(✰) message posté Sam 11 Juil 2015 - 10:47 par Olivia Andrews
Peter Xander Montgomery
London calling to the faraway towns
NOM(S) : Montgomery, le nom de son père tout simplement. PRÉNOM(S) : Peter, prénom qui a gagné d'une courte tête contre Zach, ses parents hésitaient et ont donc fait un sondage parmi leurs amis. Xander comme second prénom, pour l'hommage à son parrain. ÂGE : 32 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : il est né le 14 octobre 1982, à Ottawa, Canada. NATIONALITÉ : il est canadien pure souche, même s'il a habité un peu partout dans le monde. STATUT CIVIL : il est veuf depuis près d'un an et demi et depuis, papa célibataire. MÉTIER : chef cuisinier, il vit de sa passion et ça lui réussit puisqu'il a d'excellentes critiques. TRAITS DE CARACTÈRE : réfléchi, discret, attentionné, refermé sur lui-même, passionné, peu bavard, charmant, juste, papa poule, talentueux, secret, persévérant, torturé, patient, bordélique, direct, cultivé, peut parfois paraître bourru, fougueux et impulsif quelques fois, réaliste, désormais stable GROUPE : fast in my car.
My style, my life, my name
il a grandi dans une famille nombreuse qui se déplaçait tout le temps. Deux garçons, quatre filles. Il est né au Canada et ses parents en sont originaires mais sa mère travaillant avec l'ambassade, ils ont souvent déménagé, jusqu'à ce qu'elle obtienne un poste plus fixe à Londres, quand Peter avait 14 ans. Il a toujours bien vécu ces changements de décors, s'adaptant facilement, ce qui n'était pas forcément le cas de ses frères et sœurs. + Au lycée, il était loin d'être populaire, plutôt l'inverse en vérité. La faute à l’acné et à son manque de confiance en lui. Il était d'ailleurs fou amoureux d'une fille plutôt populaire qu'il n'a jamais osé aborder. + Il a commencé les cours de natation quand il était enfant et ne s'est jamais arrêté, contrairement à beaucoup d'enfants qui n'y vont que pour apprendre à nager. C'était une vraie passion pour lui, il a d'ailleurs eu une bourse universitaire grâce à ses performances et beaucoup disaient de lui qu'il serait bientôt un champion. Une blessure l'a malheureusement empêché de continuer, il n'a jamais retrouvé son niveau passé, même s'il a pu reprendre la natation pour son plaisir personnel. + Son monde a été complètement chamboulé il y a un an et demi, quand sa fille, Elisabeth (surnommée Beth) est arrivée dans ce monde. Même si rien n'est comme il l'avait prévu à l'époque, il ne regrette pas un instant de l'avoir. Et s'en veut des quelques mois qu'il a raté. + A la mort de sa femme, près d'un mois après l'accouchement, il était une véritable épave. On le trouvait plus souvent dans les bars qu'autre part. Il a d'ailleurs perdu son emploi à l'époque et sa sœur s'occupait de sa fille. Il a fini par s'en relever, grâce à son aide d'ailleurs, et se rend toujours à deux réunions des alcooliques anonymes par semaine, au moins. Il n'a plus touché à une goutte d'alcool depuis 398 jours. + Il s'inquiète pour un rien dès qu'il s'agit de sa fille. Il est capable de l'emmener à l'hôpital s'il trouve que sa température est trop forte, ce qui lui vaut généralement l'agacement de certains médecins et infirmières. + Enfant, il était fan des grenouilles. Aussi étrange que ça puisse paraître, il collectionnait tout ce qui s'y rapportait, illustrations peluches, statuettes. + Dans son portefeuille, il a toujours la seule photo qui existe de sa famille entière, Kirsten, Beth et lui. + Il a toujours aimé cuisiner, pour aider ses parents ou juste pour expérimenter de nouvelles recettes, c'est donc tout naturellement qu'il s'est tourné vers sa seconde passion quand la natation n'a plus été une option. Il a suivi des formations et fait des stages partout dans le monde, pour acquérir le plus d'expérience possible et aujourd'hui, il travaille dans un restaurant en vogue de Londres, même s'il est frustré des limites qu'on lui impose. + il n'est pas fan des réunions familiales mais ça ne l'empêche pas de voir régulièrement sa famille. en revanche, il n'a pas revu son plus jeune frère, de sept ans son cadet depuis déjà cinq ans. il est tombé dans la drogue à la fin de l'adolescence et n'a jamais réussi à en ressortir, malgré quelques cures de désintoxication payées par la famille. il vivait à Londres jusqu'à il y a peu de temps mais refusait toute aide ou visite. Peter a appris qu'il venait d'avoir un enfant, par facebook. + il est venu s'installer à Londres sur demande de Hayley, sa sœur, pour qu'elle puisse l'aider et reprendre sa vie. il habite donc avec elle et elle lui est indispensable. + son appartement est en bordel