"Rodéo...C'est la vie pas le paradis...T'es tombé dans le piège, Cowboy par le siège, t'as misé sur le mauvais cheval. C'est ton premier cri et tout le monde applaudit. Ça fait plaisir, mais ça fait mal. Tu tombes sur maman, tu te dis finalement que t'aurais pu tomber plus mal. Jusque-là, ça va [...] D'abord à 4 pattes, tu tombes, tu t'rattrapes [...] Mais cowboy, n'oublie pas, qu'il est à bascule, ton cheval. C'est du...Rodéo" Rodéo. Zazie. Mes souvenirs étaient des morceaux de quelque chose, ils s'avéraient incomplets, flous, parfois incohérents. Ils se composaient comme une sorte de puzzle bizarre, que je ne réussissais pas à reconstruire. J'essayais de demander à Maman de m'aider. Ayant environ à l'époque, une dizaine d'année, il y avait encore beaucoup de choses que je ne parvenais pas à effectuer seul. Dont notamment celle ci : Démêler les fils emmêlés à l'intérieur de mon crâne, évinçant l'accès à des informations qui paraissaient importantes. Malheureusement, je ne pu bénéficier d'aucune aide. Celle qui d'habitude détenait toutes les réponses, ne m'en donna pas. Elle m'expliqua seulement, avec compassion et tendresse, que j'étais encore trop jeune, trop petit pour ce genre de discussion. Je devais selon elle, ne plus penser à tout ça et essayer d'être heureux. Peut-être qu'à ce moment là les mots lui manquaient, peut-être qu'ils lui faisaient peur. Beaucoup de possibilités s'offraient à la supposition. Je ne saisissais pas le sens des images qui m'assaillais et apparemment, il me fallait faire avec. Je me réveillais souvent au milieu de la nuit en criant. Chaque fois, Maman se levait, la mine de plus en plus fatiguée. Je l'empêchais de dormir. Ce n'était pas ce que je voulais et pourtant...Un soir, ce fut ce grand homme autrement appelé "Papa", qui vint me rassurer. Sa méthode s'avéra néanmoins toute particulière. Il m'annonça calmement, avec le tact et la douceur d'un tractopelle, il me dis que j'épuisais "ma mère" – je n'aimais pas cette appellation, ça sonnait comme sévère, père ou sous terre – qu'il fallait dormir maintenant. J'aurais voulu oui...Voyant mon air peu convaincu, il décida de me raconter une histoire, courte, pour me détendre. Espérant grandement que les bras de Morphée m'attraperaient bien vite. Lorsqu'elle fut terminée, je ne me trouvais pas plus mal mais, je ne me sentais pas bien mieux non plus. Pas suffisamment pour sombrer dans un profond sommeil. Mon père, cru alors bon de me mettre en garde. Si je passais ma nuit, comme cela, à parler tout seul, les monstres d'en bas, perchés sur leurs chevaux enflammés viendrait me couper la langue ou dieu savait quoi...Et que j'en serais fort malheureux et mécontent.
Tu m'étonne..."Je ne veux plus entendre un son" avait-il déclaré avant de sortir de ma chambre et de me laisser dans seul, dans le noir. Quand j'y repense aujourd'hui, je constate avec trouble combien j'ai respectais pendant de longues années sont souhait...Le lendemain matin, je ne parlais plus. Lorsqu'on me posa des questions, je haussais les épaules, j'indiquais tantôt la fenêtre, tantôt le dessous de mon lit. On s'employa alors à essayer toutes les méthodes possibles et inimaginables pour me faire retrouver l'usage de la parole. En désespoir de cause, on attendit. Puis vint le temps des spécialistes.
"J’ai tout effacé, j’ai tout oublié . Ma réalité, je me l’invente, idéale, rassurante. On m’a fais trop mal, des éclats de balles.J’ai construis des murs où me cacher, des armures pour lutter.Et je ne pris qu’en silence, je garde ce que je pense pour rêver, pour rêver. Et entre vivre et rêver, je n’ai jamais trouvé que souffrance, que souffrance." En silence. Amel BentLe monde du silence, ce n'est pas tant de ne rien entendre, que de ne rien dire. Ma bouche n'était pas close mais, aucun son n'en sortait. A partir de là, la communication devint rapidement difficile. Après de multiples tentatives infructueuses pour débloquer la situation et un certain nombre de diagnostiques, il fut décidé que l'on apprit – mes parents et moi- la langue des signes. Cela améliora au moins pour un temps l'ambiance familiale. Mon père s'ancra d'avantage dans sa posture figer, tel une statue de marbre, tandis que je me rapprochais de Maman. Je créais, une première vraie relation – oh combien importante. Je parvenais à lui faire confiance. Contrairement à ce que beaucoup de gens crois, ce n'est pas un sentiment inné chez tous les enfants. C'est une chose que l'on peut perdre puis, retrouver. Contre toute logique, je n'écumais pas les centres spécialisés, je ne suivis pas de cours par correspondance, pas a cette époque. J'allais seulement à l'école, presque normalement. Considérant mon léger problème, je possédais déjà ma propre assistante.
