"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici The trust of the innocent is the liar's most useful tool. 2979874845 The trust of the innocent is the liar's most useful tool. 1973890357
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() message posté Jeu 12 Juin 2014 - 19:03 par Invité




Règle numéro 1 : Ne jamais se fier aux apparences, que ce soit en matière d’amour, d’amitié ou tout simplement à l’échelle de votre entourage professionnel. Contrairement aux naïfs qui se laissent leurrer avec une déconcertante facilité, cela faisait une éternité que James l’avait parfaitement compris. Ainsi afin de briller en soirée, l’éditeur n’hésitait jamais à se faire passer pour ce qu’il n’était pas. Il faut savoir que dans le monde des affaires, les dirigeants sont souvent étudiés avec une singulière attention et le moindre faux pas est susceptible de leur coûter cher. Si James avait pour principal atout d’être un éditeur de renom et un talentueux écrivain, il n’en demeurait pas moins lamentable au regard de sa vie privée. Certes il s’estimait bien plus intéressant que bon nombre de ces paons n’ayant de cesse de s’afficher aux yeux de tous comme s’ils étaient les rois du monde, mais hélas, il devait bien reconnaître que les conversations déviaient souvent sur le domaine personnel. Il va de soi que ses connaissances littéraires avaient de quoi en faire pâlir plus d’un mais sa vie familiale était en revanche parfaitement consternante. De ce fait, il avait fini par s’inventer une vie fictive à laquelle il faisait volontiers participer son amie de longue date, la jolie Zoey. Leur complicité était telle que leur mensonge passait comme une lettre à la poste. Ainsi, pour tous ces académiciens et écrivains pompeux, Zoey et James formaient un adorable couple de jeunes mariés, heureux et épanouis. Cela faisait des mois que cela durait. De réception en réception, ils s’affichaient main dans la main, trompant leur monde avec une étonnante facilité. Ce soir, le dîner se déroulait chez un nouveau riche désireux d’investir dans l’industrie du livre. L’homme avait ainsi convié les grands noms de ce milieu relativement fermé, ainsi que le beau monde Londonien. D’immenses chaines longeaient l’allée privée de l’indécente villa, installée sur une falaise près d’un lac. Mercedes et Cadillac s’alignaient sur le parking attenant, et des voituriers s’affairaient à les manœuvrer. A l’intérieur, la soirée battait déjà son plain parmi les colonnades de marbre, les gigantesques urnes de fleurs, les tapis persans, les tentures de soie et autres lustres en cristal précieux. En pénétrant dans la salle de bal, n’importe qui aurait immédiatement eu le souffle coupé. C’était fabuleux et l’on se serait cru dans un palais de légende, aux plafonds d’une hauteur incroyable, aux innombrables candélabres, aux arbres en pots entremêlés de guirlandes lumineuses parmi les tables. Au fond de la pièce, des rideaux bouffants s’ouvraient sur un balcon qui devait certainement donner sur l’océan. Les tables étaient tout aussi incroyables que le reste, ornées de fleurs extrêmement raffinées.

