(✰) message posté Mer 27 Mai 2015 - 19:24 par Invité
« you left and then acted like we never existed »
Je récupère la monnaie que le marchand de fruits me tend après avoir glissé le melon, les bananes et la barquette de framboises que je viens d'acheter dans mon sac. Je lui souris poliment en le saluant avant de, de nouveau, me mêler à la foule.
Je flâne tranquillement en laissant ma tête aller d'un côté à l'autre, regardant à ma droite, puis à ma gauche pour repérer le stand de céréales. J'adore le marché de Camden, même si il est particulièrement bondé aujourd'hui. M'enfin, il fait bon, il fait beau, donc forcément une grosse partie de la population londonienne plus la masse de touristes ont eu la même idée que moi en se levant ce matin. J'adore le marché de Camden parce qu'on y trouve de tout et les produits sont frais, mûrs et pas trop cher.
Je consulte rapidement l'heure, il est dix heures passées et comme je suis nulle en calcul mental, je compte sur mes doigts, sachant que je reprends le travail en début d'après-midi, je suis encore large. J'ai le temps de terminer mes emplettes, m'arrêter dans un coffee shop pour petit déjeuner et rentrer poser mes affaires, me changer et repartir pour le boulot.
Enfin, j'dis que je suis large, mais je sais que quelque chose va finir par me mettre en retard. Avec moi, c'est scientifique.
Je dépasse presque le stand de thé sous la distraction, reviens sur mes pas et serre la main du type parce qu'à ce stand, je suis connue comme le loup blanc. J'y viens quasiment toutes les semaines. Il me tend un sachet de Chai, mon thé préféré, sans que j'ai besoin de le lui demander. Et quand je lui tends de l'argent, il me rend la monnaie avec un sachet mystère, sans étiquette, qu'il me donne toujours gratos, et la semaine d'après, je donne le nom du parfum que je crois que c'était et ça nous fait toujours un petit sujet de conversation avant que je ne m'échappe pour passer au stand suivant.
Je termine mes petites courses par les céréales et une fois sortie du marché, je m'enfonce un peu dans Camden pour me rendre dans mon coffee shop préféré. Je commence à faire la queue au niveau de la caisse, connaissant déjà ma commande par cœur. Je soupire de contentement et regarde autour de moi avec nostalgie, parce qu'il fut un temps où je passais ma vie ici.
Je regarde chacun des murs en souriant pour moi-même, parce que la décoration de cet endroit m'a toujours plu, du sol au plafond. Et la musique qui bourdonne doucement, étouffée par les conversations des gens qui sont assis ça et là dans la salle, est toujours exceptionnelle.
Ici, les serveuses sans tatouages ou piercings sont des ovnis. Celle qui prend ma commande à les cheveux roses. "Un mocha glacé au chocolat blanc avec une part de cheesecake, s'il vous plaît." Elle tape le tout sur sa machine avant de tout préparer et pendant qu'elle a le dos tourné, je regarde par dessus mon épaule pour remarquer que la table à laquelle j'avais l'habitude de m'asseoir est prise. Je regarde devant moi à nouveau avant de froncer les sourcils, un peu confuse, et me retourne une fois encore, plisse les yeux, penche légèrement la tête pour réaliser que la table n'est pas occupée par n'importe qui. Juste: la personne avec qui j'avais l'habitude de traîner ici, de la fin de mes heures de travail, jusqu'à la fermeture. April.
"Sur place ou à emporter?" Je sursaute et me tourne brusquement pour faire face à Cheveux Roses, qui en souriant, dévoile son piercing au smiley. "Um, sur place," je déclare en lui rendant son sourire. Elle se déplace, fait couiner sa caisse avant de lever les yeux vers moi. "Ça fera £6.95, s'il vous plaît." Je règle mon petit déjeuner avant de m'emparer mon plateau et laisser place aux personnes qui attendent leur tour derrière moi. J'inspire longuement, reste plantée proche de la queue pendant une poignée de secondes, rassemblant toute l'audace dont je dispose avant d'expirer doucement par la bouche et m'approcher de la table le plus naturellement possible de manière à m'installer à cette dernière sans gène. Je pose mon sac sur le radiateur froid, coincé entre notre table et la fenêtre, et me rappelle de ces soirées d'hiver qu'on passait ici ensemble, les mains collées sur ce dernier pour nous réchauffer avant d'écrire des trucs idiots dans la buée que la chaleur formait sur l'immense baie vitrée.
