POPPY ¶ Les hommes sont tous des bébés !

chapitre I: Quoi de plus naturel que de commencer par le commencement. Pourquoi pas. Je crois que l'enfance nous forge. On est  ce que l'on est de par tout ce qui se passe durant notre vie. Peut-être que ce qui se passe aujourd'hui m'aurait pas eu lieu si je n'avais pas prix telle ou telle décision. Aujourd'hui je ne serais pas en train de pleurer l'homme que j'aimais. Tout c'est passé si vite. Il venait de me demander en mariage, on revenait de ce dîner au restaurant, c'était un bon jour, il avait fait beau à Londres. On était heureux, ma réponse avait été positive, et il était totalement excité à l'idée de m'épouser et de le dire à tout le monde, de crier sur tous les toits que j'allais devenir madame Hamilton. Je lui tenais la main alors que nous traversions la ville pour rentrer chez nous. Notre vie se construisait, elle a été compliquée parfois plus parfaite à d'autre. L'amour nous rend plus fort et faible à la fois. Je le regardais tendrement, un léger sourire aux lèvres, je n'avais pas à croire que j'allais devenir une Hamilton, une vraie. Je connais cette famille depuis tellement longtemps qu'au final peut-être que c'était le karma. Vouer à me marier avec l'un d'eux. Ma mère avait parié que je me marierais au frère de Aiden. Dexter. Le destin réserve beaucoup de surprise. C'était un beau jour, mais tout le monde sait que la perfection n'existe pas. On n'a pas vu ce camion débouler de nul part. Il a grillé un feu.. Son klaxonne résonne encore dans ma tête.. Il a percuté la voiture coté conducteur. C'est Aiden qui conduisait. La voiture a roulé.. plusieurs tonneau. J'ai débord cru que c'était la fin, ma fin, ma mort. Je ne ressentais rien. Impossible de respirer, coupure au niveau de mes poumons, rien ne répondait, ne fonctionnait. Mon cerveau n'envoyait pas mes intentions à mes organes vitales. J'ai cru que j'allais suffoquer.. ce qui sembla durer une éternité a dû durer seulement dix secondes. J'ai repris mon souffle.. la réalité a été dure et frappant de plein fouet. J'ai vu Aiden du sang plein de visage, inconscient.. impossible de le réveiller. Mes poumons me faisait affreusement mal. Mon épaule aussi et un tas d'autres endroits, tout monde corps était ankylosé par des dégâts internes et externes. Je tentais de ramper à l'extérieur du véhicule on vient m'aider. J'entend encore les sirènes des pompiers, des ambulances résonner, arriver. Mon corps étendu sur le goudron ne répondait plus du tout. Je veux voir Aiden. Je l'appelais.. je ne faisais que prononcer son prénom.. Mais je n'ai pas pu le revoir et cette image de lui.. celle que je vois dans la voiture, son visage toujours couvert de sang me hantera toute ma vie. J'ai mal dans le poumon droit. Je suffoquais et un masque à oxygène bien s'installer sur mon visage.. Mes yeux papillonnaient.. je crois que c'est vers là que j'ai perdu connaissance. J'ai cru mourir à ce moment là.. L'acouphène résonnait fort dans mes oreilles. Et encore une fois la réalité vous frappe de plein fouet lorsque vous ouvrait les yeux une longue journée plus tard.

