(✰) message posté Mar 12 Mai 2015 - 18:44 par Invité
i'll kick your ass anytime, sis
Patronyme 1 feat. Dénomination 2
We know one another’s faults, virtues, catastrophes, mortifications, triumphs, rivalries, desires, and how long we can each hang by our hands to a bar. We have been banded together under pack codes and tribal laws.
J’étais une grande sportive de nature. En fait, j’avais pratiquement essayé tous les sports possibles et imaginables, du volley au judo en passant par l’équitation. Aucun ne m’a jamais procuré le plaisir que je ressens quand je cours, cependant. La course a toujours été pour moi un moyen de me défouler, de libérer la pression en courant sans m’arrêter. Courir comme une flèche donnait l’impression de s’enfuir loin de ses problèmes. Ce n’était pas le cas, certes ; ils étaient toujours là au bout du compte. Mais ça faisait quand même foutrement du bien, sur l’instant. Mais aujourd’hui, j’allais essayer quelque chose de différent. La boxe. J’avais déjà tenté l’expérience ; difficile d’y échapper quand on a une sœur adepte de boxe depuis son plus jeune âge. Je devais avoir quinze ans, Elliott treize, et j’étais dans une période où j’avais tout simplement envie de foutre des coups de poings à tout le monde. Quoi de mieux que de le faire sur un ring, là où on ne peut pas avoir de problèmes car, justement, le but est de donner des coups de poings. Mais ça ne s’était pas exactement passé comme je l’avais prévu ; la fille contre qui je combattais m’avait rétamé, et, humiliée, je n’avais plus jamais remis les pieds dans une salle de boxe. C’était l’occasion de changer ça. Et puis, c’était différent, cette-fois. Je voulais juste apprendre, et j’aurais le meilleur coach au monde puisqu’il s’agissait de ma petite sœur. Courbée en deux et la tête à l’envers pour essayer de faire sécher ma tignasse, sèche-cheveux en main, je jetai un œil entre mes jambes pour regarder l’heure sur mon réveil. Merde, merde, merde. Déjà dix-sept heures ? J’allais être en retard, et Elliot allait m’attendre, comme d’habitude. Je n’étais pas très ponctuelle de nature, c’était le moins qu’on puisse dire, mais en général j’arrivais plus ou moins bien à gérer mon temps. C’était la faute de Yoda, cette fois-ci. Mon adorable petit chien avait décidé que l’heure où j’aurais initialement dû prendre ma douche était le moment idéal pour une petite promenade. Il s’était ramené près de moi avec son regard suppliant irrésistible, sa laisse dans la gueule, et j’avais craqué. Que voulez-vous ? J’étais faible dès qu’il s’agissait de Yoda. J’aurais dû le punir davantage quand il était plus jeune. Le toutou promené et la petite famille rentrée au bercail, je m’étais précipitée dans la douche pour laver mes cheveux. Même en me dépêchant, j’avais été incapable de rattraper le retard que j’avais pris. Soupirant bruyamment, je me redressai et repoussai mes cheveux dans mon dos. Tant pis, ils sécheraient en route. J’attrapai le sac de sport que je traînais partout et y mit quelques affaires de sport. Rien de très flatteur ; un jogging était trop ample et un t-shirt… eh bien, un chouïa trop serré. On voyait un bout de mon ventre dépasser. Dieu merci, j’avais perdu les kilos de cet hiver, mais même si ça n’avait pas été le cas, ça aurait été le cadet de mes soucis. J’allais faire du sport, pas me présenter à un entretien d’embauche dans un magazine de mode. Ça ferait l’affaire. Presque un quart d’heure plus tard, je dévalai les escaliers de mon appartement et descendit dans la rue. Le quartier d’Hammersmith était en pleine effervescence à cette heure-ci. La plupart des gens rentraient du boulot, et des tonnes d’employés de bureau en costume-cravate déboulaient de la bouche de métro la plus proche, pressés de rentrer chez eux et d’en finir avec la journée. Je me mis à marcher courageusement dans leur direction, fendant la foule en sens inverse pour atteindre les escaliers. Heureusement, un grand type marchait dans la même direction que moi, et je me plaçai discrètement derrière lui pour me frayer un chemin dans son sillage. Il me repéra quand on atteignit la fin des marches et m’adressa un sourire amusé qui me fit regretter de ne pas avoir eu le temps de me sécher correctement les cheveux. Répondant par un sourire gêné, je pressai le pas en direction de la voie qui menait à mon point de rendez-vous. Après avoir enchainé quelques stations