"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Time for you to find me + Isaac 2979874845 Time for you to find me + Isaac 1973890357
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Time for you to find me + Isaac

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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 21:47 par Invité

ISAAC VON ZIEGLER

London calling to the faraway towns
NOM(S) : Von Ziegler ; au service de la première puissance du monde :  forces armées des États-Unis depuis des générations. PRÉNOM(S) :  Isaac Louis Muriel (on se moque pas!) – On le surnomme Lucky Louie ou Louisiana. ÂGE: 31 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : : 31 décembre 1983 en Nouvelle-Orléans (Louisiane). NATIONALITÉ : américaine STATUT CIVIL : Légalement mort - Marié à Olivia Marshall. MÉTIER  : soldat de l’ombre (sniper) dans l’équipe de reconstruction (Afghanistan) de retour après 4 ans de séquestration dans une base ennemie. Il avait le grade de second lieutenant lors de sa capture, mais il est passé capitaine en récompense de sa loyauté.  TRAITS DE CARACTÈRE : loyal+ mature + pragmatique + intègre + autoritaire+charismatique+ dyslexique + complexé+ généreux + sévère + possessif + macho + brisé + réservé + calme + passionné. GROUPE : black cabs.



My style, my life, my name

Il était mort. Aux yeux la loi, de sa famille, et de ses amis. Et même s’il est de retour parmi les vivants, une partie de lui est restée captive de ce cachot sombre et puant de Jalalabad (Afghanistan).  Isaac est né pour servir son pays, tout du moins ce sont les valeurs que son père lui a inculqué depuis son plus jeune âge – mais malgré ses longues tirades et la dévotion que son patriarche semble porter dans son cœur, il était incapable de partager sa passion au début. Il avait Olivia.  Il avait des projets. Il pouvait aller à Harvard. Isaac avait toute une vie à gaspiller et tellement d’horizons à explorer. Ce sont les événements tragiques du 11 septembre 2001 qui ont réveillé son esprit de combattant. Il a su à la minute ou les deux tours jumelles se sont effondrées devant son regard perplexe que sa place était au front “Duty, Honor, Country”- Mais à 18 ans à peine, il n’était pas encore prêt. Il n’avait toujours pas décroché son diplôme au lycée et sa condition physique nécessitait plus d’entrainement et d’endurance. Il a donc passé les deux années qui suivirent à gérer la formation militaire de son père, la boxe, la musculation et le stress afin de se conditionner au pire. Aujourd’hui, il réalise que rien ne peut préparer à la guerre. C’est en 2003 qu’il rejoint l’armée de terre des Etats-Unis d'Amérique. Il avait 20 ans et des idéaux plein la tête. Il a été champion de boxe au lycée – catégorie poids plume ; son père l’a toujours poussé aux sports de combats afin de l’habituer à utiliser ses muscles jusqu’à l’extrême. Il y a vite pris gout ; avec le baseball, ce sont ses sports préférés. Isaac était un soldat ordinaire dans la patrouille des marines mais il s’est vite démarqué durant les entraînements au tir de par son habilité étonnante et la précision de ses shoots longue distance. Il est capable de toucher des cibles mouvantes sur plusieurs mètres, ce qui lui a valu le titre  de meilleur sniper du commando ; sa devise “one shot, one kill”. Et généralement il ne rate jamais. Il est polyglotte : il parle parfaitement anglais, perse et arabe. Il connait plusieurs dialectes et s'exprime avec aisance lorsqu'il est sur le terrain. Il n'a jamais eu besoin de traducteur.   Isaac n’aime pas lire. A vrai dire, il a toujours nourri une sorte d’aversion malsaine pour les livres et les longues phrases compliquées.  Il est dyslexique depuis sa plus tendre enfance ; ce qui a inévitablement conduit à une phobie scolaire, et à sa scolarisation à domicile pendant deux années.  C’était un petit chenapan, il passait le plus clair de son temps à jouer, préférant ignorer les instructions de ses professeurs et leurs explications vulgarisées. Au bout du compte, et après une thérapie psychologique qui n’a jamais porté ses fruits,  il a fini par intégrer l’école avec ses cousins et sa plus jeune sœur. Tout en gardant ses deux années de retard, cela va de soi. Il a toujours été amoureux de la même fille ; Olivia. Ils se sont connus alors qu’ils n’étaient encore que des gosses ; et même si la séduction n’était qu’un jeu amusant dans son esprit, il a fini par se brûler par les brasiers de sa propre passion. Ils ont toujours été ensemble (deux ruptures et plusieurs disputes ça compte pas !). Il n’est jamais sorti avec une autre ; les femmes sont invisibles à ses yeux. Son corps n’a jamais connu le vice ou la tromperie malgré la tentation et les moqueries de ses camarades qui l’appellent Louisinana , en raison de de son 2ème prénom, et de ses  permissions qu’il utilise uniquement pour rentrer voir sa chérie en Louisiane. Avant qu’Olivia ne le rejoigne en Afghanistan, ils communiquaient par courrier. L’écriture n’étant pas son fort, et connaissant l’adoration qu’elle avait pour les poèmes (elle collectionne les lettres écrites à la main), il a dû s’appliquer et s’entrainer à tenir correctement un stylo. Il a même emprunté un exemplaire de la bible à l’un de ses compatriotes,  et à chaque fois avant de clôturer une lettre, il lui adressait une prière qui lui semblait poétique. Au bout de quelques mois, même s’il n’avait jamais été croyant, Isaac avait fini par considérer Olivia comme sa lumière divine. Il est très protecteur envers sa femme. Il peut facilement devenir irrationnel lorsqu’il s’agit d’Olivia. D’ailleurs, il ne supporte pas l’idée qu’elle ait pu l’oublier ou coucher avec quelqu’un d’autre durant « sa mort ». Il n’est pas en droit de lui en vouloir. Il était le premier à la sermonner pour qu’elle soit digne et forte face aux épreuves de la vie, mais durant les 4 années où il a été  torturé, battu, et piétiné, il s’est accroché au son de sa voix et au souvenir de son visage. Olivia lui a sauvé la vie. Savoir qu’elle a eu un semblant de vie après lui détruit toutes ses illusions et la magie de sa renaissance. Peut-être a-t-il survécu pour rien au final. Il porte son alliance autour du cou avec ses plaques d’identité militaire. Mais depuis qu’il s’est fait draguer dans un bar pendant une escale, il s’est fait tatoué le pourtour de l’annulaire gauche pour recréer la trace de sa bague. Il a aussi plusieurs tatouages sur le torse ; dont ses surnoms Louisiana et Lucky Louie, une poussière d’étoiles avec les inscriptions US ARMY, et  Divine Olivia. Isaac garde des séquelles de la guerre. Il a subi plusieurs humiliations et toutes les tortures du corps possibles et imaginables ; il a d’ailleurs plusieurs brûlures et traces de fouet sur le dos. Durant sa capture, il a dû tirer sur son propre co-équipier pour survivre. Il en rêve encore, et pour soulager ses insomnies il se réfugie dans la salle de bain. Sa famille est très aisée. Il n’a pas besoin de travailler pour subvenir à ses besoins. Après sa mort légale, Olivia a reçu tout son héritage. Il a parfois le sentiment que toute sa vie repose sur elle (matériellement et affectivement). Leur amour est injuste ; il ne peut pas rivaliser. Ils ne sont pas complémentaires, car elle est son tout. Depuis la fausse couche en Afghanistan – Isaac se sent coupable. Ce sont les conditions dures du campement et le surmenage qui ont eu raison de leur bébé. Il est contre l’adoption de Jasmine et le lien qu’Olivia semble entretenir avec la petite. Ce n’est pas leur fille. Ce n’est pas sa fille. Il conduit une vielle moto ( Harley-Davidons) car il ne supporte plus de se sentir confiné dans une voiture. Il roule à grande vitesse, jouant avec ses émotions, et les dangers de la route. Parfois il a l’air si différent. Il a du mal à se reconnaître lui-même.   Il n’arrive pas à dormir autre part que dans une baignoire ; son esprit le renvoi inévitablement vers l’humidité de son cachot et toute la saleté qu’il a dû supporter. C’est comme s’il se réfugiait dans l’antre de la propreté le temps d’une nuit. Il doit souffrir d’un trouble compulsif mineur. James Blunt est son chanteur préféré – peut-être est-ce dû au fait qu’il soit un ancien militaire.
PSEUDO : like animals. PRÉNOM : Noha. ÂGE : 24 ans. PERSONNAGE : scénario non officiel d'Olivia Marshall  AVATAR : Insanely hot Jake Gyllenhaal CRÉDITS : ruines ;  just-jake-gyllenhaal ; tumblr. COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : C’est à cause de Jilly, encore et encore. Moi je pense porter plainte voilà  Time for you to find me + Isaac 3095204483CE COMPTE EST-IL UN DOUBLE-COMPTE?: C’est pire que ça ; c’est le DC d’un DC ! Time for you to find me + Isaac 2778241890