permanent, même si Hayley essaye d'arranger les choses. essayez d'avoir un enfant d'un an et demi, on en reparlera. + Beth commence d'ailleurs à marcher et à prononcer quelques mots intelligibles. forcément, Peter a été ravi quand elle a prononcé pour la première fois le mot "papa". + il conduit toujours la voiture qu'ils avaient acheté avec Kirsten, même s'il réalise tous les jours à quel point ça peut être compliqué de conduire dans Londres. Heureusement, la crèche et le restaurant où il travaille sont assez proches de chez lui pour qu'il puisse faire les trajets quotidiens à pied. + depuis la mort de Kirsten, qu'il considérait comme la femme de sa vie, il n'a pas réussi à tourner la page, il a bien essayé mais rien n'y a fait. il se sentait coupable, sans parvenir à oublier cette sensation. il a mis quelques mois avant de coucher avec une autre femme, et l'a fait avec une inconnue alors qu'il était ivre. depuis, il se laisse aller de temps en temps, sans s'attacher et en gardant une pointe de culpabilité dont il aimerait se débarrasser. + il n'a jamais été doué à l'école, ne parvenait pas à se concentrer parce qu'à part quelques matières, ça ne l'intéressait pas. + il boit son café avec deux sucres et pas autrement + il rêve d'un jour, pouvoir ouvrir son propre restaurant, il économise d'ailleurs dans ce but et espère avoir le courage de se lancer un jour, même s'il a peur d'échouer, ce qu'il ne peut pas se permettre avec sa fille. + il s'est installé dans une routine quotidienne sans vraiment s'en rendre compte, finalement il trouve ça assez rassurant, de toujours savoir comment tout va se passer, ou presque. + il est absolument nul pour coiffer les cheveux de Beth, heureusement que sa sœur s'en charge souvent. quand elle n'est pas là, il se contente généralement de passer un coup de brosse à cheveux, provoquant bien souvent des cris parce qu'il ne sait pas s'y prendre. + il a longtemps gardé son alliance au doigt, incapable de s'en séparer. il ne l'a fait qu'il y a un mois environ, elle reste dans sa table de nuit et il hésite tous les jours à la porter.
PSEUDO :PRÉNOM :ÂGE : PERSONNAGE : inventé. AVATAR : Michiel Huisman CRÉDITS : coachellavatars@tumblr pour les icons, astoria pour l'avatar. COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : c'était l'évidence CE COMPTE EST-IL UN DOUBLE-COMPTE?: triple, même, il parait
Olivia Andrews
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(✰) message posté Sam 11 Juil 2015 - 10:47 par Olivia Andrews
At the beginning
Varsovie ~ quatorze octobre 2009 ✻✻✻ « Joyeux anniversaaaire ! » Peter relève la tête alors qu’il est encore à peine réveillé. Juste devant la porte de sa chambre, il y a Kirsten, un plateau dans les mains. Un sourire resplendissant sur le visage alors que ses cheveux sont encore en bataille. Elle ne porte rien d’autre qu’un t-shirt qui appartient à Peter et il lui va magnifiquement bien. Même mieux qu’à lui à vrai dire. Elle s’approche doucement et il devine qu’elle transporte des choses fragiles. Cette année, c’est l’une des premières fois qu’il ne revient pas dans sa famille pour son anniversaire mais il ne regrette absolument pas son choix. Kirsten et lui ne se connaissent pas depuis si longtemps mais il a déjà l’impression que c’est elle, sa famille. Qu’elle le sera en tout cas. Elle pose le plateau sur le lit, sans manquer de renverser un peu de jus d’orange sur la couette. « J’ai fait de mon mieux, tu peux pas critiquer ! » La cuisine, ça n’a jamais été son fort. Tout le contraire de Peter. Elle s’est contentée de faire griller des toasts et certains sont même un peu brulés. « Je n’oserais pas, tu me connais ! » Fait-il en se penchant pour l’embrasser doucement. « Merci. » Il sait qu’elle a fait un effort pour lui. Les proches de Peter se sont étonnés de la rapidité avec laquelle lui et Kirsten se sont rapprochés. Il y a à peine six mois, il la rencontrait au supermarché. Il ne trouvait pas certains aliments rares et lui avait demandé son aide. Ils ne s’étaient pas quittés après ça. Ils avaient pratiquement emménagés ensemble, sans même avoir besoin de le dire. Peter le savait depuis le début, il était fou amoureux d’elle. Et comme par miracle, elle l’était aussi. Assise en tailleurs sur le lit, elle prend un toast et commence à mettre de la confiture dessus. Il l’observe quelques secondes avec un sourire, avant de s’y mettre à son tour. « Vingt-six ans, tu te fais quand même vieux ! » Elle a ce sourire. Ce sourire qui fait sourire Peter aussi. Chaque jour, il réalise la chance qu’il a. La chance qu’il a de l’avoir. « Parle pas trop vite, c’est ton tour dans