"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 2979874845 Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 1973890357
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Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane

Anonymous
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 17:43 par Invité

Shane Mallory Logan

London calling to the faraway towns
NOM(S) : Logan. Un nom aux prétentions oubliées, au goût amer d'une célébrité fânée. Un nom qui n'est désormais plus que de simples lettres sur une carte d'identité. Le jeune homme n'a jamais pu se targuer d'être l'unique descendant de cette lignée perdue, son père autrefois adulé dans le monde du cinéma n'étant désormais qu'une tête vide aux traits tirés, méconnaissable. L'industrie évolue plus vite que les hommes, cette famille en a subit les tréfonds.
PRÉNOM(S) : Shane Mallory. Son premier prénom lui a été attribué par sa mère, si soucieuse de respecter l'éthique de sa famille à savoir de piocher un prénom inutilisé dans son entourage. Une marque de fabrique, une envie d'originalité teintée d'une fierté futile. Son deuxième prénom, quant à lui, fut rajouté par son père quelques jours après sa naissance. Selon ce que sa mère lui raconte, cela viendrait d'un ancien tournage. Un tournage décisif, où son père aurait commencé à décliner avant de devoir raccrocher ses costumes et sa carrière à la porte de sortie.  ÂGE : Vingt-quatre ans, presque vingt-cinq. Pourtant, Shane n'est pas certain d'être entré dans l'âge adulte, ayant du mal à doser ses envies de liberté avec ses devoirs de citoyen majeur.  DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Un certain dix-huit Juillet, alors que la pluie caressait les carreaux de la vitre d'hôpital malgré une chaleur étouffante. Si sa mère avait toujours rêvé de le faire naître dans une clinique londonienne digne de ce nom, ce ne fut néanmoins pas le cas. La jeune femme désirant en effet attendre son mari avant de devoir s'y rendre, elle fut contrainte de le mettre au monde dans la clinique la plus proche qui soit, près de Plymouth.  NATIONALITÉ : Anglais pur souche. Il ne connaît néanmoins en rien ce qui peut constituer sa famille et ses racines, mais la curiosité l'a déjà piqué plus d'une fois.
STATUT CIVIL : Célibataire. Shane a longtemps été habillé de solitude, de frayeur sociale. Lorsqu'il était enfant, son physique laissait à désirer, et les enfants n'ont jamais eut la capacité de lier leur langue afin de ne pas déverser leur poison acide de moquerie. Cette barrière entre lui et le monde dans lequel il vivait le poussa à se retrancher davantage dans ce qu'il connaissait le mieux : sa chambre, ses jeux vidéos, et un gros paquet de chips. Ce ne fut qu'une fois l'adolescence atteinte qu'il commença à faire du sport, à ne pas baisser la tête aux rires que son passage provoquait. Et si, au jour d'aujourd'hui, Shane ne désire que garder son physique de sportif en signe de revanche personnelle, il n'en reste pas moins cet adolescent un peu perdu qui ne sait comment s'y prendre avec les femmes. Ses relations n'ont jamais été bien longues, comme si le jeune homme n'arrivait pas suffisamment à se trouver lui afin de s'ouvrir réellement aux autres.
MÉTIER  : Shane a toujours été de ces personnes qui ont peur de l'avenir, qui feraient tout pour arrêter le temps afin de ne pas devoir prendre cette décision. Il n'a jamais su ce qui pouvait lui convenir, subvenir à ses besoins financiers tout en satisfaisant ses envies personnelles. Le jeune homme a néanmoins suivit un cursus dans une école privée de son et d'image, se formant au métier d'ingénieur son. A l'époque, il se disait que peut-être, si ses connaissances dépassaient celles de son père dans le métier, ce dernier réussirait à débloquer sa mémoire et à vaincre l'Alzheimer qui le ronge ne serait-ce que le temps d'une discussion avec son fils qu'il reconnaîtrait sans mal. En vain. Alors, Shane quitta ce domaine bien particulier pour se tourner vers les offres d'emplois toutes plus extravagantes les unes que les autres afin de, peut-être, trouver ce lui intérieur qui lui manquait tant. Cette touche de pas comme tout le monde qui ferait de lui ce qu'il est censé être. Depuis bientôt six mois, Shane travaille dans une boite de rencontres par internet. Une boîte néanmoins pas comme les autres. En effet, Shane y est un responsable technique, une personne chargée d'en conseiller une autre lui ayant demandé son aide. Il est les doigts tapant au clavier lorsqu'une discussion romanesque s'entame et s'étale dans les archives basses du monde du net. Il est les doigts glissant sur le téléphone tactile envoyant un sms romantique ou, parfois, salé d'érotisme, à la place d'une âme torturée et seule contactant la boîte dans laquelle il travaille. Cette âme qui ne sait comment s'y prendre, jusqu'à demander conseil à un professionnel. Le plus ironique pour le jeune homme est de vivre ces histoires à travers les autres, alors que ce savoir semble totalement s'évaporer dans sa vie privée. Alors qu'il n'est, lui aussi, qu'une âme perdue et seule.