Tic tac tic tac...ploc ploc...ploc. Le temps s'écoulait, les jours passaient les uns après les autres et se ressemblaient bien souvent. Le passage à l'école puis, au collège ce déroula sans encombre, malgré de petites difficultés de ça et de là. Je n'étais qu'un être humain après tout et absolument pas parfait. Jusqu'ici, j'avais été une petite célébrité, à mon niveau. Une curiosité que les autres enfants appréciaient beaucoup. Parfois, le regards de certains parents, les murmures dans mon dos, démentaient cet apparent climat de bien être. Mais je ne m'en souciais que très peu. Maman s'occupait de tout. Elle surmontait chaque obstacle. Elle trouvait toujours les solutions appropriées. Cependant, survint la période du lycée. Ce stade où les parents ne contrôle pas plus leur propre enfant que ceux des autres. Aussi, la tendance adoptée au par avant, s'inversa. La fascination involontaire que je créais, ce retourna contre moi. Je prenais le bus et trébuchais régulièrement, avant de trouver une place. La cause ? Des jambes et des pieds surgissant habilement sur mon chemin. Je dû apprendre à les éviter.
Facile à dire... Je tombais une fois, par mégarde. Je me cognais. Le chauffeur ne dit rien. Ignorer la scène était sans doute plus simple. Les passagers, pour certains dans ma propre classe, s'en amusèrent. J'allais donc m'asseoir silencieusement, la lèvre ouverte.
Les heures, dans l'enceinte de l'établissement, ne s'avéraient guère meilleurs. La plupart, connaissaient mon problème. Cette impossibilité de parler normalement...Outre les moqueries habituelles, de coutume, le moindre petit prétexte semblait bon pour s'en prendre à ma petite personne. Sur une trentaine d'élèves, quinze restaient indifférents à mon sort, dix me lançaient des regards compatissants et m'adressaient à l'occasion la parole, les cinq derniers m'avaient élu cible de l'année. Alors, au moment des repas, lorsque j'étais suffisamment las des gens pour la journée, je sortais en douce. Je décrochais le vieux skate retenu à mon sac et je migrais vers le parc.
Assis dans l'herbe, j'observais les petits animaux aux alentours. Écureuils, oiseaux, canards. Je commençais à me dire -avec raisons- qu'ils se montraient moins barbares, mois cruels que les êtres humains. De tous les mammifères, l'homme était quand même celui qui faisait le plus de mal à ses semblables ainsi, qu'aux autres espèces. Je soupirais, songeant qu'il serait difficile de changer ça. Progressivement, je m’intéressais avec d'avantage d'attention, à la cause animal. Ce que mes parents encouragèrent. Leur fils se découvrait une passion qui avait l'air plutôt saine, autant le soutenir un minimum dans cette voie. Cela jusqu’à ce que je devins végétarien, à leur grande stupeur. A maintes reprises, je m'étais demandé si mon père n'aurait pas eu préféré que je sois gay. J'imagine qu'on ne se refait pas. Mon anniversaire approchant, j'exprimais le souhait de posséder un chien. Ils se montrèrent d'abord réticent mais, cédèrent néanmoins à l'usure. Ils ne plièrent pas sur tous les points et refusèrent catégoriquement les races types : Berger allemand, Saint- Bernard, Husky, Doberman, Bas-rouge et autres grosse bêtes. C'est ainsi que débarqua dans ma vie : Moussaka. Un charmant petit Carlin, joyeux et demandant beaucoup d'attention. Nous nous attachâmes rapidement l'un à l'autre et je prenais soin de lui de manière exemplaire, à a grande joie de Papa et Maman. Nous passions, dès lors beaucoup de temps ensemble, excluant parfois un peu trop le monde extérieur. Cela n'échappa pas longtemps à Maman. Elle s'inquiétait toujours plus ou moins, en mère de famille attentive. Et elle pu, à juste titre ce faire du souci. A mesure que la seconde suivait son cours, mois après mois, je m'assombrissais. Le quotidien m’insupportais de plus en plus. A la maison, si par malheurs je demeurais au salon on m'observait en ce demandant ce qui pouvait bien clochait, si je m'enfermais dans ma chambre, on me pensais malade ou en jouant volontairement l'asocial. Lorsque j'allais en cours...c'était le cauchemar. Les seuls refuges ? Les parcs, la foret, les animaux, Moussaka ou le monde virtuel d'internet. Plusieurs soirs de suite, je revins dans un état que je qualifierai moi même de passable, qui finit par décider Maman à prendre rendez-vous avec la direction de l'établissement. Je venais une énième fois, de franchir le pas de la porte couvert de boue, le visage écorché et les vêtements déchirés de part en part. Pour un habitué des excursions dans la nature, autant dire que ça l'a foutait mal. J'essayais fortement de dissuader maman d'intervenir d'une quelconque manière. Je promis que les choses allaient s'arranger, j'expliquais que je préférais me débrouiller tout seul. Je l'a rassurait au mieux, sans y croire réellement et à contre cœur, elle me dit simplement de faire attention à mes affaires.
