"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici i thought we were epic (+) julian. 2979874845 i thought we were epic (+) julian. 1973890357
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() message posté Lun 16 Juin 2014 - 18:22 par Invité


i thought we were epic,
you know, you and me.
sam & julian


Les jours se succédaient mais ne se ressemblaient pas dans les locaux de la police. On pouvait penser que c'était un boulot qui devenait une habitude, que les cas étaient répétitifs, mais certaines personnes avaient encore le don d'étonnés les hommes et femmes des forces de l'ordre. Malgré ses trois années de service, Sam ressentait toujours l'adrénaline qui parcourait son sang dès qu'on l'appelait sur une mission. C'était un peu comme dans les films et séries de notre temps, en moins glamour sûrement. Mais au final, c'était le job qui lui plaisait. Le job qui la faisait frémir d'impatience, celui qui lui donnait une raison de se lever le matin. Sans ça, qui sait ce qu'elle serait devenue. Ce qu'elle aurait fait. Parfois, elle s'imaginait serveuse, elle qui était si maladroite. La police lui convenait bien, finalement, elle qui avait tant besoin de canaliser son caractère et son énergie. Alors elle se levait chaque matin, l'excitation au ventre, priant pour que sa journée soit bien remplie. C'était mieux, ainsi elle pensait moins. Elle ne pensait pas à sa soeur, ni à Neal. Elle ne pensait pas non plus à ses dettes, ni aux nombres d'années qu'il lui faudrait pour tout rembourser. Sur le terrain, elle ne pensait pas, elle agissait. L'aventure, l'ivresse, l'adrénaline. C'était finalement les trois ingrédients essentiels qui rythmaient ses journées, si on oubliait ceux qu'elle passait à remplir des papiers administratifs. Et cette journée là n'équipait pas à la règle. Arrivée au déjeuner, la brune avait passé la majeur partie de sa journée à ranger des dossiers, trier des papiers et discuter à la machine à café. La chaleur censée attiser les conflits avait laissé un calme plat dans le commissariat. À part quelques vols mineurs, il n'y avait rien à signaler. Pas de quoi s'amuser. Elle espérait pourtant que la nuit lui serait plus agréable, puisqu'elle entamait une autre nuit de garde au commissariat. Après avoir appelé Lexie pour prendre de ses nouvelles et vérifier que sa soeur était bien allée à ses dialyses, Sam posait ses deux pieds sur son bureau, contemplant le silence. Seulement quelques uns de ses collègues étaient encore là, les plus courageux d'entre eux. Les autres étaient tous partis rejoindre leurs familles respectives, ou avait laissé leur arme dans leur casier pour aller profiter d'une bière. Au moment où la jeune fille se disait qu'un verre ne serait pas de refus non plus, son boss déboulait dans la pièce, son téléphone encore en main. « Bower, bagarre chez Joe, tu t’en charges. » Sautant presque de sa chaise, Sam attrapait sans plus tarder son flingue et ses menottes avant de quitter les lieux, le coeur presque en fête. C’était une mission de routine, mais c’était déjà mieux que de rester toute la nuit à ne rien faire. Les deux idiots qui s’entretuaient n’avaient aucune idée de la joie qu’ils procuraient à la brunette qui filait déjà en direction du bar du coin. Elle ne m’y pas longtemps à remarquer l’agitation sur le trottoir en face du bar, là où deux hommes semblaient vouloir faire tomber l’autre le premier. Traversant la foule, Sam arrivait à hauteur de la bagarre. Les deux hommes tenaient à peine debout, sûrement imbibés d’alcool. « C’est quoi ce bordel ?! » Elle prenait sa voix de méchante flic, voix qui n’allait pas du tout avec sa frêle silhouette. Alors que, malgré ses paroles, les deux hommes n’étaient pas décidé à s’arrêter en si bon chemin, la jeune femme finit par attraper le bras de l’un d’eux et le tordit de manière à l’immobiliser. Malgré la force du jeune homme, Sam parvenait à le maintenir. « Woh, on se calme, police. » Elle lui mettait les menottes dans l’espoir de le calmer, alors qu’elle faisait toujours dos au deuxième protagoniste qui restait étrangement silencieux.
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() message posté Lun 16 Juin 2014 - 22:22 par Invité


I believe we still are, epic
J’avais passé ma journée au bureau, répondant aux caprices de mon boss sans trop brancher pour une fois. Aujourd’hui, il n’avait aucun pouvoir sur moi. Sa voix stridente, son crâne dégarni,ses petites mains velues s’agitant partout … Rien de tout cela ne pouvait m’énerver. Je me sentais las, fatigué, et sans aucune force. Pourtant, je m’étais promis de me battre pour Eugenia, de me battre pour réussir à percer. Je voulais avoir une meilleure vie, je le voulais vraiment. Le besoin et la pauvreté que j’avais dû surmonter, ne me quittaient jamais. C’était en moi, sur ma peau, marqué au fer sur chaque bout de mon corps. Je retins ma respiration en sentant le vent chaud ranimer les cicatrices du passé : Les choses n’avaient jamais été faciles pour moi. Je déglutis, ravalant ma salive, et l’amertume qui ne quittait plus ma bouche depuis quelques temps. Je voulais oublier mes tourments et me convaincre que j’étais heureux. Je le voulais vraiment.

Je m’étais éloigné dans mes divagations, longeant l’avenue principale du centre-ville sans trop m’en rendre compte. Je regardais en arrière dans l’espoir d’apercevoir ma voiture quelque part au loin. En vain. Je souris en continuant d’avancer. Je ne pensais pas que quelqu’un dans ce monde, pouvait réellement comprendre ce que je ressentais. Je bifurquais à gauche, cherchant des yeux un endroit sympa ou je pourrais laisser aller mon chagrin. J’enchaînais les shots de Tequilla chez JOE’S, au rythme de la musique de fond : The verve, Oasis ... Des sons dont la mélancolie ne faisait que me plonger encore plus dans ma bulle.

« Encore. » Lançai-je au barman, en montrant mon verre déjà vide.

« Vas-y molo, le blondinet ! » Se moqua un idiot à ma droite. Cheveux en broussaille, boucles d’oreilles partout même là où il n’en fallait pas, et un gilet en cuir ridicule … Mais alors là, ridicule ! Il tapota mon épaule en s’esclaffant de rire. Il n’y avait sûrement rien de mal dans sa façon de me taquiner. Après tout nous étions dans un bar, et les gens sympathisent dans ce genre d’endroits. Mais voilà, ce soir j’étais trop susceptible pour supporter la sous race humaine. Je fis la grimace en me levant.