six mois ! » Il croque dans son toast, faisant tomber tout un tas de miette sur le lit. « Et j’suis plutôt pas mal conservé non ? » Qu’il dit en désignant son torse de nageur. Même s’il ne peut plus nager aussi rapidement qu’avant, il continue de le faire. Non pas pour entretenir son corps ni en espérant retrouver sa forme passée. Simplement par plaisir. Elle sourit et lui offre un regard coquin alors qu’elle mange à son tour. « Tu veux faire quoi aujourd’hui alors ? » Aussitôt qu’elle avait su la date de son anniversaire, Kirsten avait forcé Peter à prendre une journée de congé. Et il l’avait fait avec plaisir. Si ça ne tenait qu’à lui, passer la journée au lit avec elle serait un programme parfait. « T’as déjà un programme tout préparé, non ? » Un air mutin sur le visage, elle est tout de suite démasquée. Elle adore prévoir ce genre de choses. Et lui, il adore qu’elle le surprenne ainsi. « J’pensais qu’on aurait pu finir notre petit déjeuner, que je pourrais te donner un orgasme ou deux, qu’on pourrait aller se promener et puis s’arrêter à l’hôtel de ville pour aller se marier. » Il manque de s’étouffer sur son toast alors qu’il la regarde, surpris. Elle a ce sourire fier sur le visage, parce qu’elle sait qu’elle n’aurait pas plus le surprendre d’avantage. « Sérieusement ? » Il la regarde, suspicieux. Mais il ne peut s’empêcher de sourire, c’est plus fort que lui. Elle ne pourrait pas être plus sérieuse, il le sait. Elle hoche la tête avec un sourire. Il la sent tout de même un peu gênée, comme si elle avait peur de la réponse. Comme si elle avait des doutes. « Tu sais que normalement, c’est plutôt l’homme qui doit demander en mariage ? » Elle hausse les épaules et son regard pose la question pour elle. Tu veux ? Et elle semble presque inquiète. Comme si elle pensait qu’il puisse refuser. Il lui tend le verre de jus d’orange et lève sa tasse de café. « A la future madame Montgomery ! » Et aussitôt, son visage s’illumine. Elle fait tinter son verre contre la tasse avant d’en boire une gorgée. Il sourit lui aussi, comme un imbécile. Mais un imbécile fou de bonheur. Ils ne se quittent pas du regard alors qu’elle reprend son toast pour continuer de le manger. Mais sa maladresse fait que la tartine tombe, droit sur ses jambes, laissant une jolie trace de confiture. « Mince ! » Aussitôt, elle prend une serviette sur le plateau mais la main de Peter l’en empêche. Et c’est son doigt qui passe sur la cuisse de sa future femme. Elle le regarde faire, un sourire aux lèvres. Elle lèche son doigt avec qu’on peut lire dans leur regard tout le désir qu’ils ont l’un pour l’autre. Tout l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre. Et finalement, il l’embrasse. Et ils basculent le lit, renversant au passage le plateau. La confiture sur la couette blanche, les verres et les tasses se cassent sur le sol. Mais ils n’en ont que faire. Aujourd’hui, ils vont se marier.
Berlin ~ trente-et-un décembre 2013 ✻✻✻ Ses doigts glissent contre la petite main de sa fille endormie. Dans cette chambre silencieuse, il se sent particulièrement seul. Ç’aurait dû être le contraire. Il ne peut pas s’empêcher d’y penser. De penser à comment les choses auraient dû être. Comme lui et Kirsten pensaient que ça se passerait. Il se rassied contre le dossier du fauteuil et regarde sa femme, endormie. Endormie depuis près d’un mois. Il revoit le médecin leur annoncer lors de la troisième échographie que la grossesse était risquée. Kirsten avait une maladie rare, qu’il n’avait pas vraiment compris. Une maladie qui faisait que son corps était presque trop faible pour pouvoir porter la vie. Elle avait voulu le garder. Elle n’avait même pas envisagé l’autre solution. Même quand Peter l’avait supplié. Même quand elle allait mal. Ils avaient eu du mal à concevoir. Quand ils avaient finalement appris la grossesse, ils étaient prêts à faire appel à un cabinet spécialisé pour les aider. Et ç’avait été un miracle. Un miracle pour lequel ils avaient prié. Un miracle qui n’avait pas duré. Mais elle avait gardé le bébé. Elle avait gardé leur petite fille. Elle avait même insisté pour qu’ils choisissent un prénom avant. Elle restait positive mais Peter savait qu’elle était inquiète. Qu’elle avait peur de ne plus être là pour sa fille. Plus là pour lui. Et finalement, elle avait été opérée bien avant la fin du terme. Elle n’avait pas le choix. Beth était née en prématurée, le huit décembre. Et Kirsten ne s’était pas réveillée. Depuis, elle était dans le coma. Ce soir, l’hôpital était presque vide. Normal. Personne n’a envie de fêter la nouvelle année dans un hôpital triste et calme. Si