"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Morning jogging  2979874845 Morning jogging  1973890357
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Morning jogging

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() message posté Mer 16 Sep 2015 - 22:38 par Invité
Morning jogging
Owen & Léo

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Il avait tout préparé. Mit en clair les points importants de son programme, travailler sans cesse son "texte" pour paraître incollable sur le sujet et séduire l'hypothétique auditoire qui lui serait accordé. Il avait à nouveau monopolisé la photocopieuse de l'accueil pour étayer son dossier. Bref, Owen n'avait eu de cesse de se tracasser quant à l'élaboration de son nouveau dossier. Son premier rendez-vous avec l'administration de l'hôpital, c'était soldé par un lamentable échec. Il savait ainsi, qu'il n'aurait pas, même avec la meilleure des volontés, une seconde chance. Il fallait donc trouver une solution pour outrepasser cet obstacle, résolument peu commode. L'alternative en vue ! Soumettre le dossier et logiquement le programme qui va avec au comité éthique propre à son département, à savoir la traumatologie. Il avait pris soin d'adapter son discours, n'étant pas naïf, il savait que son projet à moins d'avoir des liens plausibles avec ce département, ne recevrait pas l'accueil tant attendu. Il avait aussi dans un souci, d'égalité, envoyé un dossier au comité d'éthique du département psychologique. Ces deux actes, étaient les deux dernières chances, l'ultime rempart, l'ultime occasion de faire participer le GOS à ce programme. Mais avant de concevoir une suite à cette histoire, Owen avait un autre projet, moins utopique, mais tout aussi difficile dans la réalisation. Il lui fallait une équipe, des personnes sur qui compter. Patients et spécialistes, il devait s'entourer pour avoir des résultats.

Pliée, un nombre incalculable de fois, écrite, réécrite, effacer, oublier, recommencer. Cette liste qu'il tenait dans sa main, avait engendré tout un tas d'action pour passer du brouillon au propre. Owen la déplia à nouveau et prit, une fois encore, connaissance, des quelques noms qu'il avait pris soin de rédiger en amont. L'on pouvait donc y trouver Tristan Newmann, à traiter comme patient hypothétique. Emelie-Ann O. Lenz médecin pressentit pour travailler en collaboration sur le projet. D'autres noms figuraient, tels que celui de Linaëlle P. Bradshaw, associé au terme "art thérapie". Mais plus bas, un nom mit attira l'attention du médecin et pour cause, le patronyme était mit entre parenthèses. Léolyah S. Dawkins, avait traversé l'esprit d'Owen presque comme une évidence. La jeune femme était un cas fascinent, le penchant féminin de ses déboires. Depuis trois ans, elle exerçait ses talents d'infirmière au GOS. Owen avait eu vent, par le biais de quelques rumeurs, des quelques soucis qui empourpraient la vie de la jeune demoiselle. Dès lors, le traumatologue avait décidé de tout mettre en œuvre, pour la convaincre d'accepter son aide. Enfin, précisons qu'il n'a pas encore eu l'occasion de l'embrigader dans sa folle équipée.

Le portable en main, l'Irlandais pianoté nerveusement sur son clavier tactile, pour envoyer un sms, à celle à qui, il avait en tout bien tout honneur, demandait le numéro quelques jours plutôt. Il se creusa la tête pour rédiger ce petit message qu'il voulait simple, mais pas trop équivoque. Et c'est après cinq minutes d'intense réflexion, qu'il se décida enfin.


"Je sais qu'il est tard...mais serais-tu partante pour un jogging demain ?"



