"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Love is keeping the promise anyway (Olivia) 2979874845 Love is keeping the promise anyway (Olivia) 1973890357
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Love is keeping the promise anyway (Olivia)

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() message posté Ven 25 Déc 2015 - 11:24 par Invité
“I've learned that people will forget what you said, people will forget what you did, but people will never forget how you made them feel.”  Je relevai lentement la tête. Les étoiles auréolées de nuages surplombaient les décorations claires que j'avais accroché sur les murs de la chambre. Je me faufilais entre les meubles en me laissant porter par une étrange douceur. La nostalgie me brûlait, et sans doute, était-ce là, une autre contradiction entre mon attitude nonchalante et les hurlements de la bête sauvage. J'étais une métamorphose. J'apprenais encore à renaître de mes cendres, mais les reliques du passé, n'étaient plus aussi nobles et majestueuses qu'auparavant. Je n'arrivais plus à lever la beauté sur la mort. Je ne savais plus retranscrire mes doutes et mes incertitudes. Ma main se posa sur la poignée de la porte. L'espace se consumait sous mes doigts violacés, comme si les pressions répétitives contre le sac de boxe avaient fini par user mes articulations. Je redécouvrais ma force imposante et les courbures athlétiques de mes muscles après cinq longues années de solitude. Ma silhouette se conformait enfin à l'image glacée de l'homme que je désirais devenir. Non pas, le soldat américain. Simplement, le survivant. L'alliance de feu où subsistait encore la misère inhérente à mes échecs. D'un geste las, je longeai le couloir. J'entendais l'agitation d'Olivia à l'étage. Le son de sa voix enlaçait ma pensée. Quel était le parfum du charme qu'elle exerçait sur mon esprit ? Je secouai les épaules en arrivant devant les escaliers. Je me sentais fragile. Mon cœur se pressait contre les parois de ma cage thoracique. Ainsi, tous les poèmes et toutes le déclarations, que je maintenais captives de mes sentiments, pouvaient s'échapper de ma prise. Mon amour s'épandait sur les parois de l'appartement, à la fois visible et invisible. Il me rappelait constamment la perte de mes idéaux, de mon identité et de notre fils. Ce deuil que je portais de manière insoupçonnable, sans jamais m'exprimer ou évoquer son existence. Il était là. Je soupirai tristement et mon souffle se condensa face à la chaleur qui irradiait dans la pièce. Ma gorge était serrée par l’appréhension. Je m'inclinai devant la rampe pendant quelques secondes, puis je me redressai avec flegme, résigné à rejoindre les danses gracieuses de la girandole contre l'écume de l'océan. Ce soir, c'était Noël. Olivia était mon cadeau. Il était temps que je m'en saisisse et que je l'étreigne à bout de bras. Il était temps que je l'embrasse une dernière fois, avant de m'anéantir au creux de la vague.
Je souris en arrivant devant son dressing. Elle n'était pas encore habillée, alors je m'assis au bord du lit en joignant les mains sur mes cuisses. Je l'observais silencieusement, absorbé par la douceur de ses traits et l’élégance de son profil. Ses cheveux apparaissaient comme un flocon de neige qui se fondait sous les lumières tamisées de la lampe. Ma femme ne m'appartenait pas. Elle ruisselait vers une étendue étrangère, que je ne pouvais pas atteindre. Mon imagination était limitée. Mon corps, mon cœur et ma bouche étaient dénudés d'esprit. Je fronçai les sourcils en m'allongeant sur le matelas. Où allait-elle comme ça ? Pourquoi fallait-il qu'elle soit aussi belle ? Je fermai les yeux afin de plonger dans l'obscurité. Ma langue avait renoncé aux saveurs musquées de nos baisers passionnés. Désormais, je la touchais avec retenue. J'effleurais sa nuque avec maladresse. Comme si nos rencontres étaient devenus pénibles à supporter depuis sa crise de pseudocyesis. Je me levai brusquement afin de me diriger vers sa silhouette filiforme. Je me collai à son dos en suivant le rythme de sa respiration effrénée, puis je la fis tourner vers mon visage assombri. « Viens avec moi. » J'emprisonnai son poignet sous ma prise, avant de l'entraîner vers le vestibule. La porte était scellée. C'était la mienne. Je ne l'avais jusqu'à présent jamais invité à entrer dans mon antre ténébreux. C'était ici que