"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici i forget where we were. (adele) 2979874845 i forget where we were. (adele) 1973890357


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() message posté Lun 28 Déc 2015 - 2:12 par Invité
adele & malo.
***

Malo ferme les yeux, elle réfléchit un instant. Un bouquet pour des amoureux. Ça y’est, elle a trouvé. Alors elle virevolte dans son magasin, pioche parmi les plus belles fleurs, les plus jolies couleurs, les plus doux parfums. Et elle confectionne son bouquet comme un artiste peindrait un tableau. Avec sûreté et instinct. Elle utilise son plus beau papier, tisse un noeud pour maintenir le tout, et voilà qui est fait. Les fleurs ne parlent pas, mais Malo, c’est comme si elle parvenait à leur faire dire ces choses qui se passent de mots. Plus forts que des ‘je t’aime’, plus gratifiants qu’un ‘merci’, plus touchants que de simples excuses. C’est ça qu’elle met dans ses bouquets. Elle aimerait qu’on lui en offre à elle, des bouquets. Alors parfois, elle les conçoit comme elle aimerait les recevoir. Mais elle finit toujours par les tendre à quelqu’un qui les offrira à quelqu’un d’autre. C’est pas grave. Malo attend que son tour arrive, elle attend sans perdre espoir. Et quand elle rentre chez elle toute seule le soir, y’a quand même quelque chose qui la rassure. Quelque chose qui lui fait du bien, au fond, sans vraiment qu’elle ne sache pourquoi. Ce quelque chose, c’est le mur de son salon. Pourquoi ? Sans doute parce que de l’autre côté, il y a Adele.

Malo est allée voir sa mère ce matin. Elle n’a pas bougé depuis la dernière fois. En réalité, elle n’a pas bougé depuis le premier jour. Même quand les infirmiers changent les draps de son lit, ils la replacent exactement dans la même position. Elle s’est souvent demandé pourquoi, Malo. Mais elle a finit par se dire que c’était sans doute pour ne pas lui donner de faux espoirs. Alors quand elle ira la voir demain matin, elle aura les bras le long du corps, la tête droite, les jambes parallèles. Exactement comme d’habitude. « Tu es allée la voir aujourd’hui ? », qu’elle demande à son père, à l’autre bout du fil. Il lui répond que non, qu’il n’en a pas eu la force. La force, il ne l’a que très rarement ces derniers jours. Le plus souvent, il reste chez lui, figé sur son fauteuil à attendre un coup de fil de l’hôpital. Bonne ou mauvaise nouvelle, il ne sait pas ce qu’il espère. Il voudrait seulement quelque chose, une réponse, une sortie. Le coma est la pire des choses. Un arrêt sur image, une peine qui stagne et qui fait toujours aussi mal. « On ira la voir demain ensemble, d’ac… » Malo s’arrête. Elle est plongée dans le noir. « Je te rappelle plus tard papa, je crois que j’ai plus de courant. Je t’aime. » Elle lui sourit, par habitude, même s’il ne la voit pas, puis elle raccroche. Les sourcils froncés, elle colle son oreille contre le mur qui la sépare d’Adele. Elle s’attend sans doute à l’entendre râler, mais rien. Alors elle s’empare d’une bougie, l’allume et sort de chez elle. Elle frappe à la porte juste à côté de la sienne, et après plusieurs secondes, Adele ouvre enfin. « Toi aussi t’es plongée dans le noir ? » Elle ne voit pas grand chose, éclairée par la seule lumière de sa bougie. Mais Malo n’a pas besoin de plus pour voir qu’elle est belle, Adele.
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() message posté Lun 28 Déc 2015 - 18:22 par Invité
C'est long, un jour assis, plus long que toute une vie parfois. Adele perd la notion du temps ici. Plus les appels affluent (et ils n'affluent jamais, c'est seulement sa société en faillite qui insiste qu'ils sont débordés) plus le temps va vite. Malheureusement, Adele remplit plus de formulaires qu'elle ne parle. Le contact humain est rare, non pas que ça la dérange tant, et l'horloge est tragiquement lente, non pas qu'Adele passe ses minutes à la regarder. Son temps elle le répartit plutôt bien, une heure le nez dans son bouquin de business, l'autre heure à feindre de travailler. C'est qu'il n'y a pas grand chose à faire, ici, dans une boîte qui achète plus de papier et d'encre qu'elle n'en revend. Adele se demande parfois si elle devrait prendre ses jambes à son cou, partir avant qu'elle ne coule avec le reste des employés, mais la routine lui colle déjà à la peau. Elle connaît l'odeur de la vieille moquette et le bruit des dizaines de claviers. Elle connaît les visages, les voix, et les manières de X et Y. Elle fait partie d'une famille disloquée et blasée, mais au moins elle a sa place. Ses cours du soir sont un autre animal. L'université est grande; un mélange de gens complètement différents, d'étudiants qui se croisent tous les jours sans se connaître pour autant. Adele peine ici, ou du moins sa vie sociale est limitée, calée entre deux cours et trois tasses de café brulant et insipide.

