(✰) message posté Sam 4 Juil 2015 - 10:02 par Jake O. Cavendish
The gods envy us. They envy us because we’re mortal, because any moment may be our last. Everything is more beautiful because we’re doomed. You will never be lovelier than you are now. We will never be here again. ✻✻✻ La boîte de gâteaux, dans le placard. Les tasses dans le lave-vaisselle. Le rangement chez Jake, ça a toujours été assez simple. Il n’a jamais grand-chose dans ses placards en même temps. C’était d’ailleurs une chance qu’il ait du thé chez lui. Il n’est pas vraiment adepte de ce cliché pourtant courant dans la population anglaise. Loin de boire une tasse de thé tous les jours, à cinq heures tapantes, il est même rare qu’il en boive un par mois. Il préfère de loin le café et ne boit du thé que si la personne avec qui il est en prend. Alors qu’il finit de nettoyer rapidement la table, avant de devoir partir travailler, Jake remarque un objet inconnu dans son salon. Il s’avance et ramasse une gourde bleue. Qui ne lui appartient pas évidemment. Il comprend aussitôt qu’elle est à Flora, qui est partie il y une demi-heure. Elle l’aura oubliée, tout simplement. Elle était partie assez rapidement, parce qu’elle avait un rendez-vous au travail et un oubli n’était pas si étonnant. Surtout que la gourde n’était pas forcément visible au premier regard. Jake finit de ranger et décide de prendre la gourde avec lui. Faire un court détour ce soir ne changerait pas grand-chose. Et elle aurait peut-être besoin de sa gourde dès le lendemain matin. Il la sait aussi sportive que lui, elle sortira sûrement faire un jogging demain. Tout comme lui le fera, sauf événement imprévu qui l’en empêche. Sans doute a-t-elle plusieurs gourdes, il n’en sait rien. Mais sa décision est prise, il fera un arrêt chez elle ce soir, en espérant ne pas la déranger. Ils n’ont pas vraiment l’habitude de se voir plusieurs fois par jour. Ils se voient généralement le matin, pour courir ensemble. C’est à ça que se limite leur amitié, ils n’ont jamais cherché à se rencontrer plus souvent. Ça leur suffit. Et ils apprennent de plus en plus à se connaître, passent plus souvent du temps ensemble, sans forcément courir. S’assoient sur un banc pour discuter ou se retrouvent chez l’un ou chez l’autre pour un café ou un thé après le jogging. Comme ce matin. La journée a été plutôt banale. Rien d’exceptionnel. Rien de trop ennuyant non plus. Jake sort des bureaux de la chaîne assez tôt et en profite pour prendre une pâtisserie à grignoter. Le soleil est déjà bas derrière les immeubles et il fait assez froid. Ce qui ne l’empêche pas de s’assoir quelques minutes sur un banc pour savourer sa pâtisserie. Ensuite, il prend la direction de la station de métro la plus proche et rejoint rapidement celui qu’il doit prendre pour arriver près de là où habite Flora. Il ne lui faut que quinze minutes pour être devant son immeuble. Lorsqu’elle répond à l’interphone, elle semble surprise de sa visite mais ouvre malgré tout. Elle n’a peut-être pas encore remarqué l’absence de sa gourde. Ou s’attendait à ce que Jake la lui rende la prochaine fois qu’ils se seraient croisés au parc. « Bonjour, encore ! » Dit-il avec un sourire quand elle lui ouvre la porte. C’est assez étrange de la voir ainsi. Dans un cadre différent. Il est déjà venu chez elle, une ou deux fois. Mais ça restait dans le cadre du sport puisque c’était juste après. Là, ils sont deux personnes différentes. Et Jake n’en a pas l’habitude. « Ça change de te voir en robe. Ça te va bien. » Il la regarde de haut en bas, sans se cacher. Il la voit toujours en tenue de sport, le changement est radical. Même si elle est belle en tenue de sport aussi. « Oh oui ! » Fait-il en se souvenant la raison de sa présence. Il fouille dans son sac pour en sortir la gourde. « T’as oublié ça ce matin, je me suis dit que j’allais passer te la ramener. » Il lui donne la gourde avec un sourire. « J’devrais y aller, j’voudrais pas te déranger. » En fait, il a l’impression de tout changer à leurs habitudes en venant la voir le soir, et il ne sait pas s’il doit s’en réjouir ou non.
