"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici  mornings are for coffee and contemplation (w/margot). 2979874845  mornings are for coffee and contemplation (w/margot). 1973890357


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Rioja Ibanez
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() message posté Lun 30 Oct 2017 - 2:21 par Rioja Ibanez
maybe we can be each other’s soul mates and then we can let men be just these great, nice guys to have fun with. ✻✻✻ Le matin même, elle s’était réveillée avec une envie de partir pour quelques jours. De respirer l’air d’une autre ville. De ne plus se retrouver dans la même ville que son mari, Bodevan parce que peu importe où elle se trouvait, Rioja avait 50% de chances de le croiser. Il semblait être partout où Rioja allait et ça ne faisait que rajouter une couche de peine sur les épaules de Rioja. Pour la première fois en un an, Rioja n’avait pas sauté de son lit dès les premières sonneries de l’alarme. Non, elle était restée quelques minutes sous les couvertures, à contempler le plafond. Ce plafond trop immaculé. Puis, elle avait pris possession de son portable et avait commencé à regarder les vols quittant Londres. Le problème était qu’elle n’avait absolument aucune idée où elle désirait se rendre. Assez loin de Londres, c’était son premier critère. Le deuxième problème était que Rioja n’avait pas envie de partir seule. Elle ne voulait pas d’une aventure en solitaire. Rioja voulait qu’une personne l’accompagne. Dans sa tête, Rioja savait déjà le prénom de cette fameuse personne : Margot. Sur un coup de tête, elle commençait à taper sur le clavier de son portable afin d’envoyer un sms à celle-ci lui demandant si elle était partante pour embarquer, aveuglément, dans cette aventure. Quelques minutes s’étaient écoulées avant que Rioja reçoive une réponse de Margot. Une réponse affirmative et qui arrachait un sourire à Rioja. Margot était partante alors Rioja sautait de son lit, quittant son cocon de chaleur pour s’emparer de sa petite valise et d’y mettre des vêtements. L’instant d’après, elle était habillée et en direction du quartier de Margot.
Dans le taxi, Rioja regardait toutes les destinations possibles avant de s’arrêter sur Istanbul. Pour x raisons, Rioja se disait que ce serait une bonne idée. Qu’elles passeraient un bon moment en Turquie. Le taxi s’arrêtait brusquement devant l’immeuble de Margot et Rioja en avait presque échappé toute sa boisson. D’un ton formel, Rioja ordonnait au chauffeur de patienter quelques minutes le temps qu’elle aille chercher Margot. Toquant quelques coups à sa porte, Rioja décidait tout de même d’entrer chez son amie comme si c’était chez elle parce que d’une manière, ça l’était. « Hey mademoiselle ! Tu as tout ce qu’il te faut ? » Demandait-elle en lui offrant son plus sourire et ce, même si elle voyait la valise bouclé au sol. « J’ai acheté deux billets pour Istanbul. Ne t’inquiète pas pour le coût, je n’ai pas payé. J’ai utilisé la carte de crédit de Bodevan comme je la connais par cœur. » Rioja voyageait sur le dos de son mari parce qu’elle savait, que d’une certaine manière, ça allait attirer son attention et qu’il viendrait lui demander des comptes. Rioja offrait un dernier sourire à Margot en tournant les talons pour retourner au taxi qui l’attendait toujours patiemment devant l’immeuble de l’autre brunette. « Tu as ton passport et tout ? Parce que si c’est le cas, faut se dépêcher, le chauffeur nous attends pour nous apporter jusqu’à l’aéroport. » C’était les derniers mots prononcés par Rioja avant qu’elle ne disparaisse du champ de vision de Margot et retrouvait le temps extérieur de Londres. Rioja allait profiter de ces quelques jours loin de Londres comme une folle. Ça allait lui faire du bien.

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Margot Bernstein-Woolf
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() message posté Jeu 7 Déc 2017 - 22:37 par Margot Bernstein-Woolf



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Londres en octobre me déprimait. De manière générale, Londres me déprimait. Oxford avait cet aspect beaucoup plus classique qui lui donnait un charme tout à fait irrésistible. Et puis l’air de Londres était froid, rendait ma peau encore plus sèche que d’habitude et je devais résister à une épidémie de rhume, grippe et toux. Jus d’orange et vitamine B à volonté pour tenter de résister à de telles épidémies. Heureusement que j’aimais bien le jus d’orange d’ailleurs. Bref. Tout le jus d’orange du monde ne permettrait pas d’effacer la morosité de Londres en un mois d’octobre. J’avais envie d’être en décembre, de me balader et de découvrir les décorations sur Oxford Street. C’était ça dont j’avais besoin : de sentir du changement, d’avoir des étoiles dans les yeux à l’approche des fêtes, bien que je n’ai aucune famille avec qui les passer.