« Mais non … T’en vas pas ! » Couina-t-il de sa voix si désagréable.

« Ah mais je ne m’en vais pas … Je plaçais juste mon poing dans le bon angle. » Sifflai-je en le frappant en plein visage. Le choc avait été violent. Je pouvais sentir les articulations de ma main craquer sous le contact de sa mâchoire monstrueuse. Je me redressai en agitant les doigts. Chiottes !Je me décalai, fier de mon exploit, mais je me mettais le doigt dans l’œil si je croyais en finir aussi rapidement. Mon adversaire fonça sur moi tel un taureau, expulsant nos deux corps contre la fenêtre qui se brisa en mille morceaux. Le barman était dans tous ces états. Il jurait, menaçant d’appeler la police si on ne calmait pas nos ardeurs. Mais il était trop tard pour moi. Il m’avait cherché ! J’empoignai le gilet en cuir de HULK, appelons-le comme ça, afin de le pousser contre la collection de bouteilles de scotch.

« Foutez-les dehors ! » Brailla un homme au fond.

Hulk me sauta dessus, m’entrainant dans sa chute. J’étais sur le bitume, face contre terre. Je pouvais sentir le gout ferreux de mon propre sang remplir ma bouche. Tiens, ça me changeait de l’amertume ! J’essuyai ma bouche du revers de la main avant de me redresser. Il m’avait suffit d’un crochet droit, pour me retrouver en position de force. Je m’assis sur le torse de mon adversaire, lui infligeant poing après poing. La foule n’avait pas mit très longtemps pour se former. Je sentais le regard des gens posés sur nous, mais rien ne pouvait me détourner de ma rage, même pas l’agent de police qui gesticulait derrière moi. Elle m’empoigna par le bras, bloquant mes mouvements. Je grinçai des dents, hors de moi. Je me retrouvai rapidement, tentant de me défaire de sa prise.

« SAM ? » Scandai-je surpris. «  Mais lâche-moi, qu’est-ce que tu fais ? Police ?!»

J’étais indigné. De tous les agents de la planète, il fallait que ce soit elle qui me passe les menottes. Je fronçai les sourcils en me débattant.

« J’avais toujours rêvé que tu me passes les menottes, mais dans mon imagination ça se passait pas du tout comme ça… »

Mes bras tombèrent ballants de part et d’autre mon corps brûlant. Pour me calmer, ça … ça m’avait calmé.

« Salut ?! » Lançai-je pour la forme.
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() message posté Mar 17 Juin 2014 - 1:37 par Invité
En entrant dans la police, Sam ne pensait pas avoir affaire à des ivrognes près de sept jours sur sept. Malgré les bonnes affaires qui se présentaient à elle, son boulot se résumait surtout à alimenter la cellule de dégrisement et à s’occuper des gamins qui volaient sur les étalages des grandes boutiques. Elle s’accrochait tout de même à l’idée que ce n’était encore que le début, c’était le seul moyen de tenir. C’était ce qu’elle se répétait alors qu’elle fendait la foule pour parvenir sur les lieux de la bagarre. Ce bar était un endroit plutôt respectable, dirigé par Joe, un chic type. La police était un habituer des lieux, mais pas pour les arrestations, plutôt pour le petit verre après les longues heures de boulot. Sam arrivait sur un vrai chantier. Des centaines de morceaux de verres gisaient sur le sol alors que la vitre du bar avait été éclatée, sûrement par les deux gars qui s’entretuaient encore. La foule scandait des encouragements alors que la brune avait du mal à se faire entendre. Pour le coup, la jeune femme n’était pas vraiment aidée. Elle gâchait la fête, sûrement. Elle croisait le regard d’un Joe exténué et énervé, et enfin elle prit la décision que toutes ces conneries s’arrêtaient maintenant. D’un coup, elle attrapait le bras du premier type et lui tordait pour le maintenir, pendant que l’autre était à terre, presque incapable de se relever. Elle avait beau avoir de la force, Sam vit bien que les menottes ne suffiraient pas. L’homme qu’elle tentait de contenir finit par se retourner vers elle et soudain, son sang ne fit qu’un tour. Alors que son prénom fendait l’air, Sam croisait le regard d’une vieille connaissance. Cela faisait déjà un bon moment qu’elle n’avait pas croisé les beaux yeux de Julian, qu’elle classait aujourd’hui dans ses erreurs de jeunesse. Ils étaient autrefois sortis ensemble, un temps, puis leurs caractères respectifs avaient eu raison d’eux. Ou leurs vies. Sam n’avait jamais su. Chassant ses réflexions de son esprit, la brune reprenait conscience et resserrait son étreinte sur le bras de Julian. « T’as bien entendu, police. » Elle lui lançait un regard glacial alors qu’il faisait une blague sur les menottes. Il avait plus de soucis à se faire que de penser à leurs anciennes frasques romantiques. L’apparition de Sam avait au moins eu pour mérite de calmer son ex. Il était maintenant docile, et la saluait, comme si de rien n’était. Comme s’ils n’étaient pas au milieu du trottoir, entourés de dizaines de passants et d’un type à la mâchoire sûrement moins droite qu’à son arrivée. D’ailleurs, alors que Sam dévisageait Julian pour sa salutation, le gars s’était remis sur ses deux jambes et avait bien l’intention de terminer ce qu’ils avaient commencé. Le voyant s’approcher, la brune se détournait de son ex pour lui faire face et l’arrêta, posant une main ferme sur son torse et le faisant reculer. « Vous feriez mieux de ne pas aggraver votre cas Monsieur. D’ailleurs, ça vaut aussi pour toi. » Elle jette un coup d’oeil furtif derrière son épaule où Julian était toujours dressé, les bras ballants. Elle faillit pousser un soupire de joie en entendant les sirènes de la voiture de police qui venait se garer devant eux. La foule commençait à se disperser alors que deux de ses collègues volaient à son secours. Envoyant le deuxième gars avec eux, elle termina de mettre les menottes à Julian, un sourire feint sur les lèvres. « Un petit tour au commissariat, ça te tente ? » Son sourire s’élargit en voyant le jeune homme monter dans la voiture de police qui les ramenait tous au poste de police. Là, deux groupes se formaient : Julian se retrouvait coincé au bureau de Sam tendit que l’autre ivrogne partait directement en salle de dégrisement. C’était généralement ce qu’on faisait dans ces cas-là, mais la nuit de Sam promettant d’être longue, elle ne voyait pas pourquoi elle ne pouvait pas s’amuser un peu. Et voir Julian menotté ainsi à une chaise avait le don de la mettre de bonne humeur. Se faisant un café rapidement, la jeune femme finit par s’asseoir à son bureau, évitant dans un premier temps le regard du jeune homme. Après un silence qu’elle espérait interminable pour lui, Sam finit par croiser ses bras sur la table et le regarder droit dans les yeux. « Alors alors… Ivresse sur la voie publique, coups et blessures, casse dans un établissement public, ça va coûter cher tout ça. C’est marrant je ne me souviens pas de cet aspect de ta personnalité dans notre jeunesse. » Elle prenait un air détaché et le ton qui allait de pair, espérant bien récolter un oscar pour ses talents d’actrice.
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() message posté Mar 17 Juin 2014 - 16:35 par Invité