Un soupire de soulagement s’échappa d’entre ses lèvres malgré elle. Il était bientôt vingt heures, et son client espagnol venait à peine de la laisser partir. Dire que la journée avait été interminable était plus qu’un euphémisme. Flora n’avait pas pour habitude de rester aussi tard au boulot. Après tout, elle n’était pas femme d’affaire ou gérante d’un restaurant/d’une boutique. Elle travaillait dans un cabinet d’architectes d’intérieur assez réputé à Londres et c’était rare que ses collègues et elle restent au travail après dix sept heures, voire dix huit heures. Mais aujourd’hui, Flora avait eu la lourde tâche de satisfaire un gros client espagnol qui souhaitait ouvrir des locaux à Londres. Il avait insisté pour qu’ils déjeunent ensemble à midi, l’invitant à déguster des spécialités de son pays dans un restaurant qui lui avait été recommandé. Il avait refusé de parler travail pendant ce déjeuner, ce qui n’avait pas arrangé la jeune femme. Ils étaient ressortis du restaurant aux alentours de seize heures, laissant à Flora une énorme envie de partir en vacances en Espagne. Ils avaient ensuite procédé à commencer les plans, à noter les envies du client, à noter ce qu’il ne fallait absolument pas faire, à noter les surfaces, à dessiner des croquis et proposer des idées etc. Le temps avait défilé à une vitesse qu’avant qu’elle ne s’en aperçoive, il était déjà dix neuf heures. Le client avait alors insisté pour l’inviter à dîner au restaurant de l’hôtel avec son épouse et des amis à lui. Flora avait tout fait pour s’échapper, mais il était assez persistant. C’est comme ça qu’elle se retrouva à héler un taxi après avoir prétexté qu’elle avait une migraine et qu’il était temps qu’elle rentre chez elle. Elle était, néanmoins, fière d’elle pour avoir su combler les attentes du client avec son travail. Flora était bonne dans son domaine, elle en était consciente, mais la satisfaction qu’elle tirait à contenter ses clients lui faisait toujours du bien. Ça la rassurait, en quelque sorte. La confortant encore même maintenant -même huit ans après- qu’elle avait fait le bon choix en refusant de faire la fac de médecine.
Fripouille, son chat, l’accueilli avec un miaulement dès qu’elle passa la porte. La pauvre bête devait avoir faim. Après tout, elle était partie depuis ce matin, ayant juste fait un stop par l’appartement pour se changer après son jogging avec Jake. Elle n’avait pas vu le temps passer, arrivant presque en retard à son rendez-vous. Ils étaient allés chez lui, après leur course, pour boire un petit coup avant de continuer leurs journées respectives. C’était devenu une habitude, comme un rituel. Ils se retrouvaient dans un des parcs de la ville, couraient ensemble et après, si ils n’étaient pas occupés, allaient chez l’un ou chez l’autre pour boire un thé ou un café. Flora était le vrai cliché londonien. Elle adorait le thé. D’ailleurs, un de ses placards était rempli de sachets de thé, avec une multitude de parfums. Ce soir, néanmoins, elle avait envie d’un bon verre de vin. Parler des coutumes espagnoles, des villes à visiter, ce qu’il fallait absolument voir et manger quelques spécialités locales lui a donner envie d’une sangria. Malheureusement, elle ne savait pas la faire, elle se contenterait donc d’un simple vin rouge. Elle ouvrit le frigo pour sortir la bouteille et attrapa un verre à vin dans le placard. Alors qu’elle