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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 21:49 par Invité
Septembre 2001, Nouvelle-Orléans, USA. 9/11 Jour des attentats-suicides.  - “I've always been called Lucky Louie. It's no mystery why.” ✻✻ J’observais les nuages de fumées grises se dégager  des bâtiments en ruines du  World Trade Center  avant de rejoindre les voussures du ciel sombre de Manhattan. C’était un attentat terroriste sans précédent. Les forces de l’ordre étaient complètement dépassées par la foule gémissante et les appels à l’aide.  Les cadavres jonchaient inertes sur le sol poussiéreux, les flammes rougeoyantes de l’impact dévoraient les rues de la ville et le drapeau américain se débattait contre le vent avant de se consumer avec le reste du décor. Mon cœur se serra pendant quelques instants avant de se lancer dans une course effrénée contre le temps. J’étais en suspens, à la fois incrédule, et blessé par les actes de violences qui avaient touché mon pays. Mes réflexions s’embrouillaient dans ma tête au fur et à mesure que les images terrifiantes défilaient sur l’écran de la télévision. Je ne m’étais jamais impliqué dans les lubies de ma famille – mes amis n’étaient pas des frères d’armes. Ce n’était que les personnes que j’avais choisi pour m’accompagner l’espace d’une aventure. J’étais certainement trop centré sur les plaisirs éphémères de la jeunesse, ou peut-être que la réalité ne m’avait jamais percuté avant aujourd’hui. On avait toujours exigé de moi une certaine rigueur dans mes pensées – mais plus je m’enfonçais dans mes réflexions, et plus je réalisais que j’étais impuissant face à la fatalité. Je me forçais à embrasser la science ultime pour rester conformes aux règles. Mes doigts se crispèrent autour de mes genoux. Ma mère pleurait les pertes de la nation tandis que ma petite sœur roulait des yeux avec timidité. Elle ne comprenait certainement pas, mais nous étions tous endeuillés par la mort de ces inconnus. Mon père se redressa violemment avant de se recueillir dans l’immense bibliothèque familiale, là où les portraits des anciens combattants de la famille Von Ziegler ornaient les murs de la pièce. Je connaissais sa dévotion pour l’armée. J’avais appris en grandissant que rien au monde ne valait l’honneur de la patrie, mais c’était la première fois que je sentais les flots de l’indignation secouer mon corps tout entier. Je voulais reprendre mon héritage. Je voulais enfin faire face à mon identité. J’étais né pour être soldat. Je faisais partie de ces gens-là, qui narguaient la mort afin de vivre éternellement. Je cheminais le long des couloirs majestueux de la demeure avant de me faufiler entre les livres de guerre et les encyclopédies de philosophie. Ma silhouette se reflétait sur l’immense baie vitrée avant de flotter aux côtés de père. Il me regarda d’un air bourru. « On se tient droit, épaules dégagées, menton relevé, devant ses ancêtres. » Trancha-t-il froidement. Je m’exécutai avec application avant de frôler sa cane orthopédique. Il avait perdu une jambe pendant la guerre du Viêt-Nam en 1972, et malgré l’aspect controversé de l’histoire militaire de l’Amérique au sujet de ce combat en particulier, mon père s’obstinait à croire que l’armée défendait toujours une noble cause. Je retins ma respiration en suivant ses mouvements du regard. Il paraissait si triste dans sa solitude, comme si ses souffrances étaient inépuisables et que toute l’affection que lui apportait ma mère ne pouvait plus rien pour lui. Parfois, j’avais réellement pitié de son parcours. « Je croyais que tu n’aimais pas lire. » Soupira-t-il en me faisant tout à coup face. Je déglutis avant de le fixer avec une once de désinvolture. « Je veux combattre. » Articulai-je en serrant la mâchoire. Il se pencha lentement vers mon visage comme pour détailler mon expression. Il avait toujours été dur et trop sévère dans mon éducation, spécialement lorsqu’on avait diagnostiqué ma dyslexie. Je suppose qu’il avait eu honte car je ne correspondais en rien aux critères du héros qu’il désirait que je sois. « Je veux combattre, qui ? » Brailla-t-il en fronçant les sourcils. Je restais imperturbable face à ses commandements.  « Je veux combattre, qui ? » Répéta-t-il en plaquant brusquement sa main contre mon épaule. « Je veux combattre, monsieur. » Balbutiai-je et il me sourit pour la première fois depuis des années.