Une nouvelle journée, un nouveau déjeuné. Je n'étais pas parti me promener, il pleuvait beaucoup trop. Je m'installais dans un coin de la cafétéria, en tête à tête avec mes petits légumes. Je regardais par la fenêtre tout en mangeant. Contre toute attente, je me sentais plutôt tranquille, ni bien, ni mal. Ce qui évidemment ne pouvait pas durer. Je sursautais brusquement lorsqu'une main qui ne m'appartenait pas, entra dans mon champs de vision.
"Hey Bizzu" Un coup de poing dans mon épaule en guise de salutation grossière me fit grimacer.
"Comment ça va aujourd'hui ?" Je plissais légèrement les yeux, me demandant depuis quand mon bien être lui importait. Poussé par le dépit, je fis quelques gestes bref et rapide devant son nez.
"Je ne comprends pas tes trucs de barbare primitif." Je venais simplement d'exprimer à ma façon, à quel point il me scié littéralement sur place en réussissant avec si peu de phrases, à me montrer toute l'étendue de sa bêtise.
"On pensait te proposer de venir avec nous sur le terrain après les cours, t'aime bien le sport non ? Enfin...Quand t'es pas sur le banc de touche...". Ma mâchoire se contracta légèrement. Je faisais mieux que d'apprécier le sport, j'étais doué. C'était comme ça, dans ma nature et si les animaux avaient des vertus apaisantes, le reste me permettais de me défouler. Malheureusement, l'ironie du sort voulait que je fus sujet à l'asthme d'effort depuis l'enfance. A bien y repenser, c'était presque à croire que tous mes problèmes remontés à mon très jeune âge.
"On t'attendra, à plus tard bizu". Il sourit à ses copains qui l'entourait et repartit. Je demeurai un instant perplexe. Par la suite, je ne doutais pas que cette tentative de conversation cachait quelque chose, qui serait forcément mauvais, pour moi. Je me mordis légèrement la lèvre. Peut-être à force de conditionnement, devenais-je parano, non ? Un peu comme ce drôle de type que je croisais régulièrement et qui parlait de ses chaussures , de son lapin, en essayant de distribuer des bonbons pour ce faire des amis.
Non non non et non ! Je ne souhaitais pas finir comme ça. Pendant le cours suivant, je constatais que tout allait bien, du moins, autant que possible. Soulagé, je me détendis un peu. Lorsque je sortis, ce fus donc sans appréhension. Je ne me diriger néanmoins, pas vers le terrain. Cela sentait le piège à des kilomètres...J’eus néanmoins, la bonne idée de sortir par l'arrière de l'établissement, pour gagner du temps. Et parce que j'avouais prendre plaisir à passer par dessus le grillage. La seule ébauche de mouvement de rébellion dont j'étais capable jusqu'à alors. Ce jour là, cela s'avéra une grossière erreur. Je n'atteignais jamais le fond de la cour. J’eus à peine pose les deux pieds sur mon skate, que je me retrouvais par terre. On m'aida à me relever et on m'entraina. En un ridicule laps de temps, sans que je compris, j'étais près du terrain de football. Ma chute ne tenait évidemment, en rien au hasard.
"Ba alors bizu, t'as cru pouvoir filer si facilement." déclara Kyle. Il me poussa et je reculais en titubant. Un deuxième mouvement m'envoya à nouveau dans le gazon. Une petite voix chuchotait dans ma tête, instant pour que je fasse quelque chose, que je me défendis. Les coups pleuve, pieds et poings. "Alors t'as rien à nous dire ? " Je ne comprenais pas.
"Ramassez-le." Ni une, ni deux, je fus soulevé, remit debout et maintenu ainsi.
"Alors ? Toujours rien à dire ?" Mais dire quoi ? Hein ? Je secouais tant bien que mal la tête. En retour, j’eus droit à un coup de genou.