allait se verger une généreuse quantité de liquide, l’interphone sonna, la faisant légèrement sursauter. C’est bizarre, elle n’attendait personne. Elle appuya sur le bouton et demanda qui c’était. A sa grande surprise, c’était Jake. Elle fronça les sourcils, se demandant ce qu’il faisait là mais lui ouvrit. Peut-être avait-elle oublié quelque chose. Néanmoins, ce n’était pas une mauvaise surprise. Elle était toujours ravie de le voir. « Bonjour, encore ! » Dit-il avec un sourire quand elle ouvrit la porte. « Bonsoir, toi. » Elle lui rendit son sourire puis rit doucement, amusée. « Ça change de te voir en robe. Ça te va bien. » Flora se retint de rougir lorsqu’il la regarda de la tête aux pieds. Elle n’avait pas l’habitude qu’il lui porte ce genre d’attention. En même temps, il la voyait le plus naturelle possible, rarement maquillée. Elle replaça une mèche de cheveux derrière l’oreille puis le remercia. « T’es pas non plus avec des carreaux. » Ajouta-t-elle finalement avec un clin d’œil, faisant référence à la chemise qu’il portait. Ça faisait bizarre, de le voir en tenue de tous les jours. Flora devait avouer qu’il était encore plus attirant. Il s’exclama un oh oui ! puis fouilla dans son sac et en sortit sa gourde, lui expliquant qu’elle l’avait oublié ce matin. « Mais oui ! Je savais que j’avais oublié quelque chose en partant ! Merci. » Elle prit la gourde avec un sourire. Elle était partie tellement précipitamment ce matin, que c’était obligé qu’elle oublie quelque chose. De toute façon, Flora était du genre un peu tête en l’air, donc ce n’était pas étonnant, en soi. « J’devrais y aller, j’voudrais pas te déranger. » Flora hocha la tête négativement et jeta un rapide coup d’œil à son verre de vin sur le comptoir de la cuisine. Reportant son attention sur Jake, elle prit rapidement une décision. « A vrai dire...j’étais sur le point de me servir un verre de vin. Ça te dit d’en partager un avec moi ? »
(✰) message posté Mar 7 Juil 2015 - 10:52 par Jake O. Cavendish
The gods envy us. They envy us because we’re mortal, because any moment may be our last. Everything is more beautiful because we’re doomed. You will never be lovelier than you are now. We will never be here again. ✻✻✻ La vérité, c’est qu’il aurait pu attendre pour lui rendre sa gourde. Elle ne lui en aurait pas voulu, il en est parfaitement conscient. Peut-être qu’il avait déjà envie de la revoir. Parce que ce matin, ils avaient passé un bon moment ensemble. Ils avaient discuté de tout et de rien, ils avaient ris. A chaque fois, c’était tout. Jusqu’à la prochaine fois où ils allaient courir ensemble. Une routine s’était installée entre eux. Une routine qui évoluait tout de même. Ils se retrouvaient de plus en plus chez l’un ou chez l’autre après le jogging, pour boire quelque chose et discuter. Au départ, elle était juste cette femme à qui il disait bonjour d’un signe de main. Cette belle blonde qu’il regardait de loin. Et peu à peu, ça avait changé. Ils avaient commencé à courir ensemble, à se motiver mutuellement à aller plus vite. Et ce soir, il semble que leur relation prend à nouveau un nouveau tournant. C’est la première fois qu’ils se voient à un autre moment que le matin. La première fois qu’ils se voient dans leur vie de tous les jours. Pas dans leurs vêtements sportifs dégoulinants de sueur. Et ça ne dérange absolument pas Jake. Surtout parce que