Pensive, je restais dans mon lit bien que le réveil ait déjà sonné. Le weekend, enfin. Bien mérité après des heures et des journées à répéter « Faites ah », « toussez » etc. La médecine, ça aurait pu être passionnant : ressentir un stress, cette flamme qui nous anime à sauver une vie. Mais Thomas Woolf m’avait dévié de mon chemin, emportant avec lui dans sa tombe, les ambitions d’une adolescente. Là, dans mon lit, je suis Margot. Pas le doctor Woolf. Je restais celle que j’avais été avant. Avant Thomas. Rêveuse, fougueuse. La froideur de mon appartement me ramènerait, je le savais, à la réalité de ma vie.
Le vibreur de mon téléphone me sortit alors de mes regrets. Rioja. Rien que son nom invitait au voyage, à l’exotisme, à l’envie d’ailleurs. L’envie d’un patrimoine culturel que je lui enviais, elle et ses origines. Elle me proposait un weekend, loin de Londres. Je sortis alors de mon lit, ouvrant les rideaux pour m’assurer que le temps me donnerait encore plus envie de lui dire oui. Ce gris, ce vent que je voyais se dessiner dans les feuilles des arbres… La réponse ne tarda pas. J’enfilais rapidement un jean et un tee shirt qui trainaient là (ce qui était d’ailleurs absolument anormal), coiffais mes cheveux en un chignon et sortais ma valise de sous le lit, commençant par ranger dans celle ci les essentiels : lotions pour le corps, gel douche etc. Le reste dépendrait de la destination. D’ailleurs, où partions-nous ?
Rioja ne se fit pas attendre et je l’entendis assez vite derrière la porte de mon humble studio. Je lui ouvris la porte, et elle rentra presque en trombe.
« Hey mademoiselle ! Tu as tout ce qu’il te faut ? » dit-elle, alors que je sentais dans sa voix une pointe d’excitation.
« Déjà il faudrait que je sache où on va chérie » commençais-je en remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille. « Si tu m’emmènes au pôle nord je doute avoir besoin d’un maillot de bain… »
Je la voyais qui commençait à observer ma valise. Je fis quelque pas pour me glisser vers l’espace cuisine de cette grande pièce qui me servait d’appartement, et rangeais la vaisselle qui trainait depuis hier soir.
« J’ai acheté deux billets pour Istanbul. Ne t’inquiète pas pour le coût, je n’ai pas payé. J’ai utilisé la carte de crédit de Bodevan comme je la connais par cœur. »
« Je te parie une pinte qu’il t’appelle demain pour te demander de lui rendre des comptes. Mais voyager sur son dos ça me va. »
J’aurais aimé ne pas avoir à dire ça. Mais au final, si ma copine me disait qu’il méritait qu’on lui fasse ça, alors il méritait qu’on lui fasse ça. Et puis honnêtement, avec le prix des loyers à Londres j’avais le droit de me permettre d’utiliser l’argent d’un autre.
« Tu as ton passport et tout ? Parce que si c’est le cas, faut se dépêcher, le chauffeur nous attends pour nous apporter jusqu’à l’aéroport. »
Je lui fis les gros yeux.
« Attends quoi ? Non non non chérie. Je suis pas prête… Attrape des robes dans ma commode, je m’occupe des maillot de bains, jette tout dans la valise et on part. »
J’enfilais alors une paire de basket, mon perfecto et une paire de lunettes de soleil : pas le temps de me maquiller et puis de toute façon, pour prendre l’avion c’était affreusement inutile.
« Tu m’expliqueras en chemin ce qu’on va aller faire à Istanbul ».
