"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici get knocked down, get back up. (w/ heaven) 2979874845 get knocked down, get back up. (w/ heaven) 1973890357
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() message posté Sam 25 Avr 2015 - 18:16 par Invité
. WE ALL HAVE BATTLE SCARS. SUCK IT UP AND BUILD A BRACE FOR YOURS . Elle restait à son bureau tard le soir, son regard posé sur le tas de manuscrits qu’elle avait à lire pour la fin du mois. Chase aimait son job, sa simplicité, ses heures fixes et son patron conciliant. Sa mère avait du faire des pieds et des mains pour la faire entrée dans cette boîte, bien loin de ses prérogatives habituelles. Elle avait étudié pour devenir journaliste de terrain, et se retrouvait à remplir la paperasse dans un haut étage d’un immeuble de La City. Chase aimait son job, mais il était loin d’être celui dont elle avait rêvé. Enfant déjà, elle s’amusait à voler le polaroïd de son frère, prenant des photos inspirées du ciel nuageux comme la vulgaire poignée de porte cassée de la salle de bain. Elle jouait avec les boutons, cherchait le meilleur rendu, piquait des colères contre son pouce qui dérivait sur l’objectif avant de comprendre qu’elle était finalement gauchère. Elle sourit vaguement en repensant à cet instant où elle avait cru que son monde s’effondrait, alors qu’en réalité elle était loin d’être la seule. Les photos, c’était ça son rêve. L’aventure, les voyages, l’adrénaline, c’était ce qu’elle faisait de mieux. Mais elle ne pouvait plus, pas après l’Afghanistan. Elle n’était pas torturée, ni traumatisée par sa séquestration. Elle se levait chaque matin, souriait, riait, vivait, sans que les souvenirs ne l’envahissent d’une mélancolie dont elle ne voulait pas. Lorsqu’elle avait été ramené en Angleterre, elle avait décidé de vivre. Elle avait décidé d’aller de l’avant, de combler les plaies et de voir la vie d’une autre manière qu’au fond de cette cellule sombre. Mais la photographie n’avait pas suivi, elle n’avait pas pu. C’était simplement devenu un passe-temps, sans que ça ne devienne sa vie. Parce qu’elle ne voulait pas que sa vie lui rappelle jour après jour qu’elle était partie là-bas pour faire des photos, et qu’elle aurait pu ne jamais en revenir.
Tout le monde avait quitté le bureau depuis des heures, et lorsque le silence se fit trop pesant ou trop ennuyeux, Chase décida de ramener quelques manuscrits chez elle, sans être certaine d’en faire quoi que ce soit arrivée là-bas. Elle n’avait rien prévu pour la soirée, et l’heure actuelle ne lui permettait pas de faire maintes folies. La blonde quitta les bureaux de la compagnie, s’arrêtant en bas de l’immeuble pour acheter une salade à la volée. Elle se promit de la manger rendue à l’appartement, mais la dévora pendant la dizaine de station qui la séparait de son quartier. Comme chaque jour, elle commença à chercher ses clés dans son sac trop gros juste à la sortie du métro, et les trouva arrivée sous son porche. Elle salua chaleureusement sa voisine, qui, visiblement, avait décidé de s’offrir un énième chat pour combler la solitude qui régnait dans sa vie. Elle prit l’ascenseur souvent capricieux qui lui épargna pour une fois trop de désagrément, et finit par arriver au quatrième étage. Ses clés ne lui furent finalement d’aucune utilité, puisque la porte était déjà ouverte. Parfois, elle oubliait qu’elle n’était plus seule. Elle poussa la porte largement avant de refermer derrière elle et de jeter ses clés dans le bol qu’elles avaient imaginé dans l’entrée, histoire d’être un peu plus organisées. Chase ne connaissait pas beaucoup sa colocataire, mais elle savait simplement qu’Heaven semblait avoir été la personne la plus apte à la supporter. Après des années de vie solitaire, la blonde se lançait dans la colocation. Pour combler l’espace, pour combler le silence, le vide. Depuis son retour d’Afghanistan, elle avait du mal à supporter la pénombre, ou encore le silence imposé par la nuit. Mais ce soir, elle se retrouvait de nouveau dans cette situation. Il n’y avait pas un bruit, et Chase ne se permit pas d’aller vérifier si Heaven était dans sa chambre. Elle se contenta de laisser trainer ses documents sur la table basse, de ranger son manteau sur le porte manteau et de se réfugier dans sa chambre, là où l’espace était comblé par de nombreux meubles et où les murs étaient tapissés de photographies. Elle se sentait en sécurité, et sous les recommandations de sa mère, elle décida de tenter de dormir dans son lit pour une fois. Après avoir troqué ses talons et sa jupe crayon contre un pyjama agréable, elle se glissa sous ses draps, retrouvant son matelas confortable et ses oreillers rembourrés.