Flora est très belle avec sa robe. D’habitude, il la voit toute décoiffée, essoufflée et déjà ainsi, il la trouvait séduisante. Elle semble surprise de le voir sur le pas de sa porte mais ne s’en formalise pas. Après tout, ils sont amis, elle n’a pas de raison de refuser sa présence. Surtout que même s’il débarque à l’improviste, c’est pour une raison. « T’es pas non plus avec des carreaux. » Il sourit en baissant le regard sur sa chemise. Il a défait les premiers boutons depuis quelques temps déjà. Il a du mal à supporter les chemises. Heureusement qu’il ne doit pas porter de cravate tous les jours. « J’suis d’accord avec toi, il parait que ça me maigrit, t’en penses quoi toi ? » Demande-t-il avec un sourire joueur. Il fait assez de sport pour ne pas avoir besoin de paraître plus mince qu’il ne l’est. Mais ça l’amuse de prétendre le contraire. Il sort finalement la gourde de son sac pour la rendre à Flora, qui semble étonnée de la voir là. Elle n’avait sans doute pas encore remarqué son absence. « Mais oui ! Je savais que j’avais oublié quelque chose en partant ! Merci. » Il avait déjà remarqué les oublis fréquents de Flora. Il lui était déjà arrivé de lui courir après parce qu’elle avait oublié son téléphone ou son pull sur un banc. Il se demande pourquoi elle ne vérifie pas toujours systématiquement derrière elle mais certaines personnes sont tout simplement tête en l’air, quoi qu’elles fassent. « Je t’en prie, heureusement que j’suis là pour repasser derrière toi quand même ! » Elle aurait sans doute fini par s’apercevoir qu’elle n’avait plus sa gourde, la prochaine fois qu’elle serait partie courir. Et il ne doute pas qu’elle aurait deviné où elle se trouvait et serait venue chez lui. Mais il n’avait pas eu envie d’attendre. Malgré tout, par politesse, il propose de partir, si jamais il la dérange. Il espère que ce n’est pas le cas et qu’il va pouvoir rester un peu avec elle. « A vrai dire...j’étais sur le point de me servir un verre de vin. Ça te dit d’en partager un avec moi ? » Une proposition qu’il ne peut décemment pas refuser. Ils n’ont jamais rien bu d’alcoolisé ensemble. En même temps, commencer à boire dès le matin, ça serait assez inapproprié. « Avec plaisir. » Et il sourit en entrant dans son appartement qu’il commence à connaître. Plus le temps passe, plus il est fréquent qu’il vienne ici quand ils courent dans le quartier de Flora. « Alors, qu’est-ce que tu bois comme vin ? » Demande-t-il en soulevant la bouteille pour regarder ce qui est écrit dessus. Il ne connait pas du tout le nom mais ça n’a rien d’étonnant. Il fait seulement semblant d’être un fin connaisseur. Il s’y connait plus en bière qu’en vin. Il ne saurait dire quel vin est son préféré, il y en a tellement de différents. « Hum oui, ça a l’air bon, tu peux m’en servir un verre. » Il rit tout en la regardant. Il a bien fait de venir ce soir. Il n’était pas certain de la réaction qu’elle aurait mais finalement, il ne regrette pas. « Alors, ta journée s’est bien passée ? Ça devait être un rendez-vous important ce matin pour que tu partes tellement vite que tu oublies tes affaires. » Bon d’accord, juste sa gourde mais quand même. Il est sincèrement intéressé par sa journée et son travail. Et puisqu’il est là, autant qu’ils parlent, non ? Ils pourraient très bien se contenter de boire mais Jake préfère faire la conversation. C’est tout de même mieux.
