stop frowning all the time. (siobhan)

Lorsqu'on lui avait proposé de coordonner une action contre une entreprise qui faisait des tests contre des animaux, Cole avait été plus qu'heureux, c'était la première fois depuis sa sortie de prison qu'on lui confiait une tâche intéressante (à ses yeux). Certes, c'était encore loin de sa participation active d'autrefois quand il mettait sa vie en danger simplement pour accrocher quelques banderoles. Pour les besoins de l'opération, on l'avait mis en contact avec une personne calée en informatique pour l'aider à réaliser son action. Cole n'avait pas posé plus de questions que cela, après tout, toutes les personnes voulant les aider étaient toujours les bienvenues. La jeune femme ne s'était pas montrée très expressive, se contentant de réaliser sa tâche sans se livrer ou même échanger quelques banalités avec eux au cours des réunions de préparation. Elle avait esquivé brillamment toutes les propositions de boire un verre. Jusqu'à aujourd'hui, leur opération avait été un succès et Cole était sur un petit nuage, il avait ébruité l'histoire auprès de quelques connaissances journalistes, histoire que les médias relaient l'information. Dire qu'il était content et fier d'eux était un euphémisme. Sans vraiment laisser le choix aux gens, il avait imposé de boire un verre dans un bar de Londres pour célébrer, il n'avait toujours pas de chez lui, alors difficile d'organiser un truc à domicile pour le moment. La seule qui s'était montrée réticente était Siobhan évidemment, il avait dû user de tous ses talents de persuasion pour la convaincre de les suivre. Une fois dans le bar, Cole avait papillonné de personne en personne, enchaînant les verres plus vite qu'il n'aurait dû. Six mois sans alcool et il avait l'impression de ressembler à sa sœur qui commence à être pompette après seulement deux verres. Jusqu'à ce qu'il tombe sur Siobhan, fidèle à elle-même un peu à l'écart des autres sirotant tranquillement son verre, enfin jusqu'à ce que Cole vienne s'asseoir en face d'elle. Sans savoir vraiment pourquoi, il était intrigué par la jeune femme et il mourrait d'envie de crever le mystère. La présence d'alcool dans ses veines lui donnait juste le courage nécessaire pour être plus direct et entraîné la conversation sur des sujets autres que greenpeace, après tout, il ne connaissait strictement rien d'elle. Il pose sa bière sur la table et braque son regard sur elle avec un large sourire. « Bon on va jouer à un jeu ! ». Ce n'est pas une question, parce qu'il est presque sûr que s'il lui laissait le choix, elle refuserait probablement, alors il continue de parler en espérant qu'elle ne l'interrompe pas dans son délire. « Je vais te dire trois choses sur moi, si tu trouves la fausse je te paye un verre et je te laisse tranquille, si vraiment ma présence t'es aussi insupportable que tu le laisses paraître. ». Volontairement, il ne précise pas ce qu'il se passera si jamais elle ne trouve pas la bonne réponse, même Cole l'ignore, il a juste envie de faire démarrer la conversation d'une manière fun, peut-être que comme ça il aura plus de chances de découvrir des informations sur elle. « Alors, alors, j'ai vécu seul sur une île déserte, j'ai été élu mister Australie et j'ai fait de la prison ! ». En même temps qu'il énumère des informations, il compte sur ses doigts. Avec un peu de chance, elle ne connaîtrait rien de lui et personne ne lui avait rien raconté, il doutait qu'elle lui ait porté un quelconque intérêt de toute façon.

Elle n’a pas la moindre idée de ce qu’elle fait ici. Célébrer ? Plutôt fière du travail qu’ils ont réalisé (et surtout de sa « prestation » technique) Siobhan aurait très bien pu se contenter d’un verre chez elle. Le monde, la fierté collective, peu pour elle. En réalité, l’unique raison pour laquelle elle a accepté de filer un coup de main est la cause animale et non le travail collectif, le sentiment d’appartenir à une communauté. Point. « Bon on va jouer à un jeu ! » La blonde se retourne brusquement, extirpée de ses pensées. Voilà peut-être bien la raison même pour laquelle elle a toujours refusé de s’immiscer dans ce groupe en particulier : Cole Baldwin ou celui qui n’a cessé de lui poser la question. À chaque fois. Celui qui a également tenté de lui faire cracher plus de cinq mots dans une même phrase. Si elle regrettait déjà sa présence, elle regrette surtout d'avoir plus fixé vaguement son verre que le vider. « Je vais te dire trois choses sur moi, si tu trouves la fausse je te paye un verre et je te laisse tranquille, si vraiment ma présence t’es aussi insupportable que tu le laisses paraître. » Siobhan lève les yeux au ciel et porte le verre à ses lèvres. De toute façon, elle semble n’avoir guère le choix maintenant. « Alors, alors, j’ai vécu seul sur une île déserte, j’ai été élu mister Australie et j’ai fait de la prison ! » Certainement en raison de son manque de confiance envers autrui, la jeune femme n’a jamais été douée pour ce genre de jeu. Déception, il est fort possible qu’elle se coltine Cole à l’avenir. Poussée par ce qu’elle croit être le sens de la logique, elle ne perd pas ces précieuses minutes à réfléchir pour se débarrasser de lui le plus vite possible. « Mister Australie ? Pas moyen. En temps normal, les mecs de ce genre de concours ont un QI qui ne dépasse pas celui d’une moule. On est bien loin des miss qui se dévoue toujours pour une cause comme l’éducation, la famine… Même si chez elle aussi la plastique prime sur le reste, soyons honnête. » Le pire dans l’histoire, c’est que Siobhan est déjà tombée sur une interview d’un mister elle-ne-sait-plus-de-quel-coin, peut être un américain, tiens… Honte à elle. Résultat, la conversation ne volait pas haut. Une simple exhibition de ses muscles, c’est tout. Déplorable. « Va pas croire que je viens d’avouer que t’es le mec le plus intelligent sur lequel je suis tombée, mais t’as pas une coquille vide pour autant. » Deuxième gorgée. « Et si je me suis trompée… Je me ferai un malin plaisir à retrouver des vieilles photos de ton défilé en maillot ridicule. Tu sais un petit coup de photoshop, un petit slogan, tu feras une magnifique égérie pour Greenpeace ou Peta. » Voilà, elle a parlé. Bien plus que d’habitude même. Content. « Verdict ? » Elle arque un sourcil, ses yeux bleus rivés sur Cole. Et si jamais ce dernier a été déjà été élu mister Australie par le passé, il passera du statut de pot de colle de ces derniers jours à celui de boulet.

