"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici We could have had it all. ~ Amelia&Theodore 2979874845 We could have had it all. ~ Amelia&Theodore 1973890357
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() message posté Mer 23 Déc 2015 - 20:24 par Invité
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AMELIA & THEODORE

I think we deserve a soft epilogue, my love. We are good people and we’ve suffered enough. ✻✻✻ Noël était déjà presque là et avec les invitations pour diverses soirées caritatives. Je n'avais pas voulu aller à l'une d'entre elles au début, anxieuse d'y croiser mes parents, mais lorsque j'avais appris qu'ils ne seraient pas présents à celle de l'opéra, j'avais eu un regain d'intérêt et avais répondu favorablement. Ils m'avaient même proposé de jouer quelques morceaux pour animer la soirée et je n'avais pu dire non. J'aimais trop jouer pour les autres. Le grand jour était enfin arrivé ! J'avais revêtu une de mes robes noires, comme lors de chacune de mes représentations. J’étais stressée à l’idée de remonter sur scène, cela faisait déjà quelques mois que je n’avais pas joué en publique alors m’y remettre avait non seulement quelque chose d’excitant mais aussi terrifiant. J’étais entrée par l’arrière de l’opéra et m’étais rapidement préparée à monter sur scène. J’avais joué la première puis m’étais éclipsée dans le hall de l’opéra le plus rapidement possible. Heureusement, cela c’était bien placé, alors je m’octroyais une flute de champagne au bar. Ça m’avait fait un bien fou de me retrouver sur scène à nouveau. J’avais presque oublié ce que ça faisait d’être là-haut et de voir tous ces gens qui attendent les premières notes du piano. Et qui lorsqu’elles sont jouées leur donnent le sourire ou les font retenir leur souffle. C’était ça que je préférais lorsque je jouais. L’effet que cela a sur les spectateurs. Je sirotais mon champagne tranquillement lorsque je vis entrer un homme que je connaissais bien trop. Theodore. Il était là, en haut des marches, presque face à moi. Je déglutis en le votant se tenir là. Il n’avait aucune idée que j’avais été enceinte et encore moins que j’avais eu une fille et l’avais perdue. Je le vis marcher dans ma direction et baissais alors les yeux vers ma flute de champagne. J’étais tétanisée. Lorsqu’il arriva à ma hauteur, il me sembla aussi déstabilisé que je l’étais. « Sa… Salut. » Murmurais-je difficilement. Je finissais ma coupe cul sec et me tournais vers le barman pour en commander une autre. Je sentais les larmes monter à mes yeux, incapable de les retenir. Je ne voulais pas pleurer devant lui. Je ne pouvais pas. Si je le faisais, il allait savoir et il était hors de question que Theodore sache quoique ce soit. Il ne pouvait pas apprendre qu’il aurait pu avoir une fille, être père. Mais que j’avais tué son enfant. Notre enfant. Nous aurions pu avoir un enfant ensemble, mais il n’avait pas décroché, et je n’avais pas essayé plus. En le voyant devant moi, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer à quoi aurait ressemblé notre fille. Elle aurait surement eu le même regard que lui, malicieux et plein de secrets. Ou alors elle aurait eu ses fossettes, celles qui apparaissent lorsqu’il sourit. Elle aurait eu mes cheveux, doux et souples, pas ceux de Theodore. Je ne pouvais m’empêcher d’imaginer notre fille, ce qu’elle aurait pu être, ce qu’elle aurait pu faire et devenir. Et mon dieu ce que cela me faisait mal. Je sentais en moi un poids bien trop lourd. J’avais l’impression que j’allais imploser. Rien que respirer m’était difficile. J’aurais voulu prendre la fuite, mais mes pieds refusaient de bouger.
