See you again

l devait être sur les coups de 19h quand Ezra sortit du siège de Huxley Bijouterie, une journée horriblement longue entre ces murs, où il avait dû rester assis sur une chaise derrière les écrans avec une équipe incompétente, Ezra avait tout simplement horreur de ça. C'était pour cette raison qu'il était un peu énervé en montant dans la voiture accompagné d'Ariel, déjà que de travailler pour Ariel ce n'était pas de tout repos, même s'il devait l'avouer que la situation évoluait dans le bon sens, mais ce n'était pas non plus l'extase, mais en plus il devait jouer les babysitteur derrière une télé, ce qui était d'autant plus frustrant et bien en dessous de ses compétences. Alors que leur dernière discussion aurait dû tout améliorer, ce n'était pas encore tout à fait ça, et il avait encore le droit parfois aux petites crises d'Ariel, et Ezra de son côté devenait de moins en moins patient. Mais il n'arrivait toujours pas à se dire qu'il devait partir, casser leur contrat et trouver du boulot ailleurs, il avait le sentiment de vivre une nouvelle séparation, et pour l'instant il n'était pas prêt à l'accepter, leur relation -professionnel- finirait tôt ou tard par s'améliorer, il en était sure. Pour lui, l'US Army représentait la période où il était avec Camilla, et ce n'était que rancœur et désillusion, et l'Agence, c'était cette période même, avec Ariel, une nouvelle période, mais il continuait d'être en colère.  Sauf que cette fois, c'était contre lui même qu'il était en colère, peut être à cause de ce foutu traitement auquel il était accro, à cause de son passé, de ses sentiments contradictoires pour Ariel et Camilla en même temps, peut être parce qu'il se sentait incapable de passer à autre chose.

Ezra déposa Ariel à la maison et gara la voiture dans le parking souterrain du bâtiment, en remontant les escaliers, il avait relu les messages que Sam lui avait envoyé, juste pour vérifier si c'était bien aujourd'hui qu'ils devaient se rejoindre. Avec Sam, il avait tout de suite accroché, surement leur côté borderline, le fait qu'il se reconnaissait en elle, l'un comme l'autre était paumé, au fond du trou, et Ezra se forçait à croire que quelque part elle avait été la lumière qui l'avait remonté peu à peu à la surface. Et puis au bout d'un moment, ça avait finit en amitié compliqué, elle lui plaisait vraiment, mais ni l'un ni l'autre n'était prêt à construire quoi que se soit de stable, encore aurait-il fallu qu'un des deux n'ait été stable dans cette période de  leur vie, mais même dans cette supposition, l'un aurait été plus une béquille pour l'autre. Et Sam avait décidé de mettre ses distances, ou du moins c'était ce qu'il avait supposé, après qu'il ait embrassé, chose qu'il regrettait d'ailleurs. C'était dommage, parce qu'ils avaient surement gâché une belle histoire, d'amour ou d'amitié, peu lui importait, et Ezra n'avait pas eu de nouvelles pendant des mois, qui commençaient à être des années. Et pour ne rien arrangé les choses, leur stand de tir avait fermé pour ouvrir dans un établissement plus grands à l'autre bout de la ville, trop loin pour lui, il n'y était jamais allé, même par curiosité pour savoir si Sam y était restée quand même. Et puis un matin, Ezra était persuadée de l'avoir croisé alors qu'il courrait dans un parc, il était même sure d'avoir croisé son regard, et depuis il s'était remis à penser à elle, et au culot il lui avait envoyé un message pour avoir de ses nouvelles. Au début, il avait vraiment hésité à revoir Sam, même ne serait-ce que quelques heures, il ne savait pas comment il allait réagir, si son crush n'était que passager, ou s'il allait reprendre de plus belle en la voyant, et il se disait qu'au final ce n'était qu'en passant du temps avec elle, qu'il le saurait.

Il était juste repasser vite fait par l'appartement, en troquant son costard-cravate, pour un jean-sweat, et il avait par la même occasion prévenu qu'il ne serait pas là de la soirée, et qu'en cas de problème, il était toujours disponible sur son téléphone. Il avait ensuite appelé un taxis pour se rendre au Barfly et retrouver Sam. Sur place, il avait jeté un coup d’œil dans la salle et n'avait pas reconnu ses cheveux bruns, il était peut être arrivé trop tôt, la salle était déjà pleine de monde dans une ambiance bon enfant, et il se voyait plutôt mal faire table par table pour la reconnaitre. Il s'installa au bar, à la vu de tous, et se commanda une Guiness, tout en posant son téléphone à côté de lui, au cas où.