ça n’avait tenu qu’à Peter, il aurait aussi passé le réveillon de Noël à son chevet. Mais Hayley l’avait obligé à venir avec elle, rejoindre leurs parents. Ce soir, elle était sortie avec des amis. Et Peter était seul. Seul dans cette chambre silencieuse. Seules les respirations régulières de sa femme et de sa fille se font entendre. Et sans même qu’il s’en rendre compte, il finit par s’endormir également. Il est réveillé lorsqu’il sent quelque chose sur sa main. Il croit rêver mais finit par ouvrir les yeux. Il observe sa main posée sous celle de Kirsten. Et surtout la main de Kirsten qui bouge légèrement. Qui remue comme pour prendre la sienne. Il se redresse aussitôt, faisant tomber le biberon qui était resté sur ses genoux. Il serre sa main dans les siennes et observe son visage. Observe ses cils commencer à battre. L’observe comment à se réveiller alors qu’il a l’impression que son cœur s’arrête dans sa poitrine. Il devrait alerter les infirmières mais ça ne lui vient même pas à l’esprit. « Kirsten ? » Murmure-il, comme pour la guider. La guider vers lui. La guider vers la vie. Il embrasse ses doigts fragiles tout en la regardant. Elle ouvre finalement les yeux et son regard se pose sur Peter. Si elle semble perdue, il peut voir un léger sourire sur ses lèvres. Il l’a retrouvée et c’est comme s’il était complet à nouveau. Rien qu’en la voyant sourire. Il attend qu’elle se réveille totalement avant de parler, ne souhaitant pas la brusquer. « Tu as besoin de quelque chose ? » Elle dort depuis près d’un mois, elle pourrait vouloir n’importe quoi. Et il veut surtout qu’elle aille bien. Que tout aille bien. Sans prononcer un mot, elle soulève un doigt pour désigner la couveuse placée à quelques pas. Peter se lève, laissant sa main à contrecœur. Et il approche la couveuse pour la mettre juste à côté du lit. Kirsten se redresse doucement pour regarder sa fille. Sa fille qu’elle n’a encore jamais vue. « Tu peux prendre sa main, elle a déjà de la poigne. » Le bébé émerge d’ailleurs doucement, sans doute conscient qu’il se passe quelque chose. Il s’assied sur le bord du lit alors qu’il regarde sa femme et sa fille faire connaissance. C’était ça. C’était ce qu’il voulait depuis le début. Eux, tous ensembles. Finalement, elle avait eu raison d’être toujours si positive. De lui dire sans cesse que tout irait bien. Ils ne sont interrompus que quand une infirmière passe devant la chambre. Elle a l’air touchée par l’image. Elle leur dit qu’ils peuvent attendre demain pour faire des examens. Qu’elle devrait réveiller un médecin de toute façon. Elle fait de même quelques opérations dont Peter ne s’inquiète pas. Et elle propose de sortir Beth de la couveuse. Peter n’a pu la tenir que quelques fois, parce qu’elle devait encore se développer pour pouvoir sortir totalement. A chaque fois, il avait eu peur de la casser. Elle était si petite. Une fois qu’il la voit dans les bras de sa mère, il n’a pas la même impression. Il a l’impression que plus rien ne peut leur arriver. L’infirmière les prend en photo tous les trois, alors que le bonheur ne quitte pas Peter. Elle finit par les laisser seuls, pour ne pas déranger trop longtemps. « Beth... ça lui va tellement bien. » Murmure Kirsten. Il est d’accord, ils ont bien choisi le prénom. Il aurait voulu l’attendre pour lui donner officiellement son prénom, même s’ils l’avaient choisi ensemble. Même si c’était le sien. C’était quelque chose qu’il aurait voulu faire avec elle. Mais il n’avait pas eu le choix, il fallait un nom pour des raisons administratives qu’il n’avait pas compris. « Elle est magnifique, comme toi. » Dit-il en déposant un baiser sur son front. Pouvoir la serrer contre lui, ça lui fait un bien fou. Même s’il pouvait la toucher quand elle était dans le coma, ça n’avait rien à voir. Absolument rien. Il est heureux. Tout simplement. Il a l’impression qu’il va exploser de bonheur. Il a l’impression que tout va bien. Mais le bonheur ne dure pas. Le bonheur se retrouve à nouveau brisé. Près d’une heure plus tard, avant même le décompte pour la nouvelle année, Kirsten commence à convulser. Il prend Beth dans ses bras et s’écarte sur les ordres des médecins qui arrivent aussitôt. Un arrêt cardiaque. Un putain d’arrêt cardiaque. Ils ont essayé. Pendant longtemps. Pendant que Peter espérait. Mais elle n’est pas revenue. Les médecins avaient dit qu’ils n’auraient rien pu faire. Que ça arrivait parfois. Qu’un coma pouvait être difficile pour le corps de certaines personnes. Elle était partie. Partie. Et malgré le bébé qu’il tenait dans ses bras, il était seul. Complètement et irrémédiablement seul.