Juin 2003, Nouvelle-Orléans, USA. Bal de promo et grande dispute avec Olivia.  - “The world, we'd discovered, doesn't love you like your country loves you. I was raised to face any challenge.” ✻✻ Elle ne comprenait pas. Elle ne pouvait pas concevoir que je puisse la quitter, mais je ne partais pas par dépit. Le devoir m’appelait ailleurs et je ne pouvais me résigner à ignorer les penchants de mon cœur pour l’armée.  J’étais l’héritier d’une longue lignée de combattants – On m’avait conditionné à suivre cette quête éprouvante vers l’honneur et j’avais fini par accepter mon destin. Je n’étais pas en droit de m’enticher de la voisine d’à côté, et pourtant notre amitié avait complètement chamboulé mon existence. Je soupirai en regardant Olivia au coin ; elle était magnifique dans sa longue robe en soie émeraude. Ses grands yeux océans illuminaient les roseraies du jardin, tandis que je me tenais droit comme un vulgaire pantin. Mes muscles étaient crispés, incapables de s’abandonner à la frénésie du moment, mais je savais avec certitude que la femme de ma vie se tenait devant moi. Je lui souris d’un air contenu avant de lui tendre un bracelet de fleur. « Je sais que tu m’en veux encore mais on pourrait juste profiter de nos derniers instants ensemble avant que tu ne partes en Californie. » Murmurai-je en frôlant sa joue empourprée. Elle ne broncha pas, mais je sentais son appréhension. Elle devait probablement penser que j’étais stupide de courir après le danger, mais je me consolais en pensant que sa colère partait d’un bon sentiment. Nous sortions ensemble depuis une éternité, alors l’absence pouvait être tellement pesante. « Je veux te rendre heureuse ce soir. » Je la pris par la taille avant de la guider vers la limousine que j’avais réservé spécialement pour l’escorter jusqu’au bal de promo. Il y avait fort à parier qu’elle serait couronnée reine du lycée, mais j’avais prévu de lui offrir ma propre tiare à la fin de la soirée. J’ouvris la portière arrière avec politesse avant de la rejoindre sur la banquette.  Le rebord de la porte se plia afin de dévoiler un rangement de bouteilles de champagne et quelques fantaisies au chocolat, mais je ne parvenais pas avaler la moindre goutte d’alcool en sa compagnie. L’ivresse m’empêchait de détailler les courbures de son visage parfait et je voulais imprimer chaque souvenir d’elle dans ma mémoire. Je fis signe au chauffeur qui nous guida vers les bois qui surplombaient le lycée. « Mais ... Tu m’emmènes où ? » Souffla-t-elle en se penchant vers la vitre. Je souris d’un air coquin. « J’ai pensé qu’on pourrait avoir notre before  tous les deux. Je n’aime pas me mélanger. Je ne vais au bal que pour toi. » Elle se redressa avec un calme imperturbable avant de soupirer. « Je suppose que tu pars à la guerre pour les autres aussi. Ton altruisme te tuera, vraiment Isaac. Et je ne veux pas rester plantée là à te pleurer.» Je me détournai afin de cacher mon expression contrariée. « Je ne pars pas à la guerre. Je commence une formation militaire pour l’instant. » La voiture s’arrêta et elle descendit en trombe en relevant les pans de sa robe. « Merde ! » Marmonnai-je en la rejoignant à petite foulée. L’air frais fouettait mon visage avant de s’engouffrer dans mes cheveux ébouriffés. Il me semblait que tous mes gestes romantiques ne trouvaient jamais égard à ses yeux. Je la retins par le bras avant de la plaquer contre mon torse. «   Lâche-moi tu me fais mal! » Protesta-t-elle. Je m’éloignai en  haussant les épaules. Olivia s’acharnait contre moi à chaque que nous étions en désaccord. Elle prenait toujours une certaine hauteur et je me perdais dans mes interprétations sans réellement savoir comment aborder ses sautes d’humeur. Je l’aimais, mais je n’étais pas encore assez mature pour gérer une vraie relation de couple. « A quoi tu joues ? » M’enquis-je avec lenteur. « Tu gâches la soirée. » Elle leva la main en signe de protestation. «   Tu gâches ta vie ! » Je levai les yeux au ciel. « Et qu’est-ce que tu espères ? Que je laisse tomber mon père ? Que je te suive à L.A ? Tes ambitions ne me concernent pas, tu devrais en faire de même et me laisser suivre mon chemin. » Ses yeux s’embuèrent et je réalisai que les mots avaient dépassés ma pensée. Le froid incommensurable s’emparait de mes sens et je la regardai d’un air abattu. « Je pense que je vais rentrer. Tu peux garder la voiture, je t’attendrais à la maison. Je refuse de prendre part à … ça. » Je balayai l’air d’un geste de la main avant de fourrer mes poings  fermés dans les poches de ma veste. Je rasai le sol jusqu’au carrefour avant de me diriger vers le quartier résidentiel. Une fois chez arrivé, je dévalai les marches de l’escalier du hall avant de m’enfermer dans la salle de sport que mon père avait aménagé expressément pour que je puisse m’entrainer.
Les heures se consumaient à une vitesse vertigineuse et Olivia n’était toujours pas de retour. Je pris mon téléphone afin de vérifier l’heure ;  minuit passée. L’idée qu’elle puisse s’amuser, ou danser, avec un autre m’était insupportable.  Je n’aurais probablement jamais dû l’abandonner à sa solitude. Je lançai une longue plainte avant de traverser la rue vers la résidence somptueuse des Marshall. Je toquai à la porte mais personne ne répondit. Comment une maison aussi peuplée pouvait-elle être déserte aussi tard ? Je tournai les talons avant de me diriger vers la balançoire devant l’entrée. J’y déposai la tiare et une note. -You’re the queen of prom and the junk of my heart. See you in the morn. Love you more, Isaac. -