"Aller parle. Je suis sur que tu fais semblant depuis le début. T'as dupé tout le monde mais pas nous." Ils patientèrent, guettant la moindre réaction, qui n'arriva pas. Kyle décida finalement de passer aux choses sérieuses...
"The cycle repeated. As explosions broke in the sky. All that I needed. Was the one thing I couldn’t find. And you were there at the turn. Waiting to let me know. We’re building it up. To break it back down. We’re building this up. To burn it down. We can’t wait.To burn it to the ground.The colors conflicted. As the flames climbed into the clouds. I wanted to fix this. But couldn’t stop from tearing it down" Burn it down. Linkin Park.Je ne pourrais vous dire ce qu'ils m'ont fait. Je n'ai pas envie de revenir sur ce qui c'est passé...Ce que vous pouvez lire depuis un petit moment déjà, ne sont rien de plus que les vieilles pages noircies du cahier, d'un pauvre petit mec qui raconte sa vie. Pourquoi faire ça ?Parce que le thérapeute pense que ça peut s'avérer bénéfique. Honnêtement je ne sais pas si ça l'ai plus pour lui que pour moi. Ce médecin est payé à ne m'écouter que d'une oreille et à me donner des conseils pour le moins vaseux...Certes, ce que j'ai fais, ce qui est arrivé...Bon, pour vous donner un vague ordre d'idées, disons que Kyle à poussé le bouchon un peu trop loin...Mais vous vous en doutiez non ? Lui et ses amis m'en voulais, d'un appel au directeur. Apparemment le terme de harcèlement scolaire aurait été évoqué...Autant dire qu'ils allaient se retrouver dans une joyeuse galère si me prenais l'envie de confirmer les craintes de Maman. Aussi, l'entrevue forcée près du terrain avait pour but de me dissuader. La persuasion par la peur, bien connu pour marcher. Une charmante technique ayant fait ses preuves. Il y eu donc un couteau de sortit, des entailles peu profondes mais suffisamment effrayantes pour que mes jambes trembles et que j'ai pu souhaiter me cacher dans un trou de souris. Le plan aurait fonctionné, si mon admirable camarade ne c'était pas senti l'obligé d'un excès de zèle, brandissant comme un trophée certaines informations confidentiels, dont j'ignorais jusqu'à l'existence. J'appris donc mon adoption...Ce fut comme une grosse baffe dans ma figure. Et paf ! Dans ta gu***le !! Cela déclencha une foule de souvenirs enfouies, bien profonds. Et les images m'assaillirent à nouveau. Mon cerveau produisit une sorte de récapitulatif accéléré des dernières années : Une porte, un cri, un homme, l'incendie, un homme mort, le feu, mes parents, une famille, les cauchemar, une porte, un cri, le feu, le silence, l'école, le bus, le lycée, les ennuis et le feu...Et le feu et le feu et le feu et le feu...Dans un élan de révolte aussi inattendue que complet, je me libérais des deux imbéciles qui me retenaient pour me jeter sur Kyle en hurlant...Je ne sais pas comment j'en vins à les poursuivre puis, à incendier le gymnase, mais cela advint...Je ne manquais pas de plonger tout le monde dans la terreur et de foutre une trouille monumentale à mes parents, doublé d'une grotesque incompréhension de leur part, face à ma colère. L'incident fut classé, j’obtins le statut de légitime défense mais, on ne pu exclure le renvoi pour dégradation volontaire de l'établissement...Un beau b***el...Je raconte ça et j'en oublie presque l'essentiel. Ma voix semblait revenir progressivement, à sa guise. Il n'y avait dont pas que du négatif dans cette affaire...non ?
Après tout ça, des changements s'imposaient. La mutation de mon père se révéla comme une évidence, une occasion inespérée. Bizarrement, je ne souhaitais pas partir. Je ne laissais pas grand chose derrière moi, hormis ma maison. Mais je n'aimais pas tellement l'idée de quitter mon pays. Je me sentais comme un arbre : Déraciné, arraché à sa terre. Cela dit, je n'avais pas pu lutter contre le mouvement. Nous étions donc partit pour Londres. Je fus inscrit dans une nouvelle école. Je reçus une tonne de recommandations diverses et variées. Règle numéro 1 : Je me devais de suivre une thérapie comportementale. (imaginez cette étape comme un traitement fourre tout, visant à réduire (voir éradiquez dans leur rêves) tous les troubles dont je pouvais souffrir : X traumatismes comprenant, l'insomnie, les terreurs nocturnes (revenues avec l'usage de la parole), l’hypervigilance, les crises d'angoisses, de colères...ainsi que cette étrange fascination pour les flammes. Règle numéro 2 : Vivre aussi normalement que possible ( Maman veillé à cela). Et Règle numéro 3 : Bien travailler en classe et me tenir tranquille. J'étais surveillé de près. Cela ne m’empêcha néanmoins pas de faire ce que j'avais envie ou décidé. Ce qui causa quelques rebondissements, qui ne furent pas pour plaire à mes parents. Je respectais au moins deux consignes et demie sur trois. Mes résultats n'étaient pas en cause, au contraire. De ce coté là, on ne pouvait rien me reprocher. Pour le reste...On ne pouvait manifestement pas me qualifier d'élève modèle. Je m'avérai dissipé et plus enclin à l’amusement qu'au travail. Le pire ? J'entrainais la classe dans mes moments d'hilarités. Ce qui n'était effectivement pas bien vu des enseignants.