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() message posté Sam 19 Sep 2015 - 18:45 par Invité

morning jogging ✻ Owen et Léolyah

La journée était enfin terminée. Après douze heures de travail intensif aux urgences du Great Ormond Street hospital, je déposais enfin les problèmes de la journée au vestiaire avant de quitter les lieux. La journée avait été calme par rapport à certaines journées que j’avais connues ici et pourtant, je me sentais épuisée. Mes muscles étaient douloureux, mon cerveau plus connecté au monde réel, mes yeux n’arrivant quasiment plus à rester ouvert désormais. Enfin bref, il fallait vraiment que je rentre vite. Après plus d’une demi-heure dans la circulation danse de la capitale, mon postérieur se trouva enfin en contact avec mon canapé. Les jambes sur la table et une boite en métal sur les genoux, je sortis tout un tas de matériel nécessaire pour pouvoir rouler un joint. Rien qu’un petit, peu charger, afin d’oublier les soucis sans pour autant être totalement défoncé avant d’aller dormir. L’objet du délit allumé au coin des lèvres, je me laissais aller sous le passage de la substance illégale dans mes veines, sentant mes muscles douloureux se détendre sur son passage. Les yeux fermés, je profitais de cet état de plénitude totale s’apparent des moindres petites parcelles de mon corps.

Je fus sorti de mes pensées quelques instants plus tard par la vibration de mon téléphone sur ma cuisse. L’objet entre les doigts, je pianotais sur le clavier tactile afin d’afficher le nouveau message tout juste reçu. « Je sais qu'il est tard...mais serais-tu partante pour un jogging demain ? » Aucun nom n’était affiché sur ce message et le numéro n’était pas enregistré dans mon téléphone. Alalah, c’était tout moi ça. J’essayais de me souvenir à qui j’aurais pu donner mon numéro de téléphone. Un homme dans un bar il me semble, un autre en boite de nuit, une jeune femme tout juste arriver à Londres et cherchant un endroit où se fournir en drogue et Owen. D’après le message, il était probable que le destinateur de ce message soit ce dernier. Enfin j’espère. « Owen ? Excuse-moi, j’ai oublié d’enregistrer ton numéro. Oui, il n’y a pas de soucis. 8h demain chez moi ? » Envoyer. A peine retirer le doigt de la touche que je le regrettais déjà. Il était vingt-trois heures et je lui avais donné rendez-vous neuf heures plus tard pour aller courir. Je me maudis intérieurement de ne jamais prendre le temps de réfléchir avant de parler. Bref, il ne me restait alors plus beaucoup de temps pour prendre ma douche, aller me coucher, réussir à m’endormir, me lever, reprendre une douche et me préparer pour aller courir. Soupirant, je me dirigeais vers la première étape de mon long programme avant de me retrouver dans mon lit, les cheveux encore mouillés, prête à dormir.

Le réveil sonne à 7h afin que je puisse avoir du temps devant moi pour me préparer avant que le traumatologue du GOS se pointe à mon appartement pour m’emmener faire un peu de sport de bon matin. Me levant difficilement de mon lit qui me priait de rester avec lui, je me rendis dans la cuisine pour me préparer un café bien corsé ayant pour effet de me réveiller un peu plus et me donner le courage de ne pas annuler au dernier moment notre rendez-vous. Malgré tout, ce ne fut pas un très grand succès. Bon, peut-être qu’une bonne douche arriverait d’avantage à me donner l’envie d’aller courir plutôt que de retourner dans les bras de Morphée. Nouvel échec. Bon, il allait falloir que je me fasse violence. Après tout, ce n’était qu’un mauvais moment à passer et après ce jogging, je me sentirais certainement mieux. Un jogging ainsi qu’un débardeur « spécial sport » enfilé, j’attendis auprès de l’ilot central de la cuisine, un second café à la main, que l’heure du rendez-vous approche. J’en profitais pour pianoter sur mon iPhone, faisant le tour de mes mails et des réseaux sociaux. La porte sonna. Sans même demander l’identité de mon interlocuteur, j’ouvris de la cage d’escalier pour permettre au médecin de monter chez moi. « Bonjour docteur. » dis-je, un sourire aux lèvres, en l’invitant à entrer.  
crackle bones
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() message posté Dim 4 Oct 2015 - 12:49 par Invité
Morning jogging
Owen & Léo