Elle tourna un long moment dans ce lit trop grand, trop chaud, trop confortable, avant de finalement rejoindre le réconfort du sol. C’était quelque chose qu’elle avait ramené de là-bas. Une habitude qu’elle n’avait su abandonné. Tout comme les volets constamment ouverts qui laissaient entrer une lumière lunaire. C’était comme ça qu’elle parvenait à dormir la nuit ; recroquevillée sur elle-même, sans draps ni oreiller, seulement portée par le plancher de sa chambre. Mais même ça ne semblait pas suffire pour ce soir. Le silence se refermait sur elle, lui offrant tout le temps pour revivre de sombres souvenirs qu’elle n’arrivait pas à rejeter et qui l’assaillaient de tous les côtés.


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() message posté Lun 27 Avr 2015 - 23:18 par Invité

each of us has his own rhythm of suffering. out of suffering have emerged the strongest souls; the most massive characters are seared with scars. but scars are not injuries. a scar is a healing. after injury, a scar is what makes you whole. ✻✻✻ « C’est mère qui t’a demandé de venir me materner ? » Heaven leva les yeux au ciel avant de pousser un profond soupir. Elle ne se donna même pas la peine de répondre à sa remarque, préférant le plonger dans le silence en guise de maigre vengeance. Elle était vexée, au fond. Vexée qu’il pense cela. Vexée qu’il s’imagine une chose pareille. Vexée qu’il puisse envisager qu’elle ne soit pas là pour lui, et uniquement pour lui. Mais, au lieu de montrer que ses mots l’avaient blessée, elle s’installa sur le canapé avec entrain, retirant ses ballerines en un coup de pieds pour pouvoir replier ses jambes contre les coussins confortables. Elle croisa le regard amusé de Zacharie qui l’observait, du coin de l’œil, et qui savait parfaitement que leur mère risquait de tomber dans les pommes si elle entrait dans la pièce à ce moment-là, simplement en voyant la manière dont elle pouvait bien se tenir.
Et, en plus, Heaven était en robe. Et, comme si cela n’était pas suffisant, son frère était presque sûr qu’elle ne s’était pas donnée la peine de porter de sous-vêtement. Cependant, il préféra ne pas vérifier ses spéculations et reporta son attention sur le feu de bois qui crépitait dans la cheminée.
Elle était arrivée en fin d’après-midi, amenant avec elle le dessert. Elle avait supporté les remarques de leur mère, s’était principalement concentrée sur son grand frère qui semblait de plus en plus pâle. Elle avait rencontré la nouvelle aide à domicile – la précédente ayant été renvoyée au bout de trois jours par une madame Howard-Clark absolument horrifiée par son manque de ponctualité – puis avait demandé à se retrouver seule avec Zacharie afin qu’ils puissent parler de tout et de rien. Après tout, si elle était ici, cela était pour lui et uniquement pour lui. Malgré le temps qui avait bien pu s’écouler, elle peinait encore à supporter la présence de leur mère et Heaven était convaincue que, en une seule soirée, elle avait eu sa dose pour les dix prochaines années à venir. « Tu t’entends bien avec Grace ? Elle a l’air agréable. Un peu coincée sur les bords mais… Gentille, j’imagine. » Zacharie esquissa un petit sourire comme si sa remarque était amusante. Il mit quelques instants avant de lui répondre. « Tu sais que mère ne s’est même pas donnée la peine de me poser cette question ? Oui, elle est… Gentille… Mais elle est aussi chiante à mourir, » lui répliqua-t-il d’un ton cinglant et Heaven se retint de ricaner. Cela ne l’étonnait pas, quelque part. Les remarques de son frère lui avait presque manqué, tant la conversation qu’ils avaient pu avoir en compagnie des autres avait semblé creuse. « Tente quand même de ne pas la choquer. Elle a l’air de plaire à mère, pour une fois. Ca serait bête qu’elle démissionne parce que le jeune homme dont elle s’occupe a eu la grossièreté d’affirmer qu’il ne croyait plus en Dieu. » Zacharie esquissa un sourire amusé. « Tu me connais. Je n’oserais jamais. » Et, Heaven, se rappelant de tous les grands discours que son frère avait bien pu avoir à propos de l’aberration qu’était la religion en elle-même, fut prise d’un fou-rire communicatif, un de ces fou-rires qui faisaient tout oublier, absolument tout.
Tout jusqu’à l’instant où la réalité revenait nous frapper de plein fouet.