Adele rentre quand le soleil est déjà couché. Son appartement est plongé dans le noir et le froid, et Adele râle à voix haute lorsque son pied se bute contre sa table de cuisine. C'est petit ici, il n'y a aucun doute là-dessus, et son locataire lui a bien fait comprendre que personne n'était intéressé avant elle, surement à cause du chauffage timide et du réseau capricieux, mais Adele a un point faible pour les rejets de société. L'appartement a du caractère, du mordant, et Adele s'y sent bien. Elle ravale presque ses mots lorsque la lumière s'éteint quelques minutes après qu'Adele ne l'allume. La panne est générale à en juger par les lumières de rues éteintes, mais c'est le bruit à sa porte qui la surprend plus. Adele attrape son téléphone et allume la lampe torche avant d'entrouvrir la porte, méfiante mais peu inquiète. Il n'y a rien de précieux chez elle, sauf peut-être trois barres de twix et une canette de Schweppes. Malo est de l'autre côté, Malo avec sa posture de danseuse, son odeur de jasmin, et une bougie à la main. Adele ouvre grand sa porte et s'adosse contre le mur, sourire taquin aux lèvres. « Non, figure toi, c'est la Ville Lumière ici, » elle lui répond facilement. Puis Adele se détache du mur et s'engouffre dans le noir. « Entre, » elle ajoute, se dirigeant déjà vers le canapé que Malo connaît bien pour y avoir regardé dix-sept films et six documentaires. Adele s'affale sur le canapé et cale ses pieds sur la table basse. « T'as peur du noir si j'ai bien compris ? » elle lui demande sans trop de sérieux. Adele la connaît presque assez, Malo, la connaît plus que certains membres de sa famille, la connaît mieux que ses autres voisins, mais les choses changent vite. Elle se laisse apprécier son sourire, sa voix fatiguée les matins où elles se croisent et sa voix enjouée lorsqu'elles regardent un film ensemble mais, ici, dans l'intimité de son appartement, elle esquive les trop longs regards.
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() message posté Mer 30 Déc 2015 - 5:21 par Invité
Malo ne sait pas trop pourquoi elle est là, face à Adele. Elle ne sait pas trop pourquoi elle est venue frapper à sa porte si instinctivement. Peut-être parce que cette coupure de courant lui a semblé être un prétexte idéal pour venir la voir. Comme un coup de pouce du hasard. Alors elle n’a pas hésité. Elle n’a pas hésité, et la voilà, cachée derrière la lueur de sa bougie. Adele est là, adossée au mur, avec cette attitude qui lui colle à la peau et qui lui va si bien. Et son sourire taquin, bien sûr. « Non, figure toi, c'est la Ville Lumière ici. » Elle laisse échapper un léger rire, Malo. Elle était débile sa question et à vrai dire, elle n’attendait pas d’autre réponse de la part d’Adele. Elle la regarde finalement disparaître dans le noir. « Entre. » Alors elle s’exécute, refermant la porte derrière elle. Sa bougie n’éclaire pas énormément, mais cet appartement, elle le connait suffisamment. Elle sait qu’il ne referme aucun trésor, à part peut-être sa locataire. Malo la connait Adele, c’est vrai. Pas énormément non plus, mais elle la connait. Pourtant, elle a l’impression que ce qu’elle connait n’est qu’une façade. Qu’elle se cache, comme pour essayer de se préserver, de se protéger. Peut-être que ça sera différent ce soir, dans le noir. « T'as peur du noir si j'ai bien compris ? » Malo s’assied à ses côtés, sourire aux lèvres. Elle attrape alors le téléphone d’Adele, posé sur la table basse face à elles. Elle éteint la lampe torche avant de souffler sur sa bougie, les plongeant ainsi dans le noir complet. « Non, je n’ai pas peur. » Elle repose le téléphone où elle l’a pris, et sa bougie à côté. Puis quand elle se redresse sur le canapé, sa main effleure celle d’Adele. « Et toi, tu as peur ? » Tout est plus facile dans le noir, tu ne trouves pas ? J’ai moins peur de laisser mes doigts effleurer les tiens, peut-être parce que je ne réalise plus que c’est toi, juste là. Est-ce que tu as peur, toi ? Tu sais Adele, on ne peut pas vraiment se cacher, dans le noir. Même fermer les yeux, ça ne marche pas. Après avoir laissé sa main au contact de celle d’Adele plusieurs secondes, Malo l’éloigne enfin. « Oh, désolée », qu’elle prétend. Mais désolée, elle ne l’est pas du tout. Elle se mord la lèvre, en cachette, protégée par l’obscurité. Elle n’oserait pas le faire en pleine lumière, ça serait trop révélateur. Mais ici, maintenant, Malo ne se retient pas. « De quoi tu as peur Adele ? Il doit bien y avoir quelque chose. Ne fais pas la dure avec moi, je suis sûre qu’il y a un truc qui te fait peur. Au moins un peu. » Est-ce que c’est pour ça que tu évites souvent de me regarder trop longtemps ? Est-ce que je te fais peur, moi, Adele ?