de métro, j’arrivais enfin dans le bon quartier. Je sortis mon téléphone de ma poche pour vérifier qu’Elliot ne m’avait pas appelé pendant que j’étais dans les transports, et prit le chemin de la salle de sport. Je le connaissais par cœur étant donné que j’y venais souvent, c’était l’un de mes endroits préférés. Tout un tas de sportifs réunis dans un seul et même endroit, c’était presque comme une petite famille. Je retrouvais parfois les même personnes, le même jour à la même heure, et j’avais même tissé quelques liens avec certaines d’entre elles. Elliot était déjà là, devant le bâtiment gris, à m’attendre de pied ferme. Elle ne m’avait pas vu arriver, les yeux rivés sur son téléphone, et j’étais prête à parier que c’était à moi qu’elle était en train d’adresser le message qu’elle pianotait furieusement sur son clavier. Un grand sourire aux lèvres, je la contournai pour m’approcher par le côté et lançai dans son oreille, de façon volontairement bruyante. « Salut, ma poule, t’attends quelqu’un ? » Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire, satisfaite de ma petite blague puérile. Pour quelqu’un d’autre, surprendre Eli de cette façon aurait pu relever de la tentative de suicide. Mais je n’étais pas quelqu’un d’autre, j’étais sa sœur et le jour où elle me tuera sera le jour où j’arrêterai de faire des blagues puériles. Au cas-où vous n’auriez pas compris : ce jour n’existe pas. « Avant que tu m’engueules, je tiens à dire que mon retard, c’était la faute de Yoda et pas la mienne. Il a contrecarré mon emploi du temps pour cause de besoins naturels. Tu sais que c’est pas dans mes habitudes d’avoir du retard. » J’adressai un sourire éblouissant à Elliot et posai mes yeux sur le bâtiment gris dont le mur commençait à avoir sérieusement besoin d’une rénovation. « Alors, parée pour que je te foute la pâtée ? »
(✰) message posté Mar 12 Mai 2015 - 21:55 par Invité
Elliot & MJ
Nous sommes mardi, et j’ai beau ne pas travailler toute la journée cette dernière a été épuisante. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, ce n’est de la faute de personne si j’ai décidé d’aller courir entre midi et deux après mon service, d’aller faire les courses en suivant, d’être passée chez ma grand-mère.. Avant de me rendre compte que je n’avais absolument rien fait qui figurait sur ma liste mentale de choses importantes à faire. A savoir : passer à la poste, raccrocher le cadre au mur du salon, repeindre la veille chaise qui trainait dans un coin de l’appart depuis un moment… Mais je suis assez fière de moi, je pense avoir réussi à tout faire. Evidemment, je suis crevée. Mais qu’importe ! Dans un peu moins d’une heure je suis censée être à la salle où MJ doit me rejoindre. Je fais de la boxe depuis… Quelque chose comme, quoi ? Dix ans ? Pas une seule fois je n’ai voulu arrêter. Si le sport m’est indispensable, la boxe m’est carrément vitale. Et si je ne peux pas cogner sur quelque chose au moins une fois par semaine, j’ai l’impression que ma tête va exploser et que je vais perdre tout le contrôle que je réussis à avoir sur moi-même. Ce qui pourrait se révéler assez problématique –je n’ai aucune envie de finir comme Louise, merci.
Je me regarde rapidement dans le reflet du miroir, celui à côté de ma commode dont le premier tiroir est à présent ouvert. J’hésite sur le t shirt, même si c’est ridicule ; c’est MJ que je vais voir et non la reine. Mais c’est comme ça, j’ai beau ne pas être la fille la plus féminine de la terre, je n’aime que très moyennement sortir dehors sans être présentable. Un soupire d’exaspération s’échappe de la barrière de mes lèvres, avant que mon choix ne se porte enfin sur un simple haut gris chiné que je complète avec mon inséparable perfecto noir. En faux cuir, évidemment, je n’ai franchement pas les moyens de me payer ça. Je referme le tiroir, me dirige vers la salle de bain pour brosser un peu mes cheveux, et puis je suis prête. Un rapide coup d’œil à mon téléphone m’indique que j’ai encore quelques minutes mais je préfère ne pas trainer. Non pas que j’ai peur que ma sœur soit en avance –ce serait un miracle- mais étant plutôt impatiente je ne supporte pas le retard. Avec MJ je suis bien obligée de faire avec. C’est ma sœur, je l’adore, je suis incapable de la tuer puis d’enterrer son corps. Je supporte, mais ce n’est pas parce qu’elle ne sera pas à l’heure que je dois faire pareil.