Règle numéro 2 : Mentir avec panache. Il fallait bien le reconnaître, cette robe était un chef d’œuvre et comme à son habitude, Zoey était des plus ravissantes. Les regards étaient braqués sur elle depuis son arrivée et chacun prenait plaisir à la complimenter dans l’espoir de se voir accorder une danse avant la fin de la soirée. Puis il y avait ceux qui n’hésitaient pas à s’approcher de James, le regard brillant avant de lui adresser quelques mots qui ressemblaient généralement à : « Votre épouse est ravissante James, mes compliments. » De l’extérieur, le couple qu’ils formaient était vraiment parfait. Ils étaient aussi élégants et passionnants l’un que l’autre et chacun s’évertuait à penser qu’ils étaient plus amoureux que jamais. Si seulement ils savaient à quel point ils étaient en train de se faire berner ! Quoi qu’il en soit, cette réception ne changeait pas des précédentes. On y croisait toujours les mêmes éditeurs prétentieux, les mêmes auteurs en mal de reconnaissance et … les autres. Quelques producteurs désireux de racheter les droits d’un livre par exemple. Fort heureusement, tout le monde n’était pas aussi superficiel qu’il n’y paraissait et quelques personnes intéressantes faisaient également partie de la fête. Ainsi, James et son épouse d’un soir se trouvaient à la même table que l’un des plus prestigieux collaborateurs d’une grande maison d’édition américaine, de deux écrivains célèbres et leurs épouses, ainsi que d’un historien de renom et d’autres personnes que James avait du mal à situer. Tandis qu’il parlait affaire, James tenait dans sa main gauche une coupe de champagne, tandis que sa main droite tenait et caressait délicatement celle de Zoey sur la table, bien en vue de tous. Il devait reconnaître que la jeune femme était un véritable atout dans sa carrière. Mine de rien, elle intéressait beaucoup de monde et bizarrement, dès qu’elle était dans les parages, les contrats se négociaient beaucoup plus facilement. Comme il s’y attendait, leur hôte lui proposa au beau milieu du repas de venir faire un tour par son bureau afin qu’ils puissent traiter affaires. Avant de quitter la table, James se pencha vers Zoey, fit mine de déposer un baiser sur sa joue et en profita pour lui murmurer quelques mots. « Je n’en aurais pas pour longtemps. Une fois encore, tu m’as été d’un grand secours. » S’éloignant, il lui lança un petit clin d’œil par dessus son épaule, avant de rejoindre son futur associé dans une immense bibliothèque privée, au milieu de laquelle trônait un immense billard. Sur la gauche, un bureau en chaine massif était encastré dans un coin de la pièce et trois autres hommes que James connaissait particulièrement bien étaient déjà en train de trinquer à leur nouvelle affaire. James se mêla à eux durant un bon quart d’heure, le temps d’échanger quelques poignées de mains convenues. Songeant que Zoey n’apprécierait sans doute pas de rester seule trop longtemps, il tâcha de ne pas trop s’attarder et trouva donc une excuse des plus louables afin de s’éclipser. Son charisme d’homme d’affaire s’éclipsa dès qu’il fut sorti de la bibliothèque, laissant place à une allure plus enfantine Quand il fut certain que la porte soit bel et bien refermée, il alla chercher dans la poche intérieure de son smoking le fameux contrat, le déplia et le relu une seconde fois, des étoiles plein les yeux. Putain de bordel de merde !! C’était l’affaire du siècle !! Un sacré bon plan qu’il se devait de fêter avec Zoey !! Sans elle, ils seraient probablement tous encore en train de négocier autour de la table, à peser le pour et le contre. L’éditeur rangea le contrat puis s’empressa d’aller rejoindre son amie. James ne fut pas vraiment surpris de la découvrir en compagnie d’un jeune homme relativement attrayant et qui ne semblait pas avoir la moindre intention de la laisser seule. En effet, il lui parlait d’un peu trop près, déposant outrageusement sa main sur son avant bras en faisant mine de s’esclaffer. Encore un beau parleur comme on en voit tant ! Quand son regard croisa celui de la belle Zoey, James haussa les yeux au ciel sans rien perdre de sa bonne humeur. Du genre : « Encore un admirateur ? » Bon allez, il n’allait pas la laisser galérer toute seule. Après tout, n’était-il pas son époux jusqu’à ce qu’ils franchissent de nouveau cette porte et que la magie cesse d’opérer ? « Hum, tout va bien ma chérie ?»  James vint se placer juste à côté de la jeune femme et glissa une main dans le bas de son dos. Il n’en fallut pas davantage pour que l’homme face à eux ne relâche son emprise, légèrement confus. James le connaissait. Du moins, avait-il eu l’occasion de lui parler au cours du dîner. Cet individu n’était ni plus ni moins que le neveu de leur hôte, Jeffrey. Feignant un léger sourire, James reprit la parole. « A ce que je vois, vous avez eu l’occasion de faire connaissance avec ma ravissante épouse ? N’est-elle pas des plus exquises ? Hélas mon cher Jeffrey, il commence à se faire tard et il serait préférable pour nous de rentrer. Peut-être aurons-nous l’occasion de nous revoir prochainement ! » La courtoisie était de mise, c’est vrai. Mais il y avait fort à parier que si Zoey avait véritablement été sa femme, il aurait pris la chose sur un tout autre ton. Toujours est-il que le fameux Jeffrey leur souhaita une excellente soirée avant de disparaître. James grogna quelque chose d’incompréhensible à son encontre puis esquissa un sourire à l’attention de Zoey. « C’est dans la poche. Le contrat. Encore une fois, tu as été merveilleuse. Je ne sais pas trop ce que je ferais sans toi… merci Zoey. J’espère que la soirée ne te semble pas trop fastidieuse. »