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() message posté Ven 1 Jan 2016 - 15:38 par Invité
«  De quoi tu as peur Adele ? Il doit bien y avoir quelque chose. Ne fais pas la dure avec moi, je suis sûre qu’il y a un truc qui te fait peur. Au moins un peu. » Adele se répète la question de Malo, la murmure comme une prière dans sa tête, comme si Malo pouvait l'entendre. Adele n'a pas peur, non, du moins pas du noir. C'est le jour qui la hante, le jour avec toute sa clarté. Un mensonge est toujours plus facile à prononcer dans le noir. « Tu me déçois, Mal, » Adele lui répond avec un léger coup d'épaule. Elle sait bien que sa voisine ne l'aime pas trop, ce surnom, mais Adele l'affectionne particulièrement. « Elles étaient plus subtiles tes questions, avant. » Adele en a beaucoup des peurs, comme tout le monde. Elle a peur que ses études n'aboutissent à rien, peur de s'éterniser à un poste qui ne lui apporte que frustrations, peur de se faire aimer, ici, dans une ville qu'elle ne connaît que trop peu encore, une ville qu'elle pense quitter un jour pour étirer son horizon. Et Adele a peur de ce que Malo lui fait ressentir avec un simple effleurement de sa main ou un sourire un peu trop long. « C'est ça ton truc ? T'attend le noir pour faire le premier pas ? » Adele lui demande sans penser. La question n'a fait qu'effleurer son esprit mais pourtant elle la taraude. C'est un moyen de se protéger, aussi, un moyen de reconnaître la situation et de la changer à son avantage. Adele n'aime pas les non-dits, n'aime pas les gens qui préfèrent tromper leurs proches que de révéler leur vraie nature, et pourtant Adele est tout aussi adepte de cette tromperie. Malo ne connaît qu'un seul côté d'elle, un côté fait pour elle, en sorte, qui ne montre que les choses dont Adele est fière. Et pourtant Malo parvient parfois à écailler la surface, à voir outre une fausse arrogance et la désarmer. Adele en a peur de ça, aussi. Elle se redresse et se lève, ses pas la menant vers la cuisine. « Je sais que j'suis ton idéal féminin, mais je suis pas si facile que ça, » elle lâche avec son ton habituel, un ton calé entre plaisanterie et sérieux. Ca fait longtemps qu'elles jouent à ce jeu mais les règles changent trop souvent pour qu'Adele sache sur quel pied danser. La lumière du réfrigérateur l'éblouie juste une seconde avant qu'elle n'attrape une bouteille en verre.  « Bière ? » Elle demande en se retournant. L'éclairage de rue se rallume au même moment et Adele ne voit Malo qu'en faible contre-jour, sa silhouette immobile sur le canapé. A quoi tu penses, Malo ? Au lieu de satisfaire sa curiosité, Adele choisit de briser le silence. « J'ai peur de toi quand tu me regarde comme ça, » elle plaisante, sa voix moins résolue qu'elle la voudrait.