"M.Pellegrino ? J'espère que je e vous dérange pas" déclara le professeur d'histoire, qui attendait le silence. Je haussais les épaules.
"Pas vraiment. Mais accordez moi une minute de plus. J'ai bientôt finis." Je me tournais alors à nouveau et repris ma conversation, l'air de rien. Je terminais donc inévitablement et selon le degré d'insolence dont je faisais preuve, dehors, en colle ou dans le bureau du principal. Mais je parler. Enfin et malgré tout, j'étais à nouveau capable de communiquer avec le monde extérieur de façon a priori normal. Je découvrais le monde et revivais. Parfois bien sur, sans que j'en ai réellement le contrôle certains sons sortaient de ma bouche un peu aléatoirement. Produisant quelques moments d'autant plus drôles que fortuits. Si mon comportement paraissait aux yeux de mes proches un peu houleux, j'avouais me sentir mieux. Maman s'inquiétait à sa bonne habitude. Néanmoins, je l'a voyais également heureuse de constater que j'évoluais. Elle prenait d'ailleurs grand soin de prendre le temps de discuter avec moi, encore d'avantage qu'avant. Ce qui rendait le contraste avec mon père plus saisissant...J'avais moins de mal à me lever le matin, les journées n'étaient plus une longue succession d'heures interminables et douloureuses. Je ne déjeunais plus seul. Pour la première fois depuis longtemps je m'intégrais. Je sympathisais même avec plusieurs personnes. Un vrai début, une chance, une vie.
Et puis, il y avait eu cette fille. Mon cœur semblait avoir fait un arrêt sur image. Je cessais de respirer, d'exister aussi, pendant un instant. Je ne savais pas qui elle était, d'où elle venait mais, elle me fit une si grande impression...Sa silhouette s'imprégna sur ma rétine, comme un tatouage, indélébile...Et puis, il y avait eu cette fille. J'aurais voulu dire belle comme le jour, mais ce ne serait pas lui rendre justice. Sans elle, les heures paraissent bien sombres. Je l'a croisé dans les couloirs, l'observais l'air de rien, lorsqu'elle rangeait ses affaires dans son casier. Je n'étais pas timide, plus maintenant...pas avec les autres...Mais je ne me sentais pas capable de l'aborder. Je me contentais donc de l'admirer de loin. Pour elle, j'étais certainement transparent de toute façon. Plus fort que le roquefort ou l'homme invisible. Cela ce déroulait ainsi, je poursuivais ma route. J'affirmais à mes parents, ma volonté d'exercer un métier en relation avec les animaux. Mon père pu constater avec dépit, que ma passion n'avait aucunement faibli. Maman m'encouragea dans cette voie, tout en me précisant que je devrais veiller à améliorer mon comportement. Je comprenais leurs soucis, j'en prenais bonne note. Néanmoins, après avoir vécu des années blotti dans une bulle, entouré de coton, dissimulant parfois quelques lames de rasoirs, de retour à moi-même, je voulais en profiter, respirer.
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Ce fut lors d'une énième heure de colle, que je découvrais qui était Sarah Kamille Evenire. Brune, la peau pâle, les lèvres rouges, à l'image de Snow White en plus érotique. Je ne me lassais pas de l'a contempler. Et je fus presque au bord du malaise lorsqu'elle traversa la pièce, pour s'assoir derrière moi. Mon imagination très prometteuse et facilement encline à travailler, n'aurait su l'a rendre plus sublime qu'elle ne l'était réellement. Vraisemblablement bonne élève, elle ne séjournait pas souvent en salle de retenue. Ou alors ce n'était pas son jour. Peut-être les deux.
"Excuse-moi" annonça-t-elle en me tapotant légèrement l'épaule.
Ohhhhhh!! Je me retournais essayant d'avoir l'air naturel tout en conservant un aspect beaucoup trop crispé.