je gardais tous mes secrets. Je hochai la tête en lui souriant, puis je poussai les battants en bois vernis. Les décorations étoilées brillaient dans un fond sans couleur. Les étagères étaient vides et ordonnées. Et au milieu, entre les cartons entassés, et la boîte d'outils, se trouvait un berceau à balancelle. Je crispai la mâchoire en ouvrant les volets de la fenêtre. « Je sais. Ce n'est pas ce que tu espérais, mais ... » Je frottai nerveusement mes joues. Je n'étais pas à l'aise avec les mots. Je ne savais pas les lire, les énoncer et encore moins les penser. « J'ai préparé mon texte, puis je l'ai oublié. » Je la fixai avec une lueur complice au bout du regard. Nous n'avions jamais été habitués aux longues tirades. Je réservais trop souvent mes jugements. Je croisai les bras. « Je veux y croire avec toi. La plus part du temps, je ne sais pas comment réagir. J'ai oublié Isaac. Tout le monde semble avoir adoré cet homme. Mais, je l'ai oublié. » Un frisson traversa mon échine. Je venais de rompre la connexion qui me reliait à mon fantôme. Je faisais tomber le masque afin de découvrir mon visage parsemé de ratures. Je me penchai vers Olivia, comme le corps mourant qui aspirait à rejoindre les tréfonds du sol. Mes émotions demeuraient inachevées. Mes rêves n'existaient plus dans ce nouveau monde. Je tendis mes mains vers les poches de ma longue veste, puis je sortis deux petits écrins. Dans le premier, se trouvait une petite bague en or. Simple et sans monture. Son pourtour semblait terne et usé, mais il brillait d'une lumière incandescente. Elle représentait la mélancolie d'un vieux souvenir que l'on oubliait jamais. Celui du fils que nous avions perdu en Afghanistan. Dans le second, une gourmette incrustée de diamants, dont la surface lisse portait la mention x von ziegler . La promesse d'un nouvel espoir, quelque soit son nom ou son sexe. Je posai un genou à terre sans interrompre mes pensées. « Olivia Marshall, veux-tu être la mère de mes enfants ? » Murmurai-je d'une voix rauque. Je gardai la tête baissée. Ma bouche se courba afin de retenir les râles de ma gorge nouée. Et dans mon esprit, le parfum se mélangeait au charme de la voix. J'entendais toujours Olivia. Dans le silence et dans la nuit.
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() message posté Lun 28 Déc 2015 - 18:55 par Invité

Isaac & olivia —  moons don’t fall in love with stars, only stars fall and when they fall, they burn. i will burn over and over again for you. ✻ ✻ ✻ J’avais trente ans aujourd’hui, pourtant, je n’avais pas l’impression qu’il s’agissait d’un jour différent des autres.
J’étais un bébé de Noël. On disait souvent que j’étais le cadeau de la famille mais je savais, au fond, que ma venue au monde en ce 25 décembre 1985 avait embêté mes parents. Les hôpitaux en période de fêtes étaient toujours plein, les accidents domestiques étant très fréquents lors des réunions de famille. William n’avait pas pu avoir ses cadeaux à temps et avait fait un drame parce qu’il avait cru qu’il n’avait pas été suffisamment sage. Ils n’avaient pas pu fêter ce moment tous ensemble parce que j’avais débarqué dans leurs existences. Ils ne m’avaient pas dit qu’ils auraient préféré que ça se passe autrement, non. Ils avaient simplement eu la décence de ne pas me le reprocher.
C’était des gens bien, après tout.
Tous les ans, j’avais fêté les années qui défilaient en même temps que la buche, en famille, recevant mes cadeaux d’anniversaire directement de la part du Père Noël. On m’avait souvent demandé si cela m’embêtait, d’être née le jour même de cette fête, mais je n’avais jamais vu d’inconvénient à partager mon anniversaire avec Noël. Sans doute parce que j’avais eu l’habitude. Sans doute parce que je n’avais connu que cela. Sans doute parce que je n’étais pas suffisamment égocentrique pour avoir besoin d’une journée à moi toute seule.
Mon peignoir sur les épaules, le visage déjà maquillé, les cheveux déjà coiffés en un chignon, je sortis de la salle de bain pour me diriger jusqu’à mon dressing. J’observai mes robes suspendues avec soin, mes doigts palpant les différents tissus. Puis, finalement, j’attrapai la robe que j’avais prévu de mettre pour l’occasion, noire, cintrée pour marquer ma fine taille. Je fis tomber mon peignoir de mes épaules et l’enfilai, sentant la présence d’Isaac dans notre chambre, derrière moi.