Heaven finit par partir, quelques heures plus tard, son frère la sermonnant pour qu’elle prenne un taxi au lieu de s’aventurer dans les derniers métros. Elle accepta simplement pour qu’il se taise, se jurant que la prochaine fois elle aurait plus de volonté pour n’en faire qu’à sa tête. Elle fit la bise à sa mère à contrecœur, avant de se tourner vers Zacharie pour se baisser et le prendre dans ses bras. Elle partit de la demeure en banlieue londonienne aux alentours de vingt-trois heures pour finalement passer le seuil de son appartement une quarantaine de minutes plus tard.
Et, une fois chez elle, la demoiselle poussa un profond soupir comme si un poids venait de s’évaporer de ses épaules. C’était dur, oui. Dur de devoir côtoyer le monde de sa mère simplement parce qu’elle désirait voir son frère. Dur de savoir que, maintenant, il était absolument indissociable d’elle. Dur de feindre d’être une gentille fille alors qu’elle avait passé son existence toute entière à protester contre les valeurs familiales. En silence, elle passa à côté de la porte de sa colocataire, fermée, avant de se diriger vers sa propre chambre. Elle referma derrière elle puis, après avoir enfilé un vieux t-shirt et un jogging, elle se glissa dans ses couvertures.
Heaven fixa le plafond, les yeux grands ouverts, réfléchissant à ce qu’il venait de se passer, pensant à sa mère, à son frère tétraplégique, à son père, même. Ses pensées se dirigèrent ensuite vers Caleb, dont elle n’avait toujours pas de nouvelles. Puis, elle se souvint également de Riley, de ce meilleur ami qu’elle avait perdu, et ses poumons se contractèrent dans un spasme de panique. Elle plaqua sa main contre sa bouche dans l’espoir de taire sa respiration irrégulière et, au bout de quelques minutes, elle finit par se lever. Après tout, elle se connaissait suffisamment pour savoir que cela était le signe qu’elle ne parviendrait pas à dormir. Du moins, pas tout de suite.
Elle se glissa hors de sa chambre pour trouver l’appartement plongé dans la pénombre. Elle se dirigea dans le coin cuisine pour mettre la main sur la brique de lait présente dans le réfrigérateur, reniflant avec précaution l’odeur qui en émanait pour s’assurer qu’il était encore bon. Puis, l’esprit encore confus, Heaven posa la main sur la poignée d’un des placards pour chercher un verre. Mais celui lui échappa des doigts ; dans un tintement aigu, il se brisa à terre en un million de petits morceaux. « Merde ! » pesta-t-elle en se baissant. « Merde, merde, merde. » Elle appuyait sur chacun de ses mots, continuant de jurer à voix basse. Mais ses mains tremblaient trop pour qu’elle puisse faire quoi que ce soit ; pire que tout, ses yeux fixaient la porte de Chase. Elle avait peur, oui. Peur de l’avoir réveillé. Peur d’avoir encore raté quelque chose. Peur, oui. Parce que la peur était tout ce qu’Heaven parvenait à ressentir avec justesse.
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() message posté Mer 27 Mai 2015 - 18:50 par Invité
. WE ALL HAVE BATTLE SCARS. SUCK IT UP AND BUILD A BRACE FOR YOURS . Enfant, elle n'avait jamais eu à se soucier de perdre le sommeil. Elle l'avait toujours eu, bien gardé par son père, et couvé par sa mère. Enfant, elle n'avait aucune raison de craindre l'obscurité, pour ne l'avoir jamais connu. Elle n'avait connu que la joie d'un couple de parents heureux, dont l'amour perçait à chaque regard et chaque geste tendre. Elle avait grandi avec cet idéal de lumière, cette image de la vie parfaite que ses parents avaient eu. Elle était sûrement naïve, mais elle croyait en ce que ses yeux d'enfant avait cru voir. Un couple heureux, une grande maison, un chien pour grimper sur son dos, et des frères taquins qui tentaient de cacher qu'ils l'aimaient tout autant. C'était tout ce qu'elle avait connu, et tout ce qu'elle espérait connaitre. Son seul souhait avait été que rien ne change. Mais les pièces jetées dans les puits n'avaient pas répondu à ses voeux. Les pièces avaient brisées ce tableau parfait un jeudi ensoleillé, dans cette banlieue parfaite où les voisins jasaient gentiment des deux soldats qui se tenaient devant la porte des Sullivan. Son père lui avait été enlevé et soudain plus rien n'avait eu de sens. Ni les photos de mariage de ses parents, ni le chien qui venait poser sa tête sur ses genoux froids, ni ses frères qui tentaient encore de la faire rire. L'ombre avait creusé sa place dans son âme et Chase s'était battue pour l'en écarter. Elle avait combattu, s'était débattue pour revoir un semblant de bonheur. Elle avait travaillé dur pour voir qu'un autre tableau pouvait être tissé, sans son père, mais avec tout le reste. Elle avait recommencé à rire, avait gardé les photos de famille, avait cessé d'ignorer les appels de patte de son chien, avait appris à parer les coups de ses frères. Et la lumière était revenue. Elle avait même réussi à placer la perte de son père sous les rayons du soleil, le conservant dans un coin de sa tête, ne gardant que les bons souvenirs et éradiquant volontairement les autres. Elle avait travaillé. Elle avait forcé la lumière à revenir, avait combattu l'obscurité. Mais tous ces efforts avaient été vains. L'ombre était revenue, et l'obscurité n'avait jamais été aussi sombre. Et elle n'avait simplement plus la force de rallumer la lumière. L'ampoule au dessus de sa tête était définitivement grillée.
