Hannah Emily Silverstein

     
Je suis née le 25 août 1993 dans un petit hôpital dans la banlieue de Londres. Je suis fille unique et pour être honnête je pense que c'est mieux ainsi au vu de mes parents et plus particulièrement de ma mère. Nous n'avons jamais été bien riche car mon père travaille dans un garage et ma mère et bien elle est restée à la maison pour s'occuper de moi. On a toujours vécu dans un petit appartement dans la banlieue de Londres jusqu'à ce que j'ai mon diplôme à la fin du lycée.

 
Avant ce premier septembre de cette année 2003, je savais qu'il clochait quelque chose avec ma maman mais je m'étais toujours dit que c'était aussi le cas des mères de mes copines.... Je me réconfortai en me disant que c'était pareil ailleurs, que ma mère ne pouvait pas être un cas unique. A ce moment là, je ne savais pas qu'elle était malade dans sa tête, qu'elle avait des troubles de la personnalité. Ce jour là, ma mère devait m'emmener à l'école et c'était la rentrée des classes. J'avais passé deux mois à la maison en tête à tête avec elle - car mon père avait travaillé tout l'été pour subvenir à nos besoins - et j'étais vraiment impatiente de retrouver mes amies et de sortir de l'appartement qui me semblait bien trop petit pour nous deux.
Nous avions passé tout l'été à nous disputer pour un rien et elle me reprochait de ne pas être une petite fille docile qui écoutait sa mère. J'avais 10 ans mais je n'avais pas envie de faire ce que ma mère voulait que je fasse. Je voulais pas m'habiller en garçon ou encore qu'elle m'appelle Drew parce qu'elle avait toujours voulu un fils et non pas une fille. Jusque cet été là elle ne m'avait jamais dit qu'elle aurait préféré avoir un garçon à moi ou encore que j'avais gâché sa vie. J'avais pleuré de nombreuses fois au mois de juillet de d'Août et je n'avais rien dit à mon père.

De plus ma mère était maligne car elle faisait toujours ça quand mon père n'était pas là. Quand il rentrait du travail, elle était redevenue normale. J'avais appris à avoir peur de ma mère, d'être seul avec elle. Ce premier septembre de cette année là, tout changea. Je pensai que j'allais retourner tranquillement à l'école et voir beaucoup moins ma mère.... Mais au lieu de m'emmener à l'école, elle m'entraîna dans la salle de bain où elle me coupa les cheveux très courts comme un garçon. Elle ne voulait plus d'Hannah, elle voulait Drew, elle voulait son fils. Ce jour là j'ai pleuré toutes les larmes de mes yeux, je me suis débattue mais je n'ai rien pu faire. Elle m'a obligé à aller à l'école avec une tenue de garçon et mes cheveux courts et mal coupés. Je n'ai jamais eu aussi honte de ma vie.

La directrice de mon école appela mon père au déjeuner. Elle lui expliqua dans quel état j'étais arrivé à l'école et quelques heures plus tard il venait me chercher et m'emmena chez ma grand mère paternelle. Là bas, il m'expliqua que ma maman était malade et que je ne devais pas lui en vouloir. Je n'arrivais pas à ne pas lui en vouloir. Elle avait coupé mes cheveux, elle m'appelait Drew. Ce n'était pas normal. Je voulais une maman comme mes copines. Ce fut dur d'apprendre de la bouche de mon père qu'il était mieux que je reste chez sa mère pendant quelques temps pour qu'il puisse soigner correctement maman. J'avais l'impression qu'il la préférait à moi. Je restai chez ma grand mère pendant plus de six mois....

 
Je ne pourrais jamais oublier ce jour là. Je venais d'avoir 15 ans quelques mois auparavant quand une amie me fit découvrir un tout nouveau groupe de musique qui s'appelait D.A.R.K Paradise. J'étais chez elle pour l'après midi car je n'invitai jamais les gens chez moi vu ma mère... Mais j'avais la chance d'avoir des amies qui comprenaient... Enfin je soupçonnai mon père d'avoir appeler les parents de mes amies les plus proches pour leur expliquer la situation difficile à la maison.
Je suis de suite tomber sous le charme de ce groupe et surtout d'Oliver Calloway. Il avait quelque chose, quelque chose qui me laissait pas insensible. J'ai longtemps écouté les albums du groupe et à la première occassion je suis allée avec cette amie à un de leur concert. Je devais avoir 16 ans à ce moment là et dès que je le vis, je tombais amoureuse d'Oliver....
A la fin du concert, j'ai eu beaucoup de chance car le père de mon amie - ayant de l'influence dans le monde de la musique – nous fit rencontrer le groupe et là j'eus un vrai coup de cœur. J'étais définitivement amoureuse de ce gars qui était un dieu de la musique.