Lorsque je lève les yeux vers elle et que nos regards se croisent finalement, j'essaye de me souvenir de la dernière fois où elle m'a adressé la parole. Nos chemins se sont séparés sans que je comprenne trop pourquoi. Elle prétendait constamment être occupée alors qu'on avait l'habitude de se voir tellement souvent. Quand j'ai cessé de lui courir après pour qu'on se voie, elle n'a jamais plus donné de nouvelles. Et ça s'est terminé comme ça, sans explications. Même si c'est assez clair, maintenant, avec du recul, qu'elle essayait de m'éviter, les raisons, elles, restent troubles.
Son visage se décompose, alors que je soutiens son regard tout en entamant calmement mon cheesecake. Le silence persiste, aucun son ne dépasse la barrière de ses lèvres, alors après avoir avalé ma bouchée, je décide de prendre la parole: "Long time no see!" je m'exclame en lui souriant. Et puisque c'est dans mon caractère d'être insolente et puisque son départ brutal m'a un peu vexé, j'ajoute: "J'espère que t'es pas trop occupée," je déclare, en pointant du doigt ce qu'elle était en train de faire avant que je ne débarque comme un cheveu sur la soupe. "je voudrais pas déranger." Et je reprends un morceau de mon gâteau, sans la quitter des yeux.
April a toujours été jolie. Et elle a pas changé d'un poil... même si je l'ai connue plus souriante. J'ai envie de lui lancer un cache ta joie, mais trop de sass, tue le sass. Et puis j'ai la bouche pleine.
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(✰) message posté Ven 29 Mai 2015 - 15:14 par Invité
Sepril.
The truth is a terrible thing, don't you think ?
Ce matin c'est paresseusement que je me réveillée. Je m'étire dans mon lit, sans me cogner à quelqu'un. Ah tiens. Ava' a dormi dans son lit cette nuit. Ou pas du tout dormi ici en fait. Je suis restée dans mon lit en mode étoile de mer je ne sais combien de temps. Après tout j'avais le temps ce matin, je ne commençais le boulot que ce soir dix-neuf heures. J'adore le samedi, je n'ai rien à faire à part aller au boulot. Du coup je paresse dans mon lit. C'est sans compter sur Pompon qui se ramène vers moi en me sentant réveillée, et qui vient me lécher le visage en miauler. Ouais, okay j'ai compris t'as la dalle. Je ris en me levant, je le prend dans mes bras pour le serrer contre moi. Ahh mon Pompon je ne sais pas ce que je ferrais sans toi. Je le dépose sur le carrelage de la cuisine et il se faufile entre mes jambes pour se frotter contre moi. « Ahah. J'arrive Pompon. » m'exclamais-je en riant. Quel morfale celui-là ! Comment ça comme sa maîtresse ?! Noon, jamais. Je lui sers sa part de croquette dans sa gamelle et passe ma main dans ses poils quand il plonge la tête dedans, je souris. Je change aussi son eau et m'en fait chauffer pour me faire du thé. Je sort le nutella du placard ainsi que du pain le petit dej' idéale pour une bonne journée. J'allume la musique pour pouvoir me déhancher et chanter par dessus en préparant tout ça. Je file sous la douche en chantant toujours. Après l'heure de préparation qu'il me faut, bon l'heure et demi puisque c'est le week-end et que je me suis coiffée et maquillée un minimum. Je regarde l'heure, pfiouu j'ai le temps encore en fait. Bon et si j'allais un peu me balader. Hum. La bonne idée. Je vais aller faire quelques courses, je vais aller au marché de Camden, il parait qu'il est super. Je ne sais plus qui est-ce qui m'en a parler tiens... Bof tant pis. J'attrape ma veste, mon sac, je caresse Pompon une dernière fois et je souris en l'entendant miauler. Je sors de chez moi, ferme à clefs et dévaler les escaliers. Le soleil, hum niquel ! Je suis bien contente d'avoir enfilé une petite robe ce matin ! J'attrape mes lunettes de soleil, tout ceux qui me