Cole a toujours cru être un homme plutôt mystérieux quand il veut, capable de bien cacher son jeu, mais il faut croire que son taux d'alcool dans le sang n'est pas d'une grande aide sur le coup. Après tout, il aurait très bien pu être Mister Australie s'il s'était laissé entraîné dans les délires de sa mère, il avait toujours eu l'impression d'être plutôt beau garçon bien qu'il n'attache pas grande importance à son physique. « Mister Australie ? Pas moyen. En temps normal, les mecs de ce genre de concours ont un QI qui ne dépasse pas celui d'une moule. On est bien loin des miss qui se dévoue toujours pour une cause comme l'éducation, la famine… Même si chez elle aussi la plastique prime sur le reste, soyons honnête. ». Il fait la moue d'être démasqué aussi vite, son plan de la faire parler risquer bien de tomber à l'eau. Bien que sa vision des miss et misters soit un peu réductrice, il ne peut pas s'empêcher de sourire en s'imaginant la tête de sa sœur ou sa mère en entendant ce style de discours. Toutefois, il n'est pas prêt de la contredire ou de lui faire la morale sur le sujet, la seule cause qui vaille qu'il se fatigue à défendre est bien la cause écolo. Que les miss passent pour des cervelles de moineaux, il s'en fou un peu. « Va pas croire que je viens d'avouer que t'es le mec le plus intelligent sur lequel je suis tombée, mais t'as pas une coquille vide pour autant. »:. Cole rigole en l'entendant le remettre tout de suite à sa place. « C'est le truc le plus gentil que je t'ai entendu dire depuis que je te connais, laisse-moi profiter une seconde. ». Il n'était pas franchement vexé ou même flatté, il s'en foutait un peu de ce qu'on pouvait bien penser de lui et son niveau d'intelligence. C'était bien ça le problème avec lui, ce que ses proches lui reprochaient sans cesse, il se foutait de tout sauf de son implication dans Greenpeace et la protection de la planète. « Et si je me suis trompée… Je me ferai un malin plaisir à retrouver des vieilles photos de ton défilé en maillot ridicule. Tu sais un petit coup de photoshop, un petit slogan, tu feras une magnifique égérie pour Greenpeace ou Peta. ». La situation se retournait beaucoup trop contre lui à son goût, il était bien content de ne jamais avoir fait de défiler en maillot, il connaissait ses talents en informatique. « Verdict ? ». Il laisse échapper un soupire en constatant qu'elle ne s'intéresse même pas aux autres informations qu'il a pu lui donner sur lui. Tout ce qu'elle veut c'est obtenir sa réponse et se débarrasser de lui au plus vite, mais il ne compte pas se laisser faire de la sorte. « Je suppose que je suis pas le seul intelligent, t'as bon. ». Il bougonne un peu en disant ça, même si au fond il sait qu'il aurait pu choisir quelque chose de beaucoup plus dur. Il se saisit de sa bière pour prendre une bonne gorgée, histoire de se réconforter. « Je t'annonce que j'ai fait de la prison et tu sourcille même pas ! Je pourrai très bien être un dangereux tueur en série qui s'attaquait qu'aux blondes et qu'a été relâché qu'à cause d'une erreur de procédure... ». Il prend un air menaçant l'espace d'une seconde, avant de reprendre une gorgée de sa bière et de la reposer sur la table. Puis il pose ses coudes sur la table et se maintient la tête avec ses mains comme s'il s'engageait dans une très intense réflexion. « Tu bois quoi ? Un truc avec beaucoup de glaçons non ? Putain je sais un Ice pick je pari ! ». Il ricane un peu de sa blague. Il a bien l'intention de respecter sa promesse de lui payer un verre, bien qu'il soit moins certain d'avoir envie de la laisser tranquille pour le moment. Avec un peu de chance, elle restera un peu plus longtemps pour boire ce verre et l'alcool l'aidera à se dérider un peu, tout du moins Cole l'espère.