Septembre 2003, 2nd Armored Cavalry Regiment (Second Dragoons), Fort Polk, USA. Premier jour à l’armée de terre.  -“One moment of pain is worth a lifetime of glory.” ✻✻  Ma chère Olivia, les mélodies de l’hymne national raisonnaient dans l’immense place, m’invitant à embrasser une nouvelle existence de gloire et d’honneur.   J’ai franchi l’énorme portail de l’école spéciale militaire sous une pluie battante et acide – Les vents du renouveau ont fouetté mon visage avec violence comme pour acclamer l’arrivé d’un grand héros. Nous étions une centaine de soldats dressés en face de la magnificence du drapeau étoilé des Etats-Unis d’Amérique. Mon cœur battait la chamade, et je peinais à faire le tri dans mes émotions ; était-ce la peur ou l’impatience ? Je me demande si tu ressens ces mêmes tourments qui m’habitent lorsque je suis loin de toi? Je sais que je me lance dans une aventure sans fin. Je peux mourir à n’importe quel instant ; et la vérité c’est que je ne le réalise pas pleinement. Je suis tout simplement désolé de ne pas correspondre à l’image du prince charmant que tu mérites tant, mais l’amour est vicieux. Il a fallu que tu aimes un idiot. Dès le début, et après quelques présentations sommaires ou je fus immédiatement reconnu comme le fils Von Ziegler on se lança dans les corvées d’installations. Ce n’était pas spécialement difficile ; il s’agissait de la visite médicale habituelle, de l’habillement, de l’armement, et du nettoyage des dortoirs, mais il me semble que l’on exige de moi encore plus de rigueur que tous les autres. Je reconnais la sévérité de mon père et son ton glacial dans les aboiements de mes supérieurs. Et ce sentiment me tient compagnie dans ma solitude. J’ai l’impression d’être à la maison – avec toi. Je voulais t’écrire à la minute ou je suis arrivé, mais tu connais mes complexes cachés. Je n’aime pas écrire parce que je ne sais pas aligner deux mots sans marquer une longue pause et comme tous les machos de la planète je n’aime pas me sentir faible ou ridicule. Mais ce soir je le fais pour toi, comme promis. Le bataillon est divisé en plusieurs groupes, bien sûr les nouveaux reçoivent les brimades des plus anciens, mais ce n’est qu’une question de temps avant que je ne dévoile mes crocs. Je suis sous le commandement du Capitaine Dawson – Nous l’avons souvent reçu lors des réceptions mondaines organisés par mes parents, mais il a l’air différent ici.  Il a été le premier à ordonner que je passe sous la tondeuse du coiffeur. Je n’aurais probablement plus tous mes cheveux lorsqu’on se reverra, mais j’espère réellement que ma carrure athlétique compensera le reste de mes défauts esthétiques. Le règlement ici n’est pas plus oppressif que celui que j’ai connu durant toute mon enfance. Réveil à 5h du matin, petit déjeuner puis études à 6h. La formation est très physique ; équitation, combat, et exercice au tir. Bien sûr il y a les cours de langues, d’histoires et plein de notions littéraires que je t’épargne volontiers.  L’après-midi nous effectuons quelques travaux militaires avant de dîner et de monter la garde à tour de rôle. L’extinction des feux se fait à 21h30, et lorsque la journée commence à peine pour les étudiants dépravés du monde entier, je me couche pour mieux servir ma patrie. Je vais bien. Je vis la concrétisation d’un rêve que j’ai refoulé pendant des années. Mon bonheur est complet mais il reste fade – parce que tu me manques tout le temps. Et j’espère que tu me pardonneras un jour pour toutes mes erreurs. Je reviendrais pour toi. Je survivrais et tu n’auras jamais à faire le deuil de cet amour. Nous sommes immortels.  Isaac Von Ziegler, Je t’aime encore plus.

Décembre 2004, Nouvelle-Orléans, USA. Anniversaire d’Isaac  - “May I kiss you then? On this miserable paper? I might as well open the window and kiss the night air.” ✻✻Mon souffle brûlant se versait dans l’ambiance morose de la pièce vide. Je tournais en rond entre les haltères et les autres engins de musculation. J’étais rentrée pour rien encore une fois, et cette pensée me peinait profondément.  Olivia avait promis de me rejoindre pour mon anniversaire mais finalement, à la dernière minute, elle s’était désistée pour préparer ses examens finaux. Je pouvais parfaitement comprendre qu’elle soit aussi impliquée dans ses études mais je réalisais avec effarement qu'elle menait une vie bien trop différente de la mienne. Nous étions à mille lieux de nous compléter et pourtant, je bravais l’autorité de mes supérieurs en accumulant les permissions de sortie. Le doute enlaçait mon cœur ciré. J’aurais voulu exprimer mes pensées au lieu de me murer dans le silence, mais les mots me semblaient si dérisoires. De toute façon, je n'avais jamais su apprécier la lecture des belles proses littéraires à leur juste valeur - mais ce n'était pas grave, ma dyslexie n'était pas une tare comme semblait le penser tout mon entourage. Mes difficultés m'avaient appris la maîtrise et la patience.
J’enfilai mes gants de boxe avant de parcourir la pelouse gelée à pieds nus. La fraîcheur de l’herbe chatouillait ma peau avant de marquer les morsures du froid sur mes talons. Je me cambrai brusquement avant de m’acharner contre l’énorme sac à sable qui pendouillait à l’entrée du garage. Les coups acérés de mes poings remontaient le long de mes bras avant de secouer ma dignité. Je craignais que ma petite amie se détache de notre relation à cause de la distance. Il y avait tellement d’hommes surprenants dans le monde et Olivia était l’incarnation même du romantisme et de la féminité. Je me mordis la lèvre inférieure jusqu’au sang avant de grogner bestialement contre le destin. J’étais sans doute trop absorbé par ma colère pour remarquer la présence de mon père dans mon dos. Il se racla lentement la gorge avant de se placer devant moi.  «   Tu devrais rester au campement Isaac. » Siffla –t-il en crispant sournoisement la mâchoire. Je relevai mes yeux sombres sur lui. Les courbures de mon visage suintant, brillaient sous les lueurs de la lune avant de disparaître dans l’obscurité. Il allait encore me reprocher mon attachement démesuré pour la voisine d'à côté. Je déglutis en m’éloignant lentement vers les buissons. « Mais je reste au campement. » Rétorquai-je avec calme. Il poussa un soupir exaspéré en pointant sa cane orthopédique vers mon torse. « Elle te déconcentre trop. » J’haussai les épaules avec désinvolture avant de froncer les sourcils. Il avait sans doute raison, Olivia m’éloignait de mes sentiers battus. Elle me retenait captif de la Nouvelle-Orléans et de mon enfance, mais mon sentiment d’appartenance pour l'armée américaine ne disparaissait jamais, il ne faisait que s’effacer en sa présence. Je retins mon souffle en traversant  le hall de la maison. Le téléphone fixe sonnait depuis plusieurs minutes déjà, et je compris au vue de son acharnement qu’il s’agissait d’Olivia. Je soupirai avant d’aller prendre une douche – je la rappellerais peut-être plus tard.
Je m’accrochais aux parois de la cabine de douche, le souffle court. Le contact de l’eau chaude et parfumée déliait mes muscles douloureux et me procurait une certaine sensation de bien-être. Mes réflexions tourbillonnaient dans ma tête sans que je n'arrive à un quel conque aboutissement. Putain - Olivia avait promis de me rejoindre ! Je ne savais  toujours pas à dépasser ma déception. Les paroles de mon père résonnaient encore dans mon esprit. Entre le choix du cœur et celui de la raison, l’heure du silence semblait être la meilleure option.