chapitre II: Charles Baudelaire disait dans l'un de ses poèmes: " Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté." Je n'ai jamais vraiment compris ce qu'il entendait par là jusqu'à cette sensation. On croit dormir mais on ne dort pas. On croit rêver mais ce ne sont pas des rêves. On croit mourir mais la mort n'est pas encore votre meilleure amie. Mais on ne vit pas non plus, nous sommes dans l'entre-deux monde. Ni mort, ni vivant. La complexité du corps humain. On n'a pas envie de quitter cette phase. Parfois des souvenirs vous reviennent de plein fouet. Je me souviens de ce jour, je devais avoir 5 ou 6 ans, ma mère m'emmenait jouer dans un parc de la ville, je trouvais d'autres enfants de mon âge. Elle voulait que je m'ouvre au monde, que j'aime les choses simples de la vie, ce que j'ai toujours fait. Ce jour là je crois que c'est celui qui a changé ma vie. Un garçon c'est approché de moi et on a commencé à jouer. A tout et n'importe quoi, une amitié simple et pure. Je venais de rencontrer Dexter Hamilton. J'étais loin d'imaginer ce que cette rencontre voudrait dire pour lui comme pour moi. Je pensais juste que c'était une rencontre, une amitié, une garçon de mon âge. On ne se pose pas toutes les questions existentialistes à cet âge, on partage un bon moment. Je n'avais pas prévu de le revoir. Encore, encore et ne jamais vraiment le quitter, grandir avec lui. Dexter est devenu mon meilleur ami. Deux mondes, une seule vie. Nous. Il vivait dans un milieu opposé au mien, des parents riches.. importants. Mes parents tenaient juste une épicerie de quartier. J'avais une grande soeur avec qui je suis toujours très proche. Sa famille à lui n'a jamais vu d'un bon oeil notre amitié, c'est un peu le prince et la paysanne si je dois faire un dessin. Mes parents l'ont tout de suite admis dans la famille, le fils que mon père n'a jamais eu un peu. L'amitié parfaite. On a grandi ensemble, mûrit ensemble, fait nos premières bêtises ensemble. Toutes les premières fois y sont passés.. il m'a embrassé lorsque j'avais 16 ans. Et je lui ai offert ma virginité, idem pour lui. Puis l'amitié nous rattrape.. on se perd, on ne sait plus quoi faire mais on ne peut pas se séparer. Les gens nous voyaient déjà marier avoir des enfants.. peut-être que je l'ai longtemps pensé.. mais lui apparemment non. Et il y a son Aiden son frère. Grand frère. Je n'avais jamais été plus proche que ça de lui.. jusqu'à un soir où je suis allée à une soirée sans Dext' et j'ai trop bu.. j'ai bien cru qu'on allait abuser de moi et il a débarqué.. il était là dans la soirée et il m'a protégé.. je crois que c'est là que j'ai remarqué qu'il n'était pas n'importe qui. L'amour s'est installée.. presque 4 ans de vie commune.. et.. et je me réveille. Lorsque je suis réveillée j'étais perdue. Mon bras droit était bloqué, ma tête tournait. C'est le visage de Dexter que j'ai vu en premier et j'ai souri. J'ai pensé à une mauvaise cuite.. revenir 10 ans en arrière .. que d'illusions. Dex avait une sale mine, j'ai voulu serrer sa main mais j'ai grimacé.. j'ai mal dans les côtes et dans tout le corps enfaîte. La mémoire me gifle et je me souviens. Je n'ai compris qu'en sentant les larmes sur mes joues couler que je pleurais. Deux cotés cassées dont une à abîmer mon poumon droit, il n'est pas vraiment perforé je m'en remettrais en faisant attention. Épaule fêlée et des coupures sur le corps.. des bleus. J'aurais dû mourir. Avec Aiden.  Il n'a pas survécu. Il m'a quitté, nous a quitté. Je ne sais plus quoi faire. Dexter s'occupe de moi.. mais la vie n'est que ruine. j'ai l'impression que mon monde s'effondre. Je ne suis plus la petite fille de l'épicier. Je ne suis plus la fille que les gens adorent. Je ne suis plus d'origine espagnole, je ne suis plus la soeur de quelqu'un. Je ne suis plus l'amie d'une personne, plus l'enfant qui grandit sainement, plus la résultat d'un métissage. Plus rien. Hier était un beau jour. Aujourd'hui c'est l'enfer.