 
C'est cette année là que j'ai eu mon diplôme. J'allais enfin quitter le lycée et la maison. J'étais vraiment impatiente de rejoindre le centre ville de Londres et quitter l'appartement qui ressemblait à une prison pour moi. Depuis ce moment où ma mère m'avait coupé les cheveux, je la fuyai comme la peste. J'étais revenue chez eux six mois après être arrivée chez ma grand mère mais je m'enfermai le plus possible dans ma chambre. A la demande de mon père, on avait même fait poser un verrou dans ma chambre pour que je puisse m'isoler de ma mère si elle avait une autre crise de folie. On appelait sa maladie : la bipolarité . J'avais fait de nombreuses recherches sur celle-ci mais j'avais toujours du mal à comprendre ce que c'était exactement mais en revanche je savais très bien que c'était dur de vivre avec quelqu'un qui avait cette maladie et j'avais eu mon compte.

J'adorai mon père mais ce n'était plus possible de vivre avec ma mère. C'est pour ça que j'étais aussi heureuse de quitter la maison pour l'université. J'avais travaillé dur, très dur au lycée pour obtenir une bourse et j'avais réussi. Je m'étais rendue compte durant ces années lycée que je me donnai la peine, je pouvais arriver à tenir mes objectifs. La rentrée n'était qu'en septembre mais j'avais trouvé un petit boulot pour l'été. J'allais travailler dans un Starbuck et cela me permettrait de mettre un peu d'argent de côté et d'arranger ma petite chambre université avant la rentrée.


Voilà un moment clé dans ma vie, un moment où ma vie changea réellement et du mauvais côté de la chose. J'essayai de passer un maximum de temps avec le groupe D.A.R.K Paradise et notament avec Oliver. J'adorai passer du temps avec lui et je me disais qu'un jour il verrait que j'existe, que je suis amoureuse de lui et qu'il est aussi amoureux de lui... Il fallait juste que je sois patiente mais le 31 octobre je fis quelque chose que je n'aurais jamais du faire. Il y avait une fête d'Halloween auquel le groupe était invité. J'avais réussi à m'inscruter et j'avais vu qu'Oliver était trop proche d'une fille à mon goût. Je lui avais fait une crise de jalousie impressionnante devant tout le monde puis j'étais partie en larmes et en colère. Je n'étais pas rentrée chez moi mais j'avais débarqué chez lui et j'avais forcé la serrure. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à lui et je ne voulais pas qu'il ramène cette garce chez lui pour faire des choses que je voulais pas imaginer....

Il rentra seul chez lui mais fut très surpris de me découvrir nue chez lui à l'attendre au milieu de son salon. Mon but était de rendre jalouse et faire fuir la fille s'il venait avec elle. Je me sentis honteuse quand il rentra... Je remis rapidement ma robe, j'attrapai mes chaussures et je quittai sa maison aux pas de course sans un mot. J'avais trop honte de mon attitude. Qu'est ce qu'il m'avait prit ?



Le 2 novembre 2012, c'est la première fois que je me rendis chez un psy. Je savais que la maladie de ma mère pouvait être héréditaire et j'avais peur de souffrir de la même maladie qu'elle. J'étais effrayée, totalement perdue mais je n'avais envie de parler à personne de ça. J'expliquai mon cas au médecin, les problèmes de ma mère et je suivis de nombreux examens durant les semaines qui suivirent. Je me renfermai sur moi même. J'avais peur, j'étais effrayée par ce qu'on allait me faire. A la fin du mois, le verdict tombait. Je souffrai de bipolarité comme ma mère. J'avais l'impression que mon monde était entrain de s'effondrer comme un château de cartes. Je connaissais cette maladie. J'avais vécu avec quelqu'un qui l'avait durant des nombreuses années. On ne pouvait pas me mentir en me disant qu'on vivait très bien avec.

On me donna un traitement mais je n'avais pas envie d'accepter cette maladie, de vivre avec. Je ne voulais pas avoir des troubles maniaco-dépressifs comme on disait mais j'avais pas le choix... Il me fallut plusieurs semaines pour digérer tout ça et recommencer à sortir mais il m'arrivait plusieurs fois d'arrêter mon traitement comme pour prouver que je n'en avais pas besoin, que je n'étais pas malade.



J'ai quitté la résidence universitaire parce que je ne sentais plus à l'aise là bas. J'ai repris mon petit boulot au starbuck pour pouvoir me payer un petit appartement. J'ai redoublé mon année à l'université car je n'étais pas réellement concentrée l'année précédente à cause de la nouvelle de ma maladie... Aujourd'hui j'essaie d'avoir une vie normale même si ce n'est pas facile tous les jours. Je vais à l'université, je travaille au starbuck, j'étudie à la bibliothèque et surtout j'évite de louper un seul concert de D.A.R.K Paradise car c'est une des seules choses dans la vie qui me fait oublier que je suis malade. Dans mon entourage, il y a que mon père qui sait que je souffre de la même chose que ma mère et il veille sur moi discrètement. Je le sais et il m'a promit de rien dire à personne. Il gardera mon secret.