TRAITS DE CARACTÈRE : Renfermé. ; Malgré les apparences, Shane n'est pas vraiment ouvert aux autres. Il a du mal à s'adapter, à se faire à la nouvelle image qu'il renvoie. Dans un coin de son crâne, il est encore l'adolescent perturbé par des kilos en trop et une addiction aux jeux vidéos. Pourtant, Shane reste quelqu'un d'attentif, il sait écouter et analyser ce qu'on lui dit. C'est ce petit plus qui le rend doué dans son travail. Pourtant, Shane est quelqu'un qui abandonne vite. Il se lasse facilement et n'arrive pas à persévérer lorsque ça ne lui tient pas à coeur. Son côté artistique en a fait les frais, tombant dans l'oubli alors que ses doigts ont toujours été capables de reproduire ce que sa tête lui soufflait. Crayons, pinceaux, charbon, ou même émotions factices, Shane n'a toujours été qu'une toile sur laquelle ses desseins se lisaient autrefois. Depuis que l'état de son père s'est empiré, il s'est éloigné de tout ça et ne désire pas retoucher à l'art. Les résidus de ce côté prononcé de sa personnalité sont néanmoins plus que visibles, bien qu'il n'en ait pas conscience. Ainsi, Shane sait parfaitement jouer la comédie lorsqu'il le faut, ou faire rire ses proches lorsqu'ils en ont terriblement besoin. C'est ce qui lui permet de survivre en société : faire semblant. Indépendant, Shane a su s'élever tout seul lorsque son père allait mal et que sa mère était bien trop bouleversée par le chemin que prenait leur vie de famille. Intelligent, il sait décortiqué les situations et en tirer ce qu'il faut y apprendre. Il s'est cependant toujours senti oppressé par les études qu'il trouve généralement trop étriquées. Son plus grand défaut serait d'être trop observateur, de chercher le moindre défaut chez les autres. Une habitude qu'il a pris lors de sa jeunesse afin de survivre aux moqueries des autres, trouvant la moindre chose n'allant pas chez eux. Shane n'en est pas davantage moqueur, mais son côté un peu trop franc le pousse parfois à laisser parler son besoin de perfection. Légèrement timide, il en devient parfois irrespectueux sans même en prendre conscience, devenant froid dans sa manière de repousser les inconnus. Un glaçon au coeur chaud.
GROUPE : Walk on a line.



My style, my life, my name

Depuis qu'il est adolescent, Shane a un goût bien trop prononcé pour les petits plaisirs de la vie, tel que la nourriture par exemple. Il sait se satisfaire de ces petites choses qui ponctuent le quotidien pour lui donner une touche de couleur. Une touche sucrée, douce, délicate. Il n'en est pas davantage niais, ou naïf, mais il n'est pas rare de le voir sourire simplement parce que les derniers rayons de soleil viennent faire frissonner son épiderme, ou bien parce que la nuit est particulièrement étoilée. + Néanmoins, Shane n'a pas les caractéristiques d'un rêveur. Il est pessimiste et a toujours tendance à imaginer le pire, le préparant ainsi involontairement aux situations les plus difficiles qu'il pourrait être amené à rencontrer en société. Ah, la société. La belle société dans laquelle il abhorre les étiquettes, et les paniers bien définis. Dans laquelle il a encore du mal à trouver sa place. + S'il aime se raccrocher aux moindres choses agréables, il n'en est pas moins quelqu'un d'un peu trop excessif à ce niveau-là. La gourmandise est l'un de ses pêchers le plus récurrent, le plus présent. Bien qu'il ait réussit à obtenir un physique agréable grâce au sport qu'il n'oserait lâcher pour rien au monde, il n'est jamais bien loin de la tentation, du craquage intensif. Son plat préféré ? Difficile à dire, ce dernier change constamment. +