(✰) message posté Jeu 9 Juil 2015 - 2:07 par Invité
MADNESS IS THE EMERGENCY EXIT
JAKE & FLORA
Flora n’avait jamais imaginé qu’elle connaîtrait le jour où elle verrait Jake vêtu d’autre chose qu’un jogging, une paire de baskets et d’un t-shirt de sport. Elle penserait que leur amitié se limiterait aux courses tôt le matin, quand il faisait encore assez frais pour ne pas attraper une suée, et aux visites chez l’un ou chez l’autre juste après. Elle devait avouer que de voir Jake sur le pas de sa porte l’avait un peu étonnée, mais la surprise s’était vite dissipée. Elle était contente de le voir. Et encore plus, sachant qu’il n’avait pas voulu attendre pour lui rendre sa gourde. Peut-être était-ce juste par simple politesse. Peut-être avait-il vraiment envie de la revoir ? Après tout, ils avaient passé un bon moment ensemble ce matin. Flora avait découvert de nouvelles choses sur lui, de nouveaux éléments qui lui permettraient de le taquiner davantage. Il l’avait aussi beaucoup fait rire, et ça, c’est une qualité que Flora apprécie chez un homme. Il la complimenta sur sa tenue et la blonde ne put s’empêcher de lui retourner le compliment. Il était charmant, on va pas se mentir. De le voir aussi naturel était un changement assez positif. « J’suis d’accord avec toi, il parait que ça me maigrit, t’en penses quoi toi ? » Flora tapota son index sur son menton et fit mine d’y réfléchir, le regardant de la tête aux pieds. « Mmmmh…c’est vrai que je vois moins ton petit bidon avec cette chemise. » Elle essaya de rester sérieuse, se forçant à ne pas sourire. Ses yeux, toutefois, elle était sûre qu’ils avaient cette lueur en eux, qu’ils trahissaient son amusement. Jake était en forme, c’était un sportif, après tout. Il n’avait absolument pas de petit ventre. Il était musclé mais pas au point où ça devenait ridiculement moche. Les hommes qui s’affichaient avec des bras ou cuisses trop musclés et des tablettes de chocolat tellement prononcées qu’on pourrait les confondre pour des fausses, elle détestait ça. Elle trouvait ça trop surfait, trop superficiel. Elle préférait les hommes qui ressemblaient à des vrais hommes sans en faire trop. Et les hommes grands, aussi. Il y avait quelque chose de confortant à être dans les bras d’un homme considérablement plus grand.
Sa mère lui a toujours rabâché que ses plus grands défauts étaient d’être généreuse et tête en l’air. Généreuse, parce qu’elle estimait que les gens prendraient avantage d’elle. Et tête en l’air, pour des raisons évidentes. Ce n’était pas la première fois que Jake lui rapporter un objet qu’elle avait oublié. Cependant, il ne s’était jamais déplacé jusqu’à chez elle. Il lui était arrivé d’oublier jusqu’à son téléphone sur un banc mais Jake était là pour lui courir après et lui ramener. Flora en était immensément reconnaissante. Il lui fit d’ailleurs la remarque et Flora ne put qu’acquiescer. « Si j’avais pas ma tête sur les épaules, je suis certaine que je l’oublierais, elle aussi ! » Un peu glauque, mais très vrai. Une remarque que sa mère lui avait répété pendant des années. Flora se souvient avoir eu des images mentales quand elle était petite. Elle s’imaginait marcher dans la rue, sans tête, parce qu’elle l’aurait oublié sur son lit, sur son bureau ou sur le canapé. Mais malgré le fait qu’elle ait été troublée pendant des années par ces paroles, elle n’en est jamais devenue moins tête en l’air. Comme quoi, certaines -mauvaises- habitudes sont faites pour rester. Peut-être qu’un jour elle apprendra à regarder derrière elle avant de partir, histoire d’être sûre qu’elle n’a rien oublié. Mais pour l’instant, si sa tête de linotte lui permettait d’avoir Jake sur le pas de sa porte, et bien, elle n’allait pas s’en plaindre.
