I see a storm raging in your eyes + tancredi

*What about our childhood? BANG BANG BANG! Ce son qui glaçait le sang retentissait dans nos fragiles oreilles. Je m'étais écrié, en sueur « Vite! Cours dans la salle de bain et cache toi, Matià » Mon petit frère de cinq ans me regardait en panique alors que des coups de feu éclataient dans notre maison. Je n'avais que huit ans mais je pouvais lire la détresse dans ses yeux. Ce dernier exécuta mon ordre aussitôt, courant à toutes jambes. Où étaient nos parents ? Qu'est-ce qu'ils avaient fait, encore? Tant de questionnements auxquels je n'eus réponse que plusieurs années plus tard. Ne vous inquiétez pas, tout le monde s'en est sorti indemne ce jour-là. Une autre journée chez les De Conti. Nous étions fils de mafieux, ainsi était la dure réalité. C'était souvent comme ça. Le penchant maléfique de notre père pour les affaires avait fait de notre vie un enfer. Nous n'étions pas des enfants normaux, nous avions été élevés à la durs. C'était d'ailleurs pour cela qu'on avait grandi rapidement, peut-être même un peu trop. Je n'ai jamais vraiment été intéressé par les affaires de mon père même que j'ai toujours essayé de m'en tenir éloigné.  J'aurais bien voulu que Mat en fasse de même mais pour lui l'intérêt était un peu plus évident. À cause de cela, j'ai subi le rejet de mon paternel. Le mouton noir de la famille? C'était moi sans contredit. Mon père n'avait de yeux que pour Mat. Matià Matià Matià... On entendait que ça.  À un moment, j'ai arrêté de souffrir de cela et j'ai fini par suivre ma propre voie. Même si cela me blessait de le voir le préférer à moi, je devais bien voler de mes propres ailes. Ma mère l'avait compris et lors du Noël de mes 11 ans elle m'offrit une caméscope, le genre de vieux modèle où on devait y mettre des cassettes VHS. C'était le plus cadeau de ma vie. Mio dio j'avais tant filmé avec cette caméra basique. De beaux moments, et puis de plus ternes aussi. Mais néanmoins c'était ça qui m'avait donné envie de devenir cinéaste.Ma mère et notre nourrice l'avaient toujours su : j'étais un artiste. Et j'étais doué dans ce que je faisais en plus. Et puis, qu'on se le dise entre nous, ça me permettait de m'évader un peu de ce que je vivais à la maison. C'était pas facile d'être un De Conti.

*Am i a teenage dirtbag?  Je n'ai jamais vraiment aimé aller en cours. Je trouvais que c'était une réelle perte de temps et d'énergie.  Et pourtant, je me trouvais tout au fond de la classe, tous les jours, même rengaine même histoire, à essayer d'écouter ce que les professeurs baratinaient, bourrant notre crâne de multiples façons. Étais-je intelligent? Certes, mais j'utilisais mon intelligence de façon créative. Artiste dans l'âme, je préférais les cours d'arts aux mathématiques. Tout le monde voyait bien que j'étais lunatique, mais mature pour mon âge. Une vieille âme dans un corps criant la jeunesse et personne ne se mettait dans mon chemin : j'étais un De Conti dont le nom faisait frémir les plus costauds de l'école. Je me battais souvent d'ailleurs, tâchant de défendre mon nom du mieux que je le pouvais tout en restant loin des affaires de mon père. J'essayais de le rendre fier, mais il m'ignorait. Il avait toujours préféré Matià. J'allais trouver le réconfort chez ma mère. Même si elle se faisait absente. Ma mère travaillait si fort pour son entreprise de cosmétique qu'elle semblait oublier qu'elle avait une famille. Mais je ne lui en voulais