Family issues (part 1) ♦ Nyler

...Family issues ♦ part 1...

...You don't get to choose your kin...
ft. Tyler J. Lewis • Dimanche 21 juin 2015
West London • Kensington

« J’ai pas besoin d’un rendez-vous. »

Je crois que je visualise la scène aussi bien que si j'avais été là. Jebediah s'est vu forcer le passage d'un coup d'épaule, et autant il a l'habitude de ceux qui tentent de passer par les mots, parfois de mettre le pied dans l'encadrement de la porte avant qu'elle ne se referme, autant... il reste de la vieille école : forcer physiquement le passage ainsi n'est pas quelque chose dont il est très coutumier, et il a été déstabilisé.

« Vous êtes le père de Nate ?
- Vous pouvez m'expliquer ce que vous faites chez moi, jeune homme ? »

Mon père n'avais pas vraiment confirmé textuellement son identité, mais la façon dont il venait de s'exprimer le faisait pour lui.

« Je m’appelle Tyler Lewis et je suis un ami de votre fils. Enfin, disons que je le baise tous les soirs jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Et si j’ai l’habitude de me foutre des problèmes de votre fils, là, ça me concerne un peu plus puisque vous avez osé abîmer son joli minois… Alors, je sais pas quelle relation vous entretenez avec lui – j’ignorais qu’il avait des parents jusqu’à aujourd’hui, je croyais que c’était Dieu qui l’avait envoyé sur Terre pour me pourrir la vie –, mais si vous aimez votre fils, je vous conseille d’aller rapidement vous excusez si vous voulez pas le perdre. Sinon, eh bien… la prochaine fois que vous touchez ne serait-ce qu’un cheveu de lui, vous aurez affaire à moi. Et croyez-moi, je peux être très méchant…
- Comment osez-vous débarquer ainsi chez moi proférer de telles horreurs et me menacer ? Savez-vous au moins à qui vous vous adressez ? Jebediah... »

Il s'était tourné vers son majordome, mais n'avait pas eu besoin de poursuivre cette phrase : Il appelait effectivement déjà les forces de l'ordre. Dans l'escalier derrière lui, Maman descendait les marches, une valise dans les mains et le visage défait.

« ... Oh je vous en prie Jebediah, faites donc. Appelez les forces de l'ordre, et permettez-moi d'expliquer à ces messieurs quel père et époux parfait Mr Keynes est en réalité. Cela m'évitera d'aller jusqu'au commissariat. »

Si j'avais été là, je crois que je n'aurais pas cru possible d'entendre ce ton dans la voix de ma mère, et ces mots sortir de sa bouche. Toute ma vie, je l'ai vue rester neutre, en retrait, docile et soumise même, aux désirs de mon père. Pour la première fois, semble-t-il, elle s'est décidée à ne plus suivre son diktat.

« Ne vous mêlez pas de ça, Analisa, et remontez-moi cette valise vous êtes ridicule...
- Et sinon quoi, Henry ? Que comptez-vous faire si je ne vous obéis pas aveuglément cette fois-ci ?... »

Et elle a terminé de descendre dans le hall, pour venir se placer entre Tyler et mon père, défiant ce dernier du regard.

- Comment osez-vous débarquer ainsi chez moi proférer de telles horreurs et me menacer ? Savez-vous au moins à qui vous vous adressez ? m’apostropha alors l’homme qui semblait sérieusement avoir un balai dans le cul… Non seulement, il se tenait tellement droit que ça en était presque anormal, mais en plus, il parlait d’une façon si snob que je me demandais sincèrement s’il le faisait exprès pour se donner un genre ou s’il venait réellement du siècle dernier…

