"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici long day's journey into night (theodore) 2979874845 long day's journey into night (theodore) 1973890357
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long day's journey into night (theodore)

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() message posté Mar 31 Mar 2015 - 15:02 par Invité
Un verre. Le visage de Julius toujours coincé dans mon esprit. Je ne pouvais y croire. Enfin, si, à y repenser, je le pouvais. Mais je ne voulais pas y croire. Je ne voulais pas croire à son retour car il signifiait le retour de tout ce que j’avais laissé derrière moi, derrière une porte fermée à clé au fond de ma mémoire. Il avait brûlé, putain. Il aurait dû crever, et voilà qu’il refaisait surface. Je ne l’avais dit à personne. Peut-être que garder cela secret le ferait disparaître, purement et simplement. Je gardais cet espoir tout en sachant que cela serait vain. Réveille-toi, Solveig. Tu fais juste un horrible cauchemar. Je me pinçai l’avant-bras mais rien ne changea. Je fermai les yeux et sentis les larmes monter. L’alcool, sûrement. Quoique j’avais toujours été une pleurnicharde. C’était bien une idée de mon père, ça. Je serrai les dents. Lui aussi avait réussi à s’immiscer dans mon esprit à jamais.
Deux verres. Je ne savais même plus ce que je buvais. De la rancœur coupée d’une terreur désagréable et inexplicable, sûrement. Je ne voulais pas avoir peur. Cela aurait été la preuve qu’il avait gagné, qu’il avait encore toutes les cartes en main. Comment faisait-il ? Je l’ignorais. Il s’agrippait à moi comme une sangsue affamée et me dérobait toute ma vitalité. Toute ma force. Je me retrouvais au fond d’un bar à noyer ma peine, les cheveux dissimulant mon visage et mes joues humides. Le courage m’avait quittée. Ce constant sentiment d’échec et de désespoir se reflétait à la surface de mon verre et je le comprenais. Il avait brûlé, putain. Voilà qu’il réapparaissait, une noirceur indescriptible le maintenant en vie. J’étais forcée d’y croire et d’abandonner toutes mes promesses d’un avenir meilleur. Moi qui avait tenté d’arrêter de fumer durant les dernières semaines. Mes mains se crispèrent sur le rebord de la table : non, décidément, j’avais besoin d’une clope.
Trois verres. On m’avait souvent dit que je ne tenais pas l’alcool. Peut-être parce que j’étais toute mince. Peut-être aussi parce que j’étais trop émotive. J’avais oublié où je me trouvais. Londres, probablement, mais où ? Et pourquoi ? Je suivis des yeux la courbe de mon verre et celle-ci me donna le tournis. Un cycle éternel de malheur, voilà ce qui me retenait prisonnière. A force de m’acharner et de ne jamais m’en défaire, j’avais fini par me résigner : je n’étais pas née pour être heureuse. Je n’allais jamais m’épanouir. Le printemps était arrivé mais je restais terne et triste comme une pluie d’automne. J’étais hors du temps. Brûlée moi aussi, quelque part. On ne ramassait pas mes cendres, on les laissait enrober le trottoir sale de leur teinte grisée.
Quatre verres. Non, attendez. Je ne me souviens plus. Bordel.

Je levai les yeux et craignis de rencontrer ceux de mon frère. Mais personne ne m’avait remarquée. J’étais comme un fantôme blanc au milieu de tous. L’agitation du bar me donna mal à la tête. Je fermai les yeux et me concentrai : comment étais-je arrivée ici ? Un rendez-vous pour un travail. Il n’y avait pas d’autre solution. Je regardai à l’extérieur : la rue me disait quelque chose, je n’allais pas avoir de mal à retrouver mon chemin. Je me redressai et saisis mon sac qui traînait sous mes jambes. Je fus prise d’un vertige soudain. Il me suffisait de savoir comment marcher. Je plaquai mes mains sur la table et reculai ma chaise dans un grondement sourd puis me levai, feignant la détermination. Je bousculai quelqu’un en me dirigeant vers la porte et tournai la tête pour m’excuser. Mais ma voix était faible et mes mots se mélangèrent. On me répondit par un sourire compréhensif et je restai debout, indécise et immobile. Je balayai la pièce d’un regard éteint. Je m’apprêtais à faire volte-face et m’enfuir, mais mes yeux rencontrèrent une silhouette familière au comptoir. Familière, mais pas rassurante. Je le fixai quelques secondes sans bouger. Ma curiosité me forçait à rester plantée là, aux yeux de tous, l’air stupide et l’allure détraquée. Mais il finit par lever son regard vers moi. Il me vit et cela brisa la glace qui m’avait entourée jusqu’alors. Je l’avais reconnu et je me précipitai sans plus attendre vers la sortie. Pas lui, putain, pas lui. Ces mots me martelèrent le crâne. Comme si je n’avais pas déjà assez de problèmes. Je savais à quel point je pouvais me laisser influencer bêtement par n’importe qui. Et Theodore Rottenford, à défaut d’être n’importe qui, était surtout le genre de type à me faire regretter ma soirée. Il y avait une lueur au fond de son regard qui était à la fois attirante et terrifiante. Je n’avais pas besoin d’un homme comme ça dans ma vie. J’en avais déjà assez.