Allongée sur le sol, Chase commença à compter les battements de son coeur, habitude qu'elle avait gardé de là-bas. Un moyen comme un autre de s'endormir, ou plutôt d'être sûre d'être éveillée et bien en vie. Elle les comptait pour vérifier que son coeur était encore là, dans sa cage thoracique. Parfois, elle s'étonnait de l'entendre. Elle se demandait comme il pouvait encore fonctionner. D'autres fois, elle se demandait si elle ne l'avait pas oublié sur les terres sèches d'Afghanistan. Elle se demandait s'ils ne le lui avaient pas arraché au passage. Mais non, il battait, fort et clair. Elle était rendue à 1247 lorsqu'un bruit attira son attention. Elle se retrouva aux aguets, redressée comme i, prête à voir entrer dans sa chambre un homme au visage voilé. L'injure lancée par sa colocataire eut pour effet de calmer ses ardeurs, et après avoir retrouvé un rythme cardiaque normal, elle finit par se lever, titubant avec maladresse jusqu'à la porte de sa chambre. Le salon se dessina sous ses yeux avant qu'elle ne les pose sur une petite silhouette frêle accroupie dans la cuisine. Heaven s'acharnait à ramasser des morceaux de verre brisés tout en maugréant de multiples insultes à son encontre. Un fin sourire se dessina sur les lèvres de la blonde alors qu'une douce assurance enrobait son coeur. Elle était rassurée de voir sa colocataire, et non un homme uniquement né pour lui faire du mal. Sans un bruit, elle s'approcha de la blonde avant de s'accroupir à son tour, se retrouvant à sa hauteur. Sans la brusquer, elle avança ses mains vers les débris, voyant les siennes aussi tremblantes qu'incertaines. Elle ne voulait pas qu'elle se blesse. « Laisse, je vais le faire. Tu vas te blesser. » Elle chercha son regard pour lui lancer un sourire qu’elle espérait rassurant. Les deux filles n’étaient pas forcément amies, mais ne s’ignoraient pas pour autant. L’arrivée d’Heaven dans sa vie était encore récente et Chase était assez lucide pour savoir qu’elle n’inspirait pas forcément confiance pour ceux qui ne la connaissaient pas. Certains la pensait névrosée, d’autres mettaient ses nuits blanches et cris nocturnes sur le compte de son traumatisme. Mais personne ne la pensait réellement normale. Car on ne pouvait pas revenir normale de ce qu’elle avait vécu. Et c’était sûrement ce qui était le plus dur à voir de la part de ses proches. Elle se saisit doucement des plus gros morceaux de verre en prenant garde de ne pas se blesser elle-même. Après avoir fait le plus gros du travail, elle se redressa pour tendre son bras jusqu’au placard où elles rangeaient la balayette et commença à ramasser les derniers débris tout en regardant Heaven. « Tu ne dormais pas ? » Elle espérait qu’elle lui dirait que si, elle dormait, mais qu’une furieuse envie de lactose l’avait tiré de ses rêves. Elle espérait que sa colocataire ne devait pas supporter les mêmes insomnies qu’elle-même supportait. Elle espérait qu’une des deux s’en était tirée.
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() message posté Ven 12 Juin 2015 - 23:28 par Invité

each of us has his own rhythm of suffering. out of suffering have emerged the strongest souls; the most massive characters are seared with scars. but scars are not injuries. a scar is a healing. after injury, a scar is what makes you whole. ✻✻✻ Elle n’avait pas fait attention à ce qu’elle faisait. Du moins, pas réellement. Elle s’était perdue dans ses pensées, perdue dans ce qu’elle ressentait, les souvenirs encore bien trop prenants pour qu’elle s’en débarrasse aussi facilement. Les souvenirs encore bien trop pesant pour oser prétendre qu’ils n’avaient plus aucune espèce d’importance. C’était son fléau, quelque part. Sa malédiction, presque. Son fardeau, son poids, sa tragédie personnelle. Après tout, Heaven passait son temps à regarder derrière elle au lieu d’avancer, comme si le passé la retenait, comme si elle refusait d’affronter ce qui l’attendait.