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Étant de service, la veille, Owen avait préféré regagner son appartement, plutôt que de laisser Julia patienter jusqu'à son retour. Cependant, il l'avait gratifié d'un sms avant de rentrer, lui faisant ainsi savoir qu'il se rattraperait ce weekend et il y comptait bien. Depuis qu'il avait quitté l'hôpital, Owen regardait le monde avec un nouvel œil. Chaque jour, aussi long soit-il, devait être le prétexte pour vivre pleinement les choses, pour ne plus remettre à plus tard ce qu'il pouvait faire le jour même. Un prétexte pour profiter de chaque instant de chaque minute, mais plus encore être avec ceux et celle qu'il aime, qui font ressortir en lui le meilleur. Ainsi, après avoir envoyé son sms à Julia, l'homme se dirigea vers son salon, il caressa la tête de son jeune chiot encore sous l'effet du sommeil, puis s'assit sur le canapé, alluma son PC et y consulta ses mails.

Rien de bien exaltant ne transparaissait via sa boîte mail, hormis ce message, émanant d'un charmant hôtel face à la mer, situé à Dublin. Le médecin avait au préalable fait une réservation pour deux nuits. Il s'était aussi occupé de trouver quelqu'un de confiance pour garder Teddy et Lilly ce weekend, puis avait par la suite négocier âprement avec les petites terreurs pour que ces dernières concèdent enfin à laisser leur mère partir en weekend avec son amoureux. L'Irlandais pouvait donc souffler et cette perspective d'un weekend avec Julia, lui arracha le plus beau des sourires. Par la suite, deux autres mails attirèrent aussi son attention, tous deux provenaient de la plate forme Amazon. Sans plus attendre, le médecin les ouvrit. Le premier lui faisait savoir que la commande  passée trois jours auparavant, à savoir une paire neuve de chausson de danse, arriverait sous peu. Quant au deuxième mail, il lui notifiait la préparation de sa commande de la veille, à savoir tout un équipement d'apprenti footballeur. Et oui, une fois encore et pour rattraper ses quatre années d'absence, Owen avait décidé de gâter les petits et satisfait par cette belle perspective, il referma son ordinateur avant de se diriger vers la salle de bain, tandis que son chiot émergeait enfin de sa léthargie.  Ce soir, il ne traîna pas sous la douche, il y passa moins d'une dizaine de minutes montre en main. Il enfila par la suite, un bas de jogging bleu nuit et se rua sans plus attendre sur son lit où le chiot le retrouva sans plus attendre. Owen mobilisa le peu d'énergie qui lui restait encore et régla son réveil. Il devait retrouver Léo le lendemain, pour un jogging matinal, mais pas que. Cette rencontre était aussi l'occasion pour lui de convaincre la jeune demoiselle de le suivre dans son projet. Il était encore "peu" sûr de son choix et ignorait, à l'heure actuelle, s'il serait capable de convaincre la jeune femme, qu'il savait pourvu d'un fort caractère. Il ne se focalisa pas là-dessus et laissa Morphée venir le chercher...

Le réveil sonna à 7 h, délestant Owen et son fidèle compagnon à deux pattes d'un sommeil réparateur. Aujourd'hui, le médecin était de congé, mais il n'avait pas l'intention de se tourner les pouces. Il s'était octroyé une journée marathon, qui commençait ironiquement par un jogging. Ainsi réveillé, l'irlandais quitta son lit, il se rua dans la cuisine et servit son chien. Il déversa quelques coquettes dans sa gamelle. Une fois délesté de cette tâche, il se prépara un bon café, fit griller du pain et s'installa enfin à table. Il avala, en cinq minutes, montre en main, son semblant de petit-déjeuner avant de se ruer dans la salle de bain. La douche fut aussi rapide que celle de la veille. Serviette à la taille, il entra dans sa chambre, sortit son nécessaire de sport dont il se para sans plus attendre. Il retourna dans la cuisine pour prendre l'une des bouteilles d'eau qu'il avait mis au frigo la veille. Il disposa le tout dans un sac. Il était à présent 6h30 et le traumatologue quitta son appartement pour rejoindre les transports en commun.

