somebody that i used to know - chandler -

Le contrat était signé et on lui avait remis les clés. A présent, Stefan Keddle était l'heureux locataire d'un bel appartement dans le centre de Londres, à quelques pas de l'hôpital où il travaillait, et il ne lui manquait plus qu'à déménager ses affaires.
Déménager ses affaires. Ces trois mots lui donnaient déjà mal à la tête. Il y avait tellement de chose qu'il ne savait pas comment s'y prendre. Il avait fait appel à des déménageurs pour emmener tout ce qui était meubles lourds tel que son lit, étagères et tout ça, mais il lui manquait encore des bibelots à ramener. Beaucoup.

Il fallait dire aussi que l'appartement de Stefan n'était pas le mieux rangé qu'il soit. Comme il aimait avoir tout à portée de main, il laissait traîner ses affaires un peu partout du moment qu'il se souvenait où il avait posé telle ou telle chose. Il y avait aussi pas mal de post-it accrochés sur les murs, parce que Stefan n'avait pas une mémoire d'éléphant et qu'il devait noter les choses importantes pour qu'il s'en souvienne. Comme il était un gros flemmard en dehors du travail, il ne les retirait pas tout le temps.

Ce petit côté bordélique allait sans doute changer. En fait, il voulait profiter de changer de lieue de vie pour changer ses habitudes et essayer de voir la vie autrement. Il s'était déjà débarrassé d'un bon nombre de bidules inutiles qui traînaient et son ancien appartement ressemblait déjà plus à quelque chose. Il avait mis trois jours pour faire un brin de ménage. Trois jours qu'il s'acharnait à mettre un peu d'ordre pour ne pas trop se faire taper dessus par le propriétaire qui devait faire l'inspection des lieues avant qu'il ne déguerpisse une bonne fois pour toute. Oh bien sûr, il pourrait très bien s'en moquer, mais comme il avait justement envie de changer ses habitudes, ce serait plutôt un très mauvais départ.

Finalement, Stefan se laissa tomber sur une chaise en face de... sa télévision? Il ouvrit les yeux, stupéfait, en se rendant compte que son écran large était resté à sa place et que ses idiots de déménageurs n'avaient ni pris l'objet, ni le meuble sur lequel il était posé. Il soupira, agacé. Il allait se faire un malin plaisir de demander réclamation en exagérant peut être un peu les choses. Mais bon, ils n'avaient pas qu'à oublier!
Il se demanda comment il allait emporter ce truc du bout de la ville à l'autre. Brixton était loin de là où il allait vivre prochainement et il n'avait pas de voiture. Il songea au taxi, mais aucun taxi n'était assez grand pour pouvoir transporter ce machin. Et quand bien même ils le seraient, il n'était pas sûr que le chauffeur accepterait.

Les rouages de sa tête s'activèrent alors. Il fallait bien trouver une solution! A bout de patience, il décida de faire une petite escale dans une supérette en bas de la rue afin de s'acheter un pac de bière et ce fut quand il remonta les escaliers que lui vint une idée. De l'aide!
C'était bête de ne pas y avoir pensé plus tôt, mais Stefan était si peu altruiste et tourné vers les autres que ça ne lui était même pas venu à l'esprit avant de voir la porte de sa voisine. Il ne savait pas si elle accepterait de l'aider mais comme il n'avait pas tellement d'autres solutions pour le moment, il se décida. Il posa ses achats chez lui avant de traverser le palier et sonner chez Chandler. Ce fut une autre personne qui lui ouvrit, une autre qui vivait en face aussi et qu'il croisait régulièrement. Elle sursauta en le voyant et lui demanda ce qu'il voulait. Il leva les yeux au ciel avant de pouvoir lui répondre.

