(✰) message posté Ven 9 Mar 2018 - 13:15 par Invité
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La fin de la journée, Meluzine l'attend avec beaucoup d'impatience. Elle aime ses jours de stage, mais parfois la brunette se retrouve face à des cas qui ont le chic pour lui foutre le moral dans les chaussettes. Pas de nature dépressive, ni à se laisser aller, elle sait pertinemment qu'une fois en-dehors des murs de cet hôpital, elle devrait retrouver le sourire. C'est du moins ce qu'il se passe à chaque fois que l'un de ses patients trouve l'astuce pour lui communiquer ce mal être. Il faut qu'elle s'endurcisse si elle veut faire ce job toute sa vie. Mais la question est : le veut-elle vraiment ? Avec Sevan, la brunette arrive à avancer, et pourtant elle a l'intime conviction qu'un jour elle devra mettre son boulot de côté si elle espère profiter de son homme d'affaires. Pourtant, Sevan n'est pas du genre à exiger quoi que ce soit, ni même à fourrer son nez dans la vie professionnelle de la demoiselle, mais c'est une impression qu'elle a, juste comme ça. A choisir entre son travail et la vie qu'elle mène aujourd'hui, le choix n'est pas difficile, et si certains tendent à penser qu'elle ne voit en lui que son argent, Meluzine sait que ça va au-delà de ça. Elle n'a jamais couru après l'argent, ni même après le luxe, et si aujourd'hui elle le frôle des doigts, sans doute est-ce parce qu'à ses yeux, c'est totalement con de s'en priver, si on peut se le permettre par un moyen ou un autre.
Dans sa voiture, Meluzine met plusieurs secondes avant de tourner la clé de contact. Le regard posé sur l'heure, elle repense à tous ces gens. Comment certains d'entre eux en arrivent à consulter un psy pour des choses aussi futiles ? Sa positive attitude avait tendance à l'enfoncer dans l'incompréhension et avec le temps qui passait, elle avait même parfois l'impression d'être débordée. Pourtant, elle n'était pas toute seule. Ils étaient plusieurs, et elle, elle travaillait aussi avec Ethan Hemsworth. Il arrivait à l'encadrer tout en lui laissant une certaine liberté après s'être assuré qu'elle était capable de mener à bien une séance. Et si vraiment elle ne savait pas comment y arriver, ni comment s'y prendre, il était là pour l'aider et la conseiller, comme devait le faire un maitre de stage. Certaines de ses copines de cours se plaignaient de cette personne censée être là pour les encadrer et les plonger au centre du métier de psychologue. Meluzine, elle ne s'était jamais plainte de sa personne à elle. Son maitre de stage était présent et compréhensif. Il répondait aux questions et n'avait pas peur de la pousser à sortir de sa zone de confort afin que, justement, elle apprenne. Non, vraiment, si elle avait déjà entendu beaucoup de mal sur d'autres, elle n'avait jamais eu de pensée négative ou déplacée envers cet homme qui prenait du temps pour la former.
Finalement, Meluzine sortit de son véhicule sans avoir avancé d'un mètre. Elle avait besoin de prendre l'air, de se changer un peu les idées. Le temps n'était pas à la balade et les degrés n'étaient pas en trop, au point qu'elle se surprit de remonter la tirette de sa veste et de remonter sa capuche en fourrure sur sa tête pour avoir plus chaud. Elle longeait les boutiques, s'arrêtait de temps en temps pour s'intéresser au contenu, et puis continuait toujours tout droit. L'américaine avait expressément oublié son portable dans sa voiture, voulant rester injoignable. Elle n'était pas indispensable, elle n'était la secrétaire de personne et elle pourrait toujours rappeler à son retour. Elle voulait s'oublier un peu, elle voulait qu'on l'oublie, surtout. Alors elle continua à marcher non sans quitter les vitrines des yeux. Lorsqu'elle se trouva devant un bar, elle reconnut la façade pour y être entrée et sortie à nombreuses reprises il y a deux ou trois ans. Avant de rencontrer Sevan, Meluzine travaillait comme serveuse dans ce bar. Un bar où elle avait rencontré des gens qu'elle avait presque oublié aujourd'hui, un bar où elle avait des bons souvenirs. Elle avait finalement rendu son tablier pour le troquer contre des shootings qui lui rapportait bien plus, mais aussi pour son stage qui lui prenait d'autant plus de temps. Les mois et les années passant, elle avait tout simplement oublié de revenir, en se disant qu'elle n'était pas indispensable, qu'elle serait remplaçable, et qu'une autre elle aussi souriante et enjouée ferait l'affaire.