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() message posté Sam 9 Aoû 2014 - 1:00 par Gabrielle Rowena

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Encore une soirée de riches à laquelle je ne comprenais pas grand-chose. Ce n'était pas le genre de soirée où j'allais de moi-même, pas avec autant de personnes passionnées par la littérature et autres qui s'en rapprochaient. Depuis toute petite, j'avais assisté à de nombreuses soirées barbantes à cause de mon père, ce qui me donnait l'avantage de savoir comment me comporter en société. Mais je n'y allais pas pour moi, non, c'était pour faire plaisir à un ami. James avait eu la brillante idée de me faire passer pour sa femme une fois et nous avions tellement émerveillé tout le monde, que la comédie avait continué dans ce sens. Alors, une fois de temps, pour aider James, je devenais Madame Westlake. Cela ne me dérangeait pas le moins du monde, en règle général je finissais toujours par m'amuser à ces soirées. Peut-être justement parce que je ne devais pas être moi-même. Enfin, il ne fallait pas non plus exagérer je ne changeais pas totalement pour bien me comporter, mais il ne fallait pas non plus mettre James dans l'embarras. De toute façon, en dehors de ces soirées, j'étais totalement libre comme l'heure. Les personnes présentes, n'étaient absolument pas des personnes que je risquais de croiser dans ma vie ordinaire. Nos deux mondes étaient totalement opposés.
Pourtant, j'avais pris grand soin de m'habiller convenablement, mais cela ne changeait pas réellement d'ordinaire. Je faisais toujours attention à comment j'étais habillée ou coiffée en temps normal, mais ce soir j'avais sortie le grand jeu, comme le ferais une dame de ce milieu. Robe noire, avec un dos nu très vertigineux, j'avais attaché mes cheveux en un chignon, histoire de ne pas gâcher l'effet de la robe et bien évidemment des talons hauts, très hauts. Je n'étais pas des plus grandes, alors dès que je pouvais gagner un peu de hauteur je ne disais pas non. Et pour terminer, des bijoux. J'avais pris l'habitude de piquer l'alliance et la bague de fiançailles de ma mère et si mon père le découvrait un jour, j'allais finir morte et enterrée dans le jardin c'était certain. Mais comme pour le moment, il n'était pas là, j'avais pu les prendre sans ne rien craindre, ma sœur ce moquait pas mal de ce que je faisais, tout comme l'inverse était aussi vrai, ce qui était parfait. J'étais fin prête et m'entraînais à sourire, ce qui me demandait réellement le plus d'efforts. J'avais généralement du mal à ne pas montrer mon ennui, mais je ne pouvais vraiment le faire dans ces soirées-là. Ce n'était pas réellement conseillé. Heureusement pour moi, James était d'excellente compagnie ce qui m'aidait généralement à tenir toute la soirée.