Juin 2005, Los Angeles, USA. Epic demande en mariage. - “Forever can never be long enough for me to feel that i've had long enough with you. I want--I want you to marry me, as you promised when we where kids. ” ✻✻ Les nuages cheminaient autour de ma tête, l’air se dissipait entre mes flancs avant d’encercler mes jambes et malgré mes grands airs inquisiteurs je ne parvenais pas à fouler le sol sans ressentir une certaine émotion. Mon esprit mugissait comme une âme en détresse avant de s’évanouir dans le vide. Je soupirai en faisant voltiger la petite boite d’allumette que je tenais entre les mains. Je n’avais pas de suite dans les idées et mon incapacité à lire correctement un texte m’avait toujours retenu dans mes élans d’arrogance. Je n'étais pas assez bon. J’avais honte d’être plus lent, plus appliqué et bien plus stupide que les autres. Je formulais des phrases correctes mais je n ‘avais pas la fibre poétique charmeuse, ni l’aisance  oratrice poignante. Personne dans mon entourage n’avait jamais osé se moquer de ma différence mais j'entendais leurs messes basses. Je reconnaissais la pointe douloureuse de la déception dans le regard ombrageux de mon père. Ce n’était pas un simple jeu pour moi. Ce n’était pas un instant léger, ni un don du ciel. La dyslexie était un putain de poison ! Je fermais les yeux avant de quitter l’aéroport de Los Angelos.
C’était la première fois que je me faufilais dans la prestigieuse école d’infirmière d’Olivia, et je devais avouer que le bâtiment était bien plus impressionnant que les campements de l’armée en Nouvelle-Orléans. Mon cœur se serra à nouveau dans ma poitrine et la sensation d’appartenir à une réalité différente me percuta de plus fouet. J’avais peur des tromperies du destin. J’avais peur de perdre la plus chère à cause des voies de l’honneur. Ma solitude m’enlaçait avec effroi, mais je voulais croire que l’amour pouvait guérir toutes les afflictions. Le visage lumineux de ma petite amie apparut à l’autre bout du campus, elle était si belle, si rayonnante, transfigurée par la passion dévorante que je nourrissais à son égard.  Je lui souris calmement avant de tendre mes bras musclés vers sa silhouette délicate. Ses longs cheveux blonds flottaient autour de mon cou comme les arabesques d’une fumée divine. L'odeur boisée de ses cheveux me rend fébrile.  Sa présence marquait mon corps au fer rouge. Je m’égarais dans ses étreintes avec une facilité déconcertante. C’est terrible. Je n’ai aucune volonté.  Le rythme de ma respiration s’éleva de manière fulgurante ; je la veux pour l’éternité. Je me raclai la gorge en m’éloignant avec lenteur. « Tu es venu. Je n’y croyais pas. » Souffla-t-elle avec un sourire léger. Olivia ne s’abandonnait jamais aux excès d’affection. C’était une qualité que j’appréciais particulièrement, elle savait aimer dans le silence, dans la joie et dans la mort. « Oui. J’avais quelque chose à te demander. » Ma phrase suffisait à capter son attention. Nous avions déjà parlé de fiançailles auparavant – ce n’était pas réellement une surprise. Je plissai les yeux d'un air complice avant de la traîner dans les longs couloirs des dortoirs. Olivia ouvrit la porte de sa chambre et je m’engouffrais à sa suite avec lenteur. J’étais sûr de mes choix mais j’étais incapable de contrôler ma détresse. Je retins mon souffle pendant quelques minutes avant de lui faire face. Je posai ma boite d’allumette, la bague et une feuille de papier sur sa table de chevet. « Tu sais déjà. » Commençais-je en haussant les épaules. Elle ne broncha pas. « Ne dis rien. » Souris-je en me penchant vers sa bouche. « Je vais t’embrasser puis tu devras te taire et m’écouter jusqu’à la fin. » Murmurai-je en effleurant ses lèvres douces.  Je pris la feuille en papier en tremblant. Je ne sais pas lire. Je n’aime pas lire. Je secouais la tête d’un air solennel avant de lui adresser un regard plein d'émotions mitigées. « B-b-b-eaucoup app-r-en-dre, B-b-b-eaucoup co-comp-r-en-dre p-ar l’es-l’esprit et mmm-ourir jjj-eu-ne. » Balbutiai-je avec beaucoup de difficultés. J’avais toujours refusé de partager cet aspect de ma faiblesse avec elle, mais avant de demander sa main de manière officielle, je voulais qu’elle me voit tel que j’étais réellement. « Je-. » Je marquai une pause afin de discerner les différentes lettres. « Je-  con-ssssume tout mm-on bien en dd-ébau-ches. ... Cccc c’est un fffff-eu qui noir-cccit ce qu'il ne peut ddé-tr-truire.  Eeee-tre ai-mé, cccc- c'est se con-su-mer dans la fla- flamme. » Je crispai mes doigts avant de soupirer, gêné. Je pris alors la boite d’allumettes en silence. J’aurais tant aimé être un homme plus conventionnel et déclarer mes sentiments de la plus belle manière qui soit, mais un tel geste romantique m'était interdit. « Quand je lis ce genre de choses. Je ne comprends pas. » Je fronçai les sourcils d’un air abattu. « Mon cerveau fonctionne à l’envers, Olivia. Alors je vais te montrer ce que l’amour signifie dans mon monde. » Je fis craquer deux allumettes d’un coup. « Je t’aime plus. » Les flammes mordaient voracement ma peau mais je ne bronchai pas. La douleur se propageait tout le long de mon avant-bras. C’était lamentable mais je ne parvenais pas à me détacher des sens propres et imagés de la littérature.  Je ne parvenais pas à lui confier la profondeur de l’allégresse qui m’envahissait à chaque fois que le son de sa voix raisonnait dans la pièce. Je fini par lâcher l’allumette consumée en gémissant, avant d'en allumer une nouvelle. Mes doigts se teintaient de gris car le feu ne pouvait pas me détruire. Mon amour se noircit mais il existe toujours.  « Epouse-moi avant que je ne parte pour la guerre. Je ne veux pas mourir en héros. Je veux mourir en mari. » Marmonnai en posant un genou au sol. Je lui tendis la bague en diamant sertie. « Maintenant tu peux dire oui. » Elle éclata de rire avant de me rejoindre par-terre. « Oui. »
 