Avec beaucoup d'étonnement, l'américaine poussa la porte du bar et ôta sa capuche. L'endroit n'avait pas vraiment changé, toujours aussi chaleureux lorsqu'on y entrait. Elle reconnaissait quelques habitués, mais aussi de nouvelles têtes qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'avait jamais vue. Automatiquement, son regard se porta sur le bar, et elle fut agréablement surprise d'y revoir Aleksey avec qui elle avait travaillé plusieurs longs mois. Entre eux il y avait eu une belle complicité, mais aussi des moments plus intimes bien que purement physiques. Elle s'approcha du bar et s'y installa, pas certaine que c'est réellement ici qu'elle aurait dû s'arrêter. Mel' avait conscience que du jour au lendemain elle l'avait aussi mis de côté, peut-être parce qu'elle avait dû faire un choix et certaine que sa vie d'avant ne pouvait en rien se marier avec sa vie d'aujourd'hui " Salut… " finit-elle par lancer au barman " Ca fait… longtemps " et oui, le temps passe, mais les souvenirs restent.
nightgaunt
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(✰) message posté Ven 9 Mar 2018 - 17:44 par Invité
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(✰) message posté Sam 10 Mar 2018 - 11:16 par Invité
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Meluzine avait-elle fait preuve d'audace en se dirigeant vers son ancien boulot ? Non. Enfin normalement non. Elle se rappelle que même son patron l'avait bien pris lorsqu'elle lui avait dit ses nouveaux plans et pourtant, elle ressentait un certain malaise en ayant passé l'entrée. Trop tard pour faire demi-tour, pire encore lorsqu'à peu près tout le monde avait tourné la tête vers elle. Certains clients la connaissaient de vue, d'autres la voyaient comme une nouvelle cliente qui venait se poser après une journée de travail. Le malaise, elle se doutait qu'elle en était la seule responsable. Elle avait promis qu'elle reviendrait de temps en temps, et pourtant elle ne l'avait jamais fait. Elle n'avait jamais repris contact non plus. Meluzine avait été entrainée dans un nouveau tournant de sa vie, dans des habitudes qui n'étaient pas les siennes, à côtoyer des gens qu'elle n'avait pas l'habitude de côtoyer. Depuis qu'elle connaissait Sevan, mais surtout depuis qu'elle le fréquentait, son monde avait changé. Elle en avait oublié une partie de sa vie, en espérant que celle qu'elle menait actuellement lui apporterait beaucoup plus. Certes, certaines choses étaient mieux, mais d'autres lui manquaient. Lorsqu'elle bossait dans ce bar, Meluzine était toujours de bonne humeur et souriante. Elle n'avait pas un salaire très généreux, mais c'était suffisant et puis elle prenait un réel plaisir à venir au service du client, à échanger avec quelques habituer mais aussi à rigoler et taquiner ses collègues. L'américaine avait d'ailleurs eu un véritable coup de cœur pour Aleksey, et peut-être que justement, avec lui, elle avait appris à se foutre des on-dit. Ce qu'ils faisaient en dehors du boulot ne regardait qu'eux. Encore qu'ils ne le criaient pas sur tous les toits, qu'il n'était pas non plus inscrit sur leur front, mais étant donné la complicité au boulot, certains pouvaient aussi se poser des questions.
S'approchant du bar, elle posa ses yeux un peu partout. Ca n'avait pas vraiment changé, à part peut-être deux ou trois choses pour dire de le rafraichir sans doute, mais globalement elle reconnaissait facilement l'endroit où elle avait travaillé. Meluzine décryptait facilement la contrariété de son ancien collègue lorsqu'il ouvrit la bouche. Elle l'avait déjà connu plus sympathique, plus joviale aussi et surtout avec les clients. Sauf qu'elle n'était peut-être pas une cliente comme les autres, et qu'en plus, elle revenait un peu comme un cheveu dans la soupe après de longs mois de silence. Avant d'en dire plus, l'américaine prit le temps d'analyser la situation. Elle devait s'en prendre à elle-même et pour ça, elle avait relativement la tête sur les épaules pour l'admettre. Peut-être aurait-elle dû continuer son chemin, ou simplement retourner vers son véhicule et prendre le chemin de son appartement. Elle aurait discuté avec sa colocataire, et puis peut-être que Sevan l'aurait aussi aidé à relativiser la journée qu'elle venait d'avoir. Elle ne venait pourtant pas ici pour expliquer, ni même pour se plaindre de son boulot qui ne l'était pas encore tout à fait. Certains clients avaient le chic pour ça ; combien de fois avait-elle entendu les jérémiades des uns et des autres venant pour se changer les idées, pour se noyer dans l'alcool. Non, Meluzine ne savait même pas pourquoi elle était venue, peut-être justement parce qu'enfin, elle avait pris le temps de se rappeler son ancienne vie, et que certaines choses de cette ancienne vie créaient un vide aujourd'hui.