J’attrape mon sac de sport, que j’ai posé sur le canapé un peu plus tôt, puis sors de mon petit appartement en refermant la porte à clé derrière moi.
Je suis habituée à prendre mon vélo pour aller à peu près partout. Ça me fait faire du sport, prendre l’air, et je trouve ça beaucoup plus agréable et rapide que de marcher, moins cher que les transports en commun aussi. Mais lorsque je vais à la boxe, je fais une entorse à mes petites habitudes et préfère emprunter le métro. D’une part parce que la salle n’est pas toute proche de chez moi, d’autre parce que bien souvent après une séance je suis trop épuisée pour avoir la foi de pédaler plusieurs kilomètres.
Je m’engouffre alors dans la station, au milieu de ce trop plein de personnes auquel j’ai fini par m’habituer, et je marche rapidement pour ne pas louper mon métro dans lequel je vais passer plusieurs bonnes minutes. C’est bien ma veine, il n’y même pas de places assises. Ou plutôt, j’ai laissé la seule qu’il restait à la vieille dame qui était près de moi. J’essaie d’occuper mon trajet en pensant à la séance qui m’attend, et qui est loin d’être similaire à une séance habituelle. MJ n’a manifesté qu’une seule fois l’envie de s’essayer à la boxe, et on ne peut pas vraiment dire que cette fois-là se soit passée de manière idéale… Je m’en souviens encore, j’ai assisté à tout le temps –relativement court- qu’à passé MJ sur le ring à se faire rétamer par une fille dont j’ai oublié le prénom.
Arrivée dans le quartier, je quitte la station de métro pour marcher les quelques mètres qui me séparent de la salle de sport devant lequel –comme c’est étonnant- MJ n’est pas là. Je soupire, un peu exaspérée. Mais on ne changera pas Mary-Jane de si tôt. Dans un sens, c’est plutôt une bonne chose. J’attends. Deux minutes. Trois. Quatre. Dix. Bientôt quinze. Je décide alors de prendre mon téléphone pour lui envoyer l’un de mes textos incendiaires, mais mademoiselle arrive enfin. « Salut, ma poule, t’attends quelqu’un ? » Je sursaute, surprise, et la foudroie du regard lorsque je relève celui-ci vers elle, dont le rire résonne contre mes tympans. « Hilarant. » Me contentais-je de lâcher. « Avant que tu m’engueules, je tiens à dire que mon retard, c’était la faute de Yoda et pas la mienne. Il a contrecarré mon emploi du temps pour cause de besoins naturels. Tu sais que c’est pas dans mes habitudes d’avoir du retard. »
Ses explications, bien que plus ou moins valables, me font lever les yeux au ciel. Et pourtant je ne peux m’empêcher de sourire, et même de rire à ses paroles suivantes. « Alors, parée pour que je te foute la pâtée ? » Comme si elle allait bien pouvoir me foutre la pâtée, comme elle dit. « Dans tes rêves » Je lui adresse un regard malicieux puis ouvre finalement la porte de la salle, plutôt excitée à l’idée de pouvoir partager l’une de mes passions avec ma sœur.
On se dirige vers les vestiaires, quasiment vides, et je pose mon sac sur l’un des bancs pour commencer à me changer. « Promis je vais être gentille, j’ai pas envie de te rendre à Yoda en mille morceaux… » Je retiens un léger rire moqueur. Taquiner MJ ? J’adore ça. C’est presque comme un devoir que je me dois d’accomplir chaque jour.
Mon débardeur et mon haut enfilés, j’attache mes cheveux en une rapide queue de cheval et me saisis de mes gants au fond de mon sac. « On va essayer de t’en trouver à ta taille » Les trois quarts des gants à dispositions seront certainement trop grands, mais avec un peu de chance il y aura ceux que Maxym ou moi utilisons lorsqu’on oublie les notres. Un court instant plus tard, ma supposition se confirme : ils sont bel et bien là, accrochés à côté des autres. « Tadam ! » Je m’en empare et les tends à MJ avec un grand sourire accroché aux lèvres ; les choses sérieuses vont bientôt commencer. « Pour t’échauffer, tu vas me faire le plaisir de frapper contre le sac deux trois fois, ok ? »
Emi Burton
Invité
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(✰) message posté Jeu 28 Mai 2015 - 19:18 par Invité
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We know one another’s faults, virtues, catastrophes, mortifications, triumphs, rivalries, desires, and how long we can each hang by our hands to a bar. We have been banded together under pack codes and tribal laws.