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Rioja Ibanez
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() message posté Lun 11 Déc 2017 - 3:33 par Rioja Ibanez
maybe we can be each other’s soul mates and then we can let men be just these great, nice guys to have fun with. ✻✻✻ Ce que Rioja appréciait de sa relation avec Margot, c’était l’impulsivité qu’elles avaient toutes les deux. Si l’une décidait de partir en voyage sur un coup de tête pour un week-end, l’autre était partante sans hésitation. Margot était et serait toujours la meilleure personne avec qui partager une impulsion. Elles se comprenaient en un regard comme si elles arrivaient à lire dans les pensées de l’autre. « Déjà il faudrait que je sache où on va chérie. Si tu m’emmènes au pôle nord je doute avoir besoin d’un maillot de bain… » Rioja, elle avait ce sourire d’excitation sur le visage en regardant Margot. Son but, c’était de ne rien lui dire et de lui faire la surprise rendu à l’aéroport. Sauf que son plan avait dévié et dans le bruit que Margot faisait en rangeant la vaisselle, Rioja lui avouait où elles partaient : Istanbul. Rioja espérait que ce soit une destination qui ferait plaisir à Margot parce que même si elle connaissait plutôt bien la demoiselle, elle ignorait les destinations de rêves de celle-ci.
En temps normal, Rioja n’aurait jamais été prise d’une soudaine envie de partir loin pour quelques jours. Même si l’argent ne manquait, Rioja voyageait sur le dos de son mari. Pour l’embêter. Pour qu’il revienne à la charge tel un boomerang. « Je te parie une pinte qu’il t’appelle demain pour te demander de lui rendre des comptes. Mais voyager sur son dos ça me va. » Un simple coup d’œil et Rioja remarquait que ça gênait Margot. Pourtant, elle savait qui était Bodevan. Elle avait même été demoiselle d’honneur à son mariage. « Tu es généreuse. On parie que je reçois un appel avant même d’être à l’aéroport ? S’il n’y est pas déjà. » Répondait Rioja en soufflant et jouant nerveusement avec les branches de ses lunettes de soleil. Malgré un temps gris familier de Londres, Rioja traînait toujours une paire. Juste au cas où. Elle ne désirait pas être prise au dépourvu par le moindre rayon de soleil.
Portant son regard sur Margot, elle constatait que celle-ci la regardait avec des gros yeux. Ça lui avait pris bien une bonne minute avant de comprendre que c’était ses mots à elle. C’était l’information qu’elle lui avait transmise il y a quelques minutes. Celle où elle lui disait que le chauffeur patientait gentiment devant son immeuble. Du moins, Rioja espérait qu’il y soit toujours. Elle ne dépensait pas une fortune tous les jours pour qu’un chauffeur de taxi quitte sans dire un mot. « Attends quoi ? Non non non chérie. Je suis pas prête… Attrape des robes dans ma commode, je m’occupe des maillots de bains, jette tout dans la valise et on part. » Très vite, Rioja s’exécutait. Ses pieds la dirigèrent vers la penderie de Margot où elle attrapait les quelques robes pour les jeter dans la valise grande ouverte au ciel après les avoir retirer des supports. « Tu m’expliqueras en chemin ce qu’on va aller faire à Istanbul. » Rioja était désormais devant la porte, prête à quitter l’appartement de Margot. « Faudrait partir pour que je puisse t’expliquer. » Rioja commentait la lenteur de Margot. Rien de méchant. Toujours avec le sourire, ton de voix moqueur. « Pis il n’y a pas vraiment d’explications, j’ai besoin de soleil. J’ai besoin d’un changement de décor. Londres me rend morose. Je dois m’éloigner de Londres et de tout ce qui m’y rattache pour quelques jours. » British Vogue. Bodevan. Son appartement vide. Kala. « Et toi aussi tu as en besoin, darling ! » Ajoutait-elle en ouvrant la porte, laissant passer Margot avec sa valise. Elles méritaient toutes les deux un moment de repos.

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() message posté Dim 21 Jan 2018 - 22:05 par Margot Bernstein-Woolf



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Rioja, elle m’apportait souvent ce petit brin d’énergie qui manquait à ma vie. Ce matin, si elle ne m’avait pas appelé, je me serais encore une fois terrée dans ma routine, quitte à oublier que j’étais une jeune femme de 28 ans qui avait encore énormément à vivre. C’était limite triste que j’ai besoin de quelqu’un pour me rappeler de bouger et de faire quelque chose de ma vie. Après, je n’étais pas tout le temps comme ça. C’était juste le mois d’octobre qui me rendait comme ça. Saleté d’automne. Si ça avait été l’été, j’aurais passé mes soirées dans des bars au bord de la Tamise (à la seule condition qu’il ne pleuve pas bien évidemment, et avec Londres, c’était quitte ou double). Mais entre le froid et la grisaille, j’avais mieux à rester dans mon studio et à espérer que le temps passe jusqu’à mai.