"J'ai oubliée mes affaires. Mon sac est là mais, il est vide. Alors... est-ce que tu pourrais me prêter de quoi écrire ?" Je répondis oui avec tant d'empressement qu'elle rit. Je farfouillais dans l'une de mes trois trousses -oui j'étais du genre prévenant à ce niveau là -, j'attrapais ensuite mon trieur pour piocher dans ma réserve de document et donnait le tout à ma camarade. Pendant ce temps, le surveillant avait commencé de faire l'appel.
"Merci". Elle leva brièvement la main lorsque son nom fut citer, tandis que j'essayais de détacher mes yeux d'elle.
"Je crois que c'est toi qu'il appel" chuchota-t-elle.
" On discutera plus tard" "M. Pellegrino ? ". Je fis de nouveau face à mon bureau avec une mine béate. J'indiquais ma présence avant d'être prit d'un rire, nerveux et incontrôlable qui me valut un énième séjour chez le principal. Mais peu importait...Parce qu'à partir de là, je flottais littéralement sur un petit nuage.
"On discuterait plus tard..." Il y aurait un plus tard...je pourrais survivre encore quelques heures avec cette idée en tête".
"Je perd l'équilibre sur mon triste manège. Sous le soleil d'été, je vois tomber la neige. On n'se moque plus de Dieu, quand les peines nous assièges. Il y a des jours comme ça ,où rien ne va. Enfermé dans ton mal-être, quand les anges pleurent au bord de ta fenêtre..." En attendant la fin. M. PokoraJ'avais entendu dire que l'amour ne durait que trois ans. Quel ironie quand j'y repense...Quand était-il du bonheur ? Il fallut croire que les histoires, même les plus belles, les plus magiques, ont toujours une fin. Le rideau s'abaissa sur mon conte de fée et la tringle me tomba sur la tête. La réalité reprit ses droits. Comment du jour au lendemain, une insidieuse maladie pouvait-elle tout faire basculer ? On dit souvent des autres :
" Ils avaient tout pour être heureux et..." Paf ! Dans ta gu***le ! Après trois années de soleil, la pluie sembla s'installer. Ce ne fus pas brusque, pas violent à la manière d'un accident de voiture. Ce fut pire d'une certaine façon, parce que j'eus tout le loisir de l'a voir décliner, ternir progressivement. Elle devenait plus pâle, plus mince. Pourquoi était-ce moi qui me sentais plus fragile ? Elle passa beaucoup de temps à l’hôpital, moi aussi. Je prenais soin mon petit rayon de soleil autant que possible. Je tenais ses cheveux lorsqu'elle se sentait mal. Quant ils disparurent, après être tomber par léger brins, puis par grosses poignées, je continuais de ne voir qu'elle, de l'a trouvée toujours aussi belle.
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"Tu veux que je chante ?" demandais-je la voix peu stable. Elle exprima un oui muet. J’acquiesçais alors et ravalais les sanglots menaçants, entrain de se former pour remonter du fond de ma gorge.
" On n'écrit pas sur ce qu'on aime, sur ce qui ne pose pas problème. Rassure-toi...On n'écrit pas qu'on manque de rien, qu'on est heureux, que tout va bien. Voilà pourquoi...Je n'écris pas sur toi. Rassure-toi." Une quinte de toux l'a prit et je m'arrêtais, interdit.
"C'est beau...Continue." Je lu sur ses lèvres plus que je n'entendis le "s'il te plait" qu'elle formula.
"J'écris le blues indélébile. Ça me paraît moins difficile, de dire à tous plutôt qu'à un. Et d'avoir le mot de la fin. Il faut qu'elle soit partie déjà
Pour écrire " ne me quitte pas "... ". Je baissais les yeux sur ma bien aimée, l'a trouvait pâle, immobile, la bouche légèrement entrouverte comme, sans vie.
" Sarah ? Sarahhh !! Non non non, réponds moi. Réponds moiiiiiiiii..." Je n'obtenais rien de moins que le silence, elle ne bougeait absolument plus. Je l'a secouais, je criais...Et je finis simplement par me mettre à pleurer. L'eau débordait de mes yeux comme une rivière en crue. Pourquoi l'avoir emmener ici ? Sur ce toit ? Si...On aurait rester dans sa chambre, à l'abri, au chaud et alors...Tout aurait été différent et...et...Le monde se fit à nouveau flou. C'est étrange, cette manie de ma mémoire à entourer de coton les moments les plus pénibles de la vie. Je me rappel des images et des sons sourds, lointain, pareil que dans les films d'actions ou dramatique, a l'instant crucial, là ou tout bascule...Je ne sais si je restais des heures avec son corps dans les bras ou si cela ne dura que quelques minutes. Le personnel finit tout de même par me l'arracher. Non sans avoir à lutter au préalable. Il fallut au moins deux personnes et une piqure sédative pour me mettre hors d'état de nuire.