I believe we still are, epic
« T’as bien entendu, police. »

Sam était d’une froideur que je ne lui connaissais pas. J’avais toujours su qu’elle vouait un culte à la justice et à la frénésie de la chasse, mais je n’avais jamais réussi à l’imaginais dans le rôle du flic. Derrière son corps frêle et ses courbes féminines, il était difficile pour moi d’assimiler qu’elle soit aussi … Ferme. Je me laissai faire sans encombre. Je ne voulais pas risquer de lui donner un coup par erreur, dans un élan d’excitation mal placée. Je savais qu’elle était assez idiote pour se mettre au travers de mon chemin, maintenant qu’elle avait sorti le grand jeu. Je soupirais en me laissant traîner dans le véhicule de police. Encore une fois, je n’avais pas imaginé que notre première fois dans une banquette arrière ressemblerait à une arrestation.

« Un petit tour au commissariat, ça te tente ? »  Me lança-t-elle taquine.

Son sourire était étincelant, presque moqueur. Je ne pus m’empêcher de ressentir un certain dédain. Je détestais être en position de faiblesse, spécialement quand c’était mon ex qui avait tous les pouvoirs. Les règles de bienséances, et les bonnes manières m’empêchaient d’exprimer le fond de ma pensée injuriée. Je n’allais tout de même pas lui dire que c’était une garce, après tous les bons moments qu’on avait passés ensemble. Il est bien vrai que notre histoire avait été éphémère, mais je me plaisais à croire que ce n’était qu’un malheureux concours de circonstances qui nous avait éloignés. Nous aurions pu être heureux ensemble … Nous avions le potentiel pour. Sam, comprenait ce que c’était d’avoir la rage de vaincre le destin. Elle aussi, faisait partie de ces gens pour qui rien n’était facile. Au fond, je respectais ce qu’elle était devenue aujourd’hui, même si j’aurais préféré qu’elle fasse de la danse classique. Les choses auraient été bien moins embarrassantes pour moi.

Une fois arrivés, je fis installé au bureau de la jeune femme. Comme quoi, le destin n’y allait pas à demie mesure ! Je demeurais silencieux, trop fatigué, et aussi très ennuyé par la situation pour en parler. Mon visage blême reflétait mon état d’esprit. Et les cernes qui contournaient mes yeux, habituellement malicieux, me donnaient de faux airs de zombie. Je passai une main tremblante dans ma chevelure ébouriffée. J’avais mal aux doigts et aux articulations, mais à aucun moment je ne laissai échapper ma douleur.

Sam évitait mon regard ; elle s’était assise sur sa chaise tout en restant distante. A aucun moment, elle n’avait laissé transparaitre notre vieille affection ou le lien qui nous avait réuni jadis. Etais-ce du professionnalisme ou gardait-elle encore quelques ressentiments à mon égard ? Il fallait avouer que nous nous étions séparés sur une dispute. Je serrai la mâchoire, sans prononcer un mot.

« Alors alors… Ivresse sur la voie publique, coups et blessures, casse dans un établissement public, ça va coûter cher tout ça. C’est marrant je ne me souviens pas de cet aspect de ta personnalité dans notre jeunesse. »

 Elle finit par m’adresser la parole, toujours en gardant une distance émotionnelle entre nous. Mais comment pouvait-elle être aussi froide avec moi ? J’étais blasé, blessé dans mon amour propre. En même temps, je ne pouvais pas m’attendre à mieux de sa part, vu la façon dont je l’avais traité. Je retins mon souffle.

« Je suppose que je dois payer une caution. » Lançai-je d’un ton bancal. « Si je m’arrange pour que Joe ne porte pas plainte, je peux m’en sortir en payant les frais de réparations. »

Je levai les bras afin de les poser sur son bureau.

« Vous étiez vraiment obligé de serrer ? Monsieur l’agent ?» Grinçai-je en lui montrant mes poignets irrités. « Moi non plus je ne me souvenais pas de cet aspect là de ta personnalité : Tu n'as jamais voulu jouer aux sados/masos au lit et voilà que là ... »

Méchante sorcière !