Mais, d’une certaine manière, comment était-elle censée aller de l’avant si sa mémoire la ramenait sans cesse à ce qui s’était passé, plutôt qu’à ce qui allait se produire ? Elle avait l’impression de faire trois pas en arrière quand elle réussissait à faire un pas en avant. Elle avait l’impression d’encore plus souffrir de l’absence de Riley quand elle était heureuse. Comme si, quelque part, le simple fait de sourire lui rappelait qu’il ne serait plus jamais là pour en faire de même. Comme si, quelque part, le simple fait de rire lui rappelait qu’elle n’aurait plus jamais l’occasion d’entendre le sien.
Et puis, il y avait cette mélancolie. Cette mélancolie qui ne la quittait jamais réellement. Heaven avait beau parler haut et fort. Heaven avait beau s’affirmer et dire le fond de sa pensée. Elle demeurait tout de même cette petite princesse affectée par tous les évènements qui se produisaient autour d’elle. Elle demeurait cette demoiselle née dans la mauvaise famille, au mauvais moment et au mauvais endroit. Elle demeurait cette gamine mal dans sa peau, persuadée qu’elle n’avait jamais été aimée pour ce qu’elle était, et qu’elle ne le serait probablement jamais, malgré toute l’affection qu’elle pouvait porter aux personnes qui lui étaient proches.
Dans la précipitation, sans réellement réfléchir, Heaven s’était accroupie pour ramasser les morceaux de verre qui décoraient le carrelage de la cuisine. Elle n’avait pas réellement pensé à se baisser correctement, encore indisposée par son ventre de trois mois et demi de grossesse ; elle ne s’était pas dit, non plus, qu’elle risquait de se blesser en allant aussi vite. Après tout, c’était Heaven. Après tout, malgré tous ses efforts, elle n’en demeurait pas moins une jeune femme nerveuse et décalée. A un tel point que, dans un grand geste maladroit, elle avait réussi à réveiller sa colocataire. Ses yeux se levèrent vers Chase quand celle-ci arriva à sa hauteur pour s’accroupir et l’aider ; elle lui adressa un regard chargé d’excuse. Elle n’avait pas voulu, non. Elle n’avait pas voulu la troubler dans son repos. Elle n’avait pas voulu empiéter sur son quotidien et changer ses habitudes. Elle ne la connaissait que très peu mais tout ce qu’elle avait eu l’occasion d’entrapercevoir chez elle lui avait suffi pour décréter que Chase faisait partie de ces bonnes personnes. « Laisse, je vais le faire. Tu vas te blesser, » lui dit-elle en attrapant les plus gros morceaux de verre du bout des doigts. Heaven fronça légèrement les sourcils en se disant que cela était également valable pour elle ; cependant, elle ne fit absolument aucun commentaire, l’aidant à rassembler les fragments avant qu’elle ne cherche la balayette.
Heaven observait ses mouvements avec attention, notant à quel point cela lui rappelait cette époque où elle avait eu des personnes, chez elle, pour tout faire à sa place ; si elle avait été éduquée durement, cela n’avait jamais empêché ses parents de veiller à ce que le personnel de leur manoir ne soit à son entière disposition pour toutes les tâches ingrates pouvant rythmer son quotidien. Heaven avait toujours rejeté ce morceau de son existence ; pourtant, en cet instant précis, cette ellipse temporelle la rendait presque nostalgique. « Tu ne dormais pas ? » lui demanda Chase. Heaven esquissa un léger sourire avant de se relever, posant une main sur son ventre sans même s’en apercevoir. « Je ne suis pas du genre à dormir beaucoup, » répondit-elle en haussant doucement les épaules. Mais, la vérité, c’était qu’elle était ravagée. Qu’elle ne savait plus quoi faire de son corps, de son âme, de ses pensées qui tournaient trop vite dans son crâne. Alors, oui. Elle n’était pas du genre à dormir beaucoup. Elle passait ses nuits à observer le plafond, ses nuits à ressasser sans cesse ses souvenirs. Elle restait là, elle restait là à attendre. Mais le temps ne passait pas. Mais le temps ne passait que lentement.
Heaven ne voulait pas affliger Chase avec ses problèmes. Elle voulait que cela touche le moins de monde possible, comme si de cette manière, elle pouvait se rattraper pour tout le mal qu’elle avait bien pu faire autour d’elle. « Et toi ? Je suis désolée de t’avoir réveillée si tu dormais, » lui dit-elle doucement en lui adressant un sourire d’excuse. Elle lui ouvrit la poubelle afin qu’elle puisse jeter les débris de verre qu’elle avait bien pu récupérer avec la balayette. Instinctivement, Heaven se mordit la lèvre inférieur. Dès qu’elle avait proposé de s’occuper de cela à sa place, elle avait cessé de faire des efforts. Cessé de tenter de récupérer le verre elle aussi. Cessé de mettre la main à la patte. Elle avait beau rejeter son éducation. Ses parents avaient quand même fait d’elle l’individu qu’elle était devenue. « Merci beaucoup de m’avoir aidé, en tout cas. » Elle adressa un sourire à Chase en passant une mèche de cheveux derrière son oreille. Mais, au fond, elle lui était reconnaissante pour bien plus que cela. Pour l’avoir accueilli, par exemple. Pour accepter de l’avoir sous son toit. Pour lui tenir compagnie, même si elles ne se croisaient pas souvent, même si elle ne s’en rendait probablement même pas compte.