Le début des évènements dramatiques ne sont jamais le commencement de l'enfer. Non. Il vient plus tard. Je luttais activement contre toute forme de dépression. Je chassais autant que possible les émotions superflues. Je riais, je plaisantais, je continuais de faire l'imbécile en classe et de créer l'hilarité général. Néanmoins, je passais d'avantage de temps le nez dans mes devoirs. J'essayais de ne pas me retourner, il fallait laisser le passé derrière, de même que les chaises vides du fond de la classe. Je ne regardais plus la télévision, les comédies romantiques me collaient l'envie de vomir, les drames et les informations m'incitaient à me poster au sommet d'un clocher pour tirer à vu. Quant aux dessins animés Disney...J'en venais presque à souhaiter que l'ouverture de la chasse fut immédiate, pour aller une bonne fois pour toute et définitivement abattre Bambi ainsi que toute sa maudite famille. Oui je sais...Pour un ami des animaux, ce genre des pensés...C'était moyen...Cette première phase de dénie, inquiéta Maman. Lorsqu'elle finit par me retrouver un soir en larme devant Rox et Roucky, elle cru que j'étais sur la bonne voie, celle de la guérison. Route infiniment longue et sans fin...Car, peut-on réellement prétendre remplacer une personne que l'on a perdu ? Chaque être est unique. On ne peut échanger B contre C. Je poursuivais ma course, je terminais mes études. A l'issue du cursus basique j'optais comme convenu, pour une formation de soigneur animalier. Je du partir loin de Londres pendant plusieurs mois -ce au grand damne de Maman, mon père ayant -encore- à contrario l'air satisfait. Une formation, un stage, un peu d'air, ailleurs. Ça ne pouvait m'être que bénéfique.
Grossière erreur numéro 2 ! Le retour !! Je franchis le seuil de la maison dans un état discutable. Maman me conseilla l'air de rien, d'aller me reposer dans ma chambre, de poser mes affaires. Elle n'était pourtant pas dupe et voyait clairement que je ne tenais pas une grande forme. Les jours qui suivirent confirmèrent son impression...Ma spécialisation et mon stage c’était montré plutôt concluant, je pu prétendre à un poste au zoo de Londres, assez conséquent par sa taille. Rapidement un courrier me parvint, positif, j'attaquais le boulot dans trois mois, pour remplacer je ne savais qui, prenant sa retraite. J'exprimais ma joie, à ma façon en sautillant comme un gosse et en courant dans toute la baraque. J'avais un peu de marge avant d'être enfin dans le monde du travail, je me considérais donc en vacances jusqu'au jour j. Le hic, vint du fait que j'alternais les phases d'euphorie complète et celle d'apathie ou d'irritation extrême. A cela s'ajouta les disputes, le vol, le mensonge...Autant d'éléments charmants qui me conduisirent à me faire griller. Loin de chez moi, de mes repères -déjà bien effilochés- je m'étais fait entrainer comme tant d'autres...Je n'étais plus si difficile dans mes choix qu'au départ. Lorsqu'on à plongé, lorsqu'on à rien et que ce besoin impératif se fait sentir, on est capable de tout...Je récoltais des pilules bleu, des vertes, des rouges à petits pois, des grosses, des petites...J'absorbais tout ce qui trainais. Je ne me rendais même pas compte...Et Peut-être bien que je m'en fichais.
Un matin particulier, je m'activais à la recherche de mes chers petits produits. Disparut...Rien, nulle part. Je vidais mon sac, vidais la penderie, fouillais chacune de mes chaussures...Je retournais a salle bain, en vain. La panique me submergea et je descendit l'escalier en trombe. Mes parents attendaient à son pieds, ainsi qu'une femme que je connais pas. La première chose qu'elle m'annonça fut qu'elle était pédiatre...Aussi je passais de l'étonnement au fou rire le plus complet.
"Cette fois vous avez carrément craqué" déclarais-je à mes parents.
"J'ai d'autres fonctionnalités..." "Oh..." Je les observais d'un œil méfiant. Ça sentait le piège. Tirant le rideau, j’aperçus par la fenêtre un véhicule médical. Non pas une ambulance, une voiture normale, si omettait les vignettes collées dessus et sa couleur. Comprenant grossièrement ce que ça voulais dire, je refusais en bloque.
"Je ne monterai pas là dedans. Allez vous faire soignez si vous le voulez, moi je vais bien." " Si tu as une problème". "Ba voyons..." "Écoute ça ne peut plus du..." "Ah toi ta g***le !C'est pas le moment de la ramener, tu ne dis jamais rien. C'est comme si t'étais pas là et aujourd'hui tu l'ouvre ? Ba je me passerais de tes conseils." Exaspéré, je me dirigeais vers la cuisine me servis un café et saisie au un vol un des gâteaux spécial végan, cuisinait par Maman et l'engloutit.