Son planning pour les samedis soirs ? Jamais bien loin du rien à faire, entre les boulevards courses puis soirée à la maison et je sors, pour avoir bonne conscience. + Shane est bordélique. Pourtant, il n'apprécie pas particulièrement le désordre, mais sa tendance à toujours se débarrasser des choses désagréables le plus vite possible le pousse à vivre dans un appartement chaotique. Le principal pour lui, c'est sa capacité à se sentir bien malgré tout, comme si le chaos le rassurait. Au moins, il n'y a pas que ses pensées, qui ne cessent d'être emmêlées. Puis, on voit la moquette de son salon, c'est pas si mal, non ? + Tous ses matins sont rythmés de la même manière. Un levé un peu difficile, un petit-déjeuner expédié, un coup de téléphone à sa mère qu'il a pris l'habitude de faire depuis que son père réside à l'hôpital, une douche, un nouveau petit-déjeuner... Puis une heure de jogging, pour faire passer aussi bien les aliments ingurgités, que les pleurs silencieux qu'il sait couler sur le visage de sa mère lorsqu'il lui parle de son père. + Le sport, c'est sa cocaïne. Sa drogue personnelle. Il n'aime pas ça, il sait qu'à trop forte dose, c'est mauvais pour la santé, mais pourtant... Il ne peut s'empêcher d'en abuser, encore et encore. + Il tient beaucoup à son physique. Les moqueries, insultes et même menaces, de ses camarades dans sa jeunesse le hantent constamment. Jour, et nuit. Il rêve parfois qu'il reprend ces vingt kilos de perdus, que ses muscles fondent. Que son visage désormais si bien taillé ne redevient qu'une sculpture grossière et à peine terminée. Ainsi, si l'on devait lui trouver un tic abusif, cela serait d'observer bien trop les autres. Que cela soit son entourage, la foule dans laquelle il se trouve, ou bien un ou une inconnu(e) qu'il suivra du regard durant de longues secondes. Si cela peut être pris pour de l'arrogance, ou de la drague un peu trop lourde parfois, ce n'est pourtant qu'un moyen de se rassurer. Un moyen de se dire que les autres aussi, ont leur propres défauts. Leurs propres boîtes de Pandore qu'il ne faudrait jamais avoir à ouvrir. +
Lorsqu'il était jeune, il passait sa vie devant les jeux vidéos en compagnie de ses paquets de chips ou ses pots de glaces qu'il vidait en à peine une journée. S'il est désormais détaché de tout cela, rien n'a pu lui faire perdre le goût d'un bon jeu vidéo. Par soucis de bonne conscience, il essaie néanmoins de ne pas y passer plus de deux heures d'affilées. Un mode de vie restreint qu'il opprime lui-même. + Il n'est pas à l'aise en société et, pourtant, c'est grâce à ses talents d'acteur et son humour bancal qu'il réussit à s'intégrer sans qu'il ne sache vraiment comment. Il a cette image presque parfaite du bon pote de soirée que l'on peut retrouver pour traîner un peu, s'amuser, ne penser à rien. Mais ce n'est qu'une façade, bien lourde à portée pour ses épaules de grand misanthrope. Comme si la compagnie des autres allait rattraper ces longues années de solitude qu'il s'est lui-même infligé. +
Il boit plusieurs cafés par jour, comme une dose qu'il se doit de respecter avant que le manque ne lui fasse trembler la jambe gauche. Son préféré ? Le cappuccino, pourtant corsé par un rajout de café noir qu'il aime faire lui-même. Un peu étrange, mais totalement lui. Une crème que les autres désireraient plus fortes. + Il n'a pas de voiture, il n'aime pas les taxis, et les moyens de transports de la ville sont beaucoup trop bondés pour lui. Travaillant à son domicile, il a ainsi le temps de préférer la marche à pieds. Un londonien qui connaît ses rues, qui y a toujours habité, et qui les hantera sûrement même après sa mort.
PSEUDO : RIVER.DREAM PRÉNOM : Anne ÂGE : Je deviens vieille Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 3877719739 (j'aime beaucoup ce smiley Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 3877719739 ) PERSONNAGE : inventé, sir AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : La magnifique Sweet Disaster COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : Le top-site Obsession CE COMPTE EST-IL UN DOUBLE-COMPTE?: Non, je suis jamais atteinte de folie m'sieur Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 3674345785



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Anonymous
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 17:43 par Invité
At the beginning

You don’t forget the face of the person who was your last hope.

