i don't need much to be happy, but i need you. (flose)

There is nothing on earth more beautiful to me than your smile...no sound sweeter than your laughter...no pleasure greater than holding you in my arms. I realized today that I could never live without you, stubborn little hellion that you are.      Elle était en retard. Terriblement en retard. Presque six minutes de retard. Pour certains, ce n’était rien, ce n’était même pas un retard à considérer. Pour Flora, c’était énorme. La ponctualité était importante pour elle. Sa mère l’avait élevé de façon à ce qu’elle ne soit jamais, jamais en retard. Et pourtant, aujourd’hui, elle avait échoué. Elle avait les nerfs à vif, elle était tendue, fébrile. Sa cage thoracique lui paraissait plus étroite que d’habitude, son cœur cognait frénétiquement contre cette dernière. Il lui avait fallu plus longtemps que d’habitude pour décider d’une tenue pour ce soir. Et encore plus longtemps pour finalement sortir de son appartement, et héler un taxi. C’était ridicule. Ses mains étaient moites. Le chauffeur tentait tant bien que mal de faire la conversation, mais Flora n’écoutait pas. Son esprit était perdu, ailleurs. Chase allait la quitter. Elle en était convaincue. C’est pour ça ce dîner. Son éloignement flagrant depuis leurs dernières vacances lui avait mis la puce à l’oreille. Elle avait ressassé en boucle leur escapade, tentant tant bien que mal de trouver ce qui n’allait pas. Elle n’y arrivait pas. Les vacances avaient été parfaites. Chase avait été parfaite. La jeune femme était entrée dans sa vie par hasard ou par chance, mais Flora ne s’imaginait plus vivre une seconde sans elle. Elle avait besoin d’elle. Bien sûr, tout n’était pas toujours rose, tout n’était toujours simple. Mais elle n’échangerait en rien leur relation pour quelque chose de plus simple. Même dans les moments où elle préférerait s’arracher les cheveux, elle ne pouvait pas s’imaginer sans elle. C’était ça qui la rendait aussi spéciale. Sa gorge se serra. Elle espérait avoir tort, elle espérait se faire des illusions, elle espérait que l’homme avec qui elle l’avait aperçu n’était qu’un ami.
La voiture s’arrêta pile en face du restaurant. C’était leur préféré, celui où elles avaient passé la plus grande majorité de leurs rendez-vous. Flora rentra dans le restaurant, balayant la salle du regard pour trouver la femme qui partage sa vie. Son regard se posa finalement sur Chase, son souffle se coupa et son cœur s’emballa. Elle était rayonnante, magnifique. Flora ressentit comme une fierté de se dire qu’elle l’avait choisi elle, et pas quelqu’un d’autre. Elle s’avança jusqu’à la table, un sourire se dessinant malgré elle sur ses lèvres. « Hey. » Fit-elle, avant de venir déposer un baiser sur sa joue. Toute l’appréhension qu’elle ressentait avant d’arriver, se multiplia par quinze. « Je suis désolée, je suis un peu en retard. » Souffla-t-elle. Chase avait l’air nerveuse. Les lumières tamisées du restaurant faisaient ressortir leur bronzage, leur donnant bonne mine. Ses doigts viennent s’enrouler autour de la main de Chase, caressant sa peau. « Tu  vas bien ? » S’enquit-elle doucement. Elle espérait que la question ne trahirait pas son inquiétude.

There is nothing on earth more beautiful to me than your smile...no sound sweeter than your laughter...no pleasure greater than holding you in my arms. I realized today that I could never live without you, stubborn little hellion that you are.      Les yeux posés sur Chase, elle n’arrivait pas à se remémorer comment elle avait pu, un jour, la détester. Chase avait été l’ennemie, celle qui aurait toujours eu une place plus importante qu’elle, la femme qu’aucune autre n’arriverait jamais à égaler. Pourtant, Jake et elle n’avaient été qu’amis, rien de plus. Elle n’avait jamais cherché à avoir son amour, son affection au delà de l’amitié. Parce que c’est ce qu’ils avaient été, des amis. Sa rencontre avec Chase s’était faite par hasard, au mauvais endroit, au moment mauvais. L’impression que Flora lui avait laissée, les faisait bien rire maintenant. Ouvrir la porte simplement vêtue d’une chemise d’homme ne pouvait que laisser une mauvaise impression. Aujourd’hui, elle ne s’imaginait plus vivre sans elle, sans son sourire, sans ses caresses, sans ce qui faisait qu’elle était unique à ses yeux. Flora ne s’était jamais vraiment posée de questions. Elle avait été surprise, oui. Ce n’était pas conventionnel, c’était loin de plaire à sa mère. Mais elle s’en fichait. L’amour n’avait pas d’yeux, pas de visage. Elle était tombée amoureuse d’une femme sans qu’elle ne s’y attende, mais elle n’échangerait ça pour rien au monde. Les commérages et les critiques lui passaient complètement au dessus de la tête. Les reproches de sa mère, elle ne les entendait plus. Chase n’était pas le riche héritier que sa mère aurait voulu, mais elle était parfaite pour Flora. C’était tout ce qui lui importait. Elle était néanmoins reconnaissante d’avoir le soutien de son père. Cependant, la jeune femme, que Flora qualifiait de femme de sa vie aujourd’hui, avait mis du temps à l’accepter. Il lui avait fallu un temps d’adaptation, mais Flora ne lui en avait pas tenu rigueur. Elle la rendait heureuse, c’était le plus important. « Pour une fois, je pense que je peux te le pardonner. » Flora rit doucement, ses doigts caressant doucement la main de sa petite-amie. « Tu es trop bonne avec moi. » Plaisanta-t-elle. Un sourire en coin restait sur son visage. Elle adorait la taquiner. « Très bien. Je suis juste encore un peu fatiguée par le décalage horaire. » Flora hocha la tête, plus que d’accord avec elle. Mais l’île était magnifique, donc le décalage horaire en valait la peine. « Moi aussi. J’ai encore l’impression d’y être. » Fit-elle. Flora adorait son travail, elle était ce qu’on appelle un ‘bourreau de travail’. Cela dit, elle appréciait ces vacances, et encore plus lorsqu’elle les passait en si bonne compagnie. « Et toi ? On ne s’est pas beaucoup vues ces derniers jours… » Son regard croisa celui de la jeune femme, et son sourire s'effaça progressivement. Chase lui avait manqué. C’était bête, elles se voyaient et parlaient régulièrement. Elles vivaient pratiquement ensemble, souvent fourrées chez l’une ou chez l’autre. Mais depuis leur retour de vacances, elle avait l’impression que c’était moins le cas. Sa main glissa le long de la table pour venir agripper le pied de son verre à vin, rompant tout contact physique. « J’ai eu une longue semaine. » Elle prit une gorgée de son vin, laissant le liquide couler le long de sa gorge. « Tu avais l’air occupée, je ne voulais pas te déranger… » Souffla-t-elle, un peu plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu. Elle se conforta dans l’idée que c’était sa peur qui parlait, sa peur de la perdre, de perdre ce qu’elles avaient, de la perdre pour un homme.