Comme à son habitude, l'irlandais enfonça ses écouteurs dans les oreilles, une fois à l'intérieur du métro. Il chercha durant quelques secondes, la bonne chanson, celle qui correspondait le plus à son état d'esprit actuel. A court d'inspiration, il opta pour "Beautiful Day" de U2. Il prit place dans la voiture de tête, s'accrocha à la barre métallique et commença à observer discrètement, comme il avait l'habitude de le faire, toutes les personnes qui l'entouraient. Dans sa tête, il s'imaginait mille et une histoire sur chacun des êtres qui peuplait le wagon de tête. Il leur inventait des noms, des vies, des histoires, dont lui seul maîtrisait la narration. Il se conférait en un sens, une omniscience, qui le faisait sourire. Owen, malgré son attrait évident pour la médecine, avait montré et ce depuis son adolescence, un certain intérêt pour le domaine littéraire. Mais bien décider à faire plaisir à son cher papa, le jeune garçon avait délesté très rapidement la littérature et l'écriture pour la science. Le regrettait-il ? Oui, parfois... mais le passé relève du passé et il n'est jamais bon de trop s'y attarder.

Les minutes s'écoulèrent, les chansons défilèrent dans la playlist du médecin. A sa montre il était presque 8H, les portes s'ouvrirent laissant apparaître le nom de la station. Sans plus attendre, Owen quitta le wagon de tête et quitta au pas de course, la station de métro pour rejoindre l'extérieur. Il marcha encore cinq bonnes minutes avant d'enfin arriver à bon port. Sans plus attendre, il frappa à la porte pour ensuite souffler sur ses mains, espérant ainsi les (dé) engourdir du froid qui les paralysaient presque à présent. Il attendit au pied de l'immeuble que la porte d'entrée se déverrouille pour qu'il puisse entrer. A peine trois secondes plus tard, le petit interlocuteur laissa apparaître une petite lumière verte et un bruit se fit entendre. Sans plus attendre Owen ouvrit la porte et pénétra à l'intérieur du hall d'entrée. Motivé à souhait, il laissa l'ascenseur pour les escaliers. A mesure qu'il passait les marches, il étayait dans sa tête, les arguments qu'il comptait proposer à Léo pour définitivement la convaincre de le rejoindre. Il n'eut pas le temps d'atteindre les cinq propositions, car il se trouvait maintenant face à la porte. Il souffla et frappa trois petits coups. Quelques secondes s'égrainèrent avant que la porte ne s'ouvre enfin sur une Léo réveillée et prête et c'est tout sourire qu'il la salua.

« Bonjour Léo. Ravi de voir que tu es paré ! » s'exclama l'irlandais en entrant à l'intérieur de l'appartement.  « Il fait un peu froid, mais le temps n'en reste pas moins agréable pour un bon jogging. En tout cas merci d'avoir accepté.  Bon, je te propose de ne pas traîner. Si on veut être tranquille, mieux vaut partir maintenant. Tu connais un endroit sympa où aller ? »