pas, ou du moins pas autant que j'en voulais à mon paternel. C'était en partie à cause de lui que l'on devait constamment changer de demeures, de villes... Comme il était le mec à abattre, évidemment notre famille se trouvait souvent au coeur de nombreux conflits qui dépassaient l'entendement. En grandissant trop vite, j'avais vite appris à devenir un père pour Mat. Il me le reprochait souvent d'ailleurs. Adolescent, et lui encore un enfant , on ne cessait de se bagarrer un rien attisait notre colère déjà omniprésente. Les choses n'avaient guère changées à ce jour. Elles étaient pire car il y avait le facteur " Shiraz " qui venait foutre un joyeux bordel. Je ne finis jamais mon lycée, car nous fûmes mutés, que dis-je , MA MÈRE fut mutée à Londres et on l'a tous suivi. Du haut de mes 17 ans, je devais changer de vie, changer de pays, et apprendre une nouvelle langue, une nouvelle culture. Ça avait été dur, ce changement, mais j'étais pas du genre à me laisser abattre, vous savez. J'avais tout encaissé en silence, j'avais relevé la tête et j'avais affronté cette épreuve avec beaucoup de courage. J'avais fini par m'habituer à Londres, au charme anglais. Même que j'avais eu quelques petites amourettes, à court ou long terme. Jusqu'à ce que je ne la rencontre elle, elle qui bouleverserait mon existence sans qu'elle ne le sache vraiment. Son nom ? Shiraz Monroe. Mais tout le monde l'appelait Max. Moi y compris.

*Loving can hurt sometimes..Te souviens-tu de ce moment, celui où s'est vus la première fois,Max ? Je venais reconduire Mat et toi t'étais là, t'étais tellement innocente. Tellement belle. Putain comme je me rappelle de tes yeux perçants, qui me sondaient avidement.Et de ce petit sourire en coin,craquant, chaleureux. Tu sais, Max, tu m'as conquis dès le premier regard. Évidemment, je ne savais pas si c'était le coup de foudre ou quelque chose qui s'y assimilait, mais je savais que toi et moi, on finirait par être ensemble. J'attendrais toute ma vie qui tu sois prête s'il le fallait, mais ouais quand je t'ai vu ce jour-là, j'ai su... Étrange non? « Bon alors c'est bon embarques Max on a pas toute la journée » Hésitante, t'étais entrée quand même, t'assoyant sur la banquette derrière mon frère. Tu avais risqué quelques regards à travers mon rétroviseur, t'en souviens-tu? Et moi aussi, même si je devais garder les yeux sur la route, moi aussi je m'étais perdu dans l'immensité de tes yeux verts. Gênée, tu détournais parfois ton regard quand tu sentis le mien trop pressant.. Je souriais malicieusement. Tout le monde avait compris avant nous qu'on était faits pour être ensemble tu sais Max. Depuis ce jour je n'ai cessé de te tourner autour en maniant la subtilité avec brio. Je me rappelle encore combien tu te mordais les lèvres sans t'en apercevoir et comment j'essayais de résister de te sauter dessus et t'embrasser comme jamais tu n'avais jamais été embrassé. Je devais lier mes mains de liens invisibles, pour les empêcher de te toucher, de te caresser. Je t'ai attendu une année entière, mais je me disais que cela valait le coup puisque j'allais t'aimer pour la vie Max. J'étais bien loin de me douter que t'aimer allait me détruire tout entier, que ça allait me consumer de l'intérieur, que ça allait tout changer.Mais je t'ai aimé ouais, Max je t'ai aimé comme un fou. Je te voyais partout, t'illuminais ma vie de millions de petites étincelles. Avec toi, c'était la haute définition, les pixels colorés, les feux d'artifices c'était tout. ON ÉTAIT TOUT. Alors pourquoi  merde, pourquoi tu m'as dit , à l'hôpital que tu ne voulais plus me voir? Je croyais que ce qu'on avait était plus fort que tout , plus grand que l'Everest,  plus beau qu'une île de rêve, magique comme le monde d'Harry Potter...  