Une fois dehors, je titubai et dus m’adosser au mur du bar pour reprendre mes esprits et mon équilibre. Je relevai les yeux : en face, je reconnus ma voiture, garée en créneau, attendant patiemment mon retour et ma sobriété. J’étais incapable de conduire mais je savais que j’étais bien trop loin de chez moi pour rentrer à pied. Je m’approchai lentement du véhicule, sans faire attention à la circulation. Mais la rue était déserte. Merveilleux. Je posai une main sur la vitre pour trouver un appui et cherchai les clés de l’autre. A la place, je trouvai mes cigarettes. J’en attrapai une du bout des lèvres et l’allumai tant bien que mal. Je me tournai et m’assis sur le pavé froid de la chaussée, le regard orienté vers le ciel. Il était noir et sans étoile. Une journée de plus vers la nuit. Elles se ressemblaient toutes, en ce moment. Elles avaient toutes cette amertume et ce parfum de fatalité comme si j’étais vouée à embrasser le désespoir. Je soupirai et baissai la tête. Je faillis sursauter : à quelques pas, sa silhouette se découpant à contre-jour devant les lumières du bar, se tenait Theodore. Mes muscles se tendirent mais je n’esquissai pas le moindre geste pour m’enfuir. Je n’étais pas en état. Je restai assise sur la chaussée et l’observai approcher sans broncher. Il m’apparaissait comme la confirmation de cette détresse qui s’était emparée de moi depuis quelques jours. Il me semblait être une évidence. « T’as ton permis ? T’es flic non ? » Je tapotai la portière de ma voiture avec désinvolture. « J’ai besoin qu’on me ramène chez moi, j’crois. » Je tentai de me lever. Sans succès. Echec complet jusque dans les moindres détails.
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Jeu 9 Avr 2015 - 23:20 par Theodore A. Rottenford
“The paradox of vengefulness is that it makes men dependent upon those who have harmed them, believing that their release from pain will come only when their tormentors suffer.” Je me noyais au fond de mon verre de whisky. Les reflets ambrés du bar miroitaient au fond de la pièce, le secret inadmissible d’un homme rongé par le pouvoir. J’avais l’impression de naître dans l’obscurité ; là où toutes les valeurs immorales semblaient douces et enivrantes. La voix de ma raison était sifflante au creux de ma tête engourdie. Je ne comprenais toujours pas mon engouement pour la mafia malgré ma bonne foi et la présence de Jazz dans ma vie. Pourtant, j’avais essayé de me conformer aux règles de bienséances. Je m’étais montré évasif, et peu enclin à remplir mes responsabilités de chef de district, mais revoir Thomas m’avait fait prendre conscience que je ne pouvais pas chasser cette part d’ombre immuable qui prenait possession de mon esprit. J’étais un don de la mafia irlandaise de gré ou de force. Me repentir, ne faisait que me rappeler à quel point mon identité était insurmontable. Je n’avais pas les idées claires – Je retins ma respiration avant d’engloutir ma boisson avec empressement. Il me tardait de rejoindre l’ivresse euphorique, mais mon corps tenait trop bien l’alcool pour me permettre ne serait-ce qu’une seconde de répit. D’un geste franc et habile, je fis signe au serveur. Il m’adressa un regard brumeux, sondant l’étincelle mesquine au fond de mon regard comme pour doser mon degré d’ébriété, avant de réaliser que la folie qu’il voyait dans mon expression n’était que la matérialisation de mon profond désespoir. Les images de mes dernières confrontations avec la petite population de Belfast se confondaient dans ma mémoire, traçant de longs sillons argentées dans chaque relief de mon cerveau. J’étais à présent oppressé par culpabilité. Qui l’eut- cru ? Je ressentais toujours les mêmes jouissances à violenter les traitres, mais je partageais aussi la douleur de ceux qui avaient failli au devoir. Je me penchai avec recueillement sur le comptoir avant de me redresser aux aguets ; l’aigle royale ne baisse jamais sa garde ! La tristesse coulait à flot dans mes veines avant de s’évanouir quelque part dans ma poitrine, à quelques battements de mon cœur meurtri. Si je ne suis pas une bonne personne, et que je ne parviens pas à appréhender le destin de mon enfant, alors je ne peux que me résoudre à abandonner la grâce céleste de ses sourires. Je me dois de retourner auprès des miens. Toujours. Je déglutis douloureusement avant de crisper ma prise sur mon nouveau cocktail. Les glaçons s’entrechoquaient contre l’émail de mes dents grinçantes avant de se loger dans mes joues endolories. Une passion sans objet brûlait mon âme, jusqu’aux cendres. Elle s’éteignait avant de rejaillir au moindres prétexte car ses flammes se nourrissaient de mes propres caprices. Je regardais la foule d’un œil perçant, laissant leurs silhouettes difformes se confondre avec mes songes lorsque l’éclat d’une chevelure filasse et dorée captura mon attention. Solveig Dragansson ; la féministe rigide et torturée. Elle se retourna à la volée avant de se diriger vers la sortie. Je me redressai presque machinalement à sa suite, incapable de résister à l’inspiration que son parfum boisé provoquait sur ma bouche sèche. Je ne m’attendais pas à de quelque conque ébats sexuels, mais j’aspirais à baigner dans les fermentations continuelles de son esprit ambigu. Je la suivis comme un prédateur, les pas lents et les réflexes en éveil. L’air frais chatouillait mes narines avant d’enlacer ma barbe courte. Elle s’assit avec difficulté au bord du désespoir. Je la regardai d’un air amusé avant de baisser la tête à mon tour, détaillant les pavés de la chaussée qui semblaient tant l’intriguer. Elle paraissait bien plus éméchée que je ne l’aurais espéré. Une situation de crise était toujours une bonne opportunité ; je croisais mes bras avant de la rejoindre sur le trottoir sale. Je restai en suspens au-dessus du bitume alors que les mélodies fluettes de sa gorge s’emparaient de moi. « T’as ton permis ? T’es flic non ? » Elle tapota la portière de sa voiture en laissant les effluves de sa cigarette flotter autour de ses lèvres frémissantes. « J’ai besoin qu’on me ramène chez moi, j’crois. » J’acquiesçai de la tête en silence. En effet, elle n’était pas en état de conduire. Je posai ma main sur l’arrière de sa tête avec délicatesse avant de lui accorder un rictus très fin. Mes joues sculptées dans le marbre se fendirent avec légèreté afin de ponctuer mes efforts de bonne conduite, mais j’étais certain que mes yeux sombres criaient tout le dédain que je portais en moi. Je tendis le cou vers elle avant de m’incliner avec élégance. « Je ne te raccompagne pas si tu fumes ... » Finis-je par siffler sur un ton autoritaire. « Et je ne conduis pas cette chose. » Remarquai-je d’un air impétueux. Il ne fallait pas se leurrer, je n’étais pas son preux chevalier.

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() message posté Dim 19 Avr 2015 - 16:03 par Invité
Je le laissai approcher sans broncher. Theodore faisait ce qu’il voulait, ça se voyait que c’était ce genre de type. Il m’avait déjà prouvé son côté insistant la première fois. Il faisait et obtenait ce qu’il voulait. Je finis par poser mes yeux sur lui, mais plus il s’avançait, plus mon regard se perdit dans la noirceur de ses vêtements jusqu’à en devenir vitreux. Je ne savais pas à quoi il pensait. Maintenant que j’avais engagé la conversation, c’était trop tard pour fuir. Je lui avais donné une permission qu’il se serait octroyé de toute manière s’il avait eu envie de le faire sans que je ne l’y autorise. Et ça … c’était ce qui m’agaçait tant chez lui, mais c’est aussi ce qui faisait sa force. On n’avait pas besoin de beaucoup le connaître pour savoir qu’il possédait la fermeté du chêne et la patience d’un prédateur. Et quoique, cela serait drôle de chercher à le pousser à bout. Je voulus secouer la tête mais je sentis celle-ci me supplier de ne pas le faire. La main de Theodore se posa sur mon crâne et je ne cillai pas. J’avais presque l’impression qu’en bougeant, j’allais éveiller en lui une chose que je ne voulais pas connaître. Une violence froide. Quelque chose d’enfoui au fond de lui mais qui s’emparait de chacun de ses gestes. Sentir sa main sur mes cheveux n’était pas désagréable. Ça aurait même pu être rassurant s’il ne s’agissait pas de Theodore. « Je ne te raccompagne pas si tu fumes … » Je ricanai et relevai la tête vers lui, la fumée de ma cigarette glissant au coin de mes lèvres comme une cascade. Il imposait déjà ses règles et j’allais étrangement jouer avec. Parce qu’au fond, quelque chose m’intriguait chez lui, et je voulais savoir de quoi il s’agissait. « Et je ne conduis pas cette chose. » Je tournai la tête vers ma voiture, une moue déçue sur le visage. Il était probablement mon seul moyen de rentrer chez moi vite mais voilà qu’il ne se privait pas de mettre des obstacles à cette facilité. « Quoi, tu vas me porter sur ton dos ? C’est loin chez moi, tu sais. » L’humour comme seule défense. Je n’étais pas en état de riposter avec autant de fermeté que lui. Je n’étais pas un chêne mais un roseau, se pliant au gré du vent pour survivre. Mieux valait tourner tout ce qu’il disait en dérision : ne pas être sérieux avec un homme qui l’était trop me semblait évident. Mais peut-être que c’était un peu trop osé pour lui.

J’attrapai ma cigarette entre mon pouce et mon index puis vins lentement l’écraser entre ses pieds, assez délicatement pour ne pas le toucher. Puis je relevai la tête vers lui, les sourcils haussés. « Monsieur est content ? » Etait-il vraiment sûr de vouloir me supporter éméchée ? Je ne croyais pas en la domination masculine. Je savais où le frapper pour lui faire mal. Je courrais vite et j’étais chiante quand je le voulais. Et puis, surtout, j’étais triste et méfiante. Je reconnaissais en chaque homme les traits de mon frère revenu des morts. Je n’allais pas hésiter à brûler son visage émacié s’il ne me plaisait pas. « T’es vraiment pas drôle. » J’attrapai son poignet et tirai dessus pour me relever. Je me hissai à sa hauteur et me collai à la voiture, mal à l’aise. Il était tout de même plus grand que moi et il semblait ne pas avoir de point faible. Vous savez, ce genre de connerie comme quoi on pouvait lire l’âme des gens en observant le fond de leur regard ? Eh bien avec Theodore, rien. Un bleu acide et profond dans lequel on avait peur de tomber, alors on évitait de s’approcher. Je n’avais pas lâché son poignet et le fixai d’un air hagard. Je finis par desserrer la prise et mon bras retomba le long de mon corps. « C’est bien, t’as le bras solide. » Je me penchai légèrement en avant pour commencer à marcher. Allez, viens Theodore, pensai-je en le regardant. Je fis un pas en direction du milieu de la chaussée sans le quitter des yeux. Nos épaules se frôlèrent, ce qui me retint une fraction de seconde, puis j’avançai sur les pavés, un mince sourire posé sur les lèvres. Il n’était pas le seul à savoir arpenter la voie nocturne. Suis-moi, Theodore. As-tu donc autre chose à faire ? A part boire seul au comptoir d’un bar, le visage à moitié dissimulé dans l’ombre. Vaste programme, mais le mien est passionnant aussi. Je me tournai vers lui et marchai à reculons pour venir me placer au beau milieu de la chaussée. Sa silhouette n’était pas nette dans mon esprit. L’alcool, encore celui-ci. Il fallait que j’arrête de boire. Il fallait que j’arrête de me mettre dans des situations pareilles. Même si j’apprenais bien vite à apprécier le caractère figé de Theodore, il n’en restait pas moins un type terrifiant. Je haussai les épaules avec désinvolture pour lui signifier qu’il n’avait qu’à me suivre.