✻✻✻
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Ven 25 Déc 2015 - 20:56 par Theodore A. Rottenford

“There's only one way to become an eagle, and that's to be born an eagle.” Je longeai les couloirs de l'opéra en triturant nerveusement le bout de mes ongles. Mes jambes s'élançaient gracieusement dans la pénombre avant de se fondre dans l'ambiance étriquée de la salle de réception. La musique était tout à coup devenue oppressante. Elle tourbillonnait autour de mon esprit comme l'écho d'un souvenir douloureux. Je connaissais cette mélodie. Je la sentais pulser à travers mes veines comme un poison virulent. Je relevai la tête vers les arcs du plafond et me sentis profondément touché par l'agitation de la foule. Je n'étais plus sûr de mes choix. Servir la mafia ou perdre toute crédibilité. Mes sentiments me dépassaient complètement. Mon engouement pour Samantha m'emprisonnait dans une forme étrange de solitude. Je me laissais tomber, presque par habitude, au milieu de nos escapades nocturnes. Je me languissais du charme de sa voix et des firmaments de son regard attristé. D'un geste las, je crispai les doigts autour de mon verre de whisky. La représentation était finie, mais je ressentais encore les vibrations du piano contre mes joues. Elles fluctuaient suavement sur ma bouche avant de retomber entre mes mains. Le troisième mouvement. Il me semblait l'avoir entendu, un million de fois auparavant. Je fermai les yeux en soupirant d'un air maussade. Amelia, ta fille grandi trop vite. Elle me ressemble et ça me fait peur. Je n'étais pas comme ces gens que l'obligation ou la paresse, conditionnait à garder une position mondaine. Si je restais encore dans la salle, c'était uniquement pour répondre à une impulsion nostalgique. Je voulais imaginer le visage d'Amelia et lui trouver une place dans le cœur de Jasmine. Sa mère existait réellement. C'était une jeune femme belle et impétueuse qui m'avait agrippé par le col dès la première rencontre. J'esquissai une ébauche de sourire avant de boire une gorgée d'alcool. Mes pensées étaient confuses. Elles ne tenaient plus aux logiques du raisonnement. Oh faiblesse, lâche-moi ! Je soufflai dans mon menton avant de sortir un billet de vingt livres de ma poche. Je le glissai sur le rebord de la table, puis je me redressai, prêt à retourner parmi les invités. A nouveau, ma démarche orgueilleuse se dessina au fond de la pièce. J'arrivai devant les marches. Mes yeux glissaient sur l'assemblée. Je l'épiais silencieusement comme un prédateur affamé. Ma poitrine était fébrile lorsque je me perdais au milieu des silhouettes. Mon cœur était vil et insaisissable. Il déployait ses ailes monstrueuses afin de prendre son envol vers la plus haute tour du ciel. Je hochai la tête en croisant quelques collaborateurs, des amis de mon père mais aussi des partenaires de la pègre irlandaise. Puis mon expression se perdit dans l'éclat cuivrée d'une longue robe de soirée. Mes yeux accrochèrent les courbes familières de la pianiste, alors que je m'avançais presque automatiquement dans sa direction. «  Sa… Salut. » Je fronçai les sourcils. Qui était-elle réellement ? Une simple illusion ? Un retour de mes réflexions ? Je redressai les épaules en la fixant avec étrangeté. Amelia baissa les yeux comme si ma présence pesait sur sa conscience. Je m'approchai encore. J'attendais une suite. Je voulais une explication. Elle avait abandonné Jazz dans un couffin. Il faisait froid, j'avais ouvert la porte et je l'avais découvert dans la nuit. Un enfant dont j'ignorais l’existence. Un visage recouvert de givre et larmes. Je laissai échapper un râle en la rejoignant devant le bar. « Tu es morte. » Articulai-je froidement. C'était ce qui était écrit sur la note. C'était ainsi qu'elle demeurait à mes yeux. Je joignais les mains sur mes cuisses en m'asseyant à ses côtés. « Je ne savais pas que les musiciens étaient immortels. » J'allongeai le cou afin de me servir un fond de bourbon. Mon éloquence l'avait séduite un jour. Aujourd'hui, je l'agitais comme une arme tranchante sous sa gorge. J'étais un aigle noir. Je ne pardonnais pas le mensonge.

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() message posté Sam 26 Déc 2015 - 18:42 par Invité
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I think we deserve a soft epilogue, my love. We are good people and we’ve suffered enough. ✻✻✻ Je n’aurais jamais pensé me retrouver face à mon ancien amant. Notre histoire avait été brève et ce n’avait été que pur amusement, rien de bien sérieux. Et lorsqu’elle s’était arrêtée je n’avais aucunement été touchée. Revoir Theodore agissait comme un électrochoc, je ne savais plus quoi faire ou quoi dire. Mon corps tout entier était figé. Je ne pouvais pas lui parler de notre enfant, perdue par ma faute. Je ne pouvais pas lui expliquer ce qu’il s’était passé alors que je ne comprenais toujours pas moi-même comment j’avais pu la perdre. Je m’en voulais de ne jamais lui avoir dit que j’étais enceinte. J’avais essayé, mais je n’avais pas persévéré, trop préoccupée à préparer l’arrivée de mon petit bout de joie. J’aurais surement dû aller chez lui, pour lui dire que nous allions être parents, mais je n’avais pas eu le courage, et vu ce que je savais de lui, je ne me voyais pas vraiment partager la garde de ma fille avec lui. Il était bien trop maniaque et secret. Il n’y avait aucunes chances de construire une quelconque famille ainsi. Theodore semblait aussi choqué que moi de voir l’autre ici. J’étais terrifié, mais lui ne semblait pas apeuré. C’était plutôt de l’incompréhension que je sentais dans sa voix. « Tu es morte. » Dit-il d’une voix grave, dénué de toute émotion. Je ne comprenais pas. J’étais en vie, je ne voyais pas comment et