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() message posté Mar 5 Jan 2016 - 3:57 par Invité
« Tu me déçois, Mal. » Malo est presque surprise, surprise de la décevoir, surprise par ce coup d’épaule. Et malgré le noir, elle fronce les sourcils. Elle l’aime pas, ce surnom. Elle aime pas les surnoms tout court en fait. Alors elle croise les bras contre sa poitrine et affiche une moue enfantine, puis tant pis si Adele ne peut pas la voir. « Elles étaient plus subtiles tes questions, avant. » Elle hausse les épaules, Malo. Peut-être qu’elle a pas tort. Mais pourtant, ce sont les questions les plus simples qui font qu’on apprend à se connaître. Et Malo, elle voudrait connaître Adele sur le bout des doigts. Alors elle n’a pas le choix, après les questions subtiles viennent celles qui le sont beaucoup moins. C’est un passage obligatoire. « C'est ça ton truc ? T'attends le noir pour faire le premier pas ? » Malo est prise au dépourvu, et ça lui fait peur. Elle ne dit rien, se demande si Adele plaisante ou si elle est sérieuse. Elle ne sait pas trop. Elle ne sait jamais avec elle. Alors elle attend un peu. Elle attend de reprendre son souffle, de calmer son coeur, de voir ce qu’Adele va faire, ce qu’elle va dire. Elle est figée. Figée dans le silence, figée dans le noir. Elle sent étrangement ses joues se réchauffer, alors elle essaie de respirer et prie pour que la lumière ne refasse pas son apparition. Finalement, elle regarde la sombre silhouette d’Adele s’éloigner vers la cuisine. « Je sais que j'suis ton idéal féminin, mais je suis pas si facile que ça. » Malo doit piocher entre la plaisanterie et le sérieux, c’est ce qui résonne dans la voix d’Adele. Et c’est à elle que revient la lourde tâcher d’interpréter ses paroles. De sauter d’un côté plutôt que de l’autre. Alors elle ferme les yeux, elle se concentre, tente de garder son équilibre encore un peu. Et si elle se trompait de côté ? Voilà qu’elle se mordille la lèvre à nouveau, nerveuse. Puis la porte du frigo s’ouvre, et un rayon de lumière éclaire le visage d’Adele. « Bière ? » Malo est toujours silencieuse, toujours figée. Son regard se perd sur le visage d’Adele, comme pour chercher des réponses, mais il n’y en a aucune. Elle en revient toujours à la même conclusion. Ce même ressenti qui se déclenche dans son bas-ventre. « J'ai peur de toi quand tu me regardes comme ça. » Instinctivement, Malo détourne les yeux. Puis elle réalise finalement qu’Adele ne peut pas percevoir son regard, qu’elle plaisante simplement. Alors elle sourit, puis elle finit par se lever à son tour, s’approchant de la cuisine. « Je veux bien une bière oui, s’il te plait. » Elle fait alors un pas de plus, un pas qui la plonge dans le peu de lumière offerte par l’entrebâillement du frigo. « Tu sais ce qui me fait peur, pour de vrai ? » Elle plonge son regard dans le sien, la questionnant en souriant légèrement. « J’ai peur de mal interpréter tes paroles, de penser que tu es sérieuse alors que tu ne fais que plaisanter. » Elle fait une pause, légère. « J’ai peur de me faire de fausses-idées. » Elle ne la quitte pas des yeux, sans doute pour en avoir le coeur net. Est-ce que je te fais peur pour de vrai Adele ? « Et je crois que tu as raison. J’attends le noir pour faire le premier pas. » Alors Malo pose volontairement sa main sur celle d’Adele, toujours accrochée à la poignée du frigo. « Peut-être parce que j’ai peur de toi. Un peu. »
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() message posté Jeu 7 Jan 2016 - 18:02 par Invité
Adele n'aime pas l'ambigüité, n'aime pas douter de ses propres pensées, mais avec Malo il n'y a que des esquives, que des façons de tourner autour du pot. Il y a quelque chose entre elles qui fait que Malo est plus qu'une voisine, plus qu'une amie, peut-être, mais Adele refuse de tirer Malo dans sa monotonie maladive. La fleuriste serait comme un point de couleur sur une toile grise. Et pourtant elle n'arrive pas à se détacher d'elle, à éviter son regard, et peut-être que c'est pour ça que Malo entretient toujours un certain espoir. « J’ai peur de mal interpréter tes paroles, de penser que tu es sérieuse alors que tu ne fais que plaisanter. J’ai peur de me faire de fausses-idées. » Adele ose presque sourire pour garder la face, mais la main de Malo l'arrête et son cœur se soulève. Elle peine à y croire, à interpréter le geste d'une façon amicale, et pourtant elle est obligée de le faire. Malo appartient à un autre monde, un monde plus animé et moins monocorde. Adele s'en fout que Malo soit une femme, mais que Malo soit son amie ? Le risque est trop important, surtout dans cette ville où Adele peine toujours à s'intégrer. Malo est une des seules personnes avec qui elle est confortable. Alors Adele ignore son cœur et glisse sa main vers le bas de la poignée, puis se retourne pour fermer le réfrigérateur. « Il est tard, on est crevées. » L'excuse a un gout amer sur sa langue et Adele ne peut s'empêcher de se justifier. Muscles tendus maintenant, elle décapsule une deuxième bière avec ses yeux rivés sur la bouteille.  « Toi et moi ? Ca peut pas être plus que— » pendant un moment elle se demande ce qu'elle va dire, puis elle se rend à l'évidence que tout sonnera faux si elle ne fait pas face à Malo. Elle se retourne et tend la bière ouverte à Malo, établissant une distance entre elles. « —ça peut pas être plus que deux voisines qui se comprennent. Tu vois ce que je veux dire ? » Elle demande d'un ton neutre, yeux durs maintenant. Adele est forte à ça, forte à se distancer. « Ce qu'on se dit c'est juste des mots pour passer le temps. C'est ma faute, j'ai merdé. J'aurai pas du commencer. » Adele ravale les autres vérités et s'écarte du comptoir, s'écarte de Malo. Si elle en avait le courage, elle maintiendrait toujours son regard, reprendrait sa main dans la sienne et s'avancerait vers elle jusqu'a ce que leurs souffles s'entremêlent. Malo fait la même taille qu'elle, a le même regard fort et parfois terriblement perdu, aussi, et Adele se sent en sécurité avec elle. Mais Malo est aussi beaucoup trop difficile à cerner. Tu crois que tu l'aime comme ça ? Adele se demande, furieuse contre elle même. Tu perds les pieds. Pour avoir le dernier mot, Adele se retourne et boit une gorgée de sa bière. Puis, elle se détend et laisse un sourire malicieux étirer ses lèvres. « Au moins tu peux plus me dire que je te fais pas d'effet, » elle lâche, désireuse de retrouver leur dynamique d'avant. « Tu m'aime pas comme ça, Malo. Je le sais parce que tu me regarde comme si tu me déteste, là, non ? Ca te va bien d'être en colère, ça te change. Tu me fais presque de l'effet aussi quand t'es comme ça, » Adele prend une autre gorgée de sa bière et se crispe lorsque son regard croise celui de Malo dans le noir. « Putain, tu vois ? Je peux même pas m'arrêter. Ca aurait jamais du être comme ça avec toi. » Lorsque les lumières se rallument brusquement, Adele ferme ses yeux une seconde. D'un coup, tout change. Mentir devient trop difficile. Sa colère disparait et son cœur se calme. « On peut oublier ce soir ? » Elle demande d'un ton fatigué. « Je dis que des conneries dans le noir. »
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() message posté Jeu 14 Jan 2016 - 5:53 par Invité
Adele s’échappe, lui glisse entre les doigts. Alors Malo la regarde, le coeur au bord des yeux. Elle la regarde comme on regarde les trains s’éloigner depuis les quais. Les bras ballants, le regard vague. Impuissante. Ça y’est, elle n’est plus là. Elle s’est retournée. « Il est tard, on est crevées. » Elle entend le bruit du gaz qui s’échappe de la bouteille de bière qu’Adele vient de décapsuler. « Toi et moi ? Ca peut pas être plus que— ». Malo fronce les sourcils, comme pour amorcer sa chute. « —ça peut pas être plus que deux voisines qui se comprennent. Tu vois ce que je veux dire ? » Malo voudrait secouer la tête, mais Adele lui fait face maintenant. Alors elle se contente d’attraper la bière qu’elle lui tend, en silence. « Ce qu'on se dit c'est juste des mots pour passer le temps. C'est ma faute, j'ai merdé. J'aurai pas du commencer. » Elle s’éloigne encore une fois, creuse un fossé pour les séparer un peu plus. Malo ne comprend plus grand chose, elle ne comprend plus Adele. Elle joue sur les mots, sur le ton qu’elle utilise. Elle est sincère parfois, comme maintenant, mais elle plaisante souvent, comme juste avant. Comment est-elle sensée savoir quand la croire ou non ? Malo finit par boire une gorgée de sa bière, comme si ça pouvait l’aider à mettre des réponses à ses questions. Après s’être éloignée, Adele se retourne à nouveau. Malo voudrait voir son visage, pouvoir déchiffrer ce qu’il affiche. « Au moins tu peux plus me dire que je te fais pas d'effet. » Je ne l’ai jamais dit, qu’elle pense. Elle n’a jamais menti. C’est seulement la première fois qu’elle se révèle. « Tu m'aimes pas comme ça, Malo. Je le sais parce que tu me regardes comme si tu me détestes, là, non ? Ca te va bien d'être en colère, ça te change. Tu me fais presque de l'effet aussi quand t'es comme ça. » Pour de bon, Malo commence à ressentir la colère tambouriner contre sa poitrine. Adele dit une chose puis tout l’inverse. Elle s’éloigne pour revenir encore plus vite. Elle n’arrête jamais, elle se contredit. Elle commence à avoir le tournis, Malo. À perdre patience, aussi. « Putain, tu vois ? Je peux même pas m'arrêter. Ca aurait jamais du être comme ça avec toi. » Puis tout d’un coup, les lumières reviennent. Tout se rallume. Une main devant ses