Berlin ~ vingt avril 2014 ✻✻✻ Un dernier verre. C’est ce qu’il dit sans trop y croire alors que le barman le remplit devant lui. Il a l’impression de lire de la pitié dans son regard quand il le regarde. Mais il ne dit rien. C’est sans doute vrai. Sans doute qu’il fait pitié. Il ne compte plus les verres qu’il a bus ce soir. C’est tout ce qu’il a fait depuis qu’il est arrivé dans ce bar en fin d’après-midi. Il ne dérange personne. Il est juste là, un verre à la main. Et encore un autre verre et ainsi de suite. Il ne sait même pas s’il aura assez d’argent pour payer ses consommations, il n’y pense même pas. Il n’a plus de travail depuis près d’un mois. Depuis que son employeur a finalement remarqué qu’il était ivre dans sa cuisine. Et même si son employeur connaissait l’histoire, il ne pouvait pas laisser passer. Pas quand il avait déjà des doutes depuis un moment. Alors il buvait encore plus depuis qu’il n’avait plus rien à faire de ses journées. Il les passait à boire. Soit chez lui quand sa sœur n’était pas là. Soit au bar. Il s’arrangeait pour partir avant qu’elle ne rentre, toujours. Pour éviter ses remarques. Pour éviter ses regards. Pour éviter de se voir à travers son regard. Il sait qu’elle n’aime pas ce qu’elle voit. Mais elle ne dit rien. Elle sait qu’il souffre. Elle a bien essayé de le raisonner une ou deux fois. De lui prendre sa bouteille. Mais rien n’y a fait. Il continue. Il essaye de noyer son chagrin dans l’alcool. En vain. Mais c’est légèrement moins pire. Un tout petit peu qui fait qu’il est incapable de s’arrêter. Une fois le verre vide, il en commande un nouveau. Un deuxième dernier. Et puis finalement un troisième avant que le barman ne lui montre le chemin de la sortie, tout sauf subtilement. Heureusement, il avait encore assez pour payer la note. Il soupçonne le barman de s’être accordé lui-même un pourboire quand il a pris l’argent dans son portefeuille mais il s’en fiche. Il fait nuit depuis longtemps déjà. Les rues de Berlin sont calmes. Il erre pendant de longues minutes, sans savoir où aller. Il devrait rentrer. Oui, c’est ce qu’il devrait faire. Encore faudrait-il qu’il retrouve le chemin. Le chemin de l’appartement dans lequel il vivait avec Kirsten. L’appartement dans lequel ils auraient dû former leur famille. Une fois devant l’appartement, il sort les clés de sa poche. Les fait tomber une fois. Puis une seconde fois. Alors qu’il se baisse pour les ramasser, la porte s’ouvre comme par magie. Pas si magique finalement puisqu’il découvre Hayley derrière. Hayley en colère. Hayley pas bien réveillée. « Il faut qu’on parle Peter. » Elle parle trop fort, il se tient la tête en grommelant. Il n’a pas envie de parler. Il a juste envie d’aller s’écrouler sur son lit. Il a envie de partir. D’oublier tout ça. Le sommeil est le seul état dans lequel il en est capable. Quand il le trouve. ]« Demain. » Parvient-il à articuler. Et demain, il refusera aussi. Tout comme le jour suivant et celui encore après. Il n’a pas envie d’entendre ce qu’elle a à lui dire. Il sait tout ce qu’elle peut lui dire. Il sait aussi que ça n’y changera rien. « Non maintenant, j’en ai marre de supporter tout ça sans rien dire Peter ! » Elle hausse la voix encore un peu. Elle a sans doute atteint ses limites. ]« Chut, tu vas réveiller le bébé. » Il pose son doigt devant sa bouche pour lui montrer qu’il faut faire moins de bruit. Ce qui est ridicule parce qu’il a fait beaucoup plus de bruit qu’elle en faisant tomber ses clés. « Ah maintenant tu t’inquiètes pour Beth ? C’est nouveau ça ! » Il sait qu’il n’a pas été un père modèle. Il n’a même pas essayé à vrai dire. Mais il ne s’en sent pas capable. Il ne peut pas être là pour elle. Il ne peut pas l’élever. Pas sans Kirsten. Et il ne se rend même pas compte que, par sa faute, c’est sa sœur qui élève sa fille. Sa sœur qui fait tout pour l’aider. Pour aider l’épave qu’il est devenu. « Il faut que j’aille dormir Hayley. » Mais elle l’empêche d’avancer lorsqu’il fait un pas. Ce soir, elle ne veut pas lâcher l’affaire. Elle l’a fait bien trop de fois. Elle a mis sa vie entre parenthèses pour lui et son état ne s’arrange pas. Il empire presque. Parce qu’il ne fait aucun effort et n’a pas prévu d’en faire. A quoi bon ? ça ne la fera pas revenir. « Je n’en peux plus Peter, il faut que ça change. » Elle lève la main alors qu’il s’apprête à répliquer quelque chose d’idiot. « Il faut que je retourne à Londres maintenant. J’ai pris deux billets d’avion pour la semaine prochaine, j’emporte Beth. Si tu ne viens pas avec nous, tant pis pour toi. » La nouvelle lui tombe dessus comme une brique sur la tête. C’est du moins l’impression que ça lui donne avec son mal de tête qui empire. Elle veut partir. Elle veut prendre sa fille. Elle veut tout lui retirer. « Et si tu viens, tu dois être sobre. Totalement. » Le voilà, le piège. Elle a tout préparé et lui, il est mis devant le fait. Il ne s’était même pas rendu compte qu’elle en était arrivée à ce point d’énervement. Il ne s’était rendu compte de rien parce qu’il ne s’inquiète de rien. Tout ce qu’il regarde vraiment, c’est les verres d’alcool qu’il descend beaucoup trop vite. Il ne voit rien d’autre. Il ne voit pas ce qui se passe autour de lui. Il ne voit pas que le monde continue de tourner, même si, lui, il reste coincé au même point. « Va dormir et dessaouler pour pouvoir prendre ta décision. » Et comme ça, elle tourne les talons, le laissant pantois dans le salon. Le laissant encore plus perdu. Elle avait bien fait. Cet ultimatum a été l’élément déclencheur. Le moment qui lui a fait comprendre qu’il était temps de faire quelque chose. Qu’il n’avait plus le choix. Une semaine plus tard, il déménageait à Londres avec elle. Recommencer sa vie, ça parait simple, dis comme ça. Il lui fallut encore quelques semaines pour se relever progressivement. Pour réaliser son problème et y remédier. Et aujourd’hui, il se relève encore. Même s’il n’a plus rien à voir avec l’épave qu’il pouvait être. Mais rien ne sera jamais plus pareil. Tout ce qu’il peut faire, c’est continuer à avancer. Avancer pas à pas, en espérant ne pas chuter. Et c’est qu’il s’efforce de faire. Et ça parait plus simple au fil des jours. Jamais facile malgré tout. Juste un peu moins compliqué. Et il peut toujours compter sur sa sœur quand ça devient trop dur. Comme il aurait dû le faire dès le début.