Nous étions arrivés dans la fosse aux lions depuis peu et déjà quelques personnes étaient venues nous saluer, voir échanger quelques mots pour les plus téméraires. Je reconnaissais quelques têtes, mais ne connaissais absolument aucun nom. De côté-là, j'avais bien prévenus James, je ne ferais aucun effort. Je voulais bien l'aider, mais de là à connaître les personnes présentes, il ne fallait pas non plus abuser. Je me contentais d'être là, de sourire poliment, de paraître folle amoureuse et de parler lorsque cela était réellement nécessaire. Pour résumer, j'étais l'exacte opposé de ce que j'étais réellement dans la vie de tous les jours. Mais c'était amusant, au moins cela me changeait les idées. Une coupe de champagne posée sur la table, je faisais semblant d'écouter la conversation absolument passionnante des personnes autour de la table. James à ma gauche, nous nous tenions la main, comme un jeune couple mariés. En réalité j'étais en train de me demander dans combien de temps je pourrais fuir toutes ces personnes ici présentes. Il ne semblait que cela ne serait plus très long, puisqu'un homme qui devait avoir de l'importance, s'excusa pour emmener mon mari de la soirée. Il n'y avait rien à répondre à sa phrase, hormis un sourire et un léger signe de main quand il s'éloigna. J'en profitais pour terminer ma coupe d'une traite, avant de demander à être resservit. Le repas et la boisson étaient gratuites, alors cela aurait été de la folie de ne pas en profiter.
Après avoir terminé ma deuxième coupe de champagne à la suite, pour cause d'ennui profond, je m'excusais poliment avant de me lever et de me diriger vers les toilettes. Il me fallait cinq minutes seules, avant de pouvoir recommencer à essayer de supporter tout le monde. Je détestais quand James me laissait seule, même si cela était généralement bon signe pour lui. Malheureusement pour moi, il y avait des femmes en train de ce remaquiller et de ce raconter les derniers potins du moment. En règle général j'étais la première à participer à ce genre de conversation, mais ici je ne mettais aucun prénom sur les visages, alors cela n'allait pas me servir à grand-chose. « Mesdames. » Un sourire poli sur mon visage, je n'étais pas capable de mieux. Difficile de faire abstraction de leur conversation, même si elles avaient eu le bon sens de faire semblant de parler un peu plus bas. Je fus bien heureuse de les laisser toutes les deux en sortant. Je retournais vers la table, avec l'espoir que James serait revenu, mais non. Il ne me restait plus qu'à prendre mon mal en patience et profiter du champagne. Seulement, à peine assise, un homme s'installa juste à côté de moi et engagea la conversation. Apparemment il semblait croire que nous étions de vieux amis, vu la façon dont il n'arrêtait pas de parler et mes oui, oui ne semblait pas le décourager. Je devais lui reconnaître qu'il me faisait un peu passer le temps.

D'un coup mes yeux croisèrent ceux de James, qui semble heureux de sa soirée, elle avait dû être plus intéressante que la mienne. Bien que ces dix dernières minutes avaient été divertissantes. « Mais oui, très bien. Je fais connaissance. » En réalité je me souvenais déjà plus de son prénom, mais le pauvre c'était donné du mal pour essayer de lancer la conversation plusieurs, que je lui devais au moins ça. Sans suivis un magnifique moment où le jeune homme ne savait plus vraiment où se mettre suite à la remarque de James. « Au revoir. » Le pauvre me faisait presque de la peine. Je reportais mon attention sur mon ami, qui semblait d'une excellente humeur. Apparemment il avait réussi à obtenir ou faire ce qu'il voulait, je n'avais pas tout suivis. « Je suis contente pour toi et ravie d'avoir encore pu t'être utile. Quant à ma soirée, j'ai dû aider à l'épuisement de leur stock de champagne, appris des potins tout à fait intéressant, sans oublier notre ami de tout à l'heure. » Je lui fis un grand sourire, pour lui montrer que non vraiment ma soirée avait été géniale. J'avais déjà passé des soirées bien plus pénibles dans ma vie. « Est-ce que tu es obligé de rester encore là ? Ou bien ou peut aller fêter quoi que ce soit que tu as réussi ce soir, comme il se doit ? » Je me penchais en avant, vers lui pour continuer de parler. « Je doute que l'on puisse réellement fêter cela ici. Surtout à ma façon. » J'aimais beaucoup en faire des tonnes et je ne me voyais pas réellement me prendre une cuite ici. Bien, que cela les aideraient peut-être à se décoincer.

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() message posté Dim 24 Aoû 2014 - 20:46 par Invité