paupières, Malo plisse les yeux, éblouie. Ça fait mal, cette lumière qui les surprend. Pourtant, à Adele, on dirait que ça lui fait du bien. « On peut oublier ce soir ? » Que ça l’adoucit. « Je dis que des conneries dans le noir. » Malo hausse les épaules. Elle ne sait pas trop quoi lui dire. Elle se contente de la regarder, longuement. Puis elle boit sa bière d’une traite, sans en laisser la moindre goutte. Elle dépose la bouteille vide sur le comptoir, et tourne les talons, comme pour s’en aller. Sauf qu’elle s’arrête devant la porte. Elle se retourne pour faire face à Adele. « Ne dis plus rien. » Elle éteint alors la lumière. « Tu ne peux pas savoir de quelle manière je t’aime ou non. C’est ridicule de dire ça. Tu sais rien Adele. » Dans le noir, Malo a moins peur. Elle ose mettre des mots sur ce qui la taraude. Sur ce qu’elle ressent. Sur ce qui vit à l’intérieur de son palpitant. « On peut oublier ce soir. On peut même oublier de se voir, c’est peut-être plus facile pour toi ? » C’est vrai qu’elle est énervée. Mais c’est surtout parce qu’elle a mal, parce que ça pique. Alors elle se défend, elle se débat, comme elle peut. Elle n’a que trop peu d’armes face à Adele. « Tu peux pas avoir peur tout ta vie et te contenter de faire semblant. » Puis elle rallume la lumière, finalement, et plonge son regard dans celle qui est responsable de son souffle rapide. « À ton tour. » Oui, à ton tour Adele. Maintenant que la lumière est de retour, à toi de t’en servir pour nous éclairer. Et doucement, Malo se laisse glisser contre la porte de l’appartement pour venir s’asseoir sur le sol, fatiguée.
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() message posté Lun 18 Jan 2016 - 20:36 par Invité
Même dans le noir, Adele aurait pu voir l'orage dans les yeux de Malo. Avec la lumière, c'est encore pire. Les traits de son visage sont différents, comme ça, et toute sa douceur disparaît. La bière d'Adele est vide trop rapidement et elle la fixe d'un air confus. Sa tête tourne et ses paupières deviennent lourdes, soudainement. Adele se connaît bien et son ivresse n'est pas belle à voir. Déjà ? Elle se demande. « Ne dis plus rien. » La lumière s'éteint et Adele se sent plus légère, sa conscience moins pesante. Elle ose sourire lorsque Malo parle d'amour—n'y a t-il pas plus ridicule que ça ? Malo ne sait rien, non plus, et soudain Adele sent sa propre colère tordre son estomac. « Tu peux pas avoir peur tout ta vie et te contenter de faire semblant. » Adele se crispe, bouillonne, se sent serrer des dents. « Peur de quoi ? De toi ?  » Adele ne veut pas entendre sa réponse, surtout pas dans le noir. Elle roule des yeux lorsque la lumière s'allume une nouvelle fois, agacée par l'indécision de Malo et par la douleur qui pèse sur ses tempes. Puis elle s'avance vers Malo, ses yeux rivés sur elle, sur son visage, sur ses lèvres aussi peut-être, et elle ne s'arrête que lorsque le dos de Malo est contre le mur. « Peur de ça ? » Adele maintient son regard jusqu'à ce qu'il devienne trop pesant et qu'elle soit obligée de se retourner. « C'est pas moi qui ait besoin du noir pour me dévoiler, Malo, » elle finit simplement. Et puis sa colère s'évapore—Adele n'a rien à cacher, du moins plus maintenant. « Et si on se plait ? » Elle lui demande, cartes sur table, s'affalant sur le canapé. « Qu'est ce que ça peut faire ? On a pas besoin de se le dire comme des gamines de quatorze ans.  » Adele se masse les tempes d'une main et ose un regard dans la direction de Malo. « Personne n'a dit qu'on devait être l'histoire du siècle. » Elle ajoute plus doucement. « C'est bien comme ça, tu trouves pas ? Tu te compliques trop, parfois. Tu veux des attaches partout. Tu veux récrire notre histoire parce que tu penses que ça l'embellira. » Adele laisse un soupir, yeux fixés sur le plafond maintenant. Pourquoi tu veux toujours tout compliquer ? La question bourdonne dans ses oreilles et elle se demande si c'est à Malo ou à elle même qu'elle se l'adresse. Pourquoi tout compliquer, oui, quand le résultat est si peu fiable ? « Laisse la lumière allumée et dis moi ce que tu te dirais dans le noir, seule dans ton appartement. Moi je peux le faire. Je peux me dire, Malo elle me rend dingue, elle me fait sourire, elle me tord le cœur, mais je peux pas être avec elle parce que le risque est trop grand, parce que mes histoires préférées c'est celles avec les fins tordues, les fins qui font du mal. Tu vois ? J'ai pas vraiment peur de toi. J'ai peur de perdre ce qu'on a. C'est assez, non ? » Adele s'arrête puis elle sourit, amusée, et un rire lui échappe. « T'avais la meilleure idée, en fait. Je parle trop quand la lumière est allumée. » Elle puis elle s'arrête et elle prie silencieusement que Malo puisse oublier ce soir avec elle.