pourquoi il en serait autrement. J’étais presque offensée qu’il me croit morte. Peut-être s’était-il dit qu’une fois notre relation terminée, cela allait être pareil pour moi. « Je ne savais pas que les musiciens étaient immortels. » Je levais les yeux au ciel. Il avait le don de dire des absurdités parfois. « Je suis bel et bien vivante. Merci de t’en inquiéter. » Répondais-je vexée. « Je ne vois pas pourquoi je serai morte. » Jamais nous n’avions été aussi froids l’un avec l’autre. C’était étrange. Il me pensait morte et peut-être était-ce vrai en un sens. J’avais perdu une part de moi en perdant notre fille. Je pris ma coupe et en bu une gorgée. J’avais besoin de me détendre, je ne pouvais pas paraitre stressée devant lui, il saurait que quelque chose n’allait pas avec moi et il allait découvrir tout ce que je voulais lui cacher. « Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’as pas des bandits à arrêter ? » Je me devais de détourner la conversation. Le faire parler de quelque chose d’autre que moi. Je ne pouvais pas rester impassible face à lui. Son visage me faisait mal au cœur, notre fille lui aurait ressemblé. Ses mains me rappelaient nos nuits de passions, mais je voyais aussi les mains qui auraient pu tenir notre enfant. Ces mains qui auraient pu, auraient dû, la protéger, la câliner, l’aimer. Theodore était en face de moi et j’aurais tant voulu qu’il soit remplacé par ma fille. J’aurais préféré l’avoir elle, mais je l’avais perdue. J’étais seule dans ma douleur, et je n’allais certainement pas la partager avec lui, pas aujourd’hui.
✻✻✻
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Dim 27 Déc 2015 - 23:21 par Theodore A. Rottenford

“There's only one way to become an eagle, and that's to be born an eagle. ” Je voulais effleurer son bras et sentir son pouls pulser à travers les manches de sa robe. Amelia était ici. Sa chevelure dorée flottaient au milieu de la pénombre comme un phare lumineux. Et je me trouvais à la croisée des chemins. Je l'observais avec un mélange d'appréhension et de colère. Comment était-ce possible qu'elle soit aussi réelle ? Sa bouche se dessinait sous mes yeux, et je me surpris à l'imaginer tracer de longs sillons sur ma peau brûlante. Je me souvenais de nos rencontres nocturnes, de ses appels désespérés et de ses obligations de jeune dame. Ses parents venaient d'un autre univers parallèle ; celui de la haute société bourgeoise. Cela se voyait aujourd'hui. Le port gracieux de sa tête et la courbe élégante de sa silhouette, me renvoyaient vers les codes d'une éthique que je n'avais jamais compris. J'étais riche mais je n'étais pas de bonne famille. Ma fortune était sale et mon cœur explosait dans le néant afin déverser des flots de goudron sur ma cage thoracique. J'existais pour gouverner. Et quelles étaient les étendues de mon royaume ? La pègre irlandaise ? Les tréfonds de Belfast et sa culture désuète ? J'inspirai profondément en croisant les bras sur le rebord du bar. J'avais assez bu ce soir, mais les fragrances enivrantes du théâtre et l'ambiance pesante de cette rencontre, me donnaient envie de transgresser les règles. De me perdre dans les méandres de l'ivresse et ne plus jamais me relever. D'un geste précis, j'enfonçais mes ongles dans le bois. Mes dents grinçaient les unes contre les autres alors que je tentais de refréner mes envies. Je n'étais pas un homme de l'addiction. Je savais vivre dans la modération, et parfois, l'absence d'émotion parvenait à me retenir sur mon perchoir. Je cessai de la regarder un instant. Je refusais de peindre les traits angéliques de Jasmine sur son visage. Je refusais de concevoir que le temps était venu pour moi de partager ma fille. Elle m'appartenait. Son affection me rattachait à la compassion et toutes les valeurs niaises du monde. Sans elle, je redevenais le monstre sanguinaire. Et je n'étais plus sûr de correspondre aux attentes de mon clan. Je haussai les épaules en sirotant mon verre de bourbon. L'alcool roulait au fond de la gorge comme une lame tranchante. Elle me brûlait de l'intérieur. Elle me faisait si mal. «  Je suis bel et bien vivante. Merci de t’en inquiéter. Je ne vois pas pourquoi je serai morte. » Je plissai le front. Amelia semblait différente. Sa douceur s'évanouissait entre les plis de son col brillant. Je ne voyais qu'une chimère. Un fantôme diaphane qui menaçait de briser l'équilibre de ma famille. « Tu ... » Je m'arrêtai dans mon élan. Elle n'avait aucune idée de l'abandon de Jazz. Je souris d'un air narquois avant de pousser mon vers l'extrémité du comptoir. « Je suis désolé. Mauvaise journée. Ton piano m'a rendu nostalgie. Je n'aime pas la nostalgie. » Je hochai la tête avec éloquence avant de me redresser. Mon souffle se versait dans la pièce, tout à coup silencieuse. Les bruits avaient disparus. Je ne les entendais plus. Je ne voyais plus rien. «  Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’as pas des bandits à arrêter ? » Je passai furtivement la main sur ma barbe. Je n'étais pas sûr d'avoir une réponse adéquate à lui donner. J'étais là, parce qu'on m'avait convié à un événement mondain. Parce que j'aimais la musique classique et que j'espérais retrouver un peu de réconfort entre les fluctuations d'une musique qui nous avait un jour rapproché. J'étais là, parce que le hasard faisait bien les choses et que je découvrais une nouvelle menace. « Oh mais tu sais. Le vrai bandit, c'est moi. » Je m'éloignai afin de tourner mon siège et de lui faire complètement face. « Ou étais-tu passé? Tu as quitté le Pays. » J'en avais la certitude. J'aurais retrouvé sa trace sinon. J'aurais su, que l'acte de décès que je tenais entre les mains avait été falsifié. Et que Jasmine Marshall était en réalité, Jasmine Leigh.

