People who love to eat are always the best people (Lorena)

« Oui tu as raison, une fois qu’on voyage par habitude on en oublie la simplicité de la vie. Mais également ce qui nous entoure. Que cela soit en venant ou en rentrant du travail, je ne fais plus attention à ce qui me trouve sur mon chemin, ni le fait que je pourrais rentrer autrement. » C’était exactement ce que je pensais. Je vivais à Londres depuis de très nombreuses années que je ne faisais plus attention à rien. J’y vivais par habitude. Et même si j’aime voyager et visiter de nouvelles choses, je pourrais le faire en visitant ma ville. Mais c’est tellement plus beau ailleurs. L’herbe est plus verte dans le jardin du voisin n’est-ce pas ? Quand je me ballade sur la selle de mon vélo, je passe plus le temps à vérifier qu’aucun automobiliste ne se trouve sur mon chemin plutôt que d’admirer la vue. Et comme tous les jours j’emprunte le même chemin je n’ai pas l’impression d’avoir encore quelque chose à admirer. Les rues ne changent pas de jour en jour malheureusement.

Alors que nous marchions vers notre destination, je n’en profitais pas pour admirer la ville. J’étais tout simplement en train de parler à Lorena et quand on parle à quelqu’un la moindre des choses est de lui accorder toute l’attention. Les seuls instants où mon regard se posait ailleurs est quand je regardais où je mettais les pieds. Je ne suis pas maladroite mais je fais attention de ne pas tomber. Une erreur d’inattention peut très vite arriver et je ne voudrais pas me retrouver à l’hôpital parce que je me serais faite une entorse ou une chute beaucoup plus grave où les conséquences seraient vraiment désagréables. Autant ne pas y penser et faire le plus attention. Nous étions vite arrivées le long de la tamise. Les senteurs se faisaient agréables et ça donnait vraiment faim. Elle avait raison, nous ne devions pas exagérer.

« Ah ça va alors. Je n’aurais pas voulu faire une gaffe en proposant d’aller manger des charcuteries. » dis-je en souriant. Je ne connais que très peu de végétariens mais je sais que c’est difficile pour trouver un terrain d’entente avec eux dans ce genre d’endroit. « Non je ne sais pas encore. » dis-je en grimaçant. Il y avait tellement de choix. Je regardai alors les saucissons. Et je demandai alors à la vendeuse ce qu’elle avait de bon à nous proposer. Après une liste où je n’avais pas retenu grand-chose je me tournai vers Lorena. « On peut lui demander une assiette avec différents mélanges pour nous deux ? Ou tu as plutôt envie de manger qu’une seule sorte ? »