Novembre 2007, province de Zabol, Sud Afganistan. Aux nouvelles, appel video. - “When you miss someone....it’s weird…your body doesn’t function normally..as it should. Because I miss you, and my heart…it’s not steady…my soul it sings numb. Fingers are cold…like you…your soul.” ✻✻ Mon visage était troublé par le vide – les bombardements avaient raisonné toute la nuit durant comme pour me rappeler l’horreur de la nature humaine. Il n’y avait pas de cessé le feu en Afghanistan. Les politiques internes se confondaient avec l’anarchie complète d’un peuple illettré et barbare qui prônait les délires d’un Dieu qui n’existait peut-être pas. Je ne vouais pas un culte à guerre. Je n’étais qu’un soldat, obéissant aux ordres de ses supérieurs hiérarchiques avec droiture et honneur. Je pense qu’à défaut de pouvoir apprécier les fragments poétiques et  pacifistes de la vie, je m’accrochais aux valeurs matérielles et rustiques de l’armée. Je me renfrognai dans ma tente avant de prendre la caméra de mon ordinateur. Le réseau était déplorable dans le désert mais j’espérais pouvoir m’imprégner de la douce voix de ma femme pendant quelques minutes au moins. J’appuyai sur le bouton avant de me connecter sur la messagerie instantanée. « Coucou Olive. » Commençai-je avec entrain afin de masquer mon humeur maussade. La fatigue traçait de longs sillons sur mes joues creusées par la faim et l’insomnie. « Ma barbe est de retour. » Lançai-je en écrasant mes doigts contre mon menton. Un sourire franc transfigurait mon expression d’habitude si calme et impénétrable. Je savais qu’il était dur d’être séparé de sa moitié,  mais une partie de moi se sentait soulagée de la savoir en Amérique – à l’abri. « Tu me manques beaucoup. » Couinai-je d’une petite voix. J’entendis mes compatriotes s’agiter dehors, hurlant mon surnom et imitant les gémissements d’une femme au bord de l’orgasme. Oh Louisiana … Encore … Oh vas-y Louisiana …  Je roulai des yeux avant de fixer la petite lumière du projecteur.« Ils sont cons. » Je ris avec légèreté. Olivia cligna des yeux à plusieurs reprises dans mon écran et je tendis le bras afin de frôler les courbures de sa bouche pixélisée.  Elle ne prononçait pas à mot, préférant me laisser m’enfoncer dans mes récits héroïques le temps d’un appel. Au bout de quelques instants, le silence fini par s’imposer dans notre conversation, et je me plongeai dans la contemplation de son visage d’un air ému. Mes yeux humides criaient les injustices d’un cœur qui ne battait qu’à moitié. Parfois, j’étais si triste d’honorer ma patrie. Un soupir m’échappa. « Alan est mort il y a quelques jours, il a fini par succomber à ses blessures. » Avouai-je d’un air peu assuré. Il s’agissait de mon coéquipier dans l’équipe de nuit. Un tireur d’embuscade avait toujours besoin d’être guidé vers la cible. C’était son rôle de calculer la distance qui me séparait de la cible à l'aide de lunettes monoculaires. Il m’avait tenu compagnie tout le long de mes gardes éprouvantes. Je ne parvenais plus à tenir un fusil de précision sans songer à sa disparition tragique. « Il avait une femme et un petit garçon. » Je me redressai avec lenteur. « Je ne veux pas que tu arrêtes de vivre si quelque chose m’arrive – J’ai choisi mon destin et sans m’en rendre compte j’ai fini par t’imposer le tien. » Je déglutis afin de soulager ma gorge serrée. J’avais déjà envisagé la situation et je connaissais assez Olivia pour savoir qu’elle avait la force tranquille du phénix qui renaissait toujours de ses cendres. Je lui avais appris à arborer le visage de l’indolence car je ne supportais pas de voir ses larmes se verser impunément.  J’avais besoin qu’elle soit forte et radieuse à mes côtés. « Si je meurs au front ... » Elle pinça les lèvres d’un air réprobateur avant de lever le bras pour m’interrompre. « Je viens de recevoir mon ordre de mission. Je te rejoins bientôt. Si tu meurs au front, je serais là. » Promit-elle. « Je n’ai pas besoin de savoir ces choses-là. Notre vie me suffit comme ça. » Je tentai un fin rictus avant de me pencher vers la caméra. « Tu me suffis comme ça ... »

Décembre 2008, fin du mandat de Bush, province de Zabol. Raid Américain sur l’ennemi : mort accidentelle de six officiers de police afghans et d'un civil. -  “Cage an eagle and it will bite at the wires, be they of iron or of gold. I am not dead.”  ✻✻  Alors que le mandat de Georges W. Bush touchait à sa fin, deux raids américains avaient été dirigés contre les Talibans. Il y avait de vives tensions entre les officiers et le gouvernement central d'Hamid Karzai. Je me trouvais dans la province Zabol au moment de la prise de décision avec certains de mes meilleurs compatriotes. Les ordres venaient directement du président, et nous nous faisions une joie de correspondre aux grands schémas de la politique de notre chère patrie. Je devais effectuer plusieurs tirs chirurgicaux sur de longues distances afin d'éliminer principalement les personnes cibles, mais aussi quelques matériels légers et les ravitaillements du village. Mon fusil de précision tremblait au gré de la mousson et des aléas météorologiques, mais je ne bronchai pas. Au fil du temps et des entraînements, j’avais appris à maîtriser mon arme en toutes circonstances. Je pouvais entendre les explosions des bombes kamikazes raisonner dans les rues de la ville, tandis que je demeurais immobile, perché dans ma cachette secrète, attendant le signal. Je pris une grande inspiration avant de presser la détente en direction de plusieurs civils dont des enfants. Ce n’était pas une mort accidentelle.  La presse déformait la vérité afin de se conformer aux désirs de l’opinion publique, mais je savais avec certitude que je n’avais pas raté mes coups. On m’avait explicitement ordonné de shooter six officiers du gouvernement Afghan afin de montrer le mécontentement des collaborateurs américains. Militairement, nos campements souffraient de plusieurs pertes et la baisse du soutien à la guerre commençait à se faire ressentir parmi les soldats.  Les rébellions civiles et  les opinions négatives à propos de l’Amérique avaient eu un mauvais effet sur le moral des troupes. J’étais moi-même, ainsi qu’Olivia, assailli par les doutes et la confusion. Le commandant en chef jugeait certainement qu’il fallait répondre aux offenses de l’ennemi par le sang. C'était un combat tragique. Les  bombardements avaient dépassés 130 victimes civiles selon le gouvernement afghan et les répercutions politiques s'étendaient jusqu'en Europe. A cet instant, je ne comprenais toujours pas la teneur de mes actes. Je pensais encore que la guerre justifiait tous les sacrifices, aussi horribles et terrifiants, soient-ils.  « Bon travail. » Nous félicita le capitaine du commando à notre retour. Les soldats le gratifièrent d’un salut respectueux avant de rejoindre leurs quartiers respectifs. Je soupirai en me précipitant vers l’infirmerie. « Ou est Olivia ? » M’enquis-je en remarquant son absence. « Elle est sortie se recueillir en attendant ton retour-  Nous avons entendu pour le bilan des pertes. » Souffla Mary, une collègue. J’acquiesçai de la tête avant de rejoindre ma femme au milieu des potagers. Depuis notre arrivé au Sud du Pays, elle s’était mise en tête de cultiver quelques plantes afin d’égayer l’ambiance dans le campement, mais je n’avais pas besoin de fleurs ou de verdures pour me sentir apaisé – son affection suffisait à combler tous les espaces dans ma tête.