(✰) message posté Sam 11 Juil 2015 - 10:49 par Invité
reeeeeeeebienvenue parmi nous et bon courage pour cette nouvelle fiche
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(✰) message posté Sam 11 Juil 2015 - 10:51 par Invité
t'es parfaite, tu le sais ça ? j'ai hâte de savoir ce que tu nous prépares et d'ailleurs, je t'ai déjà mp. je suis trop faaaaible. en plus le choix d'avatar est dingue. welcome home.
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(✰) message posté Sam 11 Juil 2015 - 10:52 par Invité
reeeee courage pour cette nouvelle fiche et ... bon j'ai très mal dormi mais j'vais trouver un bon lien. Je crois même que j'y pensais hier soir avant de dormir, mais j'ai oublié puis michiel, déjà dit mais super choix you rock
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(✰) message posté Sam 11 Juil 2015 - 10:57 par Invité
quel avatar et ce petit regard dans le gif on peut se marier ? rerebienvenue
Hazel J. Chase
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(✰) message posté Sam 11 Juil 2015 - 11:05 par Hazel J. Chase
Re bienvenue !! Bon courage pour ta fiche !!
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(✰) message posté Sam 11 Juil 2015 - 11:08 par Invité
Rebienvenue ici, bon courage pour ta fiche Ce sourire sur ce gif que tu nous as mis laaaa
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(✰) message posté Sam 11 Juil 2015 - 11:11 par Invité
il est beau ! bon courage cette nouvelle fiche chouchou & tu sais où nous trouver!
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(✰) message posté Sam 11 Juil 2015 - 11:16 par Invité
Yum yum yum yum yum. Michiel, pfiouuuu quel choix mais venant de toi ça ne m'étonne même plus, t'es trop parfaite. Du coup il faut absoluuuument qu'on parle lien pour tout approfondir, c'est genre non-négociable. Rebienvenue chez toi, bon courage pour ta fiche.
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Varsovie ~ quatorze octobre 2009 ✻✻✻ « Joyeux anniversaaaire ! » Peter relève la tête alors qu’il est encore à peine réveillé. Juste devant la porte de sa chambre, il y a Kirsten, un plateau dans les mains. Un sourire resplendissant sur le visage alors que ses cheveux sont encore en bataille. Elle ne porte rien d’autre qu’un t-shirt qui appartient à Peter et il lui va magnifiquement bien. Même mieux qu’à lui à vrai dire. Elle s’approche doucement et il devine qu’elle transporte des choses fragiles. Cette année, c’est l’une des premières fois qu’il ne revient pas dans sa famille pour son anniversaire mais il ne regrette absolument pas son choix. Kirsten et lui ne se connaissent pas depuis si longtemps mais il a déjà l’impression que c’est elle, sa famille. Qu’elle le sera en tout cas. Elle pose le plateau sur le lit, sans manquer de renverser un peu de jus d’orange sur la couette. « J’ai fait de mon mieux, tu peux pas critiquer ! » La cuisine, ça n’a jamais été son fort. Tout le contraire de Peter. Elle s’est contentée de faire griller des toasts et certains sont même un peu brulés. « Je n’oserais pas, tu me connais ! » Fait-il en se penchant pour l’embrasser doucement. « Merci. » Il sait qu’elle a fait un effort pour lui. Les proches de Peter se sont étonnés de la rapidité avec laquelle lui et Kirsten se sont rapprochés. Il y a à peine six mois, il la rencontrait au supermarché. Il ne trouvait pas certains aliments rares et lui avait demandé son aide. Ils ne s’étaient pas quittés après ça. Ils avaient pratiquement emménagés ensemble, sans même avoir besoin de le dire. Peter le savait depuis le début, il était fou amoureux d’elle. Et comme par miracle, elle l’était aussi. Assise en tailleurs sur le lit, elle prend un toast et commence à mettre de la confiture dessus. Il l’observe quelques secondes avec un sourire, avant de s’y mettre à son tour. « Vingt-six ans, tu te fais quand même vieux ! » Elle a ce sourire. Ce sourire qui fait sourire Peter aussi. Chaque jour, il réalise la chance qu’il a. La chance qu’il a de l’avoir. « Parle pas trop vite, c’est ton tour dans six mois ! » Il croque dans son toast, faisant tomber tout un tas de miette sur le lit. « Et j’suis plutôt pas mal conservé non ? » Qu’il dit en désignant son torse de nageur. Même s’il ne peut plus nager aussi rapidement qu’avant, il continue de le faire. Non pas pour entretenir son corps ni en espérant retrouver sa forme passée. Simplement par plaisir. Elle sourit et lui offre un regard coquin alors qu’elle mange à son tour. « Tu veux faire quoi aujourd’hui alors ? » Aussitôt qu’elle avait su la date