Elle n’était pas sûre qu’il veuille vraiment rester, qu’il proposait de partir uniquement par peur de la déranger ou parce qu’il devait partir. Donc quand il accepta son invitation, un sourire se dessina sur ses lèvres. Flora ferma la porte derrière lui puis se dirigea vers le comptoir, là où Jake était. Elle aurait pu lui dire de faire comme chez lui mais elle savait que ce n’était pas nécessaire. Jake était venu suffisamment de fois pour savoir qu’il était ici comme chez lui. La jeune femme n’était pas du genre à inviter n’importe qui chez elle. C’était son espace. Son espace qu’elle chérissait, donc les gens qu’elle choisissait d’inviter étaient en quelque sorte des privilégiés. « Alors, qu’est-ce que tu bois comme vin ? » Lui demanda-t-il en soulevant la bouteille pour y lire le nom. Elle haussa les épaules, l’air de dire qu’elle ne savait pas trop. Flora ne s’y connaissait pas en vin, pas vraiment. Elle prenait cette marque plus par habitude de la voir aux repas de famille qu’autre chose. Son truc à elle, c’était les cocktails. Mais un bon verre de vin de temps en temps ne la dérangeait pas. Elle ouvrit un des placards pour en sortir un deuxième verre à vin qu’elle déposa à côté de l’autre sur le comptoir. « Hum oui, ça a l’air bon, tu peux m’en servir un verre. » Il ria et elle ria avec lui. Elle secoua la tête, lui prit la bouteille des mains puis versa une généreuse quantité de vin dans chaque verre. Elle prit ensuite chaque verre dans une main et prit la direction du canapé. « Tu veux faire tout un show de goûter aussi, ou ça ira pour monsieur ? » Elle le taquinait, bien sûr. Il n’y avait rien de méchant dans sa remarque et elle savait que Jake ne le prendrait pas mal. Elle déposa le verre du jeune homme sur la table basse et s’installa ensuite confortablement dans le canapé. « Alors, ta journée s’est bien passée ? Ça devait être un rendez-vous important ce matin pour que tu partes tellement vite que tu oublies tes affaires. » Elle rit légèrement à cette remarque. « Tout s’est bien passée, mais journée un peu longue quand même. J’avais rendez-vous avec ce client espagnol important pour mon cabinet, et il a pas voulu me lâcher de la journée ! Il m’a invité à déjeuner ET à dîner, me faisant goûter mille spécialités espagnoles. J’ai jamais autant voulu aller en Espagne de ma vie, qu’aujourd’hui je crois. » Un petit voyage en Espagne serait fort sympathique. Mais elle n’avait pas le temps pour l’instant. Et puis, elle avait déjà posé des congés pour aller en Italie pour des mariages et des anniversaires. Elle ne pouvait pas se permettre d’en poser davantage pour le moment. « Et vous alors, Monsieur Cavendish, comment s’est passée votre journée ? Pas trop pensé à moi, j’espère ? » Dit-elle en arquant un sourcil. Elle faisait référence à la gourde et au fait qu’il ait pensé à lui ramener, mais ça, elle ne le précisa pas. Elle prit ensuite une gorgée de son vin. Elle savoura la sensation du liquide frais qui descendit le long de sa gorge avant de croiser le regard de Jake.
(✰) message posté Jeu 9 Juil 2015 - 18:47 par Jake O. Cavendish
The gods envy us. They envy us because we’re mortal, because any moment may be our last. Everything is more beautiful because we’re doomed. You will never be lovelier than you are now. We will never be here again. ✻✻✻ « Je vois absolument pas de quoi tu veux parler. » Répond-t-il avec un sourire lorsqu’elle parle de son ventre, soi-disant rebondi. C’est lui qui a commencé sur le sujet mais ça ne l’empêche pas de nier. Surtout que c’est vrai, il n’a pas de gros ventre. Avec tout le sport qu’il fait, ça serait bien impossible. Ça compense avec son alimentation désastreuse, heureusement. Non parce que la plupart des gens qui, comme lui, se nourrissent principalement de plats commandés, de pizzas et de repas sur le pouce, prennent rapidement du poids. Tant qu’il ne doit pas arrêter le sport, ça devrait aller pour lui. Flora le laisse entrer dans son appartement, lui propose de boire un verre de vin avec elle. Ce qu’il accepte avec plaisir. En règle générale, il préfère la bière