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() message posté Mar 19 Jan 2016 - 5:35 par Invité
Malo est là, assise sur le sol, le dos appuyé contre la porte de l’appartement. Elle attend qu’Adele lui répondre, mais elle ne sait pas trop ce qu’elle s’apprête à entendre. Elle a peur, alors elle serre les poings pour se donner du courage. Tu peux me dire Adele, tu peux me dire si tu veux que je m’en aille. Si tu veux qu’on arrête de se voir. Je suis prête à encaisser. Je crois. « Peur de quoi ? De toi ? » Elle voudrait secouer la tête, Malo, mais elle est figée. Puis soudain, Adele s’approche. Elle s’approche trop vite. Alors Malo se relève, maladroitement, et se retrouve plaquée contre le mur, Adele se trouvant juste face à elle. « Peur de ça ? » Elle oublie de respirer, de cligner des yeux, elle se noie dans le regard d’Adele jusqu’à ce qu’elle se retourne. « C'est pas moi qui ait besoin du noir pour me dévoiler, Malo. » Elle a raison, Adele. Malo le sait, qu’elle a raison. Elle voudrait le lui dire, mais elle n’a toujours pas retrouvé son souffle. « Et si on se plait ? » Étonnée, Malo la regarde s’installer sur le canapé. « Qu'est ce que ça peut faire ? On a pas besoin de se le dire comme des gamines de quatorze ans. » Adele se masse les tempes, comme si tout cela lui donnait mal au crâne. Tu ressens quoi, Adele ? Malo voudrait savoir. Elle voudrait savoir pour de vrai. Entendre la mélodie qui tambourine dans sa poitrine et pouvoir calmer son mal de tête. « Personne n'a dit qu'on devait être l'histoire du siècle. C'est bien comme ça, tu trouves pas ? Tu te compliques trop, parfois. Tu veux des attaches partout. Tu veux récrire notre histoire parce que tu penses que ça l'embellira. » Malo se répète la phrase d’Adele plusieurs fois, comme pour se comprendre elle-même. Peut-être que c’est vrai. Peut-être qu’elle complique tout. Peut-être qu’elle n’aurait jamais dû tomber amoureuse, peut-être que c’est ça, la complication. « Laisse la lumière allumée et dis moi ce que tu te dirais dans le noir, seule dans ton appartement. Moi je peux le faire. Je peux me dire, Malo elle me rend dingue, elle me fait sourire, elle me tord le cœur, mais je peux pas être avec elle parce que le risque est trop grand, parce que mes histoires préférées c'est celles avec les fins tordues, les fins qui font du mal. Tu vois ? J'ai pas vraiment peur de toi. J'ai peur de perdre ce qu'on a. C'est assez, non ? » Y’a quelque chose qui se passe dans la poitrine de Malo. Elle ne sait pas si son coeur souffre ou bien s’il sourit. Peut-être un peu les deux. Adele, elle, elle rit. « T'avais la meilleure idée, en fait. Je parle trop quand la lumière est allumée. » Malo regarde Adele, puis elle répond, simplement. « Oui, c’est assez. » C’est assez d’avoir peur de perdre ce qu’on a. Je n’avais pas réalisé que ça faisait partie des risques à prendre. Ça me fait peur aussi. Beaucoup. Elle s’approche silencieusement, et s’assied sur le canapé, à son tour. Elle se répète les paroles d’Adele, encore et toujours. Elle a l’impression que cette soirée est un casse-tête chinois trop dur à résoudre. Alors ça y’est, elle commence à avoir mal à la tête, elle aussi. Elle ferait mieux de partir, de rentrer chez elle. Maintenant. Avant que le casse-tête ne se complique davantage. Mais elle reste là un instant supplémentaire, et elle brise le silence. « Adele est le genre de fille qu’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie. Le genre qui prend beaucoup de place dans les pensées et qui contrôle les organes vitaux. À chaque fois qu’elle me regarde, mon coeur s’accélère, et parfois même, il s’arrête. Puis quand c’est pas mon coeur, ce sont mes poumons qui flanchent. C’est ça que je me dirais, toute seule chez moi. » Elle sourit, et reprend. « Je crois que t’as raison, je me complique trop. Je suis désolée. » Malo finit par passer une main dans ses cheveux, nerveuse. « Je ferais mieux de rentrer. » Avant que tout s’empire, que tout s’aggrave. On oubliera tout demain, pas vrai ? Même ça. Doucement, elle s’approche d’Adele et dépose un baiser sur sa joue. « À demain. » Elle sourit, puis se lève et s’apprête à quitter l’appartement. Mais elle se retourne une dernière fois, juste avant de tourner la poignée. « On oublie ? » C’est étrange, mais Malo a mal, juste maintenant. Et son regard se noie dans la tristesse. Je veux pas oublier tu sais Adele. Mais je veux pas te perdre non plus.