Une voiture remontait la rue et je ne tardai pas à lui bloquer le passage. Je ne bougeai pas, accordai au conducteur un regard étonné et amusé ainsi qu’un sourire en coin. Je comprenais son mécontentement mais m’en moquais éperdument. Il klaxonna et je fronçai les sourcils, agacée. Je portai un doigt à mes lèvres pour lui faire signe de ne pas faire de bruit et de patienter quelques instants. Mais je devais vraiment avoir l’air de me foutre de sa gueule car comme réponse, il m’insulta, ouvrant la fenêtre de sa portière. Je feignis d’être vexée et secouai la tête. « Vous êtes bien impoli monsieur. » lui dis-je, outrée. Je désignai Theodore d’un geste las. « Vous voulez peut-être vous expliquer avec mon ami le policier ? Il est sympa vous verrez. » Mais il n’eut pas l’air d’apprécier ma proposition. Il klaxonna de nouveau et je me mis à rire. Ça me faisait presque du bien d’énerver quelqu’un. Histoire de me dire que je n’étais pas la seule à piquer des crises pour un rien. « Il s’appelle Theodore Rottenford, il est sympa, vous verrez ! » J’avais accentué sur les nom et prénom de mon nouvel ami en riant. Il est sympa. Sympaaaa. Mais, étrangement, je n’osai pas reporter mon attention sur Theodore. Peut-être que c’était moi-même que j’essayais de convaincre. Parce que non, s’il y avait bien une chose qui ne collait pas à la peau de Theodore, c’était la sympathie.
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() message posté Mar 21 Avr 2015 - 0:59 par Theodore A. Rottenford
“The paradox of vengefulness is that it makes men dependent upon those who have harmed them, believing that their release from pain will come only when their tormentors suffer.” Les sifflements du vent enlaçaient mon oreille valide afin de fermenter mes pulsions ravageuses. Je penchai la tête avec lenteur, transi par les musiques lointaines du bar et les effluves d’alcool qui s’échappaient de ma bouche. Solveig portait un bien drôle de prénom. Ses connotations germaniques et son allusion à la force du soleil, étaient un vrai supplice pour l’impureté de ma conscience. Je crispai délicatement ma main sur sa tête, détaillant les courbures de son ossature fine. Son crâne était de la taille d’un petit melon. J’aurais pu le pulvériser par la simple pression de mon poing contre ses tempes. Petite chose, délicate et rebelle – tu excites mes sens mais tu es si fragile lorsque je me penche vers toi. Je plissai les yeux en me délectant de cette vision d’horreur – il y aurait bien trop de sang sur mes vêtements si je m’aventurais à la tuer. Ce n’était pas une très bonne idée. Je vacillai à hauteur de son visage. Mon expression était rongée par le mal absolu ; pouvait-elle, malgré son état d’ébriété, sentir le danger choir au fond de mon regard sombre ? « Quoi, tu vas me porter sur ton dos ? C’est loin chez moi, tu sais. » Un éclair de folie traversa mes pupilles dilatées avant que je ne soulève une mèche de ses cheveux. Les féministes étaient charmantes lorsqu’elles tombaient dans mes bras, mais dès qu’elles crachaient leurs valeurs aberrantes, toute l’excitation qu’elles pouvaient m’inspirer s’évaporait subitement. Elle avait l’air légère, mais je ne voulais pas établir de contact avec sa silhouette fantomatique. La tentation de toucher réveillait toujours mes passions perverses pour le vice charnel. « Si je te porte, tu ne voudras plus jamais redescendre, petite colombe. » Répondis-je avec une once d’arrogance.

Elle écrasa sa cigarette suite à ma requête. Tu vois que tu peux obéir ? Je suivais les flottements de ses doigts filiformes dans la pénombre, comme hypnotisé par la grâce dont elle pouvait faire preuve. « Monsieur est content ? » Ma mâchoire se serra – Non, monsieur sera content lorsque ta bouche insolente aura enrobé sa verge saillante. Ce n’est qu’au pied du lit que tu peux espérer me faire chavirer, femme forte et indépendante des temps modernes. Elle frôla mon poignet avant de se hisser à ma hauteur. Je pouvais aisément la dominer de par ma carrure imposante et athlétique, mais il y avait au fond de son regard noisette une lueur étrange et captivante. Je me courbai afin de descendre de mon perchoir, prêt à m’éteindre entre les vagues déchainées de son âme. Elle semblait très perturbée, bien plus que d’habitude, lorsque je frôlai les pans de ses vêtements. « T’es vraiment pas drôle. » Quel scoop ! L’humour n’était pas l’une de mes grandes qualités, mais ce n’était pas quelques blagues vaseuses qui la feraient mouiller lorsque j’aurais décidé de foncer sur ma proie. Mon torse fiévreux croisa sa poitrine pendant une poignée de secondes. Je me mordis la lèvre inférieure contre sa joue. Mon souffle brûlant se déversait sur son oreille – contrairement à moi, elle ne connaissait pas la cruauté de la surdité, alors je m’amusais à marmonner mon dialecte celtique afin d’ensorceler son esprit. Soudain, je me détachai de sa prise afin de rencontrer son expression stoïque. Elle me lâcha et je lui souris d’un air aguicheur. « C’est bien, t’as le bras solide.» Il n’y a pas que mon bras qui est solide. Je la laissai partir sans un mot. Je la suivais machinalement, incapable de retenir les battements effrénés de mon cœur. C’était exaltant de suivre une ombre irrégulière dans le noir. Je tendis le bras afin de la retenir, mais ses longues jambes la rendaient hors de portée. Elle agissait de manière déraisonnable. Je n’arrivais pas à suivre sa logique, elle me semait de quelques pas avant de revenir mélancoliquement à ma rencontre. Nous étions deux aimants qui se bousculaient dans le néant, avant de s’entrechoquer silencieusement. Puis, contre toute attente, elle fila comme une flèche vers la route. Je restai en retrait sans esquisser le moindre mouvement. Tu veux mourir ? D’accord, je ne te retiendrais pas. Elle barra le passage à un jeune conducteur avant de faire un tapage sur la voie publique. Je comptais déjà deux infractions, en plus de son insubordination à l’égard d’un agent des forces de l’ordre. « Vous voulez peut-être vous expliquer avec mon ami le policier ? Il est sympa vous verrez. Il s’appelle Theodore Rottenford, il est sympa, vous verrez !» Brailla-t-elle en m’associant à ses délires. Je tournai la tête d’un air lassé avant de passer mes mains dans mon dos, saisissant une paire de menottes. Je me glissai derrière elle afin d’empoigner son bras d’un geste ordonné, puis je libérai le passage à la voiture qui disparue dans le brouillard. Je fermai le premier anneau en acier autour de son poignet droit avant de relever son bras vers mon cou. Je lui fis faire volteface avant de me coller à son joli minois d’un air fourbe, cette fois je ne me cachais plus derrières les masques de bienséances. Agilement, je me saisis de son autre main afin de l’emprisonner dans mon étreinte maléfique. De loin, nous avions presque l’air d’un couple enlacé au clair de lune. Romantique mais si peu véridique. Je m’inclinai dangereusement vers ses lèvres agitées. « Tu n’arrives pas à te contrôler, mais je peux te dompter – femme. » Claquai-je avec froideur afin de la ramener à sa place. Ce n’est pas en tombant dans l’excès que tu pourras sauvé ta peau ce soir.

