au moins aussi mignon. Voir plus étant donné que je suis plus canon que son père. » Je souris à April, conscient de passer pour un petit con. Elle sait que tout ça, c’est de l’humour. Je n’ai jamais été du genre à me croire au dessus des autres. J’ai beau être fier de mon corps, je sais pertinemment que je suis loin d’être le plus parfait… Sauf peut être aux yeux d’Elias qui, merci à son petit cœur, continue de me voir comme l’être le plus parfait qui soit. Sauf peut être quand je gueule… ou critique son manque d’organisation… Ethan dans les bras, je finis par rejoindre April et Noam qui, à défaut de ne pas se faire de souci pour moi, ont déjà dressé la table.