La seule chose constante dans la vie, c'est le changement.
Cela n'a jamais été seulement moi comme je ne m'étais jamais sentie seule. Depuis le tout début, il y avait ma soeur, ma soeur jumelle. Si vous, vous demandez comment c'est de vivre ce genre de relation et bien, dites-vous que c'est, cent fois, meilleur que l'idée dont vous pouvez vous faire. Elle, c'est ma deuxième moitié, mon rock, comme mon point faible, ma jumelle était tout ce que j'avais de plus précieux. Ma mère avait eu cette mauvaise manie de nous habiller de la même façon. Au début, on était bien trop jeune pour comprendre à quel point cela était stupide, mais avec le temps et les regards des gens en nous voyant, nous avions vite compris qu'il nous fallait mettre le ola. Notre famille avait tout pour être heureuse au début, il y avait le parfait petit couple et leurs adorables petites jumelles. Il n'y avait pas un jour qui n'était pas rempli de rire et d'amour, non pas un seul, mais les choses ne restent jamais tel qu'elles sont et cela, ma soeur et moi, nous l'avions vite compris.
Je me rappelle de mon père, à vrai dire, c'était avec lui que j'avais le plus d'agréables souvenirs. Je me souvenais de sa main serrée autour de la mienne, de son sourire si chaleureux, de ses yeux ancrés dans les miens et dans lesquels, je pouvais apercevoir tellement de sentiments en même temps, de l'amour, du bonheur et de la fierté d'avoir les deux petites filles les plus magnifiques du monde. Nous étions de vraies filles à papa, il nous gâtait comme pas possible et passait le plus de son temps à nous voir grandir. Il avait l'habitude de nous pousser sur la balançoire, de nous faire tourner en jouant à la toupie et surtout de nous courir après en faisant des bruits de méchant loup. Oui, mon père était le meilleur qui soit. Nous étions une de ces familles idylliques que l'on voit au cinéma. Je croyais qu'on allait rester comme ça pour toujours, mais ça n'a pas été le cas. Après tous les contes de fées ne sont pas réels, ils sont juste faits d'une imagination débordante et de rêve.
Je me rappelais encore du hurlement que ma mère avait poussé quand le policier lui avait expliqué que son cher et tendre mari avait été victime dans un vol de voiture et qu'il avait perdu la vie. Mon père, ce héros s'était fait poignarder dans une station essence, alors qu'il faisait le plein, il avait essayé de désarmer l'homme, mais c'était l'assassin qui avait eu le dernier mot. À cet instant précis, j'avais tout de suite accepté l'idée de cette phrase « ne joue pas les héros, ils finissent toujours morts, à cause de leur bravoure ». Ma soeur et moi avions seulement sept ans cette année-là, nous avions perdu notre meilleur ami, la personne que nous aimions du plus profond de notre coeur. Je ne savais pas à qui j'en voulais le plus, à ce monstre qui lui avait ôté la vie ou à mon paternel pour avoir mis sa vie en danger alors que sa femme et ses filles l'attendaient sagement à la maison. Dans tous les cas, ce jour noir marqua le début d'une descente en enfer.
La mort de son mari rendu ma mère complètement folle, au point qu'elle acceptait tout et n'importe quoi. Elle croyait toutes les conneries qu'on pouvait lui faire avaler, que ce soit le fait que mon père était dans un monde meilleur auprès de sa famille ou que dieu le voulait près de lui. Soit disant qu'il avait un super projet pour lui. C'était à cause de son aliénation qu'elle a fait la connaissance de Jedahiah Ferguson. Cet homme avait sans peine réussi à lui monter la tête d'idées complètement impossibles et dingues. Jedahiah aka le père d'une communauté chrétienne. Communauté my ass, c'était juste un joli mot pour en cacher un autre bien plus effrayant. Il était le chef d'une secte, rien de plus et rien de moins. Notre chère mère ne résista pas longtemps avant d'accepter son offre.
« Maman, qu'est-ce que tu fais ? » Demandais-je d'une voix assoupit. Il était à peine sept heures du matin et ma mère était en train de sortir les valises de sous nos lits et d'y jeter nos affaires.
« On part, mes chéries. Maman a trouvé une nouvelle maison avec tout plein de gentils voisins qui prendront soin de nous. » J'avais regardé ma soeur dans les yeux, interloquée par les propos de notre mère. Nous avions seulement huit ans et pourtant, nous savions très bien, que notre mère n'était plus du tout, la même
. « Mais je ne veux pas partir, je veux rester ici, c'est chez nous, c'est notre maison.» Lança ma soeur tout en secouant sa petite tête brune. Maman s'arrêta d'empacter et nous regarda droit dans les yeux avec cette petite lueur de folie.
« Ca sera mieux, vous allez vous faire tout plein de nouveaux amis. » A peine avait-elle fini sa phrase, qu'elle s'était remis à la tâche.