Elle s'installa sur un tabouret malgré l'accueil reçu et, gardant sa veste encaissait les dires et les reproches d'Aleksey. Elle assumait totalement le pourquoi il lui en voulait, pire encore elle en avait pleinement conscience. Peut-être aurait-elle dû se comporter comme une véritable cliente et passer la porte dans l'autre sens après s'être sentie offensée. Peut-être aussi, que justement, Aleks la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle était capable d'entendre les reproches et critiques sans partir comme une petite fille capricieuse. " Au moins, je l'ai pas volé, ton super accueil digne d'un centre d'incarcération" commença-t-elle, sans pour autant s'apitoyer sur son sort. Elle reprit aussitôt " Oui, je sais, j'aurais dû revenir de temps en temps. Mais c'est pas aussi simple. " En pratique, si ça l'était plutôt bien. En réalité c'était plus compliqué. " J'avais besoin de changer un peu de vie, de voir si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, puis j'ai été prise par le temps, par les évènements et après j'ai plus osé venir. " Parce que beaucoup de temps était passé depuis, et qu'elle redoutait ce qu'elle vivait actuellement " Tu savais bien aussi que je rêvais d'une autre vie, c'était pas un scoop " Lorsqu'un client s'approcha, Meluzine arrêta de parler, puisque lui était là pour commander, contrairement à elle qui était surtout là pour régler ses comptes, visiblement. Elle adressa un sourire audit client, puis lorsqu'il tourna les talons elle reprit " et avec tout le respect que j'ai pour Léo… J'ai pas envie que ce soit lui qui s'occupe de moi. Et puis je t'empêche pas de bosser." Elle leva les yeux vers Aleksey, consciente qu'il allait encore probablement la remballer comme il savait si bien le faire.
nightgaunt
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(✰) message posté Lun 12 Mar 2018 - 23:08 par Invité
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(✰) message posté Dim 18 Mar 2018 - 21:58 par Invité
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Meluzine pouvait-elle en vouloir à Aleksey pour ses reproches ? Non, absolument pas. Pourtant elle aurait aimé qu’il fasse un peu preuve de compréhension. Ou du moins, qu’il fasse semblant. Evidemment, ce n’est pas le genre du personnage, mais peut-être aurait-elle espéré devenir une sorte d’exception. Proche du bar, elle ne savait même pas quoi lui répondre parce qu’au fond elle savait pertinemment qu’il avait raison. Mel’ n’avait aucune excuse quant à ces potentielles dix minutes qu’elle n’avait jamais prises pour venir discuter ou simplement passer en coup de vent. Elle avait sans doute préféré opter pour la facilité et ainsi éviter de dire qu’aujourd’hui elle vivait une vie relativement différente, ou bien simplement d’expliquer le pourquoi du comment elle devait mettre fin à la proximité qu’elle partageait avec lui. Maintenant qu’elle se trouvait en face d’Aleksey, elle se rendait compte que tout ça, ça lui manquait. Que les moments qu’elle avait déjà passé avec lui à faire un peu tout, mais aussi beaucoup de n’importe quoi lui manquaient, que les moments qu’ils avaient déjà partagé rien qu’eux deux lui manquaient, et puis cette façon de ne pas devoir jouer le rôle de cette fille qu’elle n’est pas, ça lui manque cruellement aussi. Aleks connaît la Meluzine de base, l’américaine qui ne parle plus à sa sœur, qui a grandi sans sa mère et qui n’a jamais vraiment cessé de vivre des abandons depuis vingt-six ans. Sevan connaît une partie de sa vie, mais il a fait d’elle cette fille tirée sur quatre épingles, avec beaucoup plus d’ambition, mais flirtant aussi dans un monde qui n’est pas le sien. La question reste donc : « qui doit-elle vraiment être ? »