Je ne me retournai pas vers lui. Mes gestes étaient lents et appliqués. Je remontai la fermeture éclair discrète qui se trouvait sur mon flanc et, en cet instant, je sentis Isaac venir se reprocher de moi. Son torse se colla à mon dos et je retins un petit sursaut de surprise. Il m’incita à me retourner et je levai les yeux vers son visage. Un sourire flottait sur mes lèvres mais je ne savais pas s’il était là par habitude ou par satisfaction, par automatisme ou par contentement. Je ne savais pas non. Je savais simplement qu’il était toujours là. « Viens avec moi, » me dit-il en prenant mon poignet entre ses doigts. Je n’avais pas encore enfilé mes escarpins mais je le suivis, pied nus, à travers les pièces de mon spacieux appartement. Il m’amena jusqu’à la pièce qui avait été pendant très longtemps un bureau et que j’avais donné à Isaac pour qu’il ait son espace ; il ouvrit la porte et mes yeux se perdirent sur tout ce qui s’était entassé entre-temps.
Mais, ce qui captura mon regard, fut le berceau qui trônait au milieu de la pièce. Ce n’était pas un de ces berceaux hors de prix que j’avais pu regarder dans des magazines, non ; pourtant, il avait bien plus de valeur encore. « Je sais. Ce n'est pas ce que tu espérais, mais... » dit-il, mal à l’aise, après avoir ouvert les volets. « J'ai préparé mon texte, puis je l'ai oublié. » J’esquissai un sourire. Cela ne m’étonnait pas et, à vrai dire, je ne lui en tenais pas rigueur ; cependant, je ne prononçais pas un seul mot, la gorge trop nouée pour articuler quoi que ce soit. « Je veux y croire avec toi. La plus part du temps, je ne sais pas comment réagir. J'ai oublié Isaac. Tout le monde semble avoir adoré cet homme. Mais, je l'ai oublié, » dit-il avant de mettre un genou à terre. Je l’avais déjà vu faire une fois, des années auparavant, lorsqu’il était venu me demander en mariage alors que nous étions beaucoup trop jeunes pour nous engager.
Il avait deux écrins. Un contenant une bague en or, toute en simplicité. L’autre contenant une gourmette au prénom anonyme. Mes yeux se posèrent sur les siens. « Olivia Marshall, veux-tu être la mère de mes enfants ? » me demanda-t-il finalement et je me surpris à sourire, mais par bonheur cette fois-ci. J’hochai doucement la tête en refermant mes mains sur ses siennes, enveloppant ainsi ses doigts et les deux écrins. « Tu… »  commençai-je sans réellement trouver mes mots. Il m’avait forcé à passer six mois à me sentir idiote, idiote et bête—six mois à m’en vouloir d’y avoir cru, six mois à faire le deuil de mes envies et de mes aspirations. Six mois à tourner la page. Six mois que je faisais de mon mieux pour ne pas y penser. « Relève-toi, s’il te plait, »  finis-je par reprendre. « Tu n’as pas à te sentir obligé. Je veux dire, j’ai compris que tu ne voulais pas…  Que tu ne voulais avoir d’enfant. Tu n’es pas obligé de faire ça pour moi. Je peux vivre sans. Je peux faire sans. »  Mes mains tenaient encore fermement les siennes. J’avais passé une vie à faire passer les autres avant moi. Une vie à me mettre de côté pour me concentrer sur le bien être de mon entourage, sur la santé d’inconnus.
Et je le faisais encore. Je le faisais sans m’en rendre compte, sans que cela soit prémédité. Je le faisais parce que j’avais peur de le perdre, quelque part. Je le faisais parce que c’était ma manière de lui prouver que je l’aimais, lui, cette personne qu’il était devenu, même s’il ne s’en rendait même plus compte.