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() message posté Mar 6 Oct 2015 - 12:40 par Invité

morning jogging ✻ Owen et Léolyah

Lorsque le réveil sonna seulement sept heures après que je sois tombée dans les bras de Morphée, je maudis intérieurement ma gentillesse et mon incapacité à dire non en permanence. C’était plus fort que moi ; lorsque l’on me proposait quelque chose, même si je n’en avais pas réellement envie, je disais oui. Certainement un rapport avec la relation que j’avais avec mon père. Bref, ce n’était pas le moment de cogiter sur ce sujet. Et puis bon, sept heures de sommeil c’était largement suffisant pour un adulte. Mais régulièrement, je me demandais si mon besoin de dormir n’avait pas cessé de se développer et ainsi, m’obligeant à dormir au moins douze heures pour être en forme. Ce n’était pas normal que je sois toujours autant fatiguée malgré mes heures de sommeil. D’ailleurs, l’adjectif « fatiguée » faisait désormais entièrement parti du descriptif de mon caractère. Songeant à cela au fond de mon lit, encore enroulé dans ma couverture tandis que le réveil ne cessait de sonner, je me mis métaphoriquement un coup de pied au cul pour le sortir de l’endroit que je préférais dans mon appartement. Malgré l’envie presque irrésistible de retourner dans les bras de Morphée, je pris rapidement un café bien corsé qui fut ingurgiter en moins de temps qu’il ne faut pour le préparer, je me retrouvais désormais prête à partir, un second café à la main auprès de l’ilot central de la cuisine en attendant Owen.

Celui-ci ne se laissa pas désirer très longtemps – et heureusement d’ailleurs – et pointa le bout de son nez. Ouvrant la porte de la cage d’escalier, je jetais rapidement un coup d’œil à l’horloge qui affichait 07h57. Il est ponctuel pour un médecin. Commenta ma conscience ce qui eut pour effet de me faire esquisser un sourire au coin des lèvres. Quoi ? Les médecins n’étaient pas réellement connus pour leur ponctualité, au contraire. Il fut rapidement devant la porte. Je le salue et l’invite à entrer. « Bonjour Léo. Ravi de voir que tu es paré ! Il fait un peu froid, mais le temps n'en reste pas moins agréable pour un bon jogging. En tout cas merci d'avoir accepté.  Bon, je te propose de ne pas traîner. Si on veut être tranquille, mieux vaut partir maintenant. Tu connais un endroit sympa où aller ? » Oh, il est vraiment motivé pour aller courir. J’avais osé espérer secrètement que ce soit une blague et qu’il allait m’emmener boire un café. Raté. « J’sais pas. Peut-être Saint James’ Park ? Ça fait longtemps que je n’ai pas fait mon jogging là-bas. » Dis-je en souriant, tout en passant une main dans mes cheveux. « Bon en fait, ça fait longtemps que j’ai n’ai pas mon jogging tout simplement. » Repris-je en étant honnête cette fois, tout en riant légèrement. J’estimais faire assez de sport lors de mes gardes aux urgences. Surtout que j’avais la chance d’avoir un corps qui métabolisait bien la nourriture, ce qui me permettait de ne pas prendre le moindre gramme la plupart du temps, peu importe ce que je pouvais ingurgiter.

N’étant pas du tout sportive et fumant comme un pompier – et non pas que de la cigarette, au grand désespoir de mon entourage – je savais que ce jogging s’annonçait compliquer. Je lui aurais bien proposé un café ou quelque chose à boire pour gagner un peu de temps avant l’heure de mon décès mais au vu de sa motivation, je savais que ma proposition ne servirait à rien. Aller, va courir fainéante. Je gifle ma conscience, tout en gardant un sourire devenant de plus en plus factice sur les lèvres. « On y va ? » Questionnai-je le médecin, tout sourire, essayant malgré tout de gagner en motivation. D’ailleurs pourquoi voulait-il courir lui ? D’après ce que j’avais vu de lui sous sa blouse au GOS – non pas que j’ai l’habitude de mater les médecins à leur insu – il n’avait pas besoin de faire tant de sport que ça. Surtout qu’en tant que traumatologue, il était le premier à savoir qu’on pouvait se blesser de nombreuses façons en faisant du sport. Et les fractures de fatigue, vous savez les os se cassant tout seul après un excès de sport, il y pensait ? Les fractures de fatigue n’arrivent que chez les athlètes, tu ne risques rien Dawkins. Bon. D’accord. Sur ce coup, ma conscience n’avait pas tort. Mais quand même, il ne fallait pas prendre trop de risque quand même. Laissant le médecin sortir de l’appartement en premier, je ferme la porte derrière moi après avoir dit au revoir à ma chienne qui était resté assise à côté de celle-ci en me voyant quitter les lieux.