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() message posté Jeu 31 Déc 2015 - 19:36 par Invité
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I think we deserve a soft epilogue, my love. We are good people and we’ve suffered enough. ✻✻✻ J’avais appris de mes erreurs, non pas que Theodore en fut une. Il m’avait sans le savoir offert près de neuf mois de bonheur intense, sans lui, je ne me serais jamais imaginée maman. Il m’avait offert une bonne dose d’espoir et de perspectives, puis tout s’était envolé. Je sentais mes entrailles se serraient au fond de moi alors que je me tenais face à Theodore. J’aurai voulu tout lui dire, mais cela m’aurait détruite, encore, de dire ces mots à voix haute. J’en avais parlé à une psy, une fois rentrée à Londres. J’avais dit ces mots à voix haute une seule fois. Je ne pouvais pas. Mon corps lui-même refusait. C’était trop douloureux. Rien que de penser à ma fille m’était douloureux. Elle était ma première et ma dernière pensée de la journée. Mon âme pleurait de ne pas l’avoir à mes côtés chaque jour. Je souffrais de son absence, alors que nous n’avions jamais eu une seule journée ensemble. Je n’avais même pas une photo pour voir son visage, même pas une tombe pour pleurer. J’avais rêvé de dimanches matins passés sous la couette, d’après-midi de balades dans les parcs de Londres, ou au bord de la mer. J’avais imaginé bon nombres d’anniversaires et de matins de Noël où elle m’aurait réveillé en sautant sur mon lit, trop excitée pour contenir sa joie. Mais mes rêves étaient partis en fumés lorsque je m’étais effondrée. Theodore me disait être nostalgique en entendant mon piano. Si seulement il savait que ce morceau me déchirait de l’intérieur à chaque fois que je le jouais. Il représentait ma petite Calliope et ce que j’avais rêvé pour nous. J’aimais ces notes et ces harmonies, mais j’aimais plus encore ce qu’elles représentaient pour moi. C’était un retour dans cette bulle magique qui n’avait vécu que quelque mois. Il se tourna vers moi, me faisant désormais face. Je levais mes yeux pour le regarder. Je resterais forte face à lui. « Ou étais-tu passé? Tu as quitté le Pays. » Ce n’était pas une véritable question. Il savait que j’étais partie. J’ignorais comment il l’avait su, mais il le savait. « Oui. J’étais en Russie. J’y ai passé presque un an. Je… » Je ne voulais pas lui dire pourquoi j’étais partie. Mais comment lui expliquer que moi, la fille du pays, si attaché à Londres ait pu tout quitter du jour au lendemain. « J’avais besoin de respirer. L’année avait été longue, disons. » Je ne pouvais pas lui dire que j’avais eu besoin de quitter le pays parce que j’avais perdu notre fille. Je ne pouvais pas lui dire que j’avais perdu un être cher. Je ne pouvais rien lui dire, ou alors il découvrirait trop rapidement ce que je lui cachais. Il était doué pour lire les gens et moi, très mauvaise pour garder des secrets. Je m’efforçais de paraitre relaxée, mais face à lui, je ne savais plus où me mettre. « Tu… Tu as l’air d’aller bien. Tu as apprécié le concert ? » J’étais des plus nerveuses, et je cherchais mes mots, bafouillais. Ce n’était pas moi. Je n’étais jamais ainsi normalement. Perdre ma fille m’avait rendue plus émotive que je ne l’étais d’ordinaire, et plus dure et froide aussi. J’étais détachée du monde, mais si quelque chose se passait et que cela me rappelait ma fille, je pouvais fondre en larme en quelques secondes.