Mars 2010, embuscade au sud du Pays. Registan desert. - “Cage an eagle and it will bite at the wires, be they of iron or of gold. I am not dead. ✻✻  La stratégie américaine connaissait de grands changements avec l’arrivée au pouvoir de Barack Obama. Tout d’abord, on avait imposé une pause de deux semaines à toutes les équipes d’opérations spéciales. Lors d'un discours, le nouveau président dévoilait une grotesque mise en scène pour les théâtres afghan et pakistanais. Il fallait gagner la confiance de la population au lieu de la violenter. Il fallait accepter les attaques sans rétorquer. Je n’arrivais pas à assimiler le concept, puisque je considérais que la guerre nécessitait de grands moyens offensifs. Mais comme tous les soldats, je n’étais qu’un pion. Mon opinion ne comptait pas. Je ployais devant l’autorité en profitant de mes journées auprès de la femme de ma vie, néanmoins, les problèmes se multipliaient pour la Coalition. Les frappes sanglantes et les coups en traîtres coûtaient la vie à une centaine  de personnes dont des hauts responsables, tel que le général David McKiernan. Les opinions étaient mitigées au sein du campement et je rejoignais la stupeur générale face aux versants ridiculement pacifistes de cette nouvelle guerre.  Je ne m’attendais pas à être promu chef de l’équipe alpha pour la première mission d’éclairage clandestine menée par le capitaine. Il ne semblait pas réellement impressionné par mes prouesses au fusil de précision, mais il savait apprécier la dévotion dont je faisais preuve face à mes frères d’armes. Je ne transgressais jamais les ordres, même lorsque ces derniers allaient à l’encontre de mes principes – Et ça c’était une qualité en or pour un soldat. Je suivis la troupe dans le désert en serrant mon alliance et mes plaques d’identité militaire avec une expression religieuse. Je n’étais pas croyant, mais j’avais quelques convictions secrètes. Mon monde tournait autour d’Olivia et de ses éclats de gentillesse divine. Je pris une grande inspiration avant de signifier à mes hommes de se faufiler derrières les hautes dunes de Bala Buluk à l’abri des regards indiscrets. J’opérais toujours dans l’ombre. J’étais un sniper né, je devais toujours garder ma position inconnue.  
Après trois jours et deux nuits d’investigations autour des camps adverses, nous avions décidé de bouger en amont vers le village. Le climat aride et les vents contraires ne semblaient pas avoir raison du moral des troupes. On se moquait toujours de mon adoration pour ma femme, et l’un de mes camarades avait même piqué mon alliance afin de caricaturer mes réactions face à Olivia. Je brandissais mon poing menaçant, lorsqu’une explosion fit trembler le sol autour de moi. Je fermais les yeux sur les débris de feux et les amas de corps écrasés par les flammes – J’étais prêt à m'abandonner mais avant d'en finir avec la coupe de la vie, j’adressai ma dernière pensée à ma femme.
L’odeur de la chair calcinée emplissait ma poitrine douloureuse. Je sentis plusieurs secousses avant de me retrouver dans un cachot sombre et puant quelque part dans un sous-terrain. Un vieil homme bourru dont la longue barbe contrastait terriblement avec les traits fins s’approcha de moi. Il m’empoigna par le col avant de marmonner des injures en arabe. Il se racla profondément la gorge avant de me cracher en plein visage. Je secouai  frénétiquement la tête, mais j’étais maintenu immobile par de longues chaines en fer.  « C’est toi le sniper américain ? » Lança-t-il avec un accent très prononcé. J’écarquillai les yeux avec stupeur. Il me connaissait. Étais-je personnellement ciblé par l'embuscade?  « Tu as tué des enfants. » Cria-t-il avant d’appeler le reste de ses subordonnés habillés en burka. Ils s’avancèrent dans le noir en serrant les poings d’un air machiavélique. Je compris à cet instant que la mort était un luxe que je ne pouvais plus me permettre. « Quelle est la nouvelle stratégie ? » Je fronçais les sourcils en silence. C’était une question stupide, personne ne connaissait la nouvelle stratégie de toute façon. Je me murais dans l'ignorance en me forçant à penser à la beauté d'Olivia et son potager fleuri. Mes ravisseurs s'énervèrent face à mon entêtement. Je reçu plusieurs coups sur le visage et le torse, mais je refusais toujours de sombrer dans le déshonneur. Je ne voulais pas connaitre la honte des hommes déchus de leur piédestal.  « Allez-vous faire foutre. » Cinglai-je comme une bête sauvage avant de me débattre avec violence.