connaisse un minimum savent que dès qu'il y a un rayon de soleil il me faut mes lunettes sur le nez. J'adore les lunettes de soleil, pas que sur moi, sur les gens, je trouve que ça les rend encore plus sexy. Bref. Je vais prendre le métro et j'arrive enfin a Camden, je marche jusqu'au marché et flâne entre les stands. Je n'ai pas pris de liste de courses au final, donc je ne sais même pas quoi acheter. Mémoire de merde quand tu nous tiens. Après un tour, je passe devant un café, un café que je connais bien pour y avoir passer des heures. Je le regarde nostalgique, je finis par soupirer avant d'y entrer. Je commande mon thé préféré : un thé au caramel avec un muffins à la myrtille, mon gâteau préférée aussi. Je m'installe à notre table. Combien d'heures j'ai pu passer ici sérieusement ? C'était encore le temps où j'étais avec Keenan, de toute façon tout est de sa faute à ce gros con. Si il ne m'avait trompée avec cette fille on en serait pas là. Je n'aurais pas perdu une amie ni mon mec. Bien que le mec, je n'en veux plus...Pour mon amie j'avais eu du mal à avaler le fait qu'elle connaisse cette fille. Qu'elle sache que cette connasse se faisait un mec fiancé et qu'elle ne m'ait rien dit. Mon amie était amie, avec la maîtresse de mon mec. Je racontais à mon amie que j'avais des doutes sur lui, et non elle ne me disait rien. Pourtant je sais qu'elle était au courant. Parce que bien sur cette fille, cette Andréa la je l'avais croisé un jour après avoir quitté Keenan, elle était avec Sephora. Donc j'avais fait demi-tour et j'avais ignorer mon amie, dès qu'elle voulait me voir je prétextais toujours quelque chose. Je n'avais jamais réussi à lui dire que j'savais tout, parce que je ne suis pas méchante, contrairement à certaine. Je trouvais dégelasse qu'elle fasse comme si de rien n'était, mais bon on voyait pas ça de la même façon apparemment. Cet endroit est remplie de souvenirs, des fous rires, de conneries plus grosses que nous. J'avoue qu'elle me manque, comme dans les moments comme ça mais je n'arrive pas digérer sa trahison donc non, je ne reprendrais pas contact avec... Elle.. Oh putain. Mes souvenirs sont plus réaliste que prévu. Je bug en la fixant. Ah non, c'est juste vraiment elle devant moi. Putain de merde. On aurait voulu le faire exprès qu'on aurait même pas réussi. Je la regarde, elle s'installe en face de moi, comme avant, comme si c'était normal. Je n'arrive même pas à me forcer à lui sourire, à faire semblant d'être contente de la voir. Parce que c'est pas le cas. Je sais ça fait un an et demi maintenant que l'on est plus ensemble, que je n'ai pas Sephora aussi d'ailleurs... Mais la pilule a vraiment du mal à passer. Si je suis occupée. Ah ouais ? A quoi ? Boire ton café ? Si tu déranges. Ah oui ? Alors pourquoi tu dis rien ? Je soupire mentalement, putain de merde. « Non non, t'inquiète pas. J'allais juste y aller, on m'attend. » Menteuse. Tu n'as même pas touchée à ton thé, ni à ton gâteau. Je baisse les yeux sur ceux-ci. Ah ouais. Je bois mon thé et grimace. Putain c'est chaud cette connerie. Je suis sûre que je me suis brûlée la langue !!! Crotte de bique.
luckyred.
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(✰) message posté Lun 8 Juin 2015 - 16:45 par Invité
« you left and then acted like we never existed »
"Non non, t'inquiète pas. J'allais juste y aller, on m'attend." J'aimerais tellement faire la dure et dire que ses paroles ne m'atteignent pas, mais ça me blesse énormément qu'elle réagisse comme ça. Qu'elle me fuit, encore une fois, alors que j'aimerais qu'elle reste. Et qu'on en parle. Qu'on mette les choses au clair, plutôt que d'esquiver, même si ça se termine pas sur un happy end où on redevient les grandes copines qu'on était.