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() message posté Ven 26 Juin 2015 - 18:22 par Invité
. WE ALL HAVE BATTLE SCARS. SUCK IT UP AND BUILD A BRACE FOR YOURS . Elle ramassait les bouts de verre un à un, les détaillant comme si leur reflet pouvait lui montrer la raison de ses tourments. Depuis qu'elle était rentrée, elle cherchait la réponse. Il n'y avait qu'une réponse à de multiples questions qu'elle se posait. Pourquoi n'arrivait-elle pas à oublier ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à être heureuse, ici, chez elle, saine et sauve ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à pardonner, aussi. Elle avait longtemps pensé qu'elle ne pardonnait pas aux autres ce qu'il lui était arrivé, mais elle n'avait jamais fait l'effort de se pardonner elle-même. Elle n'avait jamais pris le temps de s'excuser d'avoir vécu onze mois dans les ténèbres, onze mois qui lui avaient paru des années. Elle ne pouvait pas se pardonner le tourment qu'elle avait causé autour d'elle. Elle se souvenait encore du visage crispé de sa mère à son retour, lui qui était autrefois si beau et lumineux. Il avait pourtant déjà perdu de son éclat, une fois. À la mort de son père. Et elle avait cru avoir perdu un enfant, avant qu'il ne lui soit rendu. Elle ne pouvait se pardonner la tristesse dans les yeux de ses frères, et l'animosité qui animaient ceux de Wells. Et Elle ne pouvait se pardonner Jake, tout autant qu'elle n'arrivait pas à lui obtenir le pardon qu'il lui demandait chaque jour. Son départ pour l'Afghanistan avait détruit tant de liens, tant de vies. Et aujourd'hui elle n'arrivait pas à réparer ses erreurs. Réparer son absence. Ces longs mois où Chase Sullivan avait été rayée de la carte, perdue, son nom défilant parmi tant d'autres dans un long registre de portés disparus. On l'avait dite morte, on l'avait dite en fuite. On avait dit beaucoup, mais jamais personne ne lui avait demandé ce qu'elle avait réellement été pendant sa détention. Elle avait été en colère, une colère inutile qui ne la quittait plus depuis. Elle était prisonnière des remords, prisonnière d'une rage qu'elle ne parvenait pas à exprimer. Prisonnière. Toujours.
Les onze mois passés dans cette cellule s'étalaient maintenant sur des années, alors même qu'elle avait retrouvé sa liberté. Elle ne pouvait faire le deuil de cette époque et laissait doucement sa vie se faire grignoter par celle qu'on lui avait volé quelques temps. Et elle n'avait aucune réponse à ça. Elle n'avait pas de réponse à ses problèmes, pas de réponse à sa colère. Alors elle la contenait, encore et encore. Elle était devenue cette bombe à retardement qui ne se souciait plus de l'impact qu'elle pourrait avoir sur les autres. Il ne lui semblait pas légitime de s'inquiéter. Cela ne lui semblait pas être dans son droit, plus maintenant. La blonde était condamnée à chercher une réponse parmi tant de questions, et en attendant, elle ramassait le verre éclaté sur le sol de la cuisine, un peu comme l'avait été sa vie.