Elliot, je la voyais tout le temps, on était tout le temps fourrées l’une avec l’autre depuis qu’on était gamines. Les gens avaient l’habitude de nous appeler les Siamoises, parce qu’on ne faisait pas un pas sans que la deuxième le fasse aussi. On a toujours été proches, et je n’ai jamais douté qu’on le resterait toute notre vie. Nous voilà, à vingt-quatre et vingt-deux ans, à se voir tous les jours de la semaine quel que soit le boulot accumulé ou nos projets respectifs. C’était ma meilleure amie, depuis toujours, pour toujours.
Je l’observai m’assassiner du regard sans pouvoir refréner mon grand sourire, parce qu’embêter ma sœur, c’était ce que je faisais de mieux sur cette planète. Mieux que dessiner, mieux que cuisiner les pâtes et mieux que couvrir mon chien de cadeaux. C’est fait pour quoi, une sœur, si ce n’est pour ça ? « Dans tes rêves ». Je pris une mine offusquée et porta une main à droite de mon cœur, me trompant volontairement de côté. « Excuse-toi, mais j’ai pris du muscle depuis la dernière fois que je suis venue ici. Sûre que je peux me défendre maintenant. » Je la suivis à l’intérieur du bâtiment, observant autour de moi. Ça faisait un bail que je n’étais pas rentrée là-dedans. D’habitude, quand je venais au club de sport, c’était pour courir sur la piste à l’extérieur. Je n’avais pas mis les pieds dans une salle depuis… bien trop longtemps, et il ne valait mieux pas que j’essaye de compter les années si je ne voulais pas prendre un violent coup de vieux.
Prenant le chemin des vestiaires, je constatai que nous étions presque seules. Une femme avec une queue de cheval blonde et un mini-haut de survêtement révélant un ventre plus plat qu’une planche à repasser était en train d’ouvrir un casier. Je suivis Elliot dans une rangée déserte et entreprit de commencer à me changer. « Promis je vais être gentille, j’ai pas envie de te rendre à Yoda en mille morceaux… » J’ouvris mon sac pour extirper les vêtements roulés en boule que j’avais jeté dedans à la hâte, affichant un sourire amusé. « Mon homme t’en voudrais beaucoup s’il me retrouvait avec un bras et une jambe dans le plâtre. Je serai incapable de le nourrir, et je crois qu’il m’aime juste quand je lui donne ses croquettes. » J’ajoutai ces quelques mots avec une grimace. Je blaguais, évidemment. Mon chien m’aimait plus que tout au monde. Je le lisais tous les jours dans ses petits yeux noirs ; je lisais l’amour infini. Même si la plupart du temps, quand il me regardait avec des yeux comme ça, c’était pour que je sorte le promener.
« On va essayer de t’en trouver à ta taille » Quelques minutes plus tard, je me retrouvais avec une paire de gants dans les mains, et je pris soudain conscience que je m’apprêtais à boxer à nouveau… et que j’allais faire beaucoup moins la maligne. OK, pas de panique, MJ. Tu peux le faire, songeai-je. C’est juste de la boxe et t’es… t’es juste un poids plume. Parfait. Tout roule.
« Pas de souci. Je peux le faire les yeux fermés ». Je ne sais pas si Elliot comprit mon sarcasme, mais je n’attendis pas d’avoir la réponse. Me voilà lancée ; je m’approchai du sac et lançai un grand coup dedans. Vous savez, ce truc qu’on dit… Que c’est la première fois la plus dure, qu’il faut prendre le temps de s’habituer. Eh bien pour moi, ce fût l’inverse. Au début, ça allait, je lançai quelques coups contre le sac. Tout roulait. Mais lorsque je lançai mon bras pour la cinquième fois, le résultat ne fût pas exactement celui que j’escomptai : j’avais lancé ma main trop près du bord et le gant glissa sur le côté, me faisant perdre l’équilibre en avant. J’atterris sur les genoux, les bras levés tenant le sac au-dessus de ma tête.
« Eli, j’espère que le bruit que j’entends c’est la ventilation, et pas toi en train de rire. » Je me contorsionnai pour lui jeter un regard mauvais et m’accrochai de toutes mes forces au sac pour me relever. Une fois de nouveau sur mes jambes, je repris l’exercice et recommençai à taper, prenant garde de ne pas dériver mon bras et cogner dans le vide. « Hey, je m’en sors bien ! » Ce n’était qu’un piètre échauffement, mais au moins, si on mettait de côté mon petit moment pathétique où j’avais perdu l’équilibre, je pouvais m’enorgueillir d’arriver à taper dans un sac de boxe. C’était déjà ça…