de son anniversaire, Kirsten avait forcé Peter à prendre une journée de congé. Et il l’avait fait avec plaisir. Si ça ne tenait qu’à lui, passer la journée au lit avec elle serait un programme parfait. « T’as déjà un programme tout préparé, non ? » Un air mutin sur le visage, elle est tout de suite démasquée. Elle adore prévoir ce genre de choses. Et lui, il adore qu’elle le surprenne ainsi. « J’pensais qu’on aurait pu finir notre petit déjeuner, que je pourrais te donner un orgasme ou deux, qu’on pourrait aller se promener et puis s’arrêter à l’hôtel de ville pour aller se marier. » Il manque de s’étouffer sur son toast alors qu’il la regarde, surpris. Elle a ce sourire fier sur le visage, parce qu’elle sait qu’elle n’aurait pas plus le surprendre d’avantage. « Sérieusement ? » Il la regarde, suspicieux. Mais il ne peut s’empêcher de sourire, c’est plus fort que lui. Elle ne pourrait pas être plus sérieuse, il le sait. Elle hoche la tête avec un sourire. Il la sent tout de même un peu gênée, comme si elle avait peur de la réponse. Comme si elle avait des doutes. « Tu sais que normalement, c’est plutôt l’homme qui doit demander en mariage ? » Elle hausse les épaules et son regard pose la question pour elle. Tu veux ? Et elle semble presque inquiète. Comme si elle pensait qu’il puisse refuser. Il lui tend le verre de jus d’orange et lève sa tasse de café. « A la future madame Montgomery ! » Et aussitôt, son visage s’illumine. Elle fait tinter son verre contre la tasse avant d’en boire une gorgée. Il sourit lui aussi, comme un imbécile. Mais un imbécile fou de bonheur. Ils ne se quittent pas du regard alors qu’elle reprend son toast pour continuer de le manger. Mais sa maladresse fait que la tartine tombe, droit sur ses jambes, laissant une jolie trace de confiture. « Mince ! » Aussitôt, elle prend une serviette sur le plateau mais la main de Peter l’en empêche. Et c’est son doigt qui passe sur la cuisse de sa future femme. Elle le regarde faire, un sourire aux lèvres. Elle lèche son doigt avec qu’on peut lire dans leur regard tout le désir qu’ils ont l’un pour l’autre. Tout l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre. Et finalement, il l’embrasse. Et ils basculent le lit, renversant au passage le plateau. La confiture sur la couette blanche, les verres et les tasses se cassent sur le sol. Mais ils n’en ont que faire. Aujourd’hui, ils vont se marier.
Berlin ~ trente-et-un décembre 2013 ✻✻✻ Ses doigts glissent contre la petite main de sa fille endormie. Dans cette chambre silencieuse, il se sent particulièrement seul. Ç’aurait dû être le contraire. Il ne peut pas s’empêcher d’y penser. De penser à comment les choses auraient dû être. Comme lui et Kirsten pensaient que ça se passerait. Il se rassied contre le dossier du fauteuil et regarde sa femme, endormie. Endormie depuis près d’un mois. Il revoit le médecin leur annoncer lors de la troisième échographie que la grossesse était risquée. Kirsten avait une maladie rare, qu’il n’avait pas vraiment compris. Une maladie qui faisait que son corps était presque trop faible pour pouvoir porter la vie. Elle avait voulu le garder. Elle n’avait même pas envisagé l’autre solution. Même quand Peter l’avait supplié. Même quand elle allait mal. Ils avaient eu du mal à concevoir. Quand ils avaient finalement appris la grossesse, ils étaient prêts à faire appel à un cabinet spécialisé pour les aider. Et ç’avait été un miracle. Un miracle pour lequel ils avaient prié. Un miracle qui n’avait pas duré. Mais elle avait gardé le bébé. Elle avait gardé leur petite fille. Elle avait même insisté pour qu’ils choisissent un prénom avant. Elle restait positive mais Peter savait qu’elle était inquiète. Qu’elle avait peur de ne plus être là pour sa fille. Plus là pour lui. Et finalement, elle avait été opérée bien avant la fin du terme. Elle n’avait pas le choix. Beth était née en prématurée, le huit décembre. Et Kirsten ne s’était pas réveillée. Depuis, elle était dans le coma. Ce soir, l’hôpital était presque vide. Normal. Personne n’a envie de fêter la nouvelle année dans un hôpital triste et calme. Si ça n’avait tenu qu’à Peter, il aurait aussi passé le réveillon de Noël à son chevet. Mais Hayley l’avait obligé à venir avec elle, rejoindre leurs parents. Ce soir, elle était sortie avec des amis. Et Peter était seul. Seul dans cette chambre silencieuse. Seules les respirations régulières de sa femme et de sa fille se font entendre. Et sans même qu’il s’en rendre compte, il finit par s’endormir également.