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() message posté Mer 18 Juin 2014 - 1:27 par Invité
Julian et Sam. Sam et Julian. Ils avaient fait parlé d'eux alors qu'ils étaient jeunes et insouciants. Certains avaient parlé de coup de foudre, d'autres de logique, mais la brune n'avait jamais vraiment su ce qu'ils étaient. Ils étaient, c'est tout. Ils étaient tombés l'un sur l'autre, par le plus grand des hasards, et tout le monde connaissait la suite. Ils avaient été heureux, à un moment. En tout cas, c'était ce que Sam préférait se dire. Sa perception du bonheur était souvent faussée par tous les désagréments connus au cours de sa courte vie, alors comment pouvait-elle savoir si les journées passées dans les bras de Julian pouvaient être définies comme le bonheur. Ne sachant pas vraiment ce que signifiait ce mot, ou cet état d'esprit, elle avait collé l'étiquette 'bonheur' sur quelques instants de sa vie, et, par chance, Julian en avait écopé d'une. Evidemment, elle ne comptait pas les disputes, les cris, les larmes, les verres brisés et les nuits sur le canapé. Ca, elle préférait oublier, sans pour autant que son esprit soit d'accord. Alors elle vivait avec cette question, réel bonheur ou simple illusion ? Même en faisant face à son ex, elle ne trouvait toujours pas de réponse. Il était pourtant bel et bien là, sous ses yeux, la joue gonflée et violacée par un coup de poing bien placé, et l'arcade sourcilière légèrement blessée. Il sentait l'alcool, mais malgré la distance entre eux, elle pouvait encore sentir son parfum familier. C'était des choses difficiles à oublier. Ses cheveux étaient d'habitude plus coiffés, mais elle lui disait sans cesse qu'elle les préférait ébouriffés, comme à la sortie du lit. Il lui rétorquait souvent qu'elle n'avait qu'à faire pareil elle aussi, et laisser ses cheveux dans le sale état où ils se trouvaient au réveil puis sortir dans la rue. Un jour ils l'avaient fait. Ils étaient sortis comme ça, les cheveux en bataille, attirant le regard intrigué des passants. Ils étaient bêtes, mais Sam pouvait au moins dire que c'était un bon souvenir. Souvenir qu'elle rangeait dans un coin de sa tête alors qu'elle reprenait son rôle de flic. « À mon avis t’as pas les moyens de payer ta caution. » Enfin, qu’en savait-elle, peut-être qu’aujourd’hui il était plus aisé qu’autrefois. A vrai dire, elle n’en savait rien. Elle l’avait quitté sur les paille, mais peut-être avait-il percé depuis. Et puis de toute façon, il n’y aurait pas de caution, mais Julian l’ignorait. « Qu’est-ce qui te dit que Joe te ferait ce cadeau ? Je peux te dire que tu l’as mis dans un sale état. Tu peux pas toujours bien t’en sortir Fitz. » Ce surnom lui avait échappé des lèvres, celui qu'elle lui donnait autrefois quand elle souhaitait l'énerver. Petit sourire en coin presque piquant, alors qu’elle fait taper son crayon sur la table. Il gagnait toujours. Il avait le dernier mot dans les disputes, dans les courses à faire, dans le repas du soir… Au moins, elle avait enfin le dessus. Il posait ses bras sur le bureau, lui indiquant ses poignets visiblement rouges à cause des menottes. L’entendre l’appeler Monsieur l’agent lui arracha un petit sourire qu’elle ne put retenir. « Tu m’y as forcé, tu devenais un danger pour ceux qui t’entourent. J’avais pas vraiment envie de me retrouver avec un bleu sur le front, moi. » Elle n’avait pas vraiment envie de l’entendre dire que ce n’était pas de sa faute, que c’était l’autre qui l’avait cherché. Ça n’avait rien de nouveau, Julian était impulsif, trait qu’il partageait avec son ex petite-amie. À peine avait-elle eut le temps d’oublier la première qu’il ressortait une petite blague salace concernant leur passé amoureux. Elle serrait les dents, se penchant un peu plus sur la table pour se rapprocher de lui, un faux sourire aux lèvres. « Ne fais pas comme si tu me connaissais par coeur, comme si tes blagues avaient un impact sur moi. C’était peut-être le cas avant, mais aujourd’hui tout a changé. » Elle le regardait droit dans les yeux, imperturbable. Se souvenant du lieu où ils se trouvaient, elle finit par retomber en arrière sur sa chaise et écrire deux trois choses sur son bloc notes. Elle n’arrivait pas à mettre un doigt sur ce qui l’énervait à cet instant-là : Julian en lui-même ou tout le reste ? Comme toutes les fois où elle était stressée ou en colère, la jeune femme commença à faire tourner la chaine de son collier entre ses doigts, tout en reportant son attention sur Julian. « Je suppose que tu vas me dire que c’est l’autre qui a commencé, que tu n’as pas pu faire autrement que de le frapper ? »
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() message posté Jeu 26 Juin 2014 - 2:07 par Invité


I believe we still are, epic


J’avais rencontré Sam pour la première fois dans un parc. Ses longs cheveux bruns retombaient sur ses épaules, voilant son visage parfait et ses traits fins, au passage. Mes yeux s’étaient posés sur elle, et j’avais ressenti le besoin irrépressible de l’approcher, de sentir son parfum, et de rajuster cette mèche qui masquait le dessin de sa bouche. C’était une histoire banale, mais de mon point de vue, et de ce que j’avais bien pu éprouver en cet instant … Samantha n’était pas une rencontre banale. C’était l’esprit libre d’un oiseau mythique qui n’existait que dans mon imagination. Je posai mon regard sur elle, alors qu’elle s’appliquait à noter les informations me concernant dans sa base de données. Je ne pus m’empêcher de remarquer le minuscule grain de beauté au coin de ses lèvres pulpeuses. Je fermai les yeux, reportant mon attention sur la fenêtre close.

J'étais tellement épris d'elle. J’avais rencontré Sam pour la première fois, par une nuit sans étoile ni lune, exactement que celle-ci. Un sourire nostalgique se traça sur mon visage maculé de sang et de bleus. Ma joue engourdie me titilla tout à coup, mais je contrôlai la douleur en arborant une grimace.

«À mon avis t’as pas les moyens de payer ta caution. » Me lança-t-elle, ramenant mon esprit au présent, à ce moment embarassant ou je n’étais qu’un voyou menotté en face d’une policière froide et amère.

« La police a une copie de mon relevé bancaire ? » M’enquis-je, d’un air faussement soucieux. « J’espère que mes rentrées d’argent, ne risquent pas d’aggraver ma situation, monsieur l’agent. »

J’avais du mal à la prendre au sérieux, du mal à croire qu’elle était là, telle que je l’avais toujours imaginé mais qu’à la place de me sourire, elle trouvait un malin plaisir à me pousser à bout. Ses yeux océans ne laissaient rien transparaitre. Aucune émotion. Etais-ce la même femme ?  

« Qu’est-ce qui te dit que Joe te ferait ce cadeau ? Je peux te dire que tu l’as mis dans un sale état. Tu peux pas toujours bien t’en sortir Fitz. »

Etais-ce des menaces ? ou simplement une réprimande ? Je me permettais de douter. Je n’étais plus sûr de l’avoir connu un jour. Même ce surnom débile qu'elle m'avait trouvé, sonnait bizarre à mes oreilles. Je n'étais tout simplement plus habitué à sa voix, prononçant mon nom.

« Ce n’est pas un cadeau si je paye pour … Les gens carburent à l’argent. Je croyais que tu le savais. » Répondis-je d’un air plus sérieux.

Je ne voyais plus l’intérêt d’adoucir l’atmosphère avec mes blagues pourries et mes sous-entendus salasses. J’avais appris à mes dépends que l’argent régissait le monde d’aujourd’hui. Je l’avais compris bien trop tôt, lorsque mon père devenu ivrogne avait perdu tous ses biens, et que j’étais réduit à porter des haillons pour aller au lycée. Mes sourcils se froncèrent en souvenir du passé. Ma rage de vaincre, ma rancune, et ma haine étaient la raison de ma réussite malgré tous les obstacles.

« Tu m’y as forcé, tu devenais un danger pour ceux qui t’entourent. J’avais pas vraiment envie de me retrouver avec un bleu sur le front, moi. » Dit-elle, faisant allusion à mes poignets et aux menottes qui me serraient de plus en plus.