Elle finit par vider le contenu de sa pelle dans la poubelle, avant de ranger méticuleusement la balayette qu'elle avait sorti. Elle se retournait ensuite vers Heaven, cette jeune femme mystérieuse dont elle avait vu l'annonce pour une colocation comme un cadeau du ciel. Elles parlaient peu, ne se connaissaient pas. Et c'était peut-être ce qui était le plus plaisant dans tout ça. Avec elle, Chase n'était plus la revenante, la jeune traumatique qui inquiétait son petit monde. Non, avec Heaven, elle était juste cette femme banale qui rangeait un peu trop et dormait trop peu. Et elle adorait ça. « Je ne suis pas du genre à dormir beaucoup, » Elle se dit qu'elles avaient un nouveau point commun, avant que ses yeux ne se posent sur le ventre que sa colocataire caressait doucement. Se mordant la lèvre inférieure, Chase se promit de ne pas demander. Après tout, elle n'en avait pas le droit. Elle n'était pas grand chose pour la blonde, elles partageaient simplement un salon. Pourtant, elle avait déjà remarqué son ventre rond à plusieurs occasions, sans jamais osé formuler sa question à haute voix. Elle n'était pas du genre intrusive, peut-être un peu curieuse, mais gardait la plupart du temps ses interrogations pour elle. Elle ne voulait pas être une plaie, et elle espérait garder Heaven comme colocataire encore un moment. « Et toi ? Je suis désolée de t’avoir réveillée si tu dormais, » Chase secoue la tête doucement, passant ses mains sous l'eau du robinet avant de venir s'accouder au plan de travail. Elle répondit à son sourire excusé par un autre, qui se voulait réconfortant. Elle ne pouvait lui en vouloir, elle même ne dormait pas. « Ne t’en fais pas, je ne suis pas du genre à beaucoup dormir non plus. Tu n’as rien interrompu. » Son sourire s’élargit alors qu’elle détaille sa colocataire. Elle ne s’était encore jamais demandée ce que pouvait bien cacher une femme aussi douce. Elle ne s’était jamais posé la question avant ce soir. Elle savait qu’une grossesse pouvait être fatigante, mais elle ne pouvait croire que c’était l’unique raison de son insomnie. Comme souvent, elle se posait beaucoup de questions, sans avoir de réponse. « Merci beaucoup de m’avoir aidé, en tout cas. » Oui, elle se demandait quel passé pouvait ainsi troubler le regard de la jolie blonde. Malgré son beau sourire, il était aisé de voir qu’il y avait autre chose. Mais elle était mal placée pour s’en inquiéter ou formuler une quelconque question. « De rien, c’est normal, entre colocs. » Elle lui adresse un clin d’oeil. Cette colocation lui plaisait, elle qui se pensait incapable de vivre avec un autre être-humain. Ses manies avaient eu le don de faire fuir deux autres postulants avant ça. Mais elle avait préféré dire à Heaven que c’était elle qui avait été exigeante. Finalement, elle ne peut s’empêcher de s’intéresser un peu plus à celle qui partageait sa salle de bain. Doucement, son doigt vient pointer le ventre de la jeune femme, un mince sourire aux lèvres. « Tu en es à combien ? » Elle sourit un peu plus avant de se rendre compte qu’elle n’avait aucun droit de demander. Elles n’étaient que colocataires après tout. Il n’avait jamais s’agit d’une annonce pour trouver une nouvelle amie. Se sentant tout de suite plus bête, Chase attrape un chiffon qui traine par là et commence à essuyer une tache invisible sur le meuble auquel elle était accoudée. « Excuse-moi si je suis trop intrusive, tu n’es pas obligée de répondre, ce ne sont pas mes affaires. » Elle se concentre sur la tache invisible, pestant contre elle-même et toutes ces questions qui fourmillaient dans sa tête. Elle n’avait jamais de réponse.
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() message posté Dim 28 Juin 2015 - 18:38 par Invité

each of us has his own rhythm of suffering. out of suffering have emerged the strongest souls; the most massive characters are seared with scars. but scars are not injuries. a scar is a healing. after injury, a scar is what makes you whole. ✻✻✻ La vérité, c’était qu’elles ne vivaient même pas ensemble, d’une certaine manière. Elles partageaient simplement un appartement. Elles partageaient simplement une cuisine, un salon, une salle de bain, tout en veillant à ne pas trop empiéter sur l’espace vital de l’autre, gardant leurs distances dans un accord tacite. Elles s’adressaient des sourires de temps à autre ; elles se saluaient le matin quand elles se croisaient, puis se souhaitaient une bonne nuit quand l’une d’entre elles se retirait dans sa chambre. Elles étaient là et absentes à la fois ; Heaven se plaisait dans cet équilibre qui semblait donner une nouvelle dimension à sa vie. Avec Chase, tout semblait plus facile ; les règles entre elles avaient été bien définies et elles ne se perdaient pas dans des disputes inutiles, évitant toutes confrontations en respectant les limites de l’autre. Heaven avait remarqué la maniaquerie de sa colocataire et s’en était accommodée, veillant à ne jamais laisser trainer ses vêtements et à laver la vaisselle qu’elle utilisait. De la même manière, Chase n’avait jamais cherché à associer le nom d’Howard-Clark à quoi que ce soit, et la petite blonde avait été soulagée de constater qu’elle n’aurait pas, une nouvelle fois, à devoir se justifier pour les actions de son père.