Mister Logan. Ce nom que l'on cousait sur le dos des chaises pliantes aux dossiers noirs. Ce nom que l'on collait aux portes impeccables des suites privées. Ce nom qui, autrefois, pouvait être en tête d'affiche dans le cinéma du coin. Le père de Shane n'était peut-être pas la vedette du moment, il n'était peut-être pas connu au-delà des frontières, mais il était néanmoins le fantasme de ces dames. L'idole des voisins, l'ami célèbre des portes-feuilles moyens ayant la prétention de se croire aisés. Il jouait dans les téléfilms à l'eau de rose, dans les petits budgets d'action et aventure du cinéma. Sa carrière aurait peut-être pu décoller. Sa carrière aurait peut-être pu couler, l'enlisant dans des petits contrats minables ne lui permettant que d'apercevoir sa tête dans un petit écran du quartier. Au lieu de cela, sa carrière s'est arrêtée. Oubliée. Et c'est cela, le mot. L'oubli. L'alzheimer du père de Shane s'est déclaré précoce. La dégénérescence de cet homme lui valut un allé simple pour la porte de sortie. Celle de sa carrière, de sa passion. Mais aussi de sa vie. Déprimé par les contrats qui n'étaient plus que poussières pour lui, mister Logan dégrada lui-même sa santé en s'enfonçant dans une faiblesse psychologique plus qu'accrue. Il commença à oublier certaines choses, le prénom de ses parents, son passé, son histoire. Il ne reconnaissait déjà plus son fils âgé de dix ans. La seule personne choyée par sa mémoire fut sa femme, durant de nombreuses années. Elle était son arme personnelle contre cette maladie, une arme qui ne semblait pas s'épuiser malgré les coups durs qu'elle encaissait, qu'elle terrassait. Elle était sa wonderwoman.
Shane a très mal vécu son passage à l'adolescence à cause de cela. Alors que tous ses camarades s'amusaient à resquiller pour se retrouver dans le parc de la ville, Shane lui, ne désirait faire que le contraire. Malheureusement, peu importait les heures qu'il passait aux côtés de son père,ce dernier avait de plus en plus de mal à savoir qui il était. L'argent non négligeable gagné par son père s'épuisa sous les divers traitements, les médicaments non remboursables, les factures. Shane crut durant plusieurs années que sa famille allait se retrouver sous les ponts, contrainte à dormir entre deux cartons gorgés de la pluie froide londonienne. Mais sa mère réussit à garder la tête de tout le monde hors de l'eau, réussissant même à donner le goût des petits plaisirs de la vie à son fils. Une vie pourtant décousue, aussi démantelée que les souvenirs de son père.

HOPITAL LONDONIEN, ANNEE 2015.
Les couloirs fendus de blancs transpiraient les produits aseptiques. Les pas claquant des infirmières, loin de l'image qu'il avait d'elles il devait bien se l'avouer, effectuaient un bruit mouillé sur le sol à l'apparence du caoutchouc. Ses doigts glissaient le long d'une rambarde en bois, là où il pouvait sentir quelques traces d'ongles s'y étant enfoncés. Il ne voulait même pas savoir pourquoi. Face au numéro deux-cent vingt-et-un accroché sur l'une des portes, jumelle de ses voisines, il s'arrêta. Son coeur dansait férocement dans sa poitrine, comme s'il venait d'entamer une course contre la montre. Ses poumons comprimés l'obligeaient à siffler le peu d'air qu'il réussissait à faire passer dans sa trachée brûlante. Depuis combien de temps n'était-il pas venu ici ? Quelques semaines, en réalité. Six, tout au plus. Pourtant, il avait toujours l'impression que cela faisait une éternité. Que cela était plus difficile, à chaque fois qu'il venait. La pensée stupide que son père allait lui en vouloir s'inserra dans son crâne, et ce fut la douleur de se dire que ce ne serait pas le cas qui lui compressa le thorax. Comment pouvait-il, de toute manière ? Il ne savait même plus qui il était, si tant bien est qu'il l'ait su un jour. Plus le temps passait, plus Shane en doutait. Déglutissant sans aucune discrétion, ses ongles vinrent râper la peau de sa nuque sous la nervosité et l'angoisse. Il ne savait jamais quoi faire, arrivé à ce stade. Frapper à la porte ? Rentrer ? Se présenter comme étant le fils qu'il ne savait plus avoir ? Prendre simplement des nouvelles avant de prendre ses jambes à son cou ? Enfant, il ne désirait que rester avec lui et peu importait s'il ne se souvenait pas vraiment de qui il était. Il voulait profiter, profiter de ces vestiges paternels qu'il lui restait. Désormais... Désormais, il n'y arrivait plus. Peut-être étais-ce l'hôpital, peut-être étais-ce le visage de son père illuminé de surprise à sa vue. Tout ce qu'il savait, lui, c'était que ses visites ne lui permettaient pas de rendre ses nuits et ses pensées plus tranquilles. Bien au contraire. Soufflant doucement, le brun y vit l'occasion de retarder un peu plus son entrée dans cette chambre qui n'était autre que l'enfer et le paradis à la fois pour lui, et ne pénétra dans la pièce qu'une fois ses poumons complètement vidés.