ou les alcools forts mais il a appris à apprécier le vin en grandissant. Il prétend s’y connaître alors qu’en vérité, il serait bien incapable de différencier un grand vin d’un vin normal. La seule différence notable, c’est le prix et il n’est pas écrit sur la bouteille. Il va donc partir du principe que Flora a bon goût. De toute façon, il n’a pas vraiment le choix et il ne compte pas faire le difficile. Elle l’invite, il ne va pas, en plus, se plaindre. « Tu veux faire tout un show de goûter aussi, ou ça ira pour monsieur ? » Il n’a jamais compris ceux qui faisaient ça. Le pire, c’est qu’ils sont persuadés que ce sont eux qui boivent le vin correctement, jugeant presque ceux qui se contentent de le faire descendre dans leur gorge. A quoi bon être aussi snob ? Le vin a le même goût, qu’on le recrache ou non. Sans doute meilleur sans le crachat d’ailleurs. « Ma mère m’a toujours dit que c’était mal de cracher dans son verre, ou n'importe où, alors je m’y tiens. » Et aussi, il n’en a pas du tout envie. Il suit Flora vers le salon, une fois les deux verres remplis. Et s’installe à ses côtés dans le canapé. D’habitude, il est plus fatigué quand il est chez elle, comme ils viennent de finir de courir. Ce soir, ni sueur ni vêtements mouillés. Et c’est encore mieux ainsi. « Tout s’est bien passée, mais journée un peu longue quand même. J’avais rendez-vous avec ce client espagnol important pour mon cabinet, et il a pas voulu me lâcher de la journée ! Il m’a invité à déjeuner ET à dîner, me faisant goûter mille spécialités espagnoles. J’ai jamais autant voulu aller en Espagne de ma vie, qu’aujourd’hui je crois. » Ah l’Espagne. Il peut clairement la comprendre. Le pays ensoleillé fait partie des destinations qu’il aimerait avoir l’occasion de visiter un jour. Un jour, oui. Encore faudrait-il qu’il utilise vraiment ses congés. Passer la journée avec un seul client, ça doit finir par être long, même s’il lui fait goûter des plats délicieux. « Il ne t’a pas proposé de t’y emmener ? Enfin j’suis content qu’il ne t’ait pas gardée pour lui toute seule quand même ! » Sinon elle n’aurait pas été là pour l’accueillir ce soir. Et ç’aurait été dommage. Et il espère tout de même qu’elle apprécie sa compagnie. Peut-être pas autant qu’un voyage en Espagne mais au moins un peu. Il boit une première gorgée de vin, laissant le goût fruité envahir sa gorge. « Et vous alors, Monsieur Cavendish, comment s’est passée votre journée ? Pas trop pensé à moi, j’espère ? » Il sourit, amusé de sa remarque. Depuis quelques temps, ils se taquinent de plus en plus l’un l’autre. Sans doute parce qu’ils se rapprochent. Ils savent qu’il s’agit de plaisanteries, généralement rendues. Comme si c’était devenu automatique entre eux. « Oh si, tout le temps, t’imagines même pas. » Pas non plus mais c’est vrai que leur conversation de ce matin et l’histoire de la gourde lui sont revenus en mémoire plusieurs fois dans la journée, pendant les quelques moments plus calmes de sa journée. « Tu devrais te sentir coupable, ça sera ta faute si mes reportages sont mauvais, penser à toi me déconcentre trop. » Continuant dans le dramatique, il se passe la main sur le front. Mensonge, il n’y a personne de plus concentré au travail que Jake. Il la regarde avec un sourire en prenant une nouvelle gorgée. « Enfin du coup, tu dois me trouver pathétique parce que toi, t’as pas eu le temps de penser à moi. Une vraie tragédie, cœur brisé et tout le reste. » Il va vraiment au bout de sa bêtise, sans cesser de sourire. Il sait qu’elle ne va pas le prendre au sérieux, pas du tout. « Mais j’te pardonne, t’inquiète. » Quelle grande gentillesse. En effet, si son client l’a occupée toute la journée, difficile de penser à autre chose. Encore moins à Jake et à une gourde qu’elle pensait encore avoir en sa possession. « Sinon, c’était une journée tranquille en fait. En général, ça n’est pas positif dans le milieu du journalisme mais pas cette fois. Il ne peut pas y avoir des drames tous les jours non plus. » Et encore heureux, sinon ça finirait par ne plus rien avoir de dramatique.