Personne ne l'attend nulle part. Elle a à peine touché à sa commande. Je suis pas venue m'installer ici pour qu'elle s'en aille. Je suis ici pour une confrontation, je veux savoir ce que j'ai fait qui la fait encore décamper quand elle me voit aujourd'hui. Elle s'empare de son thé à la hâte, pour faire mine de le boire et j'devrais pas rire en la voyant se brûler, c'est pas sympa, mais c'est un vieux réflexe. Je me rappelle de cette fois où on était pressées pour ne pas rater le métro et où je me suis ramassée dans les escaliers sous la précipitation. Après s'être assurée que j'allais bien, elle s'est mise à rire et ne s'est plus arrêtée jusqu'à ce qu'on arrive à destination. Et l'entendre rire dans tout le métro pendant plus d'un quart d'heure m'a aidé à mieux accepter les quelques bosses que je m'étais faite. Parce que son rire est communicatif et parce qu'on est toutes les deux de grosses maladroites. Je suis nostalgique de cette époque. C'est frustrant d'être dans cette situation aujourd'hui.
Je tends la main pour m'emparer de son poignet et la forcer à arrêter de boire. Un an plus tôt, elle aurait ris en se tenant la bouche avant de gémir en disant qu'elle s'est brûlée la langue, ses mots étouffés derrières sa main. Aujourd'hui, elle me regarde comme si je venais de faire une chose regrettable. Comme si c'était une inconnue qui la touchait et comme si c'était déplacé. Je pourrais pas expliquer à quel point cette lueur dans ses yeux me fait mal.
Seulement, j'essaye de passer outre et faire comme si j'avais rien remarqué. Comme si c'était OK, comme si c'était comme avant et j'essaye de faire bonne figure, ne rien laisser transparaître. Mon visage dit "même pas mal" et je parviens à me mettre à sourire. Je sais pas si il est suffisamment sincère pour qu'on y croit. "Ridicule," je lance en pouffant de rire avant de lui donner l'un de mes sachets de sucre de bon cœur. On me fait toujours les gros yeux quand je verse plus de trois sachets de sucre dans mes boissons. Ça me dépasse. Soit disant parce que ça gâche le goût. N'importe quoi. Bref, en tout cas, je me contenterait d'un café au chocolat blanc un petit peu plus amère. Ça sonne ironique mais ça ne l'est pas, bleh. "Recette de grand-mère. Laisse le sucre fondre sur ta langue et demain t'auras rien."
Je lâche finalement son poignet - ou peut-être que c'est elle qui se défait de ma prise - en me pinçant les lèvres et la regarde tristement avant de me mettre à soupirer. "April... Pars pas. On est pas obligé de parler, si t'en as pas envie. Même si je meurs d'envie d'entendre tes explications, on est pas..." Je mords nerveusement l'intérieur de ma joue. "J'me suis pas assise ici pour te chasser alors reste."
Je la regarde et je me demande où elle en est maintenant. Rien a bougé dans ma vie à moi. Je suis toujours célibataire. Toujours en train de bosser à l'animalerie. Toujours collée au couple Romeo/Elias. Toujours en retard. Le même boulet qu'elle a connu. Et je me demande en la fixant, en la suppliant du regard pour qu'elle ne remballe pas ses affaires et pour qu'elle ne s'en aille pas, si elle est toujours avec son fiancé, toujours étudiante, toujours serveuse et toujours le même rayon de soleil que j'ai connu. Pourquoi nos chemins se sont séparés? Pendant des mois, cette question m'a torturé. Ça me tue qu'elle soit toujours en suspens une année et quelques plus tard. Je déteste être dans l'ignorance. J'ai beau revivre nos derniers instants, à chaque fois, j'parviens pas à mettre le doigt sur ce qui s'est passé de travers. J'ai beau chercher, la fin reste un mystère.
Et elle a les réponses. Elle sait ce qui cloche, elle sait ce que j'ignore. Parce que si elle n'avait rien contre moi, si elle avait réellement été occupée comme elle le prétendait, elle réagirait pas comme ça aujourd'hui. Elle chercherait pas à partir, elle aurait des trucs à me dire. Ce serait des retrouvailles et pas un instant embarrassant où elle doit me mentir et se brûler la langue pour quitter cet endroit et ne pas avoir à respirer le même air que moi.
Qu'est-ce que j'ai raté?
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(✰) message posté Mar 9 Juin 2015 - 13:28 par Invité
Sepril.
The truth is a terrible thing, don't you think ?
