"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Appel de Vince à Camille  2979874845 Appel de Vince à Camille  1973890357
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Appel de Vince à Camille

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Anonymous
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() message posté Lun 23 Mai 2016 - 22:43 par Invité
Je levai les yeux vers le arcs du plafond.
Puis tout à coup.
Le silence.
Mon esprit s’élevait à hauteur du hangar.
L’odeur était poisseuse.
Mes yeux se fermaient sur les néons de la lumière.
Puis à nouveau. Le silence.
Je vacillais lestement entre les parois de la pièce. Il faisait gris, mais je colorais l’espace en battant mes ailes imaginaires. Je souris d’un air désinvolte alors que les silhouettes cheminaient violemment autour de ma poitrine. Mon pansement crissait sous la prise de John. Il me faisait mal mais je refusais de quitter ma léthargie. Je respirais le silence. Je respirais la nuit. J’étais une putain de licorne. Les vapeurs de la drogue s’infiltraient entre mes bronches. Ma langue roulait sur mes dents cristallisées. La poudre était pure. Elle me rendait invincible. Il ne pouvait plus m’atteindre. Je me tenais au sommet de la montagne, sur la pointe de la voûte céleste. « Tu dois du fric Stafford !» Je demeurais immobile. Quel fric ? Je pouffai de rire en me tortillant, face contre terre. Je n’avais pas peur. Le danger n’était qu’une analogie, le reflet de ma grandeur, du sentiment d’évasion qui grouillait dans mon système. Un sourire narquois auréolait les contours de ma mâchoire ensanglantée. «Tout doux. Tu vas froisser mon cuir.» Minaudai-je d’une voix mielleuse. Mon humour ne faisait pas l’unanimité ce soir. Je fus happé par la gorge. Il voulait m’étrangler mais je respirais le silence. Je respirais la nuit ! Je haussai les épaules en reculant contre le mur. «Je suis raide mec. Mais si ta mère est canon jveux bien payer en nature.» Son poing s’écrasa contre ma tempe. Je grognai en ricanant. Il venait de me prendre par surprise. C’était méchant. Très méchant. Je pinçai mes lèvres gercées. «Jconnais quelqu’un qu’à la tune. Laisse-moi passer un coup de fil.» Marmonnai-je en sortant mon téléphone, un nokia première génération qui faisait tout le charme de mon personnage. Je composai le numéro de Romy. La tonalité sonnait dans le vide. Elle était certainement à l’antenne, ou seulement dehors, flânant dans les ruelles d’une ville que nous avions créé dans un instant de zèle. Londres nous appartenait. Ses parcs et ses cimetières se courbaient sous la pression de nos souvenirs. Je marmonnais le refrain d’une chanson populaire en passant  sur ma liste de contacts. Mon regard resta figé sur le prénom de Camille. J’hésitais, puis merde. Il me devait bien ça. Tout le monde me devait une faveur de toute façon. Mon existence était une bénédiction. «Hey Camille. C’est ton super pote Vince. Tu me manque. Fallait que jte sonne. » Sifflai-je avec insouciance.
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Anonymous
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() message posté Jeu 23 Juin 2016 - 19:08 par Invité
Assis en tailleur sur son lit, les doigts refermés sur les cordes de sa guitare, Camille répétait pour la centième fois le même ensemble d'accords. Mi bémol mineur ; Do ; La mineur. Encore. Encore. Et puis, les sourcils froncés, il finit par repousser sa guitare et allumer une cigarette. Non. Non, ça n'allait pas, ça n'allait plus. Quatre mois depuis leur dernier concert, et il n'avait pas été foutu d'écrire la moindre compo potable. Quatre mois que son cerveau tournait dans le vide, broyant sans cesse les mêmes mélodies stériles, les mêmes paroles sans âme. Cela ne lui était jamais arrivé ; pas une seule fois en plus de dix ans. Ça n'avait pas le moindre sens ; il avait toujours été bon, pour ça. D'ailleurs, c'était peut-être les seules choses au monde pour lesquelles il l'était : composer et jouer. Non, ça n'avait pas le moindre sens. Au fond, pourtant, il savait très bien ce qu'il avait : il avait peur. Peur d'écrire ces lignes pour rien. Peur que le groupe ne redécolle jamais. Peur d'être obligé de faire une croix sur la seule chose au monde qui le faisait se sentir vivant.

Il sentit le lit s’affaisser près de lui. Shiva s'était invitée sur les draps, collant sa tête poilue contre lui. Il laissa ses doigts jouer dans son pelage, lui grattant affectueusement les flancs. « Allez ma grosse, fais un truc inspirant. N'importe quoi qui puisse faire une chanson. » En guise de réponse, elle se laissa rouler sur le dos, pattes écartées, décidant visiblement que le moment était venu pour des grattouilles sur le ventre. Un demi sourire s'accrocha aux lèvres de Camille alors qu'il s’exécutait.

Et puis, son téléphone sonna, un VINCIANE s'affichant en lettres capitales sur l'écran. Leigh regarda l'appareil vibrer à côté de lui, hésitant, sa clope dansant au bout de ses doigts, suivant le cours de ses pensées. C'était étrange. Vincent et lui savaient très bien qu'ils se détestaient cordialement - ou qu'au moins, ils faisaient semblant, parce qu'il fallait bien avouer que, parfois, cet abruti était drôle. Ils s'envoyaient bien des sms insultants de temps en temps, mais ça n'allait pas plus loin. Encore moins à trois heures du matin.
Il allait tendre la main pour raccrocher, mais une pensée le heurta soudainement : Romy. Elle et Vinciane étaient toujours fourrés ensemble ; les probabilités qu'elle emprunte son portable pour l'appeler étaient donc loin d'être nulles - c'était en tout cas toujours plus probable que Stafford l'appelant au milieu de la nuit pour prendre des nouvelles.Tendant le bras plus vite qu'il ne l'admettrait jamais, il se décida alors enfin à attraper le téléphone et à décrocher. « ...Ouais? » C'était bien, ça, "ouais". Détaché. Prudent. Et il avait eu raison de se méfier, parce que la voix qui lui répondit n'avait rien de celle qu'il s'était surpris à espérer. «Hey Camille. C’est ton super pote Vince. Tu me manque. Fallait que jte sonne.  » « Vincent... Je t'avais déjà dit que je ne voulais pas le savoir, quand tu t’astiques en pensant à moi. Ça me fait rougir à chaque fois. » Il laissa la fumée s'échapper lentement de ses lèvres, marquant une courte pause, avant de reprendre.« Qu'est-ce que tu me veux, Stafford? »

Spoiler:
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