- Je ne le sais absolument pas et je n’en ai strictement rien à faire, lui répondis-je sur le même ton claquant, me fichant royalement qu’il ait un quelconque titre ou pas – ça ne changeait rien dans le fait qu’il avait l’air d’être un gros con. Il se tourna d’ailleurs vers son majordome qui se dirigea presque tout de suite vers le téléphone, ce qui me fit franchement sourire parce que s’il croyait me faire peur en appelant les flics, il se mettait le doigt dans l’œil et bien profond. Je vois que vous avez déjà pris votre décision et elle ne m’étonne pas du tout. C’est juste dommage pour Nate. J’aurais voulu qu’il ait un père un peu plus compréhensible. J’espère juste qu’un jour, vous le regretterez, mais à ce moment-là, il sera trop tard, dis-je avant de tourner les talons. Et si j’avais dit cela, c’était parce que je souhaitais toujours au fond de moi que mon propre père regrette ses actes passés et que je puisse lui rire au visage avant de lui tourner le dos comme je l’avais fait avec le père de Nate.

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ft. Tyler J. Lewis • Dimanche 21 juin 2015
West London • Kensington

« Je ne le sais absolument pas et je n’en ai strictement rien à faire. Je vois que vous avez déjà pris votre décision et elle ne m’étonne pas du tout. C’est juste dommage pour Nate. J’aurais voulu qu’il ait un père un peu plus compréhensible. J’espère juste qu’un jour, vous le regretterez, mais à ce moment-là, il sera trop tard. »

Maman n'a pas forcément été très fan de tout ce qu'il a pu dire ce soir, mais s'il y a bien une chose sur laquelle elle ne peut qu'être d'accord, ce sont ces dernières phrases. Elle n'a pas vraiment attendu la réponse de mon père, elle non plus, pas plus que Tyler, et comme il tournait les talons pour gagner la porte, elle a fait de même, sous le regard sidéré de mon paternel, et de son majordome.

« Mr Lewis... »

Maman n'a pas vraiment attendu non plus, donc, et elle a suivi Tyler au dehors.

« Mr Lewis, attendez ! »

Elle a trottiné pour le rejoindre, sa valise à la main, désignant un taxi noir parqué un peu plus loin d'une main.

« Un taxi m'attend, nous pouvons vous déposer quelque part ? »

Il est sans doute évident qu'elle souhaite lui parler. Comme on se rend sans doute compte que loin de ce que j'ai subi moi, elle a certainement pris une gifle plus tôt, sans doute pour avoir pris ma défense.

Une fois dehors, je sortis de nouveau une cigarette du paquet à moitié vide qui traînait dans l’une des poches de mon pantalon – il fallait d’ailleurs que je pense à en racheter – et je l’allumai avant d’aspirer longuement le poison contenu dans le tabac dans mes poumons et de le recracher sous forme de fumer par le nez et la bouche. Puis, je commençai à partir lorsqu’une voix féminine tenta de me retenir, ce qui me fit ralentir pour ensuite tourner la tête vers elle.

- Un taxi m'attend, nous pouvons vous déposer quelque part ? me demanda-t-elle alors tout en me désignant la voiture noire garée en double-file.

- Non, merci, fis-je alors sur un ton peut-être un peu trop sec par rapport à la proposition qui m’avait été donnée, avant de continuer mon chemin. J’avais eu l’impression qu’elle souhaitait discuter avec moi, mais je n’en avais au contraire strictement pas envie. Et puis, pour parler de quoi ? J’étais venu pour tenter de raisonner son père et le prévenir de ce qu’il risquait s’il choisissait d’être contre Nate. Quant à sa mère, elle semblait très bien se débrouiller sans mes conseils avisés, alors je ne voyais vraiment pas l’intérêt de discuter…

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ft. Tyler J. Lewis • Dimanche 21 juin 2015
West London • Kensington

« Non, merci. »

Maman a bien compris qu'il ne souhaitait pas s'entretenir avec elle. Son ton de voix le démontrait suffisamment et elle a une certaine expérience des réactions négatives pour savoir qu'il ne changera pas d'avis. Pourtant elle a repris la parole, levant la voix pour qu'il continue de l'entendre puisqu'il poursuivait son chemin.

« Juste un instant, s'il vous plaît, je ne vous retiendrai pas longtemps. »

Elle a posé sa valise dans les mains du chauffeur pour trottiner à nouveau pour rattraper Tyler.