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() message posté Mer 22 Avr 2015 - 9:03 par Invité
« Si je te porte, tu ne voudras plus jamais redescendre, petite colombe. » Je ricanai presque sombrement à sa remarque. Il y croyait vraiment, à son charme dévastateur. Je levai les yeux, lui souriant glacialement. « Une colombe ? » Mes traits devinrent moqueurs. « T’es quoi toi, un paon ? » Je le pointai du doigt en plissant des yeux. « Non je sais : un aigle royal. » Ou du moins croyait-il l’être avec son allure de prédateur. Il était arrogant mais cela ne me dérangeait pas. Il ne faisait que parler. Pas d’acte. Juste quelques regards qui mériteraient qu’on lui crève les yeux, mais peut-être qu’il était plus beau avec alors on lui laissait. On était clément avec les pires ordures, pourquoi pas avec un Theodore Rottenford ? Il m’agaçait mais restait divertissant tout de même. Je me relevai donc et m’amusai à l’éviter. Il n’allait pas m’avoir parce que je n’étais pas à donner. J’étais une putain d’épave mais il se leurrait sur les raisons. Tu crois qu’un peu d’alcool me rend fébrile, Theodore ? Essaie ton pire cauchemar revenu d’entre les morts. Pourtant, à bien le regarder, ce type ne semblait pas faire des cauchemars à proprement parler. Il avait plus l’allure du cauchemar lui-même. Mais je savais comment maîtriser ses ardeurs. Je savais comment me réveiller avant de le laisser entrer dans mon esprit pour s’y loger à jamais. Il n’avait pas d’humour. C’était par cela que j’allais commencer. Sûrement que sa colère viendrait ensuite, mais n’était-ce pas une faiblesse que de se laisser aller à un courroux inexpliqué ? Peut-être qu’il y avait un peu d’orgueil dans tout ça. Être la fille qui le frustrerait chaque jour. Theodore était un oiseau de proies, il chassait. Je connaissais ce genre d’hommes. On leur montrait deux secondes que l’on avait le choix et ils s’emportaient immédiatement. Et après ils se sentaient meilleurs que les autres ? Moi j’appelais ça un horrible problème d’égo.

Il était étrangement proche, comme s’il voulait m’emprisonner dans ses filets invisibles. Il semblait réfléchir à mes mots insolents et il me regardait d’une façon que je lui connaissais à présent – il pensait  que j’étais à lui. Qu’une femme éméchée sur la chaussée était une femme faible. Ce mépris logé dans ses prunelles figées me sidérait presque. Il tendit le bras vers moi mais j’étais déjà trop loin. Je haussai les épaules avec désinvolture – dommage, dommage, semblais-je vouloir lui dire. Qu’avait-il ? Lorgnait-il sur ma liberté ? Ne se rendait-il pas compte que je sombrais ? Il ne pouvait pas m’attaquer. Il ne savait pas vraiment de quoi j’étais capable. Et j’avais vécu bien pire qu’un Theodore Rottenford ne désirant qu’une seule chose : coucher avec moi. Je lui disais non parce que c’était un acte purement égoïste. Parce qu’il avait les défauts des hommes qui finissaient par en devenir faibles. Je n’ignorais pas qu’il se croyait fort. Il était bien bâti et policier, qui plus est. Il savait se défendre et il savait attaquer. Mais était-il au courant que je ne me laissais jamais faire non plus ? Je n’allais pas hésiter à lui tordre le cou s’il prenait tout cela trop au sérieux. Allez, viens Theodore, que se passe-t-il, tu as peur de t’approcher ? Ma grâce était-elle si effrayante ? Une fois sur la chaussée, m’amusant avec ce conducteur, je sentis sa main saisir fermement mon bras et me tirer en arrière. Je laissai échapper un cri de surprise puis fronçai les sourcils en sentant quelque chose se refermer autour de mon poignet. Il était sérieux ce type ? J’étais trop interloquée pour me défendre et il mit mon bras au niveau de son cou. Il s’accrochait à moi d’une manière malsaine qui me fit froncer les sourcils. Tiens donc, où était passée la subtilité qui faisait tout son charme ? On aurait dit le cliché parfait de l’homme dont on venait de faire saigner l’ego et qui se vengeait sur la première personne venue. Dommage que ce soit moi et pas une autre, Theodore : tu ne m’auras sûrement pas dans ton lit de cette façon. Devine pourquoi ? Parce que je choisis les hommes dont je partage le lit et que j’évite ceux qui me semblent pitoyables. Mon air effronté semblait à la fois l’exciter et le rebuter. Il bloqua mon second bras autour de son cou et approcha son visage du mien. Il se colla à moi. Son emprise était tout de même sacrément forte. Mais je savais où il allait en venir. Nos poitrines se rencontrèrent et il pouvait sentir mon cœur battre – pas d’un rythme effréné, Dieu merci. Je savais résister à ces hommes. « Tu n’arrives pas à te contrôler, mais je peux te dompter – femme. » Ah, voilà le fameux ego qu’il tentait de recoudre et il n’avait pas trouver mieux que de vouloir me réduire à un être qu’il estimait comme terriblement inférieur : une femme. Theodore, c’était cinq mille ans de machisme et de frustration sexuelle concentrés derrière son torse de pierre. Pitoyable.

Ma première réaction fut d’éclater de  rire dans ses bras. Je savais comment j’allais procéder pour me débarrasser de lui. Etrangement, ce n’était pas désagréable non plus d’être là, mais je voulais lui montrer que ce n’était pas si simple. Que si moi, ça me faisait rire, il allait terrifier un bon nombre de femmes et que ça, il n’en avait pas le droit. Et je voulais qu’il comprenne qu’il ne s’attaquait pas à une proie mais à un animal enragé. Il vous mord et vous chopez la maladie. « Arrête avec tes clichés à la con. » Lui dis-je entre deux éclats de rires avant de m’avancer vers lui, posant mes mains prisonnières sur sa nuque. Je l’embrassai sans aucune timidité. Comprenait-il déjà qu’il s’agissait d’un  subterfuge ? Mes mains remontèrent dans ses cheveux et je me collai à lui pour garder son attention piégée autre part que là où je voulais me diriger. Je lui mordillai gentiment la lèvre avant de descendre dans son cou – toujours sans aucune timidité. J’avais presque peur qu’il se rende compte de ma ruse à force d’être sûre de moi et de réaliser des gestes précis et ordonnés. Je l’embrassai au creux de son cou, cherchant une parcelle adéquate de sa peau. Je finis par en trouver une et je n’hésitai pas : je plantai avidement mes dents à l’intérieur et serrai comme une forcenée. Si fort que ma mâchoire en trembla. Peut-être jusqu’au sang, je m’en moquais. La seule chose à laquelle je pensais était le fait que j’aurais dû m’en prendre à son oreille car son lobe aurait été facile à arracher. Mais à présent que j’étais là, je le mordis jusqu’à ce que la surprise et la douleur l’affaiblissent et, réflexe immédiat dès que j’aperçus une issue, je me dégageai de lui, passant mes bras menottés au-dessus de son crâne et reculant vite, manquant de trébucher. Je le toisai silencieusement d’abord, le regard empli de dureté. « T’es vraiment pas subtil mon pauvre. » Je déversai sur lui tout mon dédain et maintins une distance entre nous. « On va reprendre depuis le début : je décide quand je veux me taper le premier connard qui croise mon chemin. » Je penchai la tête d’un air désolée. « Navrée de briser ton amour-propre, mais tu me violeras pas ce soir. » J’avais toujours les mains liées. Bordel. Je ne pouvais donc pas m’en débarrasser. On devait bien avoir une scie à la maison, Hazel allait m’aider à les enlever. Ses petites frasques avaient étrangement éveillé mon esprit : j’étais sur mes gardes et voulais rentrer. Impossible d’utiliser ma voiture ? Tant pis. J’allais gagner Notting Hill à pied. Avec ou sans lui.
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Lun 27 Avr 2015 - 2:25 par Theodore A. Rottenford
“The paradox of vengefulness is that it makes men dependent upon those who have harmed them, believing that their release from pain will come only when their tormentors suffer.” « Une colombe ? T’es quoi toi, un paon ? Non je sais : un aigle royal. » Le son de sa voix grinçait dans ma conscience avant de s’évanouir dans le néant qui envahissait la rue. Je lui souris d’un air carnassier avant de tendre mes bras dans le vide. Je ne pouvais pas la toucher ; Solveig n’était qu’un fantôme irrégulier qui s’élevait vers les arcs d’un ciel lointain. Je la toisais en silence, à la fois contrarié et captivé par l’aura étrange qui flottait autour de sa petite tête. Elle se moquait en me comparant à un rapace, alors que mes griffes acérées menaçaient d’annihiler son expression insolente. Une jeune belle dame ne devait pas s’aventurer inutilement dans de telles divagations. Un jour tu finiras par te tuer. Tu courras à perte d’haleine avant de tomber sur le rivage, sous les saules et déchets de la ville, alors que je me tiendrais face à ta dépouille pourrissante avec ma plaque brillante de policier et ma haute stature vaniteuse pour condamner ton meurtrier innocent. Les traces de mes doigts ceignent encore ton joli petit cou mais il n’y a personne pour te rendre justice. Tu vois, c’est comme ça que je gagne. Son attitude et le rythme harmonieux de ses mouvements révélait tout le désespoir qui fusionnait avec son esprit. Je m’approchai lentement, mon cœur consumé par les poisons irrésistibles de la déraison. « Si je suis l’aigle royal, alors tu devrais m’obéir puisque tu n’es qu’une colombe ivre d’euphorie et de sensations fortes. » Je rêvais d’écraser mes doigts contre ses clavicules saillantes avant de lui torde le cou sans restriction, ainsi les craquements de ses os fragiles enlacerait la ferveur de mes gestes frénétiques contre son bassin. Ses muscles se déchireraient contre ma verge en acier tandis qu’elle se mourrait au bout de l’orgasme malsain. J’haussai les épaules avant de me détourner avec nonchalance. Mais ce n’était qu’un fantasme meurtrier. Les grands prédateurs ne copulent pas avec les oiseaux domestiques.