Bien qu’obsédée par que mettre dans ma valise en deux secondes top chrono, je prends encore le temps d’évoquer l’ex mari de Rio. Ah Bodevan. Du plus loin que je me souvienne, j’avais peut-être eu deux ou trois interactions avec lui. Mais ma person m’avait demandé d’être en froid alors je m’exécutais bêtement mais sûrement.
« Tu es généreuse. On parie que je reçois un appel avant même d’être à l’aéroport ? S’il n’y est pas déjà. »
Je lève les yeux au ciel.
« Roh, qu’est-ce qu’il peut être chiant celui là… Qu’il laisse son ex-femme s’amuser avec son argent, il te doit bien ça. »
Au plus profond de moi, je ne savais pas vraiment si Bodevan méritait qu’on mette ses comptes à sec. Mais c’était rare qu’on me propose d’utiliser la carte de crédit de quelqu’un d’autre alors autant en profiter.
L’agitation se fait alors sentir lorsqu’on comprend que le chauffeur de taxi, mais surtout l’avion, ne nous attendra pas pour toujours. Il est alors temps de se ruer vers mon semblant de chambre pour essayer de me donner de quoi me vêtir.
« Laisse les cintres darling. Au pire Bodevan payera si la compagnie me dit que ma valise est trop lourde pour la soute… » je murmure alors que je remplis mon nécessaire de beauté.
Sérieusement, je n’avais jamais réalisé à quel point ma salle de bain était un bordel sans nom avant d’avoir à retrouver les dernières choses à mettre dans ma valise. Comment j’arrivais encore à vivre là dedans ? J’avais eu besoin que Rioja débarque de nulle part et m’embarque à Istanbul pour m’en rendre compte ?
Istanbul. Je crois qu’on y avait fait un arrêt avec Thomas une fois. En revenant d’une mission. Ou alors nous y avions été pour une permission. Je ne sais plus. Je crois que non. Souvent, les endroits où nous avions été avec Thomas me paraissait comme des souvenirs tellement lointains que j’avais du mal à les rattraper. Mais j’étais sûre d’une chose. Nous avions été à Barcelone pour notre lune de miel. Et j’avais détesté cette ville. Peut-être parce que Thomas avait passé son weekend à reluquer des espagnols. Je ne me souvenais plus.
« Pis il n’y a pas vraiment d’explications, j’ai besoin de soleil. J’ai besoin d’un changement de décor. Londres me rend morose. Je dois m’éloigner de Londres et de tout ce qui m’y rattache pour quelques jours. »
J’avais toujours besoin de m’éloigner de Londres. J’étais à Londres par défaut. Et le pire, c’était que Londres m’avait adopté et que j’aurais presque du mal à en partir… Ah… ce doux paradoxe.
« Moi ? Avoir besoin de partir de Londres ? Je suis en pleine forme. »
Mes yeux croisent alors mon reflet dans le miroir, et face au teint presque translucide que le cadre m’offre, je suis obligée de revenir sur mes paroles.
« Ok, j’ai besoin de soleil. » dis-je en jetant mes dernières affaires dans la valise et en la fermant.
Je passais devant Rioja, fermais l’appartement et portais ma valise à bout de bras dans l’escalier.
