On a tous besoin d'amis ft- Raph

Aah Paris.. De sacrés souvenirs. Des mauvais surtout, disons que je n'avais pas particulièrement envie d'y retourner pour faire une petite visite de courtoisie à l'hopital bien au contraire je crois qu'avec même une jambe cassée il faudrait me trainer attaché aux mains et aux pieds pour que je retourne dans un service hospitalier quel qu'il soit ou on me prodiguera des soins. Si c'est pour rendre visite à un(e) ami(e) je réviserais peut être ma décision, mais sinon sauf en cas de rechute ce qui normalement ne devrait pas arriver je n'y retournerais pas. Hors de question. C'était au dessus de mes forces, maintenant c'était devenu comme une allergie. Je ne supportais plus cet endroit.

Mais bon, Paris était toujours mieux que de finir dans un pays totalement pourri je suppose j'ai quand même pu profiter un peu de la France, des beaux endroits de la ville que beaucoup rêvaient de visiter. Je sais que se plaindre est mal, et qu'il y a toujours quelqu'un en ce monde qui souffre plus que nous. Je ne le nie pas. C'est juste que quit à aller dans une des villes qui a la réputation d'être une des plus romantiques, j'aurais aimé être accompagné de la femme que j'aimais, et que j'aime toujours d'ailleurs. Mais dans mon malheur j'ai quand même eu des petits rayons de soleil en tombant sur des gens très sympathiques, dont une jeune fille, Salomé. Elle était plus jeune que moi et je l'avais rencontré pendant un voyage scolaire. Ce genre de discution qui démarre à partir de rien puis qui évolue. Pouvoir rire un peu, discuter en toute sincérité avec quelqu'un, ça me faisait plaisir. Ca avait été un moment dur pour moi, des rares jours que j'avais pu passer à l'exterieur avant ma seconde hospitalisation à longue durée mais j'avais eu ce soutien et ça m'avais fait énormément de bien. On avait sympathisé, échangé nos numéros pour rester en contact et je pouvais la compter à l'heure d'aujourd'hui parmis les quelques amis que j'avais encore. Un vrai soleil cette fille la.

Dès que je l'avais mis au courant de mon retour à Londres ça l'avait enchanté et donc nous nous étions revus comme de vieux amis, en toute simplicité et rien n'était plus agréable que ça. Je dois bien avouer que les choses compliquées me déplaisent, il en va de même avec mes relations avec les gens. Je ne me prend que rarement la tête lors des disputes ou autre, les vrais amis la vie se débrouille toute seule pour les trier, et ne faire rester que les plus sincères au fil du temps. Je sentais qu'avec Salomé je n'aurais pas à me faire ce genre de soucis, elle serait la pour moi et inversement.
Du coup, nous avions rendez vous dans la soirée pour 19h et cela m'arrangeait plutôt. A quelques jours de la rentrée, que j'appréhendais pas mal d'ailleurs, je devais finir d'ordonner mes fiches pour les cours que j'allais donner, activité normal pour le prof que j'étais. Travailler.. Bon sang ce que ça avait pu me manquer, les moments ou j'avais été en santé avaient été plutôt rares et tenir une année entière tenait du miracle. Maintenant, c'était une nouvelle vie qui commençait, et je me sentais merveilleusement bien.

5 minutes plus ou moins en retard, je me décidais à sonner à sa porte en regardant rapidement ma montre avant de soupirer. J'avais pris le temps de soigner mon apparence quand même, un jean sombre et un polo à manches courtes bleu marine, des chaussures de ville plus ou moins passe partout plus classes que les quelques paires de basket qui trainaient pour mes activités sportives en tout genre dont je ne me privais plus non plus. Souriant légèrement à sa voix j'entrais avant de prendre l'ascenseur qui m'amenait directement à son étage, et la porte ouverte finit de me guider. Je me penchais pour lui faire la bise, la jeune femme étant plus petite que moi, déposant une main douce sur son épaule.

«  Salut ! Désolé pour le retard ma voiture m'a fait des misères mais c'est réglé! Je vais plutôt bien merci, et toi? Ca me fait plaisir de te voir. »

C'était bon de revoir des gens qui avaient fait d'une certaine façon partie de mon passé, tout comme elle. Cela me prouvait que tout pouvait s'arranger et que la fin de cette période de peur était enfin terminée. Il pouvait espérer des jours bien meilleurs et reconstruire une vie stable, s'autoriser à rencontrer du monde sans la peur de devoir leur dire adieu à cause d'une affreuse maladie contre laquelle il n'existait encore aucun moyen de se protéger, vacciner ou quoi que ce soit du genre. La seule alternative était de se battre et d'y croire de toutes ses forces pour ne pas se laisser surpasser par l'envie de tout lâcher quand la douleur n'était plus supportable.

" Oui c'est sur je suis parfaitement bilingue Français maintenant mais j'ai toujours l'accent donc impossible de confondre! Je suis heureux ici. J'avais hâte de revenir quand même. "

Ce n'était pas du tout la même chose et ce malgré la proximité des deux pays, totalement incomparable rien qu'au niveau du fonctionnement ou de la façon d'être et de penser des gens. J'aimais pouvoir rentrer dans le pays ou j'avais grandi et ou je voulais vieillir désormais. En lui parlant de Flora je n'avais pas pu m'empêcher de me mordre la lèvre tristement, oh oui elle me manquait ma Flo.. Elle était merveilleuse. Et je ne pourrais jamais aimer qui que ce soit comme je l'aimais elle. Tout comme je ne pourrais jamais oublier l'amitié forte que j'avais batti avec Louie à l'époque et à laquelle j'avais renoncé le jour ou j'avais fais mes bagages, d'une manière ou d'une autre sans vraiment que ça soit ce que je voulais pourtant.

" Tous les gens que j'ai laissé la derrière moi sont vraiment très en colère après moi parce que je suis parti.. Et je ne lui avais jamais dis à l'époque pourquoi je partais du coup c'est.. Vraiment compliqué.. Tu as raison de prendre ton temps en tout cas. Tu verras tout va changer le jour ou tu rencontreras la personne qui changera ta vie, ta façon de voir les choses"