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() message posté Lun 25 Jan 2016 - 20:25 par Invité
“I've learned that people will forget what you said, people will forget what you did, but people will never forget how you made them feel.”  J'étais maladroit. Mes réflexions étaient toujours confuses dans mon esprit. Je tentais de calmer mes ardeurs, de me montrer digne de confiance, mais les hurlements des soldats que j'avais abandonné sur les sols empourprés d'Afghanistan continuaient de résonner en boucle dans ma tête. Je les entendais tout le temps. Je serrai les poings en me tournant vers la silhouette d'Olivia. J'étais venu avec les meilleures intentions mais je n'arrivais pas à être à mon aise dans cette pièce confinée. Cet enthousiasme bruyant, ces éclats de passion indéfinissables et toute la folie qui imprégnait mon attitude à cet instant me semblaient si stupides. J'avais peur de mal m'y prendre. De me transformer à nouveau en monstre sous ses yeux étincelants de lumière. Ma gorge se serra alors que je me redressais avec nonchalance au milieu des objets empilés sur le sol ; des gants de boxe, un sac de sport, beaucoup de chaussures et de bandages. Je ne rangeais pas souvent comme s'il était encore tôt pour moi de me confronter à l'ambiance ordonnée de l'appartement. Je tendis lentement les bras vers les volets afin d'éclairer les rebords du berceau que j'avais confectionné moi-même. Les mouvements effrénés de mon cœur retombaient au fond de mon estomac. Choc post-traumatique ; je vivais les réminiscences de mes souvenirs et parfois je les laissais envahir mon couple. Mon cerveau était bloqué, incapable de mémoriser les événements qui avaient réellement une importance. Je frémis en suspendant mes gestes au milieu de la pièce. J'acceptais de me mettre à nu pour la première fois. Mon corps semblait répondre à une impulsion étrange, il se joignait enfin au cortège. Il trottait derrière les formes attristées qui cheminaient vers le cimetière afin de faire le deuil d'un ancien combattant. Son cercueil avait été déposé devant une fosse creusée dans la terre humide mais son âme n'avait jamais trouvé le repos éternel. Elle était là. Elle battait au creux de ma poitrine mutilée. Elle existait à travers l'air fougueux et le feuillage sépulcral qui bordait les limites de la ville jusqu'aux méandres du Mississippi. Il fallait que je lui dise à dieu, moi aussi. Il fallait que j'accepte la perte de l'être cher pour qu'il puisse renaître de ses cendres plus impétueux et plus éclatant que jamais. Je pinçai les lèvres en me tournant vers ma femme. Elle était trop silencieuse. Sa chevelure nébuleuse flottaient autour de son expression délicate. Je marmonnai un mélange de paroles perses et arabes en baissant les yeux, attendant dans un coin refoulé de mon cœur que la sentence tombe enfin sur les épaules que j'avais passé des mois à aiguiser dans une salle de sport déserte. Mon genou se pressait contre la surface rugueuse de la moquette. Il est las de réitérer les mêmes gestes de soumission. Cependant, je relevai mon visage avec légèreté. Car cette fois, il ne s'agissait pas d'une torture de tomber devant les autres. La personne qui se tenait devant moi était l'auteure de mon oraison funeste. Mon épouse. L'espoir qui m'avait maintenu en vie. Je ne lui avais jamais avoué ce secret. Je ne lui avais jamais décrit la morosité de ces longues nuits où l'hiver semblait durer une éternité. Je ne lui avais jamais exprimé l'étendue de ma reconnaissance et ma plus profonde désolation. Je sentais encore le contact de la boue humide qui se mélangeait au sang, l'odeur nauséabonde de la mort qui me guettait lorsque je m'accrochais aux portes blindées de ma cellule d'isolement. Je me rappelais de toutes ces choses. «Tu ...»  Articula-t-elle en effleurant mes mains crispées. Je ne parvenais plus à bouger, le cœur suspendu au rythme de sa respiration sifflante. Je l'entendais bourdonner dans sa bouche avant de s'évanouir dans la mienne. Nous étions ainsi liés depuis le premier jour. Une lame s'enfonçait dans ma poitrine et c'était Olivia qui ressentait l'agonie de mes derniers instants. « Relève-toi, s’il te plait, »  Non. Je ne peux pas. Je secouai frénétiquement les épaules en la retenant près de moi. Ce soir, elle devenait prisonnière elle aussi. « Tu n’as pas à te sentir obligé. Je veux dire, j’ai compris que tu ne voulais pas…  Que tu ne voulais avoir d’enfant. Tu n’es pas obligé de faire ça pour moi. Je peux vivre sans. Je peux faire sans. »  J'ouvris la bouche