« J’espère qu’il fait beau au moins à Istanbul. Et qu’il y aura des jolis garçons prêts à nous offrir des cocktails. » dis-je bien que le souffle presque coupé. « T’es prête sentimentalement parlant à te faire offrir des cocktails au moins ? »
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Rioja Ibanez
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() message posté Sam 10 Fév 2018 - 4:03 par Rioja Ibanez
maybe we can be each other’s soul mates and then we can let men be just these great, nice guys to have fun with. ✻✻✻ Bien des gens ne comprenaient pas la relation qui reliait maintenant Bodevan et Rioja. Ils étaient toujours mariés, mais séparés. Pourtant, Bodevan portait toujours sa bague autour de son annulaire et Rioja, elle, autour de son cou qui pendait au bout d'une chaîne, caché aux yeux de tous. Et Rioja, elle voyait bien que même sa personne ne comprenait toujours pas pourquoi ils étaient mariés ou pourquoi ils n'étaient toujours pas divorcés. Comme à l'instant, alors qu'elle venait de lui donner le surnom d'ex-femme alors que ce n'était toujours pas le cas. « Roh, qu'est-ce qu'il peut être chiant celui là… Qu'il laisse son ex-femme s'amuser avec son argent, il te doit bien ça. » Rioja lui fit un sourire en se faisant la remarque mentale qu'elle était la méchante dans cette histoire et Bodevan, sa victime comme toujours. « Sa femme. Je suis toujours sa femme, Margot. Nous n'avons pas divorcés. » Sans réellement le vouloir, Rioja venait de reprendre sa person. C'était devenu une habitude fâcheuse chez elle parce que son but principal était de ne pas y penser. De ne pas penser à sa vie sentimentale inexistante. « Laisse les cintres darling. Au pire Bodevan payera si la compagnie me dit que ma valise est trop lourde pour la soute. » Dans son coin, Rioja riait un peu. Un don que Margot possédait. Peu importe l'humeur dans laquelle Rioja se trouvait, Margot avait cette habileté de lui arracher un sourire ou même de la faire rire. Il n'y avait qu'elle au monde qui pouvait le faire. Les autres avaient droits à un regard froid de Rioja ou à un sourire sarcastique. Parfois, même les deux tout dépendait de la personne se trouvant elle. « Je paierais pour ça. Ou alors, sur le chemin, on enlève tous les cintres comme ça mon compte en banque reste intact. » Son but n'était pas de ruiner son mari, mais de le faire réagir pour x raisons parce que Rioja aimait le voir revenir comme un boomerang. « Moi ? Avoir besoin de partir de Londres ? Je suis en pleine forme. » Tout comme Margot, Rioja croisait son reflet dans le miroir. « Ok, j'ai besoin de soleil. » Sans un mot, Rioja hochait la tête affirmativement. Puis, elles quittèrent l'appartement de Margot et la minute d'après, elles embarquèrent dans le taxi qui patientait depuis un bon dix minutes. À l'intérieur, Rioja indiqua au chauffeur de prendre la direction vers l'aéroport de London-Heathrow. L'excitation se faisait sentir chez Rioja, elle était impatiente de s'envoler dans les airs et quitter Londres pour quelques jours. Ça lui ferait du bien. Ne pas penser à sa réalité pendant un moment. Ne pas se prendre avec Bodevan. Même son métier l'emmerdait en ce moment alors que Rioja faisait ce dont elle rêvait depuis son enfance : journaliste pour un magazine mode. Certes, ce n'était pas le plus prestigieux, mais c'était British Vogue. C'était prestigieux à ses yeux. « J'espère qu'il fait beau au moins à Istanbul. Et qu'il y aura des jolis garçons prêts à nous offrir des cocktails. » Assise à l'arrière, Rioja rigolait. « Tu veux qu'on te trouve un beau turc plein aux as comme ça tu pourras voyager quand bon te semble ? Moi, je dis qu'on te trouve un sugar daddy et on s'assure que tu sois la seule qui hérite de tout. » Une personne qui ne connaissait pas Rioja l'aurait trouvé cinglée, mais pas Margot. « T'es prête sentimentalement parlant à te faire offrir des cocktails au moins ? » La réponse était simple : non. Non, Rioja n'était pas prête parce que c'était difficile de refuser un verre avec de l'alcool dedans durant ce temps, mais il le fallait bien. Elle n'avait plus le choix, maintenant. C'était l'alcool ou la vie. « Non, alors je compte sur toi pour que tu le fasses à ma place. Si on s'approche de moi avec un cocktail qui n'est pas virgin, tu bloques le chemin. » Rioja faisait confiance à Margot pour qu'elle s'assure que ce soit le cas. Rioja ne voulait pas retomber dans ce cercle vicieux où son corps réclamait une goutte d'alcool. C'était le chemin facile pour oublier. « Alors, qu'est-ce qui se passe de bon avec toi ? Ton métier de médecin est-il en train d'avoir ta peau ? »

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() message posté Jeu 8 Mar 2018 - 13:58 par Margot Bernstein-Woolf



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J’avais du mal à comprendre la situation entre Rioja et Bodevan. Après, j’avais toujours eu du mal à être empathique, ce n’était vraiment pas nouveau. Me mettre à la place des autres ? Compliqué. Mais pour Rioja, je pouvais essayer. Après tout, ils avaient perdu un enfant. Moi, j’avais perdu mon mari. Au final, je pouvais vraiment la comprendre sur la question du deuil -bien qu’un enfant et un mari reste tout de même différent.