Très sincèrement, James ne pouvait s’empêcher de la trouver épatante. Vraiment. Un simple regard de sa part et tous les rapaces de la pire espèces qui gouvernaient le monde de l’édition se transformaient soudainement en d’innocents et doux agneaux. C’était pathétique. Et tellement jouissif. Dans ce genre de soirées, James se contentait donc d’encaisser les compliments concernant sa ravissante épouse et de faire bonne figure face à ses collaborateurs. Il savait par avance que c’était la poche. Non seulement car il était le meilleur dans son domaine, mais aussi car si cela n’avait pas été le cas, Zoey aurait été là pour lui sauver la mise. Le contrat de ce soir était un investissement de taille qui allait lui permettre de développer son entreprise. Encore et toujours plus. James était un véritable requin dans le monde des affaires et il en avait pleinement conscience. Naturellement, James tâcha de tenir son rôle jusqu’au bout et afin de passer pour l’époux amoureux transi qu’il n’était pas, il tenait toujours la main et Zoey et par moment, s’amusait même avec une mèche de ses cheveux. De l’extérieur, n’importe qui aurait pu les croire fous amoureux. « Concernant le stock de champagne, je veux bien croire qu’il soit épuisé. Il n’y a qu’à jauger ton regard brillant pour s’en apercevoir. Tes yeux ont la lueur de celle qui a eu la main lourde sur les boissons gratuites. » James esquissa un sourire fortement amusé. Vraiment, il lui était reconnaissant pour son aide et à vrai dire, il se surprenait même à trouver leur petite mascarade plaisante. C’était grisant de parvenir à duper son monde de la sorte. Et James qui excellait dans l’art de la manipulation ne pouvait qu’adhérer à ce genre de pratique douteuse. « Tu es mon plus précieux atout lors de mes négociations. Il faut croire que tu les fascines. J’ai d’ailleurs une autre proposition à te faire … Est-ce qu’un séjour à Paris te tente ? » James plongea ses prunelles piquetées d’éclats dorés dans les yeux de la demoiselle et attendit une réaction de sa part. En réalité, il avait été appelé à Paris afin de venir en aide à quelques experts démunis qui avaient bien du mal à déchiffrer un manuscrit découvert quelques semaines plus tôt au Népal. Un jeu d’enfant pour James ! Il parlait plusieurs langues anciennes et avait toujours eu tendance à percevoir leurs traductions comme des énigmes merveilleusement élaborées. Il en connaissait un rayon en la matière et sa thèse d’université portait d’ailleurs sur le sujet. Un recoupement ingénieux entre la littérature et l’histoire. Il savait qu’il s’en sortirait à merveille et tout le monde le percevait comme un élément indispensable. C’était son intellect qui faisait toute la différence. James avait toujours été précoce et avait d’ailleurs appris à parler et à lire avant les autres enfants de son âge. Aidé d’une mémoire photographique prodigieuse qui lui permettait de se rappeler sans peine quantité de livres et de tout régurgiter durant les examens, il avait mis dans les études une ardeur telle que tout le reste était finalement devenu secondaire. Par la suite, il avait mis la même énergie dans la création de sa maison d’édition. Ainsi, James n’avait aucune attache particulière et sa vie sentimentale était plutôt chaotique, à des lustres de l’homme marié pour lequel il se faisait volontiers passer. Désormais, il continuait son chemin, toujours aussi fasciné à l’idée d’évoquer d’autres lieux et de lointaines époques à l’aide de simples mots. Il était un véritable rat de bibliothèque et ne s’en cachait pas. Quand il ne trainait pas dans les soirées mondaines, James s’enfermait dans de poussiéreuses bibliothèques et pouvait passer des heures entières à consulter un manuscrit vieux de plusieurs siècles. Et là, on lui donnait l’occasion de le faire une fois encore. En France. « On me propose d’examiner un manuscrit ancien, j’ai pour mission de prendre en charge la traduction. C’est l’affaire de plusieurs jours. Mais tu pourras faire du shopping sur la plus belle avenue du monde et nous irons diner sur une péniche tout en buvant du champagne hors de prix. Je trouve cette perspective plutôt tentante. Mais je t’en prie Zoey, prends le temps d’y réfléchir. Je ne voudrais pas empiéter sur ton temps et tes projets. En attendant, tu as raison. Allons fêter… ce qu’il y a à fêter, comme il se doit. Où voudrais-tu aller ? Un endroit où il y a du monde ou bien préfères-tu un coin plus calme ? »



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() message posté Ven 5 Sep 2014 - 20:16 par Gabrielle Rowena