« Non, non, NON ! Moi et Caly, on n'ira pas avec toi, nous, on reste là ! » J'étais peut-être né quelques secondes avant ma soeur, c'était pourtant elle qui avait hérité d'un bon caractère. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Ma mère n'avait pas mis longtemps avant de contre-attaquer. Elle s'était levée d'un bon et commença à agiter ses mains comme elle avait l'habitude de faire, quand elle était en colère.
« Alors écoutez moi bien, jeunes filles. Vous vous levez sans rien dire, vous passer les premiers habits qui vous tombent sous la main et vous montez dans la voiture. La première qui ose dire quelque chose sera puni ! Est-ce que c'est clair ?! » S'exclama-t-elle d'un ton fort.
***
Je lui en voudrais pour toujours de nous avoir emmené avec elle dans sa folie, de nous avoir fait subir ça. Là-bas, c'était tellement différent de ce que ma soeur et moi connaissions. Les gens vivaient dans ce petit monde sans prendre pas au reste. Nous étions enfermés dans un genre de petit village, sans téléphone, télé et autres appareils électriques. C'était comme un retour au moyen-âge. Heureusement, il y avait une bibliothèque qui regorgeait de bibles et de livres convenables. Nous vivions dans un petit chalet, ce n'était pas la maison, je ne dormais pas dans mon lit et je me sentais totalement perdu tout comme ma soeur. Nous restions soudées, elle et moi, après tout, nous étions tout ce qu'il restait, notre mère était devenue sa propre ombre, buvant les paroles de Jedahiah comme ci, c'était les paroles d'un dieu. Je crois que cet homme l'était à ses yeux.
L'école, c'était encore autre chose. Cela n'avait rien avoir avec l'école publique où nous étions avant. Le matin était consacré à la bible et aux récits du père, quant à l'après-midi...à vrai dire, c'était à peu près normal, mais les cours ne duraient pas longtemps. Après tout, nous étions élevés pour perpétuer cette communauté et non pas pour devenir de brillants médecins ou encore de bons avocats. Chacun avait sa tâche, moi, c'était de m'occuper de la petite ferme avec d'autres. J'étais au milieu d'une trentaine d'animaux et c'était le seul endroit où je me sentais bien. C'est de là que m'est venue ma passion pour ses bêtes-là, ainsi que ma résolution de devenir végétarienne.
Nous grandissions dans ce nouveau monde, nous demandant si un jour, les choses reviendraient à l'anormal. Mais à quatorze ans, les choses ont pris un tournant, un mauvais tournant. Je me souviendrais à jamais de son regard sur moi et ma soeur. Un regard rempli d'envie noire et de perversité. J'en avais eu des frissons partout sur ma peau et quand ma soeur avait attrapé ma main pour la serrer fortement dans la sienne, j'avais comprie que je n'étais pas la seule à sentir ce malaise. Cela ne m'était pas surprenant, elle et moi étions tellement proches, nous avions ce lien qui nous faisait ressentir les sentiments forts de l'autre.
« Bonjour les filles, belle journée n'est-ce pas ? » Nous avions hoché de la tête, incapable de parler. Il s'approcha de nous, au point où il nous était possible de sentir son parfum. Une odeur immonde et qui me rendait nauséeuse.
« Je vous ai vus vous baigner au lac, hier. Vous êtes de très bonnes nageuses dites-moi. » Ajouta-t-il, comme s'il voulait nous arracher quelques mots de nos bouches.
« Merci, nous devrions y aller, notre mère nous attend. Au revoir, père. » Lançais-je, tout en essayant de faire un pas, J'avais tellement de mal à l'appeler de cette façon, il ne m'avait pas élevé, il n'était même pas un homme d'église. C'était juste un monstre qui se prenait pour un dieu. Jedahiah s'empressa de nous barrer le chemin tout en gardant ce même sourire apeurant pour deux filles de quatorze ans.
« À vrai dire, votre mère est encore à la récolte. Vous avez encore le temps, que diriez-vous de venir boire un verre de limonade tout frais avec moi ? » Ma soeur et moi avions partagé un regard plein de frayeurs. Il était hors de question de passer un instant de plus avec lui et encore moins de nous retrouver seul en sa présence.
« Vous êtes vraiment magnifique, de parfaites jumelles ! » Avait-il ajouté avant de ranger une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Cela m'avait paralysé sur place alors qu'une envie de vomir me retourna l'estomac.
« Désolé, nous devons partir » Rétorqua ma soeur avant de me pousser à avancer. Nous nous contentions de mettre un pied devant l'autre jusqu'à arriver à notre maison, à peine avions-nous passé la porte, que je m'empressais de la fermer à double tour.
« Je déteste cet homme. » Lançais-je tout en regardant pas le judas pour être sûr qu'il nous ne suivait pas.