A l'intérieur, la lumière du jour se reflétait sur des couverts déposés à côté d'un simple lit. Les barreaux de ce dernier étaient soigneusement tirés, empêchant ainsi son occupant de se lever de lui-même. Les traits fatigués de son père étaient néanmoins rehaussés de ce petit sourire innocent, insouciant, qu'il avait adopté depuis quelques années maintenant. La vision lui brisa un peu plus le coeur. La gorge nouée, il s'avança et pris place sur le fauteuil qu'il occupait à chacune de ses visites.« Bonjour ! » lui fit son père, se désintéressant de la télévision et ses images abrutissantes. Il eut envie de pleurer. Au lieu de cela, Shane se força à étirer un sourire, le félicitant de ne pas avoir confondu le jour et la nuit. En guise de test, ne pouvant s'y empêcher, Shane lui demanda même quelle date affichait le calendrier d'aujourd'hui. La joie de l'y voir répondre correctement ne fit que resserrer l'étau entourant sa poitrine. Devait-il vraiment se réjouir du fait que son père se souvenait de quel jour ils étaient ? Combien d'enfants étaient dans son cas ? La stupide, mais douloureuse, impression d'être seul nacquis au fond de son être. Devenait-il égoïste, en espérant presque ne pas être la seule personne au monde à vivre cela ? Inspirant profondément, il entrouvrit les lèvres, sur le point d'entamer une petite discussion comme à son habitude, lorsque son père lui coupa la parole. « Vous êtes le nouvel infirmier ? » Nouveau sourire, rempli pourtant de tristesse. De désespoir, presque. Il aurait pu lui dire qui il était, mais la peur d'observer une nouvelle fois son père pleurer en avouant qu'il ne savait pas avoir un fils était bien trop importante. C'était beaucoup trop douloureux. Alors, Shane se contenta d'acquiescer, puis s'installa de manière plus professionnelle sur son fauteuil, bien décidé à, néanmoins, stimuler une partie de sa mémoire. Une partie de son coeur. Il voulait que son père s'en souvienne par lui-même, rien qu'une fois. Qu'il lui offre un large sourire fier, alors qu'il lui dirait "je sais qui tu es, mon fils, et je t'aime". Etait-il trop naïf de vouloir une chose pareille ?