Soudain, elle plongea au fond de mon regard profond. Sa bouche sensuelle dédaignait ma présence à ses côtés, mais je savais que le cœur de la bête était indomptable. Elle pouvait me résister par principe, cependant je percevais derrière son allure de glace une tension sexuelle au bord de l’implosion. Elle ne voulait pas coucher avec moi et Dieu merci, je ne la désirais pas au point d’en perdre la raison. Je n’étais pas un homme en manque de chair. Mes besoins étaient plus particuliers qu’une seconde de jouissance à la pointe du coït. La jeune journaliste suscitait en moi un désir meurtrier purement sexuel. Dans mon imagination, chacun de nos ébats se terminait par une mort volontaire et délicieuse. Je poussai un long soupir en la coinçant contre mon torse de pierre. Elle était hargneuse, mais combien même, la prise d’un homme fort ne pouvait être brisée par les agitations d’une femme aussi acharnée et guerrière soit-elle. Son rire cristallin fusa brusquement, troublant la quiétude de mes réflexions. « Arrête avec tes clichés à la con. » Souffla-t-elle avant de m’embrasser voracement. Sa fougue était impressionnante. Je me crispai avant de mordre sa lèvre inférieure comme une bête sauvage avide de sang et de frénésie. Ma respiration haletante glissait sur sa mâchoire tandis que je tentais désespérément d’approfondir notre étreinte jusqu’au bout. Elle se collait à moi avec une froide élégance avant de se diriger vers mon cou. Ses lèvres frémissaient au contact de ma peau avant de convertir toutes mes pensées. Désormais j’étais indifférent de gagner ou de perdre au jeu de la vanité, car ce vaste monde qui nous entourait chavirait immanquablement vers mon unique ambition de ployer entre ses cuisses. « C’est tes clichés à la con – J’ai dis que tu étais une femme. Je n’y peux rien si tu te sens insultée par la vérité. Mais si ça peut t’exciter, je peux t’appeler monsieur … » Minaudai-je en pressant ma main contre son intimité. Elle se baladait fiévreusement sur mon cou, et bien que ses gestes précis et ordonnés soient des signes annonciateurs d’un esquive imminente, je me laissais brûlais par les feux de sa passion. Peut-être par curiosité – après tout, tant qu’elle ne s’attaquait pas à mon oreille sourde je n’avais rien à craindre. Elle agita légèrement la tête avant de planter ses dents, comme des crocs aiguisés, dans ma peau. Je ris d’un air machiavélique lorsqu’elle se dégagea de ma prise avant de plaquer ma main sur la marque de ses envies refoulées. « T’es vraiment pas subtil mon pauvre. On va reprendre depuis le début : je décide quand je veux me taper le premier connard qui croise mon chemin. Navrée de briser ton amour-propre, mais tu me violeras pas ce soir. » Je fis la moue avant de bailler. Elle était tellement exaspérante lorsqu’elle montait sur ses grands chevaux. Mes yeux se posèrent sur ses mains liées, et je secouais la tête en lapant les vestiges de sa salive qui ornait ma bouche vicieuse. « On n’embrasse pas le premier connard qui croise son chemin comme ça, si on a pas encore décidé de se le taper. » Je sortis les clés des menottes avant de les jeter en l’air. Je les récupérai en la défiant du regard. « Je pourrais te courtiser toute la nuit si ça peut te donner bonne conscience, mais tu en as tellement envie. Avoue-le. » Je glissai vers elle avant de m’arrêter au-dessus d’une bouche d’égout. Elle croyait peut-être avoir ébranlé mon égo en se jouant de moi, mais j’étais un homme en proie à de fortes pulsions sexuelles. J’assumais complètement ce côté de ma personnalité. « Peut-être que ça te rendrait moins aigrie de me supplier. Je ne veux pas t’offenser, mais il dort encore. » Soufflai-je en désignant mon entre-jambe d’un air désinvolte. J’agitai mes clés avant de les laisser se perdre dans le réseau d’eau usée.

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() message posté Mer 6 Mai 2015 - 17:31 par Invité
« Si je suis l’aigle royal, alors tu devrais m’obéir puisque tu n’es qu’une colombe ivre d’euphorie et de sensations fortes. » J’éclatai de rire. Theodore me lança un regard d’une sensualité que je n’acceptais pas, mais je restais inaccessible. A quelques pas de lui. Je volais toujours vers une nouvelle branche et ne le laissais pas m’attraper. Il n’aurait pas la force de me contenir, surtout si je me débattais. Il était attirant, certes. Des paroles mielleuses et une barbe bien taillée rendaient n’importe quel homme attirant. C’était simple de briser leur amour-propre. Il fallait leur montrer que nous étions aussi malignes qu’eux. Ils n’allaient jamais se remettre de cette nouvelle. « D’euphorie et de sensations fortes ? » répétai-je en feignant d’être impressionnée. « Heureusement que t’as une arme pour te protéger, je suis un vrai danger public. » Et je continuai de danser dans la rue, l’évitant mais le regardant toujours. Il tendit à nouveau les bras – en vain. J’étais déjà loin. Je croyais que tu faisais fantasmer les femmes, Theodore. Tu n’arrives qu’à provoquer mon hilarité. Il n’était pas un aigle royal, mais cela m’amusait qu’il croit à cette nature animale et prétentieuse. C’était comme une confirmation de tout ce que je pensais de lui. Je dansais à mon rythme et il tentait vainement de contrôler la musique. Il ne me contrôlait pas moi. Son plan était voué à l’échec. Il ne s’y prenait pas de la bonne manière.

« C’est tes clichés à la con – J’ai dit que tu étais une femme. Je n’y peux rien si tu te sens insultée par la vérité. Mais si ça peut t’exciter, je peux t’appeler monsieur. » Je sentis sa main glisser vers mon entrejambe et y élire domicile de manière hasardeuse. Non, attendez. Theodore n’était pas quelqu’un d’hasardeux. Il improvisait sûrement ses gestes en ce moment mais il ne laissait rien au hasard. Il savait que je calculais mes moindres mouvements et qu’un retournement de situation était imminent, mais il se laissait faire. Il en avait envie. C’était probablement cela qui plaisait à tant de gens chez Theodore : la seule chose qu’il laissait paraître était la violence de son désir. Il me regardait comme si j’étais à sa merci. Imaginez : un ciel blanc où l’on ne distingue pas âme qui vive et, soudain, les battements d’ailes d’un rapace affamé. Celui-ci nous fascinait forcément. Theodore était de cette veine-là : il dissimulait tout donc on ne pouvait apprécier que ce qu’il daignait nous montrer. Et on s’en contentait. Je caressai sa nuque de mes ongles soignés. Je peux t’appeler monsieur. Je souris. Non Theodore, j’ai un prénom et tu es autorisé à l’utiliser. Je laissai sa main courir là où elle le voulait. Cela ne durerait pas, mieux valait qu’il en profite. J’étais une proie ? Je ne voulais pas qu’il se méprenne. Je ne voulais pas lui faire de faux espoirs. Je m’abandonnais à la douce fièvre de l’alcool sans en concevoir les risques. Il était attirant, c’était indéniable. Mais je lui glissais entre les doigts comme un rêve délicieux qui partait en fumée. Heureusement que nous n’y accordions aucune importance. Peut-être que c’était un rêve. Quelque part, je voulais m’en sortir, mais j’avais pris goût au danger et aux situations surréalistes. Il avait raison : je voyais l’euphorie comme un vaccin. Un vaccin contre la réalité elle-même.

