Oh boy i'll be your fantasy. — Luka.

Au coin d'une rue, j'aperçus le psychologue que je fréquentais il y a de cela 4 ans, suite au départ de mes parents en Ecosse et leur rejet vis-à-vis de mon homosexualité.

- « Monsieur Rhodes, comment allez-vous depuis tout ce temps ? » me lança-t-il d'un ton plutôt doux.

« Je sens déjà votre air d'analyste, mais bon, je vais vous répondre sincèrement. » Je m'arrêtai alors, avant de m'accouder sur un mur, histoire de ne pas faillir lorsque j'allais déblatérer toute mon histoire. « Pour tout vous dire, je m'en sors plutôt bien. Après le départ de mes parents, comme vous l'avez su, j'ai fait une sorte de dépression, et je peux le dire, grâce à vous, je suis sorti de cet enfer. Ce n'était pas une période facile, notre enfance défile lorsque cela nous arrive, nous demandant s'il ne s'agit que d'un cauchemar éphémère et que nous allons nous réveiller incessamment sous peu. Heureusement pour moi, vous étiez là, mes amis étaient là, et je pris le choix de profiter de la vie, et de rattraper le temps perdu. Maintenant, vous n'avez plus à vous inquiéter de quoi que ce soit avec moi, je vais bien, et je n'espère pas retourner dans votre bureau, qui, il faut le dire, est plutôt miteux. »

Son sourire, était quelque chose de très caractéristique chez lui, il ne cessait jamais. Quelle que soit la situation, cela dégageait une atmosphère de confiance, et je savais que grâce à cet homme, j'avais gagné une certaine confiance en moi, et que j'étais devenu l'homme que j'étais. Certes, j'étais plutôt torturé entre le travail et les plaisirs de la vie, mais j'avais acquis une réelle autorité et une envie de diriger. Il m'avait rendu charismatique aux yeux des autres, afin que je me sente important suite à l'échec que la vie m'avait offert. Il ne dit rien de plus, toujours aussi énigmatique, et il me tendit sa carte, que j'avais jeté à la poubelle, plusieurs années auparavant. Pourquoi ? Lorsque je relevai le visage vers sa direction, il avait disparu, et après avoir scruté les alentours, je ne pouvais distinguer sa silhouette. J'étais plutôt surpris de cette approche. Et si le destin se modifiait de nouveau ? Et si le malheur allait s'abattre de nouveau sur ma vie qui n'était qu'un amas de poussière en quelques secondes, quelques années auparavant ? Sonné, je retournai la carte, où mon ancien psychologue avait laissé un mot.

Si jamais vous avez besoin.

Je me sentais complètement perdu, de simples mots avaient détruit ma journée. Comment quelqu'un pouvait-il avoir une influence si forte sur moi ? Je n'avais pas compris son geste, et pourquoi m'avait-il fait ça ? J'étais en colère. En colère d'être si vulnérable face à une personne en particulier, et cela, je ne lui pardonnerai pas. Jamais. Je devais détruire tout ce qui me liait à lui, je ne devais plus le revoir. Je pris alors mon téléphone portable, et sans l'ombre d'un remord, je supprimai son numéro de téléphone, le rayer de ma vie était sûrement la bonne solution. Est-ce que je me voilais la face en faisant ainsi ? Mon esprit était bien trop troublé pour réfléchir, et j'agissais avec impulsivité. Et s'il avait raison ? Je ne pouvais croire à cela. Je devais reprendre ma vie. Je repris alors mon vélo, l'enfourchai, et parti en direction de la maison d'édition qui m'engageait pour traduire différents textes en portugais. Et si.