« Il me donne la chair de poule à chaque fois que je le croise. » J'hochais de la tête avant de grimacer de plus belle en le revoyant parler à notre mère, de retour des champs.
« Quelque chose ne tourne pas rond chez lui. » Ajoutais-je, tout en tournant la tête pour regarder ma soeur jumelle.
« Tu crois qu'il nous observait au lac ? On était seule... » Ajoutais-je en attrapant une pomme dans le bol à fruit.
« Je ne l'espère pas Caly, vraiment pas... »Jedahiah se manifestait plus souvent à nos côtés, que ce soit durant les grands repas ou encore à l'école, nous avions même des traitements de faveur, rendant parfois jaloux certains de la communauté. Les discutions entre lui et notre mère s'étaient multipliée et celle-ci n'en revenait pas de l'attention qu'il nous portait. Elle était tellement folle et naïve qu'elle acceptait tout ce qu'il lui demandait. Les choses changeaient au fur et à mesure que le temps passait, tel un ciel bleu qui devient doucement, mais sûrement d'un gris menaçant. Et puis, finalement, cela tomba.
***
« Tu as fait quoi ?! » S'exclama ma soeur, tellement choquée de la nouvelle que notre mère venait de nous révéler. J'étais tellement choquée que mon thé que je venais tout juste de préparer glissa d'entre mes mains, venant se briser en mille morceaux sur le sol. Je pouvais sentir le liquide chaud me brûler les pieds, mais ce n'était rien, comparé à ce qui venait de tomber.
« C'est la meilleure chose qui puisse vous arriver. » Rétorqua notre très chère mère toute heureuse. Ma soeur et moi échangions un regard effrayé avant de reposer notre attention sur la bombe qui venait de nous exploser en plein visage.
« Tu nous as vendues comme du bétail à un homme ! Comment oses-tu faire ça à tes propres filles ! » Hurlais-je furieuse et hors de moi.
« Comment oses-tu dire cela ?! Jedahiah ne vous a pas acheté, il vous fait le plus beau cadeau en vous épousant ! » Lança-t-elle, comme ci, c'était nous les folles dans cette histoire. J'étais hors de moi et je n'avais qu'une seule envie, attraper tout ce qui me venait en main et le jeter sur cette femme.
« Il est hors de question que Caly et moi marions ce monstre. »Ne pensez pas que nous avions rien faire pour éviter ça. Même les idées les plus farfelues ont été essayées. Fuir cette secte, c'était comme essayer de s'évader d'une prison. Personne d'autre à part nous, voyait le côté dégoutant et pervers de cette union. Mais cela ne nous avait pas surpris, car ma soeur et moi-même étions ceux qui avaient encore toute leur tête. On devait cela à notre père, du moins, c'est ce que je supposais. Les jours passaient, ils nous filaient entre les doigts, sans que nous puissions nous sortir de cet enfer. Cela n'avait rien de saint, un homme d'une cinquantaine d'années qui épouse deux jumelles de quinze ans. Dans le vrai monde, c'était complètement impossible mais ici, il était la loi et tout ce qui sortait de sa bouche était de l'or pour le reste de la communauté.
Ce n'était pas des larmes de joie qui coulaient sur nos joues alors que nous nous avancions jusqu'à l'autel, guidé par notre mère qui devait nous pousser pour nous forcer à avancer.
« Regardez-les, elles en pleurent de bonheur. » S'exclama Jedahiah, tout en nous accueillant devant lui. Bien entendu, tout le monde fut ému dans la petite église, il y avait même eux des petits « Oww » de joie. Je ne comprenais vraiment pas, comment ils pouvaient croire toutes les paroles de ce monstre. Le moment où il fallut seller l'union par un baiser, je m'étais mordu l'intérieur de la joue pour contenir ma fureur et mon envie de vomir. Son parfum était toujours aussi infect, une odeur d'épices corsées et de sueur. Nous étions restées muettes, souriant et hochant de la tête quand il le fallait. Le coeur du cauchemar fut cette nuit-là et encore maintenant, j'avais l'impression que c'était hier. J'avais essayé de chasser ces pensées, de les mettre dans un coin de mon esprit et de les y enfermer pour ne plus avoir à vivre avec, mais il me suffisait de me regarder dans le miroir pour replonger. Son souffle sur ma peau nue, le poids de son corps contre le mien...cela me donnait toujours autant envie de vomir. Il n'y avait pas d'amour ce soir-là, cela avait été un viol pur et simple.
Cela avait duré deux années avant que la folie ne l'atteigne à son tour. Rongeant son âme ainsi que son esprit. Nous étions tous à l'église pour la messe du dimanche. Jedahiah récitait son discours qu'il avait appris par coeur la veille. Il s'enflammait sur l'estrade, le son de sa voix augmentant de plus en plus alors que le rouge lui montait au visage.