« Je ne t’aurais jamais frappé. Tu le sais. »

Il avait suffi que je croise son regard pour que toutes mes ardeurs se calment. Elle s’approcha de moi, imperturbable, mais à aucun moment elle n’avait pensé à me libérer de mon fardeau. Mes poignets me brûlaient comme s'il y avait du feu. Je levai les yeux au ciel, amusé. Sam profitait vraiment du peu de pouvoir qu’elle avait sur moi !

«Ne fais pas comme si tu me connaissais par coeur, comme si tes blagues avaient un impact sur moi. C’était peut-être le cas avant, mais aujourd’hui tout a changé. »

Je ne lui répondis pas, perturbé par ce qu’elle dégageait. Plus je la fixais plus j’étais sûre que je la connaissais par cœur, que mes blagues l’amusaient au plus profond d’elle et que rien du tout n’avait changé aujourd’hui. Elle pouvait monter sur ses grands chevaux autant qu’elle le voulait. Sam pouvait se voiler la face, mais je pouvais le ressentir : Ce besoin incontrôlable de l’approcher, de la sentir … et de rajuster cette mèche rebelle qui me gâchait la vue même après tout ce temps.
Je ne pouvais pas agir comme si tout cela n’avait jamais existé.
Elle se laissa tomber sur sa chaise à nouveau, laissant échapper un son désagréable qui malmena mes oreilles. Je la vis tourner son pendentif autour de sa chaine, comme à chaque fois que le stress s’emparait d’elle. J’eus un sourire à nouveau.

Je la connaissais par cœur.


« Je suppose que tu vas me dire que c’est l’autre qui a commencé, que tu n’as pas pu faire autrement que de le frapper ? »

« Non. J’ai frappé en premier ! » Lançai-je d’un ton direct et franc. « Je n’avais même pas entamé ma deuxième tournée de shots. Je ne suis pas soual, seulement un peu éméché. Je l’ai frappé parce qu’il m’a énervé. Tu sais comment je réagis aux provocations quand je ne suis pas dans mon assiette. »

Je ramenai mes mains menottés à mon visage afin d’essuyer un filet de sang, du revers de la main.

« Enfin, je suppose que tu sais comment je suis. Tout dépend de toi. Tu peux prétendre que tu ne me connais pas par cœur. » Souris-je. « Qu’est-ce que je risque, qu'on n’en finisse ? Je vais avoir un casier judiciaire pour une simple bagarre ? »

Je rentrais dans le vif du sujet. Nous nous étions assez attardés dans des futilités. Il fallait qu’elle me libère, pour que je puisse mieux lui courir après.



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() message posté Jeu 26 Juin 2014 - 17:17 par Invité
Elle ne savait pas ce qui la poussait à le garder ici. Elle aurait pu simplement lui faire une réprimande, en bon flic qui se respecte, puis le laisser s'en aller sans même qu'il ait du entrer au poste. L'autre type avait finit en cellule de dégrisement mais Julian était juste éméché. Il n'avait rien à faire ici, assis sur cette chaise face à elle. Maintenant que Sam l'avait sous ses yeux, elle regrettait amèrement sa décision de lui jouer un sale tour. Au final, il menait la danse, comme toujours. Même avec son insigne elle ne parvenait pas à se faire respecter. Elle se sentait ridicule. Lui seul avait le don de lui faire ressentir ce sentiment. Cette même impression qu'il la prenait pour une idiote, comme lorsqu'encore ensemble il quittait la salle de cinéma pour répondre à Eugenia ou qu'il la laissait attendre des heures seule au restaurant, jusqu'à qu'à la fermeture, elle se résout à rentrer. Il revenait ensuite comme une fleur, avec son beau sourire au coin des lèvres. Et elle lui ouvrait la porte, faible qu'elle était. Mais c'était terminé. Tout avait changé, elle avait changé. Elle n'était plus faible face à lui, il n'avait plus d'emprise sur la brune. Leur rupture avait forgé à Sam un coeur de glace qui n'en terminait pas de la rendre telle qu'elle n'était pas. Elle n'avait pas toujours eu ce regard froid, ni cet air imprégné d'une douleur que personne ne reconnaissait. Julian l'avait connu douce et souriante, il la retrouvait froide et hostile. Pourtant, elle bouillonnait de l'intérieur, son coeur ne lui criant que de fuir. Elle espérait seulement qu'il ne voyait rien de tout cela. Il en serait bien trop heureux. Il devait déjà l’être d’ailleurs, alors qu’il lui faisait bien comprendre que l’argent ne manquait pas. Ou plutôt, ne manquait plus. Quand ils s’étaient rencontré, ils étaient dans la même galère ; un lourd passé, un besoin financier, tous leurs ennuis se reflétants à l’unisson dans leurs yeux croisés. Mais lui aussi avait changé apparemment, si on en croyait ses dires. Il avait bien de la chance. « Tu aggraves ta situation tout seul. » Sa langue claqua, alors qu’il ne la prenait pas du tout au sérieux. Il était insupportable. Elle levait les yeux au ciel alors qu’il négociait sa sortie tout en lui rappelant que seul l’argent contentait tout le monde. Comme si elle n’était pas au courant. Comme si elle n’en manquait pas. Comme si elle ne faisait pas tout pour simplement pouvoir payer son loyer. Elle devait parfois laisser Rory payer sa part, chose qui lui était insupportable. Son maigre salaire allait directement dans les soins de sa soeur, et ce n’était pas prêt de changer. « Sans blague, tu crois que tu m’apprends quelque chose ? Tu penses vraiment que je suis là par envie, par passion ? » Elle était de plus en plus venimeuse, comme si rien que le fait de parler argent lui hérissait le poil. Surtout d’en parler avec lui. Elle avait cru en être débarrassé, mais il avait décidé de revenir en force. « Je ne t’aurais jamais frappé. Tu le sais. » Etrangement, elle savait qu’il disait vrai. Il aurait pu pourtant, pour toutes les fois où leurs disputes avaient dégénérées. Il y avait eu de la casse, mais jamais elle n’avait eu peur qu’il porte la main sur elle. Il avait beau être un brin impulsif, il ne lui avait jamais fait peur. Et même si elle aurait pu se prendre un coup ce soir-là, elle ne l’aurait pas tenu pour responsable. Quoi que, vu son état de colère, elle n’était sûre de rien. Quoi qu’il en soit, ce n’était pas elle qui avait mal, c’était lui. Elle voyait ses poignets irrités et son visage ensanglanté. Elle lui demandait indirectement qui avait commencé la bagarre, et étrangement, il ne chercha pas à trouver une échappatoire. Il fut honnête, sans qu’elle n’eût à lui poser plus de questions. Une histoire ridicule, comme d’habitude. Julian avait toujours eu le sang chaud, et il n’en était pas à sa première bagarre. Elle l’avait déjà nombre de fois retrouvé devant sa porte, l’oeil bleuté par les coups et la lèvre fendue de sang. Alors qu’il lui demandait finalement ce qu’il risquait pour ses actions, elle restait silencieuse, le regard fixé sur ses blessures. Elle avait les sourcils froncés, le coeur tenaillé. C’était de l’histoire ancienne. Sans un mot, elle se levait de sa chaise, contournant le bureau pour disparaitre dans une pièce derrière Julian. Elle le laissait seul quelques instants avant de réapparaitre dans son champ de vision, une trousse de secours dans les mains. Elle la posait sur le bureau, avant d’enlever les menottes qui lui avait sciées les poignets. Il l’avait bien mérité après tout. Il la regardait drôlement, ses yeux passant de Sam à la trousse. « Dans tes rêves, Fitz. » Il pensait sûrement qu’elle allait le soigner. À la place, elle appela son collègue Bob, que tout le monde appelait Big Bob. Alors que voir Julian entre les mains de Big Bob l’amusait malgré tout, elle finit par tourner les talons, adressant un signe de la main à Julian. « Bob va prendre grand soins de toi. » Un sourire en coin naquit sur ses lèvres alors qu’elle s’évanouissait dans les vestiaires, retrouvant sa tenue de ville. La soirée avait été suffisamment remplie pour qu’elle s’autorise quelques heures de sommeil. Elle retrouvait son habituel jean et son éternel t-shirt avant d’enfiler sa veste et de prendre son sac. Avec un peu de chance, Julian était déjà parti et elle n’aurait pas à le croiser. C’était ce qu’elle pensait en sortant, voyant son bureau vide. Soulagée, elle sortait du poste le coeur léger, sans remarquer l’ombre qui se dessinait devant elle.