Janvier 2015, souterrains d’Ai-Qu’Aïda. Neutralisation de l’ennemi et rapatriement des prisonniers. - “Understanding is the first step to acceptance, and only with acceptance can there be recovery.”   ✻✻ Les lumières claires du matin enflammaient mon visage placide. Je crispai la mâchoire en plissant les yeux. Dès que je voyais poindre le jour, mes émotions devenaient souffrance et désolation.  On était venu me sauver – enfin – après une éternité de captivité, et pourtant je ne parvenais pas à ressentir la moindre joie. J’avais l’impression qu’on me sortait de mon cher tombeau afin de me jeter dans une réalité déphasée et complètement différente du monde que j’avais laissé derrière moi. La liberté avait le gout poisseux de la mélancolie. La liberté était une notion que j’avais dû abandonner pour survivre aux ignominies de l’ennemi. J’observais l’aube se confondre avec les horizons lointains avant de suivre tristement l’équipe de sauvetage. Le visage translucide d’Olivia apparaissait devant mon regard embué au fur et à mesure que j’avançais dans ma longue marche. Les souvenirs me réveillaient de mon sommeil sans pour autant me ressusciter. C’était un combat perdu d’avance. Les plaies sur mon torse ponctuaient le fil de mes pensées, et en cette heure parachevée, je marquais la fin d’une existence; celle d’un jeune homme plein de rêves et d’honneur qui avait succombé aux bassesses de l’humanité. Je n’étais qu’un grain de sable instillé dans l’étendue du désert.  Mon amour avait lutté avec acharnement pour rencontrer la lueur du soleil parce que j’avais fait un vœu d’éternité, mais à présent la réminiscence du désir de l’amour ne valait plus rien.  Le capitaine s’approcha de moi afin de plaquer une main ferme sur mon épaule chétive. Je levais les yeux vers lui avec lenteur, sans émettre le moindre gémissement et ceci malgré la douleur lancinante qui s’emparait de mes membres. Il me regarda avec un mélange d’émotion et de doute. Ma barbe hirsute et la pointe de déception qui brisait l’éclat de mes pupilles ne pouvaient pas le tromper. J’étais insurgé parmi les musulmans extrémistes, mais je ne faisais d’ores et déjà plus partie du corps de l’armée américaine. A ses yeux, et aux yeux du monde, j’étais déjà mort. « Qui êtes-vous, soldat ? » Aboya-t-il sur un ton autoritaire. Je me redressai avec difficulté afin de lui faire face. Mes gestes étaient lents mais je m’appliquais afin de garder une certaine discipline. « Isaac Von Ziegler second lieutenant, Monsieur. Sniper pour l’équipe anti-guérilla FIAS, monsieur. » Articulai-je, la gorge nouée par les séquelles de mes séances de tortures et de strangulation. Il resta silencieux pendant plusieurs minutes avant de poser sa main sur son menton, comme pour marquer sa profonde réflexion. « Depuis combien de temps êtes-vous captif mon garçon ? » Demanda-t-il de manière moins formelle. J’écarquillai les yeux , perplexe, sans pour autant le suivre dans ses tentatives de fraternisation. J’avais été seul depuis trop longtemps, je suppose.« 2010, monsieur. Qu’elle année est-il, monsieur ? » Il pinça la bouche avant de se retourner vers les autres membres du raid. « 2015. Vous venez de rater les vacances de Noel ... » Mon sang ne fit qu’un tour dans mon système. Quatre longues années. Je n’avais pas revu Olivia, depuis quatre longues années. Le poids de la fatalité s’écrasait tout à coup sur moi et mon premier réflexe fut de tomber à terre en criant :  « Je veux rentrer chez moi… Emmenez-moi chez moi ! »

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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 21:49 par Invité



From; Isaac Von Ziegler
Quelque part dans une base militaire

To; Olivia Marshall VZ
Quelque part dans un vaste monde

Chère Olivia,

Je prononce toujours ce prénom avec une douce frayeur, comme une note grave de musique. Je me suis accroché à ce souvenir comme une âme tourmentée. Réellement. Les traces de strangulation et les griffures d’ongles autour de mon tatouage Divine Olivia peuvent témoigner de cet amour inépuisable qui m’a gardé en vie durant ma captivité à Jalalabad.

Chère Olivia, où es-tu ? Je suppose qu’après 4 ans d’absence, je n’ai plus aucun droit sur ton cœur. Je suppose que tu es la veuve éplorée d’un soldat mort trop tôt pour une raison existentielle quel conque. Mais je suis là. J’ai survécu, et je pense qu’il est temps pour toi de me retrouver. Je ne peux pas contacter mes proches, l’armée me retient afin de poursuivre des investigations que je suis tenu de garder secrètes. J’ai vu mon père une seule fois. Il est entré dans la salle d’isolement pour confirmer mon identité avant de disparaître sans prononcer un mot. Crois-tu qu’il ne m’a pas reconnu ? Je ne sais plus qui je suis.

Après plusieurs tests psychologiques et quelques passages au détecteur de mensonges, on m’a enfin autorisé à t’écrire une lettre hypothétique que tu ne recevras probablement jamais. On m'a aussi dit que c'était la St Valentin. Je me demande ce que tu fais ce soir –  Es-tu nostalgique sans ton amoureux alors que les autres exhibent leurs passions ?  Penses-tu qu’on puisse encore avoir un avenir ensemble ? M’as-tu détesté de t’avoir traîné en Afghanistan? Ou pire encore, me détesteras-tu d’en être revenu pour perturber ton quotidien? Je t’avoue que je ne sais plus où j’en suis. J’essaie d’oublier mes blessures mais les fragments de ton visage me hantent toujours. J’ai honte de mon reflet ; sans mes cheveux, ma carrure athlétique ou mes sourires au coin, je n’ai plus rien pour compenser. Pourrais-je encore t’impressionner avec une boite d’allumettes ?

Je suis désolé. Tu as dû recevoir plusieurs lettres de deuil alors je me suis amusé à inscrire mon propre prénom afin de marquer ma renaissance. Je sortirais bientôt d'ici. Je te le promet.


Love you more, Isaac.
© sobade.


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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 21:52 par Invité
RE BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUE Time for you to find me + Isaac 1922099377

bon courage pour cette nouvelle fiche Time for you to find me + Isaac 3729335241
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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 21:52 par Invité
Re-bienvenue !
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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 21:53 par Invité
MQOSDIFJQSDOIFJMOQSDIJFMDSOIJFMOQSDFI Time for you to find me + Isaac 2823179453 Time for you to find me + Isaac 2823179453 Time for you to find me + Isaac 2823179453

RE BIENVENUE BEAU FRERE QSDQFJQMDSIFJQPDSOFJ Time for you to find me + Isaac 1922099377 Time for you to find me + Isaac 1922099377 Time for you to find me + Isaac 1922099377 Time for you to find me + Isaac 1922099377 Time for you to find me + Isaac 1922099377 Time for you to find me + Isaac 1922099377
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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 21:53 par Invité
Annnw Jack. Time for you to find me + Isaac 878725457
Le personnage va envoyer du lourd, j'en suis certaine. Time for you to find me + Isaac 878725457

(Re)bienvenue chez toi, Noha. Time for you to find me + Isaac 1973890357 Time for you to find me + Isaac 1973890357
Tu connais le chemin si tu as des questions. Time for you to find me + Isaac 2941632856
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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 21:54 par Invité
Excellent choix d'avatar ! Je suis une grande fan de Jake ! (Tyler avait la tête de Jake d'ailleurs, à la base. D'où la date de naissance ^^).

Re-bienvenue ! Time for you to find me + Isaac 3309736386
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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 21:57 par Invité
Cte choix de ouf Time for you to find me + Isaac 2941632856 va plus falloir tourner autour d'Olivia Time for you to find me + Isaac 1499450316
Rebienvenue et bon courage pour ta fiche. I love you
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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 22:00 par Invité
Re-bienvenue à la maison Noha Time for you to find me + Isaac 1922099377
Excellent choix d'avatar Time for you to find me + Isaac 1973890357 Bon courage pour cette nouvelle fiche ! Time for you to find me + Isaac 208687334
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