pourquoi , pourquoi? Au fond, je ne te méritais peut-être pas, ou bien peut-être est-ce parce que maintenant c'est mon frère qui te fait fantasmer... Peut-être que c'est pour ça que tu m'as abandonné, que t'as piétiné sur mon coeur et que t'as oublié ce que toi et moi avions vécu. 2 putain de belles années, envolées , dissipées , ternies... Et là j'essaie juste de t'oublier tu sais Max, j'essaie vraiment mais ça me rend malade de vous voir, toi et Mat , de vous voir faire les paons, à vous courtiser et à vous repousser. Je ferme ma grande gueule mais attention, je finirai bien par mordre. Je t'aime encore comme au tout premier jour mais toi, toi tu me déteste, tu me détestes tellement. Je le vois dans tes yeux, je vois qu'il n'y a plus cette étincelle qui brillait jadis pour moi, je cois ces étincelles quand tu regardes mon frangin, comment veux-tu que je me sente hein? Tu veux que je ferme les yeux? JE PEUX PAS ! Tu veux que je parte loin d'ici ? C'est pas l'envie qui manque. Et pourtant , te voilà de retour à Londres là où tout a commencé. Est-ce que je vais rester sagement assis à vous regarder s'amouracher  ? SÛREMENT PAS. Ma tête se rappelait de ces 4 mois de magie avec toi, Max et y songer encore et encore, ça m'écorche, me tue.

On s'était enfuis loin de tout le monde après l'enterrement de ta mère, te souviens-tu mon ange? Il n'y avait que toi et moi et cet appartement miteux mais c'était notre nid, notre nid d'amour. On se droguait, on était souvent dans les vapes mais on s'aimait d'un amour vrai.  Ton rire me faisait craquer, je ne te l'ai jamais dit parce que je suis pas du genre à étaler ce genre de détails pour paraître fleur bleue mais ouais, j'adorais t'entendre rire c'était tellement le plus beau son du monde entier. « Pourquoi tu me regardes comme ça bébé ? » avais-tu demandé alors que je t'observais depuis quelques minutes, assis sur un tabouret. Je me mordis les lèvres, un peu fiévreux et un peu embarrassé de t'avoir dit ça, sans vraiment réfléchir « Je te veux , Max » t'étais devenue rouge, puis t'avais pris un teint blafard presque cadavérique.« Quoi Max , t'es malade ça va pas? » avais-je dis en m'approchant de toi, soucieux , inquiet comme n'importe quel bon petit ami. Est-ce que je devais te rappeler que je t'aimais?« Tan, je veux attendre jusqu'au mariage pour.. enfin... tu vois ce que je veux dire » ça faisait un an et demi qu'on sortait ensemble, que je me retenais pour te sauter dessus, que je me retenais pour ça et tu m'as balancé le truc je te jure qu'au début je n'y ai pas cru. Ouais, j'avais éclaté d'un rire cristallin tant je trouvais cela absurde. Mais voyant que tu ne bronchais pas, que tu allais même te fâcher contre moi, je me ravisai et repris mon sérieux « Alors il faut à tout prix que je t'épouse » J'avais dis ça sans vraiment réfléchir , comme toujours, j'étais un peu lunatique , un peu tête-en-l'air mais s'il y avait une chose sur laquelle je ne dérogeais pas c'était la teneur de mes sentiments à ton égard. Tu étais tout pour moi et  je crois que j'aurais probablement tout fait que pour que tu sois heureuse. T'étais l'amour de ma vie, la seule, l'unique.