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() message posté Mar 12 Jan 2016 - 16:08 par Theodore A. Rottenford

“There's only one way to become an eagle, and that's to be born an eagle. ” Je tendis le bras vers le rebord du comptoir. Mon regard survolait la pièce agitée avant de se perdre dans les décors affriolants de la salle de réception. Amelia, la fille qui rêvait d'une boîte d'allumette et d'un bidon d'essence. La fille qui voulait enflammer le monde en effleurant les claviers de ses instruments magiques. Je plissai le front en me redressant sur mon siège. Je l'avais connu comme ça ; pleine d'assurance et de fougue. Mais à présent, elle semblait faible et rompue. Elle n'était que l'ombre d'un souvenir. Mon souffle se perdit entre les plis de mon col serré. Je ne comprenais pas sa présence en ces lieux. Je me refusais de croire, qu'elle puisse revendiquer ses droits à la vie après une année d'absence. D'un geste lent, je levai mon verre afin de le faire tourner sur les commissures de mes lèvres. Les vapeurs de l'alcool s'élevaient dans ma poitrine comme un poison. J'avais longtemps songé à cette rencontre. J'avais imaginé nos conversations et le visage rayonnant de Jasmine lorsque je lui présentais sa mère biologique. Je voulais lui offrir une famille, la voir grandir dans la bienveillance d'une figure maternelle aimante. Mais je ne parvenais pas à partager, à la laisser échapper de ma surveillance. Je n'étais pas un homme concilient. J'étais doté d'une nature rigide et rancunière. Je condamnais les actes d'Amelia sans en connaître les raisons. L’innocence était un concept désuet. Elle avait essayé de me priver ma fille. Je n'avais jamais su qu'elle était enceinte. Je l'avais deviné plus tard, en faisant le rapprochement entre ses appels et la découverte d'un couffin sur le perron. Je déglutis en pinçant la bouche. Mes émotions était fugitives, je les gardais sous scellé. Je lui montrais le visage imperturbable de l'homme qu'elle avait un jour abordé après le deuxième acte d'une pièce d'opéra. «  Oui. J’étais en Russie. J’y ai passé presque un an. Je… » Je serrai les poings. La Russie. Une destination bien lointaine. A quel point voulait-elle fuir ses responsabilités ? Elle avait abandonné sa fille. Elle m'avait imposé ses choix puis elle avait disparu dans un pays étranger. Je ne fis aucun commentaire. Sa voix était légèrement enraillée, mais je ne ressentais aucune compassion à son égard. Elle était partie. Les gens qui partent sont toujours pathétiques. « J’avais besoin de respirer. L’année avait été longue, disons. » Je restai silencieux, les traits tirés et l'expression crispée. Je me doutais que son année avait été éprouvante. Je vidai mon verre d'un coup avant de le repousser vers l'autre extrémité du bar. Le serveur proposa de me reservir mais je secouai négativement la tête. «   Tu… Tu as l’air d’aller bien. Tu as apprécié le concert ? » Je la fixai un instant. Elle semblait sincère, mais je ne lui accordait aucun crédit. Je me mordis la lèvre inférieure en souriant au coin puis je haussai les épaules. « Je vais bien. Je connais une fille qui aime beaucoup le morceau que tu as joué. Je pense que c'est une admiratrice secrète. » Je restai évasif. Je tentais de prédire ses réactions. Connaissait-elle l’existence de Jazz ? Elle l'avait porté pendant neuf mois, elle me l'avait confié avant de partir. Son attitude me semblait étrange. Je me levai en rajustant les pans de ma veste. Puis je lui tendis la main avec courtoisie. « Je m'ennuie ici. Viens. » J'effleurai son poignet avant de sourire. « Tu m'as embrassé la première fois, tu me dois bien une ballade. Je le demande si gentiment. » J'étais taquin, peut-être même un peu séducteur. Je voulais l'entraîner dans la nuit et lui parler dans un espace neutre et dénudé de nostalgie. Je voulais la confronter et lui dire que je savais. Un Rottenford, savait toujours tout.