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Ce genre de soirée, changeait vraiment de celles où je pouvais aller de moi-même. Bien évidemment, passer une soirée avec des riches travaillant dans l'édition ou dans ce milieu-là, sans oublier leurs femmes, ce n'était pas tellement ma tasse de thé. Mais pour aider James, je faisais un effort de temps en temps. Le plus dingue dans tout cela, ce que je n'avais rien à y gagner dans toute cette histoire. Cela ne me rapportait rien de me faire passer pour sa femme, c'était lui qui en tirait tous les avantages, mais cela ne me dérangeait pas. Le fait de me faire passer pour sa femme, était suffisamment amusant pour continuer de le faire pour le moment. Cependant, me connaissant, cela ne durerait pas non plus pendant des années. Premièrement, parce que voir les mêmes vieilles têtes, allait finir par me laisser et que si mon vrai ex-mari venait à l'apprendre, je ne doute pas de sa réaction. Lui, trouvera cela beaucoup moins amusant que moi. Enfin, pour le moment, je n'avais pas à me préoccuper de cela, seulement à faire semblant d'être la femme de James, ce qui n'était pas bien difficile. Il suffisait de le regarder pour me comprendre. « Open bar. Il faut bien que j'en profite. » En réalité, ce n'était pas vraiment un open bar, mais l'alcool était gratuit et à volonté, ce qui revenait un peu au même. Et puis, il me fallait bien cela, pour pouvoir supporter tous ces gens barbants. Au moins, je m'amusais toute seule. Pour joindre la parole au geste, je terminais cul-sec ma coupe de champagne, avant de reposer le verre et de m'installer un peu moins convenablement sur ma chaise.
Il fallait bien reconnaître que la soirée était quand même plus intéressante, quand je ne me retrouvais pas toute seule et que James restait avec moi. Forcément, ce n'était pas mon milieu et j'avais rarement à dire à tous ces gens, ce qui faisait reporter mon attention sur l'alcool pour passer le temps. Heureusement, la soirée semblait toucher à sa fin, du moins j'espérais puisqu'il avait eu ce qu'il voulait. Cela dit, heureusement que je n'étais pas en train de boire à ce moment précis, sinon il y avait fort à parier que j'aurais soit avalé de travers, soit recraché mon verre. « Paris ? » C'est tout ce que je fus capable de prononcer. C'était rare qu'on me fasse taire de la sorte, James pouvait être fier de lui, il avait presque réussi un exploit. Il me proposait de partir à Paris. Paris, une ville digne de ce nom question shopping, en plus du reste. Malgré tout l'argent de mon père, je n'étais jamais partie en France, je n'étais pas très fan de l'avion pour commencer et puis avec la danse je n'avais jamais bien eu le temps. Mais Paris, ce n'était pas n'importe quelle ville. Ce n'était pas rien et cela méritait d'y réfléchir sérieusement.

Je pris le temps d'essayer d'imaginer la chose. Shopping, shopping, shopping et me faire passer pour une gentille épouse, sans oublier le shopping. Oui, cela, me laissait rêveuse. C'était très tentant, mais je devais penser à deux ou trois choses avant de pouvoir dire oui. Ce n'était pas une question de temps, puisque je n'avais que cela, maintenant que je ne faisais plus rien, mais il y avait quelques détails à régler quand même. Bien, qu'une proposition de ce genre, c'était difficile de refuser, je doutais qu'on me le repropose d'ici peu. Et puis Paris était une ville mythique. Je pourrais très bien me faire passer pour sa femme quelques jours, même si jusqu'ici cela n'avait duré que quelques heures, mais c'était pareil, ce n'était pas cela qui allait m'arrêter. Pas moi. « Tu présentes bien les choses. Je vais y réfléchir, mais cela ne devrait pas poser de problème. Tu m'as convaincue au mot shopping de toute façon. » Je n'aurais quand même jamais penser que notre petite mascarade irait si loin. Je me penchais pour déposer un baiser sur sa joue. « Merci de l'offre. » Ce n'était pas un oui à cent pour cent, mais cela était vraiment bien parti.
Maintenant nous devions fêter sa réussite de ce soir et surtout quitter les lieux, où j'allais finir ivre morte, à force de boire pour supporter les autres invités. « N'importe où ailleurs. » Il savait très bien, que je supportais à petite dose son univers. Ce n'était pas mon monde du tout. Avec toute la grâce dont je fus capable, je me mis debout, tentait de ne pas trop me tordre les chevilles avec mes talons et pris la main de James pour l'inviter à me suivre. Il était temps de passer à autre chose. Un dernier mot à l'hôte de la soirée, quelques au revoir à des gens, dont j'avais déjà oublié les noms, avant de monter dans un taxi. « Même si je suis sûre d'avoir oublié dans quelques heures, qu'est-ce que tu as réussi ce soir ? » J'étais curieuse de savoir à quoi j'avais contribué indirectement. J'aimais me rendre utile. Je laissais James choisir la destination suivante, je ne pensais qu'à une chose : enlever mes chaussures, mais ce n'était pas tellement classe de finir la soirée pieds nus. Même si la soirée n'était pas encore terminée. Quelle idée d'étrenner des nouvelles chaussures à une soirée. Je le savais pourtant, mais elles allaient si bien avec ma tenue que je n'avais pas pu m'empêcher de les mettre. Avec un de chance, avec un ou deux verres de plus, j'oublierais totalement la douleur. Je le regretterai demain matin, sans aucun doute, cependant. Tant pis, je pouvais supporte la douleur, je n'avais pas envie de rentrer maintenant.
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() message posté Mar 9 Sep 2014 - 14:45 par Invité