mais les sonorités glaciales de ma conscience se bousculaient contre mon palais avant de se rompre au contact de ma langue. Je refusais qu'elle capitule par ma faute. Je refusais de la contraindre encore une fois à me suivre dans mes lubies de soldat. Alors, je fis un effort en me penchant délicatement vers son visage. Mes doigts tremblants effleuraient sa frange ondulée avec une délicatesse infinie. « Tu es si jolie et je n'ai plus de limace pour t'embêter. » Marmonnai-je d'une voix courroucée par l'effroi. Mes paupières retombaient à moitié fermées sur mon regard assombri. Je humai les exhalaisons sucrées de sa fragrance avant de m'abandonner à l'apparence de l'affliction qui avait accompagné ma captivité. Je me retrouvais à nouveau accablé par l'épuisement à force de gesticuler contre les coups de bâton. Je voyais mon uniforme militaire flotter et tomber sur les épaules sales des talibans. Ils utilisaient mes couleurs pour étriller les ustensiles réservés aux usages sanitaires. « Je ne peux plus me relever. » Je gémis en serrant violemment ma prise sur ses poignets. « J'étais stupide de croire que j'étais invincible. Je pensais que je pourrais revenir en vainqueur si je me jetais au cœur du conflit. C'était un mensonge, Olivia. Je ne suis pas parti parce qu'on me l'avait ordonné. J'avais choisi de rejoindre les missions clandestines menées par le capitaine. Ils nous avaient affaiblis... » Articulai-je en sentant les spasmes troubler l'équilibre de mes pensées. Je noyais la vérité dans une cascade de sentiments qui s'envolait en amont, sous les ailes du vent. « Le président venait d'être élu. Il voulait manipuler l'opinion publique et faire de cette guerre une transaction politique mais il était déjà trop tard, tu comprends ? Il y avait trop de haine entre les deux camps. On brutalisait nos prisonniers et ils décapitaient leurs ennemis. » J'effectuai un geste fébrile en hoquetant. Je visualisais chaque détail de mes derniers mois en tant que sniper d'élite dans l'équipe alpha, chargée des interventions dans la province de Zabol. Le territoire afghan était trop vaste. Le désert était impossible à délimiter dans l'espace qui confinait nos troupes. Nous étions tous oubliés, sacrifiés au nom d'une justice qui ne répondait plus à aucune morale. Le manque de minutions, de directives et d'espoir perturbait les soldats. J'étais en tête du mouvement. J'avais choisi de répondre à toutes les offenses parce qu'elles étaient dirigés personnellement contre l'homme qui tenait le fusil de précision. Cet homme c'était moi. Tout ce temps. C'était moi. « Ils mentent. Je n'ai jamais raté mes tirs. J'ai reçu l'ordre de viser et j'ai tué tous ces civiles. Je n'ai épargné personne même pas les enfants. On me l'a ordonné. Les talibans ont mené leur vendetta jusqu'au bout. Le soir de ma capture, Hakim m'a regardé dans les yeux. Il a sourit et il a dit : Tu n'es rien. Regardes-toi, tu vas mourir ici. » Je gardai la tête baissée. J'avais tellement honte de prononcer ces mots. N'avait-elle jamais esquissé un soupir de soulagement en apprenant ma disparition ? « Il avait raison, Liv. Je suis mort la-bas. Même si tu étais avec moi. Même si je m'accrochais à ton visage tous les jours. Je suis mort la-bas. Et j'ai l'impression de mourir ici. Tout le temps. » Toutes les émanations de ma voix se mêlaient aux flux anarchiques de l'âme, de l'imagination. Je l'observai avec affection et je lâchai enfin prise. « J'ai besoin de toi pour me relever et tu as besoin d'une famille. Il ne suffit pas d'avoir de l'espoir pour que les miracles se produisent. » Je souris en plissant les yeux. Créons notre miracle. Ensemble.
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() message posté Dim 6 Mar 2016 - 18:33 par Invité

Isaac & olivia —  moons don’t fall in love with stars, only stars fall and when they fall, they burn. i will burn over and over again for you. ✻ ✻ ✻ Plus jeune, mes aspirations m’avaient paru simples, normales, accessibles. J’avais eu des rêves pouvant facilement s’apparenter à la réalité, des réalités qui n’attendaient qu’à se réaliser. Plus jeune, j’avais eu des espoirs plein la tête mais des espoirs qui ne s’étaient jamais rapprochés de la folie douce. Plus jeune, j’avais pensé à des situations réalisables. Plus jeune, je n’avais jamais voulu voler dans le ciel ou bien être invisible, lire dans les pensées ou posséder un phénix, oiseau du feu. Non, plus jeune, j’avais eu des désirs plus simples, plus terre-à-terre, et j’avais pensé que cela aurait été suffisant.