C’est putain de chaud en fait. Plus que ce à quoi je m’attendais en fait. Il est vrai que je n’étais pas là depuis bien longtemps lorsqu’elle m’a rejointe. Donc mon thé n’a pas eu le temps de refroidir comme d’habitude –je mets toujours trois heures pour boire mon thé-. Et elle se met à rire, comme avant, dès que l’une de nous faisait de la merde l’autre riait, et ça faisait du bien ça atténuait la honte qu’on venait de se taper. On se mettait à rire comme des dindes toute les deux et personne ne comprenait vraiment ce qui s’est passé. Mais c’est pas grave, c’est notre truc. Enfin, c’était. Elle retient mon poignet pour me forcer à poser mon gobelet, ce geste me projette un an en arrière. A l’époque ou on traînait encore ensemble, ou on était assises sur ses sièges soit a deux, soit avec un groupe de potes. J’étais fourrée dans les bras de Keenan s’il nous honorait de sa présence, mais je ne faisais que de rire avec mon amie. D’ailleurs un jour il m’avait fait la remarque, que je ne prêtais pas assez attention à lui. Ohh pauvre petit chou va, je n’avais tellement pas l’habitude de passer du temps avec mes potes et lui en même que j’étais la même qu’il soit là ou non. Si mes souvenirs sont bons Sephora et Keenan s’entendaient bien tout les deux, je me demande si c’est grâce à elle qui l’a rencontré l’autre pouf. Parce qu’au final, tout ça ce serait à cause de moi. M’enfin, si ça n’avait pas été elle, ça aurait une autre, il y’en avait peut-être d’autre tu me diras. J’hausse un sourcil en l’entendant, ça c’est sûr que tout ça été ridicule. Je prends le sucre qu’elle me tend une fois qu’elle me lâche, c'est-à-dire quand je commence à bouger la main pour ça justement. « Merci… » Elle soupire et je me dis que c’est le moment de partir, même avec la langue en feu je peux marche. Mais elle me stop, je suis tournée sur ma chaise prête à me lever quand elle me sort tout ça. J’avoue que ça me fais de la peine de la voir ainsi, mais merde sa copine à coucher avec mon fiancée et pas qu’une fois en plus. Je suis presque sûre qu’ils se sont rencontrés grâce à elle, et je dois avaler ça comme ça ? Pourquoi je dois toujours être la gentille qui pardonne tout ? Parce que c’est ton caractère, c’est toi et c’est tout. Je soupire, ouais bin grâce à ça on me prend toujours pour une conne d’ailleurs, donc merci le caractère de merde quoi. Elle veut savoir, et ça ne m’étonne pas nous sommes toute les deux des grosses curieuse. J’aurais été pareille à sa place. Mais est-ce qu’un an et demi après, je peux remettre tout ça sur le tapis ? Enfin, est-ce que j’en ais envie surtout. Je me rassois comme il faut et picore les myrtilles sur mon muffin, vieille habitude que j’ai gardé. « Andréa. » Ouais, je lui balance ça comme ça. Et oui, je sais qu’elle ne va pas forcément comprendre. Après tout ce n’est qu’un prénom, mais ça me trou le cul, pour parler poliment, rien que de le prononcer, il faut je me calme avant de sortir la suite. Je desserre la pression de mes doigts sur mon muffin. Merde.
luckyred.
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(✰) message posté Mer 24 Juin 2015 - 20:35 par Invité
« you left and then acted like we never existed »
"Andréa."
Encore le nom d'une personne qui a cessé de m'adresser la parole sans raison apparente. Je devrais les compter, je crois que j'en fais la collection au final. Il semblerait que ce soit une habitude. Peut-être que je bats des records de lourdeur, je sais pas. Ou peut-être que je fous le cafard à tout le monde, ou peut-être que c'est le fait de faire la moue quand on me parle d'un mec cool et célibataire qui serait ravi de faire ma connaissance. Peut-être que je suis la copine chiante, mais je sais pas, depuis quand le problème de la third-wheel dérange plus les copines maquées que les copines célibataires? Moi j'm'en fous de tenir la chandelle, tant que je vais manger un sandwich, tant que je vais voir un film cool au cinéma, tant que je bois de l'alcool!
Je devrais recontacter tous ces gens et leur demander de m'écrire une belle lettre manuscrite imitation Time New Roman dans laquelle il me listent tout ce qu'ils me reprochent avant de me l'envoyer par la poste, histoire que je comprenne ce que je fais de travers et que les départs intempestifs et incompréhensibles ne se reproduisent plus.