Je pensais qu'on allait finir nos vieux jours ensemble tu sais, qu'on allait jouer aux cartes et se raconter nos péripéties devant un bon verre de brandy en riant un bon coup.Mais j'avais tout faux, la vie c'était une pourriture et puis moi j'étais forcément pas vraiment né sous une bonne étoile. Elle avait été pute avec moi, cette vie! Elle t'avais arraché à moi , pour une raison que j'ignorais encore à ce jour. Mais tu sais, je ne suis pas dupe, je me doute bien que tout a fini ce soir là , quand on a couché ensemble pour la première fois.C'était comme si un for s'était hérissé entre nous depuis. J'y pense et j'en ai encore la gerbe. Qu'est-ce que j'avais fait ? Pourquoi t'as pas été capable de tout m'expliquer? Pourquoi tu m'as laissé dans l'obscurité totale? Pourquoi t'as pas osé  me dire la vérité? C'était un soir de mai, enfin je crois, il faut dire que j'avais perdu quelque peu la notion du temps. On passait tout notre temps à se bourrer ou à se défoncer la gueule, souvent même les deux. On ne savait faire que ça, tu m’entraînais et je sombrais avec toi, dans cet enfer qu'était d'être accro à la drogue. Mais moi, j'étais accro à l'amour et je t'aurais suivi quoique tu fasses. Un soir donc, on en avait beaucoup trop pris. Et toi t'étais encore pire que moi, t'étais petite, fragile, tu n'avais pas bien calculer la dose. Complètement défoncé, t'étais venue me voir, et moi je t'embrassai avec fougue les choses en entraînant une autre ...Je crus que ça y était alors je te déposai dans notre lit d'amour et t'arrachai les vêtements sur ton corps. Bon sang,t'étais si belle, si parfaite avec mes mains j'épousais les courbes de ta silhouette, les dessinant du bout des doigts. Tu ne disais rien et moi je ne voyais pas, je ne te voyais pas te raidir. Puis je vis ces larmes, peut-être étais-tu émue, émue qu'on en vienne enfin à ce moment fatidique. Sot, je n'avais pas compris. Je n'avais pas compris qu'en fait tu ne voulais pas, tu ne voulais pas que je m'approche comme ça et que je te fasse l'amour. Je n'avais pas compris que dans ton esprit tu me hurlais de m'arrêter parce que mon cerveau était engourdi, parce que j'avais pas les facultés de comprendre ce qui se passait à ce moment.. Après m'être déversé en toi, tu as accouru à la salle de bain. Cela fit raisonner une cloche dans ma tête et j'étais tout de suite accouru vers toi, inquiet, paumé , perdu. Je ne savais que faire. T'étais recroquevillée, comme un foetus dans le ventre de sa mère. Je pris une serviette et l'enroula autour de toi puis je te vêtis de vêtements confortables « Je t'amène à l'hôpital mon coeur » J'étais restée auprès de toi  pendant les tests, l'allée et venue de nombreux docteurs et même pendant ton sommeil. Je ne comprenais pas pourquoi t'étais ainsi. Tu ne me parlais plus, tu osais à peine me regarder. Pendant une semaine, cela me tourmentait. Je tournais en rond, faisant les cent pas, me rongeant les ongles jusqu'au sang...Et puis, la guillotine tomba sur ma tête  tu m'avais dis que tu ne voulais plus jamais me reparler. Abasourdi, je n'avais pas bien saisi. J'ai mis des semaines à te harceler, à te téléphoner à venir chez toi à tâcher de trouver une réponses à mes inquiétudes mais tu sombrais dans un mutisme sans fin. T'as fini par paritr, un peu partout, tu voyageais, tu m'oubliais. Mais moi, je ne t'ai jamais oublié alors quand t'es revenue et que  j'ai vu ce regard que tu portais pour mon frère, tu me brisas à nouveau. Comme si c'était possible, encore ! Mais bordel que t'avais-je fait Max? Je ne cessais de me le demander, encore à ce jour...  Maintenant que t'es revenu, je t'ignore, parce que c'était ce que tu avais voulu au final. Conclus avec Mat si ça te dit, si c'est ce que tu souhaites, je n'ai pas besoin de toi. Crois-tu... en ce mensonge? Crois-tu en ce baratin? Ne vois-tu pas que mes yeux te crient le contraire ?