Berlin ~ vingt avril 2014 ✻✻✻ Un dernier verre. C’est ce qu’il dit sans trop y croire alors que le barman le remplit devant lui. Il a l’impression de lire de la pitié dans son regard quand il le regarde. Mais il ne dit rien. C’est sans doute vrai. Sans doute qu’il fait pitié. Il ne compte plus les verres qu’il a bus ce soir. C’est tout ce qu’il a fait depuis qu’il est arrivé dans ce bar en fin d’après-midi. Il ne dérange personne. Il est juste là, un verre à la main. Et encore un autre verre et ainsi de suite. Il ne sait même pas s’il aura assez d’argent pour payer ses consommations, il n’y pense même pas. Il n’a plus de travail depuis près d’un mois. Depuis que son employeur a finalement remarqué qu’il était ivre dans sa cuisine. Et même si son employeur connaissait l’histoire, il ne pouvait pas laisser passer. Pas quand il avait déjà des doutes depuis un moment. Alors il buvait encore plus depuis qu’il n’avait plus rien à faire de ses journées. Il les passait à boire. Soit chez lui quand sa sœur n’était pas là. Soit au bar. Il s’arrangeait pour partir avant qu’elle ne rentre, toujours. Pour éviter ses remarques. Pour éviter ses regards. Pour éviter de se voir à travers son regard. Il sait qu’elle n’aime pas ce qu’elle voit. Mais elle ne dit rien. Elle sait qu’il souffre. Elle a bien essayé de le raisonner une ou deux fois. De lui prendre sa bouteille. Mais rien n’y a fait. Il continue. Il essaye de noyer son chagrin dans l’alcool. En vain. Mais c’est légèrement moins pire. Un tout petit peu qui fait qu’il est incapable de s’arrêter. Une fois le verre vide, il en commande un nouveau. Un deuxième dernier. Et puis finalement un troisième avant que le barman ne lui montre le chemin de la sortie, tout sauf subtilement. Heureusement, il avait encore assez pour payer la note. Il soupçonne le barman de s’être accordé lui-même un pourboire quand il a pris l’argent dans son portefeuille mais il s’en fiche. Il fait nuit depuis longtemps déjà. Les rues de Berlin sont calmes. Il erre pendant de longues minutes, sans savoir où aller. Il devrait rentrer. Oui, c’est ce qu’il devrait faire. Encore faudrait-il qu’il retrouve le chemin. Le chemin de l’appartement dans lequel il vivait avec Kirsten. L’appartement dans lequel ils auraient dû former leur famille. Une fois devant l’appartement, il sort les clés de sa poche. Les fait tomber une fois. Puis une seconde fois. Alors qu’il se baisse pour les ramasser, la porte s’ouvre comme par magie. Pas si magique finalement puisqu’il découvre Hayley derrière. Hayley en colère. Hayley pas bien réveillée. « Il faut qu’on parle Peter. » Elle parle trop fort, il se tient la tête en grommelant. Il n’a pas envie de parler. Il a juste envie d’aller s’écrouler sur son lit. Il a envie de partir. D’oublier tout ça. Le sommeil est le seul état dans lequel il en est capable. Quand il le trouve. ]« Demain. » Parvient-il à articuler. Et demain, il refusera aussi. Tout comme le jour suivant et celui encore après. Il n’a pas envie d’entendre ce qu’elle a à lui dire. Il sait tout ce qu’elle peut lui dire. Il sait aussi que ça n’y changera rien. « Non maintenant, j’en ai marre de supporter tout ça sans rien dire Peter ! » Elle hausse la voix encore un peu. Elle a sans doute atteint ses limites. ]« Chut, tu vas réveiller le bébé. » Il pose son doigt devant sa bouche pour lui montrer qu’il faut faire moins de bruit. Ce qui est ridicule parce qu’il a fait beaucoup plus de bruit qu’elle en faisant tomber ses clés. « Ah maintenant tu t’inquiètes pour Beth ? C’est nouveau ça ! » Il sait qu’il n’a pas été un père modèle. Il n’a même pas essayé à vrai dire. Mais il ne s’en sent pas capable. Il ne peut pas être là pour elle. Il ne peut pas l’élever. Pas sans Kirsten. Et il ne se rend même pas compte que, par sa faute, c’est sa sœur qui élève sa fille. Sa sœur qui fait tout pour l’aider. Pour aider l’épave qu’il est devenu. « Il faut que j’aille dormir Hayley. » Mais elle l’empêche d’avancer lorsqu’il fait un pas. Ce soir, elle ne veut pas lâcher l’affaire. Elle l’a fait bien trop de fois. Elle a mis sa vie entre parenthèses pour lui et son état ne s’arrange pas. Il empire presque. Parce qu’il ne fait aucun effort et n’a pas prévu d’en faire. A quoi bon ? ça ne la fera pas revenir. « Je n’en peux plus Peter, il faut que ça change. » Elle lève la main alors qu’il s’apprête à répliquer quelque chose d’idiot. « Il faut que je retourne à Londres maintenant. J’ai pris deux billets d’avion pour la semaine prochaine, j’emporte Beth. Si tu ne viens pas avec nous, tant pis pour toi. » La nouvelle lui tombe dessus comme une brique sur la tête. C’est du moins l’impression que ça lui donne avec son mal de tête qui empire. Elle veut partir. Elle veut prendre sa fille. Elle veut tout lui retirer. « Et si tu viens, tu dois être sobre. Totalement. » Le voilà, le piège. Elle a tout préparé et lui, il est mis devant le fait. Il ne s’était même pas rendu compte qu’elle en était arrivée à ce point d’énervement. Il ne s’était rendu compte de rien parce qu’il ne s’inquiète de rien. Tout ce qu’il regarde vraiment, c’est les verres d’alcool qu’il descend beaucoup trop vite. Il ne voit rien d’autre. Il ne voit pas ce qui se passe autour de lui. Il ne voit pas que le monde continue de tourner, même si, lui, il reste coincé au même point. « Va dormir et dessaouler pour pouvoir prendre ta décision. » Et comme ça, elle tourne les talons, le laissant pantois dans le salon. Le laissant encore plus perdu.