Je me rappelle très bien d'Andréa, c'était une chouette fille jusqu'à ce qu'elle disparaisse de la surface de la planète. "Tu connais Andréa?" Je demande curieusement en fronçant les sourcils, ne me rappelant pas d'April et elle dans le même cercle d'amies.
Je traînais avec cette fille à une période très sombre de mon existence. J'étais entre deux jobs, en galère d'argent et je me sentais terriblement seule. C'était une période difficile parce que personne n'allait bien dans mon entourage. Comme d'habitude, je faisais l'éponge, j'encaissais tous les problèmes de tout le monde. C'était à une période où April et moi étions encore très proches, d'ailleurs. A cette période là, pour elle non plus ça allait pas fort parce qu'elle avait des problèmes avec son amoureux et elle passait souvent dormir chez moi pour ne pas avoir à rentrer chez elle.
De toutes mes copines, Andréa était la seule pour qui tout roulait durant cette année de merde. Elle avait rencontré un mec et quand elle me racontait sa vie, ça ressemblait à un film. Il la couvrait de cadeaux et lui envoyait des messages au milieu de la nuit. Il était très romantique et attentionné envers elle. C'en était presque gerbant pour quelqu'un comme moi qui peine à trouver des qualités à la niaiserie, mais c'était croustillant comme histoire, parce qu'ils étaient dans une relation secrète.
April et Andréa ont cessé de me parler à peu près en même temps. La dernière fois que j'ai passé un moment avec Andréa, c'est quand elle m'a dit que la copine du type avec qui elle couchait avait fini par les surprendre.
Puis ça me frappe. Soudainement. Comme ça.
Toutes les pièces du puzzle s’emboîtent soudainement. Pas besoin de se fatiguer à donner des explications, il a suffit d'un prénom pour que ce soit clair, net et précis. Le plus alarmant dans cette histoire, c'est que j'arrive à lier la situation à ma maladresse légendaire. Ce doit être ça l'égocentrisme. Non mais sérieusement. Quelles étaient les chances pour que je me retrouve au milieu d'une histoire pareille sans me rendre compte de rien? Si j'avais su ce qui se tramait, j'aurais très certainement pété la gueule à Andréa. Si j'avais su, j'aurais tout fait pour qu'April souffre le moins possible. Je passe mes mains dans mes cheveux, ne sachant absolument pas quoi dire.
Maintenant, elle a toutes les raisons de vouloir m'éviter. Elle a toutes les raisons de vouloir partir, de ne pas être capable de me regarder en face. Je me sens tellement, tellement mal. C'est idiot, parce que j'étais au courant de rien. Au fond, j'y suis pour rien dans cette histoire et je le sais. Mais je peux pas m'empêcher de me sentir coupable. Maintenant que le mal est fait, maintenant qu'un an et demi est passé. Qu'est-ce que je peux faire? J'ai de quoi me défendre, nier. Je peux essayer de lui prouver que je savais pas que Andréa voyait son copain, que j'ai jamais cherché à l'aider à se caser avec lui. Je peux me foutre à genoux et lui jurer que j'lui aurais jamais fait un truc pareil. Que j'aurais décollé pour l'espace dans le but de lui ramener une étoile si ça avait pu la rendre heureuse, tellement c'est une amie chère à mes yeux.
Mais aucun mot dépasse la barrière de mes lèvres. Ma gorge est serrée, j'pourrais même pas avaler le reste de mon petit déjeuner, si je le voulais. Pendant près d'un an et demi, April m'a détesté pour quelque chose que j'ai pas fait. On a perdu presque deux ans parce qu'on s'est pas expliqué, à cause d'un mal entendu. On dit souvent qu'en amour, la clé d'une relation qui fonctionne, c'est la communication. C'est pas juste en amour, que c'est valable. Ça marche pour tout. Tout type de relation.
Elle m'en veux pour quelque chose que je n'ai pas fait. Je sais pas pourquoi je suis en colère, tout à coup. Mais si je pouvais frapper dans un mur, je crois que mon bras s'étendrait jusqu'en Chine. "J'ai tellement, tellement d'émotions qui me traversent à cette seconde que je sais même pas par quoi commencer.
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(✰) message posté Mar 30 Juin 2015 - 14:52 par Invité
Sepril.