D’ailleurs, je me demande si nous serions encore ensemble, Thomas et moi, s’il n’avait pas pris une balle en pleine tête bien évidemment. Je ne pense pas. Vraiment pas. Il était le genre d’homme qui pouvait littéralement me rendre folle. Mais je pense que cette folie nous aurait mené dans un endroit bien trop sombre pour qu’on puisse entretenir vraiment une relation saine. Et puis, on serait sûrement restés dans l’armée.
« Sa femme. Je suis toujours sa femme, Margot. Nous n'avons pas divorcés. » me reprend-t-elle.
Mon sourire s’efface tout doucement de mon visage. Pourquoi s’accrochait-elle encore au principe même du mariage alors qu’elle avait plié bagages et vogué vers d’autres lieux ? Sans trop savoir ce que je disais, je m’aventurais vers le chemin glissant de la question du divorce.
« Et pourquoi vous n’avez pas encore divorcé Rio ? » l’interrogeais-je d’un ton sérieux.
Certes, nous avions un avion à prendre, mais rien ne m’empêchait de me lancer dans un sujet sérieux.
On se jette alors sur les valises, bien trop pressées de quitter le Londres morose du mois de novembre. Bientôt, on aurait les installations de noël : bientôt, l’atmosphère serait plus vivable et joyeux. Pour l’instant, le seul mot qui me venait à l’esprit était le mot grippe.

J’avais beau parler de beaux garçons et demander à Rioja si elle était sentimentalement prête à se faire offrir des cocktails, laissant ainsi supposer que moi, Margot Bernstein, j’étais prête à cette éventualité, ce n’était pourtant pas tellement vrai. Thomas était mort depuis bientôt deux ans, et si en deux ans, une flopée de gens étaient passés dans mes draps, jamais personne n’avait eu l’occasion -ni même le droit- de percer à jour cette carapace et de me laisser entretenir une nouvelle amourette.
« Tu veux qu'on te trouve un beau turc plein aux as comme ça tu pourras voyager quand bon te semble ? Moi, je dis qu'on te trouve un sugar daddy et on s'assure que tu sois la seule qui hérite de tout. »
Je souris.
« Le seul turc qui pourra avoir mon coeur, c’est salt bae. Il est bien turc ? »
Etais-je réellement prête, moi aussi, à me laisser me faire offrir des verres par des inconnus ? Elle me semblait tellement loin, cette période où j’étais heureuse de me faire draguer par tout ce qui semblait plus ou moins vivant…
« Non, alors je compte sur toi pour que tu le fasses à ma place. Si on s'approche de moi avec un cocktail qui n'est pas virgin, tu bloques le chemin »
« Si c’est pas virgin, je me sacrifierais pour toi darling. Tu te rends compte de ce que je suis prête à faire ? »
Allez hop ! On se rattrape délicatement sur la blague sur l’alcool qui ne colle définitivement pas à Rioja. Mauvaise idée Margot, mauvaise idée !
« Alors, qu'est-ce qui se passe de bon avec toi ? Ton métier de médecin est-il en train d'avoir ta peau ? »
Je lève alors les yeux au ciel, puis décroche enfin mon regard de la fenêtre du taxi que je scrute depuis quelques minutes. Voyager dans Londres sans pour autant être sous terre, c’était vraiment différent. J’aurais presque pu apprécier la ville.
Je soupire.
« Je déteste ce métier. Être coincée dans un cabinet, à écouter les gens tousser, sérieusement… C’est… Diana m’a lâché pour le cabinet en plus. Je suis littéralement dans la merde et sans collègue à qui me plaindre. C’est… Long. »
Je tente de sourire, alors que mon cerveau lui, tente déjà de trouver une solution à ce problème.