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() message posté Sam 13 Fév 2016 - 17:30 par Invité
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I think we deserve a soft epilogue, my love. We are good people and we’ve suffered enough. ✻✻✻ Inspirer. Expirer. Inspirer encore. Face à Theodore, j’étais figée et anxieuse. Je ne savais pas ce qu’il allait faire et cela me terrifiais. Il ne savait pas pour notre fille. Je ne devais rien dire, rien laisser paraitre. Il pourrait deviner que je n’étais pas à l’aise et demander pourquoi. Il était imprévisible et moi apeurée à l’idée de devoir lui avoir mon terrible secret. « Je vais bien. Je connais une fille qui aime beaucoup le morceau que tu as joué. Je pense que c'est une admiratrice secrète. » Dit-il. Je souriais doucement, le compliment était bienvenu. « Merci. Elle aurait pu venir ce soir, c’est toujours mieux d’écouter un morceau ici. » J’imaginais une jolie fille qui aurait pu l’accompagner ce soir, elle était certainement plus intéressante que je ne l’avais été lors de notre relation. Theodore n’était pas très loquasse mais je n’avais jamais essayé de le faire parler. Il se leva de son siège et me tendit sa main. « Je m'ennuie ici. Viens. » Il sourit, je pris sa main et descendais de mon propre siège. « Tu m'as embrassé la première fois, tu me dois bien une ballade. Je le demande si gentiment. » Je souriais à mon tour, il n’avait pas tort. Je lui avais forcé la main lors de notre rencontre et l’avait embrassé seulement pour énerver ma mère, il méritait bien une promenade au clair de lune. « D’accord, ce sera avec plaisir. » Nous quittions l’opéra pour nous retrouver dans les rues londoniennes. Je frissonnais face au froid qui s’était installé et resserrais mon manteau contre moi avant d’enfiler mes gants. Nous marchions l’un à côté de l’autre, gardant nos distances, mais je sentais une tension étrange entre nous. Ce n’était rien de semblable à celle que nous avions partagé dans le passé. En cet instant, c’était quelque chose d’électrique et de stressant qui m’inquiétait, comme si l’un de nous allait dire quelque chose qui briserait le semblant de paix présent entre nous. Je décidais de crever l’abcès et commençais. « Quelque chose te tracasse ? Tu sembles… je ne sais pas, sous tension. Je sais que ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu, mais tu peux me parler, tu le sais. » Je lui proposais une oreille attentive. J’étais douée pour ça, écouter les autres et leur donner des conseils, même si moi-même ne les suivait pas toujours. J’avais toujours peur qu’il ne se doute de quelque chose, qu’il me pose une question qui traverserait les murs que je m’étais créé et me ferait m’effondrer devant lui. Je ne voulais pas qu’il sache. Je ne voulais pas pleurer devant lui et lui donner une chance de tout découvrir. Il ne méritait pas de découvrir que j’avais porté son enfant et qu’il n’était plus des nôtres.
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() message posté Ven 26 Fév 2016 - 14:35 par Theodore A. Rottenford

“There's only one way to become an eagle, and that's to be born an eagle. ” Mes yeux se perdaient sur son expression affligée. Je détaillais les courbures de sa silhouette chétive, j'analysais les souffles courroucés qui ponctuaient ses mouvements respiratoires. Amelia agissait de manière étrange. Je sentais son malaise. Sa gêne glissait sur ma peau comme une morsure de givre. Elle avait donné naissance à notre fille. Elle avait accouché et cela constituait une preuve de sa culpabilité. Elle savait que Jasmine existait. Elle l'avait porté dans sa chair pendant neuf mois sans jamais me parler de sa grossesse. Je crispai la mâchoire d'un air carnassier. Notre rupture avait été brutale. J'avais refusé de répondre à ses appels désespérés. Je m'étais détourné de notre relation. Mais plus je me laissais submerger par les souvenirs et plus je réalisais que les derniers moments que nous avions partagé revêtaient une signification particulière. Mes poings se fermèrent sur le rebord du comptoir. Je ne voulais pas lui laisser la garde. Je ne pouvais pas séparer de Jasmine. Mes pensées s'embrasaient au fond de ma gorge. Ma fille était une faiblesse. Je sentais ses étreintes humides et sa bouche baveuse contre mes joues. J'entendais ses rires et ses gémissements juvéniles. Je faisais des efforts pour supporter le désordre qu'elle mettait dans la chambre. J'acceptais de me donner, de surpasser mes penchants maniaques. Je l'aimais aussi affectueusement qu'il m'était humainement possible de le faire. Personne ne pouvait nous séparer ! «   Merci. Elle aurait pu venir ce soir, c’est toujours mieux d’écouter un morceau ici. » Je hochai silencieusement la tête. Oui, j'aurais pu inviter son admiratrice au théâtre ou à l'opéra, mais cela l'exposait aux regards indiscrets. Je ne sortais jamais en compagnie de Jazz. Nos escapades étaient brèves, rares et ennuyeuses. Je suivais le même trajet, allant de mon appartement vers celui d'Olivia sans prendre aucun détour. Je soupirai en me levant. Ma main effleura le poignet d'Amelia. J'avais oublié la finesse de son toucher. J'avais balayé son grain de peau un million de fois, mais à cet