Spoiler:
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() message posté Jeu 26 Juin 2014 - 23:05 par Invité


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J’avais beau repousser mes instincts, je ne pouvais pas me résoudre à abandonner cette course effrénée vers elle. Sam me semblait si loin à présent, plongée dans l’obscurité qui émanait de ces mêmes maux qui me rongeaient. Malgré les années, et notre séparation, je savais que nous étions toujours semblables : seuls, et livrés à nous même. Un  rictus malsain vint s’incruster sur mon visage amorphe. Je sentais chacun de mes muscles s’étirer sous la pression des coups que j’avais reçus.

Dans mes moments de doutes, je m’accrochais au souvenir de son visage souriant, comme à l’ultime promesse d’une réconciliation. Je ne savais pas ce qui me prenait, mais tous mes sens me guidaient inévitablement vers elle, et ceci malgré la froideur inhabituelle qu’elle me témoignait. Au fond, je ne pouvais que comprendre sa déception, parce que j’avais été moi-même déçu. Je retins mon souffle en la regardant s’affairer à ses tâches. Elle était si gracieuse, derrière ses faux airs de durs, et son insigne de flic autoritaire. Ce job n'était tellement pas fait pour une aussi jolie chose !

« Tu aggraves ta situation tout seul. »

Se rendait-elle seulement compte que ma situation s'était déjà aggravée au moment où j’avais laissé ma fierté prendre le dessus sur mes sentiments pour elle ? Savait-elle seulement à quel point ses dernières paroles avaient troublées mon esprit ? Je lui souris d’un air dégagé. Mon je m’enfoutisme allait sûrement me couter la vie un jour. Mon sort en cet instant précis, m’importait si peu. J’haussais les épaules, le regard dans le vide, incapable de me détacher du fil de mes pensées.

Elle s’activait comme une abeille, sans me prêter toute l’attention que je méritais, sans m’adresser un long regard comme elle se devait de le faire. Je sentis les sutures de mon cœur, à peine rabiboché de mes déboires avec Eugenia, craquer … Je saignais à blanc, et ça ne semblait pas la préoccuper plus que ça. Help ! Je me noyais encore une fois …  Mes yeux se fermèrent tout à coup, imprimant le sourire étincelant de Sam. Je me sentais enfant à nouveau, enveloppé par la chaleur de son étreinte imaginaire. Ses yeux océans, me rappelaient ma mère, et la façon qu’elle avait de me regarder comme si j’étais un être précieux. Je me sentais enfant, et vulnérable à nouveau. Mon estomac se contracta.

Sam se leva, elle me lança un regard furtif avant de se diriger vers un placard qui me semblait être une sorte de pharmacie improvisée. Elle se rapprochait gracieusement de moi, ses hanches valsaient au gré de la douce brise nocturne qui pénétrait par la fenêtre ouverte. Je déglutis, au souvenir de son corps contre le mien.  Elle posa la trousse de secours sur le bureau. J’osais à peine imaginer, le contact de ses mains délicates contre mes blessure quand elle me ramena sur terre d’un air revêche : « Dans tes rêves, Fitz. »
Un éclat de rire m’échappa, mais je changeai vite d’expression en voyant le sosie de HULK s’approcher de moi. Je pouvais aisément deviner l’air amusé de Sam. Je me retins de commenter, tandis qu’elle disparaissait à nouveau. L’obscurité m'engloutis à nouveau. Chaque pas l'éloignant de moi, était un once de noirceur en plus.

« Bob va prendre grand soins de toi. »

Je grinçai des dents en faisant signe au policier de s’arrêter.

« Je crois que ça ira. » Lançai-je en prenant une compresse propre rapidement. Je plaquai le bout de tissu contre mon arcade ouverte, épongeant le filet de sang qui coulait le long de ma joue. « ça ne saigne presque plus. »

Je remerciai,le dit Bob, de ses efforts avant de filer en courant. Il était hors de question que je remette les pieds dans ce poste de fous ! Il était hors de question que je me laisse ridiculiser par une ex revancharde … Je refusais tout simplement d’être un pantin à nouveau. Alors pourquoi mes jambes refusaient-elle de suivre le cours de mes pensées ? Je restai là, accoudé au mur, attendant un miracle. J’attendais que le visage étincelant de Sam m’éclaire par sa clémence et sa douceur naturelle. Mes yeux se perdirent dans le vide en face de moi. Je regardais le ciel, à la recherche d’étoiles, mais en vain. C’était définitivement, notre soir sans lune ni étoile. Je me rappelais de tout ce que nous avions vécu, chaque détail était imprimé dans ma mémoire engourdie. Je pouvais sentir l’illusion d’un baiser volé me chatouiller le bout des lèvres, tandis que mes doigts douloureux se crispaient de plaisir. La nuit continuait de voiler la majestueuse ville de Londres. Alors que les bâtiments et toutes les choses autour se fondaient dans le noir, je pouvais apercevoir une lueur au loin : Sam était apparu habillée en civile. Elle s’arrêta un instant, détachant ses cheveux brun d’un geste agile. Mon cœur rata un battement, et pour la première fois je réalisais d’où me venait cette attraction incontrôlable de l’approcher, de la toucher et de la sentir. Mes pas se faisait incertains, pourtant tout était clair dans mon esprit : Elle était les étoiles, et la lune. C’était elle, la source de lumière.