Il bailla. Cela ne me surprit pas vraiment. Il regarda les menottes qui m’emprisonnaient les poignets avec un sourire satisfait. Tu vas nulle part Solveig, et tu le sais. Cela m’ennuyait. A force de jouer avec le feu, on finissait par se brûler, c’était ça le dicton ? Mais Theodore n’était qu’un large bloc de glace et je connaissais le feu mieux que personne. Je l’avais manié, une seule fois, mais je savais ce qu’il pouvait faire. J’avais conscience de l’étendue des dégâts. Au fond de moi, je m’en moquais. Oui, Theodore et moi n’étions qu’un homme et une femme perdus au milieu d’une ruelle. Il voulait prouver sa supériorité et se résignait à n’employer que ces deux mots : homme et femme, madame et monsieur. L’harmonie était brisée d’avance. Nous ne les comprenions pas de la même manière. « On n’embrasse pas le premier connard qui croise son chemin comme ça, si on a pas encore décidé de se le taper. » Je me figeai et me retournai vers lui, un sourire aux lèvres. Il y croyait tant. S’il n’avait pas été Theodore Rottenford, j’aurais peut-être pu succomber à son charme infaillible. Mais plonger mes yeux dans son regard me rappelait à chaque fois qui il était et cela me faisait faire un pas en arrière. Il dansait lui aussi. Avait-il enfin compris qu’il fallait que la musique le dompte et non le contraire ? Tu ne peux pas tout contrôler, Theodore. Tu n’es pas assez fort pour cela. Il brandit les clés de mes menottes, un air de défi dans ses prunelles. « Je pourrais te courtiser toute la nuit si ça peut te donner bonne conscience, mais tu en as tellement envie. Avoue-le. » Il s’avança d’un pas élégant et je le laissai s’approcher sans broncher. « Peut-être que ça te rendrait moins aigrie de me supplier. Je ne veux pas t’offenser, mais il dort encore. » Il me désigna sa propre entrejambe et je haussai les sourcils, amusée. Il lâcha les clés sur le sol. Elles se perdirent entre les barreaux d’une bouche d’égout et j’eus un léger frisson – de surprise ou d’angoisse ? Je ne sus dire. Je ne pouvais pas perdre la face devant un type comme lui. Il ne cherchait que la provocation afin de prouver qu’il avait raison – une fois de plus. Mais non, c’était inacceptable. Puisqu’il avait décidé de poser ses cartes sur la table, j’allais le faire aussi. Tu ne me terrifie pas Theodore, et tu n’arrives même pas à m’attirer. C’est toi qui es pathétique. J’ouvris tant bien que mal mon sac pour y cueillir mon paquet de cigarettes et mon briquet. J’en allumai une sans le quitter des yeux. « C’est toi qui es aigri. T’es dégoûté de pas réussir à me faire succomber à tes charmes. » Je laissai échapper un nuage de fumée entre mes dents blanches. « Va falloir que tu trouves un moyen de m’enlever ces menottes, je vais pas te lâcher avant que ce ne soit fait. Et je suis chiante à la longue. » Je fis un pas en avant, me retrouvant à quelques centimètres de son buste de marbre et levai les yeux vers lui, une lueur de défi dans le regard. « Je déciderai ensuite si j’ai envie de me taper le connard que tu es. Mais tu commences mal. » Et je lui soufflai la fumée au visage, tout simplement. Vas-y, fais demi-tour. Montre-moi ta démarche aigrie, à défaut d'être un homme digne.
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() message posté Jeu 14 Mai 2015 - 20:37 par Theodore A. Rottenford
“The paradox of vengefulness is that it makes men dependent upon those who have harmed them, believing that their release from pain will come only when their tormentors suffer.”    «  D’euphorie et de sensations fortes ? Heureusement que t’as une arme pour te protéger, je suis un vrai danger public.» Elle s’éloignait dans les bruits de la rue en dansant comme un petit animal noir. Je ne lui adressai plus la moindre attention, la laissant ramper lamentablement sur le sol crasseux. Solveig se pensait inatteignable. Son immense vanité, son attrait pour l’aventure et le danger, son désespoir douloureux et sa chevelure terne, dessinaient sous mes yeux l’ébauche d’une ombre brisée qui se cachait derrière ses idéaux dérisoires. Je ne méprisais les femmes qu’en sa compagnie car elle semblait anticiper chacune de mes réactions. Tu es stupide Solvie. Je souris d’un air sournois en apercevant sa splendeur rencontrer la misère de son flétrissement. Elle était sale et complètement déchirée, alors que je me tenais impétueusement sous les lueurs des lampadaires, prêt à détruire la profondeur dévorante de ses sentiments à l’égard du monde. Ma langue claqua contre mes gencives, de nouveau assaillie par mes obsessions malsaines pour la chaleur de ses seins pointues. Il n’y avait aucune douceur dans mes réflexions. Mes bras tremblaient dans la rage incommensurable qui traversait mes flancs brûlants. Je relevai mon visage vers la lune avant de lancer un grognement bestial. Je peux te baiser quand je veux. Ce n’est pas mon arme que tu devrais craindre – petite.  J’agitai mon torse en croisant son regard embué par l’alcool. «   Tu penses ? » Me moquai-je d’un air carnassier.