Cet univers-là ne correspondait pas du tout aux valeurs de James et pourtant, il était bien obligé de se mêler à tout ce beau monde pour pouvoir gérer quelques affaires de la plus haute importance. Il avait une sainte horreur de tous ces gens insignifiants mais pourtant persuadés d’être le centre de gravité de l’univers. C’était pesant de devoir sans cesse fréquenter les mêmes diners mondains et ne pas céder à l’irrépressible envie de leur dire tout ce qu’il pensait véritablement de leurs abominables personnalités. Non. Il ne pouvait décemment pas se le permettre. Ainsi, James passait toujours pour l’homme courtois, distingué et élégant qu’il était en temps normal. La présence de Zoey était un atout non négligeable puisqu’elle lui permettait de cacher une partie plus sombre de son existence : son éternel égoïsme et son incapacité à se souvenir du prénom d’une femme. James n’était pas un adepte des relations suivies. Il en avait même une sainte horreur !! Ses relations n’étant basées que sur le plaisir éphémère qu’il pouvait en tirer, il n’était pas question de s’engager plus sérieusement. Quel en serait l’intérêt ? Personne n’était davantage attaché à sa propre liberté que lui. En présence de Zoey, il pouvait passer pour un homme bien sous tous rapports. Elle était son faire-valoir et il lui en était sincèrement reconnaissant. En contrepartie, la jeune femme pouvait obtenir quelques avantages non-négligeable comme venir avec lui à Paris pour se lancer dans une séance de shopping endiablée. « Tu présentes bien les choses. Je vais y réfléchir, mais cela ne devrait pas poser de problème. Tu m'as convaincue au mot shopping de toute façon. Merci de l'offre. » C’est elle qui était en train de le remercier ? C’était vraiment le monde à l’envers et James esquissa un léger sourire avant de le lui faire comprendre. « Merci à toi, Zoey. Ta présence m’évite de montrer une facette bien moins glorieuse de ma personnalité. Je ne suis pas certain que ces anglais puritains seraient capables de comprendre qui je suis réellement. » Tout en marchant, James glissa nonchalamment ses mains dans ses poches, songeant à un endroit sympa où il pourrait emmener Zoey. Après tout, elle avait bien mérité de se changer un peu les idées après tout ce qu’il venait de lui faire endurer. Ce n’était pas simple pour elle et il en avait pleinement conscience. Il fallait vraiment parvenir à supporter tout ces gens le temps d’une soirée et elle s’en sortait toujours à merveille. « Même si je suis sûre d'avoir oublié dans quelques heures, qu'est-ce que tu as réussi ce soir ? » Un nouveau sourire ponctua les lèvres de l’homme d’affaires. Ce n’était pas tant la question de Zoey qui le faisait sourire ainsi mais plutôt son intonation. L’intonation de celle qui a bu un verre de trop. « A clôturer un énorme contrat. Je t’épargne les détails, mais c’est l’un des plus importants de toute ma carrière. » Même s’il était sincèrement ravi d’avoir pu mener à bien ses négociations, l’enthousiasme dont James faisait preuve était minime au regard de ce qu’il venait d’obtenir. Comme si c’était banal. A croire qu’il avait l’habitude d’obtenir ce qu’il désirait en un claquement de doigts. Hésitant quelques secondes, il demeura silencieux avant de se lancer : « Je me disais que Paris pourrait être la dernière. Nous ne pouvons pas continuer à tromper la terre entière de la sorte. Ce doit être épuisant pour toi. Sans parler de toutes les contraintes que cela implique. Je leur dirai que … que ça n’a pas fonctionné et ils comprendront. Ou pas. Dans les deux cas, ma vie privée ne les concerne pas. Je continuerai seul, comme j’aurais dû le faire dès le début. » C’était sans doute beaucoup plus raisonnable d’agir ainsi. Il n’avait pas à imposer tout ça à son amie, même si à de nombreuses reprises, leur petit numéro les avait mené dans des situations loufoques.


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