"Chandler n'est pas là?" marmonna-t-il en prenant sur lui pour se montrer le moins impoli possible. Avec les femmes, il avait toujours un peu de mal. Toujours.

somebody that i used to know

••• Stefan & Chandler •••

« Mais oui, maman ! Je fais attention ! Et puis, qu'est-ce que tu veux qu'il m'arrive ? Je suis à Londres pas a Beyrouth ... » Chandler était en pleine conversation Skype avec sa mère: depuis quelques jours, elle manquait systématiquement leurs rendez-vous téléphonique ce qui ne faisait qu'inquiéter un peu plus Mrs Daniels quand aux activités de sa fille unique. « Chandler, je ne veux que ton bien ma chérie. Mais comprends que savoir que tu sors autant ... Et puis, tu es toute seule là bas ... Si jamais il t'arrivais quelque chose là bas ? ».La jeune femme leva les yeux aux ciel, exaspérée par le refrain habituel de sa mère:elle avait toujours été du style à s'inquiéter pour un rien et la blonde ne pouvait lui en vouloir. Elle avait conscience d'avoir toujours eut un certain talent pour se mettre dans des situations pas possible mais Chandler n'aimait pas qu'elle dise qu'elle était toute seule à Londres: elle avait Kaspar ! C'était ce genre de discours qui faisaient que la blonde ne voulait pas lui parler de Fred ... Pas encore. Pourtant c'était avec eux et quelques autres amis qu'elle passait la plupart de ses soirées. Elle ne craignaient rien avec ses petits gars et même si Kaspar n'était pas forcément le plus baraqué des mecs qu'elle connaissait, elle savait que la présence de Fred aurait rassuré sa mère. Pourtant, elle se refuser à aborder ce sujet avec elle: premièrement parce qu'à ses yeux, Kaspar DEVAIT être le premier au courant, ensuite elle irait le dire à April et, enfin, après quelques semaines, peut être qu'elle laisserait sous entendre quelque chose le concernant avec elle. « Il ne va rien m'arriver maman ... Je t'avais dis que je n'avais plus de batterie ... Tu veux vraiment qu'on polémique sur le sujet ? » La patience de la jeunne femme arrivait à son terme et cela se sentait dans le ton beaucoup plus agressif qu'elle employait avec elle à présent. Des coups à la porte de sa chambre la firent sursauter et cette dernière s'ouvrit sur le visage de sa jeune colocataire. « Chandler ? Y a le timbré d'en face pour toi à la porte ... » lui dit-elle. Elle n'avait jamais vraiment aimé Stefan Keddle et Chandler ne pouvait lui en vouloir: il était assez particulier mais elle même l'appréciait énormément. Elle acquiesça et la jeune s'éclipsa alors que la blonde se tournait vers l'ordinateur. « Maman, je te laisse ... Stefan veut me parler. » Sa mère lui fit un petit signe de la main avant de reprendre rapidement « Promet moi au moins d'y réfléchir d'accord ? Ton père et moi, on s'inquiète ... Et tu nous manques. » Elle soupira avant d'acquiescer: cela faisait plus d'une demi-heure qu'elle tentait de la convaincre de rentrer à Chicago. Même si elle n'en avait pas la moindre envie, Chandler promit d'y penser. « Et passe le bonjour à Stefan ! » Hochant de nouveau la tête, Chandler mis fin à la conversation et ferma le logiciel.

Stefan l'attendait patiemment devant sa porte: il semblait calme et Chandler se demandait ce qui lui valait une telle visite. D'ordinaire, c'était plutôt elle qui s'incrustait chez lui sans lui demander son avis. Elle peina donc à dissimuler sa surprise en le voyant là, patientant tranquillement contre le mur. Cela faisait tant d'années qu'ils se connaissaient, pas autant d'années qu'avec Kaspar, mais il semblait presqu'il faisait parti de sa famille. C'était d'ailleurs sa présence à Brixton qui avait motivé sa rechercher d'appartement dans le quartier. Elle replaça une mèche rebelle derrière son oreille, lui adressant un grans sourire accompagné d'un « Stefouuuuu » qui résonnait dans le couloir. Son ton enthousiaste démontrait qu'elle se fichait bien de savoir si ce surnom lui convenait ou non « Chicago te passe le bonjour ! » annonça-t-elle soudainement, transmettant le message de sa mère? « Alors dis mois, qu'est-ce qui t'amène mon petit chat ? » Elle tentait de reprendre une attitude à près normal avec lui: chose pas évidente après le léger malaise qu'il y avait eut entre eux. Elle ne l'avait pas vraiment revu seul à seul depuis le soir où elle avait débarqué chez lui pour lui sauter dessus. N'ayant aucune envie de parler de ce qu'il s'était passé ce soir là, elle avait laissé une certaine tension s'installer avant de constater qu'il n'avait pas l'air de vouloir aborder le sujet plus qu'elle. Et pour cela, Chandler l'en remerciait sincèrement. Aussi, faisait-elle un effort pour retrouver la relation qu'ils avaient avant tout cela, sachant malgré tout, qu'elle ne pourrait jamais oublier les images - particulièrement cochonne soit dit en passant - qui traversaient son esprit tordu lorsqu'elle le croisait.