« Sam … » Murmurai-je comme hypnotisé. Je tendis les mains en avant afin de frôler ses épaules. Mon corps se collait au sien, pour une étreinte volée. Je continuais d’avancer, la poussant délicatement contre le mur derrière. Mes yeux se plongèrent dans les siens océans, et je pu y retrouver tout le réconfort qu’un orphelin comme moi pouvait désirer. « Je suis désolé de t’avoir fait souffrir. Je sais que tu m’en veux, tu me l’as assez montré, et tu as raison. »

Mon souffle chaud se déposait sur son cou nu. L’appel de son parfum fruité était trop fort. Je souris. Sam n’était pas une fille comme les autres. Elle ne sentait pas comme les fragrances de marques, son corps dégageait sa propre odeur ; mélange suave d'un bain de douche à la goyave et des jardins fleuris du centre-ville. Je la fixais sans savoir me détacher d’elle.

« Ce n’était pas un jeu pour moi. Tu n’étais pas qu’un jeu pour moi … » Lui chuchotai-je. Mes lèvres gercées avaient frôlé sa joue dans mon chemin vers son oreille. Je touchai son visage, avant de replacer sa mèche rebelle. «  J’ai pensé à toi … Souvent. Et si ce n’était pas pour cette bagarre, je crois que je n’aurais jamais eu le courage de te revoir. » Soufflai-je doucement. « En fait, je suis sûr que je ne t’aurais pas revu. Et ça aurait été bien dommage.»

Ma respiration saccadée perturbait les mouvements de mon torse, le soulevant brusquement par moments. Mes lèvres sèches suppliaient pour rencontrer les siennes. Je savais qu’elle était encore là, la fille fragile et joviale qui avait partagé ma vie et mes sentiments par le passé. Je voulais qu’elle me revienne. Je me penchai lentement, lui dérobant un baiser maladroit.

Cause you’re the stars. You’re the sky full of stars.Cause you light up path.


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() message posté Ven 27 Juin 2014 - 1:02 par Invité
L'air frais de cette nuit sans étoiles venait délicatement fouetter le visage de Sam. C'était sûrement son instant préféré de la journée. Lorsque tout était calme, que seul le jeu de la lune et des nuages venait troublé la tranquillité du ciel. Il n'y avait ni voitures, ni klaxons assourdissants, ni travailleurs pressés. Juste la paix, le silence, et les lumières de la ville. Elle laissait ses cheveux s'échapper de sa queue de cheval et leur permettait un brin de liberté dans la journée. Elle descendait doucement les marches qui donnaient sur le poste de police lorsqu'un bruit, un souffle, un nom attira son attention. Son visage se crispait alors que, même sans avoir à regarder, elle savait qu'elle était cette ombre qui se dressait face à elle. Le simple son de sa voix suffisait à la mettre en alerte. Voix qu'en à peine quelques heures la jeune femme avait plus souvent entendu qu'en quatre ans. Elle restait plantée là, incapable de bouger, incapable de respirer. L'air lui manquait alors qu'il s'approchait doucement, sortant de la pénombre. Elle remarquait ses blessures toujours ouvertes ; il n'avait définitivement pas changé. Encore une fois, il n'avait pas suivi ce qu'elle avait prévu. Comme toujours. Ses yeux bleus ne pouvaient se détacher de ses plaies alors qu'elle évitait à tout prix de croiser son regard. Elle ne voulait pas, non, c'était bien trop douloureux. Il levait les mains pour la frôler, l'effleurée, jusqu'à ce que son corps ne vienne emporter le sien. Figée, son dos rencontrait le mur froid de la bâtisse. Pourquoi ne bougeait-elle pas ? Elle était prise, éprise, encore. Il avait cette emprise sur elle, cette lueur dans le regard qu'elle avait chercher à éviter toute la soirée. Encore à cet instant, elle ne pouvait que constater une chose : il était sûrement la pire chose qui lui était arrivé. Car alors qu'il était dans les parages, elle redevenait cette fille faible et méprisable qui hurlait derrière son père alors qu'il disparaissait par la porte d'entrée. Elle redevenait celle qu'elle avait toujours fuit. L'espace d'un instant, elle rencontrait le regard de Julian, comme hypnotisée par la couleur chaude de ses yeux. « Je suis désolé de t’avoir fait souffrir. Je sais que tu m’en veux, tu me l’as assez montré, et tu as raison. » Alors que son visage disparaissait dans son cou, Sam restait imperturbable, le regard vide. Il était désolé. Elle s’en moquait. Il était trop tard maintenant. Trop tard pour les excuses, trop tard. Elle ne savait pas quelle force l’empêchait de s’en aller, mais elle restait là, dans ses bras, alors que son corps tout entier la brûlait par ce contact. Elle se détestait de rester là, mais aucun de ses muscles ne semblait répondre à ses appels de détresse. Il replongeait ses yeux dans les siens, lui disant ces belles paroles. Un jeu. C’était les mots qu’elle avait employé lors de leur dernière dispute. Elle n’avait été qu’un jeu, elle en était sûre. Il en aimait une autre, et elle le savait. Il était le seul à l’ignorer. Il ne savait pas qu’en réalité, elle n’avait jamais compté. Le simple contact de ses doigts sur son visage eut l’effet d’un électrochoc, alors que les sens de la jeune femme se réveillait doucement. Le choc passé, les mots de Julian lui semblait comme lointains, à peine audibles. Seules des bribes de phrase parvenait à ses oreilles, alors que les lèvres de son ex s’en approchait. Tout lui semblait flou, la situation était irréelle. Mais rien ne semblait vouloir la réveiller. Le souffle court, elle pouvait presque entendre ses battements de coeur, à lui comme à elle. Elle suivait chacun de ses mouvements, mais celui de ses lèvres se posant sur les siennes eut le don de la surprendre. Il n’eut le droit qu’à une demi seconde. Une mince moitié de seconde, ce qui suffit à sortir Sam de son emprise. Les lèvres brûlées par son baiser, la jeune femme pose violemment ses mains sur son torse chaud, le poussant aussi fort qu’elle le pouvait. Elle quittait ses bras, ses mains, ses yeux, ses lèvres et s’écartait vivement, le regard voilé. « Mais qu’est-ce qui te prend ?! » Sa voix teintée de colère tremblait mais n’en était pas moins ferme. La brune passait ses doigts sur ses lèvres, remettant en arrière les mèches qui étaient tombées sur son visage. « Tu peux pas faire ça, tu peux pas revenir en pensant que je suis à toi. Tu me dis ça maintenant mais c’est trop tard ! Tu es sorti de ma vie, tu peux pas revenir comme ça, tu peux pas. » Sa voix se brisait sur ses dernières paroles, alors qu’elle tentait encore de l’éloigner d’elle à force qu’il revenait. Sa mâchoire tremblait, comme tous les membres de son corps. Partagée entre la haine et la tristesse, Sam osait à nouveau le regarder dans les yeux, s’adressant à lui avec un calme étonnant. « Tu m’as bousillé. Je t’ai tout donné et tu m’as bousillé. T’as tout détruit, t’as tout foutu en l’air. » Une larme perlait au coin de ses yeux, chose qu’elle chassa immédiatement du revers de la main. Elle se retrouvait à la case départ, comme la fois où il lui avait tourné le dos, comme beaucoup d’autres avant lui. Comme son père, comme sa mère. Prise de panique, elle enfouissait son visage entre ses mains, tentant de calmer la fureur qui montait en elle. Tout ressortait, la peine, la déception, la tristesse. Le souffle lui manquait et elle reculait doucement jusqu’à ce que son dos rencontre de nouveau le mur, et que ses jambes ne se plient pour finir accroupie. Le visage entre ses mains, sa voix se fit presque inaudible. « C’est toi qui a fait ça. »