Meluzine soupire face à la pique que lui lance son ancien collègue, elle détourne son regard. Au fond, elle ne savait même pas pourquoi elle était venue, le connaissant assez pour savoir qu’il ne l’aurait pas accueillie les bras ouverts alors qu’elle l’avait littéralement écarté « J’ai pas d’excuse, Aleksey et je vais pas chercher à te sortir une théorie quelconque parce que j’en ai pas. J’aurais dû venir, mais je ne l’ai pas fait et j’en suis désolée. J’imagine que je voulais éviter la discussion qu’on a là.» Ce pourquoi Mel n’est pas d’accord, c’est ce qu’il dit à la suite. Elle a toujours dû se débrouiller toute seule pour mener sa petite vie et Sevan n’est qu’un tremplin de vie pour lequel elle a opté après vingt-cinq ans. « Je te trouve vachement gonflé de me dire ça à moi. Ca fait vingt-cinq piges que je me bouge le cul toute seule, je te signale. J’ai pas eu mes parents pour me payer mes études, ni même ma mère pour m’apprendre ce qu’est la vie. J’ai juste avancé toute seule. Oui, j’ai préféré chercher un boulot qui paie mieux, et avec des horaires plus corrects. Excuse-moi de ne pas vouloir frotter des tables toute ma vie » je marquais une pause et repris « Et si ça peut te faire rétrograder, Sevan ne me paie pas mon loyer, ni mes factures. Je le fais toute seule comme une grande avec MON salaire.» Meluzine refusait catégoriquement de passer pour la poule de luxe. Certes, il lui arrivait de recevoir de jolis cadeaux qu’elle-même ne pouvait pas se permettre d’acheter, mais elle évitait de les porter trop souvent, ou seulement pour de grandes occasions.
La brunette refusait de se faire relayer au second plan. Elle n’avait rien contre l’autre serveur, puisque de toute façon elle ne le connaissait pas vraiment, mais elle avait belle et bien engagé la conversation avec Aleksey et visiblement, ils avaient un échange particulièrement constructif – ou pas – au vu du nombre de reproches. Certes, des reproches justifiés, mais à quoi bon remuer le couteau dans la plaie pendant dix ans ? « Je sais pas trop à quoi tu joues, Alek, mais je te signale qu’on était tous les deux dans le même sac. Et puis c’était pas juste une question de sexe et tu le sais très bien, alors la ramène pas juste parce que t’as un gars à qui tu donnes tes ordres, qui assiste à ta scène de ménage » Il voulait lui lancer une bombe, et bien que cela ne tienne. Néanmoins, Si elle avait déjà ramené des hommes chez elle, elle refusait de passer la nuit avec eux, elle finissait toujours par les dégager de son lit, ou par reprendre ses affaires pour filer en douce. Aleks avait été une exception et oui, elle avait été persuadée que si d’une façon purement officielle, il n’y avait que de l’amusement entre eux, officieusement ils avaient partagé un peu plus que ça.
Assise sur le tabouret, Meluzine ne daignait pas vraiment bouger de là. Elle aurait très bien pu tourner les talons, mais maintenant qu’ils avaient brisé la glace, elle avait préféré rester et attendre qu’on daigne s’occuper d’elle en guise de cliente. Elle ne cherchait pas à jouer les petites princesses en réclamant tout et tout de suite, mais elle refusait de s’avouer vaincue une seconde fois en quittant l’établissement. Après tout, elle avait bien reconnu que oui, elle aurait dû revenir. Les yeux baissés vers ses mains, elle tourna le visage vers son ancien collègue lorsqu’il s’adressa à elle. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait boire. Elle ne savait même pas si elle avait vraiment envie de boire, en fait « quelque chose d’alcoolisé, mais pas trop parce que j’ai ma voiture un peu plus loin et comme je doute que tu sois assez gentleman pour me ramener, ben il faut que j’arrive à rentrer ». En attendant d’avoir sa boisson, Meluzine finit par enlever sa veste et la déposa sur le tabouret voisin « Tu m’en veux jusqu’à quel point ? Histoire de voir comment je peux te dédommager » Encore qu’elle ne savait pas vraiment comment elle y arriverait, à part passer là tous les jours après son taff, chose impossible. « je peux t’inviter au Burger bear, comme ça tu verras que malgré tout ce que tu penses de moi, je suis encore le genre de fille à manger des hamburger. Je vais éviter de te ramener chez moi … sinon je sais pas, choisis comment t’aimerais être dédommagé. »
nightgaunt
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(✰) message posté Jeu 22 Mar 2018 - 11:45 par Invité