Elles ne se connaissaient pas mais cela semblait leur convenir, leur aller, les satisfaire. De temps à autre, Heaven se disait silencieusement qu’elle aurait aimé apprendre à connaître un peu plus cette colocataire qu’elle ne croisait que très rarement, mais avait eu trop peur, à chaque fois, de briser leurs accords muets pour commencer une conversation, même anodine. Sans le vouloir, elle détailla avec plus d’application les traits fins de Chase, se rendant peu à peu compte qu’elle basait tout ce qu’elle savait sur des spéculations, des idées, des interprétations ; elle était persuadée qu’elle était une personne douce, animée par une force tranquille, mais elle n’avait jamais réellement eu l’occasion de discuter avec elle pour confirmer ses hypothèses. Heaven lui adressa un sourire presque désolée quand elle s’excusa, à voix haute, si elle l’avait réveillé, mais Chase balaya ses craintes en secouant doucement sa tête. « Ne t’en fais pas, je ne suis pas du genre à beaucoup dormir non plus. Tu n’as rien interrompu, » lui répondit-elle et Heaven ne put s’empêcher de sourire. Elle ne s’était pas rendue compte, depuis tout ce temps, que Chase dormait aussi peu qu’elle ; avec un léger pincement au coeur, elle alla même jusqu’à s’imaginer qu’elles avaient sans doute tourner en rond, chacune dans leur chambre, en silence, dans la peur de déranger l’autre alors qu’elles auraient sans doute plus heureuses à se tenir mutuellement compagnie. « De rien, c’est normal, entre colocs, » ajouta-t-elle avec un clin d’oeil et Heaven eut un léger rire. Elle ne savait pas si cela pouvait être désigné comme une relation mais, d’une certaine manière, ça la rassurait de savoir qu’elles n’étaient pas forcément de simple inconnues, même en se comportant en tant que telles.
Au moins, elles s’entraidaient. Au moins, elle savait que Chase était là, dans la pièce d’à côté, si jamais, un jour, elle avait besoin. « Tu en es à combien ? » La voix de Chase tira Heaven de ses rêveries, et quand elle reporta son attention sur sa colocataire, celle-ci était en train de s’afférer sur le plan de travail avec un linge. Elle l’observa faire quelques instants, en silence, se demandant ce qui pouvait bien pousser Chase à se battre contre de la saleté imaginaire. Mais, bien vite, elle abandonna ses interrogations, jugeant qu’elle n’avait pas le droit de les formuler dans son esprit comme Chase pouvait avoir la décence de ne pas évoquer son nom de famille. « Excuse-moi si je suis trop intrusive, tu n’es pas obligée de répondre, ce ne sont pas mes affaires, » reprit-elle et Heaven secoua la tête pour la rassurer. « Non, non, tu n’es pas intrusive du tout, » la rassura-t-elle. Elle lui adressa l’ébauche d’un sourire, comme pour la mettre en confiance, comme pour lui faire confiance qu’elle avait le droit de poser les questions qui lui traversaient l’esprit. Elle aurait aimé lui dire. Lui dire qu’elle avait déjà connu cent fois pire. Lui dire qu’on lui avait déjà demandé des choses bien plus personnelles, bien plus embarrassantes, que les journalistes s’étaient déjà permis de déterrer des affaires appartenant à son passé sans même l’ombre d’un remord. « J’en suis à quinze semaines, » finit-elle par reprendre. « Donc ça fait à peu près trois mois et demi. Je suis une petite joueuse, encore. » Elle caressa doucement son ventre avant de pousser un petit soupir. Caleb lui manquait. Ses bras lui manquait. Ses remarques amusées lui manquaient. Ses anecdotes sur le monde lui manquaient. Mais elle devait se contenter de lettres. De brèves nouvelles. Tout ça, le temps qu’il aille mieux.
Elle revint rapidement sur Terre, observant toujours Chase nettoyer le comptoir. « Je suis désolée, d’ailleurs, j’aurais dû te prévenir que… Que j’étais enceinte, » Mais, à vrai dire, Heaven avait eu si peur que cela pousse Chase à changer de colocataire qu’elle avait préféré se taire, jugeant que, de cette manière, elle disposais d’un peu plus de temps pour se préparer à l’idée de devoir retrouver un nouveau chez elle, un nouvel endroit où on l’accepterait malgré son nom de famille. « Si un bébé t’embête, je comprendrais tout à fait. » Elle lui adressa un sourire. Après tout, c’était son droit, Heaven ne pouvait rien faire contre cela ; au lieu de quoi, elle préféra elle-même aborder le sujet, jugeant que, désormais, elle n’avait plus réellement le choix. Observant la brique de lait et se rendant compte que cela ne lui donnait plus du tout envie, elle finit par poser sa main sur la bouilloire. « Je vais faire de la tisane, tu en veux ? » Peut-être était-ce leur chance, au fond. Leur chance d’après à se connaître sans forcément aborder les sujets qui pouvaient fâcher. Heaven lui laissait le choix ; Chase pouvait accepter comme refuser, elle respecterait sa décision.
Parce qu’au fond, c’était ainsi que se déroulait leur colocation. Elles respectaient l’autre.
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