Son souffle se perdait sur ma peau comme les séquences allègres d’une musique douce. Je fermais docilement les yeux, m’accrochant uniquement aux agitations de son corps fiévreux. Les ronflements de sa respiration vibraient continuellement contre mon cœur. Je me penchais vers elle, transi par l’illusion d’un pouvoir absolu. Tues-là et pars à tout jamais.  Sa bouche frémissait avant de me dévoiler les reflets d’un rêve coloré. Je la saisis par la taille avant de raffermir ma prise sur son entre-jambe. Solveig se laissait gagner par la frénésie de la chasse. Le silence auréolait nos silhouettes fendues dans l’obscurité, comme si le temps s’était soudainement arrêté autour de nous. Mes yeux perçants lancèrent un regard lumineux dans le vide. En vérité, je n’avais rien d’un animal. Non, je n’étais désormais rien d’autre que le gardien d’un amour déchu, avec les seules joies et les seules souffrances de la chair. Je suivais ses mains dans leur danse démoniaque alors qu’elle m’arrachait de mon monde passionné avec violence. Mon expression affligée se dressa contre son insolence. Le crépuscule et toutes les nuances de la nuit m’appartenaient. Elle m’avait donné un baiser sulfureux, mais je désirais tellement plus. Ma virilité me sommait de lui arracher sauvagement  ses vêtements afin de la faire ployer, mais j’étais un complexe humain destiné à voguer entre deux rives contraires. Mon éducation et mon honneur régissaient les appels de ma conscience dépravée. Ce n’était pas grave de tuer, mais je considérais le viol comme un crime effroyable. « C’est toi qui es aigri. T’es dégoûté de pas réussir à me faire succomber à tes charmes. Va falloir que tu trouves un moyen de m’enlever ces menottes, je vais pas te lâcher avant que ce ne soit fait. Et je suis chiante à la longue.» Souffla-t-elle en faisant un pas vers son sac. Je la vis agripper son paquet de cigarettes, et tout de suite, la colère s’empara de mes entrailles. Elle arborait plusieurs facettes sous l’effet de son ivresse, mais je n’avais qu’un seul visage – le pire de tous. Je compris en sentant les premiers effluves de nicotine s’élevaient dans l’ambiance morose de la rue qu’elle s’élançait avec trop d’empressement vers la porte de l’enfer. Je la laissai exhumer son existence et croire que  cet aspect de son attitude pouvait m’atteindre. J’avais déjà parcouru son blog virtuel. Elle était poète, visionnaire et moraliste - mais au fond, elle essayait de se prouver que personne au monde ne pouvait plus la rabaisser. Je la regardais de haut, dépité par son ignorance ; les feuillages de l’automne tombaient toujours de l’arbre agité par le vent. Et tu tomberas bien assez tôt. «   Combien de fois crois-tu que je baise par jour ? Je n’arrête, dans tous les sens du terme. » Je la laissai s’approcher de moi. Je pressentais ses paroles et ses gestes déplacés, mais je m’abandonnai délibérément à ses provocations. Peut-être était-il temps qu’elle me rejoigne au fond de l’abysse. Elle me regarda avec un dédain profond avant de cracher son venin ; « Je déciderai ensuite si j’ai envie de me taper le connard que tu es. Mais tu commences mal. » Elle souffla sa fumée sur mon visage alors que j’élevais la main afin de la gifler avec violence. L’odeur de sa dépravation marquait les contours de ma bouche déformée par le vice. Tu n’es pas inatteignable. Tu n’es pas forte. Tu n’es pas une femme. Tu n’es pas un homme. Tu n’es rien d’autre qu’un nuage de poussière que je veux écraser, pour que de nouveaux flocons de crasses encore plus petits et insignifiants se dégagent de ton corps en décomposition. Si par un grand miracle, tu arrives à t’épanouir dans mon jardin, je déracinerais toutes les fleurs chastes et flamboyantes, sombres et fanées, afin de t’offrir une magnifique composition funéraire. Je la retins en équilibre en serrant ses clavicules. La pointe oranger de sa cigarette brûlait au contact de ma cuisse mais je refusais de laisser la peur du feu m’éloigner de ma quête vicieuse. «   J’ai un secret ; je n’ai peut-être pas besoin de ton approbation pour obtenir ce que je veux. » Murmurai-je sensuellement à son oreille. Je mentais clairement, mais une part de moi éprouvait beaucoup de satisfaction dans l’énoncé de ce fantasme. Je lâchai son contact afin de me délecter de la liberté, du vent et des senteurs polluées de la ville. «   Contrairement à toi je ne joue pas impunément. Si je t’enferme c’est que j’ai toujours la clé pour te délivrer. C’est le principe premier du contrôle. » Claquai en jouant avec sa frange dorée.
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() message posté Mer 3 Juin 2015 - 11:39 par Invité
« Tu penses ? » me demanda-t-il avec ironie et sarcasme. Je lui lançai un regard exaspéré sous des sourcils haussés. Oui, je pense. Non, je ne pense pas. Tu sais quoi Theodore ? Je m’en fous. Je hochai la tête pour lui signifier que oui, finalement. Je ne lui faisais pas peur. Lui non plus. Il ressentait peut-être le besoin ahurissant d’être au-dessus de moi. Mais il se trompait sur toute la ligne. Dans cette ruelle sombre, il n’y avait pas de niveau. L’un n’était pas meilleur que l’autre. Nous étions simplement un homme et une femme, perdus ensembles, là, entre ces rangées d’immeubles sales. Au mieux, il pouvait me tuer et devenir un animal. Voilà tout. Mais, au fond, n’y avait-il pas une morale à toute cette histoire ? Il y en avait forcément une, mais j’étais trop ivre pour m’en rappeler. Il méritait que je lui mette mon coude dans le nez pour donner à son beau visage une petite nouveauté. Briser l’éclat de la glace qui le recouvrait. Viens, Theodore. Marchons ensemble jusqu’au bout de la nuit. A moins que tu ne craignes que ma main te transmette une maladie. Mais il voulait coucher avec moi. Il faudrait forcément qu’il me touche un jour. Si je le laissais faire. J’étais une gamine arrogante, décevante et pathétique, je lisais cela dans ses yeux sombres. Mais j’étais terriblement coriace. Il n’arriverait pas à me faire ployer. Nous ne sommes qu’un homme et une femme. Pas de niveau. Pas de comparant ni de comparé. Je pouvais probablement lui faire mordre la poussière si j’en avais envie. Mais discuter avec lui, je n’en avais pas l’éloquence. Je laissais cela à ceux qui étaient assez fous pour tenter de lui faire rentrer dans son esprit borné qu’il était bon pour la décharge. Tu m’ennuies, Theodore. Il l’avait probablement déjà compris. A savoir si sa virilité aussi.