J’avais voulu un mari.
J’avais voulu des enfants.
J’avais voulu une famille.
Plus, finalement la réalité m’avait rattrapé et je m’étais rendue compte que rien n’était aussi simple. Ce n’était pas parce que je voulais des choses accessibles et naturelles que cela voulait fatalement dire que je les aurais. J’avais été bien naïve, j’avais vécu dans bien des rêves. Je m’étais cru supérieure et au-dessus de la réalité mais, la vérité, c’était que ma chute n’avait été que plus grande.
J’avais eu un mari, un mari qui m’avait échappé, un mari qui, de temps à autre, semblait ne même plus m’aimer.
J’avais eu des enfants, des enfants qui n’avaient jamais vu le jour, des enfants que la vie elle-même m’avait arraché.
J’avais eu une famille, une famille qui s’était décomposée.
Une famille qui était devenue poussières.
J’avais eu des rêves, oui, des rêves si simples et pourtant si compliqués. J’avais eu des rêves, oui, et j’avais fait le deuil des espoirs de la petite fille que j’avais un jour été. J’avais passé des années à accepter la mort de mon mari et, même s’il était de retour, je continuais d’endurer son absence. J’avais passé des mois à me faire à l’idée que je ne serais jamais mère et, même si je savais que cela n’était pas une fin en soi, mon coeur se brisait à chaque fois que je pouvais bien y penser un peu trop longtemps. « Tu es si jolie et je n'ai plus de limace pour t’embêter, » me dit-il sans pour autant se relever. Je ne savais pas comment réagir face au berceau qu’il avait construit de ses mains ; peut-être étais-je reconnaissante, peut-être étais-je touchée, peut-être étais-je blessée parce que je savais pertinemment que, malgré toutes ses bonnes intentions, cela n’arriverait pas. « Je ne peux plus me relever. J'étais stupide de croire que j'étais invincible. Je pensais que je pourrais revenir en vainqueur si je me jetais au cœur du conflit. C'était un mensonge, Olivia. Je ne suis pas parti parce qu'on me l'avait ordonné. J'avais choisi de rejoindre les missions clandestines menées par le capitaine. Ils nous avaient affaiblis... » poursuivit-il. Sa prise sur mes poignets étaient douloureuses mais c’était ses mots qui me faisaient le plus mal. Je sentis l’émotion me serrer la gorge ; toutes ces choses, il ne me les avait jamais dite, et je commençais à comprendre pourquoi.
Il m’avait abandonné, quelque part. Il était volontairement parti au front alors qu’il avait pertinemment su que nous étions censés rentrer quelque jour plus tard à la Nouvelle Orléans. Il avait gardé ce secret parce que c’était la première et l’unique trahison qui avait eu un impact sur nos deux vies. « Le président venait d'être élu. Il voulait manipuler l'opinion publique et faire de cette guerre une transaction politique mais il était déjà trop tard, tu comprends ? Il y avait trop de haine entre les deux camps. On brutalisait nos prisonniers et ils décapitaient leurs ennemis, » me narra-t-il. Je savais tout cela mais l’entendre une nouvelle fois de sa bouche me peinait, me peinait profondément. Je tentais de rester impassible à ses mots mais je luttais contre mon visage dont les traits commençaient à se tirer. Je luttais contre mon corps qui ressentait cette histoire parce qu’elle le touchait beaucoup trop. « Ils mentent. Je n'ai jamais raté mes tirs. J'ai reçu l'ordre de viser et j'ai tué tous ces civils. Je n'ai épargné personne même pas les enfants. On me l'a ordonné. Les talibans ont mené leur vendetta jusqu'au bout. Le soir de ma capture, Hakim m'a regardé dans les yeux. Il a sourit et il a dit : Tu n'es rien. Regarde-toi, tu vas mourir ici. » Sa tête était baissée mais c’était mon coeur qui souffrait le plus. Des frissons avaient parcourus mes bras parce qu’il y avait des morceaux de l’histoire que je ne connaissais pas ; des morceaux sur sa capture, des morceaux sur sa séquestration. J’avais toujours su qu’il avait tué. Tué des enfants. Tué des civils. Tué, tué, tué. Mais j’étais toujours partie du principe qu’on lui avait ordonné et qu’il n’avait pas eu le choix. Je murmurai son prénom mais il ne m’entendit pas, poursuivant sur sa