« Et toi, Queen de la mode ? »

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() message posté Lun 19 Mar 2018 - 3:00 par Rioja Ibanez
maybe we can be each other’s soul mates and then we can let men be just these great, nice guys to have fun with. ✻✻✻ Les gens ne comprenaient pas la relation que Rioja avait avec son mari. Margot devait être une de ses personnes et même si elle passait une heure à l’expliquer, les gens ne comprenaient toujours pas. Ils étaient mariés, mais séparés. Est-ce qu’il y avait toujours de l’amour ? Probablement. Un amour simplement enterré très profond. Margot comprenait un peu plus que les autres parce qu’elle aussi, elle avait perdu une personne qu’elle aimait. « Et pourquoi vous n’avez pas encore divorcé Rio ? » Le visage de Rioja s’assombrit sans qu’elle ne sache vraiment quoi lui répondre. Ce n’était pas la première à lui poser et Margot ne serait pas la dernière à le faire. C’était trop compliqué à expliquer et est-ce qu’elle en avait réellement envie ? Non et ce, même si le ton de voix de sa meilleure amie était sérieux. Trop sérieux. « Je n’ai pas envie de le divorcer. Je n’ai pas envie qu’il me remplace même si ça fait de moi une personne égoïste. » Répondait-elle tout aussi sérieuse que Margot avant de se racler la gorge en espérant que son amie ne continue pas cette conversation. Ça n’allait pas gâcher ces quelques jours de vacances, loin de là. C’était juste que Rioja préférait penser à autre chose que son mariage avec Bodevan. « De toute manière, je suis déjà égoïste. » Ajoutait-elle en haussant les épaules. Bien des gens qui lui rappelaient à quel point Rio était égoïste, son mari le premier. « On peut parler d’autre chose ? Si tu veux plus d’explications, ce sera mon plaisir de t’en parler sur le voyage de retour. » Rio ignorait si Margot avait d’autres questions, mais si jamais c’était le cas, elle préférait se faire interroger par son amie lorsque les lieux d’Istanbul ne seront qu’un souvenir et non une réalité.
« Le seul turc qui pourra avoir mon cœur, c’est salt bae. Il est bien turc. » À l’arrière de ce taxi, il était possible d’entendre les éclats de rire de Rioja. « Ouais, je crois bien. Et vraiment ? Salt bae ? C’est ton type ? » Elle l’interrogeait avec un sourcil haussé, sourire aux lèvres. Margot était célibataire depuis deux ans et elle ne s’étonnait pas qu’elle soit toujours célibataire. Elle n’était peut-être pas prête à s’ouvrir à une autre personne. Un jour, peut-être. Un jour, Margot serait de nouveau amoureuse et Rioja, heureuse. « Il n’y a vraiment personne en ce moment ? Ou tu les jettes le lendemain ? » Rioja était observatrice même si elles vivaient dans deux quartiers complètement différents. Margot profitait de la vie depuis le décès de son mari et elle ne pouvait pas lui en vouloir. Au moins, elle vivait, elle. « Si c’est pas virgin, je me sacrifierais pour toi darling. Tu te rends compte de ce que je suis prête à faire ? » Sa main allait tapoter la mienne en signe de reconnaissance. « Tu es la meilleure, Margot. Je sais à quel point c’est un grand sacrifice de ta part et je t’en serais éternelle reconnaissante. » Parfois, Rio en faisait beaucoup et elle était un peu trop dramatique. Les voitures défilaient maintenant devant les yeux de Rioja et pendant une seconde, conduire manquait à Rioja. « Je déteste ce métier. Être coincée dans un cabinet, à écouter les gens tousser, sérieusement… C’est… Diana m’a lâché pour le cabinet en plus. Je suis littéralement dans la merde et sans collègue à qui me plaindre. C’est… Long. » Cette fois, la main de Rioja allait serrer celle de Margot en signe de réconfort. « Et toi, Queen de la mode ? » Rioja lâchait un soupir. « Tu sais que tu peux toujours m’appeler pour te plaindre. Je trouverais toujours du temps pour toi peu importe ce que je fais. Et je suis désolé pour Diana, elle est partie sauver le monde une personne à la fois. » Diana lui manquait. « Absolument rien, tous les jours se ressemblent. Les moments excitants sont lors des fashion weeks. Sinon, Eros est devenu mon patron. » La vie de Rioja était une ennuyante.

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