Une fois dehors, je fus frappé par le froid. Ce n’est pas humain un temps comme celui-ci. « Il fait au moins -8000 » comme dirait un acteur dans un film français que j’avais vu quelques années plus tôt sur les conseils d’un ami à moi. Bref, voilà que le jogging commençait. A petite foulée, nous prenons la direction du Saint James’ Park, sans forcer pour le moment. Courant à une vitesse assez modéré, au point que quelque piétons réussirent même à nous dépasser en marchant eux très rapidement, je priais intérieurement pour que cela reste comme cela. Bah oui, il ne faudrait pas que tu te froisses un muscle hein ! Dit ma conscience en me toisant de la tête au pied d’un air moqueur. Je n’aime pas le sport, ce n’est quand même pas ma faute. Si ? En silence, nous arrivèrent enfin à notre destination où – sans crier garde – le traumatologue se mit à accélérer d’un seul coup. Faisant de même, je sentais de nouveau des muscles dont j’avais oublié l’existence depuis le temps. C’était douloureux, voir même insupportable. L’air n’arrivait quasiment plus à pénétrer dans mes poumons. Mais pour le moment, je suivais. En respirant comme un veau, mais je suivais tout de même. Uniquement pour garder la face, même si je savais que si d’ici quelques minutes il n’avait pas ralenti la cadence, j’allais certainement tomber dans les pommes. Bon, au moins, il était médecin et il savait ce qu’il faudrait faire dans ce cas.

crackle bones
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() message posté Jeu 22 Oct 2015 - 1:22 par Invité
Morning jogging
Owen & Léo

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Par le passé, à savoir à une époque révolue, Eion était un sportif aguerri. Il ne manquait pas une occasion de sortir faire son jogging. À l'époque, il n'était qu'un petit interne qui partageait son appartement avec sa meilleure amie et son frère. Une joyeuse colocation qui avait soudé l'amitié des trois comparses. Une amitié, qui, des années plus tard, s'était transformée en amour à la grande joie d'Eion. Revenons à l'époque où Eion portait un sac en bandoulière et qu'il arpentait (une fois sur deux) les bancs de l'amphi. Le week-end, lorsqu'il jouissait d'un peu de liberté et qu'il ne s'enfermait pas dans un pub pour boire avec ses camarades, il lui arrivait de prendre la journée pour s'occuper un peu de lui. Il commençait en douceur et se lever tôt pour aller courir, puis l'après-midi, si Jeremiah parvenait à s'armer de motivation, les deux hommes se rendaient au stade pour étayer leur rivalité masculine. En général, ils optaient pour une partie de foot, voir de rugby. C'est dans ces moments, loin des tracasseries liées aux études, loin de l'appartement, qu'Eion se sentait bien. Le sport était son échappatoire, mais plus encore, il ravivait de vieux souvenirs qui le ramenaient à une époque où il partageait encore des choses avec son père. Une belle époque en somme. Mais avec le temps, les moments de liberté se faisaient rare. La médecine prenait une place trop importante et son engagement en Irak n'avait pour ainsi dire, rien arrangé. Ajoutez au préalable ses quelques problèmes avec alcool. Le médecin avait ainsi dû revoir ses priorités. Mais depuis quelque temps, enclin aux changements et à un retour aux bonnes vieilles habitudes, l'Irlandais, c'était remit à courir et à prendre soin de lui, lorsqu'on daignait lui offrir un peu de temps.