« Combien de fois crois-tu que je baise par jour ? Je n’arrête, dans tous les sens du terme. » souffla-t-il d’un air détendu. Je levai les yeux au ciel et continuai de m’approcher de ma démarche syncopée et irrégulière. « Belle réflexion mon grand. » lui répondis-je avec dédain. « Pas assez à mon avis, t’as l’air tout frustré. » Je ne jouais pas avec le feu. Si on partait du principe que si, Theodore était une menace. Il n’en était pourtant pas une. Il m’avait menottée mais je m’en moquais. S’il l’avait fait, c’était parce que lui seul craignait quelque chose. Je finis par m’arrêter à quelques centimètres de lui et lever mon regard brun vers le sien, défiante. Puisqu’il ne m’aidait pas à rentrer chez moi, pourquoi me priverais-je de fumer ? Pourquoi me plierais-je à ses volontés égoïstes ? Il avait besoin que l’on secoue sa fierté, quitte à la faire tomber, quitte à ce qu’elle se brise sur le sol froid d’une rue. Et je le faisais, en ce moment même, malgré son acharnement et son déni. Cela ne lui plut pas, comme j’aurais pu m’y attendre. Il sentit le tabac atteindre son visage et n’hésita pas à me donner une violente claque qui résonna dans mon crâne et fit vibrer ma mâchoire. Il empoigna mes épaules pour ne pas que je tombe et sa prise me fit mal. Ma cigarette frôla sa cuisse mais il ne cilla pas. Je restai un instant la tête sur le côté, interdite, mon sourire ayant disparu de mon visage pâle. Je le laissai approcher de mon oreille. Il y souffla quelques mots. « J’ai un secret ; je n’ai peut-être pas besoin de ton approbation pour obtenir ce que je veux. » Je haussai les sourcils : tu crois vraiment à ce que tu dis, Theodore ? Il finit par me lâcher, sans pour autant réduire la distance qui nous séparait. J’avais envie d’enfoncer mon crâne contre son nez droit pour le tordre mais me retins subitement. Je n’étais pas lui. Je n’avais pas besoin d’une violence gratuite pour conserver ma fierté. Sa main caressa mes cheveux quelques secondes et il continua sa petite tirade. « Contrairement à toi je ne joue pas impunément. Si je t’enferme c’est que j’ai toujours la clé pour te délivrer. C’est le principe premier du contrôle. » Je tournai soudain mon visage vers lui, feignant la surprise. Je reculai d’un pas pour retrouver l’air pur, loin de son haleine animale, puis fumai de nouveau, sans gêne. « Alors ce sont là tes grandes aspirations ? Le contrôle ? Tu me fais pitié. » C’était dingue, à quel point certains hommes auraient pu être grands mais ils ne se contentaient que d’une bassesse qui luisait d’un vernis immonde. « Je t’ennuie, tu me menottes, je t’énerve, tu me frappes, la prochaine fois tu me tues ? » Je haussai les épaules de manière désinvolte. « Tu ne sais pas contrôler. Plus tu agis et plus j’ai envie de te contredire et de te désobéir. Je crois que t’as pas compris le principe. » Je levai mes poignets pour désigner les menottes. « Ça, tu vois, c’est la preuve que t’as un complexe d’infériorité. Et il serait peut-être marrant si tu ne jouais pas le trentenaire frustré. Mais bon, j’imagine que t’as déçu des tas d’autres femmes dans ta vie avant moi. » Sur ces mots, je fis volte-face et m’éloignai de lui. Quel contrôle, quelle clé ? J’avais mille autres moyens de retirer ces menottes, j’avais mille autres moyens de rentrer chez moi. Theodore n’était même pas un type intéressant. Il cherchait simplement à me prouver que j’avais tort. A propos de quoi, le féminisme ? Le contrôle ? Sa frustration ? Je souris discrètement. Pensait-il qu’il était le premier bouffon à m’avoir fait un coup pareil ? J’avais reçu des claques bien plus violentes que la sienne. Je m’arrêtai une seconde et me tournai pour le lui dire : « Franchement, tu penses vraiment que tu m’impressionnes ? T’es qu’un con parmi d’autres, demain je t’aurai oublié. Demain, toutes les femmes t’auront oublié. » Son secret pouvait aller se faire foutre. Si j’avais vaguement apprécié ses minauderies et son dédain pathétique au départ, je m’en moquais ouvertement à présent. Mais bon, il fallait de tout pour faire un monde, dont des idiots comme lui.
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Theodore A. Rottenford
Theodore A. Rottenford
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() message posté Jeu 4 Juin 2015 - 14:11 par Theodore A. Rottenford
“The paradox of vengefulness is that it makes men dependent upon those who have harmed them, believing that their release from pain will come only when their tormentors suffer.” Je sortais de ma cage afin de déployer mes ailes de glace et pierre sur les étendues sombres de la rue. Je tournais lentement la tête vers le bar mais toutes les belles silhouettes qui l’habitaient avaient disparues dans la pénombre. Elles vivaient vraisemblablement dans un millier des lieux différents, alors que nous étions prisonniers du déni. Solveig refusait de me voir tel que j’étais réellement et à mon tour, j’ignorais à quel point elle pouvait être dangereuse. Les vieux bâtiments recouverts de fissures et de crevasses s’élevaient vers le ciel avant de pénétrer mon âme misérable. Peux-tu sentir la magie des couleurs agoniser doucement ? Bien sûr que non, tu n’y connais rien. Tu ne vois pas le gris devenir verdâtre et le rouge se nuancer de brun. Tu ne sais pas apprécier tous ces imprimés d’ombres et de lumières parce que tu t’obstines à mépriser tout ce qui n’a pas un vagin. Elle s’approchait moi de sa démarche chancelante. Ses cheveux dorés se perdaient dans les souffles du vent avant de draper son expression de profond dédain. Elle me détestait mais elle me désirait aussi. Il lui était tout simplement difficile d’avouer qu’un homme aussi lisse et macho, puisse avoir un quelconque attrait à ses yeux après tout ce qu’elle avait enduré. Ses souffrances l’avaient forgé à l’image des piliers du temps. Elle était imperturbable mais je savais qu’elle était rongée par la détresse. Tôt ou tard, elle allait tomber en ruines sous mes yeux. Je me plaisais à croire que si elle était capable de ressentir la haine de cette façon tragique et inhumaine, c’est que nous n’étions pas aussi différents. Peut-être lui vouais-je une certaine admiration. « Pas belle réflexion mon grand. Pas assez à mon avis, t’as l’air tout frustré. » Déclara-t-elle en prenant de la hauteur. Le son de sa voix avait altéré l’atmosphère mélancolique de la ville. Ses yeux bruns s’étaient introduits dans mon univers si bien ordonné, comme un élément intrus et inopportun, alors que son souffle s’embrouillait dans mon existence claire. Elle me déstabilisait, et je ne savais plus déterminer les raisons qui me poussaient à vouloir la détruire. La passion. Le dépit. L’habitude ? Elle était là en permanence. Son expression désinvolte se dessinait devant moi lorsque je fermais les paupières. Elle me suivait. Elle me surveillait. Cela me faisait sourire. Elle s’intéressait tellement à moi. « J’ai un appétit vorace. » Claquai-je en la retenant contre mon torse. Si elle m’avait simplement laissé seul pendant quelques secondes, j’aurais immédiatement repris le dessus sur mes tentatives pénibles et ridicules de la faire ployer. Mais elle s’infiltrait sous ma peau comme un poison. Elle enfonçait ses crocs dans ma chair. Ma bouche frémissait encore au souvenir de ce baiser volé au clair de lune. Lis sur mon visage toutes les pensées perverses qui m’agitent. Regardes-moi, briller du haut de mon perchoir malgré mon immense désespoir. Je n’ai jamais éprouvé de crainte aussi épouvantable que la mort. Pourtant je n’ai pas peur de mourir. C’est le deuil qui me paralyse. Si je te tue ici, penses-tu que ton absence pourrait m’attrister ? Le visage fermé de Jamie hantait mon esprit. Je m’accrochais à ses épaules maculées de sang afin de contourner la douleur fulgurante qui grondait dans ma poitrine. Elle ne savait rien du tout. Pas de couleurs. Pas de lumières. Pas de sentiments. Mon cœur battait au fond de ma gorge avant de se briser en milles morceaux. Je pouvais entendre son dernière halètement de déstresse s’élever vers les voussures du ciel. Loin. Hors d’atteinte. Je déglutis en savourant les saveurs aigrelettes de l’alcool au bout de ma langue. Je gardais mes poings contre mes cuisses alors qu’elle se détournait pour humer les effluves du tabac. Je ne pouvais plus être à ses côtés. La puanteur de ses désillusions me soulevait l’estomac. « Alors ce sont là tes grandes aspirations ? Le contrôle ? Tu me fais pitié. Je t’ennuie, tu me menottes, je t’énerve, tu me frappes, la prochaine fois tu me tues ? » Elle haussa les épaules avec désinvolture. Sa silhouette tournoyait dans le vide sans que je ne puisse l’attraper. Elle bougeait si vite. « Tu ne sais pas contrôler. Plus tu agis et plus j’ai envie de te contredire et de te désobéir. Je crois que t’as pas compris le principe. » Elle désigna ses menottes avec insolence. « Ça, tu vois, c’est la preuve que t’as un complexe d’infériorité. Et il serait peut-être marrant si tu ne jouais pas le trentenaire frustré. Mais bon, j’imagine que t’as déçu des tas d’autres femmes dans ta vie avant moi. » Solveig s’éloigna et je restai immobile sous les faibles éclairages des réverbères. Les nuages vespéraux de la nuit auréolaient ma chevelure de bronze. Elle avait sans doute raison. Je m’étais toujours accordé aux aspirations de mon père. J’étais l’enfant roi. L’enfant prodige, répondant à toutes les attentes, sans jamais recevoir le moindre élan d’affection. On m’avait taillé dans le marbre. On avait détruit tout mon estime du monde, et de moi-même. Un faible rictus se traça sur ma bouche. « J’ai perdu le contrôle une fois. » J’ai perdu quelqu’un. Cette affirmation me percuta cruellement. La disparition de Jamie était sans issue. Je l’avais laissé partir en premier. C’était pathétique. Je le tenais dans mes bras, je voulais tellement le sauver mais il continuait à mourir sur moi. Il m’avait salit pour toujours. Son sang brûlant s’était vidé sur mes vêtements. Je ne savais pas comment exister dans un monde sans lui. Je ne savais pas contrôler les choses. Je relevai mon visage sombre vers elle. Mes traits paralysés par l’effroi se tendirent jusqu’à ce que la douleur fasse trembler ma mâchoire et je lui souris de toutes mes forces. « Tu n’as jamais rien perdu, pas vrai ? » Ironisai-je en fendant l’air vers la route déserte. « Tu te sens puissante parce que c’est moi. Parce que je suis un homme fait de glace et que tu as peur du feu. » Je me retournai lentement vers elle. « Je te déçois ? » Murmurai-je avec un sourire carnassier. « Tous les hommes te déçoivent ? » Je marchais lentement sur l’asphalte humide. Elle pensait détenir un pouvoir absolu, et peut-être qu’elle arrivait à manipuler les adolescentes pré-pubères qui commentaient les pages de son blog insignifiant, mais j’étais différent. J’étais complètement désintéressé. « Franchement, tu penses vraiment que tu m’impressionnes ? T’es qu’un con parmi d’autres, demain je t’aurai oublié. Demain, toutes les femmes t’auront oublié. » Pourquoi ce besoin de toujours s’associer aux femmes du monde entier ? J’arquai un sourcil avant de joindre mes deux mains sous mon menton. « D’accord. Oublie-moi, Solveig. Détaches tes chaines et oublie-moi. » Je soupirai en agitant les bras. « Tu avais quel âge ? » M’enquis-je tout à coup. Tu avais quel âge lorsqu’on t’as emprisonné dans la douleur ? Une petite fille brutalisée par les hommes. Je te regarde et voilà ce que je vois.
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