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() message posté Ven 27 Juin 2014 - 2:30 par Invité


I believe we still are, epic

Je ne pouvais que la comprendre. Je me devais d’anticiper les réactions de Sam parce que je connaissais cette haine, cette tristesse qui la rongeait tel un mal dont elle ne pouvait se défaire et ceci malgré le temps et ses efforts. Je n’avais jamais réalisé l’ampleur de mes actes jusqu’à ce soir, en la voyant aussi déchirée par ma faute. J’avais tellement espéré percevoir le brin de fille fragile et aimante qui se cachait derrière sa carapace de dur à cuir. Dès la minute ou mes yeux s’étaient posés sur elle, je m’étais languis d’elle et de sa douceur émouvante. J’avais oublié que cette fille-là, était brisée, qu’elle avait négligé à quel point elle était précieuse et unique. Je voulais tomber, loin et profondément, dans ses bras. Je voulais l’accepter telle qu’elle était réellement ; blessée et agonisante. Ces retrouvailles étaient déchirantes mais d’une sincérité déroutante. Je sentis mon cœur se briser en mille morceaux. Ses mains se plaquèrent tout à coup contre ma poitrine douloureuse. J’eus un mouvement de recul, surpris par la violence dont elle faisait preuve.

« Mais qu’est-ce qui te prend ?! » Brailla-t-elle.

Mes mains se posèrent sur ses bras, maintenant le contact entre nos deux corps. Je remontai le long de ses membres, caressant ses mains de mes doigts écorchés. Mon cœur était essoufflé, dépassant des records de vitesses qui étaient hors de sa portée. C’était trop dangereux ! Notre lien était dangereux! Le monde tout entier était dangereux§

« Tu peux pas faire ça, tu peux pas revenir en pensant que je suis à toi. Tu me dis ça maintenant mais c’est trop tard ! Tu es sorti de ma vie, tu peux pas revenir comme ça, tu peux pas. »

Je la fusillai du regard. Elle se trompait sur toute la ligne. Sam ne m’appartenait pas. Je l’avais appris à mes dépends. Elle n’était pas un objet, ou si c’était le cas elle était l’objet de mes convoitises secrètes ; la tulipe noire que toute la société horticole d’Haarlem avait attendu avec impatience tout le long du roman de Dumas. L’animosité de Sam me blessait au plus profond de mon âme. Je ne pensais pas que son rejet pouvait être aussi difficile à digérer.

« Si je peux ! » Criai-je à mon tour. « Je peux Sam … »

Ma voix se brisa dans ma gorge, raisonnant comme les vibrations d’une guitare cassée. J’étais pris au dépourvu par toutes ces choses que je ressentais et que je n’osais pas nommer, par vanité ou tout simplement parce que j’étais encore dans le déni. Je la regardais tristement ; je suppose qu’elle avait raison de se méfier de moi. Je n’étais une personne fiable, je n’étais qu’un homme déplorable et malheureux.

« Tu m’as bousillé. Je t’ai tout donné et tu m’as bousillé. T’as tout détruit, t’as tout foutu en l’air. »

Elle se laissa glisser le long du mur. Cette vision m’arracha le cœur, mes jambes flageolantes n’arrivaient plus à supporter le poids de mes désillusions. Je me laissai tomber à mon tour, à genoux, la suppliant silencieusement de pardonner mes pêchers. Mes bras tendus allaient et revenaient en sa direction, sans réellement oser la toucher à nouveau.

« C’est toi qui a fait ça. »

Sa voix n'était qu'un murmure brisé par l'émotion qui la gagnait. Ma salive tout à coup acide, me brûlait l’intérieur des joues. J’étais incapable de sauver son âme des ténèbres qui l’abîmaient. La douleur détruisait tout ce qu’il y avait de bon en nous ; notre fragilité, notre sincérité et notre bon sens. S’en était trop. Je la pris dans mes bras, la serrant de toutes mes forces. Sa tête logée dans mon torse pouvait entendre mes sentiments battre à l’unisson avec mon pouls. Je serrais sa main, avant de la poser sur mon cœur.

« Ça ne peut-être que vrai. » Soufflai-je. « Ce que je ressens pour toi, ça ne peut-être que vrai. »

Mon visage se perdit entre ses cheveux parfumés. Je fermais les yeux pendant quelques secondes, me laissant emporter par ces senteurs qui m’avaient un jour enivrées. Je serais fou de la laisser tomber une seconde fois. Je serais fou de ne pas la retenir de toutes mes forces.

« Je sais que je n’aurais pas dû te brusquer comme ça. Je ne me suis pas contrôlé … Et je ne me contrôle toujours pas … » Lançai-je en lui faisant lentement face. Un baiser volé de quelques secondes, c’était si peu pour moi. Je voulais gouter au fruit interdit encore une fois.

« Qui y'a-t-il de mal à se laisser aller ? » Demandai-je, captivé par ses yeux embués de larmes.

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