Il se pencha en avant, un sourire léger aux lèvres. « Je vais vous raconter une histoire, commença-t-il d'un ton doux, un ton que l'on utiliserait pour parler aux enfants, et je vais vous la raconter maintenant. Connaissez-vous l'histoire de... » Il se pinça les lèvres, réfléchissant à toute allure. Cela lui permettait au moins de ne pas s'impliquer trop personnellement, d'imbiber ses paroles de ses émotions trop grandes. « De Lory, le petit lapin blanc ? » Son père le fixa et il crut l'espace d'un instant qu'il allait lui reprocher de le prendre pour un gosse. Au lieu de cela, il haussa les épaules, s'enfonçant dans ses oreillers. « Hé bien... Lory était un petit lapin comme les autres. Il devait aller à l'école, manger, travailler. Il n'était pas très apprécié des autres, parce qu'ils le trouvaient... Ils le trouvaient trop blanc, il était un peu différent. Alors on lui piquait parfois ses carottes, parfois son cartable. Mais Lory disait souvent que ce n'était pas grave, malgré ses pleurs. Il le disait, parce qu'il avait ses parents pour le soutenir. » Son coeur manqua un battement, sa gorge se remplit de sanglots gardés depuis trop longtemps. « Mais un jour... Un jour, le papa de Lory ne rentra pas au terrier. Il fallut des heures et des heures à la maman lapin pour trouver son époux. Où il était ? Il errait. Il errait entre les terriers à des kilomètres de sa maison, tout ça parce qu'il ne se souvenait plus de où sa famille habitait. Lory eut beaucoup mal, ce jour-là, mais il ne lui en a rien dit. Il avait peur de l'effrayer un peu plus, alors que lui aussi l'était horriblement. Les jours, les semaines, les mois passèrent. Lory vivait sa petite vie tranquille de lapin trop blanc, tentant de cacher ses poils trop éclatants à l'aide de tout et n'importe quoi. Puis, son père rentra. Il rentra définitivement du travail. Il avait été renvoyé. Tout s'annonçait mal pour cette petite famille qui réussit néanmoins à survivre sans être dans le besoin. Mais Lory était triste. Son plus grand malheur, ce n'était pas le manque d'argent, non. Son plus grand malheur, c'était de ne plus pouvoir exister aux yeux de son papa lapin. C'était... C'était de n'être qu'un fantôme dont son père n'avait même pas conscience d'en être hanté, à chacun de ses pas. Il le suivait partout, l'imitait, s'habillait comme lui. Mais rien. Lory était devenu invisible. » Son coeur lui sembla s'arrêter. « Lory n'existait plus. Alors... Comme il n'existait plus aux yeux de son père, il se mis à disparaître, petit à petit. Ses poils trop blancs devinrent transparents, jusqu'à n'être que le décor superficiel d'un terrier comme les autres. Lory disparu, sans même comprendre qu'il avait néanmoins existé. Sans même comprendre qu'il aurait préféré rester trop blanc aux yeux du monde, si cela suffisait à être vu de son père... » Des larmes inexistantes se laissaient entendre dans chacun de ses mots, et ce depuis une bonne minute déjà. Pourtant, Shane ne l'entendit pas. Le ventre serré, il eut l'impression d'être devenu aveugle, de ne pouvoir apercevoir que du noir. Du vide. Son coeur devenait un trou béant, une simple rivière creuse. Vide. Du vide, partout. Calquer sa propre histoire sur celle fantastique de ce lapin lui en faisait prendre un peu plus conscience, comme s'il regardait pour la première fois une blessure géante qu'il aurait ancrée dans sa chair. Comme s'il regardait une blessure qui avait toujours été là, qu'il avait toujours senti, sans même savoir à quoi elle ressemblait. Relevant la tête sans même avoir eut conscience de l'avoir baissé, il vit ses propres larmes glisser le long de son nez. Puis celle de son père, là, dans le creux de sa joue. Le froid de la paume tremblante de ce dernier vint lui tapoter la sienne, et l'espoir fit battre son coeur. Comme jamais. Se souvenait-il enfin de lui ? « Merci... Monsieur. »
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Jake O. Cavendish
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Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane OcEhdgw
» Date d'inscription : 21/03/2015
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 17:46 par Jake O. Cavendish
will, excellent choix Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 2823179453
bienvenue sur LC et bon courage pour ta fiche Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 1922099377
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 17:50 par Invité
Tu es bien beau jeune homme Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 2637431331
Bienvenue ici, bon courage pour ta fiche Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 1922099377 Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 208687334
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 17:52 par Invité
Will. Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 1973890357
Bienvenue parmi nous, et si tu as la moindre question n'hésite pas. Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 2941632856 Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 1973890357
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 17:56 par Invité
WIll Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 1973890357 cependant une autre personne tente l'avatar de Will, vous êtes donc en compétition. Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 1922099377
Bienvenue parmi nous & bon courage pour ta fiche Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 3209449636

Hésite pas à contacter un membre du staff en cas de questions. Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 2941632856 Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 208687334
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 18:39 par Invité
will Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 705448254
bienvenue parmi nous Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 1922099377 Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 1973890357
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 18:42 par Invité
OMG le choix d'avatar Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 1922099377
Mais le début de ta fiche Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 3209449636 J'ai hate d'en lire plus et de venir quémander un lien Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 705448254
Bonne chance pour ta fiche Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 3309736386
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 18:48 par Invité
Bienvenue !
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 18:48 par Invité
Bienvenue & bon courage pour ta fiche ! Il n'existe de (ran)coeur qui s'exprime sans haine + Shane 208687334
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