« Il n'y a qu'une seule façon de faire partie du seigneur et d'avoir une place auprès de lui ! » Hurla-t-il, tout en montrant du doigt la statue du Christ cloué à sa croix.
« Il nous faut purifier nos âmes, purifier notre esprit et repousser les pêcher de nos corps ! » Tout le monde dans la pièce lançait des Amens, croyant chacun de ses mots. «
N'ayez pas peur mes frères et soeurs, ne laisser aucune place à la frayeur, ouvrez vos coeurs à l'amour de dieu et de ses anges. Ils sont là-haut, ils nous attendent à bras ouvert, attendant impatiemment que nous puissions les rejoindre. » Je restais dans l'ombre sur le coin du banc, regardant la foule prendre vie. Je ne comprenais pas comment, comment ils pouvaient croire tout ce qu'il pouvait dire. C'était un ramassi de bêtises, des idées farfelues et pourtant, elles germaient dans leurs têtes.
« Ils vous diront à quel point ils nous aiment, et nous aimerons tel un père peut aimer ses enfants, d'un amour fort et inconditionnel ! » A peine avait-il finit sa phrase que quelque chose se déclencha. Certains hommes se levèrent et se dirigèrent jusqu'à la seule porte, la barrant avec des planches de bois. Ma soeur me regarda, elle aussi savait que quelque chose n'allait pas, qu'il allait se passer un événement dont personne ne pouvait se douter.
« N'ayez pas peur chair de ma chair, sang de mon sang, quand le feu purificateur vous rendra pur, ne craignez pas les flammes ! »Tout ce passa si rapidement, d'abord les cris de la foule apeurée en voyant leur père mettre le feu à l'autel. Les flammes se propagèrent rapidement grâce au bois sec. Les seuls avec encore assez de jugeote se levèrent et coururent afin de passer la porte de sortie, mais ce ne fut sans compter les deux hommes qui barraient le chemin, repoussant quiconque qui refusait d'être purifié. En a peine quelques minutes, le feu avait pris possession d'une grande partir de l'église, c'était une vision d'horreur digne de ce que l'on pouvait imaginer en pensant à l'enfer. La fumée était partout, s'incrustant dans nos poumons, nous faisant tousser encore et encore. J'essayais tant bien que mal de cacher la partie basse de mon visage pour éviter la fumée, mais je la sentais toujours passer dans ma gorge. Ma soeur avait attrapé ma main et nous fonçâmes jusqu'à la porte d'entrée, qui était à deux doigts de céder. Les deux hommes ne faisaient pas le poids face à un groupe de famille qui voulait à tout prix sauver leurs enfants. Je savais que ma mère n'avait pas quitté sa place et j'aurais juré l'avoir entendu sa voix entre tous les cris, mais je tenais bien trop à sauver ma vie et celle de ma soeur pour faire demi-tour et la chercher dans la foule. Le feu était partout quand nous arrivâmes à bout de la porte, l'un des gardes avaient été assommé et gisait sur le sol, quant à l'autre il avait repris son esprit quand une buche de bois en flamme lui tomba sur l'épaule. De toute ma vie, je n'avais jamais autant souhaité de rester en vie.
Par la suite, ma soeur et moi avions été pris en charge par les services sociaux, comme je l'avais pensé, ma mère avait fait partie de ceux qui avaient décidé de rejoindre leur dieu. À quinze ans, nous étions deux orphelines et veuves en plus de cela. Cela avait été d'un grand soulagement, j'aurais dû être en pleur d'avoir perdu ma mère, mais aucune larme ne coula sur mes joues, aucune. Après ce cauchemar, on a continué à vivre et bien entendu, nous n'avions pas échappé aux séances chez le psy. Six mois plus tard, nous nous retrouvions en Angleterre, loin de notre pays et de notre passé. Il nous fallait un nouveau départ, c'est comme cela que nous nous sommes retrouvées à Londres. Nous avons vécu les dernières années avant notre majorité dans un foyer, vivant la vie d'adolescentes, jonglant entre les cours et les rendez-vous chez le psy. Reprendre les cours n'avaient pas du tout été de tout repos.
Il n'y avait pas un jour où je n'oubliais pas d'où je venais et qui j'étais, J'essayais de faire sortir les bons côtés, pensant à mon père et à tous les bons moments passés avec lui, avant qu'il ne soit tué. De mon passé, c'était la seule partie que je ne voulais pas oublier et que je chérissais, Aujourd'hui, je vivais au jour le jour, travaillant comme vétérinaire dans mon propre cabinet. J'étais heureuse, je n'avais pas de quoi me plaindre, après tout, je gagnais bien ma vie, j'avais des amis fantastiques, une soeur jumelle incroyable. Il ne me manquait plus que l'amour.