The truth is a terrible thing, don't you think ?
Si je connais Andréa ? Mon dieu. J’ai envie d’exploser, mais je me retiens parce qu’on est en public et je n’aime pas m’afficher. Bon, je n’aime pas les disputes non plus. C’est d’ailleurs pour ça qu’on en est là, ayant horreur des confrontations c’est la que ça nous a menés. J’ai sans doute grimacé en entendant ce prénom. Ce prénom qui me sort par les yeux même un an après, j’espère ne jamais croiser une fille avec ce prénom là, sinon la pauvre se prendre ma mauvaise humeur juste pour son prénom. Je n’ai pas envie de répondre, parce que je ne la connais pas, enfin j’aimerais ne pas la connaître en fait. Elle a juste couché avec mon fiancé c’est tout hein. Alors qu’on ne me dise rien, je déteste rarement les gens, je crois d’ailleurs être très loin de mauvaise avec quelqu’un, mais là c’est trop. Je ne peux pas être gentille tout le temps, vraiment pas. Pourtant ce n’est pas faute d’essayer. J’essaie toujours d’être adorable avec tout le monde, sans me lancer des fleurs –même si c’est à quoi ça ressemble au fond- je crois que c’est vrai. Tout ceux qui me connaissent un minimum savent que je suis gentille, trop souvent d’ailleurs, mais que lorsqu’on perd ma confiance on a du mal a la regagner. Alors certes, Sephora n’a pas couché avec Keenan elle et peut-être que j’y vais un peu fort en ayant coupé les ponts comme ça, mais comment réagir autrement en sachant qu’elle connaissait cette fille ? Qu’elle savait sûrement que cette dernière se taper mec fiancé, peut-être savait-elle que c’était Keenan ? Bon. Non, elle ne le savait pas, j’en suis certaine. Je sais qu’elle aussi est trop gentille pour ça. Elle me l’aurait dit, elle m’aurait même aidé je le sais, pourtant je n’arrive pas à ne pas lui en vouloir… Je vois dans ses yeux qu’elle commence à comprendre, je connais mon amie, enfin ex-amie. Tout ce met en place dans son esprit, le pourquoi du comment j’ai arrêté de lui parler à cause d’un seul prénom. Parce qu’au final c’est ça, juste à cause d’une fille on ne se parle plus. Même les filles « rompt » à cause d’une fille. L’ironie. Mon muffin ne ressemble plus a rien, alors j’arrache des bouts pour les mettre dans ma bouche, le stress me fait toujours manger comme si je n’avais pas avalé quelque chose depuis quinze jours. Pourtant il n’y a pas de quoi stresser hein ? Je ne suis pas que la méchante de l’histoire. Je sais que c’est moi qui aie arrêté de lui parler, mais je ne suis pas sûre d’être la méchante de l’histoire tout court. Mais est-ce que c’est le cas de Sephora ? Je baisse les yeux en soupirant. Je ne pense pas qu’elle soit non plus la vilaine, après tout comme je le disais tout à l’heure, ce n’est pas elle que j’ai trouvé au lit avec Keenan. Pourtant blonde aux yeux bleus, on sait très bien que c’était les goûts de Keenan, suffit de me regarder. Et de se rappeler d’Andréa. Je me demande si mon amie a subit les assauts de Keenan d’un coup, j’ai le cœur qui s’accélère et je remets tout en question du coup. Est-ce que c’était vraiment la bonne personne à blâmer dans tout ça ? Parce que mon ex-petit-ami en a pris pour son grade aussi, mais ma petite Sephora n’avait peut-être à suivre le mouvement. Je me mordille la lèvre, je ne sais pas, je ne sais plus. La revoir me fait réfléchir la dessus alors que c’est fini toute cette histoire, j’ai vraiment d’autres chats à fouetter. « Laisse tomber. C’est fini tout ça. » Je me relève à nouveau, maintenant qu’elle sait je peux partir non ? Je fini la dernière bouchée de mon muffin debout et attrape mon thé, encore trop chaud pour que je l’avale cul sec cette fois aussi. Je la regarde un peu gênée. Qu’est ce que je fais. Au revoir, a bientôt ? Ou je m’en vais comme ça ? Raah. On dit que l’amour c’est compliqué, mais les amitiés, ou ex-amitiés, le sont tout autant !!