lancée. « Il avait raison, Liv. Je suis mort la-bas. Même si tu étais avec moi. Même si je m'accrochais à ton visage tous les jours. Je suis mort la-bas. Et j'ai l'impression de mourir ici. Tout le temps, » confessa-t-il. Je fermai les paupières avant de finalement l’enlacer, serrant sa tête contre mon ventre alors qu’il était toujours agenouillé, serrant sa tête contre mon ventre, fort, si fort, pour lui prouver qu’il était toujours vivant. Toujours vivant et ici, avec moi. « J'ai besoin de toi pour me relever et tu as besoin d'une famille. Il ne suffit pas d'avoir de l'espoir pour que les miracles se produisent. » J’esquissai un sourire en entendant ses paroles. Miracles, rêves. Ces mots-là avaient la même consonance à mes oreilles. Je savais bien que cela n’existait pas, que cela n’existait plus. « Je me suis toujours dit que je sauvais une vie pour contre-balancer celles que tu retirais. Une vie sauve pour une vie ôtée, »  dis-je doucement. L’infirmière et le soldat. Nous avions été un couple de télévision, un parfait cliché pourtant si terrible si l’on regardait bien. J’avais dédié ma vie à sauver. Son métier, à lui, le forçait à achever. « Peut-être que c’est ça, notre punition, Isaac. Nous avons trop perturbé l’équilibre des choses. On n’a plus le droit d’interférer et donner la vie. »  Ma voix était douce, calme. Ces mots me coutaient mais c’était tout le travail que j’avais fait sur moi durant des mois qui me permettaient de m’avancer sur un tel sujet. « Même si tu acceptes, Isaac, je n’ai que très peu de chance de tomber enceinte un jour. J’ai été bête et idiote. J’avais tellement envie d’avoir des enfants que je ne me suis pas rendue compte qu’il valait mieux que je m’occupe de nous. »  Je caressai doucement ses cheveux, comme une mère pourrait le faire avec son enfant.
J’avais voulu un mari, il était là, à présent.
J’avais voulu des enfants mais ils m’avaient échappé, loin, si loin.
J’avais voulu une famille. Et, désormais, je la trouvais ailleurs, là où je n’avais jamais imaginé la trouver.
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() message posté Lun 7 Mar 2016 - 21:00 par Invité
“I've learned that people will forget what you said, people will forget what you did, but people will never forget how you made them feel.”  L'attente semblait révolue. Le détenu qui était tombé de la prison en essayant de s'évader, sortait peu à peu de son coma. Il tendait les bras vers le premier visage qui se dessinait dans la lumière. Olivia. C'était Olivia. Toujours et encore. Je plissai les yeux, le cœur débordant d'une émotion nouvelle. Ma gorge était serrée. Ma poitrine tremblait après avoir passé des nuits entières à imaginer. Ses étreintes. Ses baisers. Son parfum. La captivité avait déçu toutes mes illusions. Je lui en voulais. J'en voulais à la dignité, au temps, à mon corps. Les talibans avaient réussi à m'ébranler. Je n'avais pas supporté les tortures. Je m'étais laissé porté par la douleur. Puis, un soir, les souvenirs avaient disparu. J'avais oublié son amour. J'avais oublié ma promesse. D'un geste leste, je relevai la tête. Je ne reconnaissais plus ma vie. Parfois, mon univers n'existait plus. J'avais égaré mon identité, quelque part entre les dunes de sable. J'étais parti depuis trop longtemps. Le vrombissement des chars de guerre remplissait l'espace, les cris des soldats noyés dans la boue, dans le sang. Ils n'étaient pas réels. Les marques de mutilation sur ma peau n’existaient plus. Je voulais m'embraser dans mes rêves de simplicité. Rester avec ma femme, la couvrir d'attentions et de déclarations idylliques. Je voulais retrouver la petite fille aux cheveux d'or qui soignait les ailes des oiseaux, celle qui se faufilait entre les buissons en effleurant les pétales de roses. Elle chantait les louages d'une nature vive et colorée. Elle s'épandait sur le monde afin d'équilibrer tous ses défauts. C'était son credo. Olivia vivait pour le bonheur des autres. Elle n'avait jamais abandonné ses idéaux. C'était les gens qui avaient changé. Je soupirai en pressant mes genoux sur le sol. Les mots écorchaient ma