Nathan Caffrey

Nous vous demandons un minimum de 500 mots pour votre histoire. Vous pouvez la présenter de la forme que vous le désirez (extrait de journal intime, RP, rendez-vous chez un psychologue, interview, ect...).

Nathan s’allongea sur son lit, une cigarette entre les lèvres, et un léger sourire étira ces dernières lorsqu’il repensa à tous les événements de sa vie qui faisaient qu’il était allongé sur ce lit aujourd’hui. Comment en était-il arrivé à quitter Brighton pour Londres déjà ? Oui, l’ambiance à la maison. Son frère, de cinq ans son aîné, l’avait détesté au moment où il était arrivé sur cette Terre. Il tenait Nathan pour responsable de la mort de leur mère. Sa mère… Cette magnifique femme morte en le mettant au monde. Il n’y était pour rien mais pourtant la culpabilité, accentuée par les reproches constants de son frère, ne l’avait jamais quittée. Aussi, à l’aube de ses dix-sept ans et sans aucun diplôme en poche, il fit ses valises, enlaça son père, qui jamais ne lui en voulu, et parti vers la capitale, le cœur empli d’espoir.

En soupirant, Nathan se leva, ouvrit la fenêtre de son petit appartement et jeta la cigarette. Son regard tomba sur une jeune femme revenant très certainement d’une boîte de nuit, sa courte robe révélant ses longues jambes. Il se mordit la lèvre en l’observant marcher au loin. C’était ce genre de contact qu’il voulait. Une nuit torride et rapide avec une inconnue sans aucun sentiment et puis le matin, plus rien. L’idée d’une relation l’effrayait. Il avait perdu la seule femme qu’il aurait pu aimer avant même de la connaître. Il avait perdu sa mère et n’avait donc jamais aimé une femme. Il aimait leurs corps, il aimait leurs cheveux, leurs lèvres mais il fuyait dès qu’il entrevoyait leurs sentiments pour lui.

Refermant la fenêtre avec une moue triste, il se dirigea vers la salle de bain et enleva son tee-shirt. Observant son corps musculeux et tatoué dans le miroir, il ressentit un élan de satisfaction et de courage. Oui, ce corps qu’il avait forgé avec toute sa sueur, il en était fier. Et ces tatouages, représentant les étapes importantes de sa vie, lui rappelait d’où il venait et quels étaient ses rêves.

Après s’être débarrassé de ses vêtements, Nathan grimpa dans sa douche et se mit à chanter. Sa voix harmonieuse et puissante emplit la petite pièce et il se perdit dans la chanson tout en sentant le jet chaud contre sa peau. Qu’est-ce qu’il était heureux lorsqu’il chantait, libérant ses émotions. Il pouvait chanter l’espoir, la tristesse, l’amour qu’il n’a encore jamais connu. Il était libre. Il ne ferait rien sans la musique et le petit groupe qu’il avait créé avec trois de ses amis était son petit coin de paradis. Ils n’étaient pas connus, ne le seraient probablement jamais, mais ils s’amusaient comme des fous et c’était leur échappatoire au quotidien.

Après s’être essuyé rapidement, Nathan se glissa sous ses draps fins, bien trop fins pour le tenir au chaud. Il observa son tout petit appartement une dernière fois, maudissant ce taudis, avant d’éteindre la lumière et de fermer les yeux. Il avait beau avoir de grands rêves de gloire et de succès, il n’avait pas un sous et n’avait pas les moyens de se payer quoi que ce soit au-delà du minimum vital. Oui, les tatouages étaient un minimum vital pour lui.  Son manque de qualification et d’expérience ne lui promettait guère plus que son petit job au vieux restaurant familial de son quartier. Mais il ne se plaignait pas, l’ambiance là-bas était bonne. Son patron, un vieux papy, le traitait  comme son petit fils et l’avait pris sous son aile. Il l’aimait beaucoup ce vieux John, et c’était grâce à lui qu’il avait un toit sur sa tête.

En espérant que demain soit un jour meilleur que le précédent, Nathan s’allongea sur le côté, remonta les jambes contre son torse pour se tenir chaud, et s’endormit.