instant, elle me semblait complètement étrangère. « D’accord, ce sera avec plaisir. » Je l'accompagnais jusqu'à l'extérieur. Ma démarche ordonnée suivait les vibrations du vent qui tourbillonnait en boucle dans la pénombre. Je ne parlais pas. Mon esprit ruminait encore, analysant sans cesse toutes les informations qu'elle laissait filtrer par mégarde. Elle était partie. Elle n'était pas morte. Elle ignorait qu'on avait orchestré sa disparition. Je pinçai les lèvres, intrigué par ses révélations. « Quelque chose te tracasse ? Tu sembles… je ne sais pas, sous tension. Je sais que ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu, mais tu peux me parler, tu le sais. » Sa voix brisait la quiétude de notre balade. Je gardais mes distance. J'agissais comme un gentleman, mais nous savions tous les deux que mon âme était rongée par le vice. Nous savions que je n'étais pas un homme des conventions. C'était la faille de notre couple et la raison pour laquelle son entourage ne m'avait jamais accepté. Je frottai lentement mon menton, mes doigts grattant la surface rugueuse de ma barbe bien taillée. Un sourire narquois se traça sur mon visage alors que je m'arrêtai à quelques mètres de l'allée. Je me tournai vers la jeune pianiste et la fixai avec application. Elle ne me donnait pas l'impression de mentir. Pourtant, je refusais de lui accorder ma confiance. Elle était partie. Les gens qui partaient étaient tous méprisables. « C'est toi qui me tracasse. » Avouai-je dans un claquement de dents strident. Je laissai échapper un rire sans joie, puis je joignis les mains sur ma poitrine. Je devais comprendre. Il fallait que j'élucide le mystère pour assurer mes arrières. « Tu as abandonné ta vie. Tu as déserté. Je sais que tu as été enceinte. Où est ma fille ? » Sifflai-je sans pour autant évoquer l'éventualité que l'enfant était vivant. J'usais mes derniers élans de génie afin de déjouer ses plans. Je testais ses limites afin de mieux les franchir.
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Anonymous
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() message posté Jeu 10 Mar 2016 - 1:03 par Invité
WE COULD HAVE HAD IT ALL
AMELIA & THEODORE

I think we deserve a soft epilogue, my love. We are good people and we’ve suffered enough. ✻✻✻ Nous restions à distance l’un de l’autre, comme si l’autre était dangereux. J’avais peur de lui parler et de lui dévoiler mes secrets. Theodore me terrifiait, mais mes secrets me brulaient la gorge, m’incombaient de se déverser. Alors, je me décidais à l’aider, le faire parler m’évitait d’ouvrir la bouche. Je restais calme, ou du moins, j’essayais. Je songeais à cette année passée loin de tout, j’avais été tranquille et plutôt zen, alors qu’aujourd’hui, face à Theodore, je prenais peur sans raison. Sa simple présence me mettait sous pression. « C'est toi qui me tracasse. » Répondit-il. Il ria nerveusement et je me figeais. Il ne pouvait pas savoir pour Calliope, c’était impossible. Et hormis cela je ne voyais pas pourquoi je pouvais l’inquiéter. Notre rupture avait été rapide, et notre relation avait été simple. Nous savions tous les deux que ce n’était que pour du sex et des soirées moins seuls, il m’avait permis d’échapper aux questions de mes parents et je le lui avais bien rendu. Rien de plus. Il ne s’était jamais beaucoup intéressé à ma vie, ni moi à la sienne. C’était simple. Mais tout fut chamboulé. « Tu as abandonné ta vie. Tu as déserté. Je sais que tu as été enceinte. Où est ma fille ? » Me dit-il. Je ne savais pas quoi répondre. Je restai figée face à lui. Ma respiration commença à se saccader de plus en plus, je paniquais. Comment pouvait-il savoir ? Qui lui avait dit ? Je sentais les larmes couler sur mes joues. Il n’aurait pas dû être mis au courant. Personne qu’il connaissait ne l’avait su, et il n’avait jamais daigné répondre au téléphone. Il me demandait où était notre enfant et je ne pouvais pas lui donner de réponse satisfaisante. J'allais lui briser le cœur, et par la même occasion briser le mien à nouveau. « Theodore… » Ma voix se brisa. Incapable de contrôler mes sanglots, je me trouvais face à mes démons. J’avais passé des mois à essayer d’oublier ce que j’avais perdu et je devais aujourd’hui le lui dire. « Je… Je suis désolée… » C’était bien trop difficile de parler. Les mots se perdaient dans ma gorge nouée. « Je l’ai… » Mes larmes ruisselaient sur mes joues gelées par le froid de l’hiver. « p… perdue… Je l’ai perdue… Elle est… morte. » Les mots sortis, j’avais l’impression de m’arracher le cœur. Je sentais néanmoins un poids se lever de mes épaules. Je partageais ma douleur avec Theodore, et il allait peut-être la comprendre. Je m’en voulais de lui faire du mal, mais au moins, maintenant, il savait. Ma poitrine se serrait et les larmes coulaient. Je me détournais de lui, attendant une réponse, une réaction, et pleurais comme le premier jour sans elle. J’avais l’impression de la perdre à nouveau. J’aurai voulu me raccrocher à elle et la prendre dans mes bras, rien qu’un instant, mais c’était impossible. Je désirais plus que tout au monde retourner en arrière et la sauver, quitte à ce que cela me coûte ma propre vie. Au moins, elle aurait pu avoir un père.