bouche. Les mots me rapprochaient de l'absolution. Je lui parlais des tactiques militaires. Je lui avouais les versants sombres et répugnants, de cette histoire où nous étions, bien malgré nous, les protagonistes principaux. La vérité, c'est que j'avais choisi le risque. Je m'étais engagé dans une mission suicide. J'avais choisi d'épargner la nation en sacrifiant ma famille. Je secouai les épaules, les paupières bordées de la larmes. Je n'étais plus en colère. Je n'étais même pas affligé par ma destinée. J'avais déjà tout perdu. Mes phalanges crissaient sous ma prise. Je m'accrochais aux poignets d'Olivia en essayant de garder ma lucidité. Ils ne m'avaient pas tué. Je m'étais jeté à corps perdu dans la bataille. «Je me suis toujours dit que je sauvais une vie pour contre-balancer celles que tu retirais. Une vie sauve pour une vie ôtée,»  Je marmonnais dans mon menton. Elle sauvait des vies afin d'expier les erreurs d'un mari indigne. Mais que se passait-il, lorsque l'existence, que j'avais brisé, se tordait sous ses pieds ? J'avais ôté ma propre vie. Elle ne pouvait pas me ramener parce qu'elle était, le prix à payer. Je ne reviendrais pour personne d'autre. Ses bras entouraient ma tête. Je fermai les yeux en absorbant son odeur. Mon expression coulait sur son ventre, sur cette peau stérile et fatiguée. Je relevai lentement les bras afin de resserrer son étreinte. «Peut-être que c’est ça, notre punition, Isaac. Nous avons trop perturbé l’équilibre des choses. On n’a plus le droit d’interférer et donner la vie.»  Je fermai les yeux, bercé par les fluctuations de sa voix cristalline. Elle n'en savait rien. J'avais été puni pour deux. J'avais subi toutes les humiliations. Il n'y avait plus de dette. Je refusais de croire que mes douleurs étaient vaines. Je refusais de l'abandonner encore une fois. Nous étions supposés rester ensemble, c'était la seule explication logique à tout ça. C'était la seule justification à ma capture, à mon retour. «Même si tu acceptes, Isaac, je n’ai que très peu de chance de tomber enceinte un jour. J’ai été bête et idiote. J’avais tellement envie d’avoir des enfants que je ne me suis pas rendue compte qu’il valait mieux que je m’occupe de nous.»  Je hochai la tête en imprimant ses paroles. Elle semblait si lasse. J'avais crée ce monstre de tristesse, j'étais responsable de toutes ses déceptions car j'avais encouragé sa chute. Je m'en voulais tellement. Les parois du berceau brillaient sous les néons de lumière. Ils représentaient notre renaissance. Je m'éloignai lentement de sa prise afin de me lever. Mes jambes étaient flageolantes mais je maintenais une stature noble et imposante. Je fixai l'expression d'Olivia. Mes prunelles traversaient son âme. Je souris en arquant les sourcils.« Je vais t'embrasser et tu arrêteras de dire des bêtises. » Soufflai-je en me penchant délicatement vers ses lèvres. Mes doigts tremblaient en effleurant sa joue. J'étais hésitant. Je cherchais les limites sans réaliser qu'il n'y en avait aucune. « Tu es déjà une maman, Olivia. A chaque seconde, tu es une maman. » J'étais enfin prêt. J'avais dix ans, j'enfourchais ma trottinette et je balançais mes jambes au gré du vent. J'escaladais la petite muraille de la cour et je courrais dans les couloirs de l'école. Je montais les marches, les bancs et les tables. Je lui disais encore de devenir mon amoureuse. Elle avait les yeux couleur du ciel et elle m'avait complètement apprivoisé. « Il y a d'autres moyens de devenir parents. Si tu le veux. » Je plissai le front en effleurant son menton. Les oiseaux s'embrassaient pour se nourrir. Il suffisait d'un seul baiser. « Je t'ai laissé, Olivia. Maintenant je le sais. Je suis parti. Je ne regrette pas les années de violence. Je regrette de t'avoir menti. J'avais prêté serment aux officiers. Et j'en ai oublié notre évidence. » Maugréai-je en soupirant contre ses tempes. Je lui disait souvent que je l'aimais plus, mais à cet instant, je réalisai que j'avais besoin de l'aimer plus. J'avais tellement de choses à me faire pardonner.
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