love.disaster

Venir voir Chandler ne faisait pas plus plaisir que cela à Stefan. En fait, s'il aurait pu éviter, il l'aurait fait, évidement. Malgré tout, il n'allait pas pouvoir emménager ses affaires tout seul et comme la magie, ça n'existait pas, il était bien obligé de s'y soustraire.
C'était d'un pas nonchalant qu'il s'était donc résout à toquer à la porte. Naturellement, ça n'était pas Chandler qui ouvrit, mais sa colocataire. Il comprit qu'il avait déjà fait son effet à la manière dont elle le regarda et dont elle s'exprima vis à vis de lui. Bref, il l'avait déjà emmerdée, en résumé. Ce fut pourtant courtoisement qu'il demanda si Chandler était présente. Elle ne lui répondit pas, fit demi tour et appela sa colocataire. La petite tête blonde apparut peu après, un sourire élargit son visage alors que Stefan demeurait impassible.

« Stefouuuuu » s'enthousiasma-t-elle.

Il ferma les yeux en essayant de concentrer tout ses chakras afin de rester le plus calme possible. Après tout, il venait demander de l'aider, chose extrêmement rare quand on le connaissait un temps soi peu. Sauf qu'il détestait tous les surnoms qu'on pouvait lui donner et généralement, ça l'irritait profondément. Son prénom, c'était Stefan, Stefou. Il ne portait pas le meilleur prénom de la planète, surtout quand on savait qui l'avait choisi, mais c'était ainsi.

"Chandler." répondit-il d'un ton incroyablement neutre, en faisant son possible pour ne pas se montrer désagréable et sarcastique, comme il le faisait d'habitude.
« Chicago te passe le bonjour ! » annonça-t-elle. Stefan savait ce que ça voulait dire : Chandler avait parlé à sa famille, en Amérique. Les gens normalement constitué répondait à cela "Oooooh c'est trop gentiiiiiiiiiiiil, passe le bonjour à Chicago de ma part alors!" mais Stefan se contenta d'un :
"... merci, c'est gentil."
Et encore, il avait fait des efforts pour que cela reste toujours neutre et non pas méchant ou quoique ce soit de ce genre. Pourtant, il le pensait réellement dans sa tête. La famille de Chandler était bien l'une des seules qui se souciait encore de lui! En revanche, ils étaient aussi bien conscient qu'il n'était pas du genre expressif, débordant de joie et de bonne humeur.

« Alors dis mois, qu'est-ce qui t'amène mon petit chat ? » demanda alors la jolie blonde. Il lui adressa un regard qui signifiait qu'il aimerait bien qu'elle arrête avec ce genre de surnom, et préféra se lancer dans le vif du sujet à haute voix :

"Je... je déménage. J'ai trouvé un appart' pas trop loin du boulot, ça m'évitera de prendre ces maudits transports."

Il se souvenait de la fois où il avait passé une partie de la nuit enfermé dans le dernier métro avec Kennedy. Plus jamais ça. Et puis au moins, il fréquenterait le moins de personne possible, là. Moins d'emmerdeurs, moins d'emmerdement. La situation parfaite!

"Je voulais te demander si..."

Là dessus, il ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Il n'aimait pas ce qu'il allait dire, mais il allait bien falloir que ça sorte!

"Si tu pouvais m'aider."

Il relâcha d'un coup son diaphragme et rouvrit les yeux en attendant la réponse de Chandler. Qu'elle n'essaie pas de lui faire répéter, il avait tenu à être bien distinct exprès pour éviter ça. Mais au moins, il ne demandait pas ça à n'importe qui. Si ça n'avait pas été là, il aurait été bien emmerdé. Au pire, il se serait vraiment démerdé tout seul.