Cependant aujourd'hui le jogging n'était pas un impératif, mais une excuse pour pouvoir parler à Léo hors des murs hospitaliers. Certes, il aurait pu trouver une autre excuse pour pouvoir passer un moment avec la jeune femme. Mieux, il aurait pu trouver un autre endroit, une autre activité, certainement plus adéquate pour converser, mais Owen Reagan ne faisait jamais rien comme les autres. Et le cas échéant, une proposition banale, à savoir un café, un déjeuner, un pique-nique ou que sais-je, aurais peut-être éveillé les soupçons de la jeune fille. Car après tout, pourquoi l'un des titulaires en traumatologie, voudrait-il passer du temps avec elle. Sous cet angle, les choses peuvent effectivement paraître ambiguës, ce qu'elles ne sont pas évidemment, du moins pour Owen qui venait d'entrer en se frottant les mains. Il prit le temps d'observer l'intérieur qu'il visitait pour la toute première fois. Rien de bien exaltant, une décoration au moins aussi sommaire que la sienne. Il suivit donc la jeune femme et ne put que constater la petite motivation qui l'habitait présentement et il ne pouvait la blâmer qui serait assez dingue, à part lui, pour se réjouir de sortir courir à une heure aussi matinale, sous une température disons le quasi-hivernale. Finalement, Leo lui proposa le Saint James' Park, qui pouvait effectivement être un bon endroit pour quelques foulées. La petite réflexion de la jeune femme fit sourire Owen qui ne put s'empêcher de rajouter :


« -Et honnête en plus, c'est bien. Je vais être franc avec toi, j'ai repris le jogging depuis peu, donc bon, on part sur la même base n'est-ce pas ? » Oui, il fallait bien trouver quelque chose à dire pour la rassurer et la mettre dans les meilleures prédispositions avant d'y aller. « -Ne t'en fais pas, je n'ai pas l'intention de préparer un marathon. On ne forcera pas trop. Ils quittèrent donc l'appartement sans plus attendre. Owen restait silencieux, il préparait déjà le discours, ou du moins le semblant de discours qu'il s'apprêtait à livrer à la jeune femme pour la convaincre de le rejoindre dans son projet. Mais il ne pouvait se résoudre à lancer les choses sur un terrain aussi glissant, il devait se montrait patient et attendre le bon moment. La fraîcheur extérieure le sortit instantanément de sa réflexion. Son corps tout entier malgré le surplus de tissu, fut secoué par quelques spasmes tant il faisait froid.


« - 8000 ! C'est un euphémisme non ? On devrait commencer dès maintenant avant que le froid ne tétanise tous nos muscles. » Owen lança les hostilités et foula l'asphalte. Il exécuta quelques foulées, de quoi mettre la jeune femme en confiance. Ils prirent donc la direction du Saint James' Park, assez calme au vu de l'heure matinale. Il subsistait cependant quelques piétons, qui au vu de la cadence adoptée par les deux coureurs, purent les dépassés avec aisance et en marchant. Owen, bien décidé à corser l'exercice, se mit à accélérer d'un seul coup, laissant, Leo sur le carreau, du moins l'espace d'une ou deux secondes. La jeune femme n'était pas prête à dire son dernier mot et montrait une certaine résistance qui n'était pas pour déplaire au traumatologue, qui avait déjà commencé à la tester sans qu'elle ne s'en rende compte.


« -Tu t'accroches bien Dawkins, c'est un bon point. » dit-il en gardant la même cadence. Il savait que ça commençait à être douloureux pour sa jeune camarade, encore plus lorsque le sujet fume beaucoup. Elle devait ainsi redoubler d'efforts pour que l'air puisse pénétrer ses poumons et cela pouvait s'entendre. L'Irlandais augmenta une dernière fois la cadence sur 50 mètres puis il s'arrêta d'un seul coup. « -Ca n'est pas évident hein ? Ca l'est encore plus quand on fume beaucoup et de l'herbe qui plus est. »


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