"Tu viendra que tu le veuille ou non." "Ah ba je voudrais bien voir ça, tiens." ... Et je vis...Je fus lamentablement piégé..Mes parents me connaissaient trop bien et m'avait eu...avec des gâteaux. Les petits cachets incrustés dedans, le même procédé que pour les chats...Je passais donc, ce que je voyais comme des mois de repos, bouclé dans un centre à dire comment je m'appelais et à écouter les autres répétez en chœur :
" Bonjour Samaaaaeeeeeel." " Alors dis nous comment tu te sens aujourd'hui?" " Il a l'air de bouder." "Mais non c'est ça tête qui est bizarre. Regarde il a le visage tordu." "Je vis un calvaire..." déclarais-je me demandant si mieux je ne valais pas tenter de m'étouffer avec un de mes chaussons.
"Tu vois je t'avais dis qu'il était pas content." " Mais tais toi dont ! " m'exclamais-je en m'approchant brusquement d'un de mes camarade. Aussitôt on m'attrapa de force pour m'isoler.
" Je viendrai te couper la langue pendant la nuit !! Dégénéré ! " " Drogué !!" " Mange mort !!" "Moldu" "Quoi ? Moldu ?" Je grimaçais, tout en reculant à contre cœur.
"Sa suffit. Vous aller encore finir l'après midi dans votre chambre." Je levais les yeux au ciel. En étais-je à cela près ? "
Tu vas voir ou je vais te l'a mettre ta fichue baguette !! Sale Hobbit de mes fe****!! ". La thérapie, s'étira en longueur...Lorsque je pu enfin sortir, j'allais. Même si mon rétablissement demeurait fragile. Mes parents m'accueillirent, prirent soin de moi. J’eus la chance, que mon ex futur employeur reprit contact, n'ayant trouvé personne d'autre. Aussi je pu reprendre un semblant de vie. Je m'appliquais à nouveau à faire les choses bien et dans le bon ordre. J'habitais encore un moment chez mes parents puis, la vie reprenant sont cour et mon aspect général paraissant mieux, je pu prétendre à la prise d’indépendance en déménageant.
"La course est folle, folle et c'est à perdre haleine, que je piétine mon rôle en convoitant la reine.L'envie m'dévore, fort. Ça me démange, je m'ennuie, de toujours garder le nord...Alison, sonne, sonne, dans ma tête comme une douce mélodie, qui jamais ne s'arrête, non,qui jamais ne s'enfuit. Mon corps résonne, non, non, non, non, non. Et dans mes veines, bat cette douce mélancolie. Si j'en abuse quand même et m'rapprocher du paradis, oh oh..." Alison. Ycare.
Un appartement à moiiiiiii !!! Ouiii !! Ou je faisais ce que je voulais...Et qu'il fallait nettoyer, entretenir...Bref Une nouvelle routine se mit en place. Le travail se passait bien. J'appréciais ce que je faisais, mon patron était ravi que je fus ponctuel et de bonne humeur tous les jours. En dehors des heures spécifiques de boulot, je me baladais à ma guise dans le parc, ce que j'aimais beaucoup. Je voyais mes amis, ceux que j'avais pu conserver, je me créais également entourage tout neuf et sain. Je respirais et j'essayais de vivre. Mais un matin que je me rendais au parc, pour une grosse journée avec l'initiation au spectacle des oiseaux, je croisais... un fantôme. Je ne pu détacher mes yeux d'elle et ne regarder plus mon chemin pendant un instant. Sarah ? Mon skate continua cependant de rouler et ne voyant pas le panneau juste à hauteur de ma tête, foncer droit sur moi, je le pris de plein fouet. Lorsque je me relevais après un dur choc et une chute spectaculaire, elle avait disparu...Je cru donc à une vulgaire hallucination du au manque...Cependant, je vis à nouveau le sosie de la femme que j'aimais à plusieurs reprises. J'eus de quoi me poser un tas de questions. Mon cerveau bouillonnait. Je cherchais progressivement à en savoir d'avantage et du me rendre à l'évidence, ce n'était celle que j'avais perdu mais bien quelqu'un qui lui ressemblait étrangement. L'histoire aurait pu s'arrêter là. Mais ma curiosité n'étais absolument pas satisfaite. Je décidais donc de sauter sur la première occasion qui s'offrirait à moi, pour me rapprocher de cette inconnue...
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Je vous aime tellement que je re reviens.
J'adore le prénom! 
& bon courage pour ce nouveau personnage + la compétition d'avatar