« Merci. Merci d'avoir pris la défense de mon fils.  Je doute que son père entende le message mais... Merci. Je... Je vais avoir besoin d'un peu de temps je crois pour digérer tout ça mais... »

Elle a sorti une petite carte élégante sur laquelle se trouvait son numéro de téléphone.

« Il est sur scène ce soir,  n'est-ce pas ? Je ne voudrais pas l'importuner tant qu'il n'aura  pas fini mais... pouvez-vous seulement me prévenir quand ce sera le cas ? »

Il y a de la supplique dans sa voix malgré ses efforts pour rester digne.

« Je ne vous demande pas de tenter de le convaincre d'aller voir les forces de l'ordre ni un médecin,  je sais comme mon fils peut être buté mais je vous en prie, prévenez-moi... »

Elle a tenu parole et ne l'a pas dérangé plus longtemps,  outrepassant cependant la bienséance pour lui mettre sa carte dans les mains, puis l'a remercié encore de sa sollicitude envers moi et a rejoint son taxi. Et moi pendant ce temps-là, je crachais ma rage dans Hyde Park...

- Juste un instant, s'il vous plaît, je ne vous retiendrai pas longtemps, m’apostropha-t-elle de nouveau, ce qui m’arrêta net. Et je me demandais bien de quoi elle voulait encore parler pour insister autant… Merci. Merci d'avoir pris la défense de mon fils. Je doute que son père entende le message mais... Merci. Je... Je vais avoir besoin d'un peu de temps je crois pour digérer tout ça mais...

- Je l’ai pas fait pour vous, je l’ai fait pour lui, répondis-je alors sur un ton toujours aussi sec.

- Il est sur scène ce soir, n'est-ce pas ? Je ne voudrais pas l'importuner tant qu'il n'aura pas fini mais... pouvez-vous seulement me prévenir quand ce sera le cas ? me demanda-t-elle, tout en me tendant la carte de visite qu’elle venait de sortir de son sac. Je ne vous demande pas de tenter de le convaincre d'aller voir les forces de l'ordre ni un médecin, je sais comme mon fils peut être buté mais je vous en prie, prévenez-moi...

Puis, elle monta dans le taxi qui démarra en trombe vers une destination inconnue. Quant à moi, je fixais du regard cette carte qu’elle m’avait presque mise dans les mains sans que je sache quoi en faire. Après tout, je n’avais qu’à prévenir Nate que sa mère souhaitait qu’il l’appelle et le tour était joué. Pas besoin que je m’embête à l’appeler personnellement. Quoi que… Si je faisais ça, Nate saura forcément que j’ai été rendre visite à ses parents et je serais alors forcé d’expliquer les raisons de cette venue – ce dont il n’avait pas besoin de savoir. Je mis alors la carte dans la poche de mon jean, tout en grommelant contre cette famille qui commençait sérieusement à me faire chier…

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ft. Tyler J. Lewis && the Keynes Family • Dimanche 21 juin 2015
West London • Kensington

« Je l’ai pas fait pour vous, je l’ai fait pour lui. »

Maman a juste hoché la tête, l'air compréhensif. Après tout, il avait aucune raison de faire quoi que ce soit pour eux, comme il disait, qu'il ne connaissait pas. Et elle ne l'a effectivement pas importuné beaucoup plus longtemps. Elle a laissé sa carte, est montée dans son taxi et s'est en allée vers l'hôtel qu'elle avait réservé pour quelques nuits, le temps de se retourner, comme on dit. Et avec l'objectif de se rendre au commissariat sous peu.

Quant à Tyler, il est rentré chez lui, et moi, j'ai fini mon concert, un petit peu déçu de pas le voir sur place, mais pas très surpris non plus. Et puis je l'ai rejoint, après avoir tenté de rassurer mes petits camarades et Katee sur mon état, pour passer la nuit dans ses bras, sans savoir que l'appel de ma mère peu après mon retour chez lui était dû au texto qu'il lui avait envoyé.