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() message posté Sam 23 Jan 2016 - 17:52 par Invité
« Oui, c’est assez. » Adele ferme les yeux, savoure les mots avec un doux sourire que seule Malo connaît. C'est assez. Elle ne l'a perdra pas, en fin de compte. Elle ne sera pas obligée de ne plus lui parler, de l'éviter, de regretter leurs choix et leurs mots. C'est assez de n'être proches que comme ça, à deux sur un canapé trop petit. C'est assez de s'avouer des choses dans le noir, dans la lumière, mais de ne pas s'embrasser, de ne pas penser à un future différent. Adele se sent plus légère, rassurée, comme si Malo avait rembobiné toute la soirée. « Adele est le genre de fille qu’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie. Le genre qui prend beaucoup de place dans les pensées et qui contrôle les organes vitaux. À chaque fois qu’elle me regarde, mon coeur s’accélère, et parfois même, il s’arrête. Puis quand c’est pas mon coeur, ce sont mes poumons qui flanchent. C’est ça que je me dirais, toute seule chez moi. » Adele ouvre les yeux et sourit bêtement au plafond. Puis elle tourne la tête et observe Malo comme si c'était la première fois, comme si ça allait être la dernière.  « Une vraie poète, » elle lui dit, la taquine, sentant son cœur décupler. Malo doit bien le savoir maintenant; la seule façon dont Adele réagit à sa tendresse c'est de cette façon. C'est pour reprendre le dessus sur la situation, pour ne pas trop s'aventurer en territoire inconnu une nouvelle fois. Et puis Malo l'embrasse et Adele tourne presque sa tête pour que leurs lèvres se touchent et qu'elles puissent s'oublier. En une simple seconde elle est prête à s'abandonner, à foutre ses mots en l'air juste pour sentir Malo contre elle le temps d'une nuit. Mais Malo est trop rapide et Adele en est silencieusement reconnaissante. Un baiser volé ne ferait d'elle qu'une belle hypocrite. Tu penses qu'une nuit sera assez ? Elle se demande. Non, surement pas. Jamais. « A demain, » elle murmure, la regardant partir avec appréhension. Elle s'en va vraiment, comme ça. Demain on fera semblant que ce soir n'était qu'une parenthèse. Demain on ne sera pas pareilles toutes les deux mais on fera semblant de s'aimer comme avant, comme deux amies qui se racontent leurs vies mais évitent d'en dire trop. « On oublie ? » Est-ce que c'est vraiment ce qu'elle veut, oublier? Adele sait bien qu'oublier quelque chose ne se force pas. Elle n'oubliera pas la colère de Malo, sa tristesse, son soupir, son aveu. Non, on n'oublie pas. « On se souvient de ce que ça nous coûte, » lui répond-t-elle simplement. S'aimer ici et maintenant c'est trop de risques, c'est perdre un lien trop important pour Adele, c'est perdre une des seules personnes qui l'ancre dans cette ville. Adele le sait et elle espère que Malo le sait aussi. Elle se relève et s'avance jusqu'à la porte pour s'adosser contre le mur comme avant, lorsque Malo se tenait devant elle avec une bougie. « Fais attention quand tu traverses le couloir, » elle ajoute avec un clin d'œil, une phrase qu'elle ne manque jamais dire.
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