✻✻✻
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Theodore A. Rottenford
Theodore A. Rottenford
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() message posté Ven 11 Mar 2016 - 0:57 par Theodore A. Rottenford

“There's only one way to become an eagle, and that's to be born an eagle. ” Amelia était une inconnue. Son visage portait les mêmes expressions attendrissantes mais la musicalité de sa voix avait complètement disparue. Ses mots glissaient sur mon visage avant de s'évanouir entre les souffles harassés de ma gorge brûlante. Elle avait abandonné ma fille. Je l'avais retrouvé sur le perron, glacée par l'hiver, déchue de toute affection. Personne ne l'aimait. Personne n'aimait ma descendance. C'était la malédiction. Elle coulait dans ses petites veines. Elle transperçait son cœur juvénile alors que je la bordais contre ma poitrine chevrotante. Je m'obligeais à prendre un air calme, à ne rien laisser paraître de la tempête qui faisait rage dans mon esprit. Les aigles ne montraient pas qu'ils avaient peur. Les aigles déployaient leur plumage ocre en défiant le soleil. Dans la mafia, la faiblesse ne pardonnait pas. J'avais appris à réprimer ma culpabilité. J'étais seul face à mes choix. Je m'avançais vers la silhouette de la jeune pianiste d'une démarche impériale. Je tendis les bras vers le ciel infini, mimant les myriades ombrageuses d'un animal en plein envol. Si elle prenait Jasmine, je m'effondrais au sol. Si elle l'approchait, nos deux univers entraient en collision. La bourgeoisie méprisait la différence. Ma belle Irlande rejetait la banalité. Un sourire malsain se dessina sur ma bouche alors que je vacillais dans l'allée. La nuit enveloppait mes pensées. J'étais sourd et aveugle, libre et fougueux, mon instinct de prédateur me menait vers le sang. Le temps était suspendus entre mes griffes monstrueuses. Je remarquais la posture étrange d'Amelia. Je flairais son angoisse et son inquiétude, mais je ne lui accordais aucun crédit. Je la méprisais d'avoir laissé un ange à la merci du diable. «  Theodore… » Elle se lamentait. Mon prénom lui écorchait les lèvres et j'espérais qu'elle étoufferait en articulant encore une fois l'objet de mon infamie. Je me redressai avec nonchalance. « Je… Je suis désolée… » J'arquai un sourcil en me penchant vers les roseraies. L'obscurité avait comprimé les bourgeons dans une étreinte mortelle. Je ne ressentais pas. Les larmes barraient le visage d'Amelia comme des perles étincelantes. Elle était belle. Ses déchirures étaient magnifiques. Je me tournai lentement vers son profil. Je portais le poids de ses désillusions au bout de la langue. Je pouvais effacer toutes ses ratures et lui offrir la concrétisation de ce rêve dont elle avait essayé de me priver. «  Je l’ai p… perdue… Je l’ai perdue… Elle est… morte.  » Je restai silencieux, les cheveux entremêlés sous le vent. Toutes mes pensées tourbillonnaient dans le vide. Je l'avais retrouvé après une année d'absence. Les murs de l'opéra royal chantaient encore les psaumes notre premier baiser. Celui qu'elle m'avait dérobé afin de fuir la vacuité de son existence maussade. Je soupirai en joignant les mains sous mon menton. J'esquissai un pas sous les éclats de la lune. J'effleurai sa pommette en faisant rouler mon ongle sur sa peau translucide. « Ne pleure pas. Tu l'as perdu, tu ne peux rien y faire. » Sifflai-je d'un air mauvais. Elle avait perdu Jasmine. Je ne la laisserais jamais l'abandonner une deuxième fois. Je tendis mon bras afin la tenir par la taille. Je la guidai dans le parc en filtrant l'air dans mon passage. « Elle est peut-être plus heureuse sans nous. Que voudrais-tu lui dire si elle était là ? » Marmonnai-je en levant la tête vers les étoiles. Le ciel était dégagé, seuls les éclats de astres scintillait au loin, comme le reflet d'une autre vie. D'un autre mensonge.
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